En cours au Siège de l'ONU

AG/978

PLAIDOYER A L'ASSEMBLEE GENERALE POUR UNE PAIX DURABLE SEULE CAPABLE DE GARANTIR LA SECURITE A LAQUELLE ASPIRENT LES PEUPLES DU MOYEN- ORIENT

30 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/978


PLAIDOYER A L'ASSEMBLEE GENERALE POUR UNE PAIX DURABLE SEULE CAPABLE DE GARANTIR LA SECURITE A LAQUELLE ASPIRENT LES PEUPLES DU MOYEN- ORIENT

19991130

Israël appelle la Syrie et le Liban à se rasseoir à la table des négociations

Seule une paix durable offrira la sécurité à laquelle aspirent tous les peuples du Moyen-Orient et les conditions favorables au développement économique de la région, ont plaidé, cet après-midi, de nombreuses délégations à l'Assemblée générale qui poursuivait l'examen commencé ce matin de la situation au Moyen-Orient. Déplorant les activités anti-israéliennes menées par le Hezbollah au Liban avec le soutien matériel et financier de la République islamique d'Iran, le représentant d'Israël a affirmé qu'il n'y aurait pas de véritable sécurité dans la région aussi longtemps qu'il ne sera pas mis fin à l'état de guerre et que les fondements de la confiance n'auront pas été solidement établis. Dans ce contexte, il a dénoncé les efforts déployés par l'Iran pour se doter d'armes de destruction massive, ainsi que la poursuite des programmes iraquiens de développement d'armes chimiques, biologiques et nucléaires menés clandestinement en dépit du contrôle auquel est soumis le pays depuis 8 ans.

L'idée de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient a été vivement défendue par de nombreux représentants. De nombreux appels ont à nouveau été lancés pour qu'Israël accepte de soumettre ses installations nucléaires au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Le débat a aussi été l'occasion pour les délégations de se féliciter des avancées du processus de paix et de la reprise des pourparlers sur le statut définitif. Dans le même esprit, le représentant de la Jordanie a invité ses voisins à répondre à l'invitation d'Israël à se rasseoir à la table des négociations et à suivre son exemple en s'engageant sans réserve dans un traité de paix et de coopération avec Israël. Le représentant d'Israël avait auparavant rappelé que si son Gouvernement ne pouvait accepter de conditions préalables pour entamer les pourparlers, il était néanmoins disposé à prendre les décisions difficiles mais nécessaires pour réaliser la paix des braves. Il a demandé à l'Assemblée de ne pas préjuger, dans ses résolutions, du résultat des pourparlers de paix. L'Assemblée, dans son ensemble, a exprimé l'espoir que la présence concrète sur le terrain d'un représentant du Secrétaire général auprès de l'Organisation de libération de la Palestine et de l'Autorité palestinienne accélèrerait les négociations ou du moins les favoriserait.

(à suivre 1a) - 1a - AG/978 30 novembre 1999

Les rerésentants des pays suivants ont pris la parole: Israël, Yémen, Ukraine, Chypre, Cuba, Australie, Mauritanie, Turquie, Bruneï Darussalam, Ghana, Bélarus, Inde, Pérou, Japon, Jordanie, Sénégal, Norvège et Fédération de Russie. L'Observateur de la Palestine est également intervenu.

Les représentants des pays suivants ont exercé leur droit de réponse: Egypte, République islamique d'Iran et Emirats arabes unis.

L'Assemblée continuera son débat sur la "Situation au Moyen- Orient" demain, mercredi le 1er décembre à 10 heures.

Elle se prononcera le lundi 6 décembre au matin sur le troisième rapport de son Bureau qui recommande l'inscription à l'ordre du jour de la plénière d'un point intitulé "Célébration internationale de la Journée du Vesak". Elle se prononcera aussi sur deux notes du Secrétaire général concernant, respectivement, l'élection d'un membre de la Cour internationale de Justice et l'inscription à son ordre du jour d'une question intitulée "Financement de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental". Le même jour, elle examinera, le point de son ordre du jour intitulé "Coopération entre l'ONU et la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires".

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT (Point 43)

Suite du débat

M. YEHUDA LANCRY (Israël) a déclaré qu'Israël espérait parvenir à un accord avec les Palestiniens sur le statut définitif d'ici un an. De l'avis d'Israël, il existe aujourd'hui au Moyen-Orient une occasion diplomatique sans précédent. Cette atmosphère positive a été renforcée récemment par l'établissement de relations diplomatiques entre Israël et la Mauritanie, et le renforcement de ses liens économiques et autres avec les Etats de la région, du Magreb au Nil et jusqu'au Golfe. Il reste, pour compléter ce cercle grandissant de la paix, à réaliser des progrès avec la Syrie et le Liban, a déclaré le représentant. A cet égard, il a rappelé qu'Israël ne pouvait accepter de conditions préalables pour entamer les pourparlers. Appelant la Syrie à reprendre les négociations, il a assuré qu'elle trouverait en Israël un partenaire disposé à prendre les décisions difficiles mais nécessaires pour réaliser la paix des braves. L'ampleur du compromis territorial sera fonction de celle de la paix et de la qualité des arrangements de sécurité qui seront décidés, a-t-il déclaré. Israël, n'a vis à vis du Liban, aucune revendication ni conflits territoriaux avec le Liban, son seul souci étant d'assurer la sécurité de ses citoyens. Il a regretté que le Liban n'ait pas réussi, au cours des dernières années, à faire respecter sa souveraineté sur le sud de son territoire, à désarmer le Hezbollah et à contrôler ceux qui préconisent la destruction d'Israël et prennent pour cible sa population civile. Il y a près de deux ans qu'Israël a formellement invité le Liban à négocier la mise en oeuvre de la résolution 425 (1978) du Conseil de sécurité qui demande le retrait d'Israël et le retour de la région sous contrôle du Gouvernement libanais. Malheureusement, le Liban a choisi la poursuite du conflit, a déclaré le représentant, appelant le Liban à saisir l'occasion qui se présente de changer la situation et à s'asseoir à la table de négociations.

Chaque Etat a le pouvoir et la responsabilité d'assurer que son territoire ne devienne pas un tremplin pour les attaques terroristes. Pourtant, l'Iran continue de parrainer et de financer les activités anti-israéliennes du Hezbollah au Liban. Il est regrettable qu'alors qu'une nouvelle ère de stabilité et de coopération régionales est à portée de main, il reste encore des forces qui pourraient faire échouer le consensus et nous ramener dans un climat de menaces et de méfiance. Les efforts continus de l'Iran pour se doter d'armes de destruction massive, tout en refusant de reconnaître le droit de chaque Etat à vivre en paix et en sécurité dans la région, sont particulièrement alarmants. L'Iran a déjà testé un missile de 1.300 mètres de portée, le Shihab-3, qui peut frapper Israël à partir du territoire iranien, et met actuellement au point des missiles de plus longue portée encore. Malgré le contrôle auquel il est soumis depuis 8 ans, l'Iraq a poursuivi des programmes clandestins de développement d'armes chimiques, nucléaires et biologiques de destruction massive et demeure aussi une menace majeure pour la paix et la sécurité internationales. L'Iraq menace directement Israël de destruction totale et a d'ailleurs déjà attaqué sa population avec des armes mortelles. Les peuples du Moyen-Orient ne pourront être libérés de la menace des armes de destruction massive que lorsque les pays auront établi les fondements de la confiance et mis fin à l'état de guerre.

Evoquant le projet de résolution sur Jérusalem dont l'Assemblée est saisie, le représentant a rappelé que Jérusalem est la capitale unifiée de l'Etat d'Israël, qu'elle n'a jamais été la capitale d'un autre Etat qu'Israël et, à l'exception de 19 ans au cours de ce siècle, n'a jamais été divisée. Le représentant a préconisé le règlement de cette question dans le cadre d'une solution négociée, conformément aux engagements contractés au titre de tous les accords israélo-palestiniens. Aussi, Israël estime-t-il inapproprié que l'Assemblée préjuge, dans ses résolutions, du résultat des pourparlers. Le représentant a souhaité que les cinq groupes de travail, créés dans le cadre des pourparlers multilatéraux lancés lors de la Conférence de Madrid pour résoudre les problèmes transfrontaliers et promouvoir le développement régional à long terme, reprennent rapidement leurs travaux, estimant que tout retard, de même que l'imposition de toute condition préalable, risque de saper le processus de paix. Il a aussi souligné l'attachement d'Israël au renforcement de la coopération directe avec les Palestiniens et ses autres voisins arabes. Le représentant a aussi regretté qu'alors que des négociations directes sont menées entre les parties, certains voisins arabes d'Israël se livrent à une sorte d'assaut diplomatique dans toutes les instances internationales. Toutes les parties devraient se conformer à un code de conduite convenable à des partenaires qui cherchent la négociation et la réconciliation. On ne peut perdre l'occasion actuelle pour donner la paix à la région, a-t-il conclu.

Mme NAGIBA AHMED AL-NADARI (Yémen) a estimé que l'intransigeance d'Israël n'a pas permis la mise en oeuvre des nombreuses résolutions relatives à la question du Moyen-Orient. Elle a déploré que depuis Madrid les progrès aient été lents et le processus de paix constamment menacé. Même si aujourd'hui, une nouvelle possibilité s'offre aux partenaires au processus de paix de s'engager dans la voie d'un accord, la puissance occupante continue par des mesures unilatérales illégales de bloquer toute avancée digne de ce nom. Selon la représentante, la communauté internationale doit obliger Israël à appliquer les Accords qu'il a souscrits et les résolutions du Conseil de sécurité. En effet, la représentante ne trouve aucune raison particulière de protéger Israël. Elle a estimé que la "Culture de la paix" est essentielle à la mise en oeuvre de ce processus et cela doit commencer dans l'esprit des populations. Une paix juste ne peut être réalisée tant que l'occupation et l'imposition du fait accompli perdureront, a-t-elle déclaré. Elle a également plaidé pour l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient et a demandé à ses partenaires de travailler dans ce sens, pour que le région connaisse enfin une période de paix et de sécurité.

M. VOLODYMYR KROKHMAl (Ukraine) s'est félicité qu'à l'aune du nouveau millénaire, un nouvel espoir irradie la région du Moyen-Orient, lieu de tensions depuis plus d'un demi-siècle. L'Ukraine a toujours soutenu le processus de paix dans la région, convaincue qu'elle est que Palestiniens et Israéliens n'ont pas d'autres alternatives que de mettre en oeuvre les Accords signés depuis la Conférence de Madrid. Il a regretté que les négociations israélo-libanaises et israélo-syriennes n'aient pas progressé au même rythme que celles qui prévalent entre Israéliens et Palestiniens depuis la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, et qui ont ouvert la voie aux négociations complexes devant aboutir à une paix juste et durable. Le représentant a félicité Yasser Arafat et Ehud Barak pour leur courage et leur détermination, et les acteurs internationaux qui ont soutenu ces efforts depuis des années. Pour permettre à ces négociations d'aboutir, il faut cependant que toutes les parties s'abstiennent d'actions unilatérales préjudiciables au processus, a mis en garde le représentant, qui a à cet égard mentionné en particulier la poursuite de la colonisation israélienne.

Pour permettre à toute la région de profiter de la paix, il a appelé Israël, la Syrie et le Liban à reprendre sans tarder leurs négociations. Après avoir observé que jusqu'ici, la région était dominée par une course aux armements de plus en plus sophistiqués, le représentant a estimé que le processus de paix aurait pu être fortifié par des mesures de renforcement de la confiance et de la sécurité et des accords de limitation des armements de destruction massive. Il a invité tous les Etats de la région à devenir partie aux accords internationaux de non- prolifération nucléaire et d'élimination des armes de destruction massive. L'établissement d'une zone libre d'armes nucléaires serait à son avis également profitable au processus de paix. Le représentant a lancé un appel à la communauté internationale, et en particulier à l'ONU, pour qu'elles redoublent leurs efforts afin d'encourager les parties à poursuivre les négociations de bonne foi et à accepter les compromis. L'ONU doit rester le principal garant de la légitimité internationale et veiller à ce que soient résolues les questions de Palestine et du droit du peuple palestinien à vivre en paix dans son propre Etat. L'aide économique est de ce point de vue d'une importance particulière, a ajouté le représentant. L'Ukraine restera favorable au développement de négociations bilatérales et multilatérales dans la région. Elle porte également un grand intérêt à la participation aux groupes de travail multilatéraux sur la coopération économique au Moyen-Orient et à la fourniture de personnel civil et militaire nécessaire aux activités internationales dans la région.

M. SOTIRIOS ZACKHEOS (Chypre) a réaffirmé son soutien à l'application des résolutions du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient, qui fournissent le cadre d'une paix durable. Il a déclaré que Chypre considérait comme fondamental pour la paix au Moyen-Orient, comme d'ailleurs partout où existe un cas d'occupation ou d'invasion, le retrait des forces étrangères des territoires occupés. Chypre reconnait également le droit de tous les Etats à une existence pacifique avec leurs voisins au sein de frontières sûres et internationalement reconnues. C'est dans ce contexte qu'il a dénoncé tous les actes de terrorisme ou de violence à l'encontre de civils innocents. Il a souhaité voir, au delà du règlement de la question palestinienne, la reprise des négociations entre Israël et ses voisins, car seul une paix globale peut présager d'une sécurité, d'une stabilité, d'une coopération et d'une prospérité régionales pour tous.

Le chemin vers la paix reste semé d'embûches et il ne faut pas sous- estimer, entre autres obstacles, les opposants à la paix, quels qu'ils soient, qui perpétuent une haine séculaire. Les actes terroristes restent possibles et la communauté internationale doit rester vigilante et dénoncer ceux qui prônent la violence, a-t-il rappelé. Selon M. Zackheos, la volonté politique et les efforts de la communauté internationale peuvent conduire à la paix, et il espère que cela s'appliquera aussi à la question chypriote qui perdure depuis un quart de siècle, notamment parce que les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale ne sont pas appliquées. Le règlement de la question du Moyen-Orient constituera un message fort pour le monde entier, que la diplomatie peut encore triompher en dépit des difficultés, a-t-il conclu.

M. MANUEL RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a rappelé la politique hostile d'agression et de poursuite de la colonisation qui a longtemps caractérisé le comportement d'Israël au Proche-Orient, et qui est loin de correspondre à sa volonté affichée de négociation. Le représentant a noté le retour de l'espoir après la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, mais n'en estime pas moins que cet espoir continue d'être mis à mal par les actions israéliennes. Malgré la position claire de la communauté internationale, Israël poursuit sa politique d'installation de nouvelles colonies illégales et à infliger de mauvais traitements au peuple palestinien. Il s'agit là de violations caractérisées des normes les plus élémentaires du droit international, a estimé le représentant. Les conséquences économiques pour la population palestinienne ne sauraient non plus être négligées, a ajouté le représentant, évoquant notamment la détérioration des conditions de santé ou les problèmes d'éducation. Après 25 ans d'efforts internationaux infructueux, il est temps que la puissance occupante, c'est à dire Israël, soutenu en tant qu'allié régional par les Etats-Unis, change de politique.

La communauté internationale espère que désormais, la paix est à portée de la main, a déclaré le représentant. A cet égard, l'ONU a une grande responsabilité, a-t-il ajouté. Pour Cuba, le soutien au peuple palestinien est et reste une question de principe, car Cuba demande que soit mis fin à l'occupation de tous les territoires occupés.

Le représentant a ajouté que si le problème palestinien est la pierre angulaire de la solution au Moyen-orient, il faut également mettre fin à l'agression au Liban et au Golan. Ces politiques d'occupation ne peuvent être les points d'ancrage de négociations sincères. Si Israël veut prouver sa volonté réelle de négocier, a fait observer le représentant, il doit d'abord se retirer des territoires. Voilà les prémices d'une paix juste et durable dans la région. M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a rappelé que la communauté internationale s'accorde sur le fait que la question de Palestine est au coeur du problème israélo- arabe et au centre des problèmes qui empoisonnent le Moyen- Orient. En ce qui concerne les aspects spécifiques de la question de Palestine, il a réaffirmé que Jérusalem a une importance centrale pour le monde islamique et chrétien. Un accord relatif à la ville sur la base de la légitimité internationale constituerait une étape décisive pour l'achèvement du processus de paix. L'Observateur a également évoqué le problème des réfugiés dont la résolution passe par l'application par Israël de la résolution 194 de l'Assemblée et de la résolution 273 du Conseil de sécurité. L'Observateur a évoqué les territoires, autres que palestiniens, occupés par Israël, dont le Golan et le Sud-Liban. Par cette occupation, Israël continue de violer les lois internationales. Il a mis l'accent sur la nécessité de reprendre les négociations entre la Syrie et Israël, là où elles se sont arrêtées. Il a aussi plaidé pour la reprise des négociations sur la question israélo-libanaise.

L'Observateur a dénoncé l'attitude d'Israël qui refuse de placer ses installations nucléaires sous contrôle de l'AIEA, ce qui fait courir beaucoup de risques à la sécurité dans la région. De plus, Israël et ses amis continuent d'établir de nouveaux systèmes de missiles et d'armements, or cela va à l'encontre de l'esprit de paix qui doit prévaloir dans la région, a-t-il estimé. Il a, par ailleurs, soulevé le problème du manque d'eau que connaît la région et regretté, à cet égard, qu'Israël continue de piller les sources en eau arabes et palestiniennes, et doit reconnaître la souveraineté permanente de ses voisins arabes sur leurs ressources naturelles. Il a aussi exprimé l'espoir que les négociations sur le volet syrien reprendront rapidement et que des progrès seront réalisés en ce qui concerne la question de Palestine. C'est le moyen de consolider la paix dans la région d'une façon plus générale. Toutefois, la paix ne pourra être instaurée si on continue d'appliquer une politique de deux poids et deux mesures, en acceptant d'Israël qu'il ne respecte pas le droit international et les résolutions de l'ONU.

M. Al-Kidwa, répondant à la déclaration faite précédemment par le représentant d'Israël, a estimé que cette intervention constituait un défi direct lancé à la communauté internationale. Il a rappelé que le Conseil de sécurité a insisté sur le fait que Jérusalem est une partie indivisible des territoires occupés et toutes les mesures cherchant à modifier le statut de la ville sont nulles. Les négociations sur l'avenir de la ville ne peuvent pas permettre qu'Israël puisse adopter une position qui viole la légalité internationale et l'impose de force à la communauté internationale. En ce qui concerne la coopération pour le développement, l'Observateur a indiqué que jusqu'à ce que la paix soit établie, les relations entre les deux parties resteraient celles d'occupants et d'occupés. Il a dénoncé les tentatives israéliennes visant à contourner la communauté internationale dans le cadre de la recherche d'une solution durable au Moyen-Orient, alors qu'elle demeure le seul recours qui permette de réaliser un accord entre Israël et la Palestine pour une paix juste et durable.

Mme PENNY WENSLEY (Australie) a déclaré que les questions les plus complexes et les plus sensibles restaient à résoudre en ce qui concerne le problème palestinien. Il s'agit entre autres, de la place des Palestiniens dans la communauté internationale, du statut de Jérusalem, des colonies de peuplement, de la délimitation des frontières, et du sort de réfugiés palestiniens dans la région. L'Australie estime que des efforts doivent être faits pour impliquer la Syrie et le Liban dans le processus de négociation, sur la base de l'application des résolutions du Conseil de sécurité. Nous croyons qu'un règlement durable ne peut être atteint que si la souveraineté de tous les Etats de la région est respectée; qu'il existe des garanties réelles à la sécurité d'Israël; et que la question du Golan est résolue de façon acceptable à la fois pour la Syrie et pour Israël. Elle a estimé que les colonies de peuplement dans les territoires occupés sont contraires au droit international et qu'elles portaient atteinte au processus de paix.

Elle a poursuivi en évoquant les souffrances du peuple iraquien qui ne sont, selon elle, imputables qu'au refus de l'Iraq de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité. Cependant, l'Australie soutient les mesures humanitaires, et notamment le programme "pétrole contre nourriture", qui vise à atténuer les souffrances du peuple iraquien. L'Australie s'est déclarée très préoccupée qu'aucune inspection n'ait été effectuée en Iraq depuis plus d'un an, et a appelé l'Iraq à se soumettre à toutes les décisions du Conseil de sécurité. Mme Wensley a souligné l'importance du désarmement au Moyen-Orient. Elle a aussi demandé à Israël de ratifier le Traité sur la non prolifération des armes nucléaires et s'est félicitée des négociations sur le Traité d'interdiction des matières fissiles, et a demandé aux Etats de la régions qui ne l'ont pas encore fait, de ratifier les conventions contres les armes chimiques et biologiques, ainsi que la Convention d'Ottawa contre les mines antipersonnel. Elle s'est enfin inquiétée de la prolifération des missiles balistiques de longue portée au Moyen Orient.

M. MAHFOUDH OULD DEDDACH (Mauritanie) a déclaré que son pays croit en la coexistence pacifique entre les pays et fonde sa politique étrangère sur cette conviction. Le représentant a réitéré le soutien de son pays au processus de paix. Pour la Mauritanie, les négociations doivent être fondées sur le cadre décidé à Madrid en 1991, le principe de l'échange de "la terre contre la paix" et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui demandent le retrait total d'Israël de tous les territoires arabes occupés et la réalisation des droits du peuple palestinien, y compris la création d'un Etat palestinien souverain avec Jérusalem pour capitale. M. Ould Deddach a préconisé l'adoption de mesures en vue d'assurer la reprise des négociations sur tous les volets du processus de paix. Pour la Mauritanie, les pourparlers doivent reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Le représentant a conclu en renouvelant le soutien de son pays à toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale relatives à la situation au Moyen-Orient et à la question de Palestine, y compris Jérusalem et la question des réfugiés.

M. VOLKAN VURAL (Turquie) s'est félicité de ce que le débat sur le Moyen-Orient ait lieu dans un environnement promoteur pour la paix et la sécurité de tous les Etats de la région. La nouvelle atmosphère de confiance et l'engagement sincère de l'Autorité palestinienne et de l'Etat d'Israël, symbolisé par les progrès consécutifs au Mémorandum de Charm el-Cheikh, sont de bons augures pour l'avenir. Il a également félicité les Etats- Unis et les autres Etats qui ont permis ces progrès, rappelant que le soutien international politique et économique est indispensable pour permettre de parvenir à un accord juste et durable. Le Gouvernement turc fera son possible pour y contribuer, a ajouté le représentant.

Le terrorisme, la violence et l'extrémisme, facteurs que la Turquie ne connaît que trop bien, posent de graves dangers pour le processus de paix, a rappelé le représentant. A ce titre, tout Etat qui refuse de mettre fin aux activités terroristes ne saurait être traité comme un acteur crédible au processus de paix, a souligné le représentant. Il a invité les autres parties, la Syrie et le Liban, à reprendre des négociations bilatérales avec Israël, sans toutefois laisser de côté le problème du peuple palestinien, auquel la Turquie reste attaché. En tant que Président du groupe de financement de l'UNRWA, le représentant a souligné l'importance d'améliorer les conditions de vie des Palestiniens, et appelé les Etats Membres à se montrer aussi généreux que d'habitude.

En tant que puissance régionale avec des liens anciens avec le Moyen-Orient, la Turquie entretient de bonnes relations avec tous les Etats de la région. Son soutien à une paix juste et viable grâce au dialogue et la tolérance mutuelle est évident. Le succès du processus de paix permettra de créer un environnement favorable au renforcement de la coopération interetatique, en particulier dans le domaine économique. Le représentant a conclu qu'il n'existe pas une autre alternative au processus de paix si le Moyen-Orient veut retrouver la place qui lui revient aux plans matériel et spirituel au sein du système international.

M. HAJI JEMAT HAJI AMPAL (Brunéi Darussalam) s'est félicité de la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, étape importante des négociations sur le statut final des territoires. Il s'est notamment réjoui du redéploiement des forces israéliennes sur la Rive occidentale et de l'ouverture des zones de libre passage. Cependant, certains problèmes doivent encore être résolus tels que le statut de Jérusalem et l'avenir de millions de personnes déplacées, a observé le représentant. Une paix durable pour les peuples de la région ne peut être fondée que sur les résolutions appropriées du Conseil de sécurité et sur le principe de "la terre contre la paix". Le gel et l'évacuation des colonies sont également une condition vitale à cette paix, a- t-il indiqué. Brunéi Darussalam a apporté tout son soutien à un dialogue pacifique entre les parties qui reste le seul moyen de régler cette situation de manière juste et globale.

M. NANA KWESI ARHIN (Ghana) a regretté que les espoirs sans précédent nés après la Conférence de Madrid et les Accords d'Oslo aient été réduits à néant à cause de la mauvaise volonté de l'une des parties à appliquer des Accords déjà conclus. Le Ghana espère qu'il n'en sera pas de même cette fois-ci et que les partis poursuivront leurs efforts jusqu'à l'établissement d'une paix juste et durable sur les bases du principe de "la terre contre la paix". Il a rappelé qu'il était essentiel que les parties s'abstiennent de mesures unilatérales qui feraient dérailler le processus de paix.

Le retrait d'Israël de tous les territoires arabes occupés, notamment de Jérusalem-Est, du Golan syrien et du Sud Liban, est indispensable à toute paix durable, a-t-il indiqué. Le Ghana est préoccupé par la poursuite des installations de colonies de peuplement à Jérusalem Est, au mépris de toutes les objections de la communauté internationale. Les mesures prises par Israël concernant la Ville sainte sont illégales, nulles et non avenues, a-t-il déclaré. Le représentant a déclaré qu'il priait également pour que l'occupation du Sud-Liban ne soit plus qu'un mauvais souvenir et que la souveraineté du Liban soit rétablie sur cette partie de son territoire dont l'occupation illégale est une source permanente de violence. Les attaques des forces israéliennes et de leurs alliés détruisent les villes et tuent des personnes innocentes, rendant la tâche du Gouvernement libanais encore plus ardue dans sa quête de développement. La paix ne peut-être obtenue que par des négociations et compromis constructifs, a-t-il répété.

M. ULADZIMIR VANTSEVICH (Bélarus) a estimé qu'il existe aujourd'hui un réel espoir de surmonter les difficultés qu'a connues le processus de paix au Moyen-Orient au cours des dernières années. Il s'est félicité des Accords conclus récemment entre Israël et les Palestiniens, ainsi que des mesures prises pour rétablir la confiance et un partenariat constructif. Pour le Bélarus, le succès de ce processus ne peut toutefois être garanti sans un renforcement du rôle de l'ONU, le respect du principe de l'échange de "la terre contre la paix" et la mise en oeuvre des résolution 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Le Bélarus se félicite des résultats de la Conférence des Hautes parties contractantes à la quatrième Convention de Genève au cours de laquelle le caractère universel des Conventions de Genève a été rappelé. Il considère que les résultats de la Conférence témoignent du rôle important et constructif de l'ONU dans la recherche d'une solution durable au Moyen-Orient. De l'avis du Bélarus, les efforts de la communauté internationale constituent une partie intégrante du règlement définitif de la situation au Moyen-Orient qui doit reposer sur la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris la création d'un Etat palestinien souverain.

Le Bélarus est convaincu de la nécessité de réaliser des progrès sur les trois volets du processus de paix, palestinien, syrien et libanais. Alors que le climat s'améliore au Moyen- orient, il est important de s'abstenir de tout acte unilatéral qui pourrait avoir un impact négatif sur ce processus. C'est pourquoi, le Bélarus condamne tout acte extrémiste et terroriste et engage toutes les parties à prendre toutes les mesures et à renforcer leur coopération en vue de prévenir de tels actes. Le large appui de la communauté internationale et sa coopération dans la recherche d'une solution juste et durable permettront de renforcer le processus de paix actuel de façon à garantir sa continuité et son succès, a conclu le représentant.

M. KAMALESH SHARMA (Inde) a fait observer que le Mémorandum de Charm el-Cheikh, signé par Israël et l'OLP le 5 septembre 1999, a montré que lorsqu'existent à la fois la volonté et la détermination nécessaires ainsi que l'engagement en faveur d'un règlement pacifique des différends, aucun objectif n'est impossible à atteindre. Le représentant a souhaité que le Mémorandum mène au succès des négociations sur le statut final des territoires avant septembre l'année prochaine, comme sont convenus entre Israël et l'OLP. Toute action unilatérale qui pourrait retarder le processus de paix et qui ne répond pas à la lettre et à l'esprit des arrangements conclus devrait être évitée, a-t-il recommandé. L'Inde a donc demandé à toutes les parties concernées de mettre en oeuvre, de bonne foi et en toute sincérité, l'Accord.

Si des progrès considérables ont été accomplis entre l'OLP et Israël, il n'en va pas de même pour les voies syriennes et libanaises qui sont paralysées depuis plusieurs années. Le représentant a de ce fait émis l'espoir que des initiatives seront prises par les pays concernés afin de sortir de cette impasse. L'Inde, qui a développé une solide relation économique avec la région, l'un de ses investisseurs étrangers le plus important, et qui a de même partagé ses connaissances techniques avec les citoyens de ces pays, réitère son intention de renforcer et d'élargir cette coopération bilatérale. M. MANUEL PICASSO (Pérou) a mis l'accent sur l'aspect positif de la reprise des négociations de paix au Moyen-Orient, caractérisé par la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh. Il a indiqué que le Pérou s'intéresse à la situation au Moyen- Orient, dans la mesure où il a également dû faire face à des problèmes frontaliers. Il est donc à même de comprendre la complexité de la situation au Moyen-Orient et des négociations en cours. Il a cependant indiqué que dans le cas du Pérou la mise en place d'organismes et de mécanismes de coopération régionaux a été très positive. Le représentant a donc encouragé les parties concernées à continuer de déployer des efforts pour parvenir à une paix durable dans la région du Moyen-Orient. Il a mis l'accent sur la nécessité de respecter les résolutions de l'ONU et les principes de la Charte des Nations Unies. Seuls, le respect et l'application de ces principes et mesures permettront de parvenir à un règlement de la situation. M. Picasso a estimé que l'initiative de Bethléem 2000 constituera, par ailleurs, un moment particulier de réconcialition et d'espoir. Il s'est félicité de ce que cette initiative ait récemment reçu l'appui de la communauté internationale.

M. RYUICHIRO YAMAZAKI (Japon) a rappelé que la mise en oeuvre du Mémorandum de Wye River s'était heurtée à divers obstacles et que, par opposition, la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, en septembre dernier, avait permis de donner une nouvelle impulsion au processus de paix. Le représentant s'est réjoui du caractère concret et du début d'application de ce Mémorandum, incluant notamment l'ouverture du libre passage entre la Rive occidentale et la bande de Gaza. Chaque étape de cette application est en effet extrêmement importante, non seulement en raison des progrès qu'elle permet, mais aussi à cause du climat de confiance qu'elle suscite entre les parties aux négociations du statut final, a indiqué le représentant. Il a soutenu tous les efforts réalisés en faveur du processus de paix tels que la Réunion des dirigeants de chaque partie qui s'est tenue à Oslo, le mois dernier.

Le Japon est décidé à saisir toute opportunité susceptible de créer un environnement favorable aux négociations directes entre les parties, a expliqué le représentant. Actif participant de la voie multilatérale, le Gouvernement du Japon a consenti divers efforts au niveau bilatéral pour encourager les parties arabe et israélienne à progresser vers la paix. Le mois dernier, il a accueilli la Réunion de niveau ministériel du Comité de liaison Ad hoc dans le but de coordonner et de promouvoir les aides des pays donateurs. Le Comité a demandé le payement rapide des aides offertes par ces pays, a signalé le représentant. Il a précisé que, depuis les Accords d'Oslo, en 1993, le Japon a donné environ 500 millions de dollars d'aide.

M. HASAN ABU-NIMAH (Jordanie) a rappelé à la fois avec chagrin et espoir la disparition du Roi Hussein, qui a consacré sa vie à la paix, la stabilité et la réconciliation dans la région. Le message de feu le Roi Hussein est un message de paix qui restera celui de son successeur, a déclaré le représentant. Dès son avènement, le Roi Abdallah a suivi la voie ouverte par son père.

Le représentant a fait observer que la délégation jordanienne est satisfaite de l'évolution récente du processus de paix. Beaucoup d'articles du Mémorandum de Charm el-Cheikh doivent cependant encore être mis en oeuvre. La voie vers la paix reste longue et tortueuse à parcourir, a ajouté le représentant. Il a souligné l'importance du rôle de l'ONU au Moyen-Orient, et la nécessité de le réactiver. Les principes des Nations Unies demeurent la base de la résolution de tout conflit, et même si toutes ne sont pas appliquées, ses résolutions demeurent les bases du processus de paix actuel. Le représentant a ajouté que certains principes sont d'une importance cruciale pour l'instauration d'une paix juste et durable dans la région. De ce point de vue, les négociations sur le statut final pourraient constituer un véritable tournant dans l'histoire de la région, la base d'un retour à une vie normale pour tous, si elles suivent ces principes. En signant sans réserve un Traité de paix avec Israël en 1994, ouvrant la voie à une cooperation dans

tous les domaines, la Jordanie a voulu servir de modèle pour de futurs accords avec les autres Etats voisins, tant dans l'esprit que dans les faits concrets. Le représentant a exprimé l'espoir que cet exemple sera suivi, notamment grâce à la reprise des négociations avec le Liban et la Syrie, dans l'intérêt du développement économique de toute la région.

Le représentant a énuméré les principes qui doivent sous- tendre un acord de paix juste et durable. De ce point de vue, le principe de la terre contre la paix exige un retrait total des territoires occupés, la restitution des terres et la fin de la colonisation israélienne. Le report initial des questions les plus ardues, c'est-à-dire les questions des réfugiés, de l'eau, de Jérusalem, ne doit pas permettre à Israël de changer aujourd'hui les rapports de force sur le terrain, ou de les ignorer en comptant sur leur disparition. Les négociations avec le Liban et la Syrie doivent reprendre là où elles s'étaient arrêtées. Les négociations demeurent la meilleure garantie contre le terrorisme et la violence. Toute mesure visant à modifier le caractère démographique, juridique et politique de Jérusalem, dont la partie est fait indubitablement partie des territoires occupés, n'est pas acceptable par la communauté internationale. Les réfugiés attendent une solution juste autorisant leur retour et l'indemnisation des dommages subis. Le représentant a réaffirmé son soutien à l'Autorité palestinienne et a demandé à la partie israélienne de renoncer à toute action nuisible à la paix. Il a également appelé les donateurs internationaux, et en particulier l'Union européenne, à poursuivre leur soutien à la consolidation de la paix, afin que les peuples de la région puissent en voir les dividendes.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a encouragé Israéliens et Palestiniens à ne ménager aucun effort pour la mise en oeuvre du Mémorandum de Charm el-Cheikh et de tous les Accords qu'ils ont conclus. Il a jugé de la plus haute priorité que l'Autorité palestinienne et l'Etat d'Israël aboutissent rapidement à une convergence de vues sur les questions fondamentales et que le calendrier convenu pour parvenir à un règlement pacifique négocié de la question de Palestine soit respecté. Le Sénégal continuera, comme par le passé, à apporter sa modeste contribution à la résolution de cette crise sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, et du principe de l'échange des territoires contre la paix, a-t-il assuré. Le Sénégal encourage Israël, la République arabe syrienne et le Liban à poursuivre leurs négociations de paix. Pour sa part, il continuera d'appuyer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale sur le Golan syrien et le Liban.

Le Sénégal déplore sincèrement la non-application des dispositions des résolutions de l'Assemblée générale relatives au transfert par certains pays de leur mission diplomatique qui se trouve encore à Jérusalem et à la situation sur le territoire syrien occupé depuis 1967. La communauté internationale et l'ONU, en particulier, ont la mission historique de tout mettre en oeuvre pour maintenir le processus de paix sur les rails et accompagner l'effort de tous les protagonistes en vue d'un règlement juste et pacifique. A cette fin, le représentant a lancé un appel aux coparrains du processus de paix et aux acteurs multilatéraux pour qu'ils redoublent d'efforts afin que la flamme de l'espoir qui vient de se rallumer ne s'éteigne pas. Le Moyen- Orient, longtemps privé de la paix, doit enfin retrouver sa double vocation de terre de rencontres et de confluences mais aussi de lieu historique d'où sont partis vers le monde des messages irremplaçables de paix, a conclu le représentant.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé vital de ne pas perdre de vue le fait que Palestiniens et Israéliens partagent un avenir commun et doivent résoudre les défis auxquels ils font face par la coopération. De l'avis de la Norvège, les contacts directs entre les deux parties sont la clef du succès du processus de négociation. De grands efforts sont nécessaires pour arriver à un accord de paix garantissant la sécurité pour tous. Il est, à cet égard, particulièrement vital que l'accord qui sera conclu soit considéré juste et équilibré par les populations des deux côtés. La question de Jérusalem et celle des réfugiés qui seront certainement les plus difficiles à résoudre, doivent impérativement figurer dans l'accord sur le statut final, a souhaité le représentant. Pour la Norvège, l'ONU et la communauté internationale doivent appuyer le processus de paix par tous les moyens possibles, encourager le dialogue direct entre les parties et, dans la mesure du possible, appuyer la mise en oeuvre des accords.

Convaincue de ce que l'ONU doit encourager les efforts régionaux visant à donner un nouvel élan au processus de paix, la Norvège a travaillé cette année encore, en étroite coopération avec la Fédération de Russie et les Etats-Unis, à une résolution sur le processus de paix au Moyen-Orient. Malheureusement, cette résolution n'a pas recueilli jusqu'à présent le soutien nécessaire. Le représentant a exprimé l'espoir qu'il sera possible de soumettre cette résolution à l'Assemblée, pour autant que les coauteurs et les parties au processus de paix considèrent appropriée et utile une telle expression de soutien au processus de paix, de la part de la communauté internationale. La Norvège partage les préoccupations concernant les activités de peuplement en Cisjordanie et demande instamment au Gouvernement israélien de mettre fin à toute activité qui pourrait changer la situation sur le terrain. Elle appelle l'Autorité palestinienne à intensifier ses efforts pour promouvoir la sécurité. Le développement économique des territoires palestiniens est crucial pour l'établissement d'une paix durable et bénéficiera dans le même temps à Israël. La sécurité est vitale pour la région, ainsi que pour tous les volets du processus de paix. Il ne faut donc jamais perdre de vue le fait que seule une paix durable offrira la sécurité nécessaire dans tous les aspects, politique, économique et social, a conclu le représentant.

M. GUENADI GATILOV (Fédération de Russie) s'est félicité de ce que le processus de paix, malgré des difficultés, ait permis d'avancer vers une paix juste et globale entre Arabes et Israéliens. Cette évolution témoigne de la capacité de la communauté internationale de contribuer à la résolution des problèmes mondiaux, a-t-il déclaré. Le processus de paix sort progressivement de l'impasse. En tant que coparrain, la Fédération de Russie préconise la reprise des négociations sur la base des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, et du principe de l'échange de la terre contre la paix. La Fédération de Russie appuie l'application totale des mesures de transition qui permettront de renforcer la confiance entre Israéliens et Palestiniens et de créer une atmosphère favorable aux négociations sur le statut final. La Fédération de Russie appuie la reprise sans retard des négociations entre Israël, la Syrie et le Liban, sur la base des résultats existants. Les négociations avec la Syrie doivent reposer sur le retrait d'Israël du territoire syrien occupé et l'établissement de relations de voisinage normales entre les deux pays. La résolution 425 du Conseil de sécurité doit constituer la base des négociations avec le Liban. Le représentant a souligné l'importance pour les parties de respecter les intérêts de l'autre et de comprendre ses préoccupations sécuritaires, évoquant plus particulièrement à cet égard la situation d'Israël. La Fédération de Russie est prête à accueillir la reprise des négociations multilatérales à Moscou, a-t-il rappelé.

Le représentant a appelé les parties à s'abstenir de tout acte risquant de saper la confiance mutuelle et à respecter les engagements pris. Soulignant l'importance du développement économique des territoires palestiniens, il s'est félicité des projets engagés dans le cadre des célébrations de Bethléem 2000 et a fait part de la disposition de son pays à y contribuer. Le représentant s'est encore félicité de ce que les projets de résolution soumis à l'Assemblée soient, cette année, plus équilibrés sur le plan politique, ce qui témoigne de progrès dans les relations israélo-arabes. Estimant important de souligner ces progrès dans une résolution positive, la Fédération de Russie a contribué avec les Etats-Unis et la Norvège à l'élaboration d'un texte, mais il n'a malheureusement pas été possible de parvenir à un accord. Le représentant a exprimé l'espoir qu'il en sera autrement lors de la prochaine session de l'Assemblée.

Droits de réponses

Le représentant de l'Egypte a répondu à Israël au sujet de la coopération bilatérale avec le Ministère de l'agriculture. Sans nier cette coopération, il a néamoins précisé qu'Israël n'intervient en rien dans le plan Mooubarak de la récupération des terres désertiques en Egypte pour les transformer en terres arabes. Le représentant a précisé que l'Egypte, lieu de naissance de l'agriculture dans le monde, a fait depuis longtemps de nombreux efforts pour étendre ses terres au-delà de la vallée du Nil, et ce, grâce à l'expérience, l'expertise et la sueur du peuple égyptien.

Le représentant de la République islamique d'Iran a rejeté les accusations d'Israël. Israël a-t-il déclaré est la principale source d'instabilité dans la région. Israël a recours au terrorisme d'Etat; Israël occupe illégalement le Sud-Liban et refuse les appels de la communauté internationale, l'invitant à se retirer des territoires occupés. Le représentant a ajouté qu'il est étonnant qu'un régime qui stocke un grand nombre d'armes porte de graves accusations contre un pays qui a adhéré aux principaux instruments de désarmement, le TNP et la Convention contre les armes chimiques et biologiques. Israël refuse d'adhérer aux mêmes instruments internationaux et poursuit plusieurs programmes de développement d'armes de destruction massive. Son programme nucléaire est inquiétant pour la sécurité de toute la région, ses programmes biologiques et chimiques sont également préoccupants. Par ailleurs, le représentant a rejeté l'affirmation d'une délégation remettant en cause son intégrité territoriale. Il a souligné que la souveraineté de l'Iran sur les îles du Golfe persique est claire. La République islamique est cependant prête à s'engager avec les Emirats arabes unis dans des négociations basées sur les accords de 1971.

Le représentant des Emirats arabes unis a rejeté cette affirmation, rappelant que le représentant de l'Arabie saoudite avait appuyé les Emirats. Les trois îles en question demeurent sous souveraineté des Emirats arabes unis.

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