L'OBSERVATEUR DE LA PALESTINE DEPLORE LA POLITIQUE DE DEUX POIDS ET DEUX MESURES DES ETATS-UNIS A L'EGARD DES PARTENAIRES DU PROCESSUS DE PAIX
Communiqué de Presse
AG/976
L'OBSERVATEUR DE LA PALESTINE DEPLORE LA POLITIQUE DE DEUX POIDS ET DEUX MESURES DES ETATS-UNIS A L'EGARD DES PARTENAIRES DU PROCESSUS DE PAIX
19991129Le représentant d'Israël a estimé que les négociations directes commencées en 1993 se traduisent par un rapprochement israélo- palestien de peuple à peuple
L'Observateur de la Palestine a déploré cet après-midi que les Etats-Unis n'exercent pas les mêmes pressions sur Israël que sur les autres parties au processus de paix au Moyen-Orient. "Les Etats-Unis ont déployé beaucoup d'efforts pour réduire le niveau des exigences palestiniennes, notamment en ce qui concerne les revendications territoriales, mais ils ne mettent guère d'entrain à convaincre Israël de tenir ses engagements", a déclaré M. Farouk Kaddoumi, devant l'Assemblée générale qui entamait l'examen de la question de Palestine. Il a regretté que l'Organisation de libération de la Palestine continue de figurer sur la liste des organisations terroristes du Département d'Etat américain et le fait que, contrairement aux pays européens, les Etats-Unis n'aient pas relevé le niveau de leurs relations diplomatiques avec l'OLP. L'Observateur de la Palestine a imputé à Israël les nombreux blocages qui freinent le bon déroulement du processus de paix entamé à Madrid en 1991. Un règlement définitif, juste et durable de la question de Palestine, qui est au coeur de la paix au Moyen-Orient, doit reposer sur le principe de l'échange de "la terre contre la paix" et de la création d'un Etat palestinien avec Al Qods pour capitale. Il doit prévoir le retour dans leurs foyers des réfugiés et des personnes déplacées dans leurs foyers, et l'indemnisation de ceux qui décident de ne pas rentrer sur la terre de Palestine. Pour le représentant palestinien une paix juste et durable passe également par le retrait d'Israël du plateau du Golan syrien et du Sud Liban.
Rappelant l'engagement irréversible de son pays en faveur de l'établissement d'une paix globale au Moyen-Orient, le représentant d'Israël a appelé Palestiniens et Israéliens à aller au-delà de la reconnaissance mutuelle vers l'acceptation et le respect des différences. Soulignant l'urgence et la nécessité d'une pédagogie et d'un discours de paix, il a appelé les Nations Unies à se dégager du carcan doctrinaire consistant à clouer périodiquement Israël, par la persistance de certaines résolutions obsolètes, au pilori de l'opprobre onusien. Les négociations directes, entamées en 1993, se traduisent par un rapprochement israélo-palestinien, de peuple à peuple, dans une vaste gamme d'activités intercommunautaires qui forment le canevas de la réconciliation et de l'avenir. C'est pourquoi, les
(à suivre 1a)
- 1a - AG/976 29 novembre 1999
négociations sur le statut définitif doivent être fondées sur l'engagement éthique et politique liant les partenaires à la paix, à conduire et à assumer leur dialogue et leurs réalisations dans la vision des générations futures, une vision affranchie au possible des affres et vicissitudes d'hier et nourrie des succès de demain, a-t-il déclaré.
Affirmant que pour leur part ils avaient choisi le camp de la paix, les pays arabes qui ont pris la parole au cours du débat, ont dans leur majorité appelé Israël à honorer ses engagements et les appels de la communauté internationale en faveur de la réalisation des droits du peuple palestinien. Toute paix durable au Moyen-Orient repose sur la mise en oeuvre des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité de l'ONU qui appelle Israël à se retirer de tous les territoires occupés depuis 1967, ont-ils rappelé.
Dans le cadre de l'examen de cette question, l'Assemblée était saisie de quatre projets de résolution qui ont été présentés par le Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Ibra Deguène Ka. Aux termes de l'un de ces textes, l'Assemblée soulignerait la nécessité de s'engager à respecter le principe "terre contre paix" et appliquer les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, qui constituent la base du processus de paix au Moyen-Orient, et d'appliquer immédiatement et scrupuleusement les accords auxquels sont parvenues les parties, notamment le redéploiement des forces israéliennes en Cisjordanie. Elle demanderait aux parties concernées, aux coparrains du processus de paix et aux autres parties intéressées, ainsi qu'à la communauté internationale toute entière, de déployer tous les efforts et prendre toutes les initiatives nécessaires pour assurer la poursuite et le succès du processus de paix et sa conclusion d'ici à la date convenue. Dans ce contexte, elle soulignerait la nécessité de respecter les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels, le droit à l'autodétermination, et le retrait d'Israël du Territoire palestinien occupé depuis 1967. L'Assemblée soulignerait également la nécessité de résoudre le problème des réfugiés palestiniens et exhorterait les Etats Membres à accélérer la fourniture d'une aide économique et technique au peuple palestinien durant cette période critique. Les autres projets de résolution portent respectivement sur le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, la Division des droits des Palestiniens et le Programme spécial d'information sur la question de Palestine du Département de l'information.
Le rapport du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a été présenté par le Rapporteur du Comité, M. Walter Balzan (Malte).
(à suivre 1b)
- 1b - AG/976 29 novembre 1999
Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration: Finlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Arabie saoudite, Malaisie, République islamique d'Iran, Afrique du Sud, Israël, Egypte, Algérie, Tunisie, Chine et Yémen. L'Observateur de la Palestine est également intervenu.
L'Assemblée poursuivra l'examen de la question de Palestine demain mardi 30 novembre à 10 heures. Elle devrait ensuite entamer l'examen du point intitulé "la situation au Moyen- Orient", si le temps le permet.
QUESTION DE PALESTINE (Point 44)
Rapport du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (A/54/35)
Malgré les récents progrès du processus de paix, le peuple palestinien subit toujours le lourd fardeau de l'occupation, constate le Comité dans ses conclusions et recommandations. Aucune solution conforme à la résolution 194 (III) du 11 décembre 1948 n'a encore été apportée au problème des réfugiés palestiniens dont plusieurs millions continuent de vivre dans des conditions pénibles et déplorables dans des camps de réfugiés. Les Palestiniens vivant en territoire occupé voient leurs droits quotidiennement bafoués par la puissance occupante ou sont en proie à l'hostilité des colons. Le territoire placé sous la juridiction de l'Autorité palestinienne se compose maintenant d'une multitude d'enclaves discontinues, entourées d'un dense réseau de colonies, ce qui restreint la liberté de mouvement des Palestiniens et limite considérablement leurs moyens de subsistance. D'année en année, cette situation a nui à l'économie palestinienne, ce qui se répercutera sans aucun doute sur la viabilité du développement social et économique du peuple palestinien, et particulièrement sur ses efforts d'édification de la nation.
Tout au long de l'année, le Comité n'a cessé de préconiser des négociations israélo-palestiniennes en vue de la paix et a demandé à la communauté internationale d'aider les parties à rétablir le climat de confiance sans lequel le processus de paix ne pourra déboucher sur des négociations relatives au statut permanent. A cet égard, le Comité a accueilli avec satisfaction la reprise des négociations israélo-palestiniennes relatives au statut permanent et a exprimé l'espoir que ces négociations seront menées à bien conformément au calendrier dont il a été convenu dans le Mémorandum de Charm el-Cheikh, signé le 4 septembre 1999. Le Comité a jugé encourageant que les parties se soient engagées à conclure un accord-cadre dans les cinq mois suivant la reprise des négociations relatives au statut permanent et un accord général sur toutes les questions ayant trait à ce statut dans un délai d'un an. Le Comité a souligné le ferme consensus qui s'est dégagé à l'échelle internationale quant à la nécessité de parvenir à un accord final en l'an 2000. Il a également rappelé qu'à ce stade critique, la communauté internationale et, particulièrement, les "parrains de la paix" ne devraient ménager aucun effort en vue de résoudre de façon globale, juste et durable la question de Palestine et d'assurer la paix et la stabilité dans toute la région.
Le Comité s'est déclaré consterné par le fait que la situation sur le terrain reste déplorable, à l'heure où les parties abordent le stade délicat des négociations relatives au statut permanent. Bien que certains progrès aient été réalisés en ce qui concerne le processus de négociation, l'occupation d'une grande étendue de territoire palestinien ainsi que la détermination avec laquelle la puissance occupante notifie "la situation sur le terrain" et enfreint les droits inaliénables du peuple palestinien compromettent gravement les négociations et préjugent de leur résultats. Ainsi, rappelle le Comité, au mépris de la position prise par la communauté internationale, la construction de nouvelles colonies de peuplement et l'expansion des colonies existantes se sont poursuivies dans les différentes régions du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem. Qui plus est, le Gouvernement israélien sortant a fait un effort manifeste pour accélérer ce processus. La politique de saisie et de colonisation des hauteurs de différentes parties de la Cisjordanie, ainsi que l'accélération de la construction de rocades pour desservir les colonies ont constitué un autre aspect troublant de la dynamique de colonisation de l'année écoulée. Le Comité a également pris note avec une vive préoccupation des activités provocatrices de colons et de groupes de colons extrémistes, et a, d'autre part, exprimé son inquiétude face à la détention par Israël de quelque 2.000 Palestiniens. Le Comité a constaté, par ailleurs, que l'économie palestinienne, malgré des signes de légère croissance au cours de l'année écoulée, continue d'être affectée par un déséquilibre structurel né de l'occupation et d'une dépendance excessive à l'égard de l'économie israélienne. Les restrictions imposées par les autorités israéliennes sur la circulation des marchandises et des travailleurs entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est et entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, ainsi que l'absence prolongée d'accord sur des voies de libre passage ont eu un impact négatif sur l'état de l'économie palestinienne. La situation économique dans la bande de Gaza, en particulier, demeure une grave source de préoccupation. En outre, au cours de l'année écoulée, le Comité a observé avec une préoccupation croissante la précarité de l'approvisionnement en eau, précarité qui compromet les perspectives de développement économique de la population palestinienne.
Face à cette situation, souligne le Comité, il est absolument essentiel que la communauté internationale, y compris les Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève, fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger le peuple palestinien jusqu'à ce que les parties parviennent à un accord sur le statut permanent et que cet accord soit mis en oeuvre dans son intégralité. En conséquence, le Comité réaffirme la responsabilité permanente de l'ONU à l'égard de la question de Palestine, jusqu'à ce qu'un règlement satisfaisant, fondé sur les résolutions pertinentes de l'ONU et la légitimité internationale, permette enfin au peuple palestinien d'exercer pleinement ses droits inaliénables. Au moment où les parties abordent le stade délicat des négociations relatives au statut permanent, le rôle de l'ONU devient particulièrement déterminant. Le Comité réaffirme que la participation de l'ONU au processus de paix, tant en qualité de garant de la légitimité internationale que dans le cadre de la mobilisation et de l'apport d'une aide internationale au développement, est indispensable à l'aboutissement des efforts de paix.
Le Comité estime que les aménagements apportés au cours de l'année écoulée au programme de réunions organisées dans les différentes régions et à sa coopération avec les organisations non gouvernementales ont accru l'efficacité du programme et ont permis d'en clarifier les priorités. Par ailleurs, le Comité a contribué à sensibiliser davantage la communauté internationale à la question de Palestine et à faire reconnaître à une plus grande échelle les droits inaliénables dont le peuple palestinien doit jouir. Il poursuivra l'examen et l'évaluation de ce programme dans le but d'en accroître l'efficacité et de l'adapter à l'évolution de la situation sur le terrain et du processus de paix. A cet égard, il prévoit de mettre l'accent, dans le programme de réunions de l'année à venir, sur les droits inaliénables du peuple palestinien, l'édification de la nation et des institutions palestiniennes, le développement socio-économique et les questions relatives au statut permanent.
Pendant l'année, le Comité a accordé une importance particulière au soutien et à la promotion du Projet Bethléem 2000 de l'Autorité palestinienne. Il compte poursuivre cette importante activité afin que le Projet bénéficie de l'appui général de la communauté internationale et que cette dernière participe activement aux célébrations organisées à Bethléem à l'occasion du millénaire. Le Comité demande à la Division des droits des Palestiniens de poursuivre son programme de publications et d'activités, notamment d'achever la mise en place du site UNISPAL et du projet de modernisation des archives de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine. Il demande, par ailleurs, le maintien du programme de formation annuel destiné au personnel de l'Autorité palestinienne et programme spécial d'information sur la question de Palestine du Département de l'information. Le Comité renouvèle sa demande antérieure tendant à ce que le Département mette à jour, à titre prioritaire, l'exposition photographique permanente sur la question de Palestine destinée aux visiteurs du bâtiment du Siège, ainsi que ses publications portant sur les différents aspects de la question et établisse à l'intention du grand public des outils audiovisuels et autres types de supports d'information. Soucieux de contribuer au règlement global, juste et durable de la question de Palestine, le Comité demande à tous les Etats de s'associer à ses efforts et invite de nouveau l'Assemblée générale à réaffirmer l'importance de son rôle et à reconfirmer à une très large majorité le mandat qui lui a été confié.
Rapport du Secrétaire général (A/54/457)
Le rapport est soumis conformément à la résolution 53/42 de l'Assemblée générale, en date du 2 décembre 1998, relative au règlement pacifique de la question de Palestine. Il contient les vues du Conseil de sécurité sur la question, ainsi que les réponses du Représentant permanent de la Jordanie et de l'Observateur permanent de la Palestine à la note verbale datée du 28 juillet 1999 que le Secrétaire général avait adressée aux Gouvernements de l'Egypte, d'Israël, de la Jordanie, du Liban et de la République arabe syrienne, ainsi qu'à l'Organisation de libération de la Palestine, leur demandant d'indiquer leur position concernant l'application des dispositions pertinentes de la résolution.
Dans ses observations, le Secrétaire général rappelle que la signature au Caire, le 4 septembre 1999, du Mémorandum de Charm el-Cheikh par le Gouvernement d'Israël et l'Organisation de libération de la Palestine a fait naître l'espoir prudent que le processus de paix engagé au Moyen-Orient a été remis sur les rails. Le nouvel accord prévoit un délai pour le respect de tous les engagements pris par les deux parties depuis la signature à Washington le 13 décembre 1993 de la Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d'autonomie. Les deux parties y ont réaffirmé qu'il est bien entendu que les négociations concernant le statut permanent déboucheront sur l'application des résolution 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité et qu'elles sont convenues de conclure un accord global sur toutes les questions liées au statut permanent dans l'année qui suivra la reprise de ces négociations, c'est-à-dire avant septembre 2000. Les questions qui restent à résoudre sont difficiles et certains chercheront peut-être à en retarder la solution, mais il faut enfin mettre un terme à 50 ans de conflit et de malaise afin que tous puissent envisager le moment où une nouvelle génération d'Israéliens et de Palestiniens naîtra dans des conditions de paix et de sécurité.
Comme l'Assemblée générale l'a souligné à maintes reprises, il est impératif de parvenir à un règlement final pacifique de la question de Palestine, qui est au coeur du conflit israélo-arabe, si l'on veut aboutir à une paix globale et durable au Moyen- Orient. Il faut espérer que les progrès réalisés au cours des négociations israélo-palestiniennes permettront bientôt de progresser dans les négociations avec la Syrie et le Liban de façon que la paix, la sécurité et la stabilité puissent être assurées à tous les peuples de la région sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973) et 425 (1978) du Conseil de sécurité et du principe "terre contre paix".
M. Terje Roed-Larsen (Norvège) a été nommé par le Secrétaire général comme Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Représentant personnel du Secrétaire général auprès de l'Organisation de libération de la Palestine et de l'Autorité palestinienne. Sa présence sur le terrain permettra de veiller à ce que la contribution des Nations Unies au processus de paix soit pleinement intégrée à ce processus et coordonnée avec les autres activités, en particulier dans le domaine de l'assistance au développement, souligne le Secrétaire général. Le Secrétaire général rend hommage à M. Chinmaya R. Gharekhan, dont les fonctions de Représentant spécial du Secrétaire général aux pourparlers multilatéraux relatifs au processus de paix au Moyen-Orient et de Coordonnateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés ont pris fin le 30 septembre 1999.
Présentation de projets de résolution
Aux termes du projet de résolution intitulé "Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien" (A/54/L.42), l'Assemblée générale ferait siennes les conclusions et recommandations formulées par le Comité au chapitre VII de son rapport et le prierait de continuer à suivre l'évolution de la question de Palestine et de présenter un rapport et des suggestions à l'Assemblée générale ou au Conseil de sécurité selon qu'il conviendra. Elle autoriserait le Comité à continuer de n'épargner aucun effort pour promouvoir l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, à apporter à son programme de travail les aménagements qu'il jugera appropriés et nécessaires, compte tenu de l'évolution de la situation, et à mettre plus spécialement l'accent sur la nécessité de mobiliser aide et appui en faveur du peuple palestinien. L'Assemblée prierait le Comité de continuer d'offrir coopération et soutien aux organisations non gouvernementales palestiniennes et autres organisations non gouvernementales, afin de mobiliser la solidarité et l'appui de la communauté internationale en faveur de la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien ainsi que du règlement pacifique de la question de Palestine, et d'associer de nouvelles organisations non gouvernementales à ses travaux. Elle prierait le Secrétaire général de continuer à fournir au Comité tous les moyens dont il a besoin pour s'acquitter de ses tâches.
Aux termes du projet de résolution intitulé "Division des droits des Palestiniens (Secrétariat)" (A/54/L.43), l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à fournir à la Division les ressources dont elle a besoin et de veiller à ce qu'elle continue d'exécuter son programme de travail, en consultation avec le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et sous sa direction, en particulier qu'elle organise des réunions dans différentes régions, avec la participation de tous les secteurs de la communauté internationale, qu'elle continue de mettre au point et de développer le système d'information des Nations Unies sur la question de Palestine, qu'elle établisse et fasse diffuser le plus largement possible des publications et des informations sur divers aspects de la question de Palestine, qu'elle aide à mener à bien le projet de modernisation de la documentation de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine, et qu'elle organise le programme annuel de formation destiné au personnel de l'Autorité palestinienne.
L'Assemblée prierait également le Secrétaire général de veiller à ce que le Département de l'information et d'autres services du Secrétariat continuent d'aider la Division à s'acquitter de ses tâches et à couvrir comme il convient les divers aspects de la question de Palestine. Elle inviterait tous les gouvernements et organisations à aider dans leurs tâches le Comité et la Division. L'Assemblée noterait avec satisfaction les mesures prises par les Etats Membres pour célébrer chaque année, le 29 novembre, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, engagerait les Etats Membres à continuer de donner à cette manifestation la plus large publicité possible et prierait le Comité et la Division de continuer d'organiser une exposition annuelle sur les droits des Palestiniens, en coopération avec le Bureau de l'Observateur permanent de la Palestine auprès de l'ONU.
Aux termes du projet de résolution sur le "Programme spécial d'information sur la question de Palestine au Département de l'information (Secrétariat)" (A/54/L.44), l'Assemblée générale prierait le Département, agissant en coopération et coordination étroites avec le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, de poursuivre son programme spécial d'information sur la question de Palestine jusqu'à la fin de l'exercice biennal 2000-2001 et, en particulier, de diffuser des informations sur toutes les activités du système des Nations Unies concernant la question de Palestine; de continuer à faire paraître des publications mises à jour concernant les différents aspects de la question de Palestine dans tous les domaines, faisant ressortir en particulier les perspectives de paix; de continuer à produire des documents audiovisuels sur la question de Palestine; d'organiser ou d'aider à organiser à l'intention des journalistes des missions d'information dans la région; d'organiser à l'intention des journalistes des rencontres ou colloques internationaux, régionaux et nationaux, visant en particulier à sensibiliser l'opinion publique à la question de Palestine; et de continuer à apporter une aide au peuple palestinien pour le développement des médias, en particulier pour renforcer le programme de formation de journalistes palestiniens de la presse écrite, de la radio et de la télévision entrepris en 1995. L'Assemblée prierait aussi le Département de l'information de promouvoir le Projet Bethléem 2000, dans les limites des ressources disponibles et jusqu'à ce que la commémoration Bethléem 2000 s'achève, notamment par l'élaboration et la diffusion de publications et de matériel audiovisuel et l'ouverture d'un site "Bethléem 2000" sur la page d'accueil de l'ONU sur Internet.
Aux termes du projet de résolution intitulé "Règlement pacifique de la question de Palestine" (A/54/L.45), l'Assemblée générale réaffirmerait la nécessité de parvenir à un règlement pacifique, sous tous ses aspects, de la question de Palestine. Elle appuierait pleinement le processus de paix engagé à Madrid, ainsi que la Déclaration de principes sur les arrangements intérimaires d'autonomie, de 1993, et les accords d'application postérieurs, dont l'accord intérimaire israélo-palestinien relatif à la Cisjordanie et à la bande de Gaza conclu en 1995 ainsi que le Mémorandum de Charm el-Cheikh de 1999, et formulerait l'espoir que ce processus conduira à l'instauration d'une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient.
L'Assemblée soulignerait la nécessité de s'engager à respecter le principe "terre contre paix", et à appliquer les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité, qui constituent la base du processus de paix au Moyen-Orient, et d'appliquer immédiatement et scrupuleusement les accords auxquels sont parvenues les parties, notamment le redéploiement des forces israéliennes en Cisjordanie. Elle demanderait aux parties concernées, aux coparrains du processus de paix et aux autres parties intéressées, ainsi qu'à la communauté internationale tout entière, de déployer tous les efforts et prendre toutes les initiatives nécessaires pour assurer la poursuite et le succès du processus de paix et sa conclusion d'ici à la date convenue.
L'Assemblée soulignerait la nécessité de respecter les principes ci-après: réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien dont, au premier rang, le droit à l'autodétermination et retrait d'Israël du Territoire palestinien occupé depuis 1967. Elle soulignerait également la nécessité de résoudre le problème des réfugiés palestiniens conformément à sa résolution 194 (III) du 11 décembre 1948. L'Assemblée exhorterait les Etats Membres à accélérer la fourniture d'une aide économique et technique au peuple palestinien durant cette période critique. Elle soulignerait qu'il importe que l'ONU joue un rôle élargi et plus actif durant la phase actuelle du processus de paix et dans la mise en oeuvre de la Déclaration de principes, et inviterait le Secrétaire général à poursuivre ses efforts auprès des parties concernées, en consultation avec le Conseil de sécurité, en vue du rétablissement de la paix dans la région.
Débat
M. IBRA DEGUENE KA, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (Sénégal), présentant les quatre projets de résolution sur ce sujet, a rappelé que le conflit arabo-israélien ne peut être réglé pacifiquement sans qu'une solution juste, permettant au peuple palestinien de réaliser la plénitude de ses droits inaliénables, ne soit apportée à la question de Palestine. Il a salué les progrès accomplis dans la région depuis la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh, notamment en ce qui concerne le redéploiement des forces israéliennes, la libération de 350 détenus palestiniens, le début des travaux du port de Gaza, ou encore la reprise des négociations relatives au statut permanent. A cet égard, il a déclaré que les négociations actuelles semblent avoir pris un bon départ, notant cependant qu'il ne s'agit que de la première étape d'un long processus difficile et ardu.
Le Président du Comité s'est inquiété de la poursuite de la construction et de l'expansion des colonies de peuplement, en particulier des colonies "au sommet des collines", qui semblent constituer la nouvelle tendance de l'année écoulée. Ces colonies, qui sont illégales et doivent être démantelées, sont le symbole du maintien de l'occupation, a ajouté le Président. Elles entravent également les possibilités de développement économique des Palestiniens et leur capacité de mener une vie communautaire normale. Il a également évoqué le sort des 3,6 millions de réfugiés palestiniens qui ont vécu la plupart de leur vie dans les camps, dans l'espoir vague d'un retour et de réparations pour les dommages subis. Il s'est félicité de la volonté de paix manifestée malgré tout par le peuple palestinien. Au moment où le processus de paix entre dans sa phase la plus difficile, il est primordial que la communauté internationale se mobilise à nouveau pour soutenir les efforts au Proche-Orient. M. Deguène Ka a ajouté que le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien continuera d'apporter, par son programme de travail, une contribution efficace à la réalisation de cet objectif, en attendant que la Palestine trouve la place qui lui revient dans la communauté internationale en tant qu'Etat Membre des Nations Unies.
Evoquant l'indispensable aide au développement économique et sociale du peuple palestinien, M. Deguene Ka a remercié la communauté internationale pour les efforts faits en ce sens, en particulier lors de la Réunion récente de Tokyo. Il a insisté sur le fait que l'ONU garde une responsabilité permanente jusqu'à la résolution de la question de Palestine. Evoquant les résolutions présentées, le Président a fait savoir que le Comité a l'intention d'utiliser au mieux les ressources mises à sa disposition pour promouvoir les droits du peuple palestinien, et qui sont prévues dans le budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001.
M. FAROUK KADDOUMI, Observateur de la Palestine, a rappelé que tous les Etats Membres sont tenus de respecter les résolutions de l'ONU. Depuis plus d'un demi siècle, l'Assemblée générale s'occupe de la question de Palestine qui est au coeur du conflit israélo-arabe. L'Assemblée et le Conseil de sécurité ont adopté de nombreuses résolutions, mais ces efforts ont malheureusement été mis en échec par Israël et ses partisans, qui violent la légitimité internationale et refusent d'appliquer ces résolutions dans le but de gagner du temps. Conformément à la Charte qui n'admet pas l'acquisition de territoires par la force ou par la guerre, les résolutions du Conseil de sécurité appellent Israël à se retirer des territoires occupés illégalement et à adhérer aux principes de la légalité internationale. Afin de trouver une solution juste au problème des réfugiés, le Conseil a fait la différence entre les réfugiés de 1948 et ceux de 1967, et a adopté les résolutions 194 (1948) et 237 (1967) sur la question du retour des Palestiniens déplacés dans la région. Après l'adoption de la Déclaration de principes israélo-palestinienne en 1993, un Comité quadripartite a été constitué en vue de définir les modalités permettant le retour des personnes déplacées en 1967, mais Israël fait obstacle aux travaux de ce Comité et s'efforce d'empêcher le retour de ces personnes, au nombre de quelque 800 000. Le représentant a appelé à la mise en place d'un mécanisme pour le retour rapide des réfugiés dans leurs foyers et a insisté sur le fait que ceux qui choisissent de ne pas revenir doivent être indemnisés. Il a rappelé que les pays arabes assument le fardeau de la diaspora palestinienne depuis plus de 50 ans.
La Conférence de paix de Madrid en 1991 était fondée sur les résolutions de l'ONU et le principe de l'échange de "la terre contre la paix". De même, l'Accord signé à Washington en 1993 prévoyait que l'objectif des négociations était la mise en oeuvre de la résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité, ainsi que le règlement des questions d'Al Qods, des réfugiés, des colonies de peuplement et de l'eau. L'objectif de l'Etat de transition n'était pas de donner à Israël l'occasion de poursuivre sa politique de colonisation. Or, ces pratiques se poursuivent et minent le processus de paix, comme l'a reconnu la Secrétaire d'Etat américaine, Mme Madeleine Albright. Le représentant a déploré les blocages dans le processus de paix dûs au refus d'Israël de respecter les engagements pris. La bande de Gaza et la rive occidentale du Jourdain constituent un seul territoire, mais les mesures prises par le Premier Ministre israélien, Ehud Barak, aboutiront à la création de bantoustans, une situation qui serait peu propice à l'établissement de la paix. Le représentant a rappelé que l'Union européenne avait à nouveau réaffirmé, en mars 1999, son appui au processus de paix sur la base de l'échange des territoires contre la paix et réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien à l'autodétermination, y compris la création d'un Etat indépendant et souverain. De l'avis de l'Union européenne, la création d'un Etat démocratique en Palestine serait la meilleure sauvegarde pour Israël. L'occupation et l'annexion de territoires par la force ne peuvent être acceptées comme base de départ des négociations en vue d'un règlement pacifique. Les Palestiniens ont des droits légitimes qu'ils doivent pouvoir exercer. Al Qods, berceau de trois grandes religions, est la pierre angulaire du processus de paix. Trouver une solution juste à cette question permettra de parvenir à une solution juste et globale au Moyen-Orient, a déclaré le représentant. Pour l'Observateur de la Palestine, la première étape pour que le processus de paix soit couronné de succès est l'acceptation par Israël des résolutions du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 242 (1967) qui appelle Israël à se retirer de tous les territoires occupés. La création d'un Etat palestinien avec Al Qods pour capitale constitue la base d'une paix durable au Moyen- Orient.
Le représentant s'est interrogé sur le rôle des Etats-Unis qui, a-t-il dit, ne mettent guère d'entrain à convaincre Israël de tenir ses engagements. Des progrès ont été accomplis dans le volet palestinien, mais il y a blocage complet pour ce qui est des volets syrien et libanais. Les Etats-Unis ont consacré beaucoup d'efforts pour réduire le niveau des exigences palestiniennes, notamment en ce qui concerne les revendications territoriales, sans cependant faire pression sur Israël. Or, ils sont sûrement à même de pousser Israël à se retirer de tous territoires arabes occupés. On ne peut en effet accepter de solution au Moyen-Orient sans un retrait du Liban et de la Syrie et sans le retour des Palestiniens dans leur patrie. Ces trois conditions arabes sont étroitement liées. Le représentant a déploré le fait que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) soit toujours sur la liste des organisations terroristes du Congrès américain. Il a estimé qu'il s'agissait là d'un instrument de pression pour faire accepter aux Palestiniens la politique du fait accompli menée par Israël. Le représentant a également déploré le fait que, contrairement aux pays européens, les Etats-Unis n'aient pas relevé leur niveau de relations diplomatiques avec l'OLP.
La création d'un Etat palestinien n'est pas une fin en soi, mais le peuple palestinien doit pouvoir exercer son autorité sur tout son territoire sans intervention étrangère d'aucune sorte, a déclaré le représentant. Il a estimé que c'est en tenant compte des préoccupations mutuelles de toutes les parties qu'on ferait progresser plus surement un règlement juste et global et assurer une coexistence pacifique dans la région. Dans ce contexte, le représentant a également plaidé en faveur de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région et demandé à Israël d'accepter de soumettre
ses installations au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Si la communauté internationale poursuit sa politique de deux poids et de deux mesures et si l'ONU ne participe pas davantage à la quête d'une solution juste et durable, la chance de faire la paix risque de se perdre, a averti le représentant.
Mme MARJATTA RASI (Finlande) prenant la parole au nom de l'Union européenne et des pays associés, a salué les progrès réalisés dans la mise en place du Mémorandum de Charm el-Cheikh. La libération de 350 prisonniers palestiniens, l'ouverture d'un passage sûr au sud et le premier redéploiement israélien ont constitué des mesures favorables au retour de la confiance entre les parties, a estimé la représentante. Cependant, les négociations en ce qui concerne un passage sûr au nord n'avancent pas comme il était prévu, a-t-elle regretté. Le second redéploiement israélien a également été retardé de même que les négociations actuelles sur le statut final des territoires. C'est pourquoi, l'Union européenne appelle la communauté internationale à apporter tout son soutien à cette phase prometteuse bien que critique du processus de paix. La représentante a indiqué que l'inauguration de l'aéroport de Gaza en novembre de l'année dernière représentait l'une des bases de la coopération économique entre les parties. Elle a demandé à celles-ci d'achever, dans les temps convenus, les négociations sur le reste des questions économiques, notamment celles portant sur la zone industrielle de Karni et sur le port de Gaza. Il est essentiel de s'abstenir de tout acte susceptible de porter préjudice aux négociations ou d'en affecter l'atmosphère, a insisté la représentante. Les activités de colonisation israéliennes, y compris la démolition des maisons, continuent de préoccuper l'Union, comme actes illégaux et obstacles à la paix. L'Union a également souligné l'importance d'un engagement en faveur des principes démocratiques ainsi qu'en faveur des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
La représentante a indiqué que l'Union européenne continuerait à apporter une contribution efficace et constructive, notamment grâce à son envoyé spécial, l'Ambassadeur Moratinos, afin de renforcer la confiance entre les parties. Elle a rappelé la nécessité, dans le cadre du processus de paix, de rétablir la confiance des investisseurs et de promouvoir la durabilité et l'autonomie de l'économie palestinienne. Dans ce contexte, l'Union européenne a réaffirmé sa volonté de fournir une assistance économique et technique afin d'aider à la construction d'une économie prospère dans les territoires palestiniens et la stabilité politique parmi les Palestiniens.
M. FWAZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a déclaré qu'il aurait aimé faire cette année une déclaration optimiste devant l'Assemblée après la reprise des négociations et la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh. Il a regretté que la politique du Gouvernement actuel ne le permette pas. En trois mois à peine, le gouvernement israélien a construit 2600 unités de peuplement, a noté le représentant, qui n'a pas manqué de faire la comparaison avec ce que faisait le précédent Gouvernement. Il s'est refusé à croire que l'histoire allait se répéter, et a rappelé que ces terres doivent être rendues à leurs propriétaires légitimes. Le représentant a estimé que face à cette évolution, la réaction négative des Palestiniens n'est pas étonnante. Il s'est joint à l'appel de Yasser Arafat demandant à ce que la communauté internationale s'oppose à cette politique de colonisation, qui est contraire à la logique, à la justice, à la paix et aux engagements internationaux pris par Israël.
Le représentant a appelé Israël à se conformer au principe "terre contre paix", ainsi qu'aux résolutions 242, 267, 368 du Conseil de sécurité. Evoquant les entraves répétées au développement économique du peuple palestinien, dues notamment aux bouclages de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, le représentant a déploré le chômage en hausse et les pertes importantes encourues dans les territoires occupés. Il a appelé la communauté internationale à soutenir le peuple palestinien dans ses efforts de développement, afin qu'il puisse vivre dans la paix et le bien-être.
M. JASMI MD YUSOFF (Malaisie) a accueilli avec satisfaction la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh et a exprimé l'espoir que cette signature ouvrira la voie au règlement final de la question arabo-israélienne dans son ensemble. Il a également exprimé l'espoir que l'engagement du nouveau Gouvernement israélien en faveur de la poursuite des pourparlers de paix sur la base du principe "terre contre paix" donnera un nouvel élan au processus de paix dans la région. Le représentant a mis l'accent sur les conséquences négatives qu'ont en revanche les politiques de colonisation israéliennes et a déclaré qu'il incombe aujourd'hui au Gouvernement de M. Ehud Barak de respecter les engagements pris dans le Mémorandum de Charm el-Cheikh. M. Yusoff a engagé les Israéliens à conduire les négociations en cours avec les Palestiniens en toute bonne foi afin de résoudre définitivement les différends qui opposent les parties concernées et ce dans l'intérêt de tous. Il a aussi invité les parties à respecter leurs engagements pris dans le cadre des différents accords et de s'abstenir de toutes actions qui pourraient mettre en danger le succès de ce processus. Il a également mis l'accent sur la responsabilité de la communauté internationale à cet égard. Elle doit, selon lui, encourager les parties concernées à progresser dans la voie des négociations afin de parvenir en temps voulu à un règlement définitif de cette question. M. Yusoff a estimé qu'aujourd'hui plus que jamais, les Nations Unies ont un rôle à jouer dans la mise en application des droits inaliénables du peuple palestinien et notamment de leur droit à l'autodétermination. L'Organisation doit continuer d'être partie prenante au processus de paix, en tant que garant de la légitimité internationale d'une part et en tant qu'organisation à même de lever les ressources nécessaires pour aider au développement d'autre part. Le représentant a également souligné l'importance des activités menées par les institutions spécialisées de l'Organisation dans la région. Il a estimé qu'elles devaient continuer à recevoir le soutien nécessaire pour mener à bien leur mandat. Il a plus précisément évoqué l'UNRWA, rappelant qu'elle prend soin de 3.6 millions de réfugiés palestiniens et qu'elle doit en premier lieu recevoir les fonds nécessaires pour assurer cette aide et permettre aux réfugiés de voir leur droits inaliénables
respectés et mis en oeuvre. Le représentant a déclaré que l'instauration de la paix ne peut se faire sans croissance économique et développement. Il a appelé les donateurs internationaux à répondre à ce besoin en fournissant les moyens nécessaires au rétablissement de l'économie palestinienne et à l'établissement d'un développement durable.
M. HADI NEJAD-HOSSEINIAN (Iran) a déclaré qu'au cours des 50 dernières années la communauté internationale a été témoin du déplacement des Palestiniens, de leur exil, de la privation de leurs droits, voir de la négation même de leur existence. La question de la Palestine reste la plus ancienne dans le monde aujourd'hui, et les Israéliens poursuivent encore les implantations, les confiscations et les destructions des propriétés palestiniennes, le blasphème de lieux saints, les détentions arbitraires et la torture. Les conditions actuelles dans les territoires occupés violent la quatrième Convention de Genève. Malheureusement, les efforts de la communauté internationale pour contraindre les Israéliens à respecter les règles humanitaires dans les territoires sont restés sans effet. Le régime israélien continue en toute impunité de piétiner les droits les plus fondamentaux des Palestiniens, et notamment son droit à l'autodétermination, ce qui a poussé des millions d'entre eux vers l'exil. Les mesures répressives telles que la détention, la déportation, les démolitions d'habitation et autres formes de punition collectives perdurent.
Le régime israélien a toujours essayé de neutraliser les Nations Unies et de limiter leur implication dans la question de la Palestine, a-t-il poursuivi. Les actions et mesures israéliennes sont sans contester la source principale d'instabilité et d'insécurité dans la région, créant une atmosphère de peur et d'anxiété. Les territoires occupés représentent la politique de domination et d'agression d'Israël, a-t-il ajouté, et il y va de la responsabilité de l'ONU que soit trouvée une solution juste à la question palestinienne.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a déclaré que la longue tradition de solidarité du Mouvement des non-alignés avec la cause palestinienne pour une solution durable, restait inchangée. l'Afrique du Sud soutient la lutte des Palestiniens et croit fermement à l'exercice de leur droits inaliénables à l'auto-détermination, au retour sur leurs terres, et à leurs propre Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale. A son avis, le retrait total d'Israël des territoires palestiniens occupés et de Jérusalem, sont des éléments clefs de la réussite de toute paix globale et durable au Moyen-Orient. La lutte et les sacrifices de notre peuple contre l'apartheid nous poussent à soutenir le combat du peuple palestinien, a-t-il ajouté. En cette période de transition historique pour le peuple palestinien, le soutien continu des Nations Unies et de ses institutions est essentiel.
Il s'est félicité du soutien unanime de l'Assemblée à la résolution Bethléhem 2000 qui, à ses yeux pourra contribuer à la création d'une bonne infrastructure pour Bethléhem et facilitera la stabilité sociale et politique, condition sine equa non pour la paix. L'Afrique du Sud croit fermement que des négociations pacifiques sont le seul moyen de garantir une paix durable, ainsi que la sécurité et la stabilité dans la région. Adopter les résolutions présentées aujourd'hui signifierait clairement que jusqu'à ce qu'un règlement durable et global ne soit atteint, la question de la Palestine reste la responsabilité permanente des Nations Unies, a-t-il conclu.
M. YEHUDA LANCRY (Israël) a rappelé le tournant capital qu'ont été, pour le processus de paix au Moyen-Orient, les Accords signés à Washington le 13 septembre 1993 et scellés dans la poignée de mains historique entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Il ne s'agit rien moins que du passage à une logique de paix, où l'émergence de l'autre et son admission deviennent une nécessité incontournable, a-t-il déclaré. Pour le représentant, la reconnaissance mutuelle entre Israéliens et Palestiniens, intervenue dans le cadre des Accords d'Oslo et jamais remise en cause depuis cette date, a inscrit le processus de paix dans une dimension d'irréversibilité. La signature des Accords d'Hébron en janvier 1997 et de Wye River en octobre 1998 incarnent le sens et la portée du champ considérable d'intégration et de socialisation politique que sous-tend la reconnaissance mutuelle. Le Gouvernement actuel, conduit par Ehud Barak, dont l'action et la politique se sont rapidement exprimées à travers les Accords de Charm el-Cheikh, constitue, dans toutes ses composantes politiques, une majorité acquise aux vertus grandissantes de la reconnaissance mutuelle, a souligné le représentant. Or, c'est là que se trouvent les graines d'une vraie réconciliation entre Israéliens et Palestiniens. La paix des peuples ne saurait en effet se contenter d'une stricte sémantique politique à l'exclusion de tout autre. Nous devons, Palestiniens et Israéliens, assumer notre mutation de la reconnaissance à la connaissance et à l'acceptation plurielle, dans la valorisation de nos aspirations respectives et dans le respect de nos différences, a déclaré M. Lancry.
Si la reconnaissance mutuelle a valeur d'horizon constitutif, c'est qu'en elle s'inscrit et se forge une pédagogie de paix vitale au dépassement des contingences d'un quotidien chargé et des rémanences d'un passé souvent opaque, a-t-il poursuivi. Au sein de l'ONU, la pédagogie et le discours de paix doivent pouvoir permettre aux Palestiniens et aux Israéliens de se dégager du carcan doctrinaire consistant à entretenir un sourd rituel : celui de clouer périodiquement Israël, par la persistance de certaines résolutions obsolètes, au pilori de l'opprobre onusien acquis dans un suivisme majoritaire rarement perturbé. Dans la région même, des accusations anti-israéliennes irresponsables proférées dans le souffle de l'obscurantisme d'un autre âge, tramées dans le moule des rumeurs et mythes médiévaux, attribuent à Israël l'intoxication de bébés palestiniens et de leurs mères, a déploré le représentant. Face à ces dérives, au paroxysme inouï d'accusations, qui ont pour objectif d'assiéger diplomatiquement Israël, une pédagogie et un discours de paix sont à la fois une urgence et une nécessité, a-t-il estimé.
Le représentant a rappelé que depuis 1993, une négociation directe réunit Israéliens et Palestiniens. Elle génère accords, compromis et réalisations politiques successives sans précédent d'un point de vue palestinien. Les négociations directes se traduisent aussi par un rapprochement israélo-palestinien, de peuple à peuple, dans une vaste gamme d'activités inter- communautaires qui forment le canevas de la réconciliation et de l'avenir. Toute atteinte systématique ou délibérée à la nature de la négociation directe, dans le fond et dans la forme, réduit l'esprit d'ouverture et de dialogue fondateur et renforce la pratique inconsidérée d'une diplomatie obsidionale à l'encontre d'Israël sous le sceau de la famille des nations. Le Gouvernement d'Ehud Barak, résolu dans sa vision et sa stratégie de paix, est déterminé à mettre fin à un conflit centenaire et à accéder à l'ère de la coexistence dans le développement et la prospérité partagés. Au point de départ des négociations sur le statut définitif, celles qui fixeront nos destinées communes, y compris celle de l'entité palestinienne telle qu'elle émergera de ces négociations, un impératif catégorique s'impose en toute clarté. Il s'agit de l'engagement éthique et politique liant les partenaires à la paix, à conduire et à assumer leur dialogue et leurs réalisations dans la vision des générations futures, une vision affranchie au possible des affres et vicissitudes d'hier et nourrie, au mieux, des triomphes d'aujourd'hui et des apogées de demain, a conclu le représentant.
M. AHMED ABOULGHEIT (Egypte) a rappelé que le peuple palestinien est toujours privé de l'exercice de son droit naturel à l'autodétermination et à l'établissement d'un Etat indépendant sur son propre territoire. Sans une solution juste et durable à la question de Palestine, le Moyen Orient demeurera une région déchirée par l'instabilité et la tension, a indiqué le représentant. Il a estimé qu'il est important qu'Israël reconnaisse ce fait et que personne ne tombe sous la fausse impression que le report d'une résolution sur la question pourrait créer une atmosphère propice à une paix à long terme, ou qu'une solution à court terme ou un accord partiel pourraient se substituer à un véritable règlement de la question.
L'Egypte a salué la mise en oeuvre des engagements pris par Israël dans le Mémorandum de Wye River Plantation concernant la libération de prisonniers palestiniens et l'ouverture du passage sûr au sud entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. Le représentant a souhaité que la seconde phase du redéploiement israélien soit menée à son terme et que soit mise en place la phase suivante; que la libération des prisonniers soit achevée; que soit ouvert le passage sûr du nord et que soit inauguré le port maritime de Gaza.
Le représentant a dit sa préoccupation devant le fait que le Gouvernement israélien, au pouvoir depuis juillet, n'ait pas mis définitivement fin aux activités de colonisation. En revanche, les positions illégales et illégitimes des colons juifs dans les territoires occupés Palestiniens qui violent toutes les résolutions de l'ONU dans ce domaine et les dispositions de la Convention de Genève, les responsabilités d'Israël en tant que puissance occupante, trouvent encore des soutiens, a-t-il déploré. Dans ce contexte, l'Egypte estime que la poursuite des activités de colonisation dans les territoires occupés palestiniens ne pourra avoir que des conséquences négatives sur le processus de paix. L'Egypte ne peut cacher sa déception face à la poursuite des activités de colonisation dans Jérusalem Est et à cet égard, il a réaffirmé le droit des palestiniens à Jérusalem-Est bien que la question de Jérusalem soit incluse dans les négociations du statut final. Le représentant a mis en garde contre les conséquences du mépris des résolutions relatives aux réfugiés palestiniens et a exprimé l'espoir qu'Israël ferait preuve non seulement du même sérieux que son pays pour parvenir à la paix dans la région, mais ferait également preuve de bonne foi et favoriserait la confiance par une approche équitable et non par l'occupation militaire des territoires ou la mise devant le fait accompli. M. ABDELKADER MESDOUA (Algérie) a rappelé que cinquante ans après l'adoption de la résolution des Nations Unies soulignant le droit du peuple palestinien à instaurer son propre Etat sur son territoire, ce peuple est toujours victime de l'oppression et de l'occupation étrangère, et ce, malgré l'important mouvement de décolonisation qui a caractérisé la période. Le représentant s'est déclaré préoccupé par le ralentissement du processus de paix dans la région, qui n'est pas uniquement dû au gel de ce processus sous le Gouvernement précédent. L'arrivée du nouveau Gouvernement travailliste a été une source générale d'espoir, mais pour cela, il doit respecter ses engagements, notamment le Mémorandum de Wye River plantation, a déclaré le représentant. Il a assuré le peuple palestinien de l'appui de son gouvernement pour mettre fin au cycle de guerres et d'occupation. Le principal fondement à un règlement de la question réside dans la reconnaissance des droits nationaux et légitimes du peuple palestinien, en particulier le droit de créer son propre Etat avec pour capitale la ville de Jérusalem.
L'Algérie appuiera de tout son poids les engagements souscrits de parvenir à un règlement final, juste et global. Le représentant a cependant souligné que son pays n'acceptera pas les semblants de négociations dépourvus de sincérité dont l'unique objectif est de ralentir le processus de paix. Le dernier Sommet de l'OUA, à Alger, en juillet dernier, a également soutenu les efforts du peuple palestinien, attitude traditionnelle de l'Afrique qui soutient tous les peuples qui luttent contre le colonialisme, a noté le représentant. Il s'est félicité des efforts déployés par l'Assemblée générale l'année dernière visant à élever la représentation du peuple palestinien à un niveau intégral et non diminué, à l'instar de tous les pays du monde.
M. ALI HACHANI (Tunisie) a rappelé que la signature, le 4 septembre 1999, du Mémorandum de Charm el-Cheikh a fixé le calendrier d'application des engagements et la reprise des négociations sur le statut final. Néanmoins la situation reste préoccupante, a-t-il noté, d'autant plus que la puissance occupante israélienne a pris des mesures illégales sur les territoires occupés palestiniens en multipliant le nombre de peuplements. Le représentant a estimé que si la situation au Moyen-Orient perdure depuis plusieurs décennies, l'avènement du nouveau millénaire impose à la communauté internationale d'intensifier ses efforts pour aboutir le plus rapidement possible à une paix globale et juste dans la région et le droit à l'autodétermination pour le peuple palestinien. La paix passe par le fait qu'Israël respecte ses engagements avec les Palestiniens qui, eux ont honoré toutes leurs obligations, ainsi que les résolutions pertinentes de l'Assemblée et du Conseil, a indiqué le représentant. Israël doit reprendre sa place à la table des négociations, notamment avec la Syrie et le Liban, a-t- il ajouté. La communauté internationale et les Nations Unies demeurent responsables de la question palestinienne tant que celle-ci n'aura pas été réglée. Le représentant a fait observer que cette responsabilité des Nations Unies est plus importante encore car les deux parties ont aujourd'hui engagé les négociations sur le statut final. Le représentant a salué les mesures prises par le Secrétaire général en nommant un Coordonnateur spécial. Le succès du processus de paix dépend aussi des efforts d'autres parties internationales qui d'une façon ou d'une autre peuvent jouer un rôle, notamment en apportant une assistance qui permette d'établir les bases économiques de la société palestinienne. C'est pour cela que, le représentant a lancé un appel aux donateurs pour qu'ils augmentent leur aide au peuple palestinien.
M. SHEN GUOFANG (Chine) a rappelé que grâce aux efforts concertés des différents acteurs de la communauté internationale, des progrès importants ont été réalisés dans le processus de paix au Proche-Orient. Il a notamment mis au rang des progrès le fait que les Palestiniens jouissent aujourd'hui d'un gouvernement autonome de leur territoire, ce qui constitue une avancée majeure dans le processus visant à recouvrer leurs droits légitimes et inaliénables. Il a rappelé que les parties concernées sont parvenues, en septembre dernier, à s'entendre sur la mise en oeuvre de l'Accord de Wye-River et sur les négociations relatives au statut final de la Palestine. Le représentant a accueilli avec satisfaction tous ces développements. Il a exprimé l'espoir que les parties concernées continueraient de faire preuve de souplesse et de pragmatisme pour parvenir au règlement final de cette question. M. Guofang les a, en outre, invités à adopter des mesures conformes aux résolutions pertinentes de l'Organisation des Nations Unies et au principe "terre contre paix".
Le représentant a toutefois mis l'accent sur les difficultés auxquelles l'Autorité palestinienne est toujours confrontée, en ce qui concerne notamment la croissance de son économie et l'amélioration du niveau de vie de ses habitants. Il a déclaré que le fait d'aider l'Autorité palestinienne à améliorer les conditions de vie de ses habitants permettrait également de consolider et renforcer la confiance que les Palestiniens font aux pourparlers de paix. Il a estimé que le rôle de l'ONU doit prendre une plus grande importance en ce qui concerne la promotion du processus de paix au Moyen-Orient et le règlement final de la question de Palestine. Il a rappelé que la Chine a toujours fourni une assistance au peuple palestinien de façon bilatérale ou multilatérale. Le représentant a déclaré que la question de Palestine se situe au centre des questions du Moyen- Orient et ce n'est que par sa résolution et par la reconnaissance des droits du peuple palestinien que l'on parviendra à une paix durable dans la région.
Mme NAGIBA AHMED AL-ANDARI (Yémen) a estimé que la question de la Palestine demeure cruciale pour l'instauration de la paix au Proche Orient et qu'enfin la page des tragédies passées puisse être tournée. A cet égard, la représentante du Yémen s'est déclarée satisfaite du succès des prochaines célébrations du millénaire, qui constituent un pas important vers la tolérance, la paix et la stabilité dans la région. Quant au processus de paix, il a été revitalisé grâce au Mémorandum de Charm el-Cheikh, permettant d'espérer que les droits inaliénables du peuple palestinien seront respectés et qu'il pourra enfin créer son propre Etat avec Jérusalem pour capitale. Elle a également rappelé le droit des réfugiés à être rapatriés, et des prisonniers à être libérés. La représentante a exprimé des inquiétudes face à la poursuite des expropriations, des nouvelles occupations, de la colonisation et des punitions collectives, qui demeurent des obstacles importants à la paix aux yeux de toute la communauté internationale.
La représentante a invité Israël à honorer les engagements pris depuis la Conférence de Madrid et à accepter le principe de "Terre contre paix". Elle a rappelé que de leurs côtés, les Etats arabes ont fait le choix de la paix de manière irréversible, et sont prêts à honorer ce choix s'il permet l'avènement d'un Moyen- Orient sûr et stable. Mais pour cela, cette paix doit se fonder sur les droits inaliénables du peuple palestinien. La représentante du Yémen a également demandé le retrait du Golan et du Sud-Liban pour qu'advienne l'instauration d'une paix réelle au Moyen-Orient.
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