En cours au Siège de l'ONU

AG/981

L'ASSEMBLEE DEMANDE AU SECRETAIRE GENERAL DE DEFINIR LES RELATIONS ENTRE L'ONU ET L'ORGANISATION DU TRAITE SUR L'INTERDICTION DES ESSAIS NUCLEAIRES

6 décembre 1999


Communiqué de Presse
AG/981


L'ASSEMBLEE DEMANDE AU SECRETAIRE GENERAL DE DEFINIR LES RELATIONS ENTRE L'ONU ET L'ORGANISATION DU TRAITE SUR L'INTERDICTION DES ESSAIS NUCLEAIRES

19991206

Elle recommande la désignation d'un haut fonctionnaire du Secrétariat comme coordonnateur pour les questions de multilinguisme

L'Assemblée générale a invité, ce matin, le Secrétaire général à prendre les mesures voulues en vue de conclure avec le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires un accord régissant les relations entre l'ONU et la Commission préparatoire, qui devra lui être soumis pour approbation. Dans ce texte, adopté sans vote, l'Assemblée rappelle que le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires a été ouvert à la signature au Siège de l'ONU, à New York, le 24 septembre 1996.

La représentante de l'Autriche a déclaré en présentant le projet de résolution que l'entrée en vigueur du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires contribuera à la réalisation des buts et principes de la Charte de l'ONU. Elle a ajouté que de l'avis des coauteurs de la résolution, la coopération avec l'ONU et ses fonds et programmes est fondamentale pour assurer le succès de l'entrée en vigueur du Traité. Les représentants de la République arabe syrienne et de la Jamahirya arabe libyenne ont expliqué leur position après l'adoption de la résolution. Ils ont rappelé les réserves qu'ils avaient déjà formulées lors de l'adoption du Traité sut l'interdiction complète des essais nucléaires. Le représentant de la République arabe syrienne a souligné l'instabilité de la situation au Moyen-Orient due au fait qu'Israël, seul pays de la région doté de capacités nucléaires, refuse de soumettre ses installations aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique et fait ainsi obstacle aux efforts de la région d'en faire une zone exempte d'armes nucléaires.

Par un autre texte adopté sans vote, l'Assemblée générale a prié le Secrétaire général de désigner parmi les fonctionnaires de haut niveau du Secrétariat un coordonnateur des questions ayant trait au multilinguisme dans l'ensemble du Secrétariat. Présentant le projet de résolution, au nom des coauteurs, le représentant de la France a déclaré qu'il s'agit de désigner un administrateur qui servirait de point de contact aux délégations sur les questions relatives au multilinguisme au sein du Secrétariat, en particulier en ce qui concerne l'interprétation, la publication des documents dans les six langues officielles, le développement du site Internet de l'organisation, la

(à suivre 1a) - 1a - AG/981 6 décembre 1999

formation des fonctionnaires dans les langues de travail et les langues officielles. Il a précisé que cette désignation n'entrainera aucune incidence financière pour l'Organisation.

Expliquant leur position après l'adoption de la résolution, le représentant du Japon et de la Thaïlande ont mis en garde contre toute discrimination à l'encontre des fonctionnaires dont la langue maternelle n'est pas l'une des six langues officielles.

Outre le Ministre des affaires étrangères d'Andorre, les délégations suivantes ont pris la parole au cours du débat sur cette question : République arabe syrienne, Côte d'Ivoire, Monaco, Autriche, Hongrie, Fédération de Russie et Haïti.

Au cours du débat en début de réunion sur la coopération entre l'ONU et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, plusieurs délégations se sont jointes à la demande du Secrétaire général, invitant au renforcement du rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix et la sécurité. Tant la complexité des conflits européens de l'après- guerre froide que le besoin de concentrer des ressources limitées de l'ONU sur les régions où la coopération régionale est moins développée, donnent une importance accrue aux activités de l'OSCE. La Charte pour la sécurité en Europe, adoptée lors du récent Sommet de l'OSCE à Istanbul, permettra de renforcer les capacités de l'Organisation en matière de prévention des conflits et de gestion des crises régionales, a expliqué le Ministre des affaires étrangères de la Norvège, M. Knut Vollebaek qui a promis de se rendre, en tant que Président en exercice de l'OSCE, à la mi-décembre en Tchétchénie pour participer à la recherche d'une solution politique et humanitaire du conflit. Le représentant de la Fédération de Russie a rappelé, pour sa part, que le Conseil de sécurité garde la responsabilité première en matière de maintien de la stabilité et la sécurité internationales. Concernant le Kosovo, la coopération sans précédent entre l'ONU et l'OSCE en ce qui concerne le développement des institutions est minée par la poursuite de la violence ethnique, ont déploré plusieurs délégués. Le représentant de l'Ukraine a invité l'OSCE à tirer les leçons qu'offrent certains pays, comme l'Ukraine, qui ont réussi à mettre fin à leurs conflits ethniques. Pour le représentant du Kazakhstan, il convient cependant de tenir compte des traditions et des expériences politiques et sociales propres à chaque nation. Un projet de résolution sur cette question sera présenté ultérieurement .

Outre le Ministre des affaires étrangères de la Norvège, les délégation suivantes ont pris la parole: Lituanie, Finlande, Ukraine, Kazakhstan, Slovaquie, Fédération de Russie, République de Moldova, Autriche, Bélarus.

(à suivre 1b)

- 1b - AG/981 6 décembre 1999

Sur recommandation de son Bureau, l'Assemblée générale a décidé d'inscrire à son ordre du jour un point supplémentaire intitulé "Célébration internationale de la Journée du Vesak" qui sera examiné en séance plénière. Sur recommandation du Secrétaire général, elle a décidé d'inscrire à son ordre du jour une question supplémentaire intitulée "Financement de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental" et d'en renvoyer l'examen en Cinquième Commission (Administrative et financière). Dans son rapport sur la question, le Secrétaire général demande l'autorisation de contracter des engagements de dépenses d'un montant de 205,4 millions de dollars et de mettre ce montant en recouvrement auprès des Etats Membres, afin de faire face aux besoins les plus pressants de l'ATNUTO, en attendant que des prévisions de dépenses détaillées soient présentées à l'Assemblée générale. Il demande également l'autorisation de créer un compte spécial pour la Mission où seraient inscrites ses recettes et ses dépenses.

Dans un domaine différent, l'Assemblée a décidé, par ailleurs, de reprendre l'examen du point 15 c) de son ordre du jour intitulé "Election de cinq membres de la Cour internationale de Justice", à la suite de la démission du juge Stephen Schwebel, Président de la Cour internationale de Justice, qui prendra effet le 29 février 2000. Conformément aux dispositions du Statut de la Cour, l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité devront donc élire un membre de la Cour pour la partie du mandat du juge Schwebel qui reste à courir, soit jusqu'au 5 février 2006. Le Conseil de sécurité a décidé, le 30 novembre dernier, d'organiser cette élection le 2 mars 2000.

L'Assemblée poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures. Elle examinera le point intitulé "Application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux" et se prononcera sur les rapports de la Commission des questions politiques et de la décolonisation (Quatrième Commission).

Documentation

Les documents relatifs à l'ordre du jour de la cinquante- quatrième session de l'Assemblée générale, examinés ce matin, ont été publiés sous les cotes A/54/250/Add. 2, A/54/236 et Add. 1, et A/54/624.

COOPERATION ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET L'ORGANISATION POUR LA SECRUTITE ET LA COOPERATION EN EUROPE (Point 30)

Rapport du Secrétaire général (A/54/537 et Corr.1)

Le rapport est présenté conformément aux souhaits exprimés l'année dernière par l'Assemblée générale, qui avait reconnu la contribution croissante que l'OSCE apportait à l'instauration et au maintien de la paix et de la sécurité internationales dans sa région grâce à son action en matière d'alerte rapide et de diplomatie préventive, notamment celle du Haut Commissariat pour les minorités nationales, et à ses activités dans les domaines de gestion des crises et du relèvement après les conflits, ainsi que de la maîtrise des armements et du désarmement, et qui priait le Secrétaire général de continuer à examiner avec le Président en exercice et le Secrétaire général de l'OSCE la possibilité de renforcer encore la coopération, les échanges d'informations et la coordination entre les deux organisations.

Le rapport examine les mesures de coopération entre l'ONU et l'OSCE, qui bénéficie depuis le 13 octobre 1993 du statut d'observateur à l'Assemblée générale. Il note qu'ensemble, les deux organisations restent confrontées à des défis d'ordre humanitaire et politique dans les Balkans et dans certains pays de l'ex-Union soviétique. Face aux enjeux du XXIème siècle, elles devront de nouveau redoubler d'efforts afin de pouvoir contribuer davantage à l'avènement de la démocratie et au respect des droits de l'homme. Le rapport constate qu'au cours de l'année écoulée, l'ONU et l'OSCE ont intensifié leur coopération sur le terrain. Etant donné les ressources financières, matérielles et humaines limitées que les Etats Membres mettent à leur disposition, l'ONU et l'OSCE continuent de se répartir les tâches en fonction de leurs points forts respectifs. L'ONU a continué à jouer un rôle de premier plan dans les efforts respectifs de rétablissement de la paix entrepris en Abkahzie (Géorgie) et au Tadjikistan, tandis que l'OSCE reste prioritairement présente en République de Moldova et en Ossétie du Sud (Géorgie), ainsi que dans le réglement du conflit ayant pour enjeu le Haut-Karabakh (Azerbaïdjan). Ces mesures se sont traduites par un degré plus élevé de coordination, qui permet de faire meilleur usage des ressources de la communauté internationale, dans l'intérêt des pays bénéficiaires de l'aide.

Le rapport énumère ensuite le détail de cette coopération. Ces dernières années, les relations du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et de l'OSCE ont pris la forme d'un partenariat stratégique de grande envergure, fait-il observer. Le cadre de la coopération vise avant tout à prévenir les déplacements massifs de population, à reconnaître le lien essentiel qui existe entre les déplacements et les questions de sécurité, et à prendre en compte, lors du réglement des conflits, la dimension humanitaire. La coopération avec le Haut Commissaire pour les minorités nationales a également été officialisée et est d'une portée encore plus vaste. Elle est axée sur les questions de citoyenneté et d'apatridie ; les populations anciennement déportées de la Crimée (Ukraine) ; les problèmes que connaissent les Turcs meskhètes, qui ont eux aussi été déportés par le passé ; et la tolérance ethnique en Asie centrale. Le HCR a également organisé en juin 1999, en coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH), une réunion annuelle de suivi de la Conférence régionale sur les problèmes des réfugiés, des personnes déplacées, des victimes d'autres formes de déplacement involontaires et des rapatriés dans les pays de la CEI et les Etats voisins concernés.

La Commission économique pour l'Europe (CEE) reste déterminée à renforcer sa coopération avec l'OSCE. La mise au point du Programme spécial des Nations Unies pour l'économie des pays d'Asie centrale, dans laquelle la CEE et la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) jouent un rôle de premier plan, ouvre de nouvelles perspectives de coopération. Au cours de l'année écoulée, le PNUD et les institutions de l'OSCE ont poursuivi leur coopération. Le PNUD travaille en étroite collaboration avec le BIDDH dans le domaine des droits de l'homme. En 1997, un centre de liaison a été établi à cette fin dans le Bureau du PNUD à Varsovie, qui assure la coordination des activités en faveur de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la coopération avec l'OSCE et le BIDDH, en accordant une attention particulière aux Etats d'Asie centrale, à l'Estonie, à la Géorgie et à l'Ukraine. L'élaboration d'accord-cadres de partenariat entre le PNUD et le Haut Commissaire pour les minorités nationales s'est poursuivie. Le rapport indique que la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine et l'OSCE, s'inspirant du bilan positif des dernières années, ont beaucoup coopéré dans le domaine des droits de l'homme. Le HCR et l'OSCE ont également coopéré activement en vue d'assurer le retour des personnes déplacées et des réfugiés en Bosnie-Herzégovine. Les activités menées en Croatie et en Bosnie-Herzégovine sont de bons exemples de partenariats entrepris sur le terrain en vue d'instaurer des conditions favorables aux retours, note le rapport. En Croatie, l'OSCE a pu, grâce à son influence, faire respecter les accords de retour. Dans le cadre des efforts soutenus visant à parvenir à un réglement politique global du conflit qui sévit en Abkhazie, des représentants de l'OSCE participent aux séances du Conseil de coordination. Par ailleurs, en Géorgie, les missions sur le terrain de l'OSCE et du HCR continuent à se répartir les tâches selon une méthode qui s'est avérée efficace dans le contexte des efforts visant à parvenir à un réglement pacifique du conflit de l'Ossétie du Sud. Au Tadjikistan, l'ONU et l'OSCE sont priées, en vertu de l'Accord général sur l'instauration de la paix et l'entente nationale, d'apporter leur soutien aux élections parlementaires qui auront lieu à la fin de la période de transition. Les deux organisations ont accepté de coordonner toutes leurs activités et de conjuguer leurs efforts dans ce domaine, fait observer le rapport. Enfin, concernant l'installation d'une présence internationale civile au Kosovo, il a été convenu que l'OSCE jouerait un rôle de premier plan dans le domaine du renforcement des ressources humaines, y compris la formation d'un nouveau service de police du

Kosovo, de personnel judiciaire et d'administrateurs civils; les questions intéressant les médias; la démocratisation et la gouvernance; l'organisation et la surveillance des élections, et le suivi, la protection et la promotion des droits de l'homme, en coopération, entre autres, avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et le Conseil de l'Europe.

La coopération de l'OSCE et de l'ONU au Kosovo et dans d'autres régions des Balkans témoigne de la complémentarité des deux organisations et des nombreux avantages que peut apporter une répartition rationnelle du travail, fondée sur leurs points forts respectifs, conclut le rapport. Le Secrétaire général espère que cette expérience pourra s'appliquer à l'avenir à d'autres projets dans le cadre desquels l'ONU oeuvrera de concert avec une ou plusieurs organisations régionales.

Débat

M. KNUT VOLLEBAEK, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a rappelé, en tant que Président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l'importance que le Secrétaire général accordait au partenariat entre organisations régionales et ONU. L'OSCE et les Nations Unies sont des partenaires naturels en ce qui concerne la promotion de la sécurité et de la prospérité. La complexité des problèmes de sécurité de l'Europe de l'après-guerre froide ne permet à aucune institution de faire face seule aux défis posés. M. Vollebaek a demandé à ce que les instruments existants soient adaptés aux réalités changeantes.

Ce problème a été au coeur du Sommet de l'OSCE à Istanbul le mois dernier, a-t-il noté. La Charte pour la sécurité en Europe adoptée à l'issue du Sommet reconnait qu'il n'existe pas d'affaires internes aux Etats quand les droits de l'homme et le droit humanitaire sont violés. Le Ministre a estimé que cette Charte faisait échos aux événements récents dans les Balkans et en Tchétchénie. S'agissant de la Tchétchénie, la nécessité d'une solution politique continue d'être souhaitée. Le Président en exercice de l'OSCE se rendra les 14 et 15 décembre dans la région pour évaluer la situation et voir comment l'OSCE peut aider à remédier à la crise humanitaire. En ce qui concerne le Kosovo, M. Vollebaek a noté qu'il s'agissait du plus grand défi commun pour l'ONU et l'OSCE. La coopération des deux organisations y est sans précédent en ce qui concerne le développement d'institutions, en particulier de la police. M. Vollebaek a noté que les faits relatés dans les deux rapports publiés ce jour par l'ONU à Pristina sur la violence ethnique contre les Albanais du Kosovo jusqu'en juin dernier, et contre les Serbes, Roms et autres minorités après cette date, continuent de préoccuper l'OSCE. Il faut rompre la spirale de la violence à motivation ethnique sous peine d'anéantir tous les efforts. M. Vollebaek a invité les Albanais du Kosovo à la réconciliation, et l'ex- République fédérale de Yougoslavie à assumer sa responsabilité dans le conflit. Des élections ne pourront être tenue au Kosovo avant que certaines des normes minima n'aient été satisfaites par l'OSCE et l'ONU, notamment l'établissement de listes électorales crédibles.

Le Ministre a fait observer les progrès de la coopération entre l'OSCE et les pays d'Asie centrale, et son soutien aux efforts de l'ONU en Abkahzie. L'OSCE est prête à travailler sur un document établissant la répartition des compétences constitutionnelles entre autorités centrales et autorités abkhazes. Une mission a été dépêchée dans le district de Gali pour permettre le retour en toute sécurité des réfugiés.

La Charte de la sécurité, adoptée lors du Sommet d'Istanbul, a deux buts essentiels, a fait remarquer M. Vollebaek: renforcer la prévention contre l'extension de crises et leur gestion dans la région et, faciliter la coopération avec d'autres organisations internationales comme l'ONU en tenant compte des expériences récentes. Il a exprimé l'espoir que cette nouvelle forme de coopération en Europe servira de modèle à d'autres parties du monde. Il a invité l'ONU à engager un dialogue avec les autres organisations internationales sur le meilleur moyen de parvenir à une telle coopération globale. L'évolution et les progrès de la coopération entre l'ONU et l'OSCE permettront aux organes responsables des Nations Unies de déléguer davantage encore certaines tâches, au fur et à mesure que l'efficacité de l'OSCE pour le maintien de la paix et de la sécurité en Europe se développe. L'ONU pourra ainsi concentrer son attention et ses ressources sur les parties du monde où les cadres régionaux sont moins développés.

M. OSKARAS JUSYS (Lituanie) a estimé que les organisations régionales sont plus qualifiées que les organisations internationales pour répondre aux problèmes régionaux. Les avantages d'une meilleure connaissance de la zone géographique doivent être pris en compte pour décider du recours à une institution internationale dans une région. Citant un extrait de la Charte de l'OSCE, qui stipule que "les risques et les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui ne peuvent être pris en charge par un seul Etat ou une seule organisation", le représentant a indiqué que les organisations régionales européennes font preuve d'efficacité dans leurs domaines respectifs dans les Balkans, dans Caucase et en Asie centrale. Les Lituaniens qui participent à de nombreux projets multilatéraux en Europe sont ainsi témoins d'une coopération interinstitutions très performante, a-t-il déclaré.

M. Jusys a rappelé que les membres de l'OSCE se sont entendus, lors du Sommet d'Istanbul, sur l'importance d'une solution politique en Tchétchénie. Il a exprimé l'espoir de voir le dialogue reprendre dans cette région grâce à l'aide du groupe d'assistance de l'OSCE. Il a mis l'accent sur le rôle important que peut par ailleurs jouer l'OSCE dans cette région. Il a rappelé que la nouvelle Charte de l'OSCE n'est pas seulement un modèle pour la sécurité et la stabilité en Europe au siècle prochain, mais aussi un document très moderne et fort de 54 signatures. Le représentant a indiqué que, grâce à cette Charte, l'OSCE est à présent dotée des instruments nécessaires pour mener à bien des actions spécifiques et relevant d'une nouvelle philosophie. Il a, à cet égard, mentionné les propos du Secrétaire général et de certaines délégations concernant l'engagement en faveur des questions qui relevaient auparavant de la compétence des Etats et qui peuvent aujourd'hui être prises en compte de façon plus large. Le représentant a par ailleurs salué la coopération entre l'OSCE et de nombreuses organisations internationales dans le domaine humanitaire. Il s'est notamment félicité des échanges d'informations réguliers qui ont lieu entre l'OSCE, les Nations Unies, le Conseil de l'Europe et l'OTAN. Evoquant la situation au Kosovo, le représentant a mis l'accent sur l'importance d'une action coordonnée s'appuyant sur les compétences propres des différents partenaires.

Mme MARJATTA RASI (Finlande) prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, de Chypre, de Malte, de l'Islande et du Liechtenstein, a rappelé que l'Union européenne est un des principaux contributeurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et appuie son rôle en tant qu'instrument d'alerte rapide, de prévention des conflits, de médiation, de gestion des crises et de reconstruction après conflit. Le renforcement de l'OSCE lui permettra, en tant qu'organisation régionale, de mieux s'acquitter de ses responsabilités telles qu'elles sont définies dans le Chapitre VIII de la Charte. C'est pourquoi, l'Union européenne se félicite de l'adoption de la Charte pour la sécurité en Europe adoptée lors du Sommet d'Istanbul qui s'est tenu les 18 et 19 novembre derniers. Elle se félicite en particulier des mesures visant à accroître les capacités opérationnelles du Secrétariat de l'OSCE, y compris ses capacités de réaction aux crises. L'Union européenne continue, en outre, d'accorder son appui aux missions de l'OSCE sur le terrain.

De l'avis de l'Union européenne, la coopération entre l'ONU et l'OSCE n'a été nulle part aussi tangible qu'au Kosovo. L'Union européenne se félicite du travail accompli, jusqu'à son retrait, par la Mission de vérification au Kosovo. Depuis l'adoption de la résolution 1244 du Conseil de sécurité, l'OSCE a joué un rôle fondamental au sein de la Mission des Nations Unies au Kosovo (MINUK) dans les domaines du renforcement des institutions, de la démocratisation, des droits de l'homme, des médias, des élections et de la formation des juges, de la police et des administrateurs locaux. L'administration civile des Nations Unies au Kosovo est un projet sans précédent de coordination entre les organisations et institutions internationales, a déclaré la représentante. En Bosnie, la coopération entre la Mission des Nations Unies et l'OSCE dans le cadre de la mise en oeuvre des accords de paix continue, elle aussi, d'être exemplaire. L'Union appuie, en outre, le rôle de l'OSCE en Albanie et en Croatie. Afin de favoriser la stabilité en Europe du Sud-Est, l'Union a lancé le Pacte de stabilité qui vise à consolider la base de la démocratie et à trouver des solutions durables aux problèmes qui y sont liés ainsi qu'aux droits de l'homme, à la reconstruction économique et à la sécurité. Ce Pacte a été placé sous les auspices de l'OSCE.

L'Union européenne reste très préoccupée par les problèmes régionaux non résolus dans la Transcaucasie et appuie les efforts de l'ONU et de l'OSCE dans cette région. Aussi, soutient-elle les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le Nagorny- Karabakh. En Géorgie, elle appuie pleinement les efforts de l'ONU dans le cadre du processus de Genève et engage les parties à entamer un dialogue direct. L'Union soutient aussi les efforts de la mission de l'OSCE en Ossétie du Sud. Elle se félicite, par ailleurs, des initiatives prises par les Etats de l'OSCE en vue de fournir assistance à l'opération de liquidation des dépôts de munitions et d'équipements russes sur le territoire de Moldova. Elle déplore l'absence de progrès en ce qui concerne le statut de la région de Transdniestrie. Elle se félicite des efforts de médiation de l'OSCE en Moldova, en Fédération de Russie et en Ukraine, ainsi que de l'engagement pris par la Fédération de Russie de retirer ses troupes du territoire de Moldova. Elle appuie les efforts de l'OSCE dans le cadre du processus de paix au Tadjikistan et se félicite du rôle plus actif de l'Organisation dans la région. L'Union soutient l'accent placé par l'OSCE sur la nécessité d'intégrer les Etats d'Asie centrale dans une communauté de valeurs basées sur la démocratie, la primauté du droit, les droits de l'homme et l'engagement à préserver la paix et la stabilité. Les événements récents dans la région soulignent, en effet, la nécessité d'un dialogue politique plus intense sur la sécurité régionale et le renforcement de la confiance, ainsi que l'élaboration d'une approche plus globale en matière de sécurité.

L'Union attache également une importance particulière à la coopération entre l'OSCE et les partenaires méditerranéens, soulignant l'interdépendance mutuelle entre la région de l'OSCE et les régions voisines. De l'avis de l'Union européenne, la dimension humaine doit continuer d'être développée dans le cadre de la coopération pour la sécurité. L'Union accorde une importance particulière aux droits des personnes appartenant à des minorités nationales et ethniques, y compris les Roms et les Sintis, ainsi qu'à la préservation du caractère multiethnique des sociétés.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a déclaré qu'aucune organisation ne pouvait faire face seule aux difficultés et aux risques dans le monde contemporain et que la coordination entre les organisations était nécessaire pour toute intervention efficace. La coopération croissante en Europe doit être orientée vers une meilleure répartition du travail et s'attacher à résoudre les problèmes fondamentaux. Il s'est félicité de l'amélioration de la gestion des conflits et des nouvelles formes de coopération au Kosovo où l'OSCE est responsable d'activités très délicates, et notamment de l'organisation d'élections. Il a relevé une tendance positive suivant laquelle ONU et OSCE passaient de la coopération dans les domaines d'intérêts communs à l'interdépendance.

L'Ukraine accorde une très grande importance aux problèmes des réfugiés, et son représentant s'est félicité des efforts du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNCHR) et du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH), en Ukraine, afin de résoudre les problèmes engendrés par le retour des réfugiés en Crimée. L'expérience accumulée par les pays ayant, comme l'Ukraine, réussi à résoudre leurs problèmes interethniques doit être utilisée par l'OSCE. A cet égard, l'Ukraine a rappelé sa proposition faite lors du Sommet de l'OSCE à Istanbul

de créer un centre d'études sur les questions ethniques en Ukraine, sous les auspices du Haut Commissaire aux minorités nationale de l'OSCE. Il s'est déclaré prêt à lancer ce projet et à ultérieurement transformer ce centre en une institution de plus grande envergure.

M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a noté l'importance de la coordination des efforts internationaux pour maintenir la stabilité et la sécurité en Europe. La Charte sur la sécurité européenne, adoptée lors du Sommet d'Istanbul a joué un rôle énorme en ce sens, a-t-il fait remarquer. Tout en réaffirmant le rôle premier qui revient au Conseil de sécurité en ce domaine, le représentant a néanmoins observé que l'OSCE y participe efficacement grâce aux différents moyens locaux qui sont les siens. Il a appuyé la coopération entre le système de l'ONU, notamment le HCR et le PNUD, et l'OSCE.

Le représentant a fait observer que la sphère d'activité de l'OSCE va bien au-delà de l'Europe. Les pays d'Asie centrale contribuent à l'élaboration d'un concept de sécurité eurasien, notamment pour la prévention de migrations incontrôlées, du trafic de drogues, de la criminalité organisée, de l'extrémisme religieux et du terrorisme. Le 14 septembre dernier, à Almaty, la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie a adopté, après sept ans de travaux et la participation de 16 pays, la Déclaration de principes jetant les bases d'un premier système de sécurité en Asie. Le Secrétaire général de l'OSCE, présent lors de la cérémonie, a affirmé son soutien a cette initiative. Le représentant a appelé à la coordination des différents programmes politiques, économiques et humains de l'OSCE, et s'est félicité de l'adoption d'un programme spécifique pour les économies des pays d'Asie centrale. Concernant l'interaction avec le Kazakhstan, il a invité l'OSCE a poursuivre ses efforts pour le renforcement des droits de l'homme et des institutions démocratiques, en tenant cependant compte des caractéristiques et des traditions nationales et des expériences politiques et sociales. Il a appelé à la création d'une direction Asie centrale au sein de l'OSCE, et à la poursuite des efforts du Haut Commissaire pour les minorités nationales pour maintenir de bonnes relations entre la centaine d'ethnies qui vivent dans la région.

Le représentant s'est également félicité de l'aide importante apportée par l'OSCE lors des premières élections présidentielles directes avec plusieurs candidats, et des premières élections parlementaires libres. Tout en notant que le Kazakhstan n'a eu que huit ans pur établir des institutions et des pratiques démocratiques, il a déclaré que son pays avait fait des progrès importants, sur la voie d'une démocratisation sérieuse et irréversible.

M. PETER TOMKA (Slovaquie) a déclaré que l'Europe était un continent de contrastes dont la partie orientale continuait à souffrir du lourd héritage du système communiste alors que la partie occidentale connaissait la démocratie et la prospérité. La diversité culturelle de l'Europe n'a malheureusement pas été utilisée à bon escient et la complexité actuelle de la situation politique dans certaines régions d'Europe nécessite une approche globale et coordonnée de la part de la communauté internationale. Etablir un nouveau modèle de sécurité en Europe incombe à tous les acteurs politiques et notamment à l'OSCE qui à déjà prouvé son importance dans ce domaine, a-t-il ajouté.

Le représentant de la Slovaquie a déclaré que la coopération entre l'ONU et l'OSCE avait déjà été très utile, notamment dans les Balkans, et a encouragé le Secrétariat à continuer à travailler avec les représentants d'organisations régionales, dont l'OSCE, pour établir des modalités d'alerte et de prévention des conflits. Selon lui, la coopération ONU-OSCE pourrait être renforcée dans des domaines nouveaux tels que ceux de la criminalité et du trafic international de drogues. La répartition des tâches entre les deux organisations pourrait aussi être améliorée, par exemple pour les questions judiciaires au Kosovo. La répartition actuelle est complexe et confuse, et il est difficile de déterminer les responsabilités de chacun. De plus, une certaine rivalité persiste entre les deux organisations. La prévention des conflits et le maintien de la paix ne doivent pas devenir le terrain de rivalités entre l'ONU et les organisations internationales, a-t-il conclu.

M. GUENNADY GATILOV (Fédération de Russie) s'est félicité de l'adoption de la Charte pour la sécurité en Europe lors du Sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Istanbul les 18 et 19 novembre derniers. Cette Charte est un code de conduite qui réaffirme l'attachement de l'OSCE aux principes de la Charte de l'ONU et sa volonté de construire la coopération et la sécurité sur la base du partenariat et du respect mutuel. Le représentant a souligné l'importance pour les missions de l'OSCE d'être fondées sur les principes fondamentaux de l'ONU et d'être transparentes. La Charte donne une impulsion sérieuse au renforcement du potentiel de l'OSCE et en fait une organisation régionale au sens du Chapitre VIII de la Charte de l'ONU, ce qui lui permettra de fournir une contribution plus substantielle à l'ONU. La coopération entre les deux organisations devra se concentrer en premier lieu sur l'alerte rapide, la prévention et le règlement des conflits, ainsi que sur la protection des normes internationales humanitaires, en particulier en ce qui concerne les réfugiés. Le représentant a observé que le renforcement des capacités de l'OSCE et son implication de plus en plus grande dans la résolution des conflits régionaux posaient la question de l'interaction entre l'accroissement du potentiel européen en matière de maintien de la paix et la permanence du rôle central du Conseil de sécurité dans ce domaine. Il a estimé qu'il fallait que la coopération entre l'ONU et l'OSCE restât souple et reposât sur les principes de la complémentarité, de l'utilisation optimale des ressources respectives et de la répartition rationnelle du travail entre les deux organisations.

La Fédération de Russie appuie le renforcement de la coopération entre l'ONU et l'OSCE en vue du règlement d'un certain nombre de conflits dans la région de la Communauté d'Etats indépendants. Elle se félicite du soutien grandissant de l'OSCE au processus de paix au Tadjikistan et de ses efforts en vue de régler les conflits au Nagorny-Karabakh, en Ossétie du Sud et en Géorgie, ainsi que des efforts qu'elle déploie dans la région des Balkans. Le représentant a rappelé que la mission de l'ONU et de l'OSCE au Kosovo était d'aider à la reconstruction d'un Kosovo stable et multi-ethnique à l'intérieur des frontières de la République fédérale de Yougoslavie, garantissant à tous les citoyens la sécurité. Du succès de cette mission dépendra la stabilité dans la région, a observé le représentant. Garantir les droits des minorités, résoudre le problème des réfugiés, assurer le fonctionnement des organes nationaux et fédéraux en Bosnie-Herzégovine constituent autant d'autres problèmes importants à résoudre dans la région. Le représentant a estimé, en conclusion, que de bonnes bases avaient été créées pour renforcer la coopération entre l'OSCE et l'ONU dans les domaines politiques, sociaux, économiques et humanitaires et a assuré que la Fédération de Russie continuerait à appuyer ces divers efforts.

M. ION BOTNARU (République de Moldova) a déclaré que bien qu'aucune action de l'OSCE ne semble avoir une importance historique cruciale dans les relations internationales européennes d'après-guerre froide, l'accumulation des centaines d'actions entreprises dans l'une des régions les plus troublées de la planète avait eu un véritable impact sur la démocratisation et la règle du droit. Il s'est félicité de l'adoption de la Charte pour la sécurité en Europe, et de l'engagement pris par la Fédération de Russie, lors du Sommet d'Istanbul, de détruire ou de retirer ses armes et équipements limités par le Traité sur les Forces conventionnelles en Europe, avant 2002, et de retirer totalement ses forces de la République de Moldova avant 2003. Il s'est aussi félicité de la destruction des armements entreposés dans la partie orientale du pays et a appelé à plus d'assistance pour la destruction des armes restantes. Il s'est également félicité de la décision prise par l'OSCE d'étendre le mandat de sa mission en Moldova.

Les conflits empêchent la consolidation des nations et le développement de la démocratie dans les nouveaux Etats indépendants en Europe, a-t-il rappelé. L'ONU et l'OSCE devraient chercher de nouvelles formes de coopération pour faciliter le règlement des conflits qui perdurent. Un renfort de cette collaboration est crucial pour la République de Moldova, où aucun progrès tangible n'a vu le jour en ce qui concerne le règlement des problèmes affectant la partie orientale de son territoire, a-t-il précisé.

M. GERHARD PFANZELTER (Autriche) s'est joint à la déclaration de la Finlande au nom de l'Union européénne. L'Autriche, en tant que pays hôte des sièges de l'ONU et de l'OSCE, et prochain Président de l'OSCE, est coauteur du projet de résolution. L'Autriche s'efforcera, au cours de sa présidence, de renforcer les ressources de l'OSCE dans ses actions sur le terrain, notamment dans les domaines de la prévention et la gestion des conflits, et la reconstruction après les conflits, en particulier dans les Balkans et la région du Caucase. L'Autriche cherchera également à intégrer davantage les Etats d'Asie centrale dans la coopération avec l'OSCE. Dans le cadre humanitaire, le représentant a évoqué les efforts déployés concernant la prévention de la torture, les enfants dans les conflits armés, les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. L'Autriche mettra également tout en oeuvre pour renforcer encore plus la coopération entre ONU et OSCE. M. ALYAKSANDR SYCHOV (Bélarus) a estimé qu'à l'aube du prochain millénaire, la coopération entre l'ONU et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) prend un sens particulier. Les efforts de l'ONU pour le maintien de la paix et de la sécurité, pour le développement et la résolution des problèmes mondiaux doivent être complétés par l'action de l'OSCE au niveau régional. A cet égard, le représentant s'est félicité des résultats du Sommet d'Istanbul qui renforcent précisément les mécanismes de coopération entre les deux organisations. Les dispositions de la Charte pour la sécurité en Europe, adoptées à cette occasion sont particulièrement importantes du point de vue du renforcement des capacités de l'OSCE et de sa coopération avec l'ONU en matière de sécurité internationale. Aussi, le Bélarus estime-t-il que les responsabilités de l'OSCE, en tant que mécanisme d'alerte rapide, de prévention des conflits, de gestion des crises et de reconstruction après conflit iront certainement en augmentant. S'agissant de la situation au Kosovo, il a estimé que pour atteindre les objectifs stipulés dans la résolution pertinente du Conseil de sécurité, l'ONU et l'OSCE devront mettre en commun leurs efforts. Il a insisté à cet égard sur la nécessité de préserver l'intégrité territoriale de la République fédérale de Yougoslavie.

Le Bélarus accorde une grande importance aux efforts de l'OSCE dans le domaine de l'écologie et de la protection de l'environnement. Il a estimé que la résolution de l'Assemblée générale relative aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl devrait fournir des repères pour l'orientation de l'action de l'ONU et de l'OSCE dans ce domaine. Le Bélarus travaille avec l'OSCE au sein du Groupe de travail de l'OSCE chargé de promouvoir des transformations démocratiques au Bélarus. En outre, lors du Sommet d'Istanbul, le Président du Bélarus a indiqué une série de domaines dans lesquels le pays est prêt à collaborer davantage avec l'OSCE. Ces domaines correspondent aux efforts de l'ONU visant à garantir le bien-être des peuples du monde.

MULTILINGUISME (Point 23)

Rapport du Secrétaire général (A/54/478)

Dans le présent rapport, le Secrétaire général encourage le personnel du Secrétariat à étudier toutes les langues officielles et de travail de l'Organisation et s'emploie à dégager les ressources humaines et financières nécessaires pour que l'enseignement de ces langues constitue une activité continue. Le Secrétaire général indique en outre que le Secrétariat s'emploie aussi actuellement à adapter les ressources d'Internet à l'étude des langues et à établir des liens avec les sites d'étude pour l'Intranet. Une instruction administrative en date du 13 mai 1999 encourage vivement les fonctionnaires à apprendre au moins deux langues officielles de l'ONU ou plus, de sorte que l'équilibre lingustique soit assuré à l'Organisation. Des mesures d'incitation à l'étude et à l'utilisation des langues officielles sont-elle en vigueur au bénéfice des fonctionnaires et un examen d'aptitude liguistique est organisé pour les six langues deux fois par an dans plusieurs centres. Le rapport aborde par ailleurs l'utilisation des langues de travail et les questions liées à la traduction de la documentation. En juillet de cette année, a notamment débuté un projet de traduction assisté par ordinateur qui doit permettre d'améliorer la qualité des traductions grâce à une plus grande homogénéité et d'accroître la productivité lors de traitements de textes répétitifs.

Enfin le rapport présente les activités du Département de l'information qui a pour mandat de promouvoir une meilleur compréhension des objectifs et activités de l'ONU et de sensibiliser l'opinion au caractère multiculturel et à la diversité linguistique de l'Organisation, produit et diffuse une vaste gamme de matériaux d'information utilisant tous les supports dans les langues de travail et, dans la mesure du possible, dans les autres langues officielles de l'Organisation. Le Département effectue des recherches et rédige, publie et diffuse des documents d'information et de promotion portant sur des questions prioritaires pour l'Organisation. Le Département s'emploie actuellement à développer le contenu du site Web de l'ONU dans toutes les langues officielles. Ce site enregistre environ un million d'accès par jour depuis plus de 140 pays.

En conclusion, le rapport indique que le Secrétariat reste fidèle à sa politique de promotion de l'enseignement des langues officielles et des langues de travail de l'Organisation et de leur utilisation dans tous les domaines d'activité de celle-ci. En application de la résolution 50/11 de l'Assemblée générale, tous les efforts sont faits pour que le multilinguisme reste la règle à l'ONU.

Adoption d'un projet de résolution

Aux termes de la résolution sur le multilinguisme (A/54/L.37) présentée par la France, au nom des coauteurs, et adoptée sans vote, l'Assemblée générale prie le Secrétaire général de désigner parmi les fonctionnaires de haut niveau du Secrétariat un coordonnateur des questions ayant trait au multilinguisme dans l'ensemble du Secrétariat et lui présenter à sa cinquante-sixième session un rapport d'ensemble sur l'application de ses résolutions pertinentes.

Explications de position

Le représentant de la Thaïlande a indiqué que bien que sa délégation se soit ralliée au consensus sur le projet de résolution, elle continue d'avoir des réserves sur le paragraphe 3 du dispositif de la résolution 50/11 du 2 novembre 1995. Ce paragraphe a, de l'avis de la Thaïlande, des incidences importantes sur les questions relatives au personnel, en particulier en ce qui concerne le recrutement et la promotion. Le fait de demander au personnel de l'ONU de maîtriser deux langues officielles au moins de l'Organisation, désavantage considérablement les personnes dont la langue maternelle n'est pas l'une des six langues officielles. Pour ces personnes, une telle mesure constitue un obstacle supplémentaire à surmonter sans compter, qu'elle représente en outre une forme latente de discrimination. La Thaïlande est attachée au multilinguisme et aux efforts visant à renforcer la diversité culturelle au sein de l'Organisation. Les principes de la tolérance et de la compréhension mutuelle qui sont inhérentes à la diversité culturelle, doivent toutefois aussi se manifester à l'égard des cultures qui, par leur histoire, n'ont pas été associées aux six langues officielles de l'ONU. Il serait regrettable que la promotion du multilinguisme débouche par inadvertance sur une forme d'intolérance, a-t-il conclu.

Le représentant du Japon a indiqué que sa délégation avait hésité à se joindre au consensus sur le projet de résolution. Le Japon appuie l'idée du multilinguisme. L'ONU est une organisation unique, à la fois internationale et universelle et dont le caractère doit être préservé et renforcé. Malheureusement, la résolution 50/11 de 1995 contient des dispositions qui désavantagent injustement les fonctionnaires dont la langue maternelle n'est pas l'une des langues officielles de l'ONU. C'est pourquoi, le Japon avait voté contre cette résolution. Cette question continue de le préoccuper aujourd'hui. Le Japon réitère sa demande visant à ce que les fonctionnaires du Secrétariat soient traités sur un pied d'égalité avec les autres fonctionnaires dont les langues maternelles sont les langues officielles du Secrétariat dans le contexte d'une promotion ou d'une augmentation de salaire. Présentation du projet de résolution

M. ALAIN DEJAMMET (France) a précisé que la désignation d'un coordonnateur des questions ayant trait au multilinguisme dans l'ensemble du Secrétariat n'aurait pas d'incidences budgétaires. En effet, il ne s'agit pas de recruter un nouveau fonctionnaire qui aurait pour rôle de coordonner les questions ayant trait au multilinguisme, mais de désigner parmi le personnel déjà en fonction un administrateur qui servirait de point focal aux délégations sur les questions relatives au multilinguisme au sein du Secrétariat. A cet égard, il a évoqué plus particulièrement les questions qui se posent régulièrement concernant l'interprétation, la publication des documents dans les six langues officielles, le développement du site Internet de l'Organisation, la formation des fonctionnaires dans les langues de travail et les langues officielles. Outre ses autres activités, ce fonctionnaire veillerait à fournir des réponses aux questions posées par les délégations dans ces domaines. En effet, les questions ayant trait au multilinguisme touchent plusieurs aspects du fonctionnement de l'Organisation: il est important pour le personnel, comme pour les délégations qui souhaitent l'utilisation des différentes langues officielles sur une base d'égalité, d'avoir affaire à un interlocuteur unique.

Ce projet n'entraîne donc en rien une modification du droit en vigueur aux Nations Unies, a précisé le représentant. Il s'inscrit dans le droit fil des efforts constants pour maintenir la parité entre les langues officielles et les langues de travail des différents organes, dans le respect du principe de l'égalité des langues. Le coordonnateur du multilinguisme aura donc un rôle important à jouer dans la préparation du rapport du Secrétaire général demandé par le projet de résolution pour la cinquante-sixième session de l'Assemblée. La liste des coauteurs du projet témoigne de l'importance que de nombreux Etats Membres attachent à cette question. Le multilinguisme est en effet un des éléments du caractère universel de l'Organisation, a conclu M. Dejammet, invitant l'Assemblée à se prononcer sur ce projet de résolution par consensus.

Débat

M. TAMMAM SULAIMAN (République arabe syrienne) a estimé que les langues ont, depuis toujours, été un vecteur important de la créativité humaine. C'est la raison pour laquelle le multilinguisme a été consacré dans le cadre de l'ONU. Depuis les Phéniciens, la Syrie a été le berceau de la civilisation des langues, propageant l'alphabet partout dans le bassin méditerranéen. De même, l'arabe a joué un grand rôle pour le développement de certains alphabets, de langues et de mots jusqu'en Europe. Ce sont les langues qui ont permis de faire entrer ces notions dans le monde moderne de l'information, a ajouté le représentant. La linguistique reste le principal instrument pour diffuser les voies démocratiques et techniques, et permettre la connaissance du monde. Mais pour cela, les langues doivent survivre, a souligné le représentant. L'identité arabe a été préservée grâce à sa langue, et connaître celle des autres permet le rapprochement avec eux. L'arabe a été reconnu langue des Nations Unies en 1974. Cette décision fût importante, mais l'égalité des six langues de l'ONU reste imparfaite. Le représentant a demandé à ce qu'elles soient traitées de manière égale, en matière de documentation, d'interprétation, et sur l'Internet afin de permettre au monde entier de connaître la position de chacun sur les différents sujets. Le représentant a appelé au développement des systèmes de traduction automatique. Il a également invité les fonctionnaires de l'ONU à continuer à apprendre d'autres langues. Quant au développement des pages arabes et chinoises sur le site Internet de l'ONU, cet autre pas important doit encore renforcé pour que l'ONU continue d'enrichir le patrimoine humain. Cela passe par l'amélioration du système arabe du disque optique et de la page Internet, qui sont périmés, alors qu'une part importante de la population du monde parle arabe.

Mme D. KABA CAMARA (Côte d'Ivoire) a constaté avec préoccupation que la mondialisation et l'unipolarité ont des effets de plus en plus visibles dans le système des Nations Unies et risquent de conduire à la prééminence d'une seule langue qui s'imposera comme le canal incontournable de la communication entre les peuples du monde. Elle a, toutefois, pris note avec satisfaction des efforts déployés par le Département de l'information publique pour développer les sites Internet dans toutes les langues officielles. La réalisation de ce projet permettra, selon la représentante, à la grande majorité des peuples d'avoir accès dans leur langue aux informations et documents publiés par l'ONU. Elle aidera à une meilleure compréhension des activités de l'Organisation.

Mme Camara a, cependant, regretté que les progrès soient lents, en ce qui concerne le recrutement et la promotion des agents, l'utilisation des langues de travail, la traduction et la distribution simultanée des documents, ainsi que la mise à disposition des services d'interprétation et de traduction lors des réunions officieuses. Elle a plus précisément mis l'accent sur la nécessité de l'interprétation au cours des séances officieuses ou des réunions des groupes régionaux. Elle a estimé que de sérieux efforts doivent être entrepris pour donner à tous les délégués, quelle que soit leur langue de travail, la chance de participer activement aux débats afin d'apporter leur contribution au travail de l'Assemblée. Alors que l'on prône la priorité accordée à l'Afrique dans le système des Nations Unies, la représentante a déploré que les femmes africaines, notamment francophones, occupant des postes de haut niveau, restent encore rares dans le Secrétariat de l'Organisation. Il reste beaucoup à faire, a-t-elle estimé, pour assurer un équilibre linguistique et géographique au sein de l'Organisation. Car, il ne faut pas perdre de vue que la sagesse, la richesse de l'analyse et de la réflexion ainsi que l'approche novatrice des problèmes de ce monde ne sont pas l'apanage d'une culture, d'une région, ni d'une langue.

M. JACQUES BOISSON (Monaco) a rappelé que l'utilisation de plusieurs langues au sein du Secrétariat des Nations Unies de même que dans le cadre de la collaboration entre les Etats Membres représente un bien précieux sur lequel il faut veiller. L'usage large et constant des langues doit être sauvegardé et valorisé au même titre que le patrimoine artistique et architectural construit par les générations précédentes, a-t-il estimé. Le représentant a indiqué que le projet de résolution relatif à la désignation d'un coordonnateur et d'un agent de liaison avec les Etats Membres pour toutes les affaires ayant trait au multilinguisme, apporte une solution concrète à un besoin ressenti par beaucoup de pays. En effet, la question du multilinguisme qui semble faire l'objet de la part du Secrétaire général d'un intérêt soutenu puisqu'il a développé au sein du Secrétariat l'étude des six langues officielles et pris des dispositions en matière de recrutement et de promotion, ne pourrait que bénéficier d'une telle désignation. Dans ce contexte, le représentant a invité le Secrétaire général à poursuivre ses efforts en développant l'utilisation ou le renforcement des techniques les plus récentes en matière d'informatique en vue d'améliorer la qualité des traductions et d'accroitre la productivité lors du traitement de certains textes répétitifs. Des progrès doivent également se poursuivre dans le domaine de l'information, y compris et surtout au niveau du site à propos duquel le représentant a noté des avancées trop lentes mais certaines. Le Gouvernement monégasque considère que le respect du "multilinguisme" qui est l'un des principes fondamentaux de fonctionnement des Nations Unies est le garant d'une juste et fructueuse coopération entre les Etats Membres. M. ALBERT PINTAT (Andorre) a indiqué qu'Andorre avait toujours utilisé sa langue officielle, le catalan, dans les discours de son chef de Gouvernement devant l'Assemblée générale. Nous entendons par là promouvoir le multilinguisme aux Nations Unies, car la richesse culturelle et la diversité de notre planète se manifestent dans les langues, a-t-il précisé. Il a encouragé les différents pays à prendre la parole dans la langue de leur population au cours du débat général. Les langues ne doivent pas être une barrière au rassemblement des peuples, mais elles doivent être comprises comme des expressions du patrimoine culturel qui enrichit l'humanité. Il a regretté que chaque année de nombreuses langues disparaissent du fait de la mondialisation ce qui représente un appauvrissement culturel certain.

Il s'est félicité de ce que l'ONU encourage ses fonctionnaires à apprendre les langues par des bénéfices économiques. Il a salué les efforts des interprètes, et a noté avec intérêt l'amélioration du site Internet tout en mettant en garde contre la tendance qu'à cet outil informatique à imposer à tous une langue unique. Il a déclaré qu'en Andorre où trois langues sont utilisées, il était essentiel que les Andorrans soient trilingues, voir quadrilingues. Andorre est aujourd'hui un laboratoire de l'Europe qui s'unit, où chaque nation garde sa langue mais où ses habitants deviennent polyglottes. Ce multilinguisme comporte de façon naturelle la tolérance et le respect mutuel, a-t-il conclu.

M. GERHARD PFANZELTER (Autriche) a annoncé que son pays avait décidé de coparrainer le projet de résolution sur le multilinguisme parce qu'il semble primordial de maintenir et de développer la richesse culturelle et linguistique des Nations Unies. Il faut également faciliter aux citoyens du monde, l'accès aux institutions des Nations Unies dans toutes ses langues officielles pour éviter que l'Organisation ne se transforme en un club privilégié, a-t-il ajouté. Le multilinguisme devrait donc être considéré comme l'un des piliers fondamentaux de l'Organisation. Puisque le succès du travail des Nations Unies dépend aussi de la qualité de la coopération avec la société civile, en particulier avec les organisations non gouvernementales, le multilinguisme est indispensable à la réussite de cette coopération. Notant la précarité de la situation budgétaire des Nations Unies, le représentant a fait observé que la désignation d'un coordonnateur pour les questions ayant trait au multilinguisme est une mesure qui n'aura pas d'incidence budgétaire. La désignation d'un coordonnateur paraît donc à priori une initiative novatrice et raisonnable, a-t-il conclu.

M. ANDRE ERDOS (Hongrie) a rappelé que la réforme de l'ONU, lancée depuis quelques années, vise essentiellement à traduire dans les faits les réalités du monde, ce qui implique aussi le maintien et le renforcement d'un équilibre linguistique au sein des Nations Unies. Le représentant a dans ce contexte, souligné l'importance des activités du Département de l'information chargé de sensibiliser l'opinion publique des différents pays membres au caractère multiculturel et à la diversité linguistique de l'Organisation. Il a expliqué que le Département réussit cette performance non seulement en utilisant les langues de travail et officielles de l'Organisation, mais aussi en ayant recours, avec l'assistance des centres d'information des Nations Unies, aux langues des pays desservis par ces centres. C'est grâce à cette stratégie que l'ONU est perçue comme le lieu d'expression privilégié de la diversité des cultures qui composent la communauté internationale, a-t-il déclaré. Le représentant a estimé que la fidélité du Secrétariat à la politique de promotion de l'enseignement et de l'utilisation des langues de travail et des langues officielles de l'ONU dans tous les domaines est fondamentale pour que le multilinguisme y reste la règle. La Hongrie a-t-il déclaré est une nation dont la langue n'entre pas dans la catégorie des langues de travail ou officielles de l'Organisation. C'est une nation où les langues officielles ou de travail de l'ONU ne sont pas usitées, même en tant que langue secondaire ou langue d'administration. Mais la Hongrie est parfaitement consciente de l'importance qu'il y a pour elle de se faire comprendre par la communauté internationale et de pouvoir lui communiquer fidèlement ses vues et cela ne peut se faire que sur une base agréée.

M. NICOLAI LOZINSKI (Fédération de Russie) a demandé que l'égalité des langues officielles et des langues de travail, prévue par la Charte, continue de refléter la diversité des Nations Unies. L'expérience a permis de trouver un bon équilibre entre la diversité linguistique et le bon fonctionnement de l'ONU. Cela a permis l'intégration de nombreux nouveaux Etats, a ajouté le représentant. La garantie de services égaux en quantité comme en qualité parmi les six langues doit cependant être renforcée. C'est pourquoi la délégation russe s'est jointe aux coauteurs de la résolution et soutient la nomination d'un coordinateur au multilinguisme qui puisse s'occuper du suivi de cette égalité et des décisions de l'Assemblée générale sur cette question. M. AZAD BELFORT (Haïti) a mis l'accent sur l'importance que revêt la question du multilinguisme en cette période de mondialisation qui se caractérise sur le plan linguistique par l'instauration progressive d'une nouvelle "lingua franca". Il a pris note avec satisfaction des instructions qui ont été données en vue de développer le contenu du site web de l'Organisation des Nations Unies dans toutes les langues officielles. Une telle décision ne peut que favoriser la promotion du multilinguisme sur l'Internet, a-t-il indiqué. Il s'est félicité des efforts déployés par le Secrétariat pour encourager le personnel à utiliser les langues de travail à égalité dans leurs communications officielles. Il a toutefois fait remarquer que le principe de l'égalité des langues officielles continue de subir une certaine érosion, puisque la grande majorité des réunions officieuses se tient sans interprétation. Il a souligné l'importance du multilinguisme qui, à cause du processus de mondialisation, aura une valeur de plus en plus grande en tant qu'expression de la diversité et de la richesse du patrimoine culturel et intellectuel de l'humanité. A cet égard, l'Organisation a un intérêt fondamental à préserver cette diversité, a-t-il indiqué. M. Belfort a estimé qu'il est pertinent de désigner un coordonnateur des questions relatives au multilinguisme, d'autant qu'une telle désignation n'aura aucune incidence sur le budget de l'Organisation dans la mesure où ce choix doit être effectué parmi les hauts fonctionnaires du Secrétariat.

COOPERATION ENTRE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA COMMISSION PREPARATOIRE DE L'ORGANISATION DU TRAITE D'INTERDICTION COMPLETE DES ESSAIS NUECLEAIRES (Point 167)

Adoption d'une résolution

Aux termes de la résolution sur la coopération entre l'Organistion des Nations Unies et la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (A/54/L.48), présentée par l'Autriche, au nom des coauteurs, et adoptée sans vote, l'Asemblée générale réaffirmant la décision relative à un accord régissant les relations entre la Commission préparatoire et l'Organisation des Nations Unies, que la Commission préparatoire a adopté lee le 22 avril 1999, invite le Secrétaire général à prendre les mesures voulues en vue de conclure avec le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire un accord régissant les relations entre l'Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire, qui devra lui être soumis pour approbation.

Explications de position

Le représentant de la République arabe syrienne a réaffirmé les réserves exprimées par son pays lors de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Un traité aussi important et au caractère aussi sensible ne peut mettre de côté les préoccupations légitimes des Etats non nucléaires qui forment la majorité des pays du monde, a-t-il dit. Or, il est clair que les Etats dotés d'armes nucléaires n'ont pas le désir d'éliminer leurs arsenaux dans des délais raisonnable. Il s'est étonné de ce que les Etats dotés de l'arme nucléaire puissent prendre des mesures concernant les Etats non dotés d'armes nucléaires. Le représentant a encore souligné la volatilité de la situation au Moyen-Orient due au fait qu'Israël, seul pays de la région doté de capacités nucléaires, refuse de soumettre ses installations aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique et fait ainsi obstacle aux efforts de la région en vue d'y créer une zone exempte d'armes nucléaires.

Le représentant de la Jamahirya arabe libyenne a indiqué que, bien que sa délégation s'était jointe au consensus sur le projet de résolution, elle continuait de rejetter la façon dont le Traité a été formulé. Lors de l'adoption du Traité, la Jamahirya arabe libyenne a demandé l'élimination véritable et efficace de toutes les armes de destruction massive. La Libye estime que la formulation du Traité n'est pas à la hauteur des ambitions et des aspirations des peuples, qui souhaitent l'élimination de toutes les armes nucléaires qui sont le monopole d'un tout petit nombre de pays, et l'adoption d'un calendrier précis à cette fin. La Libye soutient l'interdiction intégrale de tous les essais nucléaires et de toutes les armes nucléaires.

Présentation du projet de résolution

Mme PETRA SCHNEEBAUER (Autriche) a indiqué que l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires contribuerait à la réalisation des buts et principes de la Charte de l'ONU. C'est la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité qui se trouve à Vienne, qui est chargée d'assurer sa mise en oeuvre efficace, avec l'aide d'un Secrétariat technique créé à cette fin. La Commission a l'autorité de négocier et de conclure des accords et le Traité lui même prévoit la conclusion d'un accord avec l'ONU. C'est pourquoi, le 22 avril 1999, une décision a été prise en vue de la conclusion d'un accord régissant les relations entre la Commission préparatoire et l'ONU. L'alinéa 4 du préambule réaffirme cette décision. La coopération avec l'ONU et ses fonds et programmes est fondamentale pour assurer le succès de l'entrée en vigueur du Traité. Un accord réglementant les relations entre l'ONU et la Commission faciliterait cette coopération, a indiqué la représentante, invitant l'Assemblée à adopter le projet de résolution par consensus.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.