En cours au Siège de l'ONU

AG/DSI/240

LA PREMIERE COMMISSION ADOPTE UN PROJET QUI VISE LA LIMITATION DU DEPLOIEMENT DES SYSTEMES ANTIMISSILES BALISTIQUES

5 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/DSI/240


LA PREMIERE COMMISSION ADOPTE UN PROJET QUI VISE LA LIMITATION DU DEPLOIEMENT DES SYSTEMES ANTIMISSILES BALISTIQUES

19991105

Les Etats-Unis votent contre ce texte et invoquent de nouvelles menaces dans le désarmement

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a adopté ce matin un projet de texte qui demanderait aux parties au Traité ABM de limiter le déploiement de systèmes antimissiles balistiques et de s'abstenir de déployer de tels systèmes pour défendre leur territoire. Ce projet, intitulé "préservation et respect du Traité sur les missiles antibalistiques", a été amendé à l'issue d'un vote et adopté dans son intégralité par 54 voix pour, quatre voix contre (Etats-Unis, Israël, Lettonie et Etats fédérés de Micronésie) et 73 abstentions. Aux termes de ce texte, la mise en oeuvre de toute mesure allant à l'encontre des objectifs et des dispositions du Traité compromettrait également la stabilité stratégique et la paix au niveau international. Tous les Etats Membres seraient instamment priés de soutenir les efforts visant à endiguer la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Le projet a été présenté le 21 octobre dernier par la Fédération de Russie qui avait expliqué que le système des accords internationaux s'effondrerait et le régime de non-prolifération nucléaire serait compromis si les dispositions du Traité ABM étaient fragilisées. Le représentant des Etats-Unis a rejeté ce texte ce matin, expliquant qu'il serait irresponsable pour son pays d'ignorer l'apparition de nouvelles menaces. C'est la raison qui a poussé les Etats-Unis à envisager des moyens pour préserver ses intérêts nationaux d'importance vitale, a expliqué le représentant.

Les représentants des pays suivants ont expliqué leur vote: Iraq, Inde, Pakistan, Kenya, Nigéria, Brésil, Ukraine, Canada, Venezuela, Cuba, Pérou, Philippines, ex-République yougoslave de Macédoine, Equateur, Argentine, Lettonie, Allemagne, Suède, Népal, France, Nouvelle-Zélande, Japon, Egypte et Etats-Unis.

A l'issue d'un vote de 22 voix pour, une voix contre (Etats-Unis) et 95 abstentions, les projets d'amendements, présentés par la France, ont été adoptés. Les représentants des Etats-Unis, de la Jordanie, de la République arabe syrienne, République islamique d'Iran, de l'Afrique du Sud et du Pakistan ont expliqué leur vote.

(à suivre - 1a)

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La Commission a adopté cinq autres projets qui portent sur les mesures de confiance, y compris la transparence dans les armements, les mécanismes de désarmement et la sécurité internationale. Elle a ainsi adopté par 137 voix pour et deux abstentions (Chine et Bélarus) un projet portant sur le maintien de la sécurité internationale - stabilité et développement de l'Europe du Sud- Est. Le représentant du Mexique a expliqué son vote. Elle a adopté sans vote quatre projets relatifs aux mesures de confiance à l'échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale; à la vérification sous tous ses aspects, y compris l'Organisation des Nations Unies dans le domaine de la vérification; au Conseil consultatif pour les questions de désarmement; à la convocation de la Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement. Les représentants de l'Algérie et d'Oman ont expliqué leur position.

La Commission a été saisie d'un projet de résolution révisé, présenté par l'Egypte relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient.

Le représentant de l'Iraq a fait une déclaration générale.

La Commission poursuivra ses travaux le lundi 8 novembre à 10 heures.

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Adoption de projets de résolution

Aux termes du projet de résolution intitulé "Mesures de confiance à l'échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale" (A/C.1/54/L.5), adopté sans vote, l'Assemblée générale soulignerait l'importance d'apporter aux Etats membres du Comité consultatif permanent l'appui indispensable dont ils ont besoin pour mener à bien l'intégralité du programme d'activités qu'ils ont adopté lors des neuvième et dixième réunions ministérielles, en particulier l'organisation des exercices militaires conjoints de simulation aux opérations de maintien de la paix. L'Assemblée prierait le Secrétaire général et le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme de prêter leurs concours à la création du centre sous-régional pour les droits de l'homme et la démocratie en Afrique centrale. L'Assemblée prierait également le Secrétaire général, en application de la résolution 1197 (1998) du Conseil de sécurité, d'apporter aux Etats membres du Comité consultatif permanent l'appui nécessaire au bon fonctionnement du mécanisme d'alerte rapide et du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale.

Explication de position

Le représentant de l'Algérie a rappelé que sa délégation avait des difficultés à accepter, l'année passée, le paragraphe 11 du préambule et le paragraphe 9 du dispositif relatifs, tous deux, à la création d'un centre sous-régional pour les droits de l'homme et de la démocratie en Afrique centrale. L'Algérie estime que ces deux paragraphes sont d'une grande importance et leur teneur devrait être examinée ailleurs qu'au sein de la Première Commission. La délégation de l'Algérie s'est néanmoins jointe au consensus, et cela, par solidarité car il s'agit d'un projet de résolution africain. Toutefois les mêmes difficultés que celles de l'année dernière persistent et ma délégation estime que si l'examen de ces deux paragraphes se faisait dans une autre instance que celle de la Première Commission, elle aurait éprouvé plus de satisfaction à se joindre au consensus sur ce projet.

Aux termes du projet de résolution relatif à la vérification sous tous ses aspects, y compris le rôle de l'Organisation des Nations Unies dans le domaine de la vérification (A/C/1/54/L.29), adopté sans vote, l'Assemblée générale réaffirmerait que des mesures efficaces de vérification sont d'une importance capitale pour les accords de limitation des armements et de désarmement et autres obligations similaires et qu'elles ont apporté une contribution décisive dans ce domaine.

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Déclaration générale sur les projets de résolution relatifs aux mécanismes de désarmement

M. ROKAN AL-ANBUGE (Iraq) a indiqué sur le L.28 que le rapport du Secrétaire général A/54/218 y afférent ignore les actes d'espionnage et de provocation auxquels s'est livré la direction de la Commission spéciale des Nations Unies en Iraq. Le Conseil consultatif pour les questions de désarmement ne fait pas non plus cas, dans son rapport, de ce problème très grave qui sape la crédibilité des Nations Unies en matière de désarmement. La Commission spéciale n'a fourni aucun élément de preuve quant à la présence d'armes de destruction massive en Iraq. Le rapport du Conseil consultatif précise que la décision de non-respect de la part de l'Iraq a été la première mesure regrettable. Mais en fait, a précisé le représentant, la première mesure regrettable a été la décision de M. Richard Butler de retirer ses inspecteurs d'Iraq sans que le Conseil de sécurité ni même le Secrétaire général n'en aient été informés. Un autre fait regrettable porte sur les agressions répétées commises par le Royaume-Uni et les Etats-Unis contre la population iraquienne.

Aux termes du projet de décision relatif au Conseil consultatif pour les questions de désarmement (A/C.1/54/L.28), adopté sans vote, l'Assemblée générale déciderait de prier le Secrétaire général de modifier le libellé du mandat du Comité consultatif pour les questions de désarmement dans le sens indiqué au paragraphe 45 du rapport susmentionné.

Explication de position

Le représentant d'Oman a indiqué que sa délégation s'est jointe au consensus sur le projet L.28. Tout en appréciant la nature procédurale de ce projet, elle a cependant souhaité, dans un souci de transparence, obtenir davantage d'informations sur ce projet, notamment sur la nature du Conseil consultatif pour les questions de désarmement.

Aux termes du projet de résolution sur la convocation de la quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement (A/C.1/54/L.48), adopté sans vote, l'Assemblée générale déciderait de convoquer sa quatrième session extraordinaire consacrée au désarmement, sous réserve de la réalisation d'un consensus sur ses objectifs et son ordre du jour. Elle prierait le Secrétaire général de solliciter les vues des Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies sur les objectifs, l'ordre du jour et le calendrier de la session extraordinaire, et de lui faire rapport à sa cinquante-cinquième session.

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Aux termes du projet de résolution intitulé "Maintien de la sécurité internationale - stabilité et développement de l'Europe du Sud-Est" (A/C.1/54/L.40/Rev.1), adopté par 137 voix pour, et deux abstentions (Chine et Bélarus), l'Assemblée générale demanderait à tous les participants au Pacte de stabilité et à toutes les organisations compétentes de soutenir les efforts faits par les Etats de l'Europe du Sud-Est pour atténuer les répercussions de la crise au Kosovo et de les aider à réaliser un développement durable et à intégrer leur économie à celle de l'Europe et à celle du monde. L'Assemblée générale demanderait instamment que les relations entre les Etats de l'Europe du Sud-Est soient normalisées et que la coopération mutuelle de ces Etats soit renforcée sur la base du respect du droit international et des accords internationaux, compte tenu des principes du bon voisinage et du respect mutuel. L'Assemblée générale demanderait à tous les Etats de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies. Elle soulignerait l'importance des efforts régionaux déployés en Europe du Sud-Est dans les domaines de la maîtrise des armements, du désarmement et des mesures de confiance.

Explication de vote

Le représentant du Mexique a rappelé que l'année dernière son pays s'était abstenu car le texte ne correspondait pas aux exigences du paragraphe 117 du Document final de la dernière session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement. Aux termes de ce paragraphe, la Première Commission doit traiter uniquement des questions de désarmement et de sécurité internationale qui présentent des points communs. Cette année, un paragraphe a été inséré au projet de résolution L.40 Rev.1 qui souligne l'importance des mesures de désarmement et de confiance dans la région, établissant ainsi un lien ténu entre ces deux éléments. Nous souhaitons qu'à l'avenir, la Première Commission consacre ses travaux au désarmement et aux questions de sécurité connexes.

Présentation d'un projet de résolution révisé

Aux termes du projet de résolution relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient (A/C.1/54/L.7/Rev.1), l'Assemblée générale prierait instamment toutes les parties directement intéressées d'envisager sérieusement de prendre d'urgence les mesures concrètes voulues pour donner effet à la proposition tendant à créer une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient, conformément à ses résolutions sur la question et, pour aider à atteindre cet objectif, inviterait les pays intéressés à adhérer au Traité sur la non- prolifération des armes nucléaires. L'Assemblée demanderait à tous les pays de la région, qui ne l'ont pas encore fait, d'accepter, en attendant la

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création d'une telle zone, de soumettre toutes leurs activités nucléaires aux garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'Assemblée inviterait également tous les pays de la région à s'abstenir, en attendant la création de la zone, de mettre au point, fabriquer, mettre à l'essai ou acquérir d'aucune autre manière des armes nucléaires ou d'autoriser l'implantation sur leur territoire, ou sur des territoires placés sous leur contrôle, d'armes nucléaires ou dispositifs explosifs nucléaires. L'Assemblée générale inviterait les Etats dotés d'armes nucléaires et tous les autres Etats à prêter leur concours à la création de la zone et à s'abstenir en même temps de toute action contraire à l'esprit et à la lettre de la présente résolution. L'Assemblée générale inviterait toutes les parties à étudier les moyens de favoriser le désarmement général et complet et la création d'une zone exempte d'armes de destruction massive dans la région du Moyen-Orient.

M. MOTAZ ZAHRAN (Egypte) présentant le projet de résolution L.7 Rev.1, a indiqué que ce texte a été adopté depuis 1980 par consensus. Au cours de la session de fond de 1999 de la Commission du désarmement, la création d'une telle zone sur "la base d'arrangements librement conclus entre les Etats de la région concernée" a fait l'objet d'un examen. Les directives qui sont sous- tendues par ce libellé constitueraient un élément essentiel pouvant mener à la promotion du règlement de cette question au Moyen-Orient. Il semble néanmoins que pour certains, de telles directives constituent un autre écran de fumée permettant de poursuivre des programmes nucléaires secrets. Les positions rigides dont a fait preuve cette délégation ne peuvent que nous pousser à nous interroger sur sa sincérité. Les références aux directives dans ce projet sont illogiques. Pour maintenir le consensus sur ce texte, l'Egypte a présenté une version amendée où l'alinéa 12 du préambule a été supprimé.

Adoption d'amendements

Par un vote de 22 voix pour, 1 voix contre (Etats-Unis) et 95 abstentions, la Commission a adopté les amendements au projet de résolution L.1/rev.1 relatif à la préservation et au respect du traité sur les missiles antibalistiques, contenus dans le document A/C.1/54/L.56. Conformément à ces amendements, l'Assemblée générale rapellerait, dans un septième alinéa, la préoccupation largement partagée au sujet de la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Dans un nouveau paragraphe 5, l'Assemblée prierait instamment tous les Etats Membres de soutenir les efforts visant à endiguer la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs.

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Explications de vote

Le représentant des Etats-Unis a indiqué que son pays se prononce contre les amendements proposés par la France, estimant qu'ils ne corrigent pas le projet de résolution en question.

Le représentant de la Jordanie a indiqué que sa délégation n'est pas très à l'aise par rapport aux amendements proposés par la France. Même si la Jordanie s'est toujours prononcée en faveur du régime de non-prolifération à chaque fois qu'elle en avait l'occasion, nous estimons que le fait d'inclure la non-prolifération dans le cadre du programme ABM atténuerait la façon dont la question des missiles est traitée. La Jordanie s'abstient donc sur le vote de ces amendements.

Le représentant de la République arabe syrienne s'est félicité de ce que le Traité ABM ait établi un équilibre stratégique dans le monde. Néanmoins, les amendements suggérés dans le projet L.56 s'écartent du principal projet de résolution L.1. C'est pourquoi la République arabe syrienne s'abstient sur ce vote.

La République islamique d'Iran a déclaré que la non-prolifération joue un rôle important pour freiner la course aux armements entre les pays nucléaires. Cependant, notre pays s'abstient sur les amendements proposés par la France car nous ne les estimons pas compatibles avec les directives du projet de résolution L.1 qui demandent un soutien sans réserve au traité ABM. Il conviendrait davantage d'apporter des amendements au projet L.1 pour l'adapter à la situation actuelle. Il faudrait notamment proscrire et détruire sous contrôle international les armes de destruction massives.

Le représentant de l'Afrique du Sud a déclaré que les amendements contenus dans le L.56 sont compatibles avec la politique de son pays. Si les amendements sont acceptables pour nous, ils ne sont cependant pas proposés dans le contexte approprié, à savoir dans le cadre du Traité ABM. C'est pourquoi nous nous abstenons de voter sur ces amendements mais votons en faveur de la résolution dans son intégralité.

Le représentant du Pakistan a indiqué que les amendements proposés ont pour but de distraire l'attention du sujet principal du projet de résolution L.1. Ce sont notamment les armes nucléaires qui devraient faire l'objet d'une grande préoccupation de la communauté internationale. Si il est fait référence aux vecteurs dans ces amendements, nous pensons qu'il serait plus logique que cette question soit examinée dans son ensemble. Nous sommes d'avis que ces amendements ont pour but de soulever des questions litigieuses sur le Traité ABM et d'écarter l'attention de l'idée principale du projet de résolution. Le Pakistan s'abstient donc sur le vote de ces amendements.

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Adoption de projets de résolution

Aux termes du projet de résolution relatif à la préservation et au respect du Traité sur les missiles antibalistiques (A/C.1/54/L.1/Rev.1), tel qu'amendé par la France et adopté par 54 voix pour, 4 contre (Etats-Unis, Israël, Lettonie, Etats fédérés de Micronésie), et 73 abstentions, l'Assemblée générale, préoccupée par le fait que la mise en oeuvre de toute mesures allant à l'encontre des objectifs et des dispositions du Traité ABM porte atteinte, non seulement aux intérêts des parties en matière de sécurité, mais également à ceux de la communauté internationale tout entière, demanderait que soient poursuivis les efforts tendant à renforcer le Traité sur les missiles antibalistiques et à en préserver l'intégrité et la validité, afin qu'il reste un élément fondamental du maintien de la stabilité stratégique et de la paix au niveau international, ainsi que de l'action visant à obtenir de nouvelles réductions des armes nucléaires stratégiques. L'Assemblée demanderait à tous les Etats parties de redoubler d'efforts pour préserver et renforcer le Traité ABM en veillant à ce qu'il soit strictement et intégralement respecté. L'Assemblée demanderait également aux parties au Traité ABM de limiter le déploiement de systèmes antimissiles balistiques et de s'abstenir de déployer de tels systèmes pour défendre leur territoire, de ne pas créer les bases d'une telle défense et de ne pas transférer à d'autres Etats ni déployer hors du territoire national des systèmes ABM ou leurs éléments limités par le Traité. L'Assemblée générale considérerait que la mise en oeuvre de toute mesure allant à l'encontre des objectifs et des dispositions du Traité compromet également la stabilité stratégique et la paix au niveau international, ainsi que les progrès dans la réduction des armes nucléaires stratégiques.

Explications de vote

Le représentant de l'Iraq a déclaré que le Traité ABM est la pierre angulaire de la stabilité dans le monde. Depuis sa signature en 1972, il a contribué à la limitation de la mise au point des missiles balistiques par l'URSS et les Etats-Unis. Ce Traité connaît des difficultés, compte tenu du fait que les Etats-Unis tentent de l'édulcorer contrairement à la volonté de la Fédération de Russie et de la communauté internationale. L'objectif des Etats-Unis est d'affaiblir le Traité, consacrant ainsi leur supériorité absolue en développant des missiles offensifs et défensifs qui entraînerait l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique. Les Etats-Unis poursuivent leur coopération avec Israël dans le domaine du développement de missiles à un moment où le monde a besoin de coopération pour le développement. Il faut renoncer à la politique de la force. Ceci étant, nous soutenons fermement le projet L.1 Rev.1 .

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La représentante de l'Inde a évoqué l'importance du Traité ABM dont les dispositions sont toujours pertinentes pour la communauté internationale. Nous constatons que le projet L.1 Rev.1 réaffirme les idées fondamentales de ce Traité. Le protocole au Traité ABM, signé en 1987, allait au-delà du contexte strictement bilatéral, et dans ce contexte, le non-respect du Traité aura des conséquences de portée mondiale. L'ombre des événements en cours dans le domaine des systèmes de défense antimissiles balistiques et l'incapacité des organes pertinents des Nations Unies de convenir du traitement à accorder aux questions liées au désarmement nucléaire reflètent les divergences actuelles au sein de la communauté internationale. L'Inde qui a suivi de près les négociations portant sur le projet L.1 Rev.1, soutient l'objectif des coauteurs qui ont souhaité exprimer leurs préoccupations inspirées par les nouvelles tendances dans le domaine des systèmes de défense balistiques. Il faut enrayer cette tendance et, en conséquence, l'Inde votera en faveur du projet.

Le représentant du Pakistan a évoqué le cycle action-réaction qui pourrait mener à une course aux armements si la tendance visant le développement de systèmes de défense antimissiles se poursuit. Le Traité ABM n'est pas uniquement une question bilatérale entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie. Les menaces que fait peser le développement de systèmes de missiles balistiques doivent être remises en perspective compte tenu du fait que les sources de menace seront insignifiantes. Le représentant a indiqué que son pays votera en faveur de ce projet.

Le représentant du Kenya a indiqué que le Traité ABM a une existence utile. Malgré sa nature bilatérale, il a montré son utilité dans le domaine de la limitation d'armes destructrices. Le Traité ABM n'est néanmoins pas le seul à être menacé par les nouveaux développements. Le TNP est encore plus menacé, notamment en raison de la réticence des Etats dotés de l'arme nucléaire à renoncer à leurs doctrines nucléaires. Il est important de traiter ces différents instruments sur un pied d'égalité. Il a indiqué que son pays votera en faveur de ce texte.

Le représentant du Nigéria a estimé que le Traité ABM est le résultat d'efforts bilatéraux entre les Etats-Unis et de la Fédération de Russie. La responsabilité première du désarmement nucléaire incombe aux Etats dotés de l'arme nucléaire, dans l'hypothèse où il existe un haut degré de coopération. Ce Traité est un exemple d'accord de coopération bilatérale et nous demandons aux deux parties de faire preuve de coopération et de reprendre leur négociations. Le Nigéria s'abstiendra.

Le représentant du Brésil a estimé que certaines dispositions présentées dans le projet de résolution ne sont pas conformes à la pratique actuelle et c'est la raison pour laquelle son pays s'abstiendra.

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Le représentant de l'Ukraine a estimé que le Traité ABM est la pierre angulaire de la stabilité stratégique dans le monde. La situation du Traité suscite des préoccupations, notamment en raison du développement de systèmes de défense antimissile par les Etats-Unis. Tous les Etats ont le droit souverain de régler les questions de sécurité nationales mais celles-ci ne doivent pas être incompatibles avec les accords internationaux, comme START par exemple. Il a indiqué que son pays s'abstiendra sur le projet L.1/Rev.1.

Le représentant du Canada a fait part de son abstention, expliquant que cela ne diminue pas l'importance que son pays attache au Traité ABM qui a permis la limitation de la prolifération nucléaire. Les discussions en cours entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie sur l'avenir du Traité doivent disposer de plus de temps, d'où la décision de nous abstenir.

Le représentant du Venezuela a dit partager les préoccupations contenues dans le projet de résolution. Il a indiqué que son pays est favorable aux propositions présentées par la France et espère que la question plus large de la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs sera mise à l'étude.

Le représentant de Cuba a évoqué les efforts de la communauté internationale pour limiter les armes nucléaires. Il est regrettable qu'un pays procède à des actes qui violent la lettre et l'esprit du Traité ABM. Toute violation du Traité aura une influence négative sur les intérêts non seulement des Etats parties mais de toute la communauté internationale. Cuba estime pertinent de poursuivre la discussion sur cette question dans le contexte de l'Assemblée générale.

Le représentant du Pérou a fait part de son soutien au Traité ABM et aux négociations bilatérales entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie. Il a indiqué que les réserves de son pays au projet de texte ne portent pas sur le fond.

Le représentant des Philippines a estimé que le Traité ABM est un texte sacro-saint. Il aurait été difficile de voter en faveur du projet L.1 Rev.1 compte tenu du fait qu'Asie en Sud, des conflits potentiels existent. Ceux-ci peuvent provenir de différentes zones géographiques. Il faut déployer tous les efforts possibles pour préserver ce Traité mais ce projet de résolution ne représente pas la meilleure façon de le faire.

Le représentant de l'ex-République yougoslave de Macédoine a estimé que la position des Etats intéressés mérite un examen soigneux et c'est la raison pour laquelle son pays s'est abstenu sur le projet de texte et les projets d'amendements.

Le représentant de l'Equateur a évoqué l'abstention de son pays. L'Assemblée générale doit prendre des mesures visant à freiner la course aux armements. La question, telle qu'elle a été présentée, ne le permet pas.

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Le représentant de l'Argentine a regretté que les pays nucléaires ne font aucun effort pour faire avancer le débat sur le désarmement nucléaire. Il serait encore plus inquiétant, a-t-il fait remarquer, de voir apparaître des signes de recul dans le renforcement des traités déjà existants, tel que le Traité ABM, et nous renouvelons ici notre appel afin que soient renforcé ces accords existants. Il a indiqué que l'Argentine s'est abstenue sur le vote du projet L.1, estimant que le libellé ne crée pas un climat propice à la réalisation des objectifs prévus.

Le représentant de la Lettonie a déclaré que son pays s'est opposé au projet de résolution L.1, estimant que seul un dialogue continu entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie permettra de faire avancer les débats sur les missiles antimissiles balistiques.

Le représentant de l'Allemagne a indiqué que son pays s'est abstenu sur le vote concernant les amendements au projet L.1. Il a indiqué que sa délégation a, depuis le début, souligné la nécessité de trouver un consensus sur le projet L.1 et il a regretté qu'il n'ait pas été possible de se mettre d'accord sur cette question. La Fédération de Russie et les Etats-Unis ont réaffirmé leur volonté de renforcer la viabilité du traité START et nous nous en félicitons. Nous soutenons également tous les efforts pour que le CTBT entre en vigueur aussitôt que possible.

Le représentant de la Suède s'est aligné sur la déclaration de vote faite par l'Allemagne. Le Traité ABM est une composante importante de la sécurité mondiale et la Suède demande aux Etats parties de s'abstenir de déployer des systèmes de missiles antimissiles balistiques. La Suède a décidé de s'abstenir sur le vote L.1 ainsi que sur ses amendements puisque ceux-ci n'auraient pas changé sa position sur la résolution dans son intégralité.

Le représentant du Népal a indiqué que son pays a voté en faveur du projet L.1 car le Traité ABM représente une pierre angulaire de l'équilibre stratégique et tout effort en vue de saper le Traité risque de susciter une nouvelle course aux armements.

Le représentant de la France a indiqué que, pour son pays, il n'appartient pas, en principe, à l'Assemblée générale des Nations Unies de prendre des positions prescriptives dans des domaines tel que celui des négociations stratégiques qui font l'objet d'accords entre les Etats concernés et ne donnent pas lieu à des négociations dans les enceintes multilatérales compétentes en matière de désarmement et de sécurité. Cependant, dans les conditions nouvelles et inédites, créées par le dépôt par l'une des parties au Traité sur la limitation des systèmes antimissiles balistiques d'un projet de résolution ne faisant pas l'objet d'un accord avec l'autre partie, la France a considéré qu'il était prioritaire de faire évoluer le texte dans un sens compatible avec les préoccupations légitimes de tous les Etats concernés en

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vue, si possible, de son adoption par consensus. Pour la France, le texte du ce projet devait intégrer les deux aspects fondamentaux du dossier des défenses antimissiles balistiques stratégiques, à savoir, d'une part, la nécessité de préserver le Traité ABM, pierre angulaire de la stabilité stratégique depuis 1972 et, d'autre part, précisément, l'importance de la lutte contre la prolifération des missiles balistiques. Avec le vote des amendements français lors de cette séance, ces deux éléments fondamentaux figurent maintenant dans la résolution. La France a donc été en mesure de se prononcer en faveur de ce texte très important.

Le représentant de la Nouvelle-Zélande a indiqué que sa délégation s'est abstenue sur le vote du projet L.1 mais cette décision ne remet pas en cause son appui au Traité ABM dont les dispositions doivent être respectées scrupuleusement.

Le représentant du Japon a indiqué que son pays partage pleinement avec les autres Etats Membres la nécessité de poursuivre les efforts en faveur du Traité ABM dans le contexte du processus du désarmement nucléaire. Cependant le Japon a souhaité s'abstenir sur le vote de ce projet.

Le représentant de l'Egypte a indiqué que sa délégation s'est prononcée en faveur du projet L.1. Cependant, le fait que l'Egypte se soit abstenu sur le vote des amendements, ne doit pas être compris comme un désaccord avec leur contenu mais avec le fait que ces amendements ne sont pas vraiment liés au sujet du projet L.1.

Le représentant des Etats-Unis a réaffirmé que son pays accorde beaucoup d'intérêt aux accords bilatéraux avec la Fédération de Russie dans le but de réduire les stocks d'armes stratégiques offensives. Il a souligné que la réduction de ces stocks constitue la plus grande contribution que les Etats- Unis apportent avec par objectif de s'acquitter de leurs obligations au titre de l'article 6 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Mais la maîtrise des armements ne peut se faire dans le vide. Les circonstances et le climat international politique ont changé. Le Traité ABM offre la fondation principale pour de nouvelles réductions d'armes offensives stratégiques et ce Traité a, par ailleurs, déjà connu des amendements, notamment à ls suite des propositions faites par les Présidents Clinton et Yelstin visant à accroître sa viabilité. Il serait irresponsable de notre part, a déclaré le représentant, d'ignorer l'apparition de nouvelles menaces, c'est pourquoi nous envisageons des moyens pour préserver nos intérêts nationaux vitaux.

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