L'ASSEMBLEE ENGAGE LES ETATS A PRENDRE DES MESURES POUR PREVENIR LA POLLUTION MARINE ET LUTTER CONTRE LA PIRATERIE ET LA PECHE ILLEGALE
Communiqué de Presse
AG/973
L'ASSEMBLEE ENGAGE LES ETATS A PRENDRE DES MESURES POUR PREVENIR LA POLLUTION MARINE ET LUTTER CONTRE LA PIRATERIE ET LA PECHE ILLEGALE
19991124Elle rend hommage à la mémoire d'Amintore Fanfani, ancien Premier Ministre italien et Président de la 21ème session de l'Assemblée générale
L'Assemblée générale a engagé, ce matin, les Etats à prendre toutes les mesures possibles pour prévenir la pollution de la mer résultant de l'immersion de matières radioactives et de déchets industriels. Par ce texte intitulé "les océans et le droit de la mer", adopté par 129 voix pour, 1 contre (Turquie) et 4 abstentions (Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela), l'Assemblée prie aussi instamment tous les Etats, en particulier les Etats côtiers situés dans les régions touchées, de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir et combattre la piraterie et les vols à main armée en mer, d'enquêter ou de coopérer aux enquêtes sur de tels incidents et de traduire en justice les personnes présumées responsables. Aux termes de cette résolution, le Secrétaire général est prié de convoquer la dixième réunion des Etats parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, à New York, du 22 au 26 mai 2000. L'Assemblée approuve par ailleurs la convocation à New York, du 1er au 5 mai 2000, de la septième session de la Commission des limites du plateau continental, au cours de laquelle est prévue une réunion ouverte en vue de sensibiliser les Etats à la nécessité d'appliquer les dispositions de la Convention relatives au tracé de la limite extérieure du plateau continental lorsque celui-ci s'étend au-delà de 200 milles marins. Si besoin est, une huitième session de la Commission se tiendrait du 28 août au 1er septembre 2000.
L'Assemblée a aussi invité instamment tous les Etats à participer au travail d'élaboration d'un plan d'action international pour résoudre le problème de la pêche illégale, non réglementée et non contrôlée entrepris par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, et prié les Etats de prendre des mesures express pour contrôler les activités de pêche des navires battant leur pavillon. Aux termes de cet autre texte, adopté sans vote, l'Assemblée encourage tous les Etats et toutes les entités concernées à collaborer avec les Etats d'immatriculation des navires et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, à la définition et à la mise en application de mesures de répression et de limitation de la pêche illégale, non réglementée et non contrôlée. Cette résolution, portant sur l'Accord aux fins de l'application des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982, demande notamment à tous les Etats de veiller à ce que leurs navires
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respectent les mesures de conservation et de gestions des stocks de poissons dont les déplacements s'effectuent tant à l'intérieur qu'au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs.
Par un autre texte, adopté sans vote, l'Assemblée décide d'établir un processus consultatif officieux ouvert à tous ayant pour objet de faciliter l'examen efficace et constructif de l'évolution des affaires maritimes. Elle décide notamment que les réunions qui auront lieu dans le cadre de ce processus seront ouvertes à tous les Etats membres des institutions spécialisées, à tous les Etats parties à la Convention, à toutes les entités invitées à titre permanent à participer en qualité d'observateur à ses travaux ainsi qu'à toutes les organisations intergouvernementales compétentes en matière d'affaires maritimes. La première de ces réunions qui dureront une semaine chaque année, se tiendra du 30 mai au 2 juin 2000. Il a été précisé par le Secrétariat que l'adoption de cette résolution ne nécessiterait pas l'ouverture de crédits supplémentaires pour l'exercice 2000-2001.
Les représentants de la Turquie et du Japon ont expliqué leur vote avant l'adoption de ces trois résolutions. Intervenant pour une motion d'ordre, le représentant de la France a indiqué que sa délégation transmettrait au Secrétariat des propositions en vue de corriger les différences entre les versions française et anglaise des textes des résolutions.
Les représentants des pays suivants ont participé au débat sur ce point: Canada, Nigéria, Belarus, Australie, Belize, Samoa (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement), et Indonésie. Le Président du Tribunal international pour le droit de la mer et le Secrétaire général de l'Autorité internationale des fonds marins ont fait une déclaration.
Les représentants des pays suivants ont exercé leur droit de réponse: Malaisie, Viet Nam, Chine et Philippines.
L'Assemblée générale a ensuite entamé son débat sur l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique dans le cadre duquel elle a été saisie d'un projet de résolution par lequel elle demanderait instamment aux Etats Membres d'observer la trêve olympique pendant les Jeux de la XXVIIe Olympiade qui se tiendront à Sydney (Australie) du 15 septembre au 1er octobre 2000. Le Prince Albert de Monaco qui présidait l'Assemblée, a rappelé l'antique tradition grecque de l'"ekekheiria" ou "Trêve olympique", qui remonte au IXème siècle avant J.C. et suivant laquelle toutes les hostilités cessent pendant les Jeux. Le représentant de l'Australie, présentant le projet de résolution, a rappelé que son pays s'était engagé à ce que les Jeux de l'an 2000, auxquels participeront 200 nations du monde, respectent les idéaux olympiques comme les principes des Nations Unies.
Les représentants de la Grèce et de l'Algérie ont fait une déclaration.
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En début de séance, le Prince Albert de Monaco, a présenté ses condoléances au peuple italien et à la famille d'Amintore Fanfani, décédé le samedi 20 novembre 1999. Le représentant de l'Italie a, à son tour, rendu hommage à Amintore Fanfani qui présida la 21ème session de l'Assemblée générale en 1965 et fût notamment un ferme partisan du renforcement des relations entre l'est et l'ouest. Membre de l'Assemblée constituante italienne après la seconde guerre mondiale, Amintore Fanfani fut Premier Ministre de son pays à plusieurs reprises. Ses réalisations incluent la promotion de lois historiques sur l'énergie et sur l'éducation ainsi qu'une série de réformes sociales. Ministre des affaires étrangères de 1968 à 1969, il a été nommé sénateur à vie en 1972.
L'Assemblée poursuivra son débat sur le point intitulé "Pour l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique", cet après midi à 15 heures. Elle devrait examiner la question intitulée "Zone de paix et de coopération de l'Atlantique Sud".
(à siuvre)
LES OCEANS ET LE DROIT DE LA MER (Point 40)
Adoption de résolutions
Aux termes de la résolution sur les océans et le droit de la mer (A/54/L.31), adoptée par 129 voix pour, 1 contre (Turquie) et 4 abstentions (Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela), l'Assemblée générale demande à tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait de devenir parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et à l'Accord relatif à l'application de la partie XI de la Convention, afin de réaliser les objectifs d'une participation universelle. Elle demande aussi aux Etats, à titre prioritaire, d'aligner leur législation nationale sur les dispositions de la Convention et d'assurer l'application systématique de celles-ci. Elle engage tous les Etats parties à la Convention à déposer auprès du Secrétaire général des cartes et des listes de coordonnées géographiques. L'Assemblée générale demande instamment à la communauté internationale d'aider, s'il y a lieu, les pays en développement, y compris les petits Etats insulaires en développement, à établir et publier les cartes visées aux articles 16, 22, 47, 75 et 84 de la Convention et à son annexe II. Elle prie le Secrétaire général de convoquer la dixième Réunion des Etats parties à la Convention, à New York, du 22 au 26 mai 2000. Elle souligne que le Tribunal international pour le droit de la mer fait autorité concernant l'interprétation ou l'application de la Convention et de l'Accord. Elle prie le Secrétaire général de faire distribuer des listes de conciliateurs et d'arbitres dressées et tenues conformément aux annexes V et VII de la Convention et de mettre ces listes à jour comme il convient. L'Assemblée souligne qu'il importe que les membres de l'Autorité internationale des fonds marins se montrent déterminés à travailler avec diligence en vue de l'adoption en 2000 de la réglementation sur la prospection et l'exploration des gisements de nodules polymétalliques.
L'Assemblée générale demande à tous les Etats parties à la Convention de verser leurs contributions intégralement et en temps voulu à l'Autorité et au Tribunal, respectivement, afin que ceux-ci puissent exercer les fonctions que leur assigne la Convention, et demande également aux Etats qui sont d'anciens membres provisoires de l'Autorité de régler toutes contributions non encore acquittées. Elle se félicite de la décision de la Commission des limites du plateau continental d'organiser à sa septième session une réunion ouverte, afin de sensibiliser les Etats à la nécessité d'appliquer les dispositions de la Convention relatives au tracé de la limite extérieure du plateau continental lorsque celui-ci s'étend au-delà des 200 milles marins et approuve la convocation par le Secrétaire général à New York, du 1er au 5 mai 2000, de cette septième session de la Commission et, si besoin est, d'une huitième session qui se tiendrait du 28 août au 1er septembre 2000. Elle engage les Etats à prendre toutes les mesures possibles pour prévenir la pollution de la mer résultant de l'immersion de matières radioactives et de déchets industriels. L'Assemblée générale prie instamment tous les Etats, en particulier les Etats côtiers situés dans les régions touchées, de prendre
toutes les mesures nécessaires pour prévenir et combattre la piraterie et les vols à main armée en mer. Elle demande à tous les Etats de devenir parties à la Convention pour la répression d'actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et à son protocole, et d'en assurer l'application efficace.
L'Assemblée prie le Secrétaire général de veiller à ce que l'Organisation dispose des moyens institutionnels voulus pour répondre aux besoins des Etats, des institutions nouvelles établies en application de la Convention et des autres organisations internationales pertinentes, en leur fournissant en temps opportun conseils, informations et assistance, compte tenu des besoins particuliers des pays en développement. Elle le prie également de veiller à ce que les économies qui pourraient être décidées dans le budget de l'Organisation ne soient pas réalisées au détriment des responsabilités qui lui incombent en vertu de la Convention et des résolutions pertinentes de l'Assemblée générale. Elle réaffirme qu'il importe d'assurer l'application uniforme et systématique de la Convention, d'en aborder la mise en oeuvre de manière coordonnée et de renforcer la coopération technique et l'assistance financière à cet effet, elle souligne une fois encore l'importance que continuent de présenter les mesures prises à ces fins par le secrétaire général et invite de nouveau les organisations internationales compétentes et d'autres organes internationaux à appuyer ces objectifs. Elle prend note des travaux entrepris à l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture pour élaborer une convention sur l'application des dispositions de la Convention relatives à la protection du patrimoine culturel subaquatique, et souligne qu'il importe que l'instrument qui sera élaboré soit pleinement conforme aux dispositions pertinentes de la Convention.
Aux termes de la résolution sur l'Accord aux fins de l'application des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons dont les déplacements s'effectuent tant à l'intérieur qu'au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs (A/54/L.28), adoptée sans vote telle que corrigée oralement lors de sa présentation, l'Assemblée générale demande à tous les Etats et à toutes les autres entités visées à l'alinéa b) du paragraphe 2 de l'article premier de l'Accord qui ne l'auraient pas encore fait de ratifier l'Accord ou d'y adhérer et d'envisager de l'appliquer à titre provisoire. Elle leur demande instamment de mettre pleinement en application les mesures prévues dans ses résolutions 46/215 du 20 décembre 1991, 49/116 et 118 du 19 décembre 1994 et 52/28 du 26 novembre 1997. L'Assemblée demande à tous les Etats et à toutes les autres entités visées au paragraphe 1 de l'article X de l'Accord qui ne l'ont pas encore fait de souscrire à cet instrument qui vise à favoriser le respect par les navires de pêche en haute mer des mesures internationales de conservation et de gestion. Elle demande également à tous les Etats de veiller à ce que leurs navires respectent les mesures de conservation et de gestion conformes à l'Accord qu'ont adopté les organismes et arrangements régionaux et sous-régionaux de gestion des pêcheries. L'Assemblée prie les Etats de ne pas autoriser des navires battant leur pavillon à pêcher en haute mer s'ils ne contrôlent pas effectivement les activités de ces navires, et de prendre des mesures expresses pour contrôler les opérations de pêche des navires battant leur pavillon. Elle demande à l'Organisation maritime internationale, agissant en coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, les organismes et arrangements régionaux de gestion des pêcheries et les autres institutions internationales compétentes, et en consultation avec les Etats et les entités, de définir la notion de lien authentique entre le navire de pêche d'Etat, en vue de faciliter l'application de l'Accord. Elle invite instamment tous les Etats à participer au travail d'élaboration d'un plan d'action international pour résoudre le problème de la pêche illégale, non réglementée et non contrôlée entrepris par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, en particulier à la réunion d'experts et consultation technique que doit accueillir cette institution en 2000, et à l'effort de coordination de tous les travaux de celle-ci avec l'action des autres institutions internationales, y compris l'Organisation maritime internationale. Elle encourage tous les Etats et toutes les entités concernées à collaborer avec les Etats d'immatriculation des navires et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture à la définition et à la mise en application de mesures de répression et de limitation de la pêche illégale, non réglementée et non contrôlée. Elle demande aux Etats de prêter leur assistance aux pays en développement et note qu'il est important que ces pays soient représentés dans les enceintes où il est débattu des problèmes de la pêche. Elle encourage les Etats et les autres entités à intégrer de manière appropriée les exigences de la protection du milieu, notamment celles qui découlent des accords multilatéraux en matière d'environnement, à la gestion des stocks de poissons chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs.
Aux termes de la résolution intitulé Résultats de l'examen par la Commission du développement durable du thème sectoriel "Océan et mers" : coordination et coopération internationales (A/54/L.32), adoptée sans vote, l'Assemblée générale décide d'établir un processus consultatif officieux ouvert à tous ayant pour objet de faciliter l'examen efficace et constructif de l'évolution des affaires maritimes auquel elle procède tous les ans grâce à l'analyse du rapport du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer et la sélection de sujets particuliers dont elle pourrait se saisir, l'accent étant mis sur la recherche des domaines appelant un renforcement de la coordination et de la coopération intergouvernementales et interinstitutionelles.
Elle décide également d'organiser les réunions qui auront lieu dans le cadre de ce processus de la manière suivante : les réunions seront ouvertes à tous les Etats Membres de l'ONU, à tous les Etats membres des institutions spécialisées, à tous les Etats parties à la Convention, à toutes les entités invitées à titre permanent à participer en qualité d'observateur à ses travaux ainsi qu'à toutes les organisations intergouvernementales compétentes en matière d'affaires maritimes ; elles dureront une semaine chaque année et se tiendront, en 2000, du 30 mai au 2 juin ; les participants débattront du rapport du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer, en tenant dûment compte de toute résolution ou décision particulière prise par l'Assemblée, de tout rapport spécial du Secrétaire sur le sujet et de toute recommandation applicable de la Commission du développement durable ; ils devront garder à l'esprit, les caractéristiques et les besoins particuliers des diverses régions du monde et ne pas chercher à assurer l'harmonisation légale ou juridique des divers instruments juridiques ; les réunions seront coordonnées par deux coprésidents nommés par le Président de l'Assemblée générale en consultation avec les Etats Membres; ceux-ci définiront en consultation avec les délégations l'organisation des travaux la plus favorable au processus consultatif qui devra ainsi être organisé pour qu'il offre l'occasion de recueillir la contribution des représentants des principaux groupes identifiés dans Action 21, en particulier grâce à la constitution de groupes de discussion ; les participants pourront proposer certains problèmes à l'examen de l'Assemblée.
L'Assemblée décide d'évaluer l'efficacité et l'utilité du processus consultatif à sa cinquante septième session. Elle encourage les Etats et les institutions internationales à soutenir les efforts entrepris en vue de la participation des pays en développement au processus consultatif. L'Assemblée prie le Secrétaire général de mettre à la disposition du processus consultatif les moyens nécessaires à son fonctionnement et de faire en sorte que la Division des affaires maritimes et du droit de la mer puisse lui prêter son concours en collaboration avec les autres services compétents du Secrétariat dont, dans le cas échéant, la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales. Elle le prie, en outre, de proposer les initiatives qui permettraient de renforcer la coordination et la coopération et d'améliorer l'intégration dans le domaine des affaires maritimes. Elle prie aussi le Secrétaire général de prendre des mesures visant à rendre plus efficaces la collaboration et la coordination du Secrétariat de l'Organisation et l'ensemble du système des Nations Unies dans le domaine des affaires maritimes et du droit de la mer et à améliorer l'efficacité, la transparence et la réceptivité du Sous-Comité des océans et des zones côtières du Comité administratif de coordination.
Elle invite les Etats Membres, dans le cadre de leur participation aux travaux des organes compétents des organisations intergouvernementales dont les activités touchent aux affaires maritimes et au droit de la mer, à encourager ces organisations à participer au processus consultatif et à apporter leur contribution au rapport du Secrétaire général sur les océans et le droit de la mer.
Incidences financières du projet de résolution A/54/L.32
M. VADIM PERFILIEV, Directeur des Affaires de l'Assemblée générale et du Conseil économique et social, a informé l'Assemblée que le coût des services de conférence requis pour les réunions prévues au titre du projet de résolution était estimé à 125.810 dollars. La nécessité de renforcer les effectifs de l'Organisation par de l'aide temporaire ne peut être déterminée qu'à la lumière du calendrier des conférences et des réunions pour l'exercice biennal 2000-2001. Toutefois, dans le chapitre du budget relatif aux services de conférence, sont prévues non seulement les réunions programmées au moment de la préparation du budget mais aussi les réunions autorisées par la suite, étant entendu que le nombre et la répartition des réunions sont conformes au calendrier des réunions des années précédentes. Si l'Assemblée générale adopte le projet de résolution, aucune ouverture de crédit supplémentaire ne sera donc nécessaire pour l'exercice 2000-2001.
Explications de vote
Le représentant de la Turquie a indiqué que sa délégation voterait contre le projet de résolution sur les océans et le droit de la mer (A/54/L.31) car certains éléments de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer qui ont empêché la Turquie d'adhérer à cette Convention figurent dans le projet de résolution. La Turquie appuie les efforts internationaux en vue de l'adoption d'un régime équitable et acceptable par tous les Etats en ce qui concerne les océans et les mers. Toutefois, la Convention ne comprend pas de dispositions adéquates pour les situations géographiques spéciales et, en conséquence, ne parvient pas à assurer un équilibre acceptable entre des intérêts conflictuels. En outre, la Convention ne permet pas les réserves à certaines clauses. Tout en appuyant, de manière générale, la Convention, la Turquie ne peut y adhérer en raison de ses graves insuffisances. Pour ce qui est du projet de résolution sur les résultats de l'examen par la Commission du développement durable du thème sectoriel "Océans et mers" : coordination et coopération internationales (A/54/L.32), la Turquie appuie la création d'un processus consultatif officieux mais a des réserves sur les référence à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer figurant dans le texte, en particulier lorsqu'il est fait mention du cadre juridique de la Convention. Ces références ne peuvent s'appliquer qu'aux Etats parties à la Convention, ne modifient en aucune façon la position de la Turquie en ce qui concerne la Convention et n'ont aucun effet sur les droits et obligations de la Turquie dans le domaine du droit de la mer. De l'avis de la Turquie, la coopération et la coordination internationales dans ce domaine doivent être encouragées entre tous les Etats qu'ils soient parties ou non à la Convention. En outre, une coopération efficace ne peut être réalisée qu'en prenant en considération les vues de tous les Etats, sans attendre l'adoption par ceux-ci d'un cadre particulier qui pourrait avoir des implications allant au- delà de leur volonté. C'est sur cette base que la Turquie peut s'associer à ce projet de résolution, ainsi qu'au projet de résolution A/54/L.28. Concernant la résolution sur l'"Accord aux fins de l'application des dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons dont les déplacements s'effectuent tant à l'intérieur qu'au-delà de zones économiques exclusives (stocks chevauchants) et des stocks de poissons grands migrateurs" (A/54/L. 28), la Turquie réaffirme sa position concernant la Convention.
Le représentant du Japon a indiqué que sa délégation voterait en faveur du projet de résolution sur les océans et le droit de la mer (A/54/L.31) car son pays attache une grande importance au cadre juridique de la Convention. Ce vote positif ne préjuge toutefois pas de la position du Gouvernement japonais pour ce qui est du différend concernant les thons à nageoires bleues, a-t-il précisé.
Motion d'ordre
Le représentant de la France a observé qu'il y a des différences entre les versions en français et les versions en anglais des trois projets de résolution et a indiqué que sa délégation transmettait au Secrétariat des propositions visant à corriger la version française des textes.
Fin du débat
M. JOHN HOLMES (Canada) a indiqué que le Canada a ratifié cette année l'Accord conclu à l'ONU en 1995 sur les stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs. Il a exhorté les autres pays à suivre cet exemple de sorte que l'Accord puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible. L'Accord de conformité et le Code de conduite de l'Organisation pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO) sont des mesures importantes destinées à mieux préserver les stocks. Cependant, l'Accord des Nations Unies sur la pêche est de loin l'outil le plus important parce qu'il crée un nouveau cadre juridique qui fournit les instruments de surveillance, d'application et de police nécessaires pour protéger les stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs en haute mer. Il a estimé que la préservation de ces stocks sera probablement un des plus grands défis que devra relever la communauté internationale au XXIème siècle.
Le représentant a ensuite mis l'accent sur les principes et les éléments importants de l'Accord de 1995. Il a notamment évoqué les dispositions relatives à la transparence, qui obligent les organisations régionales de pêche à être transparentes dans leurs processus décisionnels et dans d'autres activités. Il a fait remarquer que les organisations internationales et les ONG qui s'occupent des stocks de poissons auront désormais la possibilité d'avoir des observateurs aux réunions de ces organisations. Il a par ailleurs évoqué les procédures obligatoires et exécutoires de règlement des différends. L'Accord de 1995, a-t-il indiqué, renvoie aux procédures établies dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui s'appliquent aux Etats parties à l'Accord, que ceux-ci soient parties à la Convention ou non. Il a estimé que cette technique est très utile, puisqu'elle offre aux Etats parties à l'Accord une façon efficace de résoudre les différends concernant la conservation et la gestion des poissons chevauchants et grands migrateurs.
Le représentant a déclaré que le Canada a aligné ses politiques intérieures et extérieures en matière de pêche sur les principes et les règles énoncés dans l'Accord. Il a indiqué que le Canada travaille, au plan international à la mise en oeuvre des principes et règles de l'Accord au sein des organisations régionales auxquelles il appartient, comme l'Organisation des pêches de l'Atlantique nord-ouest et la Convention internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique. Le Canada travaille également à créer de nouvelles organisations régionales de pêche, particulièrement dans l'ouest et le centre du Pacifique. Le représentant a mis l'accent sur le progrès accompli cette année en matière de coopération et de coordination internationales en ce qui concerne les océans et le droit de la mer. Il a indiqué à ce sujet, que l'Assemblée générale, mettant à profit une initiative lancée par la Commission du développement durable, approuvera sous peu l'instauration d'un processus consultatif destiné à faciliter l'examen annuel des questions relatives aux océans. Il a expliqué que le but visé par les coauteurs de cette initiative, dont la Canada fait partie, est de développer un processus qui favoriserait un meilleur dialogue aux plans national et international entre les spécialistes des océans et du droit de la mer et de mieux focaliser de la sorte le débat sur cette question à l'Assemblée générale.
M. OLUSEGUN APATA (Nigéria) a déclaré que son pays a ratifié la Convention, qu'il considère comme le cadre juridique suprême concernant le droit de la mer. Passant en revue les travaux des différentes institutions qui en dépendent, il a relevé que la plus grande tâche qui attend l'Autorité internationale des fonds marins est l'adoption de la réglementation sur la prospection et l'exploration des gisements de nodules polymétalliques. Les pays en développement comme le Nigéria sont désavantagés en ce qui concerne l'acquisition des technologies et d'expertises nécessaires aux activités sur les fonds marins, tant du point de vue de leur exploitation, de leur pollution que de leur préservation, a noté le représentant. Il a plaidé pour que la coopération, le partenariat et l'assistance permettent aux pays en développement de participer à l'exploration du fond des mer et à profiter de manière juste et équitable des ressources marines. C'est le devoir de la communauté internationale d'y veiller grâce aux Nations Unies, a-t-il ajouté.
Le représentant a fait observer que son pays, en tant que pays côtier, attache une grande importance à la gestion et la conservation des ressources halieutiques, car la pêche joue un rôle croissant dans l'autosuffisance alimentaire et le revenu de la population côtière du Nigéria. Le Département de la pêche du Ministère fédéral de l'agriculture a pris d'importantes mesures en ce sens, tout en respectant le développement durable et la gestion rationnelle des ressources marines. Le représentant nigérian s'est félicité de l'Accord sur les stocks de poissons qui vise à protéger, contre la surexploitation les espèces commercialement importantes. Il a soutenu la proposition de la Chine d'unifier les différents Accords relatifs à la pêche en haute mer et à renforcer la coopération internationale. Le représentant a également souligné les efforts accomplis par son pays pour protéger l'environnement marin, notamment en imposant des mesures de sécurité aux compagnies pétrolières du delta du Niger et tout en assurant son développement à travers la Commission fédérale pour le développement.
M. NIKOLAI CHERGINETS (Bélarus) a jugé excellent le rapport du Secrétaire général sur la Convention relative au droit de la mer qui dresse une liste exhaustive des problèmes dans ce domaine. L'examen de ce rapport intervient au moment où chacun s'accorde à reconnaître que le phénomène d'interdépendance à l'échelle mondiale exige le renforcement du droit international. La Décennie du droit international a mis l'accent sur la nécessité de renforcer la primauté du droit et la codification des relations internationales. La mise en oeuvre de la Convention touche aux intérêts vitaux de la communauté internationale dans la mesure où cet instrument constitue un outil fondamental permettant d'assurer l'exploitation durable des océans et de ses ressources.
La Convention repose sur les principes de l'utilisation rationnelle des ressources marines et sur le concept d'un environnement écologiquement sûr. Le chapitre de la Convention qui porte sur la défense du milieu marin est en particulier d'une importance considérable. L'un des dangers les plus préoccupants porte sur l'enfouissement des munitions dans les fonds marins de la mer Baltique et de la mer du Nord. Ces munitions se trouvent dans les cales des bateaux coulés et elles constituent une grave menace écologique. Elles peuvent en effet exploser à tout moment libérant ainsi des substances extrêmement toxiques. Les populations des régions concernées devraient suspendre toute activité de pêche. Les pays qui mènent de telles activités sont tenus de les déclarer. Une autre source de préoccupation est celle des travailleurs migrants illégaux par mer. Dans ce contexte nous appuyons la proposition visant la prévention de la criminalité grâce à l'élaboration d'un projet de convention internationale de lutte contre les activités criminelles transnationales.
M. DAVID STUART (Australie) a fait le point des progrès accomplis cinq ans après le début des travaux de la Commission des limites du plateau continental. Il a souligné l'importance des directives scientifiques et techniques adoptées au cours de l'année par la Commission, et auxquelles l'Australie a contribué. Il s'est félicité de ce que conformément aux souhaits de son pays, la Commission ait décidé de tenir l'année prochaine une session ouverte à tous les Etats intéressés pour plus de transparence. Il s'est également félicité que l'Australie ait pu tester plus tôt que prévu l'efficacité de la procédure de règlement des différends du Tribunal international du droit de la mer. Il a été impressionné par la rapidité et la facilité avec laquelle le Tribunal a su traiter la requête de l'Australie, et de la Nouvelle-Zélande, en moins de deux mois. Cela souligne l'importance du rôle et de l'autorité du Tribunal en ce qui concerne l'interprétation et l'application de la Convention, a-t- il ajouté. Il a rappelé que, plus tôt cette année, l'Australie avait signé l'Accord sur les privilèges et les immunités du Tribunal, et espérait faire ratifier cet instrument dans les 12 ou 18 prochains mois. Le représentant a également rapporté que le Parlement australien avait fait passer la législation nécessaire à la mise en oeuvre de l'Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons.
Le représentant a regretté l'absence d'accord multilatéral sur les stocks se trouvant uniquement en haute mer, estimant qu'il était temps d'y remédier pour protéger ces stocks très vulnérables. A cet égard, l'Accord de 1995 est une bonne base de travail, a-t-il estimé. Il a fait observer l'importance de la notion de pêche illégale, non réglementée et non contrôlée, invitant la communauté internationale à se préoccuper d'avantage de ce problème structurel, lié à la surcapacité de pêche qui empêche toute gestion internationale. En accord avec la FAO et un séminaire d'expert sur le sujet qui se tiendra à Sydney l'année prochaine, l'Australie encourage tous les Etats, les Etats de pavillon, les Etats portuaires comme les Etats-marché, à coopérer entre eux ainsi qu'au développement du Plan d'action international adhoc. Seule une coopération de tous les maillons de la chaîne économique peut mettre fin aux abus et permettre une gestion durable des stocks. Le représentant a notamment appeler à lutter contre les Etats signataires d'accords internationaux mais qui font enregistrer leurs navires ailleurs pour éviter les réglementations nationales. La timidité de la résolution présentée cette année à ce sujet à amener l'Australie à ne pas en être coauteur cette année, a déclaré le représentant.
M. STUART LESLIE (Belize) s'est joint à la Déclaration de la délégation de la Jamaïque, souhaitant que la Convention sur le droit de la mer devienne universelle dès que possible. Il a cependant invité les organes de contrôle technique et matériel dépendants de la Convention à une plus grande rationalisation dans ce domaine. Le représentant a confirmé le plein appui de son pays aux organes exécutifs créés par la Convention, notamment le Tribunal, qui a déjà fait preuve de son utilité, et l'Autorité internationale des fonds marins. Il a invité ces deux organes à utiliser autant que possible des moyens d'information modernes pour permettre la meilleure récupération possible des nodules polymétalliques des fonds marins, et, à aider si possible la CARICOM en ce sens. Le représentant s'est déclaré satisfait des dispositions prises en ce qui concerne la délimitation du plateau continental. Il a fait observer que deux municipalités de son pays demeurent hors de la zone économique exclusive du Belize.
Le représentant a noté que son pays est membre de la Caricom, dont 14 Etats sont des petits Etats insulaires en développement particulièrement intéressés par le droit de la mer, l'initiative en faveur des Caraïbes et le développement durable. Belize suit également avec attention les développements dans les domaines de la navigation et de la construction navale. Ces domaines sont particulièrement importants pour un pays qui ne cesse d'augmenter sa flotte. Le représentant a cependant noté que son pays cherchait à se développer tout en souscrivant aux accords intergouvernementaux correspondants. Il a notamment évoqué la sécurité des navires grâce aux bases de données et aux contrôles des navires à partir du continent. A cet égard, le représentant a rappelé que le pavillon bélizien est retiré aux navires qui ne respectent pas les réglementations internationales. Belize qui accorde une attention particulière à la protection de l'environnement, aimerait continuer à conserver sa réputation de paradis de la biodiversité. Il est actuellement préoccupé par l'effondrement des pêches traditionnelles et de l'appauvrissement des régions concernées, notamment du fait des pêches illégales, non réglementées et non contrôlées de navires ne battant aucun pavillon. Ces pêches ont des incidences négatives sur les stocks de poissons, mais aussi sur les petits Etas insulaires d'Afrique, d'Asie et des Caraïbes, a rappelé le représentant, qui s'est félicité de ce que ces pays aient décidé d'agir contre cette menace.
M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa) a déclaré au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement (AOSIS) que le sujet des mers et des océans était d'importance vitale pour les petits Etats insulaires, qui se définissent par rapport aux océans, et dépendent d'eux, de leur développement durable et de leur fragile équilibre écologique depuis les temps immémoriaux. Le représentant a noté que plus récemment, l'AOSIS avait, du fait de changements climatiques, fait l'expérience des forces plus inquiétantes des océans, comme les ouragans. Il a souligné que sans l'aide internationale, il est difficile pour les petits Etats insulaires de remplir leur rôle de gardien des espaces maritimes qui leur incombe selon le Programme de la Barbade et l'Agenda 21. Il a également appelé à améliorer la coordination et la coopération au niveau intergouvernemental, soulignant que la création d'un processus informel consultatif était un premier pas dans la bonne direction pour mieux gérer les mers et les océans. Il a exprimé l'espoir que les deux coprésidents, de préférence l'un en provenance des pays en développement et l'autre issu d'un pays développé, seront rapidement nommés pour ne pas retarder ce processus. Il a également exprimé l'espoir que les petits Etats insulaires, dont la participation à ce processus est vitale, seront soutenues en ce sens par les autres Etats et les organisations internationales. Le représentant a estimé que l'ONU demeure le meilleur lieu de facilitation et de coordination des efforts dans le domaine du droit de la mer.
Concernant la résolution sur le droit de la mer, le représentant a noté que les petits Etats insulaires ont besoin d'aide pour mettre en oeuvre les éléments correspondants de la résolution. S'agissant de la résolution sur les stocks de poissons chevauchant et les stocks de poissons grands migrateurs, il a invité les autres Etats à suivre l'exemple de les Etats de l'AOSIS et de signer et ratifier l'accord sur les stocks de poissons, afin de mettre fin à la surexploitation qui menace les espèces.
M. MAKMUR WIDODO (Indonésie) a rappelé que cette année avait été importante pour le développement du droit de la mer. En effet, l'Autorité internationale des fonds marins a adopté le projet du Code minier et, la Commission sur les limites du plateau continental a adopté sous sa forme définitive des directives scientifiques et techniques, destinées à guider les Etats côtiers sur la nature et l'étendue des informations à fournir à la Commission, a-t-il précisé. Pour les pays en développement en particulier, la formation dans ce domaine et l'établissement d'un fonds spécial pour financer cette formation sont essentiels.
L'harmonisation des lois nationales avec la Convention sur le droit de la mer est une condition sine qua non pour en garantir l'uniformité. Ainsi, l'Indonésie réexamine-t-elle régulièrement sa législation afin de mettre en place de nouvelles réglementations en accord avec la Convention et ses dispositions, a expliqué le représentant.
L'Indonésie est préoccupée par la dégradation de l'environnement marin à cause du développement technologique qui entraîne l'exploitation commerciale intense de larges zones de l'océan. Il s'ensuit que les ressources halieutiques sont gravement menacées d'extinction. Dans ce contexte, il a salué le Code de conduite des pêcheries, établi par la FAO, qui réaffirme la nécessité d'assurer la longévité de la pêche et de l'aquaculture au sein des écosystèmes et de prendre en considération les besoins des pays en développement. Selon ce texte, la FAO doit également aider ces nations à appliquer le Code de conduite et les pays donateurs, accroître leur soutien financier, a-t-il rappelé.
Le représentant a indiqué que son pays, qui compte plus de 1700 îles et partage donc les préoccupations des petits Etats insulaires en développement, soutient la mise en place du Programme d'action de la Barbade. Afin de renforcer la coopération régionale, l'Indonésie a organisé une série de séances de travail sur la gestion des conflits potentiels en mer de Chine du Sud, a expliqué le représentant. Au cours de la plus récente session qui s'est tenue à Jakarta en décembre 1998, les participants ont reconnu l'importance de la communication et du maintien de la sécurité de la navigation et du transport maritimes. A cet égard, le représentant a souligné le rôle de la coopération régionale pour lutter contre la piraterie et les attaques armées en mer. L'Indonésie a d'ailleurs initié des accords bilatéraux avec ses Etats voisins pour établir notamment un système de surveillance commun.
M. CHANDRASEKHARA RAO, Président du Tribunal international pour le droit de la mer, nouvellement élu en septembre 1999, a rappelé que lors de l'année écoulée, le Tribunal avait fait d'importants progrès dans le renforcement de sa position en tant qu'instance de règlement des différends concernant l'interprétation ou l'application de la Convention des Nations- Unies sur le droit de la mer. Deux cas ont été étudiés, aboutissant à un jugement et à une ordonnance du Tribunal. Ces cas ont permis au Tribunal de tester l'efficacité de ses procédures et de ses méthodes de travail.
Après avoir exprimé ses remerciements pour le soutien que le Tribunal trouve auprès des Nations Unies et de son secrétariat, M. Chandrasekhara a évoqué la question de la situation financière du Tribunal dont il a dit qu'elle était inquiétante. Il a rappelé à cet égard l'importance vitale du payement rapide des contributions par les Etats parties, pour le fonctionnement effectif du Tribunal. Il a rappelé que l'Accord sur les privilèges et les immunités du Tribunal international pour le droit de la mer avait été signé par 21 Etats et ratifié par deux d'entre eux. Or pour que l'Accord entre en vigueur il faut qu'au moins dix ratifications soient enregistrées par le Secrétaire général. L'entrée en vigueur rapide de cet Accord faciliterait grandement le travail du Tribunal a-t-il ajouté. Il a donc appelé les Etats ne l'ayant pas encore fait à envisager de ratifier cet Accord. Il a remercié le Gouvernement allemand et la ville de Hambourg d'avoir offert d'accueillir le Tribunal, et a exprimé l'espoir que les négociations en cours seront couronnées de succès afin que le Tribunal puisse emménager dans ses nouveaux locaux à Hambourg dans les 6 mois. Il s'est félicité de ce que le Tribunal ait été capable depuis 3 ans d'effectuer un travail efficace, avec des règles simples et peu couteuses, ainsi que des procédures permettant le règlement des différends sans retard ou dépenses injustifiées.
M. SATYA N. NANDAN, Secrétaire général de l'Autorité internationale des fonds marins, a exprimé sa satisfaction devant l'appel aux contributions, en faveur de l'Autorité internationale des fonds marins, lancé dans la résolution relative aux océans et au droit de la mer. Il a indiqué que le budget 1999 de l'Autorité est satisfaisant et que sa situation financière s'est améliorée depuis l'an dernier. Il reste cependant un montant significatif de contributions qui n'ont pas été versées par d'anciens membres provisoires. M. Nandan a rappelé la nécessité pour tous les membres de verser leurs contributions pour assurer le bon fonctionnement de l'Autorité. Il a par ailleurs expliqué que l'Autorité a pratiquement achevé la phase préparatoire de son installation, ajoutant que désormais l'accent sera mis sur l'élaboration d'un programme de travail de fond. C'est dans cet esprit, a-t-il continué, que s'est déroulé un atelier de travail, cet été, à Kingston, en présence d'investisseurs, d'experts et de représentants du secteur privé. Cet atelier était consacré aux techniques essentielles à l'exploitation et à l'exploration minières des fonds marins. Le Secrétaire général a expliqué à l'Assemblée que les résultats de cet atelier de travail seront communiqués en temps voulu, comme ceux de 1998 qui ont été publiés et mis à la disposition des Etats Membres. Il a annoncé que l'Autorité travaillera bientôt à l'élaboration de mesures relatives à l'exploration et l'exploitation des ressources autres que les nodules polymétalliques. Elle doit dans ce contexte convoquer un troisième atelier qui permettra de faire le point sur cette question et l'état des recherches sur ces ressources des fonds marins internationaux. Concernant cette résolution sur les océans et le droit de la mer, le Secrétaire général a aussi rappelé que le Protocole sur les privilèges et les immunités de l'Autorité que les Etats sont invités à ratifier ou à signer, au paragraphe 12, est essentiel au bon fonctionnement de cet organisme, puisqu'il confère à ses représentant des immunités et privilèges, nécessaires lors de leurs déplacements et voyages.
Concernant la résolution relative aux résultats de l'examen par la Commission pour le développement durable du thème sectoriel "océans et mers", M. Nandan a estimé qu'il est encourageant que l'Assemblée prenne une décision sur les questions de coopération et de coordination en ce qui concerne le domaine des océans. Il a souligné le caractère opportun de l'étude de cette question par la Commission pour le développement durable, car les océans deviendront une zone d'activités intense au cours du siècle prochain. Il a mis en garde la commuanuté internationale, qui a tendance a considérer les océans et leurs ressources comme des acquis. Elle consacre des milliards à la recherche en matière d'espace extra-atmosphérique et laisse de côté les mers et les océans. Tout en déplorant cette attitude, il a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place une meilleure coordination et coopération internationales en matière de recherche sur les océans et leurs ressources, ainsi que de protection et de préservation de l'environnement marin.
M. Nandan a exprimé l'espoir que la mise en place d'un processus consultatif évoquée dans cette résolution permettra de parvenir à une meilleure coordination et aidera les gouvernements et les organisations à mener un travail cohérent dans le cadre de la Convention de 1982. Il a estimé que la participation à ce processus consultatif doit être ouverte aux Etats et à tous ceux qui se sentent concernés et sont parties prenantes au débat. Le Secrétaire général a demandé que le règlement intérieur qui sera adopté par le processus consultatif implique les différents organismes et organisations dans les consultations sur toutes les questions et ne pas leur conférer simplement un statut d'observateurs. M. Nandan a exprimé sa satisfaction en ce qui concerne la prochaine entrée en vigueur de l' Accord sur les stocks de poissons. Dans ces circonstances, les différentes organisations de pêches devront réviser leur mandat en fonction de cet Accord.
Droits de réponses
Le représentant de la Malaisie a répondu aux délégations du Japon, des Philippines et du Viet Nam concernant la mer de Chine du Sud. Il a engagé tous les pays de la région à régler les questions de souveraineté sans recours à la force, conformément à l'Accord de 1992 de l'ANASE et à s'abstenir de toute action préjudiciable à ladite zone et à la région. Tous les différends doivent être réglés selon le droit international et les dispositions de la Convention de 1982. Pour ce faire, les Etats non parties aux différends doivent éviter de s'immiscer dans les problèmes des Etats parties. Le représentant a rappelé que la Malaisie a activement participé au projet de code de conduite accepté par toutes les parties. Il a ajouté qu'en ce qui concerne la sécurité du détroit de Malaisie, son pays a pris des mesures contre les actes de piraterie et de contrebande en augmentant sa surveillance navale et aérienne. Il en est de même pour sa zone économique exclusive. Mais il a fait remarquer que ces efforts ne seront couronnés de succès qu'avec l'aide de la communauté internationale et des pays voisins.
Le représentant du Viet Nam a pris la parole concernant les projets de pêche du gouvernement de Chine dans la mer de Chine du Sud du premier juin 1999. Le Viet Nam a suffisamment de raisons historiques pour exercer ses droits exclusifs en ce qui concerne les îles Paracelsius et Spratley. Toute intrusion dans la zone économique exclusive sans accord du Viet Nam serait une violation de sa souveraineté, a déclaré le représentant. Pour parvenir à une solution durable et acceptable, les parties doivent s'abstenir de toute action pouvant aggraver la situation.
Le représentant de la Chine a répondu que les îles de la mer de Chine relèvent de l'autorité de la Chine. Ses droits historiques lui assurent la souveraineté sur ces îles, a-t-il rappelé, et elle est reconnue par les pays voisins. Le Gouvernement chinois convient que les différends devraient être réglés par des moyens pacifiques. Il a appelé les Etats à s'abstenir de toute action qui viendrait compliquer cette affaire. Il s'est également déclaré opposé à toute ingérence de pays étrangers à la région.
Le représentant des Philippines a annoncé que les chefs d'Etat de l'ANASE et d'autres pays interessés par la question des îles de la mer de Chine du Sud ou qui en revendiquent la souveraineté se réuniront à Manille pour envisager un code de conduite pour cette région. Le représentant a souhaité que tous les Etats qui souhaitent régler ce différend de manière pacifique participent à la réunion.
POUR L'EDIFICATION D'UN MONDE PACIFIQUE ET MEILLEUR GRACE AU SPORT ET A L'IDEAL OLYMPIQUE (Point 22)
Présentation de la résolution A/54/L.26
Aux termes de la Résolution pour l'édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique, présentée par l'Australie au nom des coauteurs, l'Assemblée générale, rappelant la reprise de l'antique tradition grecque de l'ekekheiria ou "Trêve olympique", suivant laquelle toutes les hostilités cessent durant les Jeux olympiques, ralliant ainsi les jeunes à la cause de la paix, demanderait instamment aux Etats Membres d'observer la trêve olympique pendant les Jeux de la XXVIIe Olympiade qui se tiendront à Sydney (Australie) du 15 septembre au 1er octobre 2000. Elle exhorterait également les Etats Membres à prendre l'initiative d'observer cette trêve et à chercher, individuellement et collectivement, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, à régler tous les différends internationaux par les moyens pacifiques. L'Assemblée demanderait à tous les Etats Membres de coopérer aux efforts menés par le Comité international olympique pour faire de la trêve un instrument de paix, de dialogue et de réconciliation dans les zones de conflit au-delà de la période où se tiendront les Jeux olympiques. Elle réaffirmerait la Déclaration et le Programme d'action en faveur de paix, et accueillerait avec satisfaction la décision du CIO de faire appel à l'ensemble des organismes sportifs internationaux et des comités nationaux olympiques des Etats Membres pour qu'ils adoptent des mesures concrètes visant, sur le plan local, national, régional et mondial, à promouvoir et renforcer une culture de paix dans l'esprit de la trêve olympique. Elle accueillerait également avec satisfaction la création par le Comité international olympique d'un forum olympique international du développement qui servira d'instance de concertation aux organisations intergouvernementales et organisations non gouvernementales pour les questions ayant trait à l'essor de l'éducation physique et du sport pour tous, ainsi que d'un centre international pour la trêve olympique, et prie le Secrétaire général de promouvoir l'observation de cette trêve par les Etats Membres. Présentant la résolution, M. DANIEL KOWALSKI, sportif olympique de l'Australie, a rappelé que l'Australie, qui accueillera les 27èmes Jeux olympiques d'été à Sydney, en l'an 2000, est l'un des deux seuls pays, avec la Grèce, qui aient participé à tous les jeux d'été et l'un des cinq pays à avoir accueilli deux d'entre eux, le premier s'étant déroulé à Melbourne en 1956. Le représentant a indiqué que les organisateurs s'étaient engagés à présenter des jeux harmonieux, mettant en valeur l'athlétisme et la diversité culturelle, auxquels participeront plus de 200 pays du monde. L'accueil de l'Australie montrera la tolérance, l'ouverture et la nature communautaire d'un pays composé d'immigrants de plus de 160 pays, a-t-il précisé. Le représentant a expliqué que les Jeux de l'an 2000 qui sont conçus dans un souci de protection de l'environnement seront en fait "les jeux les plus verts". L'Australie s'est aussi engagée à ce que ces jeux respectent les idéaux olympiques comme les principes des Nations Unies. Dans ce contexte, le représentant a signalé que son pays portait assistance plus de 30 pays du Pacifique Sud, de l'Afrique australe, de l'Asie du Sud et du Sud-Est et des Caraïbes dans la mise en place de programmes dédiés au sport. Il a également souligné les travaux communs du Comité olympique international et des Nations Unies dans le domaine humanitaire.
Débat
M. ELIAS GOUNARIS (Grèce) a mis l'accent sur l'importance du respect de la trêve olympique. Il a rappelé que le respect de cette trêve reprend la tradition grecque de l"ekecheiria", qui date du 9ème siècle avant Jésus-Christ. Il est également revenu sur le fait que la première résolution appelant au respect de cette trêve avait été adoptée à une large majorité lors de la 48ème session de l'Assemblée. M. Gounaris a rappelé que son Gouvernement, par l'intermédiaire de son ministre des affaires étrangères avait proposé, avant les Jeux olympiques d'hiver de Nagano en février 1998, au Comité olympique international la création de nouvelles structures et activités, dont celle d'un Centre international pour le respect de la trêve olympique. Ce Centre, a-t-il précisé, constituerait une enceinte permanente pour la promotion de la trêve dans les zones de conflits. Il a déclaré que la Grèce qui doit accueillir les Jeux olympiques d'été de 2004 organisera cette manifestation conformément aux valeurs originelles de l'idéal olympique. Le représentant a exprimé l'espoir de voir renaître la trêve olympique, pour deux semaines au moins afin que se concrétise le rêve d'un monde de paix.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie) parlant au nom de Groupe africain a indiqué que le respect des principes de la compréhension, de la tolérance, de la dignité et du respect de l'autre, prend une dimension encore plus aigue en cette fin de siècle où l'homme pensant avoir assuré son emprise sur les forces de la nature et maîtrisé son destin, se trouve brutalement livré aux démons conjugués de la violence et de la haine. Le rendez- vous de Sydney qui se tient à la confluence de deux millénaires et qui rassemblera plus de 190 pays confortera l'olympisme et imprimera un élan nouveau aux grands idéaux et principes fondamentaux de l'amitié, de la solidarité, de la compréhension et de la loyauté entre les pays du monde, a estimé le représentant. Dans ce contexte, il a rappelé que c'est l'OUA qui a présenté, en 1993, deux projets de résolution sur "l'édification d'un monde paicifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique" et sur la proclamation de "l'année 1994, année internationale du sport et l'idéal olympique". L'intérêt de l'Afrique pour l'olympisme remonte au tout début de ce siècle lorsque, malgré les contraintes et le restrictions, des athlètes africains, sous la bannière des puissances coloniales d'alors, inscrivirent en lettre d'or, sur le Panthéon olympique, le nom d'un continent qui s'éveillait irréversiblement à l'histoire, a- t-il expliqué.
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