POUR L'ASSEMBLEE, HUMANITE, NEUTRALITE ET IMPARTIALITE SONT LES CARACTERISTIQUES ESSENTIELLES QUI LEGITIMENT L'AIDE HUMANITAIRE
Communiqué de Presse
AG/969
POUR L'ASSEMBLEE, HUMANITE, NEUTRALITE ET IMPARTIALITE SONT LES CARACTERISTIQUES ESSENTIELLES QUI LEGITIMENT L'AIDE HUMANITAIRE
19991119Plusieurs délégations déplorent la faiblesse des réponses aux appels de secours et leur répartition géographique inéquitable
Alors que la baisse continue des ressources internationales allouées aux pays de plus en plus nombreux touchés par les catastrophes naturelles continue de préoccuper l'Assemblée générale, plusieurs délégations ont regretté d'avoir aussi à déplorer la politisation de l'assistance humanitaire internationale et sa répartition géographique inéquitable. A cet égard, elles ont rappelé avec force que les seuls principes valables devant guider l'assistance humanitaire demeuraient l'humanité, la neutralité et l'impartialité. Toute soumission à des considérations extérieures, qu'elles soient politiques ou médiatiques, porterait atteinte à la légitimité de l'action de la communauté internationale. La représentante de l'Inde a ainsi demandé que soit maintenue une stricte distinction entre les impératifs de maintien et de rétablissement de la paix et les principes de l'action humanitaire, incompatibles avec "un quelconque droit d'intervention humanitaire pour lequel il n'existe pas de base juridique de la Charte des Nations Unies". Le représentant de la Chine a également exigé le strict respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale des Etats. D'autres délégations ont insisté sur la nécessité d'obtenir l'autorisation de l'Etat concerné avant d'acheminer l'assistance humanitaire. Pour leur part, Les Etats- Unis se sont félicités de l'implication du Conseil de sécurité dans les questions humanitaires cruciales, reconnaissant ainsi que les crises humanitaires impliquent souvent des situations faisant peser une menace sur la paix et la sécurité internationales. Ils se sont déclarés particulièrement préoccupés par la situation en Tchétchénie et ont appelé toutes les parties à protéger les populations civiles et à permettre l'accès en toute sécurité de l'aide humanitaire.
La situation dans les Balkans a été évoquée par le représentant de la Fédération de Russie pour déplorer le fait qu'aucune mesure n'ait été prise jusqu'à présent pour reconstruire l'ex-Yougoslavie et étendre l'assistance humanitaire à toutes les composantes de la population yougoslave ainsi qu'aux centaines de milliers de réfugiés sur tout le territoire. Le représentant du Nigéria a pour sa part souligné le contraste entre la situation au Kosovo, où environ 1,2 million de personnes déplacées furent rapatriées en 2 mois, et celle de l'Angola, où 1,6 million de réfugiés croupissent encore, ignorés de la communauté internationale. Pour être cohérente, l'assistance humanitaire doit faire preuve d'une approche globale et sans discrimination, ont souligné plusieurs orateurs.
(à suivre 1a) - 1a - AG/969 19 novembre 1999
Les conséquences de l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, il y a 13 ans ont été évoquée par le représentant de l'Ukraine pour attirer l'attention de l'Assemblée sur les conséquences à long terme, difficiles à évaluer de cette catastrophe pour la population et pour l'environnement. Il a déploré le fait que le problème ait été, jusqu'à présent, considéré exclusivement en termes de fermeture rapide de la centrale et de la sécurisation de l'abri construit au dessus du réacteur, en escamotant la dimension humanitaire du problème. A l'occasion du 15ème anniversaire de l'accident de Tchernobyl, l'Ukraine organisera en 2001 une Conférence internationale des donateurs pour examiner toutes les dimensions du problèmes. Outre la question de la sécurité de l'abri, la présence de quelque 800 sites d'enfouissement de déchets radioactifs constitue un autre problème urgent, techniquement et écologiquement complexe.
Outre le Vice-Ministre russe de la défense civile, des situations d'urgence et de l'élimination des conséquences des catastrophes naturelles, le Président de la Commission parlementaire sur les problèmes d'environnement et de Tchernobyl en Ukraine, les délégations suivantes ont pris la parole: Inde, Chili, Mexique, Norvège, Chine, Koweït, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Brésil, Egypte, Nigéria. L'Observateur de la Palestine est également intervenu.
L'Assemblée générale poursuivra son débat sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'ONU, lundi 22 novembre à 10 heures. Elle devrait ensuite entamé l'examen du point intitulé "les océans et le droit de la mer".
Le Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab, avait annoncé ce matin que l'Assemblée examinerait à une date ultérieure le point intitulé "assistance internationale d'urgence pour le rétablissement de la paix et de la normalité en Afghanistan et pour la reconstruction de ce pays dévasté par la guerre", en même temps que le point intitulé "la situation en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité internationales".
RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L'ASSISTANCE ECONOMIQUE SPECIALE (Point) 20
Suite du débat
Mme CHANDRESH KUMARI (Inde) a déclaré que les principes de l'aide humanitaire demeurent la neutralité, l'impartialité, le plein respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, de l'unité nationale des Etats, ainsi que l'accord de l'Etat concerné et le rôle premier qui lui revient dans l'initiation, l'organisation, la coordination et la mise en oeuvre de l'assistance humanitaire. Tout en soutenant les activités humanitaires de l'ONU, l'Inde ne peut accepter aucune décision qui lie une offre d'assistance humanitaire à un quelconque droit d'intervention humanitaire pour lequel il n'existe pas de base juridique au sein des Nations Unies, a soutenu la représentante.
Elle a rappelé que, dans le cadre de l'assistance Sud-Sud, l'Inde avait contribué au relèvement des peuples de l'Afghanistan, de l'Angola, de la Palestine, du Bangladesh, du Soudan, du Tadjikistan et des pays d'Amérique centrale et des Caraïbes. Elle a déploré la baisse continue des fonds alloués aux opérations d'assistance humanitaire internationales, certains programmes atteignant à peine 4% des montants demandés, et a invité les donateurs à contribuer à ces opérations sans pour autant réduire leur aide au développement. La représentante est également d'avis que le seul critère valable pour décider d'une opération humanitaire est celui des souffrances humaines, et non pas celui des considérations politiques ou médiatiques. A cet égard, elle a fait observer que ces opérations ne doivent en aucun cas être l'occasion de faire des pressions politiques sur les Etats touchés. La représentante s'est étonnée que, dans les documents du budget de l'ONU relatifs aux sections sur l'assistance humanitaire, il soit indiqué que la coordination stratégique entre assistance humanitaire et questions de politique et de droits de l'homme sera un des thèmes du sous- programme de politique et d'analyse. Il est également indispensable de faire une distinction claire entre les impératifs des opérations de maintien et d'établissement de la paix et les principes de l'action humanitaire, a-t-elle ajouté.
Dans ce climat de restrictions budgétaires, la représentante a appelé de ses voeux une utilisation efficace des fonds disponibles, notamment en recourant à bon escient aux capacités d'aide que les pays en développement peuvent eux-mêmes mettre à la disposition des opérations d'assistance internationales. Elle a également demandé que les fonds alloués pour le relèvement à moyen et à long terme des pays touchés ne soient pas versés en retard ni soumis à d'importantes contraintes politiques, procédurales et administratives. Enfin, la représentante a demandé que ne soit pas mis à profit les crises humanitaires pour accentuer l'affaiblissement des gouvernements et des Etats, mais au contraire à soutenir les Etats-nations. Elle a soutenu que les opérations d'assistance humanitaire de l'ONU doivent en priorité traiter avec les Etats, et non avec d'autres organisations ou projets-pilotes, fussent-ils de la Banque mondiale. L'affaiblissement des Etats et des gouvernements risque d'attiser le retour des conflits au lieu d'y mettre fin.
M. SERGUEI KHETAGUROV, Vice-Ministre de la défense civile, des situations d'urgence et de l'élimination des conséquences des catastrophes naturelles de la Fédération de Russie, a estimé que les conclusions agréées adoptées cet été par le Conseil économique et social à l'issue de son débat sur le segment humanitaire constituent des directives pour les organisations humanitaires, en particulier pour ce qui est de la transition des secours humanitaires d'urgence vers la reconstruction et le développement dans les situations d'urgence humanitaire complexes. Il est important, a-t-il déclaré, de réaffirmer les principes fondamentaux de la neutralité, de l'humanité et de l'impartialité en ce qui concerne l'octroi de l'aide humanitaire car toute dérogation à ces principes serait inadmissible. Il s'est également félicité de ce que l'ECOSOC ait reconnu la nécessité d'examiner plus avant la question de l'impact des sanctions sur les populations en vue d'en atténuer leurs effets. Le représentant a déploré l'inégalité des réponses aux appels consolidés. S'agissant plus spécifiquement de la situation dans les Balkans, il a rappelé l'importance d'adopter une démarche cohérente pour ce qui est de la transition vers la reconstruction. Il a déploré le fait qu'aucune mesure n'ait été prise jusqu'à présent pour reconstruire l'ex-Yougoslavie et apporter une aide humanitaire à l'ensemble du territoire. Or, a- t-il averti, si des mesures ne sont pas prises rapidement, on risque une crise humanitaire grave à la prochaine saison, vu la présence de plusieurs centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées.
Le représentant s'est félicité du rôle de l'ONU dans l'atténuation des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Pour sa part, la Fédération de Russie met en oeuvre un programme fédéral de protection de la population contre les catastrophes naturelles et un programme visant à répondre aux besoins des victimes de Tchernobyl. A cet égard, il a déploré le fait que la réunion du Comité de coordination quadripartite pour l'atténuation des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl qui s'est tenue ce jeudi 18 novembre au siège de l'ONU n'ait pas permis de financer les trois projets envisagés. Le représentant a engagé l'Assemblée générale à adopter cette année encore une résolution sur la situation au Tadjikistan où la population a toujours besoin de l'assistance internationale.
Plaidant pour une meilleure coordination des secours d'urgence, M. Khetagurov a préconisé l'implantation dans chaque région de centres de coordination pour les secours d'urgence. Ces centres pourraient s'organiser en un réseau sous l'égide d'une agence internationale et compléter ainsi les mécanismes existants. L'expérience russe montre que pour sauver ceux qui sont toujours vivants, il faut considérer l'établissement d'un réseau d'alerte rapide, la répartition du travail, l'échange d'expériences et l'introduction de technologies de secours d'avant-garde. Il s'agit là des éléments fondamentaux qui doivent sous-tendre le fonctionnement d'une agence internationale des secours d'urgence. L'idée d'un mécanisme international pour résoudre les problèmes humanitaires devrait être examinée d'urgence et de manière approfondie, a-t-il déclaré.
M. JUAN LARRAIN (Chili) a déclaré que toutes les activités liées à l'assistance humanitaire ont, pour son pays, une signification particulière, parce que le Chili a souvent été confronté à des crises douloureuses. Il s'est félicité du travail entrepris dans le domaine de l'assistance humanitaire par les Nations Unies. Il a estimé que l'ECOSOC et, en particulier son segment humanitaire, doivent contribuer à générer un climat de confiance relatif aux activités humanitaires. Le représentant a expliqué que ces activités doivent conserver un caractère apolitique et impartial. L'aspect apolitique de ces activités, a-t-il souligné, doit rester la considération primordiale aussi bien en ce qui concerne leur coordination que leur orientation politique. Il s'agit là de préalables indispensables pour garantir la transparence des interventions humanitaires et de la coopération internationale, a-t-il indiqué. Le représentant a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité urgente de respecter et de renforcer les principes et les règles du droit humanitaire international.
M. Larrain a déclaré que la responsabilité première dans le domaine de l'action humanitaire incombe au pays où s'est produite la catastrophe naturelle ou humanitaire. Il a toutefois indiqué qu'il faut aussi aider ces pays qui sont souvent dépassés par les événements ou qui ne peuvent financer ces activités. Dans cet esprit, a-t-il ajouté, les capacités de réaction et d'intervention rapides doivent être renforcées. Le représentant a, estimé en outre qu'il n'est ni raisonnable ni juste que les pays qui reçoivent et accueillent les réfugiés en assument aussi les coûts qui en découlent. En ce qui concerne le secours humanitaire, il a réaffirmé l'importance d'un engagement de tous. Il faut aussi que cette aide soit une action transparente et apolitique, qui se déroule dans le respect de la législation du pays où elle est mise en oeuvre. M. Larrain a fait remarquer que la bonne foi est nécessaire pour mener à bien ces activités dans le plein respect des normes qui régissent le droit humanitaire international.
M. MANUEL TELLO (Mexique) a plaidé en faveur du renforcement de la coopération internationale en matière de prévention et d'assistance humanitaire, afin que le développement demeure une priorité, car il est toujours plus coûteux de guérir que de prévenir. Il a souligné que pour être efficace, cette assistance complexe nécessite des paramètres clairs, précis, et conformes aux principes d'humanité, de neutralité et d'impartialité, ainsi qu'à ceux du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats.
Le représentant a appelé le système des Nations Unies à s'adapter et à se renforcer pour assumer de manière plus efficace son objectif principal, le soulagement des souffrances humaines, et à diriger et coordonner les efforts de la communauté internationale en ce sens. Il a appelé à un appui sans réserve au personnel humanitaire, et a demandé pour ceux-ci une protection adéquate. Quelle qu'en soit la cause, l'utilisation de la force ne contribuera jamais à améliorer une situation, mais trop souvent à l'aggraver, a déclaré le représentant.
Le représentant s'est inquiété de l'augmentation des catastrophes naturelles aux conséquences humaines, sociales et économiques de plus en plus graves. Il a engagé la communauté internationale à mettre à profit l'expérience et la solidarité acquises au cours de la Décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles afin de passer d'une perspective réactive à une stratégie intégrale, de l'assistance post-désastre à la prévention et la réduction des catastrophes naturelles. A ce titre, les ministres des affaires étrangères du Groupe de Rio, réunis en mai dernier à Mexico, ont souligné l'importance d'entreprendre des actions régionales de coopération technique à caractère permanent à toutes leurs étapes. Lors de la récente Réunion à Rio de Janeiro entre représentants des pays d'Amérique latine et des Caraïbes et de l'UE, la mise en oeuvre d'un tel programme de coopération internationale a été décidée. Une telle préparation est également indispensable dans le cadre des Nations Unies pour faciliter la coopération avec les directions nationales des organisations de protection civile, et pour actualiser l'inventaire des ressources disponibles pour les interventions en cas de catastrophes ainsi que la préparation des manuels permettant d'aider efficacement la coopération internationale. Le représentant a fait savoir que sa délégation continuera à s'engager au sein de l'Assemblée générale en faveur de l'établissement d'une telle stratégie intégrale.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a fait remarquer que les conflits, qu'ils soient nouveaux, réactivés ou prolongés, conduisent à des situations humanitaires de plus en plus complexes. Le mépris soudain des normes humanitaires met le personnel humanitaire en danger et bloque l'accès aux victimes dans les zones de conflit. Compte tenu de cet état de choses, la Norvège se félicite des progrès réalisés au cours de cette année par le système des Nations Unies dans la gestion des questions humanitaires. L'amélioration des mécanismes de coordination a créé des capacités de réponse plus efficaces et a rendu plus constante l'attention portée aux crises humanitaires. A cet égard, le représentant a rappelé le rôle central du Bureau de coordination des affaires humanitaires dans la coordination des diverses politiques mises au point dans ce domaine. La Norvège accueille favorablement le resserrement des liens entre les activités humanitaires et les activités politiques des Nations Unies qui a permis de passer de la réaction aux actions préventives. Pour le représentant, la participation commune des pays, le renforcement du système de coordination des actions humanitaires au niveau local, l'amélioration du processus de secours global et le développement de cadres de travail stratégiques, qui vont être bientôt testés en Sierra Leone, constituent des réalisations appréciables. Le représentant a noté que le segment humanitaire de l'ECOSOC fournissait aux gouvernements l'occasion de participer à des discussions approfondies et de s'orienter dans ce domaine.
Le représentant a demandé que le respect envers le personnel humanitaire et envers ceux qui réalisent le travail neutre et impartial des Nations Unies soit assuré. Les responsables des violences doivent être traduits en justice, a-t-il ajouté. A cet égard, il a encouragé les Etats Membres à ratifier et à appliquer la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.
L'évolution du processus d'appels globaux a coïncidé avec l'accroissement de la participation financière qui atteint aujourd'hui 69% des besoins. Le représentant a regretté que, suite aux appels, d'importantes différences subsistent entre les ressources fournies à chaque pays, les écarts entre chaque région se révélant toutefois moins prononcés que prévu. Ce sont les besoins des victimes qui devraient dicter la qualité et la durée des interventions humanitaires, et non pas la nature, la position géographique ou même la couverture médiatique qui lui est dévolue. Ainsi la nouvelle stratégie de la Norvège a pour but de mettre en place une approche nationale plus cohérente aux situations d'urgence, aux problèmes de fin de conflit, aux périodes de transition et aux nécessités du développement. Le représentant a d'ailleurs souligné le besoin d'associer l'assistance humanitaire aux efforts de développement à long terme. Prenant en exemple la situation du Timor oriental, il a expliqué qu'un programme intégré a pu être adopté en associant les approches à court et long terme, adapté à la coordination et la planification. Le représentant a également rappelé l'importance cruciale du développement socioéconomique en faveur du peuple palestinien pour le processus de paix au Moyen-Orient.
M. HUANG XUEQI (Chine) a exprimé son inquiétude face au nombre important de victimes des catastrophes humanitaires, de réfugiés et de personnes déplacées qui continuent de vivre dans une extrême misère. Il a également déploré que la réponse des pays donateurs face à de telles situations reste à son niveau le plus bas. Le représentant a rappelé que 90% des victimes des catastrophes naturelles ayant eu lieu au cours des 30 dernières années vivent dans des pays en développement. Malgré cela, l'aide de la communauté internationale n'a cessé de décroître, rendant les choses encore plus difficiles pour ces victimes. Le représentant a indiqué que les graves catastrophes naturelles impliquent non seulement des pertes importantes pour les pays qui les subissent, mais s'accompagnent aussi de la stagnation, de la suspension, voire du recul, de leur processus de développement. En conséquence, a-t-il souligné, la paix et la stabilité difficilement acquises seront mises en péril. Il a fait part du ferme soutien de la Chine à la demande adressée par l'ECOSOC à la communauté internationale et aux pays donateurs pour qu'ils augmentent leurs contributions à tous les appels aux contributions. Le représentant a expliqué que dans les domaines du maintien de la paix et de la reconstruction après les conflits, la communauté internationale doit se conformer strictement aux principes directeurs de la Charte des Nations Unies, et notamment ceux de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats, du respect de la souveraineté des Etats et de l'intégrité territoriale. Il a invité les programmes et institutions spécialisées, de même que les organisations à mener leurs activités conformément et dans la limite de leurs mandats, y compris lorsqu'ils sont en charge des efforts humanitaires internationaux dans les régions en conflits. Il a expliqué que le Gouvernement chinois attache une grande importance au processus allant de la réhabilitation au développement, en passant par la reconstruction. Il a défendu à cet égard l'idée de plan de reconstruction établi dès le début des opérations de reconstruction, plans qui conduiraient à une situation plus stable et permettraient une meilleure coordination de l'assistance humanitaire et du renforcement des capacités de gestion des catastrophes dans les pays touchés. Le représentant a rappelé que la Décennie internationale pour les catastrophes naturelles qui s'est achevée cette année est un programme de grande importance et qui doit être envisagé à long terme car la réduction des effets des catastrophes et leur prévention sont parties intégrantes des stratégies de développement durable. Il a estimé que des efforts doivent être faits pour mettre en place et perfectionner un mécanisme complet de relèvement et a accueilli avec satisfaction les démarches qui ont été entreprises en ce sens. Il a annoncé que la Chine est prête à participer activement à ces efforts. Il a estimé que les "Casques blancs" peuvent constituer un élément supplémentaire important pour aider aux actions de relèvement humanitaire rapides et concertées. Il a exprimé l'espoir que les corps et les institutions de l'ONU concernés par ce projet des "Casques blancs" continueront de travailler à son amélioration pour perfectionner leurs capacités. Le représentant a fait part de la satisfaction de sa délégation en ce qui concerne le travail du Bureau des affaires humanitaires et a soutenu la proposition du Secrétaire général visant à ce que le budget régulier fournisse à ce Bureau plus de ressources financières et humaines.
M. YURII SAMOILENKO, Président de la Commission parlementaire sur l'environnement, la gestion des ressources naturelles et l'élimination des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine), a rappelé que les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, il y a 13 ans, continuent d'affecter son pays. 50 000 km carrés ont été contaminés, dont 3,5 millions d'hectares de terres agricoles et plus d'un million d'hectares de forêts. La principale source d'eau potable du pays est toujours polluée. La catastrophe a touché quelque 3,5 millions d'habitants, dont plus d'un million d'enfants, qui bénéficient aujourd'hui de la protection sociale de l'Etat. Près de 73 000 personnes sont devenues invalides. L'évaluation des conséquences médicales et biologiques de la catastrophe est l'une des tâches les plus compliquées. Le représentant a attiré l'attention sur l'augmentation inquiétante du nombre de cas de cancer de la glande thyroïde chez les enfants, tout en notant qu'il reste difficile d'évaluer les conséquences de la catastrophe sur le statut génétique et immunitaire de la population. L'Etat consacre environ 7% de son budget annuel aux efforts visant à assurer des conditions de vie normale à la population vivant dans les régions contaminées, à la prestation de soins de santé et de services sociaux et psychologiques. En réalité, c'est 20% du budget qu'il faudrait consacrer à ces domaines.
L'un des problèmes les plus complexes, a poursuivi le représentant, est de faire de l'abri, construit au-dessus du réacteur détruit, une installation écologiquement sûre. S'il a permis de réduire au minimum les retombées de substances radioactives, sa perspective de vie limitée est aujourd'hui un facteur de stress psychologique pour la population. Un autre problème est la présence de combustible nucléaire (environ 180 tonnes) concentré dans l'abri, de même que l'existence de plus de 800 sites d'enfouissement de déchets radioactifs. La transformation des sites temporaires en sites de stockage à long terme est une tâche techniquement et écologiquement complexe qui doit être réalisée d'urgence, a-t-il déclaré. L'élément clef qui permettrait de résoudre ces nombreux problèmes est le renforcement de la coopération internationale, a estimé le représentant. Il a déploré le fait que le problème ait été, jusqu'à présent, considéré exclusivement en termes de fermeture rapide de la centrale et de règlement de la question de l'abri, en escamotant la dimension humanitaire du problème. A l'occasion du 15ème anniversaire de l'accident de Tchernobyl, l'Ukraine organisera une conférence d'annonces de contributions à Kiev en 2001 pour examiner toutes les dimensions du problème. Le représentant a aussi défendu la création, au Bureau de l'ONU à Kiev, d'un poste de coordonnateur des questions liées à Tchernobyl, ce qui permettrait d'assurer une meilleure gestion des divers problèmes.
M. Samoilenko a évoqué, par ailleurs, les conséquences du conflit au Kosovo sur les économies fragiles de l'Europe du Sud- Est et des pays voisins, comme l'Ukraine. La suspension de la navigation sur le Danube a paralysé l'activité économique de la plupart des compagnies maritimes ukrainiennes, ports et entreprises. Il a estimé les pertes encourues par son pays à plus de 300 millions de dollars. Avec la Roumanie, la Bulgarie et d'autres pays intéressés, l'Ukraine est prête à nettoyer les voies d'eau pour permettre la reprise rapide de la navigation sur le Danube, ce qui contribuerait à réduire le fardeau humanitaire et économique dans la région, a-t-il dit.
M. MOHAMMAD A. ABULHASAN (Koweït) a exprimé ses condoléances aux peuple et Gouvernement de la Turquie à la suite du séisme qui a frappé le pays cette semaine. Il a rappelé la position de son pays qui a aidé ses frères et soeurs de Turquie à faire face à ces événements tragiques. Il a également évoqué le cas de nombreux Etats qui souffrent des conséquences de catastrophes naturelles qui échappent au contrôle humain et, à cet égard, il a mentionné les zones touchées par les cyclones George et Mitch, ainsi que les inondations qui ont affecté le Bangladesh. De telles situations appellent à n'en pas douter une augmentation de l'aide de la communauté internationale.
Le Koweït est conscient de ce que les petits pays et les pays en développement ne disposent pas d'assez de moyens pour relever les défis posés par ces catastrophes naturelles. Il a constaté que le nombre de ces catastrophes augmente, faisant des victimes de plus en plus nombreuses, au même titre que les guerres et le recours à des armes de grande destruction, qui ne font qu'aggraver les conflits et engendrer d'immenses dégâts. Le représentant a déclaré qu'il partage les idées développées par le Secrétaire général dans son rapport sur les activités de l'Organisation. Il a indiqué que la sensibilisation de l'opinion publique sur la protection des secouristes des activités humanitaires est essentielle.
Il a décrit certaines aides accordées par le Koweït à d'autres Etats qui ont eu à faire face à des catastrophes naturelles. Le Fonds koweitien du dévelopement a, par exemple, offert 220 millions de dollars des Etats-Unis à 12 pays touchés, ainsi que des prêts destinés à financer des programmes de relèvement sur 5 ans. Il a aussi évoqué les aides offertes par les sociétés du Croissant-Rouge du Koweït aux pays touchés par les catastrophes. Il a réaffirmé l'engagement du Koweït en faveur de projets de développement dans les pays en développement, parce que le développement et la paix sont deux facteurs liés dont dépend la stabilité de l'humanité.
M. MOHAMMAD SAMHAN (Emirats arabes unis) a exprimé sa solidarité avec les Etats victimes de catastrophes naturelles. Il s'est félicité des efforts de l'ONU et des organisations internationales en ce sens mais a regretté que ceux-ci ne parviennent pas à répondre à tous les besoins des populations touchées du fait de l'augmentation du nombre de catastrophes et de la baisse de l'aide humanitaire. Il a appelé les Etats capables d'y remédier à renforcer leur aide financière et leur coopération internationale en vue de mieux coordonner l'aide et permettre un meilleur échange des informations nécessaires dans ces situations de crise. Pour les Emirats arabes unis, l'assistance humanitaire ne doit pas se substituer aux mesures destinées au relèvement des Etats en conflits et de ceux qui pâtissent d'une occupation étrangère. L'assistance humanitaire doit au contraire être considérée comme faisant partie des opérations de paix et de réconciliation entre les populations. Il a invité les parties en conflit à favoriser l'accès de l'assistance humanitaire internationale aux territoires sous leur contrôle, dans l'intérêt des populations concernées. L'acheminement convenable de l'aide et la sécurité du personnel humanitaire sont également nécessaires. A cet égard, la communauté internationale doit adopter une posture qui dissuade ceux qui assassinent ou enlèvent le personnel international.
Le représentant s'est inquiété des souffrances du peuple palestinien face à la politique de colonisation et d'expulsion que poursuit l'Etat d'Israël à l'intérieur des territoires occupés. Il a appelé la communauté internationale à y remédier, et a demandé aux Etats et aux organisations financières internationales de verser les sommes promises pour financer les infrastructures nécessaires au développement national de l'Autorité palestinienne. Les Emirats arabes unis, forts de leur foi dans l'utilité de la coopération internationale et régionale, ont de leur côté cherché à mettre en place des institutions palliatives et des oeuvres caritatives pour compléter les efforts locaux, tant dans le secteur privé que public, afin de récolter les ressources nécessaires au relèvement des pays touchés par les catastrophes naturelles.
M. SIM FARAR (Etats-Unis) a encouragé les divers acteurs oeuvrant dans le domaine humanitaire à renforcer la coordination de leurs efforts. Il s'est félicité de ce que les situations humanitaires au Kosovo et au Timor oriental semblent s'améliorer. Les Etats-Unis sont conscients d'autres situations humanitaires dans d'autres parties du monde et poursuivent leur appui aux opérations humanitaires en Afrique et ailleurs, et encouragent les autres pays à faire de même. Pour leur part, les Etats-Unis consacreront 50 % de leur contribution initiale au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à l'Afrique en l'an 2000, afin d'assurer aux réfugiés africains un niveau d'attention équitable. Le représentant a réaffirmé la nécessité pour toutes les parties de garantir la sécurité des civils et d'assurer l'accès sans entrave de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin. Aujourd'hui, les Etats-Unis sont particulièrement préoccupés par la situation en Tchétchénie et appellent toutes les parties à protéger les populations civiles et à permettre l'accès en toute sécurité de l'aide humanitaire. Il a aussi demandé à tous les pays de répondre généreusement aux appels de l'ONU.
La communauté internationale ne peut rester passive lorsque des réfugiés et des personnes déplacées font l'objet d'attaques transfrontières, sont recrutées de force, prises en otage par des éléments armés à l'intérieur des camps, comme on l'a vu au Libéria et en Guinée. La protection des travailleurs humanitaires est la responsabilité première des Etats qui doivent enquêter sur les attaques menées contre eux et traduire leurs auteurs en justice, a poursuivi le représentant. Il a attiré l'attention sur la vulnérabilité particulière des femmes et des enfants dans les situations de conflits et appelé la communauté internationale à prendre des mesures spécifiques à leur égard. Les Etats-Unis sont également préoccupés par la protection inégale et trop souvent inadéquate fournie aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays. Les Etats-Unis encouragent à cet égard, le Bureau de coordination des affaires humanitaires et les institutions concernées à élaborer des réponses plus prévisibles en vue d'assurer que ces personnes reçoivent les soins et la protection dont elles ont besoin.
Après avoir rappelé que le Conseil de sécurité a abordé au cours de cette année des questions humanitaires cruciales, il a ajouté que les Etats-Unis se félicitent de l'intérêt du Conseil pour ces questions dans la mesure où il reconaît ainsi que les crises humanitaires impliquent souvent des situations faisant peser une menace sur la paix et la sécurité internationales. Le représentant a tenu à féliciter le Bureau de coordination des affaires humanitaires pour le travail énergique et difficile qu'il réalise. Il a estimé que la procédure d'appels consolidés devrait être utilisée par l'ONU comme un instrument stratégique de planification, ainsi que comme un appel pour une assistance humanitaire. Il a appuyé les propositions du Secrétaire général visant à étendre l'utilisation du Fonds central autorenouvelable de secours d'urgence. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires a plus que démontré sa valeur et, son financement devrait constituer l'une des priorités du budget ordinaire, a-t- il déclaré.
M. LUIS TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a déclaré que bien que les aides d'urgence soient nécessaires à la suite des catastrophes naturelles, il faut se préparer à ce type d'évènement. De nombreux pays n'ont pas les ressources financières pour la prévention mais l'assistance internationale peut jouer un rôle décisif dans les cas dits d'urgence complexe, expression qui est un euphémisme pour apaiser notre conscience lorque les atteintes portées à la dignité des êtres humains résultent de la pauvreté et de conflits. La prévention consiste à doter la société de fondations solides grâce à la coopération pour le développement, à l'élimination de la pauvreté, et au renforcement de l'Etat de droit. Les stratégies humanitaires devraient, elles, se concentrer sur la prévention, la paix et la reconstruction de la paix après conflit.
La mise à profit des expériences telles que celle de la mission de secours aux pays affectés par l'ouragan Mitch et son utilisation en cas de besoin, est essentielle. Il a regretté l'écart grandissant entre la fourniture d'une assistance humanitaire de secours et la coopération pour le développement à long terme, faute de créer un environement propice au développement. Selon M. Moura, dans les conflits modernes, la différence entre combattants et civils est parfois floue et il a déploré que l'assistance humanitaire soit souvent détournée par les belligérants pour servir leurs fins stratégiques. Il est par ailleurs urgent d'accroître la sécurité du personnel humanitaire, et de garantir la neutralité et l'impartialité de l'assistance humanitaire pour renforcer sa crédibilité, a-t-il conclu.
M. MARWAN A. JILANI, Observateur permanent de la Palestine, a remercié le Secrétaire général pour son rapport, de même que l'ancien coordonnateur des Nations Unies pour les territoires occupés qui a travaillé jusqu'au 30 septembre 1999. Celui-ci, selon l'Observateur, a pu mener au mieux sa tâche, malgré les circonstances complexes dans la région et malgré les difficultés qui découlent de la politique du bouclage. Le représentant a indiqué qu'il approuve la nomination de M. Larson, nouveau coordonnateur du processus de paix au Moyen-Orient. L'Observateur a rappelé que celui-ci a occupé ce poste de 1994 à 1996 et est un grand ami, qui a contribué à donner son élan au processus de paix. Il a assuré l'Assemblée de la volonté de l'Autorité palestinienne de travailler avec lui.
M. Jilani a indiqué que lors de la Réunion de Washington l'année dernière, les bailleurs de fonds ont octroyé 3 milliards de dollars à la Palestine sur 5 ans et ont renouvelé cette promesse à Tokyo à la mi-octobre. Il a néanmoins regretté que ces annonces n'aient pas été honorées et ne se soient pas concrétisées. Il a aussi évoqué un déclin des contributions versées au peuple palestinien. L'Observateur a souligné l'importance d'honorer les engagements financiers qui aident à supporter le poids de cette abominable occupation. Il a exprimé les remerciements du peuple palestinien à la communauté internationale pour ses efforts.
M. Jilani a expliqué que depuis le début du processus de paix, on a constaté une amélioration du niveau de vie des Palestiniens. Il a toutefois appelé Israël à mettre fin à sa politique de bouclage des territoires et à sa politique de colonisation qui nuisent à l'économie des territoires. Il a en outre expliqué que la colonisation, pratique illégale, qui va à l'encontre des accords pris dans le contexte du processus de paix, nuit à la crédibilité et ne permet pas de développer la confiance des bailleurs de fonds. Il a souligné la responsabilité des Nations Unies en matière d'assistance au peuple palestinien, afin de l'aider à atteindre une paix durable juste et complète dans la région.
M. AHMED DARWISH (Egypte) a exprimé ses condoléances aux familles des victimes de l'accident de l'avion d'EgyptAir et des victimes décédées dans l'accident de l'avion du Programme alimentaire mondial au Kosovo. La communauté internationale doit aider l'ONU à venir à bout des conflits et des guerres entre les Etats, a-t-il déclaré. Il a estimé que la réponse aux catastrophes naturelles devait également occuper une place prépondérante sur l'ordre du jour international, vu le nombre important de victimes et les dégâts considérables qu'elles provoquent chaque année. L'Egypte appelle tous les Etats à protéger les droits des populations civiles et des travailleurs humanitaires dans les situations de conflit. Les aggressions contre les travailleurs humanitaires doivent être fermement condamnées. Ceux-ci doivent, de leur côté, respecter les droits et coutumes des pays dans lesquels ils travaillent et obtenir l'autorisation des Etats avant de se rendre dans certaines zones.
Le représentant a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle aide les Etats à renforcer leurs capacités nationales. Le relèvement et la reconstruction après conflit exigent une approche intégrée, a-t-il estimé. Des ressources adéquates permettraient aux agences d'exercer leur mandat, a-t-il déclaré, soulignant néanmoins que ces ressources ne doivent pas être octroyées aux dépens du financement du développement. Il a déploré le fait que la réponse aux procédures d'appel n'ait été que de 30 % seulement en 1999 et ait été déséquilibrée du point de vue de la répartition géographique. Outre l'augmentation des contributions en faveur de l'aide humanitaire, le représentant a plaidé pour une plus grande solidarité de la communauté internationale en cas de catastrophes naturelles. Le représentant a appuyé la proposition de la Grèce et de la Turquie de mettre à la disposition de l'ONU un groupe commun d'intervention en cas de catastrophe et s'est porté coauteur du projet de résolution. Le représentant a remercié tous ceux qui participent activement au développement du territoire palestinien et des institutions de l'Autorité palestinienne, et a appelé tous les pays à respecter leurs engagements en matière de contribution au développement de la Palestine M. G. B. PREWARE (Nigéria) rappelant le nombre important de personnes déplacées en Afrique cette année, a déclaré que les efforts d'assistance internationaux avaient été sérieusement entravés par le manque de mécanismes de réponse rapide, la prolongation des conflits et les contraintes matérielles. Ainsi, en mai 1999, les besoins des régions de l'Afrique touchées par les conflits s'élevaient à 697,32 millions de dollars alors que les fonds disponibles ne couvraient que 26 % des besoins. En outre, les difficultés liées à l'absence de ressources adéquates sont aggravées par une répartition géographique inégale de ceux- ci. La situation au Kosovo où environ 1,2 million de personnes déplacées furent rapatriées en 2 mois contraste fortement avec celle de l'Angola, où 1,6 million de réfugiés sont encore ignorés, a fait observer le représentant.
Afin de répondre aux situations humanitaires, les Etats donateurs utilisent un certain nombre de mécanismes pour financer les interventions après les conflits. Cependant, ces mécanismes génèrent des contraintes, des retards et des difficultés supplémentaires, a indiqué le représentant. Il a donc invité la communauté internationale et celle des donateurs à rechercher des moyens d'intervenir à temps et de manière juste. Le Nigéria a souhaité que l'établissement du Comité permanent interorganisations en tant que pôle de la coordination, favorise le partage précis et cohérent des responsabilités.
En ce qui concerne les catastrophes naturelles, des efforts devraient être faits pour recenser des experts régionaux qui pourront apporter leur concours à l'amélioration des capacités opérationnelles des gouvernements face aux situations d'urgence, a recommandé le représentant. Les capacités locales des pays confrontés aux catastrophes comme les capacités préexistantes des pays en développement voisins devraient être utilisées.
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