LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE APPELLE A LA RESTAURATION DU GOUVERNEMENT LEGITIME EN COTE D'IVOIRE
Communiqué de Presse
GA/SM/145
LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE APPELLE A LA RESTAURATION DU GOUVERNEMENT LEGITIME EN COTE D'IVOIRE
19991227On trouvera ci-après le texte de la déclaration du Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab (Namibie), faite ce matin, à la suite du coup d'état militaire en Côte d'Ivoire :
Un autre coup d'état barbare a encore été commis dans une Afrique déchirée par les conflits, à la veille de Noël et du nouveau millénaire. Le Président Henri Konan Bedié et son gouvernement élu ont été destitués le 24 décembre 1999 par l'ancien chef d'état-major, le général Robert Gueï. La situation dans le pays continue d'être incertaine et les intentions des auteurs du coup d'état n'ont pas été pleinement exprimées. Il est toutefois clair que le Président Bedié n'est plus au pouvoir et qu'il a trouvé refuge à la base militaire française du 43ème bataillon d'infanterie de la Marine (BIMA) stationné à Port-Bouët au sud d'Abidjan. Il semble que ses anciens ministres siégeant au Cabinet sont détenus au camp militaire d'Akouedo, dans la banlieue d'Abidjan. Il n'est pas possible à l'heure actuelle de déterminer leur sort.
La junte militaire a déclaré la dissolution du parlement, de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel du pays. Cela signifie que l'ordre constitutionnel a été abandonné et que la primauté du droit dans le pays n'existe plus. Et, du crépuscule à l'aube, le couvre-feu a été imposé à Abidjan - la capitale administrative - et peut-être dans le reste du pays.
A la lumière de cette tragédie, au nom de l'Assemblée générale et en mon nom personnel, je condamne très fermement cet acte brutal d'invalidation et appelle à la restauration rapide du gouvernement légitime dès que possible ainsi qu'au respect le plus strict des droits de l'homme et des libertés fondamentales des citoyens, des résidents et des touristes. Toutes les personnes détenues contre leur volonté dans les casernes militaires doivent être libérées immédiatement et inconditionnellement.
- 2 - GA/SM/145 27 décembre 1999
Il est maintenant temps pour l'Organisation de l'unité africaine (OUA), et en particulier pour la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) de faire face, au très récent changement par la force d'un gouvernement élu, sur la base de la récente résolution d'Alger.
La condamnation est nécessaire mais elle ne suffit pas. Il faut maintenant prendre des mesures.
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