AG/SHC/448

LES PROPOSITIONS D'UNE NOUVELLE STRUCTURE DE L'INSTITUT INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE PROMOTION DE LA FEMME PRESENTEES DEVANT LA COMMISSION

12 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/SHC/448


LES PROPOSITIONS D'UNE NOUVELLE STRUCTURE DE L'INSTITUT INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE PROMOTION DE LA FEMME PRESENTEES DEVANT LA COMMISSION

19991112

Le Comité international de la Croix-Rouge demande que le caractère civil des camps de réfugiés soit maintenu

La Troisième Commission a repris, cet après-midi, ses travaux sur la Promotion de la femme. Dans ce cadre, Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), a présenté un cadre conceptuel pour la nouvelle structure et les nouvelles méthodes de travail de l'Institut. Cette proposition vise à revitaliser l'Institut qui avait été mis en place en 1976 sur recommandation de la première Conférence mondiale sur les femmes. Selon le rapport, l'élément central du nouvel Institut sera le Service d'échanges et de recherches sur la sexospécificité, qui offrira un système intégré de gestion du savoir et un site Web interactif comprenant une base de données. Un dialogue s'est ensuite engagé entre les délégations et le nouveau directeur de l'Institut, Mme Elini Stamiris, qui a pris ses fonctions en septembre dernier. En réponse aux remarques portant sur l'accès limité des femmes des pays en développement à l'Internet, Mme Stamiris a fait valoir que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'emploient justement à développer dans ces pays des programmes d'accès aux technologies modernes.

Les délégations des pays suivants ont participé au dialogue avec Mme Stamiris: République dominicaine, Mexique et Cuba.

En début de séance, dans le cadre du débat sur les questions relatives aux réfugiés, aux rapatriés et aux personnes déplacées, et questions humanitaires, le Représentant du Comité international de la Croix-Rouge a souligné que le Plan d'action adopté récemment à Genève, lors de la XXVIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, demande notamment que le caractère civil des camps de réfugiés et de personnes déplacées du territoire d'un Etat soit maintenu.

Deux projets de résolution ont, d'autre part, été présentés, cet après-midi, l'un recommandant l'augmentation du nombre de membres du Comité exécutif du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés de 54 à 57 Etats; l'autre portant sur l'élimination de toutes les formes d'intolérance religieuse.

La Commission poursuivra lundi, à partir de 15 heures, son examen du rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

QUESTIONS RELATIVES AUX REFUGIES, AUX RAPATRIES ET AUX PERSONNES DEPLACEES ET QUESTIONS HUMANITAIRES

Suite du débat général

M. ZORAN JOVANOVIC, Observateur du Comité international de la Croix-Rouge - CICR, a déclaré que les déplacements de populations et les souffrances des millions de personnes qui y sont confrontées résultent en grande partie de deux facteurs liés: la prévalence des conflits armés dans de nombreuses régions du monde et les violations massives du droit international.

Le Représentant a rappelé que l'objectif fondamental du droit international humanitaire est de protéger toutes les victimes des conflits armés. D'une part, les règles qui régissent la conduite des hostilités interdisent les attaques contre les civils, ainsi que la destruction de biens indispensables à la survie. D'autre part, le droit humanitaire impose aux parties à un conflit de traiter avec humanité les civils qui se trouvent sous leur autorité. Outre cette protection générale, le droit humanitaire interdit expressément les déplacements pour des raisons liées au conflit, à moins que la sécurité des civils concernés ou d'impérieuses raisons militaires ne l'exigent. Le droit humanitaire n'est que trop souvent bafoué.

Conscient de la vulnérabilité particulière des personnes déplacées, le CICR s'emploie à les protéger et à les assister dans la mesure du possible. Le CICR, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et leur Fédération internationale ont manifesté, lors de la XXVIIe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, leur profonde préoccupation pour les victimes de déplacements et leur détermination à agir en leur nom.

Cette Conférence, qui s'est tenue il y a quelques jours à Genève, a adopté un Plan d'action qui, entre autres, demande à toutes les parties à un conflit armé d'éviter toute mesure susceptible de provoquer des déplacements de population et d'assurer que les personnes déplacées soient respectées et protégées. Il demande en outre que le caractère civil des camps de réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur soit maintenu, et que les personnes déplacées puissent regagner leur foyer de leur plein gré, dans des conditions de paix et de sécurité, ou se réinstaller volontairement ailleurs.

Présentation de projets de résolution

QUESTIONS RELATIVES AUX REFUGIES, AUX RAPATRIES ET AUX PERSONNES DEPLACEES ET QUESTIONS HUMANITAIRES

Aux termes d'un projet de résolution intitulé "Elargissement de la composition du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés" (A/C.3/54/L.57), présenté par le Chili, au nom des coauteurs, l'Assemblée général déciderait de porter le nombre de membres du Comité exécutif de cinquante-quatre à cinquante-sept Etats. Elle prierait le Conseil économique et social d'élire les nouveaux membres à sa session d'organisation de 2000.

QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L'HOMME

Aus termes d'un projet de résolution intitulé "Elimination de toutes les formes d'intolérance religieuse" (A/C.3/54/L.61), présenté par l'Irlande, au nom des coauteurs, l'Assemblée générale demanderait instamment aux Etats d'instituer des garanties constitutionnelles et juridiques adéquates et effectives pour assurer à tous, sans discrimination, la liberté de pensée, de conscience, de religion, de conviction, y compris des recours effectifs en cas d'atteintes à la liberté de religion ou de conviction. Elle demanderait de même instamment aux Etats de veiller en particulier à ce qu'aucun individu ne relevant de leur juridiction ne soit privé, en raison de sa religion ou de ses convictions, du droit à la vie ou du droit à la liberté et à la sûreté de sa personne, ou soumis à la torture, arbitrairement arrêté ou détenu.

Elle exhorterait les Etats à prendre, conformément aux normes internationales relatives aux droits de l'homme, toutes les dispositions nécessaires pour empêcher de telles manifestations, ainsi que toutes les mesures voulues pour combattre la haine, l'intolérance et les actes de violence, d'intimidation ou de coercition motivés par l'intolérance religieuse; elle les exhorterait à faire en sorte que, dans l'exercice de leurs fonctions officielles, les membres des organes chargés de l'application des lois, les fonctionnaires, enseignants et autres agents de l'Etats n'exercent aucune discrimination à l'égard des personnes professant d'autres religions ou convictions.

L'Assemblée générale demanderait à tous les Etats de reconnaître le droit qu'a chacun de pratiquer un culte ou de se réunir avec d'autres à des fins liées à la pratique d'une religion ou d'une conviction, ainsi que d'établir et d'entretenir des lieux à ces fins; elle leur demanderait de faire tout ce qui est en leur pouvoir dans le cadre de leur législation nationale et conformément aux normes internationales relatives aux droits de l'homme, pour assurer le strict respect et l'entière protection de ces lieux du culte et sanctuaires.

L'Assemblée générale prendrait note de la demande du Rapporteur spécial tendant à ce que son titre de Rapporteur spécial sur l'intolérance religieuse soit changé en Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, qui sera examinée plus avant par la Commission des droits de l'homme à sa cinquante-sixième session.

PROMOTION DE LA FEMME

Documentation

Nouvelle structure et nouvelles méthodes de travail de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (A/54/500)

Dans le but de revitaliser l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), pour qu'il puisse répondre aux besoins du XXIe siècle, le Conseil économique et social (ECOSOC), a prié le Secrétaire général, en consultation avec le Conseil d'administration de l'Institut, de doter celui-ci de nouvelles structures et de nouvelles méthodes de travail.

L'INSTRAW revitalisé utilisera les nouvelles technologies de l'information pour produire, gérer et diffuser des informations et des idées sur les problèmes et tendances qui ont des effets critiques sur les femmes et sur les hommes, ainsi que sur leurs rôles respectifs dans le développement. L'élément central du nouvel Institut sera le Service d'échanges et de recherches sur la sexospécificité, qui offrira un système intégré de gestion du savoir et de l'information, un site WEB interactif comprenant une base de données, des références, un mécanisme de recherche sur les sexospécificités et des forums électroniques.

La création de partenariats spécialisés sera une des principales tâches qu'entreprendra l'INSTRAW dans sa nouvelle formule. L'Institut renforcera sa collaboration avec le Départment des affaires économiques et sociales du Secrétariat, la Commission de la condition de la femme et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).

Présentation du rapport

Mme ANGELA KING, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'INSTRAW, a tenu tout d'abord à présenter le nouveau directeur de l'Institut, Mme Elini Stamiris, qui a pris ses fonctions en septembre. Mme King a insisté sur la viabilité de l'esquisse conceptuelle présentée dans le rapport. Si elle est approuvée par les Etats Membres et bénéficie de contributions volontaires suffisantes, cette proposition pourra jouer un rôle unique dans l'élargissement de l'accès à l'information, aux connaissances et aux données nécessaires à la promotion de la femme.

Insistant sur le besoin de l'appui des Etats Membres et de leurs contributions volontaires, Mme King s'est félicitée du fait que l'Institut était dès à présent financé jusqu'à juin 2000, au moins.

Commentaires des délégations

Mme JULIA T. ALVAREZ (République dominicaine) s'est félicitée de ce que l'Institut dispose désormais de ressources supplémentaires pour être actif dans le domaine de la recherche. Elle a reconnu les progrès que peut permettre l'utilisation des nouvelles technologies, mais elle a estimé que, quelle que soit la structure opérationnelle choisie, l'INSTRAW devra absolument se conformer aux objectifs et fonctions pour lesquels il a été créé. Il est important que l'Institut conserve et renforce ses mécanismes traditionnels de dissémination de données. Elle a également jugé important que le siège de l'INSTRAW soit maintenu en République dominicaine, un pays en voie de développement.

Mme MARIA ANTONIETA MONROY (Mexique) a déclaré que la revitalisation de l'Institut doit se faire sur des bases solides, à partir d'une étude de faisabilité. Elle a exprimé le plein appui du Mexique à l'Institut et a annoncé une contribution de son gouvernement.

Mme MERCEDES DE ARMAS GARCIA (Cuba) a relevé que seul un très faible pourcentage de la population du tiers monde a accès à l'Internet et s'est donc interrogée sur la manière dont l'Institut pourra toucher les femmes des pays en développement en utilisant les nouvelles technologies. Ces technologies faciliteront certes l'élargissement des travaux de l'INSTRAW mais il faut garantir des moyens pratiques pour que les femmes du tiers monde en bénéficient.

Répondant à ces commentaires, Mme ELINI STAMIRIS, Directrice de l'INSTRAW, a déclaré qu'elle accorde une importance primordiale à l'accès de toutes les femmes du monde. Elle a estimé qu'il y a plus d'utilisatrices de l'Internet dans les pays en développement qu'on ne le pense. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a ainsi mis en place un réseau qui englobe déjà plusieurs pays, a-t-elle ajouté. L'Organisation de l'alimentation et l'agriculture (FAO) a également un programme chargé d'assurer l'accès des femmes des pays en développement à Internet. La Directrice de l'INSTRAW a fait remarquer que, dans des pays développés tels que le Japon, seuls 17% des utilisateurs de l'Internet sont des femmes. Ce chiffre est de 7% pour la Chine. Si nous appliquons le Système d'échanges et de recherche sur les sexospécificités (SERS), nous devrons aussi faire en sorte que les hommes ne soient plus les utilisateurs principaux d'Internet, a-t-elle souligné. Par ailleurs, Mme Stamiris a espéré que les pays qui développent les nouvelles technologies en faciliteront l'utilisation par l'Institut.

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