JOURNEE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN: LE PROCESSUS DE PAIX DOIT ETRE POURSUIVI
Communiqué de Presse
AG/PAL/795
JOURNEE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN: LE PROCESSUS DE PAIX DOIT ETRE POURSUIVI
19991129Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a commémoré ce matin au cours d'une réunion solennelle, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. La reprise des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens, notamment depuis la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, le 4 septembre dernier, le Sommet trilatéral d'Oslo au début de novembre et Bethléem 2000 ont été les thèmes principaux des interventions de cette commémoration. Les intervenants ont retracé les progrès accomplis récemment et qui portent sur le retrait d'une partie des troupes israéliennes de Cisjordanie, sur la libération de prisonniers palestiniens, sur l'ouverture d'un couloir de passage entre la Cisjordanie et Gaza, sur la reprise des négociations relatives au statut définitif et sur un calendrier fixant les étapes du démantèlement des colonies de peuplement. Pour le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Ibra Deguene Ka, un avenir de paix n'a peut-être jamais été aussi proche pour les Palestiniens et les Israéliens; une opinion que partage le Secrétaire général, M. Kofi Annan, qui a estimé que le processus de paix est entré dans une phase à la fois pleine de promesses, mais également pleine de difficultés.
Pour nombre de délégations, le chemin vers une paix juste et durable reste cependant semé d'embûches. Dans un message que M. Nasser Al-Kidwa a lu, M. Yasser Arafat, Président de l'Autorité palestinienne, a évoqué l'implantation de nouvelles colonies de peuplement et l'expansion de celles déjà existantes, l'expropriation de terres ainsi que le transfert illégal de civils israéliens dans les territoires occupés. Les problèmes socio- économiques auxquels doivent faire face les réfugiés palestiniens ont constitué une autre source de préoccupation majeure. Le Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab, a enjoint les organismes des Nations Unies et la communauté internationale à intensifier leurs efforts afin de fournir une assistance économique et sociale accrue au peuple palestinien. Un appel similaire a été lancé par le Président du Conseil de sécurité, M. Danilo Türk, qui a plaidé en faveur d'une aide ciblée, coordonnée et soutenue.
(à suivre - 1a)
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Les personnalités suivantes ont également pris la parole: le Président du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, le représentant de l'Afrique du Sud donnant lecture du message du Président de l'Afrique du Sud, en sa qualité de Président du Mouvement des pays non alignés; le représentant du Burkina Faso, donnant lecture du message du Ministre des affaires étrangères du Burkina Faso en sa qualité de Président de l'Organisation de la Conférence islamique; le représentant de l'Algérie, donnant lecture du message du Président de l'Algérie en sa qualité de Président de l'Organisation de l'unité africaine; le Secrétaire général adjoint pour les affaires de la Palestine à la Ligue des Etats arabes, donnant lecture du message du Secrétaire général de la Ligue; le représentant du réseau international des ONG sur la question de Palestine et le Chef du Département politique de l'Organisation de libération de la Palestine.
Des messages de solidarité ont été transmis de la part des chefs d'Etat suivants: Brésil, Indonésie, Malaisie, Sénégal, Sri-Lanka, Guinée, Afghanistan, Egypte, Equateur, Qatar, Tunisie, Namibie, Chypre, Guyana, Viet Nam, République islamique d'Iran, Emirats arabes unis, Jordanie, Pérou, Pologne, Mexique, Philippines, Fédération de Russie et République démocratique populaire lao. Les chefs de Gouvernement suivants ont également envoyé des messages de solidarité: Pakistan, Thaïlande, Chine, Malaisie, Malte, Inde, Lesotho, Bangladesh, Turquie, Zimbabwe et Uruguay. Des messages ont également été reçus des Ministres des affaires étrangères de la Syrie, du Japon, de l'Ukraine, d'Oman, de l'Argentine, de Madagascar, de la Malaisie, de la Colombie, du Maroc et de la Finlande. Les Secrétaires généraux de l'Organisation de la Conférence islamique et de l'Organisation de l'unité africaine ainsi que l'Organisation non gouvernementale Federación Palestina del Perú ont transmis leur message de solidarité.
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Déclarations
M. IBRA DEGUENE KA, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé que cette manifestation offre à la communauté internationale l'occasion d'exprimer son soutien à la lutte juste du peuple palestinien. Les négociations de paix ont repris ces derniers mois après une longue léthargie. Les parties ont pris des mesures encourageantes qui ont été consignées dans le Mémorandum d'accord de Charm El- Cheikh et qui portent notamment sur le retrait israélien de nouvelles zones de Cisjordanie, la libération de 350 prisonniers palestiniens et l'ouverture du libre passage entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. Les négociations sur un statut final constituent un autre point positif des négociations de Charm El-Cheikh. Nous sommes tous conscients de la complexité des négociations qui réveillent des préoccupations légitimes mais également de nombreux espoirs. Nous espérons que les Israéliens et Palestiniens resteront fidèles aux accords signés.
Force est de constater qu'en dépit de la signature du Mémorandum d'accord, et alors que se poursuivent les négociations sur le statut permanent, des mesures prises par le Gouvernement israélien risquent de compromettre les négociations en cours. Il s'agit notamment de la construction de colonies de peuplement qui modifient la démographie des lieux, bouleversent l'équilibre territorial et prédéterminent l'issue des négociations sur le statut final. Ces colonies de peuplement constituent une forme d'occupation et contreviennent aux dispositions des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. L'avenir de la ville sainte de Jérusalem constitue un autre sujet de préoccupation en raison de mesures visant à modifier son caractère démographique. L'ONU doit continuer d'assumer la responsabilité permanente qui lui incombe sur la question de Palestine jusqu'à l'obtention d'une solution durable. A cet égard, le Comité prend note et se félicite de la récente nomination du Coordonnateur des Nations Unies et Représentant spécial du Secrétaire général au Moyen-Orient.
La célébration de la Journée de solidarité revêt cette année une portée singulière dans la mesure où elle se tient à l'orée du prochain millénaire. Un autre événement de taille est la tenue prochaine de Bethléem 2000 qui allumera l'astre de la paix et de l'espoir dans la région. La résolution adoptée à cet effet par l'Assemblée générale prouve l'attachement de la communauté internationale à cet événement qui commémorera la naissance de Jésus-Christ et offrira une occasion unique pour les personnes de différentes confessions de dialoguer dans un climat de réconciliation et de paix. Un avenir de paix n'a peut-être jamais été aussi proche pour les Palestiniens et les Israéliens ainsi que pour tous les peuples de la région.
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M. THEO-BEN GURIRAB, Président de l'Assemblée générale, a formulé l'espoir que le jour viendra où on n'aura plus besoin d'organiser une Journée de commémoration spéciale de la solidarité avec le peuple palestinien, sauf, peut-être, pour rappeler qu'elle a existé et qu'elle est entrée dans l'histoire. Pour la communauté internationale, cette Journée est devenue l'occasion de renouveler son engagement en faveur des aspirations du peuple palestinien pour l'autodétermination sur la base de la Charte des Nations Unies et des principes du droit international. Le Président de l'Assemblée générale a rappelé que son pays, la Namibie, a accueilli, en avril de cette année, la Réunion africaine de soutien des droits inaliénables du peuple palestinien organisé par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. M. Gurirab était l'invité d'honneur et le principal intervenant de cette réunion, laquelle a vu l'adoption de la Déclaration de Windhoek. Cette réunion a également permis de réitérer l'engagement des Etats africains à aider, par tous les moyens pratiques et pacifiques, le peuple palestinien dans la réalisation de ses aspirations.
Rappelant que la question de Palestine représente, depuis plus de 50 ans, une préoccupation majeure pour les Nations Unies, M. Gurirab a noté que malheureusement la résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 n'avait pu être appliquée et que, depuis cinq décennies, la question de Palestine demeure parmi les problèmes non résolus les plus anciens à l'ordre du jour des Nations Unies. La signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, le 4 septembre dernier, marque cependant une percée considérable dans le processus de paix en ce qu'elle a permis la reprise des pourparlers et des progrès significatifs, notamment, en ce qui concerne la libération des prisonniers palestiniens. C'est pourquoi la tâche urgente qui incombe à présent à la communauté internationale consiste à aider les parties en cette période cruciale pour que tous les peuples du Moyen-Orient puissent tirer les bénéfices de la paix. M. Gurirab a réaffirmé la position de l'Assemblée générale face à la question de Palestine en déclarant qu'elle reste fermement engagée pour cette question jusqu'à ce que soit atteint un règlement satisfaisant, basé sur l'autodétermination, la justice et l'engagement mutuel en faveur des relations de bon voisinage. Rappelant qu'il ne peut y avoir de paix sans développement, le Président de l'Assemblée générale a enjoint les organismes des Nations Unies et la communauté internationale à intensifier leurs efforts afin de fournir une assistance économique et sociale accrue au peuple palestinien. Il y a eu un temps pour la guerre, la haine et la destruction, mais l'heure est à présent à la paix, la liberté et la réconciliation, a conclu le Président de l'Assemblée générale.
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M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien permet de réaffirmer la volonté de trouver une issue à la question de Palestine, qui se trouve au coeur du conflit israélo-arabe, tout en soulignant que cette Journée rappelle également à quel point il importe de parvenir à une paix juste, globale et durable dans tout le Moyen-Orient. Cette année, a-t-il poursuivi, la reprise des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens forme la toile de fond de la rencontre. Depuis la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, en septembre dernier, nous avons assisté au retrait d'une partie des troupes de la Cisjordanie, à un accord sur la libération des prisonniers, à l'ouverture d'un couloir de transit entre la Cisjordanie et Gaza et à la reprise des négociations sur le statut définitif. Au sommet trilatéral d'Oslo, qui a eu lieu au début de ce mois-ci, les parties ont décidé d'établir de nouveaux mécanismes de négociation et un calendrier fixant les étapes de l'accord-cadre et de l'accord final sur les colonies de peuplement.
Félicitant le Premier Ministre israélien, M. Ehoud Barak, et le Président de l'Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, pour le courage et la sagesse dont ils ont fait preuve en s'engageant de nouveau sur la voie de la paix et de la réconciliation, le Secrétaire général a déclaré qu'ils ont ranimé l'espoir de voir un jour la paix régner dans la région, sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Il a indiqué que, malheureusement, le chemin reste semé d'embûches et en a donc appelé aux parties pour qu'elles préservent les progrès fragiles accomplis sur la voie de la paix, pour qu'elles continuent à aller de l'avant et, surtout, pour qu'elles s'abstiennent de toute initiative qui pourrait nuire au déroulement des pourparlers sur le statut définitif. Il reste encore à résoudre bien des différends, mais il est clair que l'avènement de la paix est plus probable lorsque les conditions socio-économiques s'améliorent. C'est pourquoi les organismes des Nations Unies, notamment l'UNRWA et le PNUD, ne ménageront pas leurs efforts pour continuer à fournir une assistance humanitaire et des services de santé et d'éducation, ainsi qu'à stimuler le développement des secteurs agricole, industriel et commercial.
Profitant de cette Journée pour saluer l'UNRWA à l'occasion de son cinquantième anniversaire, le Secrétaire général a souligné que l'Office demeure une véritable bouée de sauvetage pour plus de trois millions de réfugiés et a invité l'ensemble des donateurs à tout faire pour l'aider à redresser une situation financière chroniquement déficitaire, ainsi que pour garantir à son personnel, si dévoué, les ressources et les moyens dont il a besoin pour mener à bien sa tâche absolument essentielle.
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L'action du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés montre aussi que les Nations Unies sont loin de se désintéresser de la situation. Rappelant qu'il a récemment nommé M. Terje Rod-Larsen (Norvège) Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant spécial auprès de l'Organisation de libération de la Palestine et de l'Autorité palestinienne, M. Annan s'est dit convaincu que M. Terje Rod-Larsen ne ménagera aucun effort pour améliorer l'aide fournie au peuple palestinien par les organismes des Nations Unies et pour veiller à ce que ceux-ci appuient de manière aussi efficace que possible le processus de paix.
Soulignant que le processus de paix est entré dans une phase à la fois pleine de promesses et de grandes difficultés, le Secrétaire général a appelé la communauté internationale, notamment les gouvernements, les pays et organismes donateurs et la société civile à continuer de l'appuyer. Le Comité a accordé un soutien sans faille au peuple palestinien durant des décennies de souffrances. En cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, la dernière du siècle, nous voulons croire qu'au nombre des premières réalisations du XXIème siècle figurera ce moment tant attendu où les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples du Moyen-Orient jouiront pleinement de la paix et de la prospérité auxquelles ils aspirent.
M. DANILO TÜRK, Président du Conseil de sécurité, a déclaré que, outre qu'elle constitue un acte symbolique de solidarité avec le peuple palestinien, cette manifestation témoigne de la nécessité de trouver une solution à la question de Palestine qui préoccupe la communauté internationale depuis plus de 50 ans. Le Conseil de sécurité s'occupe depuis des dizaines d'années des divers aspects de la question de Palestine. Le processus de paix lancé à Madrid repose sur les résolutions 242 et 338 du Conseil. La signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh par Israël et l'Organisation de libération de la Palestine a constitué un progrès important dans le processus de paix au Moyen- Orient. Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé la conviction selon laquelle le nouvel accord ouvrait la voie à l'instauration, dans des délais raisonnables, d'une paix juste, durable et globale dans l'ensemble de la région. Le Conseil de sécurité a vigoureusement condamné tous les actes de terrorisme et de violence dans la région. Il a exhorté toutes les parties à honorer pleinement les engagements qu'elles ont pris en vertu des accords existants et à s'acquitter scrupuleusement des obligations qui leur incombent en vertu du droit international. Les membres du Conseil de sécurité sont résolus à suivre l'évolution de la situation et à fournir le soutien nécessaire. Le peuple palestinien connaît actuellement une période de transition difficile. Il a besoin d'une aide économique importante dans de nombreux domaines. Nous remercions les pays donateurs qui continuent d'apporter une aide économique inestimable au peuple palestinien. Pour que l'aide porte ses fruits, il faut qu'elle soit ciblée, bien coordonnée et soutenue.
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M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a donné lecture du message de M. Yasser Arafat, Président du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine et Président de l'Autorité palestinienne. Il a remercié les Nations Unies et, à travers elle, l'ensemble de la communauté internationale pour leur soutien à la lutte du peuple palestinien qui lui a permis de réaliser ses droits inaliénables et d'instaurer une paix globale et durable dans la région du Moyen-Orient. Au cours des années passées, les Nations Unies, grâce à leurs efforts, ont abouti à améliorer la condition des Palestiniens. Même si les engagements contenus dans les résolutions adoptées par les Nations Unies n'ont pas encore été pleinement honorés face à l'intransigeance d'Israël, ces résolutions continuent cependant de servir de filet de sécurité pour les droits du peuple palestinien en lutte pour la paix. Nous poursuivons le processus de paix depuis qu'il a commencé à Madrid en 1991 et depuis la conclusion de la Déclaration de principes pour l'Accord d'Oslo. Avec l'aide de nombreux acteurs arabes et internationaux, il nous a récemment été possible de signer le Mémorandum de Charm el-Cheikh que nous avons commencé à mettre en ouvre de façon raisonnable. Nous sommes cependant préoccupés par les nombreuses pratiques illégales d'Israël qui sapent le processus de paix. Au nombre de ces pratiques, l'implantation de nouvelles colonies de peuplement et l'expansion de celles déjà existantes, ainsi que l'expropriation de terres et le transfert illégal de civils israéliens dans les territoires occupés palestiniens. Nous avons également engagé des négociations sur un règlement définitif qui comprennent des droits minimums pour le peuple palestinien, en particulier le droit des réfugiés palestiniens de rentrer chez eux et de recevoir une indemnité conformément à la résolution 194 (III) et l'obligation d'Israël de se retirer du territoire occupé en application des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité. Alors que nous nous trouvons à l'aube de la célébration qui marquera le début du troisième millénaire depuis la naissance de Jésus, nous sommes confiants quant à la fin proche des souffrances du peuple palestinien et à la participation de la Palestine en tant qu'Etat membre au prochain Sommet du Millénaire des Nations Unies.
M. JOHN DE SARAM, Président du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a déclaré que le Comité n'a pas eu accès aux territoires occupés. Par conséquent, il ne peut que rappeler l'existence d'un système juridique général ainsi que de mesures administratives qui limitent dans une large mesure les activités quotidiennes du peuple palestinien et violent leurs droits fondamentaux. Le Président a rappelé que le Comité spécial a entendu les témoignages de juristes et de travailleurs sociaux israéliens faisant état de la préoccupation que leur inspire la situation dans les territoires occupés.
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Un autre fait, jugé positif par le Comité, s'est traduit par les différentes rencontres entre jeunes Palestiniens et Israéliens qui témoignent de la volonté des nouvelles générations de communiquer entre elles et de combler le fossé qui s'était creusé. La décision de la Cour suprême d'Israël d'interdire des méthodes coercitives lors des interrogatoires, l'assouplissement des restrictions de mouvement des Palestiniens de Jérusalem- Est, il y a quelques semaines, l'ouverture du passage entre la Cisjordanie et Gaza constituent des exemples encourageants qui traduisent ce qui semblerait être une vision plus éclairée de la question. Cette nouvelle attitude mènera, nous l'espérons, à des mesures permettant d'atténuer les conditions de vie difficiles des Palestiniens des territoires occupés. La célébration de cette Journée de solidarité est l'occasion de réaffirmer l'engagement du Comité spécial à la cause palestinienne et sa détermination à mettre en lumière les pratiques affectant les droits de l'homme dans les territoires occupés. Le Comité spécial espère que le Processus de paix sera mené à terme grâce à des négociations bilatérales que les parties ont lancées.
M. DUMISANA SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud) a donné lecture du message de M. Thabo Mbeki, Président de l'Afrique du Sud, en sa qualité de Président du Mouvement des pays non alignés. Il a salué tous les Palestiniens où qu'ils se trouvent. Plus de 50 ans après que l'ONU eut décidé de conférer une terre nationale au peuple palestinien, ce rêve n'est toujours pas réalisé. Nous exprimons ici notre soutien incessant aux efforts du peuple palestinien pour qu'il aboutisse à réaliser son Etat sur sa propre terre. Nous sommes convaincus que la voie pacifique est la seule pour assurer l'avènement de la paix dans la région du Moyen-Orient. Les attentes légitimes du peuple palestinien en matière de paix ont été freinées, mais le processus de paix a été relancé récemment par le Sommet d'Oslo qui a permis de donner un nouvel espoir. Le représentant a exhorté la communauté internationale à ne pas démordre de son soutien au peuple palestinien. Le Mouvement des non-alignés tient à réaffirmer sa solidarité traditionnelle au peuple palestinien ainsi que son attachement à toutes les résolutions des Nations Unies sur la question de Palestine.
M. MICHEL KAFANDO, donnant lecture du message de YOUSSOUF OUEDRAOGO, Président de la Conférence islamique et Ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, s'est réjouit de la disponibilité des parties concernées à poursuivre les négociations sur la base des accords de Wye Plantation et de Charm el-Cheikh qui ont ouvert la voie vers la paix entre le peuple palestinien et Israël. Il a réaffirmé l'entière solidarité des membres de la Conférence avec le peuple palestinien et avec ses actions en vue de la réalisation de ses nobles objectifs. Nous espérons que l'élan que sous-tend la coopération entre Palestiniens et Israéliens se renforcera afin que les premières lueurs de l'An 2000 soient des moments de paix définitive. Nous sommes convaincus que le processus de paix au Moyen-Orient et l'instauration
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d'une paix durable serviront d'exemple aux négociations en vue du règlement des autres conflits dans le monde. Il a salué les efforts constants que ne cesse de déployer le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien en faveur de la cause palestinienne et de la paix au Moyen-Orient. Il a rendu hommage au Président de l'Autorité palestinienne et Président de l'Organisation de libération de la Palestine, M. Yasser Arafat, pour son action en vue de la réalisation d'une paix juste et durable au Moyen-Orient.
M. ABDELKADER MESDOUA (Algérie) a donné lecture du message de M. ABDELAZIZ BOUTEFLIKA, Président de l'Algérie, en sa qualité de Président de l'Organisation de l'unité africaine. Il a affirmé que plus d'un demi siècle s'est écoulé depuis l'adoption par l'Assemblée générale accordant au peuple palestinien le droit à un Etat souverain et indépendant. A ce jour, ce peuple demeure toujours privé de son droit légitime à vivre en paix sur sa terre natale, confronté aux amères réalités de l'occupation étrangère. Les peuples de l'Afrique tout entière n'ont jamais cessé de manifester leur soutien à la lutte héroïque du peuple palestinien. Ce soutien trouve son fondement dans la lutte de libération que l'Afrique a menée avec courage pour briser les carcans du colonialisme et de la domination étrangère, et dont le couronnement a été sa victoire sur le système anachronique et honni de l'apartheid. C'est donc imprégnée de ses idéaux de liberté, de justice et de paix que l'Afrique a toujours perçu la lutte du peuple palestinien avec sympathie, solidarité et engagement, car s'inscrivant dans la droite ligne de la lutte légitime de tous les peuples du monde pour l'autodétermination et l'indépendance. Rappelant le 35ème Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement, que l'Algérie a eu l'honneur d'abriter du 12 au 14 juillet 1999, le représentant a indiqué que les Chefs d'Etat et de Gouvernement africains ont réitéré encore une fois cette solidarité avec le peuple palestinien, notamment en accueillant avec honneur et déférence son Excellence le Président Arafat, qui a trouvé auprès des ses frères africains un soutien continu et indéfectible.
En cette journée commémoratives solennelle, l'Afrique lance un appel pressant à la communauté internationale dans son ensemble, et aux co-parrains du processus de paix au Moyen-Orient en particulier, en vue de redoubler d'efforts pour que les négociations en cours aboutissent à la restauration du peuple palestinien dans ses droits légitimes et inaliénables, notamment son droit à établir son propre Etat indépendant, avec Al Qods Al Charif comme capitale, ainsi que le retrait des forces d'occupation israéliennes des autres territoires arabes occupés.
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M. SAID KAMAL, Secrétaire général adjoint pour les affaires de Palestine à la Ligue des Etats arabes, donnant lecture du message de M. AHMED ESMAT ABDEL MEGUID, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, a rappelé le droit du peuple palestinien à créer son propre Etat avec pour capitale la ville sainte d'Al Qods Al Charif. Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien constitue le cadre principal pour l'examen de la question de la Palestine. Le processus de la paix est cette année encore marqué par la même incertitude et la même ambiguïté. Des espoirs avaient été suscités avec la prise de fonction du nouveau Premier Ministre israélien. Pourtant, celui-ci n'a pas évité les erreurs du passé. Il n'a pas non plus respecté les résolutions internationales et les éléments fondamentaux sur lesquels reposent le processus de paix, dans la mesure où il refuse de se retirer des territoires occupés en 1967 et remet en question la résolution 242 du Conseil de sécurité. Israël estime que la question de Palestine est une affaire interne. Elle impose ses propres options et limite le rôle des Etats- Unis en tant que principal parrain du processus de paix. Ces mesures risquent d'accélérer la spirale de violence dans la région. La responsabilité de la question de Palestine incombe à l'ONU et aux parrains du processus de paix. La Ligue des Etats arabes met en garde Israël contre ses tentatives visant à promouvoir l'idée que le processus de paix se déroule sans heurts ainsi que celle visant à saper les résolutions du Conseil de sécurité. La question de Palestine est au coeur du conflit dans la région du Moyen-Orient. Un autre élément déstabilisateur est la situation en Iraq dont la population paie toujours le prix énorme des sanctions qui n'ont plus lieu d'être. Il est temps de redonner la liberté à l'Iraq pour qu'il puisse jouer un rôle positif dans la région. Nous notons le rôle important de l'Union européenne dans le développement économique des territoires palestiniens ainsi que le rôle toujours plus important joué par les Etats-Unis dans le processus de paix même si des divergences ont fait jour à se sujet. Nous sommes préoccupés par les pressions exercées sur les médias par des groupes appuyant Israël et notamment au sujet de la question relative à Al Qods Al Charif et au transfert de l'ambassade de Panama de Tel-Aviv à Al Qods Al Charif.
M. DON BETZ a fait une déclaration au nom du réseau international des ONG sur la question de Palestine. Depuis des décennies, a-t-il souligné, les ONG et bien d'autres organismes ont défendu les droits du peuple palestinien à "une vie normale" que beaucoup d'entre nous considèrent comme un droit acquis à la naissance. Les ONG sont souvent les yeux et les oreilles de l'humanité, a-t-il affirmé, car elles disent la vérité telle qu'elles la voient, en faisant souvent voler les mythes en éclat. Elles disent bien souvent ce que d'autres sont incapables ou peu désireux de dire. Certains articles parus dans la presse peuvent donner l'impression qu'il n'y a plus rien à faire pour la poursuite du processus de paix, alors qu'il est justement vital de mener des activités de plaidoyers accrus en faveur d'une paix durable. Le peuple de Palestine a besoin du soutien de l'ensemble de la communauté internationale, qu'il soit gouvernemental ou non-gouvernemental, public ou privé.
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Le 26 novembre 1999, des représentants d'ONG qui s'occupent de la question de Palestine se sont réunis au siège de l'ONU sur l'invitation du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Ils ont, à cette occasion, réaffirmé les conditions minimales pour parvenir à une paix durable. Parmi ces conditions se trouvent le démantèlement de toutes les colonies de peuplement, la mise en oeuvre du droit de retour des réfugiés palestiniens et la libération des prisonniers palestiniens. Toutes les ONG se sont également déclarées préoccupées par la politique des "quatre nons" de M. Barak qui implique le refus de ces conditions minimales. Nous demandons enfin aux Etats Membres, en particulier aux Etats-Unis, d'assumer leurs obligations légales et morales et d'assurer une pleine application des résolutions pertinentes des Nations Unies. Les ONG continueront, quant à elles, à lancer des activités d'appui et se réjouissent de la poursuite des relations constructives avec les Nations Unies.
M. FAROUK KADDOUMI, Chef du Département politique de l'Organisation de libération de la Palestine, a déclaré qu'une telle unanimité internationale sur la question de Palestine est l'expression du désir commun de voir la paix s'instaurer sur la base du respect des droits légitimes du peuple palestinien à vivre dans son propre état avec la ville d'Al Qods pour capitale. Cette réunion, l'aide et la solidarité exprimées, constituent une initiative internationale en faveur des résolutions des Nations Unies qui sont les seuls garants des droits légitimes nationaux du peuple palestinien. A cet égard, nous ne pouvons que saluer les efforts du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et le travail sérieux réalisé à ce jour. Ces efforts ont permis de renforcer les espoirs de notre peuple à l'égard de l'attachement de la communauté internationale à la recherche d'une solution durable et au retour des réfugiés sur leur terre.
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