En cours au Siège de l'ONU

AG/968

LES DELEGATIONS CONDAMNENT SANS APPEL CEUX QUI POSENT DE NOUVELLES MINES DANS DES ZONES DEJA NETTOYEES

19 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/968


LES DELEGATIONS CONDAMNENT SANS APPEL CEUX QUI POSENT DE NOUVELLES MINES DANS DES ZONES DEJA NETTOYEES

19991119

L'Assemblée entame son débat sur la question du renforcement de la coordination des secours humanitaires en cas de catastrophe

Alors que la communauté internationale plaide pour le renforcement des efforts de déminage, de nouvelles mines sont posées dans certaines zones qui ont déjà été nettoyées, ont déploré plusieurs délégations, ce matin à l'Assemblée générale qui terminait son débat sur l'assistance à l'action antimines. Ainsi, le représentant de la Nouvelle-Zélande a-t-il condamné la pose de nouvelles mines cette année encore en Angola, là où l'ONU et la Nouvelle-Zélande avaient fait tant d'efforts de déminage. Si l'on veut maintenir la confiance des donateurs, il faut mieux coordonner les actions et assurer une gestion efficace et transparente des programmes antimines, ont déclaré certaines autres délégations comme le représentant du Cambodge, dont le pays est particulièrement touché par le problème des mine. Il a indiqué que 23 % du territoire avait pu être nettoyé grâce à l'utilisation de nouvelles technologies, mais que 4 à 6 millions de mines demeuraient actives dans les régions rurales. A l'issue du débat, le Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab (Namibie), a indiqué que le projet de résolution relatif à ce point serait présenté à l'Assemblée à une date ultérieure.

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration: Philippines, Cambodge, Slovénie, Argentine, Nouvelle-Zélande, Israël et Equateur. L'Observateur du Saint- Siège est également intervenu.

L'Assemblée a ensuite entamé son débat sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale. Elle a été saisie sur ce point de trois projets de résolution, dont l'un, présenté conjointement par la Grèce et la Turquie, prierait le Secrétaire général de définir les modalités selon lesquelles les organismes compétents des Nations Unies pourront faire appel au groupe commun d'intervention en cas de catastrophe, établi par les Gouvernements grec et turc, à la suite des tremblements de terre qui ont frappé la Turquie en août dernier et la Grèce en septembre. Par un autre texte, présenté par le Bélarus, l'Assemblée prierait instamment le Coordonnateur des Nations Unies pour la coopération internationale pour Tchernobyl de continuer de renforcer

(à suivre 1a)

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la coopération internationale pour surmonter les conséquences sanitaires, sociales, économiques et écologiques de la catastrophe de Tchernobyl dans les zones les plus touchées du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l'Ukraine. L'Assemblée soulignerait, aux termes d'un autre projet de résolution présenté par le Nicaragua, qu'il importe d'appuyer et de renforcer les efforts que font les pays d'Amérique centrale pour appliquer le Cadre stratégique visant à réduire la vulnérabilité de la région face aux catastrophes naturelles et à atténuer les effets de ces dernières.

Au cours du débat, plusieurs délégations ont rappelé que les civils étaient aujourd'hui les premières victimes des conflits et qu'une réponse appropriée à cette évolution devait être élaborée. Pour le représentant du Japon, l'assistance humanitaire ne doit pas se limiter à une réponse passive aux situations d'urgence. Il faut, en effet, veiller à ce qu'après avoir répondu aux besoins pressants, l'on assure la transition vers les activités de reconstruction. Le représentant de la Finlande, parlant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a appuyé, pour sa part, l'élaboration de principes et de règles de base pour les opérations humanitaires à l'intention des gouvernements, aux acteurs indépendants et aux organisations humanitaires. Il a aussi plaidé en faveur de la création d'espaces humanitaires et de journées de trêve pour faciliter la distribution de l'aide.

Les représentants des pays suivants ont participé au débat : Finlande, Japon, République de Corée, Argentine et Algérie.

Dans une déclaration, en début de séance, à l'occasion de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique qui sera célébrée ce 20 novembre, le Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab, a appelé le continent africain à mettre en place des politiques et des structures lui permettant de faire face aux changements intervenus sur le plan mondial dans le monde des affaires. Il a plaidé pour l'adoption de mesures concrètes afin de transformer les énormes ressources naturelles du continent africain en produits manufacturés qui permettront de satisfaire les besoins de base de la population et de faire de l'Afrique un partenaire compétitif dans l'économie mondiale. A cette fin, il a encouragé les pays africains à créer un environnement favorable au développement des petites et moyennes entreprises et du secteur privé en général, et à établir des alliances stratégiques avec le monde des affaires en Europe, en Asie et en Amérique.

L'Assemblée générale poursuivra cet après-midi, à 15 heures, son débat sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale.

DECLARATION DU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE À L'OCCASION DE LA DIXIÈME JOURNEE DE L'INDUSTRIALISATION DE L'AFRIQUE

M. THEO-BEN GURIRAB, Président de la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale, a déclaré que la Journée de l'industrialisation de l'Afrique qui sera célébrée ce 20 novembre offre une occasion unique de réfléchir aux progrès de l'industrie sur un continent disposant d'un vaste potentiel non exploité. Après plusieurs années de déclin dans le secteur manufacturier, on assiste aujourd'hui à une revitalisation des industries de base et à une reprise de la production industrielle dans de nombreux pays africains. Mais, avec la mondialisation de l'économie, l'Afrique doit relever plusieurs défis. Le continent n'a toujours pas défini de manière adéquate des politiques et des structures qui lui permettraient de faire face aux changements du monde des affaires sur le plan mondial. Pourtant, il existe des possibilités pour les pays africains de créer des alliances significatives avec d'autres pays en Europe, en Asie et en Amérique. Ainsi, l'initiative des Etats-Unis pour le commerce et l'investissement en Afrique peut contribuer de manière significative à la transformation du secteur industriel qui repose aujourd'hui essentiellement sur l'agriculture, en créant des sources de revenus qui, à leur tour, contribueront à l'élimination de la pauvreté. Dans les années 60, le facteur critique pour l'industrialisation de l'Afrique était l'absence de capitaux et d'une main d'oeuvre spécialisée; aujourd'hui c'est l'accès à la technologie, en particulier à la technologie de l'information.

Pour que l'Afrique devienne un partenaire compétitif dans l'économie mondiale, des mesures concrètes doivent être prises pour transformer les énormes ressources naturelles du continent en produits manufacturés afin de satisfaire les besoins de base de la population. Pour y parvenir, M. Gurirab a préconisé que les pays africains redoublent d'efforts pour développer de petites et moyennes entreprises. Le secteur privé, dont le rôle est crucial pour le développement économique, a besoin de l'appui des gouvernements qui doivent garantir un environnement favorable à la productivité et à la croissance. Ceux-ci doivent aussi encourager la recherche et le développement en vue d'ajouter une valeur aux ressources naturelles, particulièrement dans le domaine des matières premières agricoles. A l'heure actuelle, le secteur privé qui reste souvent très faible en Afrique, n'a qu'un accès limité aux ressources financières et à la technologie; elle n'a pas l'habitude d'une gestion mondiale des affaires et, pour un certain nombre de raisons exogènes, n'a pas encore réussi à établir des alliances stratégiques avec le monde des affaires en Europe, en Asie et en Amérique. Son rôle doit être soutenu en vue de renforcer sa capacité et sa base de ressources.

Le thème qui a été choisi pour célébrer le millénaire, "de la ferme à l'usine pour un avenir meilleur", incarne la profonde conviction que l'Afrique pourrait simultanément améliorer la productivité agricole et l'utilisation de sa capacité manufacturière pour assurer la sécurité alimentaire, a estimé le Président de l'Assemblée. A cette fin, M. Gurirab a appelé les organisations du système des Nations Unies à travailler de concert pour aider les pays africains à produire durablement et avec succès des matières premières agricoles, et à traiter ces matières premières de manière efficace pour assurer une source stable de revenus aux communautés rurales africaines et fournir des emplois dans l'industrie aux populations rurales et urbaines. M. Gurirab a encore rappelé que l'un des plus grands défis que doit relever le continent africain est le problème de la dette et a plaidé en faveur de son annulation. Il a indiqué qu'il avait entamé des consultations en vue de la mise en oeuvre de la résolution adoptée l'an dernier par l'Assemblée générale qui demandait la mise en place d'un groupe de travail ad hoc à composition non limitée chargé de suivre plus particulièrement les recommandations du Secrétaire général sur les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique.

ASSISTANCE A L'ACTION ANTIMINES

Suite du débat

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a déclaré que c'est pour des raisons humanitaires que les Philippines ont décidé d'abandonner l'usage des mines terrestres. Cette décision, a-t- il souligné, participait de l'approche du gouvernement concernant le traitement du problème des groupes armés. Cette approche s'appuyait non pas entièrement sur des solutions militaires mais s'intéressait aussi aux problèmes sociaux et économiques qui permettaient aux groupes armés de survivre, a-t-il rappelé. Le représentant a indiqué qu'aujourd'hui les Philippines ne figurent plus aux yeux des Nations Unies parmi les pays touchés par les mines. Or a-t-il expliqué, la présence de mines entrave encore la vie économique du pays et plus particulièrement son agriculture.

M. Mabilangan a déclaré que les Philippines ont signé la Convention d'Ottawa et accueilli avec satisfaction l'entrée en vigueur de cette Convention cette année. Il a indiqué que les Philippines préparent actuellement une loi visant à interdire la fabrication, la possession, la vente et le trafic des mines et des composants identifiés comme pouvant être utilisés dans des mines terrestres. Le représentant a évoqué les différentes réunions régionales antimines qui se sont tenues dans son pays, qui tient à participer de façon de plus en plus active aux activités antimines et de déminage dans sa région. Les Philippines ont aussi participé à la Réunion de Maputo. Il a indiqué que sa délégation se joint à ceux qui reconnaissent l'importance du rôle majeur de coordonnateur central joué par l'ONU. Il a apporté son soutien aux activités du Service d'action antimines de l'ONU, estimant que ses activités devaient s'étendre au delà du domaine du maintien de la paix et revêtir un aspect plus humanitaire.

M. DANILO TURK (Slovénie) a déclaré que l'action internationale contre les mines à pour objectif l'élimination d'armes traumatisantes dont l'interdiction est indispensable pour protéger les civils. C'est un concept important en ce qui concerne la protection humaine. Une série d'activités pratiques en font l'une des actions principales des Nations Unies. L'action antimines comprend le déminage, la réhabilitation des victimes et la stimulation d'une prise de conscience. La destruction des mines terrestres doit être la priorité absolue pour éviter la récurrence de leur emploi dans les conflits et permettre aux réfugiés de retourner chez eux. Une prise de conscience est indispensable à la mobilisation des populations en vue d'activités post-conflit et surtout de déminage car la paix et le développement ne sont possibles si, hommes, femmes et enfants doivent à tout moment craindre une explosion, a-t-il déclaré.

Il a évoqué l'expérience spécifique de la Slovénie qui à mis en place un organisme spécialisé qui offre de l'aide à ses voisins. Beaucoup de mines sont toujours présentes en Bosnie et empêchent la population de retrouver une vie normale. La Slovénie a créé un Fonds international d'affectation spéciale pour les victimes des mines en Bosnie. Ainsi 2,5 millions de mètres carrés ont été nettoyés et 200 victimes réhabilitées. Cette mobilisation efficace en Bosnie a permis de déminer les deux tiers des zones contaminées. Depuis quelques mois, le Fonds d'action antimines est intervenu au Kosovo et en Croatie, a-t-il précisé.

Mme ANA MARIA RAMIREZ (Argentine) a déclaré que la Convention d'Ottawa, était d'une importance cruciale et que l'Argentine la considérait comme un instrument fondamental pour le renforcement des principes du droit humanitaire international. Il est important que les pays ne l'ayant pas encore fait, ratifient la Convention sur l'interdiction totale de ces armes, qui doit s'accompagner d'une coopération pour le déminage et l'assistance aux victimes, afin d'atténuer les souffrances et permettre le développement des pays touchés. Les effets dévastateurs sur les populations et leurs moyens d'existence constituent un problème dont la dimension économique et sociale ne peut être ignorée, a-t-elle souligné.

L'engagement de l'Argentine dans la coopération internationale en matière de déminage dans le cadre de l'assistance humanitaire, s'illustre de multiples manières, a-t- elle indiqué. Des soldats argentins prennent part à différents programmes de déminage, notamment au Nicaragua, en Angola et au Koweït. L'Argentine offre également des programmes de formation en Argentine aux forces armées d'autres pays sur la question des mines. Elle participe activement aux forums internationaux et le Gouvernement argentin a offert au Royaume-Uni, de prendre en charge le retrait des mines terrestres déposées par les militaires argentins sur les Iles Falkland (Malvinas) en 1982. Nous avons un personnel hautement qualifié et avons l'intention de participer davantage chaque année aux efforts de déminage. L'application de la Convention d'Ottawa, loin de représenter une menace à la sécurité des Etats, peut constituer un outil de confiance mutuelle important entre les pays d'une même région.

M. TREVOR HUGUES (Nouvelle-Zélande) s'est félicité de la rapidité du rythme de ratification de la Convention d'Ottawa et a invité les Etats retardataires à faire leurs devoirs vis-à-vis de la communauté internationale. Les forces armées de la Nouvelle- Zélande se sont quant à elles engagées dans des actions de déminage en Afghanistan et en Angola, et continuent de le faire au Cambodge, au Mozambique, ainsi qu'en République démocratique populaire lao et plus récemment au Kosovo. Le représentant a également rappelé que son pays contribue financièrement aux Fonds spéciaux des Nations Unies pour le déminage et pour la République démocratique populaire lao et le Cambodge.

Le représentant a particulièrement déploré la pose de nouvelles mines en Angola cette année, là où l'ONU et la Nouvelle-Zélande avaient fait tant d'efforts de déminage. Il s'est félicité de la rencontre de Maputo cette année, et de la mise sur Internet de banques de données établies par le Département des affaires de désarmement. Le représentant a noté que le processus d'Ottawa avait encouragé les Etats parties à maximiser les expertises et les ressources dans ce domaine. Il a appelé à une coordination effective dans la lutte antimines pour atteindre les objectifs de la Convention. Il a salué les efforts déployés en ce sens par les Nations Unies. L'efficacité et la gestion transparente sont indispensables pour maintenir la confiance des donateurs, a-t-il ajouté, regrettant que des allégations de fraude et de mauvaise gestion aient secoué le Centre d'action antimines du Cambodge au cours de cette année. En tant qu'Etat donateur de ce programme, la Nouvelle-Zélande se félicite de l'action rapide entreprise pour y remédier, et espère qu'un rapport définitif viendra lever tous les doutes dans ce domaine. Le représentant a également appelé à la création de programmes durables de lutte antimines, développés par les Etats concernés eux-mêmes. Il a cité en exemple le Programme de déminage accéléré du Mozambique.

M. AARON JACOB (Israël) a estimé que la part la plus importante de l'action antimines était la coopération. En effet, on s'est rendu compte, il y a dix ans, qu'une action isolée des Etats ne pouvait pas endiguer les menaces humanitaires posées par les mines. Le représentant a expliqué que la vallée du Jourdain a toujours été infestée de mines antipersonnel posées il y a plusieurs décennies. Israël et la Jordanie, après avoir signé un Traité de paix en 1994, ont lancé un vaste projet de déminage de cette vallée. Le projet couvre plusieurs aspects de l'action antimines, du déminage pratique à l'alerte des populations et à la réhabilitation des victimes. Le Canada et la Norvège ont également mis à disposition des ressources et leur expertise pour cette action et d'autres pays se sont déclarés prêts à y participer à leur tour, a indiqué le représentant. Néanmoins, de tels efforts ne suffiront pas s'ils ne sont pas accompagnés de mesures parallèles pour éduquer les populations, a fait remarquer le représentant. Dans ce contexte, de nombreuses nations, y compris Israël, ont pris part au Projet de l'UNICEF en Angola conçu pour éduquer les victimes comme les populations et établir des bases de données spéciales. Israël a pour sa part pris des mesures pour apporter son concours financier à ce Programme, a indiqué le représentant. M. SUN SUON (Cambodge) a rappelé que près d'un tiers des nations étaient infestées par des mines terrestres et des engins explosifs. Parmi les pays les plus sérieusement touchés ce sont ceux qui sont le moins développés et qui se battent déjà pour subvenir aux besoins de base de leurs populations, a-t-il ajouté. Le Cambodge, qui a fait une expérience douloureuse des dégâts provoqués par les mines, lutte depuis 1992 contre ce problème. Ainsi, le Centre cambodgien pour l'action antimines a été créé pour répondre à l'urgence de la situation et, grâce à l'utilisation de nouvelles technologies et des méthodes de déminage améliorées, est parvenu, à un stade très avancé d'expertise, a expliqué le représentant. Au cours de la réunion du Comité permanent d'experts de la Convention d'Ottawa, le Cambodge a été reconnu comme l'un des pays qui avaient considérablement réduit les taux d'accidents dûs aux mines terrestres. Selon les informations des Nations Unies, 23% du territoire a pu être nettoyé. Néanmoins, le problème des mines terrestres représente encore un obstacle important, étant donné que 4 à 6 millions de mines demeurent actives dans les régions rurales du Cambodge, a regretté le représentant. Le Gouvernement du Cambodge a réaffirmé son engagement dans la lutte contre ce problème et à pour ce faire adapté sa législation concernant le Traité sur l'interdiction des mines. Malgré ses difficultés, il a également annoncé une contribution financière inscrite au budget national. Le représentant a également signalé les changements apportés au Centre cambodgien pour l'action antimines et dont on s'attend à ce qu'ils permettent d'en améliorer la gestion et d'en garantir la crédibilité et la transparence.

Le Cambodge a réitéré son soutien à toutes les initiatives qui mèneront à l'interdiction totale de la production, de l'utilisation, de l'exportation ou du transfert de mines terrestres. Le représentant s'est réjoui des contributions généreuses qui avaient été faites par les pays donateurs et les organisations non gouvernementales.

M. MARIO ALEMAN (Equateur) a déclaré que le rapport soulignait les défis lancés à la communauté internationale et les stratégies nécessaires pour les surmonter. Le fait important de cette année fut la Convention d'Ottawa, ainsi que le succès de la Réunion de Maputo a-t-il indiqué. Il a expliqué que l'Equateur avait assumé avec responsabilité ses obligations d'Etat partie à la Convention et a mis en oeuvre un centre de déminage pour aider les victimes, structurer les tâches de déminage, et mieux coordonner les activités et utilisation de l'aide internationale. Il s'est déclaré convaincu qu'Ottawa renforcera le droit humanitaire, et le contrôle de armes classiques frappant sans discrimination.

Pour M. Aleman, l'objectif essentiel de toute opération de déminage est la consolidation de la paix entre pays touchés et à cet égard, l'Equateur a travaillé à un accord en ce sens avec le Pérou. Il a mentionné la coopération généreuse de pays amis avec L'Equateur qui malgré des ressources limitées est capable de poursuivre les efforts de déminage en s'appuyant sur le rôle essentiel joué par la communauté internationale dans les zones touchées de son territoire. Grâce aux mécanismes de la Convention d'Ottawa, nous pourrons trouver des solutions pour l'élimination de ce fléau a-t-il déclaré. Il est important de pouvoir disposer de mécanismes permettant l'élaboration minutieuse de stratégies de coopération financière, technique et d'attention humanitaire, a-t-il conclu.

Mgr RENATO MARTINO, Observateur permanent du Saint-Siège, a rappelé que le Pape Jean-Paul II appuie sans réserve la Convention d'Ottawa, vue comme une victoire de la culture de la vie contre celle de la mort. Il a appelé à l'arrêt immédiat de l'utilisation de mines terrestres, soulignant la détermination des peuples du monde et des Etats à mettre fin à ces armes traîtresses. Il a condamné de façon catégorique ceux qui posent à nouveau des mines aux mêmes endroits d'où elles avaient été enlevées.

L'Observateur permanent a appelé à continuer à soutenir financièrement les pays touchés par ce problème, et à former le personnel local pour y remédier. L'assistance à long terme aux victimes des mines doit également permettre de parvenir à un monde plus pacifique et plus solidaire. L'Observateur permanent a estimé que tant que la Convention d'Ottawa ne sera pas devenue universelle, tant que la production, le stockage et le trafic de mines n'auront pas été interdits dans le cadre de la Conférence sur le désarmement, les mines, fruits et germes de la guerre, freins au développement et barrières entre les Etats et les personnes, continueront d'être une atteinte à la dignité des personnes.

RENFOCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L'ASSISTANCE ECONOMIQUE SPECIALE (Point 20)

Documentation voir additif AG/967

Présentation du projet de résolution sur les secours en cas de catastrophes naturelles (A/54/L.17/Rev.1)

M. ELIAS GOUNARIS (Grèce) a rappelé qu'après le tremblement de terre qui a frappé la Turquie en août dernier, les autorités grecques avaient immédiatement envoyé des équipes de secours et des unités d'aide dans les zones sinistrées et offert de contribuer au sauvetage de vies humaines. Un mois plus tard, les autorités turques ont fait de même lorsqu'un tremblement de terre a frappé le nord d'Athènes. Les besoins humanitaires immenses ont suscité des réactions similaires dans les deux pays, a déclaré le représentant. Ce sont les actes spontanés de fraternité et de solidarité entre les membres des équipes de secours grecques et turques qui ont motivé la proposition des Ministres des affaires étrangères grec et turc d'offrir à la communauté internationale une capacité de réponse efficace aux catastrophes naturelles. La décision des Gouvernements turc et grec de créer un groupe commun d'intervention en cas de catastrophe, composé de représentants d'organisations et d'organismes gouvernementaux et non gouvernementaux des deux pays, en vue de renforcer et d'étendre les dispositifs de réserve prévus par le système des Nations Unies, est sans incidence sur le budget-programme de l'ONU, a souligné le représentant. Ce groupe d'intervention est prêt à offrir ses services, sous les auspices du Secrétaire général, dans n'importe quelle partie du monde là où c'est nécessaire. Le représentant a encore souligné l'appui sans précédent des délégations au projet de résolution, indiquant qu'à ce jour 103 Etats Membres s'étaient portés coauteurs. Rappelant les nombreuses catastrophes naturelles qui ont frappé diverses régions du monde cette année, et en particulier le dernier tremblement de terre en Turquie la semaine dernière, M. Gounaris a exprimé la solicitude profonde de la Grèce et sa solidarité avec les victimes de ce séisme.

M. SAFAK GOKTURK (Turquie) a rappelé que les catastrophes naturelles ont provoqué la mort d'un nombre de plus en plus grand de personnes et coûté annuellement quelque 87 milliards de dollars en moyenne à la communauté internationale au cours des dix dernières années. Le coût de ces catastrophes a été neuf fois supérieur à ce qu'il était dans les années 60, a-t-il souligné. La Turquie et le monde dans son ensemble ont beaucoup appris de la dure réalité ce que veut dire atténuer les conséquences des catastrophes. L'un des enseignements les plus importants a été d'apprendre que la coordination entre tous les acteurs est essentielle. 1999 s'inscrira sans doute dans les annales de l'histoire comme l'année des tremblements de terre dont la fréquence et la magnitude ont été sans précédent. En l'espace de trois mois, la Turquie a ainsi dû faire face à plusieurs secousses provoquées par l'instabilité de la croute terrestre dans la région. Ces catastrophes répresentent une épée de Damoclès moderne et nous font prendre conscience des dangers et de la nécessité de développer une capacité de réponse. La Grèce et la Turquie sont bien placées pour apprécier l'importance des capacités d'atténuation des conséquences des catastrophes naturelles de l'ONU. L'ONU doit continuer d'offrir à la fois une aide logistique et matérielle aux Etats Membres, a déclaré le représentant, qui a dit sa conviction que l'Assemblée se fera un plaisir d'adopter la résolution présentée conjointement par son pays et la Grèce.

Présentation du projet de résolution sur le renforcement de la coopération internationale et coordination des efforts pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (A/54/L.22).

M. ALYAKSANDR SYCHOV (Bélarus) a indiqué que les conséquences imprévisibles de la catastrophe de Tchernobyl sur la santé des populations ont révélé l'étendue du problème et la nécessité pour la communauté internationale de coopérer en vue d'atténuer ces conséquences. Ainsi le Bélarus est-il préoccupé par les radiations qui continuent d'affecter les vies et la santé des citoyens. Si le taux de cancer de la thyroïde chez les enfants a été multiplié par 60 et même 300 dans les installations isolées, on s'attend à ce qu'un taux plus élevé encore de maladie apparaisse à l'avenir, a expliqué le représentant. Dans ce contexte, le Belarus est contraint d'adopter des mesures qui, financièrement, représentent 10% de son PNB. Depuis 1996, le pays s'efforce de déplacer les populations en dehors des zones contaminées, de traiter médicalement les personnes affectées et de garantir le suivi des enfants. Des efforts ont également été déployés pour réhabiliter les infrstructures industrielles et agricoles. Néanmoins, les ressources nécessaires dépassent largement les capacités financières et technologiques du Belarus, a insisté le représentant.

Le représentant s'est réjoui de la mise en service, dans le cadre de la coopération entre le Département de l'information des Nations Unies et l'Office de coordination des affaires humanitaires sur le site Internet des Nations Unies, d'une série de documents récents sur la catastrophe de Tchernobyl. Néanmoins, la réduction des ressources a provoqué des retards dans la mise en oeuvre du Programme interorganisations pour l'assistance internationale aux zones affectées par la catastrophe de Tchernobyl, a-t-il regretté. Il a indiqué que seulement 2% des besoins estimés étaient couverts. Le représentant a insisté sur la distinction qu'il fallait faire entre l'aide apportée aux populations du Bélarus, de la Russie et de l'Ukraine, et de celle qu'il faut pour garantir la sécurité de l'usine nucléaire de Tchernobyl, en particulier au niveau du quatrième réacteur. Il a suggéré la tenue d'une réunion internationale extraordinaire en vue de déterminer le soutien financier à apporter aux projets destinés à atténuer les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et a rappelé à cet égard les bénéfices tirés de la conférence des donateurs et institutions financières qui s'est tenue à Tokyo en septembre. Le quinzième anniversaire de la catastrophe pourrait servir de cadre à l'organisation de divers forums internationaux, d'interviews avec les responsables et organismes concernés des Nations Unies ou la création de bourses pour les personnes et organismes méritants, a-t-il ajouté.

Présentation du projet de résolution sur l'assistance et la coopération internationales en faveur de l'Alliance pour le développement durable de l'Amérique centrale (A/54/L.29)

M. MARIO CASTELLON DUARTE (Nicaragua) a mis l'accent sur les progrès importants réalisés en matière de consolidation de la paix, de renforcement de la démocratie et de développement durable en Amérique centrale. Les peuples et gouvernements de la région ont fait des efforts pour mettre en place un nouveau programme de développement régional, intitulé "Alliance pour le développement durable", qui repose sur des priorités définies préalablement dans les domaines politique, social et écologique dont la mise en oeuvre est essentielle pour la création de sociétés plus justes et plus équitables et empêcher les causes de tensions et de conflits. Les pays d'Amérique centrale ont fait des progrès importants dans les domaines politique, de la démocratisation, du respect des droits de l'homme et de l'amélioration des conditions de vie des populations. Mais en matière de développement durable, beaucoup de problèmes restent à résoudre.

Ces progrès restent cependant assez fragiles compte tenu des séquelles des conflits armés, en particulier de l'escalade de la violence qui constitue une véritable crise en matière de sécurité publique, a poursuivi le représentant. A cela, s'est ajouté l'ouragan Mitch en 1998, la plus grande catastrophe naturelle du siècle dans la région, qui a provoqué la mort d'un grand nombre de personnes, des dommages énormes à l'économie, à la production, à l'environnement et aux infrastrures des pays de la région. Cette catastrophe a entraîné un détournement des ressources et aggravé plus encore la situation socio-économique difficile des pays d'Amérique centrale, en particulier le Honduras et le Nicaragua. L'Amérique centrale s'efforce de déployer tous les efforts possibles en vue d'encourager le développement durable dans la région et exprime, en conséquence, l'espoir que ces efforts continueront d'être appuyés par l'ONU, les organismes financiers internationaux et la communauté des donateurs. Le représentant a demandé à l'Assemblée générale de se prononcer à une date ultérieure sur le projet de résolution sur lequel les consultations se poursuivent.

Débat

M. MATTI KAHILUOTO (Finlande) prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et d'Europe orientale et des pays associés, a signalé que l'Union attache une grande importance au segment de l'ECOSOC en charge des questions humanitaires, par lequel les problèmes de coopération dans ce domaine peuvent être véritablement examinés.

Le représentant a rappelé que les citoyens impliqués dans les conflits actuels devenaient les cibles des combattants. Les deux débats ouverts sur la protection des civils dans les conflits armés qui se sont tenus au sein du Conseil de sécurité tout comme la résolution adoptée par celui-ci sur le sujet ont mis en évidence la nécessité d'une volonté et d'une action politique pour étendre les efforts humanitaires aux situations d'urgence complexes, a-t-il expliqué. A cet égard, l'Union a appuyé l'initiative visant à l'élaboration de principes et de règles de base sur les opérations humanitaires destinées à orienter l'action des gouvernements, des acteurs indépendants et des organisations humanitaires ainsi que la détermination d'un espace humanitaire et de journées de trêve pour faciliter la distribution de l'aide. Le représentant a demandé à tous les gouvernements de respecter la nature non politique, impartiale et neutre du travail humanitaire. Il a salué les efforts du Comité permanent interorganisations qui accorde une plus grande attention aux relations entre action humanitaire et droits de l'homme.

Les gouvernements comme les parties impliquées ont la responsabilité, en vertu du droit international, de garantir la sécurité et l'accès inconditionnels du personnel humanitaire, a- t-il rappelé. Il a dénoncé les meurtres récents du personnel des Nations Unies en Somalie et Pristina; l'assassinat de deux hauts responsables de l'Organisation au Burundi et la prise d'otage en Georgie. Les Nations Unies doivent insister auprès des gouvernements concernés pour qu'ils mènent des enquêtes rigoureuses à la suite d'incidents impliquant le personnel de l'organisation.

En ce qui concerne les catastrophes naturelles, l'Union européenne s'est félicité de l'initiative commune de la Grèce et de la Turquie qui ont mis en place une unité d'intervention pour les catastrophes suite aux tremblements de terre ayant eu lieu dans la région. Le représentant a toutefois déploré que 90% des victimes des catastrophes naturelles vivent dans des pays en développement. Il est important de mettre au point des mesures de prévention ainsi que des mécanismes d'alerte rapide, a-t-il recommandé, tout comme la réduction des catastrophes doit être prise en compte dans les processus de reconstruction et la planification des politiques de développement. Bien que la réponse des donateurs aux catastrophes ait augmenté de 300% entre 1997 et 1998, l'Union européenne reconnaît l'existence d'un besoin de ressources financières supplémentaires dans de telles situations. Consciente de l'importance de la coordination dans le domaine humanitaire, l'Union européenne se félicite de l'idée de créer un cadre stratégique qui aborde les secours d'urgence et les aspects économiques et de développement de manière intégrée et qui tente afin d'assurer une synergie entre les différents acteurs. Malheureusement, ce cadre n'a été pour le moment utilisé qu'en Afghanistan, a regretté le représentant. La coopération sur le terrain de tous les acteurs est d'une importance vitale, a déclaré le représentant. Dans ce contexte, le processus d'appel est un moyen de rappeler à la communauté des donateurs les crises oubliées, a-t-il expliqué. Il s'est félicité de l'idée de nommer le 23 novembre, "journée humanitaire internationale". Il a déploré l'insuffisance de financement accordé à l'Office de coordination des affaires humanitaires et le déséquilibre entre les ressources provenant du budget ordinaire et celles fournies par des sources extérieures.

M. RYUICHIRO YAMAZAKI (Japon) a déclaré que l'assistance humanitaire ne se limitait pas à une réponse passive à une urgence. Il faut être vigilant et mettre au point des méthodes pour une assistance humanitaire efficace conçue de façon stratégique. Il est plus que jamais essentiel que ces méthodes soient fondées sur les principes d'humanité, de neutralité, et d'impartialité a-t-il ajouté. Il a indiqué que les leçons suivantes pouvaient être tirées des récents efforts humanitaires à savoir: les civils sont de plus en plus parties prenantes aux conflits, les enfants enrôlés comme combattants, les réfugiés et le personel humanitaire sont victimes de violence. Il existe un déséquilibre entre les ressources affectées aux urgences et les autres crises moins voyantes mais tout aussi graves; il est important de se souvenir que la violence forme avec la pauvreté un cercle vicieux. A ce sujet la crise au Kosovo peut offir des exemples d'actions à mener pour faire face à d'autres situations où l'écart entre les activités humanitaires et les activités de reconstruction est très important.

Il a estimé que des progrès importants avait été accomplis cette année, notamment pour la protection des civils, pour mettre un terme à la culture de l'impunité, pour la protection du personnel humanitaire, et pour la rédution de l'écart entre l'aide d'urgence et de développement. Il a précisé que l'assistance humanitaire face aux catastrophes naturelles méritait une attention équivalente, et que le Japon avait participé à des actions de ce type partout dans le monde. Il a conclu que la sécurité humaine était l'une des préoccupations principales de la politique étrangère du Japon, et que le monde pouvait compter sur le Japon en matière d'assistance humanitaire sous toutes ses formes.

M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) a déclaré qu'après la fin de la guerre froide, de nouveaux périls menacent comme les mouvements de réfugiés et les urgences humanitaires qui apparaissent à un rythme sans précédent partout dans le monde; des conflits internes et interrégionaux menacent, et la communauté internationale ne peut plus tolérer une telle évolution. Il a déclaré que les défis auxquels les Nations Unies ont eu à répondre ces dernières années avaient clairement mis en lumière simultanément les forces et les faiblesses intrinsèques de l'Organisation. Une coordination renforcée pour éviter les doubles emplois est le meilleur moyen d'améliorer l'assistance humanitaire et le secours en cas de catastrophe et rassembler les efforts à court et à long terme, a estimé le représentant.

A cet égard, le représentant a proposé une collaboration étroite entre le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) et les autres agences de développement. La "Procédure d'appel en commun (CAP)" devrait être utilisée comme l'instrument principal de mobilisation des ressources. Il s'est félicité du rôle accru des coordonnateurs de l'assistance humanitaire et des coordonnateurs résidents et a invité le PNUD et le OCHA a créer plus d'opportunités pour échanger leurs expériences en réponse aux catastrophes naturelles. L'année 1998 étant la première année où l'on compte plus de civils que des casques bleus morts pour l'ONU, il a invité l'Assemblée générale à se pencher sur la question de la protection de l'assistance humanitaire. Le représentant a exprimé l'espoir que l'Assemblée adoptera à cet égard le projet de résolution dont l'un des coauteurs est la République de Corée et intitulé "sûreté et sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies".

M. OCTAVIO FRIGERIO (Argentine) Secrétaire à l'Assistance humanitaire international "Casques blancs" a indiqué qu'il s'associait pleinement aux recommandations de la mission chargée d'évaluer la performance de l'initiative des Casques blancs, ainsi qu'au contenu du rapport du Secrétaire général sur cette question. Compte tenu du fait que cette initiative a été validée à la fois par son expérience et par une évaluation indépendante, l'Argentine présente le projet de résolution sur l'initiative des Casques blancs pour examen à l'Assemblée générale. Cela représente une opportunité unique pour réaffirmer son engagement en faveur de cette initiative et exprimer son sentiment que ce projet continue de mériter le soutien de tous les membres de la communauté internationale. Dans ce contexte, M. Frigerio a souligné l'importance de la participation de la société civile aux activités des Nations Unies en tant qu'instrument indispensable au succès des missions humanitaires. Il a expliqué que la disponibilité des volontaires des Casques blancs représente un moyen utile, efficace et sûr d'assurer une telle participation. Le projet de résolution comprend, selon lui, les éléments nécessaires pour contribuer à cette tâche tout en veillant à maintenir aux Etats Membres le rôle primordial en matière de direction politique de cet instrument additionnel de la coopération internationale. Il a ajouté que l'intérêt témoigné pour cette initiative par un nombre important d'Etats Membres et la possibilité de reproduire un tel mécanisme dans d'autres pays, devrait pousser le Secrétariat à jouer un rôle de centralisateur en la matière afin d'en garantir la conformité avec les dispositions pertinentes de l'Assemblée générale. M. Frigerio a également fait part de la préoccupation du Gouvernement argentin concernant les conditions de sécurité des volontaires sur le terrain, et a invité la communauté internationale à prendre les mesures qui s'imposent.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que l'assistance humanitaire se présente, de plus en plus, aujourd'hui comme un domaine important de l'activité de l'ONU. Il a estimé, qu'en réponse aux propositions de réforme du Secrétaire général, le Conseil économique et social a initié une heureuse tradition à travers le segment humanitaire qu'il tient lors de sa session de fond annuelle. Le représentant a, par ailleurs, mis l'accent sur le fait que face aux crises et aux besoins de secours humanitaires qui ne cessent d'augmenter, on peut légitimement se poser la question de savoir si l'ONU dispose des capacités et des moyens qui lui permettraient d'agir avec célérité et efficacité afin de soulager le plus grand nombre possible des victimes, quand bien même ses capacités dans la domaine de l'aide humanitaire connaissent une certaine amélioration, que l'on se doit de saluer. Il a noté que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires avait fait des progrès considérables sur la voie de la rationalisation et de la réorganisation. Cependant, il a estimé que pour être efficace, l'ONU devrait tenir compte, entre autres facteurs, de la participation des autorités du pays concerné par une catastrophe à la formulation de l'appel pour prendre véritablement en charge les besoins exprimés en fonction des priorités qu'elles auront établies.

Le représentant a rappelé que la capacité de réponse du système reste tributaire de l'insuffisance des ressources, notamment financières, destinées aux secours d'urgence dont le volume accuse une baisse de 40% en 5 ans. Il a ajouté que, par ailleurs, la communauté internationale ne répond plus de la même manière et n'accorde pas un égal intérêt aux différentes crises. M. Baali a rappelé que sur les 800 millions de dollars réclamés par le Secrétaire général en faveur de l'Afrique, moins de 40% ont pu être mobilisés. Il s'est inquiété du fait qu'une pareille tendance, si elle venait à se maintenir, ne risque d'avoir de graves conséquences sur les populations africaines affectées, voire de compromettre les efforts courageux et déterminés des dirigeants africains en vue du règlement des conflits, de la préservation de la paix sur le Continent et de la reconstruction de leurs pays. Il a appelé la communauté internationale à s'engager de façon plus rigoureuse et plus déterminée en matière humanitaire.

Rappelant que l'année 1998 a été celle de toutes les catastrophes, avec quelque 50 000 victimes et des pertes économiques dépassant 90 milliards de dollars, M. Baali a indiqué qu'elle illustrait, on ne peut plus abondamment, la vulnérabilité des pays en développement aux catastrophes naturelles de tout genre. Il a déclaré que l'Algérie se réjouit d'avoir apporté sa modeste contribution à l'effort international de solidarité et de coopération en la matière et continuera de le faire. Il a également rappelé l'importance de la question de la sécurité du personnel humanitaire et exprimé sa préoccupation face au nombre inquiétant de victimes. Le représentant a néanmois déclaré que son pays ne saurait cautionner des démarches, qui au nom de considérations humanitaires, visent en fait à porter atteinte à la souveraineté des Etats, au respect de leur indépendance et de leur intégrité territoriale ainsi qu'au principe de la non- ingérence dans les affaires intérieures des Etats consacrés par la Charte des Nations Unies.

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