AG/990

L'ASSEMBLEE RECOMMANDE LA POURSUITE DE L'ELABORATION DE PLANS D'URGENCE POUR PARER AUX EVENTUELS PROBLEMES DU PASSAGE A L'AN 2000

15 décembre 1999


Communiqué de Presse
AG/990


L'ASSEMBLEE RECOMMANDE LA POURSUITE DE L'ELABORATION DE PLANS D'URGENCE POUR PARER AUX EVENTUELS PROBLEMES DU PASSAGE A L'AN 2000

19991215

Elle décide que la Journée du Vesak sera célébrée, en mai, au Siège des Nations Unies

l'Assemblée générale consciente de la gravité des répercussions que le problème informatique du passage à l'an 2000 pourrait avoir, l'Assemblée générale a prié ce matin tous les Etats d'insister sur l'importance de plans d'urgence en vue de prévenir toute défaillance majeure. Par un texte adopté sans vote, elle lance un appel à une coopération régionale et générale entre tous les acteurs concernés. Dans l'ensemble, les délégations se sont montrées confiantes face aux mises à jour informatiques effectuées dans tous les secteurs d'activités de leurs pays et face aux mesures d'urgence mises en place pour faire face aux problèmes éventuels. Selon le Lesotho, qui a présenté le projet de résolution, seuls les hôpitaux et les services gouvernementaux présentent des risques, principalement dans les pays en développement, moins préparés face à ce problème, mais moins dépendants de l'informatique. Pour l'Inde, le passage à l'an 2000 étant aussi bien un problème de gestion et d'information qu'un problème technique, il importe de maintenir le public averti de la situation.

Certaines délégations ont cependant observé une attitude plus prudente estimant qu'il fallait continuer à coopérer et à travailler sur les plans d'urgence. Le représentant d'Israël a appelé à un effort multinational en vue d'une aide réciproque qui permette de réparer les dégâts du bogue de l'an 2000. Les Etats- Unis, quant à eux, ont indiqué que l'étroite coopération développée ces deux dernières années pourrait être utile à l'avenir, en matière notamment de télécommunications internationales. De l'avis du Lesotho, des erreurs inattendues pourraient affecter la performance des infrastructures pendant plusieurs semaines après le premier Janvier et il faudra donc attendre avant de faire un bilan sur les effets du bogue. Etant l'un des premiers pays qui passera à l'an 2000, l'Australie a expliqué que les informations collectées au cours de son passage seront redistribuées internationalement à partir d'un Centre de coordination national.

Les délégations des pays suivants se sont exprimées: Lesotho, Inde, Etats-Unis, Andorre, Australie, Nouvelle-zélande, Fédération de Russie et Israël.

(à suivre 1a)

- 1a - AG/990 15 décembre 1999

L'Assemblée générale a ensuite décidé que, sans qu'il en coûte quoi que ce soit à l'Organisation des Nations Unies, des dispositions appropriées seront prises pour que soit célébrée au plan international la Journée du Vesak au Siège de l'Organisation des Nations Unies et dans d'autres bureaux des Nations Unies. En reconnaissant la journée du Vesak, les Etats Membres marquent leur engagement à la préservation du patrimoine culturel et religieux des peuples, a estimé le représentant de l'Espagne. Présentant la résolution, le représentant du Sri Lanka a précisé que le Vesak est une journée sacrée pour des millions de personnes qui suivent les enseignements du Bouddha. Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration: Sri Lanka, Thaïlande, Singapour, Bangladesh, Bouthan, Espagne, Myanmar, Népal, Pakistan et Inde.

La séance s'était ouverte ce matin sur un hommage rendu par l'Assemblée générale à la mémoire de feu le Président de la Croatie, Franjo Tudjman, décédé le 10 décembre des suites d'une longue maladie. Le représentant de la Croatie a rappelé qu'en 1990, il fut nommé Président et, suite à l'adoption de la première constitution démocratique de la Croatie indépendante, élu et réélu au poste de Président. Le représentant de Sainte- Lucie a fait observer que Franjo Tudjman considérait les souffrances qu'il a pu subir au cours de sa vie, en tant que combattant anti-fasciste, s'opposant au régime communiste, combattant pour l'indépendance de son pays, comme n'étant rien par rapport au bien-être du peuple croate aujourd'hui. Le représentant de la République tchèque a souhaité que son héritage aide la Croatie dans l'établissement d'une démocratie pacifique et prospère. Quant au représentant des Etats-Unis, M. Richard Holbrooke, il a déclaré que sans Franjo Tudjman, l'Accord-cadre de Dayton n'aurait pas été réalisé. Dénonçant le séparatisme qui continue de miner la région, il a invité la prochaine génération de dirigeants croates à oeuvrer en faveur de la paix non seulement en Croatie, mais aussi au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine, où Croates, Musulmans et Serbes cohabitent.

Les délégations suivantes se sont exprimées lors de l'hommage au Président Franjo Tudjman: Cameroun, au nom des Etats africains, Bangladesh, au nom des Etats asiatiques, République tchèque, au nom des pays d'Europe orientale, Sainte-Lucie, au nom des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, Luxembourg, au nom des Etats d'Europe occidentale et autres, Etats-Unis et Croatie.

L'Assemblée se prononcera, le vendredi 17 décembre dans l'après-midi, sur les projets de résolution présentés dans le cadre des points relatifs à la situation en Amérique centrale, le retour ou restitution des biens culturels à leurs pays d'origine, l'assistance à l'action antimine. Elle examinera le même jour la situation de la démocratie et des droits de l'homme en Haïti, ainsi que de l'octroi à l'Union mondiale pour la conservation de la nature et de ses ressources naturelles du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale.

L'Assemblée reprendra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

HOMMAGE A LA MEMOIRE DE FRANJO TUDJMAN

Le Président de l'Assemblée générale a rendu hommage au Président de la République de Croatie, Franjo Tudjman, décédé le samedi 11 décembre 1999.

M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) prenant la parole au nom des Etats africains, a déclaré que les missions permanentes des Etats d'Afrique adressaient leurs condoléances à la Mission de Croatie, à la famille de Franjo Tudjman et au peuple croate tout entier. Homme de science et de culture, Franjo Tudjman laisse à la postérité de nombreuses oeuvres sur l'histoire contemporaine, sur les relations internationales et sur l'art militaire, a-t-il indiqué. S'illustrant très tôt dans la lutte pour l'indépendance de son pays, Franjo Tudjman a été le créateur et le premier Président de la nation Croate. Il appartient aujourd'hui au peuple croate de parfaire son oeuvre en poursuivant sa marche sur les chemins de la démocratie, a estimé le représentant.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) intervenant au nom du Groupe asiatique, a indiqué que le Président Tudjman restera admiré en tant qu'ardent défenseur de la démocratie. Homme d'Etat visionnaire Franjo Tudjman a opéré des changements dynamiques non seulement dans son pays mais dans toute la région modifiant l'image de son pays après la guerre. La vie de Franjo Trujman est un hommage à la vérité universelle.

M. VLADIMIR GALUSKA (République Tchèque) a exprimé ses condoléances au peuple croate au nom des Etats d'Europe orientale. Il a rappelé la vie de courage et de dévotion que Franjo Tudjman a consacré avec dignité à la Nation croate et à sa cause à travers les tribulations de sept décennies. Le Président Tudjman symbolisait la Croatie moderne. Le décès de ce combattant, intellectuel et homme politique marque la fin d'un chapitre important de l'histoire régionale. Le représentant a souhaité que son héritage aide la Croatie dans l'établissement d'une démocratie pacifique et prospère.

M. JULIAN HUNTE (Sainte Lucie) a rendu hommage à la mémoire du Président Tudjman au nom du Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes. Le représentant a déclaré que le Président a vécu une vie dévouée à la cause de la démocratie libérale et à celle de la paix. Homme d'abnégation, il s'est battu pour la vérité et la libération de son peuple. Les élections de 1991 ont marqué la réalisation de sa vision. Après une longue vie, son nom restera synonyme des valeurs morales et de l'honneur. Privé de sa mère à neuf ans, il a survécu à la terreur nazie aussi bien qu'à la répression horrible de ceux qui s'appelaient communistes. Ses convictions ont toujours été l'épine dorsale de son action contre ceux qui voulaient lui dénier le droit à la parole, a déclaré le représentant. Il considérait ses souffrances comme n'étant rien par rapport au bien-être du peuple croate guidé par son action. Sous sa direction, la Croatie indépendante et démocratique s'est engagée dans d'importantes réformes.

M. HUBERT WURTH (Luxembourg) au nom du Groupe des Etats de l'Europe occidentale et autres Etats, a exprimé ses condoléances au peuple croate et à la Mission de Croatie. Il a rappelé que le Président défunt avait lancé le mouvement vers l'indépendance et vers l'intégration de son pays au sein de la Communauté des nations, et notamment au sein de l'Organisation des Nations Unies. Les concitoyens de Franjo Tudjman, a-t-il ajouté, peuvent aller de l'avant avec assurance en développant des partenariats au niveau régional et international. Ils peuvent aussi compter sur la volonté de coopération de la communauté internationale.

M. RICHARD HOLBROOKE (Etats-Unis) a joint les condoléances du pays hôte à celle des autres délégations. Il a souligné le legs du défunt Président Tudjman, grande personnalité historique dont le rôle fera l'objet de débats pendant longtemps. Sa marque restera cependant indélébile dans la région. Le représentant a rappelé qu'il avait rencontré Franjo Tudjman plus d'une centaine de fois, en particulier lors des difficiles négociations de Dayton. Sans lui, elles n'auraient pas été couronnées de succès. Le représentant a cependant rappelé que les discussions sur l'histoire dans la région ont également contribué à la tragédie de l'ex-Yougoslavie. L'hommage rendu à sa mémoire ne doit pas cacher le fait que les questions dont Franjo Tudjan et l'histoire de la région ont eu à traiter ne sont pas encore résolues. Le représentant a exprimé l'espoir de voir s'améliorer le sort des autres peuples de la région. La Croatie est parvenue à l'indépendance, mais, la stupide et inutile division ethnique continue de frapper la région, a reconnu M. Holbrooke. Le représentant a appelé tous les Etats à mettre fin à ces divisions pour parvenir à la paix dans la région. Il a invité la prochaine génération de dirigeants croates à poursuivre la voie du Président Tudjman en faveur de la paix et de la démocratie en Croatie, au Kosovo, et en Bosnie-Herzégovine, où Croates, Musulmans et Serbes pourront vivre ensemble.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a rappelé que feu le Président Franjo Tudjman n'avait pas été simplement le témoin de ce siècle, au cours des 77 années de sa vie, mais avait participé activement à ces événements. En effet, il a été un dirigeant qui a fait beaucoup pour l'indépendance de son pays, en particulier au cours des dix dernières années de sa vie. Le représentant a indiqué que cette période de la vie de Franjo Tudjman est le résultat de nombreuses décennies de lutte pour l'égalité, la justice et l'auto-détermination. Il a rappelé que le Président avait été emprisonné pendant trois ans et perdu ses droits civils pendant huit ans. En 1990, il fut nommé Président et, suite à l'adoption de la première constitution démocratique de la Croatie, Franjo Tudjman a été élu et réélu au poste de Président.

INCIDENCE MONDIALES DU PROBLEME INFORMATIQUE POSE PAR LE PASSAGE A L'AN 2000 (Point 45)

Rapport du Secrétaire général A/54/525

Le rapport contient les renseignements communiqués sur les mesures prises au sein des organismes des Nations Unies et avec les Etats Membres afin de mieux résoudre le problème informatique du passage à l'an 2000. Concernant les mesures prises pour l'ONU même, le rapport indique qu'un groupe de gestion du passage à l'an 2000, composé de hauts fonctionnaires a été créé, et qu'il est appuyé par une équipe spéciale interdépartementale coordonnant les questions sur ce passage. L'équipe a pour mandat de cerner les opérations essentielles de l'Organisation, dans son ensemble, de coordonner l'établissement de plans d'urgence pour celles des opérations essentielles où il existe des risques de défaillance.

Le rapport précise qu'en septembre dernier, 76% des applications utilisées à l'ONU avaient été rendues compatibles. Le processus de correction des applications encore en cours d'adaptation devrait être achevé fin novembre. Par ailleurs, des plans d'urgence envisageant plusieurs scénarios ont été élaborés et testés. De plus, le Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les mesures de sécurité a demandé aux fonctionnaires désignés dans tous les lieux d'affectation de procéder à une évaluation des risques et à une analyse d'impact, avec indication des domaines où, à leur avis, des problèmes risquaient de se poser. Le rapport détaille ensuite les mesures prises individuellement par les différents fonds, programmes, bureaux, centres, institutions, organisations, et agences internationales.

Pour ce qui est des mesures prises par les Etats Membres, le rapport indique que sept groupes régionaux se sont réunis en juin 1999 lors d'une réunion à l'ONU afin de dresser le bilan des préparatifs du passage à l'an 2000 menés aux niveaux national, international et local. Les intervenants sont convenus qu'il importait d'informer l'opinion publique afin d'apaiser ses inquiétudes et qu'il serait très utile à cet effet d'organiser des débats publics. Lors d'une table ronde consacrée à la préparation au désastre et à la gestion de l'événement, les participants ont insisté sur la nécessité de divulguer des informations sur les préparatifs menés et de veiller à ce que les gouvernements élaborent des plans d'intervention d'urgence bien conçus, de manière à apaiser les inquiétudes de l'opinion publique. Comme pour les catastrophes naturelles, il était possible de prévenir dans une grande mesure les dégâts qu'était susceptible de causer le bogue du millénaire, et il importait à cet égard d'anticiper les problèmes, de s'y préparer et de prévenir les mouvements de panique. Le rapport précise qu'il ne sera cependant peut-être pas possible d'assurer la compatibilité de tout le matériel informatique. En conséquence les Etats Membres devraient définir des plans d'urgence pour tous les systèmes et activités d'importance nationale afin de résoudre les problèmes qui pourraient se poser. Enfin, le rapport rappelle que la Vice-Secrétaire générale avait fait observer que la crainte suscitée par ce problème pourrait engendrer une crise qui se traduirait par la panique sur les marchés financiers et la constitution de stocks. Elle a souligné qu'il fallait gagner la confiance de l'opinion publique concernant les mesures prises pour réduire les risques et résoudre les problèmes éventuels.

Adoption de résolution

Aux termes de la résolution sur les incidences mondiales posé par le passage à l'an 2000 (A/54/L.61), présentée par le Lesotho, au nom des coauteurs, adoptée sans vote telle qu'amendée oralement, l'Assemblé générale, consciente de la gravité des répercutions que le problème informatique du passage à l'an 2000 pourrait avoir, prie instamment tous les Etats Membres d'insister sur l'importance de plans d'urgence et d'achever la mise au point de ces plans en vue de prévenir toute défaillance majeure dans les secteurs public et privé. Elle demande aux gouvernements, aux organisations des secteurs public et privé et aux membres de la société civile de mettre en commun, aux niveaux local, régional et mondial, l'information relative à l'expérience qu'ils ont acquise en cherchant à résoudre ce problème. Elle prie le Secrétaire général de faire en sorte que les organismes des Nations Unies suivent de près les sources de financement existantes et potentielles afin d'appuyer les efforts des pays en développement et des pays à économie en transition visant à résoudre ce problème informatique, et de faciliter la diffusion auprès des Etats Membres de l'information concernant ces possibilités de financement.

L'Assemblée générale demande istamment au Bureau de la coordination des affaires humanitaires du Secrétariat d'être prêt à faire face à toute situation d'urgence pouvant découler de défaillances graves dues au passage à l'an 2000. Elle prie le Secrétariat général de lui présenter, à sa cinquante-cinquième session, un rapport final sur l'évaluation des résultats des mesures prises au sein des organismes des Nations Unies et avec les Etats Membres afin de résoudre le problème informatique du passage à l'an 2000.

Présentation de résolution

M. PERCY M. MANGOAELA (Lesotho) a présenté, au nom des coauteurs, la résolution sur les conséquences informatiques du passage à l'an 2000. Depuis plus d'un an, un Groupe de travail informatique de l'ECOSOC ainsi que le Centre de coopération international pour le passage à l'an 2000 se sont attachés à sensibiliser la communauté internationale aux dangers que peut présenter ce problème et à coordonner les efforts pour y faire face.

Les pays industrialisés dépendent largement de systèmes digitaux affectés par ce changement et ont beaucoup investi pour rendre leurs systèmes informatiques conformes et pour élaborer des plans d'urgence. Les pays en développement sont moins préparés, mais sont moins vulnérables à ce problème car moins dépendants de l'informatique, a-t-il précisé. Il a prévenu l'Assemblée que les effets du passage allaient se faire sentir bien après le premier janvier 2000. Des erreurs inattendues affecteront la performance des infrastructures pendant plusieurs semaines et il faudra attendre avant de faire un bilan sur les effets du bogue de l'an 2000.

Le centre de coopération international a suivi les progrès effectués dans 9 secteurs clefs: énergie, télécommunications, finance, transports, santé et hôpitaux, services gouvernementaux, douane et immigration, nourriture, et eau. Ces infrastructures fonctionneront normalement, à deux exceptions près, hôpitaux et services gouvernementaux, qui présentent des risques principalement dans les pays en développement et pourraient avoir un effet sur la santé et la sécurité publiques. Par ailleurs, des réseaux de coopération et d'entraide régionaux ont été établis au cas où les problèmes dépasseraient les capacités nationales. Par exemple, le Japon a mis en place des centres fournisseurs d'énergie dans toute la région ainsi qu'un réseau de téléphonie. Si les ressources régionales se révélaient insuffisantes, la Banque mondiale et le PNUD en coopération avec le G8 mobiliseraient l'assistance nécessaire.

Ce problème informatique est un événement généralisé unique dans l'histoire de l'humanité. Il est possible que certains profitent de ce passage pour créer d'autres problèmes et les Etats et institutions internationales doivent être prêts. Nous avons bon espoir cependant que le passage à l'an 2000 sera un grand exemple de coopération humaine. Il a présenté un amendement oral à la résolution.

Débat

M. TAULE CHARRE (Inde) a présenté les efforts déployés en Inde afin de faire face au problème informatique du passage à l'an 2000. Un groupe d'action et de gestion de haut niveau à été établi afin de s'assurer que tous les secteurs publics et privés soient prêts, a-t-il indiqué. Le Département de l'énergie atomique et toutes les agences travaillant avec lui sont prêtes et ont prévu des plans d'urgence et une salle de contrôle d'urgence. La Banque de réserve de l'Inde ainsi que les banques commerciales sont préparées aux passage à l'an 2000, et effectuent des copies papier de toutes leurs activités depuis ce matin. Toutes les compagnies d'aviation indiennes ont entrepris les mises à jour nécessaires et ont testé leurs logiciels. Elles ont obtenu des garanties de conformité de la part de Boeing et d'Airbus. Les aéroports ont également pris les mesures adéquates. Une gestion spécifique du trafic aérien a été prévue pour faire face à des problèmes éventuels. Les 23 principales places financières indiennes représentant 95% des échanges sont compatibles. Le secteur des télécommunications est également préparé, ainsi que le réseau ferroviaire et les infrastructures portuaires, le secteur de l'électricité, secteur prioritaire pour éviter des difficultés en cascade sont conformes.

Le passage à l'an 2000 étant autant un problème de gestion et d'information qu'un problème technique, des rapports sur la question en Inde seront publiés sur Internet. Nous pensons être bien préparés à ce défi bien que personne ne puisse garantir l'absence de perturbations, a-t-il conclu.

M. SIM FARAR (Etats-Unis) a déclaré que les Etats-Unis tenaient à souligner l'importance de la coopération mondiale, et que bien qu'il reste beaucoup à faire à seize jours du passage à l'an 2000, les Nations Unies avaient déjà obtenu de grands résultats, notamment grâce aux efforts des coordonnateurs régionaux. Le rôle joué par d'autre organisations internationales a été très utile pour faire face aux problèmes dans leurs secteurs spécifiques, et les Etats-Unis se sont associés avec des organisations chaque fois que cela a été possible.

Selon M. Farar, la coopération régionale sera très importante en cas de problème. Il faut continuer à diffuser des informations sur la question et terminer les derniers préparatifs d'urgence pour minimiser les effets. Il a relevé l'importance du rôle joué par le secteur privé, et a déclaré qu'il fallait continuer de prévoir des moyens de répondre aux demandes d'assistance en cas de problème. Des réactions efficaces limiteront les conséquences et montreront la qualité de notre travail, a-t-il précisé. Une assistance humanitaire doit aussi être disponible si elle venait à être nécessaire et les organisations humanitaires doivent s'y préparer, a-t-il indiqué.

Il a conclu que l'étroite coopération développée ces deux dernières années pourrait être utile à l'avenir, notamment en matière de télécommunications, car les problèmes techniques liés à l'information apparaissent partout dans le monde. Il a enfin encouragé tous les pays à poursuivre dans leurs efforts d'information et de préparation de plans d'urgence.

M. JOAN FORNER-ROVIRA (Andorre) a rappelé que son pays avait contribué aux efforts de technologie informatique depuis son adhésion en 1993. Suite à une proposition de 1994, Andorre a présenté un programme d'informatisation des archives de son groupe régional, celui de Etats d'Europe occidentale et autres. Andorre, qui a vérifié que près de 100% de ses systèmes sont prêts pour le passage à l'an 2000, a également offert de partager son expérience informatique avec plusieurs groupes régionaux et institutions des Nations Unies.

Le représentant a félicité le Secrétariat pour ses efforts, et l'a invité à achever les travaux sur les 21% de programmes qui doivent encore être corrigés. Les travaux du groupe de travail sur l'informatique à composition non limitée ont particulièrement été appréciés. Le représentant a rappelé le contraste concernant ce problème entre pays en développement, dont 50% des habitants n'ont jamais vu ou touché un ordinateur, et pays développés, où les enfants passent leur temps devant les jeux vidéos. Les premiers seront moins affectés par le problème, mais leur vie reste plus difficile par le fait même qu'ils n'ont pas les moyens d'avoir accès à l'informatique. Les autres semblent plus protégés par les efforts de ces dernières années, mais l'interconnexion informatique peut provoquer une réaction en chaîne, des aéroports aux cartes de crédits, si le moindre problème venait à arriver. Le représentant a souligné l'importance du partage des moyens technologiques et du développement de l'éducation dans les pays en développement, plutôt que de continuer à élargir le fossé entre riches et pauvres. Le problème du passage à l'An 2000 pour les ordinateurs ne sera pas la fin du monde, seulement celui du millénaire, a conclu le représentant, qui a invité la communauté internationale pour que cette date marque le début d'une nouvelle coopération. M. STUART (Australie) s'est réjoui des efforts déployés par les Nations Unies pour adopter les ordinateurs au passage à l'an 2000. Il a indiqué qu'un groupe ministériel australien avaient examiné la question, tout au long de l'année 1999, avec d'autres ministres étrangers et que les efforts du Gouvernement qui avait travaillé en étroite collaboration avec des partenaires régionaux avaient porté en particulier sur les domaines de l'aviation, du transport maritime, de l'énergie et des télécommunications. Grâce à ces efforts de collaboration entre l'industrie et le Gouvernement, l'Australie a pu véritablement se préparer au passage à l'an 2000, de manière mondialement reconnue. L'Australie étant l'un des premiers pays qui passera à l'an 2000, la communauté internationale a manifesté un grand intérêt pour l'expérience australienne dans ce domaine, a précisé le représentant. Il a expliqué que les informations que l'Australie recueillera au cours de son passage à l'an 2000 seront redistribuées à partir du Centre de coordination national pour l'an 2000 qui opérera du 31 décembre 1999 au 7 janvier 2000. Ainsi le Centre de Canberra constituera l'un des éléments d'un réseau de centres établis dans chaque capitale du monde. L'une des tâches principales du Centre dans les premières 24 heures de l'an 2000 sera de préparer des bulletins d'information à partir des renseignements obtenus des autorités et de l'industrie. A partir du 1er janvier, ces bulletins qui feront état de la situation à 4 heures, 10 heures et 15 heures, seront disponibles sur le site Internet www.y2kaustralia.gov.au.

Le représentant s'est félicité du soutien actif des Nations Unies qui ont attiré l'attention de la communauté internationale sur les conséquences mondiales du passage à l'an 2000. Si des progrès significatifs ont été accomplis, en particulier ces derniers six mois, pour préparer la communauté internationale à cet événement, l'impact mondial du passage à l'an 2000 est difficile à déterminer, a-t-il fait observer. Alors que dans de nombreux pays les conséquences de ce problème seront limitées ou négligeables, elles seront dans d'autres beaucoup plus sérieuses. Dans ce contexte, il est important que les Etats Membres continuent de travailler ensemble afin de prodiguer des conseils au public au fur et à mesure que certains problèmes apparaitront au cours de l'an 2000.

M. TREVOR HUGUES (Nouvelle-Zélande) a déclaré que son pays étant situé le plus à l'est du globe, le soleil, qui se lèvera à 5h45 le 1er janvier 2000 sur la ville de Gisborne, marquera le premier jour du nouveau millénaire - et de la réalisation de l'ampleur du problème informatique. Ce problème touchera le monde entier, et mettra en évidence l'importance des puces informatiques dans la vie contemporaine. Le représentant a souligné les efforts des Nations Unies pour mettre en garde contre ce problème, ainsi que ceux de son pays, qui a mis sur pied une commission ad-hoc pour coordonner les efforts de sensibilisation. 99% du public néo-zélandais est conscient du problème, deux tiers sont prêts à agir, 87% des entreprises ont l'impression d'avoir fait leur possible pour y remédier. Des audits indépendants ont été menés sur la situation des ministères et d'autres services publics. Au niveau régional, la Nouvelle- Zélande a aidé ses voisins à faire face au problème informatique. C'est à Auckland que les dirigeants de l'APEC en ont fait une priorité régionale, en particulier dans les domaines financiers, des télécommunications et de la distribution d'énergie. Plusieurs donateurs ont déjà fourni une assistance adéquate aux petits Etats insulaires du Pacifique Sud vulnérables. La Nouvelle-Zélande se déclare prête à poursuivre cette aide après le nouvel an, a déclaré le représentant.

Pour permettre de bien évaluer l'impact informatique du passage au nouveau millénaire, le Ministère de la gestion d'urgence néo-zélandais, conscient de l'intérêt que le monde portera à la Nouvelle-Zélande en tant que précurseur du problème informatique, a entrepris une mission de suivi nationale. Les résultats de ce suivi seront envoyés au Centre d'Etat de préparation informatique à Wellington, puis au Gouvernement, aux médias et au public. Jusqu'au 2 janvier, des sites Internet contenant des rapports régulièrement actualisés souligneront l'évolution du problème informatique, les éventuelles perturbations et les temps de réparations nécessaires. Des informations semblables seront également envoyées au Centre de coopération international ad-hoc à Washington D.C., à d'autres gouvernements et aux médias. Le Centre jouera un rôle critique pour donner au monde une image rapide et des informations cruciales sur le bogue. Du fait de son emprise globale, ce problème est donc réellement un problème qui concerne les Nations Unies, a conclu le représentant.

M. N. TCHOULKOV (Fédération de Russie) a salué le rôle joué par le Groupe de travail ad hoc à composition non limitée sur l'informatique de l'ECOSOC pour accroître la prise de conscience des pays face au problème du passage à l'an 2000. Des experts de plus de 150 pays ont pu avoir un dialogue qui leur a permis de partager leurs expériences et organiser des actions communes au cours des réunions des coordonnateurs nationaux depuis deux ans, a-t-il ajouté. De plus, le sous-Groupe technique du Groupe de travail sur l'informatique dirigé par l'ancien représentant du Pakistan et le représentant du Lesotho a permis d'améliorer l'accès des Etats Membres à la documentation des Nations Unies dans ce domaine, notamment en fournissant un accès sur Internet à la majorité des délégations.

Le représentant a indiqué que toutes les activités réalisées en Russie dans ce domaine l'ont été conformément au Plan national d'action pour étudier le problème de l'an 2000 dans la Fédération de Russie. Dans ce cadre, un réseau de groupes de travail a été établi dans les domaines industriels les plus vulnérables comme l'énergie, le pétrole, les transports, la finance, les services sociaux, les télécommunications et la défense. Afin de préparer la population, une série de programmes de radio et télévision et des publications dans la presse ont été diffusés. La Russie fait tout son possible pour réduire les conséquences négatives de ce passage, a affirmé le représentant.

En ce qui concerne le passage à l'an 2000 dans le domaine de l'énergie nucléaire, un travail intensif a été réalisé, notamment dans la centrale nucléaire de Kola, dont la préparation a été vérifiée par une commission spécialisée d'experts américains et par les représentants de l'Association mondiale des opérateurs nucléaires, a expliqué le représentant. De même, la Russie pourra honorer ses engagements internationaux pour les livraisons de gaz et de pétrole. En ce qui concerne l'aspect militaire du passage à l'an 2000, un canal de communication direct avec les Etats-Unis a été établi et les ministres de la défense des deux pays ont signé une déclaration conjointe pour l'établissement d'un Centre pour la stabilité stratégique du passage à l'an 2000 à Colorado Springs, a ajouté le représentant. Des consultations ont par ailleurs eu lieu avec le Royaume-Uni sur l'aspect militaire du problème de la transition vers l'an 2000.

M. AARON JACOB (Israël) a souligné que la révolution technologique n'a pas mis fin au fossé et aux lignes de confrontation du monde. Il menace même d'élargir les fissures technologiques existantes. Les risques du bogue de l'an 2000 demeurent, a déclaré le représentant. Il convient de changer de vision pour passer de l'information et de la coordination aux possibilités de trouver les moyens de régler les problèmes qui demeureront ou apparaîtront. Il s'est félicité des efforts de l'ONU visant à établir des opérations de réduction des risques là où ils seront nécessaires, ajoutant que si l'annonce de catastrophes se multiplie, il n'y aura pas besoin de fêter le nouveau millénaire. A ce stade, les mesures d'urgence parallèles doivent devenir la priorité internationale, a répété le représentant. Des générateurs mobiles, des sources d'énergie différentes, des campagnes de sensibilisation du public et de coordination internationale sont désormais aussi importante que les mesures de correction actuelles. Les zones les plus urgentes sont selon le représentant les centrales électriques, les ressources en eau, les transports en tout genre ainsi que les équipements des hôpitaux. Il a appelé les organismes responsables à agir au plus vite, et à l'établissement d'un effort multinational pour une aide réciproque qui permette de réparer les dégâts du bogue de l'an 2000.

CELEBRATION INTERNATIONALE DE LA JOURNEE DU VESAK (Poit 174)

Adoption d'une résolution

Aux termes de la résolution sur la célébration internationale de la Journée du Vesak au Siège de l'Organisation des Nations Unies et dans d'autres bureaux des Nations Unies (A/54/L.59), présentée par le Sri Lanka, au nom des coauteurs, et adoptée sans vote, l'Assemblée générale décide que, sans qu'il en coûte quoi que ce soit à l'Organisation des Nations Unies, des dispositions appropriées seront prises pour que soit célébrée au plan international la Journée du Vesak au Siège de l'Organisation des Nations Unies et dans d'autres bureaux des Nations Unies, en consultation avec les bureaux pertinents des Nations Unies et avec les missions permanentes qui souhaiteraient également être consultées.

Présentation de le résolution

M. JOHN DE SARAM (Sri lanka) a expliqué que les Nations Unies envisagent de célébrer internationalement la journée du Vesak, journée sacrée pour les personnes qui suivent les enseignements du Bouddha. Ces enseignements, vieux de plus de deux millénaires et demi, proviennent de celui qui expliqua notamment que celui qui se vainc lui-même est à lui seul le plus grand des conquérants. En raison de l'universalité de sa composition, l'Assemblée générale représente aussi les espoirs des peuples et c'est pourquoi la Conférence internationale du bouddhisme a demandé aux Nations Unies de reconnaître la journée du Vesak. L'adoption de cette résolution permettra de reconnaître Vesak comme la journée la plus sacrée du bouddhisme et de prendre les dispositions nécessaires pour qu'elle soit célébrée au Siège des Nations Unies.

Débat

M. VORAVEE WIRASAMBAN (Thaïlande) a déclaré que c'est un grand honneur de parler de la question de la reconnaissance internationale de la Journée du Vesak, devant l'Assemblée, en tant que représentant du plus grand royaume bouddhiste au monde. Il a rappelé la signification spéciale de cette Journée pour les bouddhistes, qui y voient le jour de la naissance, de l'illumination et de la mort de Bouddha. Il a, par ailleurs, estimé que le message universel de paix, de bonne volonté et de compassion prêché par le Bouddha, il y a plus de 2500 ans, n'a jamais été aussi pertinent qu'aujourd'hui. Le bouddhisme a, en effet, toujours mis en avant l'importance de la voie de la résolution pacifique des disputes entre les individus et les communautés. Il réprouve aussi la compétition et la violence, sous toutes ses formes. La tolérance constitue une des valeurs centrales de cette religion, c'est pourquoi, en Thaïlande, la tolérance et plus particulièrement la tolérance religieuse est inscrite dans la Constitution et profondément ancrée dans le mode de vie thaïlandais. Il a, en outre, indiqué que la Thaïlande est fière que des croyants de toutes religions coexistent pacifiquement dans son royaume. M. Wirasamban a estimé que la reconnaissance de cette Journée du Vesak par les Nations reflèterait le caractère universel de l'Organisation.

Mme CHRISTINE LEE (Singapour) a estimé que la décision de reconnaître la Journée du Vesak constituera une marque de respect appropriée envers le Bouddha, qui a été un grand maître spirituel de compassion et d'humanité. Ces enseignements servent de ligne de conduite pour près d'un quart de la population du monde, de même qu'ils ont fourni à l'Organisation des Nations Unies l'inspiration et les leçons, dans les efforts qu'elles déploient en faveur de la paix et du respect des valeurs de l'autre. La Journée du Vesak, connue également sous le nom de "Festival des fleurs" à Singapour est l'un des principaux festivals du pays. La représentante a indiqué que sa délégation se félicite de cette initiative pour plusieurs raisons. D'abord parce que, le travail des Nations Unies, qui ont notamment proclamé l'année 2000 "Année internationale pour la culture de la paix", s'accorde avec l'enseignement du Bouddha qui prône la promotion de la paix et de la non-violence. La reconnaissance de cette Journée, va aussi dans le même sens que celui de l"Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations". En effet, la reconnaissance ce cette Journée permettra aux autres civilisations de mieux connaître la civilisation et la culture bouddhistes. Mme Lee a enfin indiqué qu'au sein d'une Organisation aussi diverse que l'ONU, seule l'interaction entre les gens de religions et de cultures différentes et le respect des différentes civilisations peuvent mener à une approche commune pour traiter des questions internationales.

M. SHAIKH RAZZAQUE ALI, Membre du Parlement du Bangladesh, s'est joint à la déclaration du Sri Lanka. Il a remercié le Comité général et l'Assemblée générale d'avoir bien voulu considérer la question de la célébration de la journée du Vesak. Le Vesak demeure le jour le plus sacré pour des millions de bouddhistes à travers le monde. Le Bangladesh a une importante population bouddhiste, et le jour du Vesak, Buddha Purnima en bengali, est jour férié national. La reconnaissance internationale de ce jour permettra de mieux comprendre les enseignements de compréhension, de bonheur, de consolation à travers le monde. Le représentant s'est déclaré heureux que ce jour soit honoré de manière appropriée par les Nations Unies en leur Siège et à travers le monde.

M. OM PRADHAN (Bouthan) a déclaré que la reconnaissance internationale du Jour du Vesak contribuera aux succès de plusieurs initiatives de l'ONU. L'an 2000 sera l'année internationale de la culture de paix, préparant le terrain à l'année du dialogue entre les civilisations. Leur point commun est d'encourager la tolérance et le respect de la diversité. La reconnaissance de la contribution du bouddhisme au monde ne pourra faire qu'avancer ces objectifs, en faisant progresser une meilleure compréhension de la tolérance et de la diversité des Nations.

Le représentant a expliqué qu'au Bouthan et dans la région de l'Himalaya, ce jour est connu sous le nom de Sagadawa, et Vaisakh en Sanskrit. Le représentant a rappelé la vie de Bouddha, et son importance pour les bouddhistes à travers toute l'Asie et au-delà. Le bouddhisme enseigne la modération, la non- violence, la coexistence pacifique, la tolérance, ainsi que la protection et la préservation des ressources naturelles. Beaucoup de ces principes sont proches des principes d'autres grandes religions, et de la Charte des Nations Unies, a conclu le représentant.

M. FLORES (Espagne), a indiqué que son pays estime que l'Organisation est une instance privilégiée pour reconnaître les divers héritages culturels et religieux des peuples. Ainsi, la reconnaissance par les Nations Unies de la contribution des différentes religions est une marque d'engagement de la part des Etats Membres à la préservation de ce patrimoine, a-t-il ajouté.

M. U WIN MRA (Myanmar) a rappelé que les enseignements du Bouddha qui prônent les vertus de la tolérance, de la compassion et de la paix, ont eu une profonde influence sur la pensée et la vie de la race humaine et constituent les fondements éthiques et moraux de nombreuses sociétés dans le monde. Le Bouddha a donné au monde un message à caractère universel en harmonie avec nombre des meilleures idées modernes. Comme d'autres grandes religions, le bouddhisme a contribué de manière substantielle à la paix. Il est tout à fait adéquat que les Nations Unies, dont l'objectif ultime est la paix, offrent l'occasion de porter à l'attention de la communauté internationale le jour le plus sacré pour des millions de bouddhistes dans le monde. En outre, l'examen de cette question dans ce forum unique où différentes civilisations sont représentées, contribuera à une meilleure compréhension du concept de dialogue entre les civilisations. La Journée du Vesak est un jour sacré au Myanmar où près de 90 % de la population est bouddhiste. En tant que coauteur de la résolution, le Myanmar est encouragé par le soutien apporté à la reconnaissance internationale de la Journée du Vesak et estime que l'adoption de ce texte constitue un moyen concret de reconnaître la contribution du bouddhisme à l'humanité.

M. NARENDRA BIKRAM SHAH (Népal) a indiqué que le jour du Vesak est un jour triplement béni. Il a précisé que l'essence des enseignements du Bouddha réside dans l'humanité, la paix, la compassion, la non-violence, l'égalité de tous les êtres humains, le respect des uns et des autres, et le non dénigrement des convictions d'autrui, des idéaux qui sont tout aussi pertinents aujourd'hui que dans les siècles passés, a-t-il fait remarquer. Vesak est un symbole de la lumière des enseignements du Bouddha, enseignements qui ont traversé les siècles et inspiré des millions de personnes qui se sont efforcées de parvenir à la paix et à la justice.

M. INAM-UL-HAQUE (Pakistan) a expliqué que le territoire du Pakistan a été historiquement une terre de rencontre entre des populations, des religions, des cultures et des idées variées. L'interaction entre les nombreuses influences et civilisations qui ont coexisté dans cette zone a engendré dans le pays, au cours des siècles, un tissu social et culturel complexe et riche. Le nord-ouest du Pakistan, a-t-il rappelé, a été le lieu où s'est développée, un siècle avant Jésus Christ, la célèbre civilisation bouddhiste Gandhara. Toutefois, a-t-il expliqué, l'influence du bouddhisme ne se limite pas à la région du Pakistan mais s'étend à toutes les régions du monde. Le représentant a rappelé combien l'influence du bouddhisme a été importante pour la culture, l'art et la civilisation des peuples de l'Asie du Sud et au-delà. Il a mis l'accent sur l'universalité du message de paix, de compassion et de vérité du Bouddha, qui est partagé par d'autres religions et systèmes de pensée. M. Ul-Haque a affirmé que sa délégation appuie sans réserve la reconnaissance internationale de la Journée, trois fois sacrée du Vesak, qui commémore la naissance, l'illumination et la mort du Bouddha. Cette reconnaissance par les Nations Unies contribuera à la reconnaissance de la contribution apportée par le Bouddhisme au développement spirituel de l'humanité.

M. KAMALESH SHARMA (Inde) s'est déclaré heureux que la proposition de la célébration internationale de la journée du Vesak ait été acceptée par l'Assemblée. La naissance du Bouddha fut un des événements qui a modifié l'humanité et façonné ses valeurs ethiques et morales. Il est donc juste que ce patrimoine commun soit honoré et respecté dans cet organe le plus représentatif de la communauté internationale. L'illumunation à laquelle peut parvenir toute personne par ses efforts individuels est au coeur de l'enseignement du Bouddha. Cet enseignement pousse chacun à poursuivre les objectifs les plus nobles, a conclu le représentant.

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