En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/427

L'EDUCATION DES ENFANTS D'AUJOURD'HUI EST LE GARANT D'UNE SOCIETE PACIFIQUE DEMAIN

28 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/SHC/427


L'EDUCATION DES ENFANTS D'AUJOURD'HUI EST LE GARANT D'UNE SOCIETE PACIFIQUE DEMAIN

19991028

Seul un effort conjoint de la communauté internationale en faveur de l'éradication de la pauvreté aidera les enfants

Poursuivant le débat général de la Troisème Commission sur la promotion et protection des droits de l'enfant, les délégations ont estimé que la meilleure protection des enfants passe par la préservation de la famille, des valeurs traditionnelles et de l'éducation. De nombreux participants, notamment l'Islande, l'Inde, le Soudan, la Jamahiriya arabe libyenne, le Costa Rica, ont insisté sur les liens qui existent entre l'extrême pauvreté, l'effritement de la famille du fait de la marginalisation et l'exploitation économique ou sexuelle des enfants.

Le représentant de l'Inde a posé la question de savoir quelle part de leurs revenus les entreprises consacrent à la construction d'écoles ou à l'achat de livres scolaires. Le représentant du Costa Rica, rappelant que près de 800 millions d'enfants souffrent de malnutrition et que des centaines de millions d'enfants ne reçoivent aucune éducation, a estimé indispensable que la communauté internationale s'engage à éradiquer la pauvreté à la source de nombreux conflits et à promouvoir un développement durable. L'ensemble des représentants a reconnu qu'il est dangereux pour l'avenir de la société tout entière de laisser les enfants grandir dans des conditions adverses, sans veiller à leur éducation ni à leur santé.

En outre, le représentant du Guatemala a attiré l'attention sur un nombre élevé d'adoptions internationales qui sont une nouvelle forme de violence à l'égard des enfants. Il a indiqué que son pays est particulièrement touché par ce problème et a regretté que diverses catégories de personnes, allant du docteur à l'avocat, fassent de l'adoption un commerce répugnant dans lequel adopter un enfant peut coûter de 10 à 30 000 dollars.

Les délégations ont également exprimé leur préoccupation vis-à-vis du sort des enfants dans les conflits armés. La plupart d'entre elles se sont déclarées favorables à l'élaboration d'un protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés pour l'an 2000.

Les délégations des pays suivants ont participé au débat: Croatie, Bahreïn, Mongolie, Chine, Ouganda, Soudan, Guatemala, Costa Rica, Equateur, Sierra Leone, Kazakhstan, Islande, Jamahiriya arabe lybienne, Mozambique, Philippines, Inde, République de Corée et Mexique (au nom du Groupe de Rio). L'Observateur du Saint-Siège a aussi pris la parole.

La Commission poursuivra l'examen de ce point cet après-midi, à partir de 15 heures. En outre, la Commission se prononcera sur une série de projets de résolution.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L'ENFANT

Suite du débat général

Mme TANIA VALERIE RAGUZ (Croatie), au regard de la souffrance des enfants dans les conflits armés, a estimé que la communauté internationale doit s'atteler à appliquer la résolution 1261 du Conseil de sécurité qui est un jalon important dans ce domaine. Au niveau national, les gouvernements doivent s'attacher à créer un environnement propice à l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant. En Croatie, le Programme national d'action qui a été adopté en octobre 1998, préconise des mesures visant à assurer et à protéger les droits des enfants dans leur famille. Le Gouvernement croate a également établi un Comité national chargé de suivre l'application du programme. En outre, un Programme national d'éducation aux droits de l'homme vient d'être finalisé et entrera prochainement en vigueur dans les écoles primaires et secondaires.

Mme Raguz a souligné le danger des mines terrestres pour les femmes et les enfants, notamment dans les pays comme la Croatie. L'UNICEF et le Gouvernement croate coopèrent étroitement pour sensibiliser la population aux dangers des mines et la familiariser avec les mesures de précaution à observer. Les enfants des écoles primaires et secondaires sont l'un des groupes cibles de ce Programme. A cet égard, la représentante a souligné l'impact positif de la Conférence régionale de Zagreb sur le processus d'Ottawa qui s'est tenue en juin 1999. En conclusion, la représentante a ajouté que la difficulté pour la Croatie comme pour d'autres pays à économie en transition est souvent de trouver les ressources nécessaires pour mettre en place des programmes de protection des enfants.

M. HUSSEIN JASSIM (Bahreïn) a déclaré que conscient de la situation dramatique que connaissent les enfants dans de nombreux pays, son Gouvernement souhaite garantir un avenir prospère aux enfants bahreïnites et prend des mesures à cet effet. Il a notamment mis l'accent sur l'éducation comme important vecteur de changement. Le représentant a considéré comme une honte pour toute l'humanité les souffrances qui frappent les enfants dans des conflits armés.

Le représentant a indiqué que dans le cadre de son engagement à appliquer la Convention relative aux droits de l'enfant, son Gouvernement a accordé une priorité aux mesures sanitaires et est ainsi parvenu à faire baisser le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans. Il a souligné le rôle extrêmement important que joue la mère dans l'amélioration de la situation des enfants. Le Gouvernement du Bahreïn a en outre adopté une loi permettant de porter plainte pour tout sévice contre un enfant, a nommé un juge chargé des enfants et a pris des mesures afin qu'une autopsie soit faite lorsqu'un enfant meurt dans des circonstances suspectes.

Mgr RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) s'est demandé, au vu des chiffres tragiques concernant les enfants, si l'on doit dresser un constat d'échec dix ans à peine après l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant. L'Observateur du Saint-Siège a soutenu la proposition du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés selon laquelle il faut renforcer les valeurs traditionnelles. Mgr Martino a insisté sur la nécessité de respecter la dignité de la personne humaine, de protéger la famille et sur le rôle des parents dans la protection des enfants. Les crimes odieux commis contre des millions d'enfants déjà nés ou pas encore nés, confirment que si nous ne respectons pas les valeurs fondamentales, la famille des nations finira par creuser les tombes des générations futures au lieu de préparer leur avenir, a-t-il ajouté. Il convient de commencer par le respect de la personne humaine, comme l'indique solennellement le préambule de la Charte des Nations Unies. Amour et soins sont la véritable expression de ce respect. Un manque d'amour engendre la violence. Amour et soins sont donnés dans le cadre de la famille. La destruction de la famille et de ses structures inviolables n'apportera qu'une augmentation de la délinquance juvénile et les Etats doivent comprendre que le meilleur moyen de protéger les enfants est de protéger la famille. Mgr Martino a rappelé qu'être parent est à la fois un devoir et un privilège. Le rôle des parents est essentiel dans l'éducation et la formation des enfants.

Au regard des enfants dans les conflits armés, Mgr Martino a estimé que la communauté internationale doit agir sans délai et condamner toute tentative d'impliquer des enfants dans des conflits armés. Il est urgent de prendre des mesures pour assurer la prévention, la protection et la réhabilitation de ces enfants. En conclusion, Mgr Martino a rappelé l'engagement du Saint-Siège à défendre la dignité de la personne humaine, à protéger les valeurs de la famille et promouvoir le rôle des parents dans l'éducation. Il a assuré la communauté internationale de l'appui et de la coopération du Saint-Siège dans toutes ses actions visant à défendre ces valeurs fondamentales.

Mme TSOGT NYAMSUREN (Mongolie) s'est félicitée de la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant. La Mongolie rappelle qu'elle fut parmi les premiers Etats Membres à ratifier cet instrument et qu'elle coopère activement avec le Comité des droits de l'enfant pour en appliquer les dispositions. Dans le cadre de cette application et de la suite donnée au Sommet mondial pour les enfants, la Mongolie a lancé un Programme national d'action et promulgué un certain nombre de textes législatifs en 1996.

Sur le sujet des enfants dans les conflits armés, la Mongolie estime qu'il est futile de parler de sécurité si celle des enfants ne peut pas être assurée en temps de guerre. A cet égard, la Mongolie se réjouit de l'adoption de la résolution 1261 (1999) par le Conseil de Sécurité. La Mongolie soutient

la proposition d'inclure la question de la pornographie impliquant des enfants aux travaux de la Commission sur la prévention du crime et la justice pénale. A cet égard, la Mongolie est favorable à une adoption des protocoles additionnels à la Convention relative aux droits de l'enfant, l'un concernant la vente d'enfants, la pornographie et la prostitution impliquant des enfants et l'autre les enfants dans les conflits armés.

La représentante s'est déclarée choquée par l'incidence des mauvais traitements dont sont victimes des jeunes filles effectuant des travaux domestiques. La Mongolie est d'autant plus préoccupée que cette pratique semble se perpétrer au sein de certaines missions diplomatiques. A cet égard, la ratification rapide de la Convention de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants constituera un utile garde-fou.

Sur le plan national, la Mongolie a déclaré qu'après la période de transition de 8 ans, une grande partie de la population est pauvre et sans emploi. Le taux de mortalité infantile reste élevé (56,4 pour 1000 naissances). Près d'un quart de la population n'a toujours pas accès à l'eau potable. Le phénomène des enfants des rues reste une question préoccupante. La Mongolie mobilise le maximum de fonds pour endiguer le flux des jeunes qui finissent dans les rues. Cette année, par exemple, la ville de Ulaanbaatar a consacré 10 millions de tughriks pour améliorer la situation, un centre éducatif a pu être ouvert pour ces enfants.

M. SUN ANG (Chine) s'est félicité de la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant mais a souligné que la signature des deux protocoles additionnels devait rester une priorité. Avec l'adoption de ces deux protocoles, le principe d'universalité des droits de l'enfant sera enfin total et ces droits tels que proclamés dans la Convention, pourront être pleinement réalisés. Il s'agira ensuite de créer les conditions nécessaires à l'application de la Convention et à ce sujet, la Chine estime qu'il faut tenir compte des traditions et valeurs des différents Etats. Enfin la situation des enfants dans les pays en voie de développement doit retenir l'attention de la communauté internationale et être améliorée.

La Chine est Etat partie à la Convention. Rappelant que 20% des enfants du monde vivaient en Chine, le représentant a indiqué que dans son pays, la survie, la protection et le développement des enfants reçoivent toute l'attention du Gouvernement et de la société tout entière. La Chine a grandement contribué à améliorer le sort de ses enfants et est prête à collaborer avec les autres Etats dans ce domaine.

Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a déclaré que son Gouvernement avait ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant et établit, en 1992, un Conseil national des enfants et adopté un Statut de l'enfant en 1996.

Comme l'a indiqué M. Olara Otunnu dans son rapport, la priorité en Ouganda reste la libération des quelque 10 000 enfants âgés de 5 à 16 ans kidnappés par les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Mme Otiti a réitéré à M. Otunnu son invitation à visiter l'Ouganda afin que le Représentant spécial puisse se faire sa propre idée de la situation. L'Ouganda souhaite que la communauté internationale soit pleinement informée de la situation qui règne dans le nord du pays.

Mme Otiti a cité l'exemple de l'enlèvement par l'ALS de 139 fillettes d'une école secondaire, la majorité d'entre elles n'ont pas été retrouvées. A Kichawamba, dans l'ouest du pays, ce sont 80 étudiants d'une école technique qui ont été brûlés. Cependant, le Gouvernement ne baisse pas les bras et espère qu'avec l'aide de la communauté internationale l'on pourra mettre fin aux agissements de la LRA. Le Gouvernment se réjouit des résolutions prises par la Commission des droits de l'homme mais souhaiterait voir ces condamnations mises en pratique. Mme Otiti a conclu en évoquant le statut de la Cour pénale internationale quant à la criminalisation des actes commis par les adultes sur les enfants.

M. ABDEL RAOUF AMIR (Soudan) a insisté sur la nécessité de prendre en compte la situation des enfants vivant dans des conditions de pauvreté qui affectent nécessairement le respect de leurs droits. S'agissant des enfants dans les conflits armés, le représentant a estimé qu'il importe que la communauté internationale déploie de plus grands efforts pour assurer la paix et la sécurité. Le représentant a souligné le rôle de la famille comme noyau central de la société. En outre, il convient de renforcer les mécanismes nationaux et d'accorder une plus grande protection aux enfants déplacés, notemment les fillettes. Il importe également de renforcer les capacités des pays en développement pour les aider à appliquer la Convention relative aux droits de l'enfant et en cela, le représentant a déploré le déclin de l'aide publique au développement.

Dans ce cadre, le Soudan a élaboré un Programme d'action afin notamment d'améliorer les services de santé et l'accès à l'eau potable, a poursuivi le représentant. En outre, le Gouvernement s'est employé à ramener la paix dans le sud afin d'éviter qu'il y ait de nouveau des enfants déplacés. Le représentant a dénoncé l'exploitation des enfants comme bouclier humain dans le sud du pays. Il en a appelé à la communauté internationale pour qu'elle vienne en aide au Soudan dans ce domaine. Le représentant s'est déclaré préoccupé par le sort des enfants sans famille qu'il faudrait pouvoir intégrer au sein d'une famille d'adoption.

M. LUIS F. CARRANZA (Guatemala) a indiqué que 45% des dix millions de Guatémaltèques sont âgés de moins de 15 ans, et que seuls 3,3% de la population ont plus de 65 ans. Dans le domaine de la santé, a-t-il précisé, le taux de mortalité infantile a beaucoup diminué étant passé de 51 à 37,6 pour mille. Le représentant a toutefois admis que ce taux reste élevé

en comparaison avec les normes internationales en la matière. En matière d'éducation, le représentant a prévu que son pays atteindrait d'ici à l'an 2000 les objectifs de réduire à 30% le taux d'analphabétisme et d'offrir un accès universel aux trois premières années de l'école primaire aux enfants âgés de 7 à 12 ans.

Le représentant a adressé ses remerciements à la Rapporteur spécial sur la vente et la prostitution des enfants. Il a indiqué que selon le service chargé des enfants du Ministère public, en février 1994, 20 organisations menaient des activités de kidnapping d'enfants au Guatemala. Des enfants Guatémaltèques étaient enlevés à raison d'une moyenne de six par jour par des trafiquants d'enfants mineurs opérant surtout dans la capitale pour des réseaux d'adoption illégale. Une étude révèle que le nombre d'adoptions internationales est beaucoup plus élevé que les adoptions nationales. En outre, selon un rapport de l'UNICEF sur les nouvelles formes de violence à l'égard des enfants, les Etats-Unis, la France et l'Italie sont les principaux pays d'accueil pour les enfants Guatémaltèques adoptés. Ainsi, l'ambassade des Etats-Unis au Guatemala a indiqué qu'elle approuve chaque année entre 400 et 500 adoptions. Les procédures d'adoption peuvent être parfaitement légales dans la mesure où la loi n'a pas été enfreinte, a noté le représentant. Dans ce contexte, le représentant a regretté que diverses catégories de personnes, allant du docteur à l'avocat, fassent de l'adoption un commerce répugnant dans lequel adopter un enfant peut coûter de 10 à 30 000 dollars. Le représentant a ajouté que l'autre catégorie de crimes commis à l'égard des enfants est l'exploitation sexuelle. Pour lutter contre ce commerce de l'adoption, le Procureur général du Guatemala a soumis au Congrès une loi sur l'adoption qui prévoit la création d'un Conseil chargé de surveiller les procédures d'adoption. Cette loi obligera la mère biologique d'un enfant devant être adopté à se soumettre à un test d'ADN. Des accords bilatéraux doivent en outre être conclus avec d'autres pays.

En ce qui concerne le travail des enfants, le représentant a souligné les incitations que représentent la pauvreté, la désintégration de la famille et l'expansion du secteur informel de l'économie, le travail des enfants se rencontre surtout dans les zones rurales, a-t-il précisé. Le Département chargé de la protection des salariés mineurs du Ministère du travail s'emploie à mettre fin au travail des enfants âgés de moins de 12 ans et a pour objectif de mettre fin à la présence d'enfants dans des métiers à risques. En outre, le Ministère du travail a conclu un Accord avec l'OIT en 1996 afin d'éradiquer le travail des enfants. Le Code du travail est également en cours de révision. Dans ce domaine, le représentant a ajouté que le Secrétariat aux affaires sociales de la présidence de la République a revu ses activités en 1997 afin de défendre les intérêts des enfants du Guatemala et des jeunes en situation vulnérable. Cette agence gouvernementale a mis en place

des programmes de prévention pour les enfants jusqu'à 12 ans, et des programmes de protection pour les enfants dans une situation vulnérable âgés de 8 à 18 ans, ainsi que pour les enfants handicapés âgés de 4 à 18 ans. Par ailleurs, un groupement d'organisations gouvernementales et non gouvernementales a présenté au Congrès un "Code des enfants" qui devrait entrer en vigueur en mars 2000.

M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) a attiré l'attention de la Commission sur les enfants qui vivent dans des conditions d'extrême pauvreté. On compte près de 800 millions d'enfants souffrant de malnutrition et qui n'ont accès à aucun des services sociaux de base. En outre, des centaines de millions d'enfants ne reçoivent aucune éducation. Il est indispensable que la communauté internationale s'engage à éradiquer le pauvreté et à promouvoir un développement durable. De la même manière, la communauté internationale doit s'engager à résoudre le problème des enfants dans les conflits armés, en adoptant notamment un protocole facultatif additionnel à la Convention relative aux droits de l'enfant pour relever à 18 ans l'âge du recrutement et de la participation des enfants aux conflits armés.

Au regard des problèmes découlant du tourisme sexuel, le représentant a indiqué que son pays, en dépit de ses efforts, n'a pas réussi à se protéger complètement de ce fléau. Ainsi, le Costa Rica a promulgué des lois pour criminaliser l'exploitation sexuelle des enfants et a lancé des programmes de réhabilitation pour les victimes de ces sévices. Toutefois, la coopération des pays d'origine est nécessaire pour endiguer ce phénomène. Pour ce qui est de l'exploitation économique des enfants, le représentant a indiqué que le Costa Rica a engagé le processus de ratification de la Convention 182 de l'Organisation internationale du Travail.

Le représentant a souligné l'importance de la famille notamment pour l'éducation. La famille est le lieu de formation des valeurs essentielles, c'est là que se développe le sentiment de la dignité de la personne humaine. Dans la mesure où les familles sont les premières victimes des crises économiques et politiques qui entraînent leur désintégration, il importe que les politiques tant nationales qu'internationales s'attachent à protéger et à reconnaître les valeurs de la famille qui est la cellule de base de la société. Il convient également de déployer des efforts pour reconnaître et renforcer le rôle des pères dans l'éducation des enfants.

Mme MONICA MARTINEZ (Equateur) s'est associée à la déclaration faite par la délégation du Mexique au nom du Groupe de Rio. Elle a poursuivi en indiquant que l'Equateur apprend aujourd'hui à vivre avec le phénomène des volcans car deux d'entre eux se sont réveillés d'un sommeil que les Equatoriens avaient cru éternel, et sont en activité. Depuis lundi, 1 300 enfants et adolescents ont dû être relogés dans des écoles à proximité des centres de refuge, afin de pouvoir continuer à aller à l'école.

Le Gouvernement de l'Equateur a, d'autre part, entrepris des réformes juridiques afin de garantir aux enfants une protection intégrale, en coopération avec diverses institutions nationales, régionales et la Banque mondiale et l'UNICEF. A l'heure actuelle, le programme le plus important vise à créer un "Système national décentralisé de protection intégrale des enfants et des adolescents".

La représentante a également insisté sur l'importance de la lutte contre la pauvreté en général pour créer un environnement favorable aux mesures en faveur des enfants. Elle a en outre salué les travaux entrepris par l'UNICEF en la matière, notamment les campagnes de vaccination des enfants dans les situations de conflits armés et d'activités humanitaires. Elle a également exprimé son approbation à la tâche qu'a entreprise l'OIT afin d'éliminer progressivement le travail des enfants.

M. IBRAHIM M. KAMARA (Sierra Leone) a expliqué que son pays connaissait, hélas, le phénomène des enfants soldats depuis le début de la guerre civile en mars 1991. Plus de 10 000 enfants ont été enrôlés comme combattants par les rebelles. Le conflit en Sierra Leone était surnommé la "guerre des enfants". Près de la moitié de la population est déplacée, dont 60% d'enfants. Ces enfants ont connu des situations psychologiquement et physiquement atroces et il leur faudra de nombreuses années pour panser leurs plaies. La plupart d'entre eux avaient été enlevés, avaient reçu un entraînement militaire et pris part aux combats. Les fillettes avaient été violées de manière répétée. Ceux des enfants qui ont pu échapper aux champs de bataille ont à lutter contre la pauvreté qui s'est empirée depuis le début de la guerre.

L'Accord de paix de Lomé signé, le 7 juillet dernier, entre le Gouvernement et les rebelles du Front révolutionnaire uni (FUR) a mis l'accent sur les enfants touchés par la guerre. Une paix crédible nécessitera la démobilisation et la réintégration des enfants soldats. Cependant, une fois réintégrés dans la société ces enfants doivent pouvoir trouver des emplois ou des programmes de formation. Sans assistance, ces enfants risquent de retomber dans la violence. La coopération de la communauté internationale, et des ressources financières sont nécessaires pour régler le problème des enfants soldats.

La délégation sierra-léonaise remercie le Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés pour ses nombreuses visites dans le pays. A la fin de sa dernière visite en Sierra Leone, M. Olara Otunnu a proposé d'inclure la protection des enfants dans toutes les missions de maintien de la paix des Nations Unies. M. Otunnu a par ailleurs estimé que l'Accord de paix de Lomé était fragile et nécessitait le soutien de la communauté internationale et a donc proposé un Agenda pour une Action en faveur des enfants de Sierra Leone. La Sierra Leone espère que les propositions du Représentant spécial seront entendues.

De plus, M. Kamara a expliqué que la corrélation entre circulation d'armes légères et augmentation du nombre des victimes civiles était un problème qui méritait une action concertée des prodcuteurs et des acheteurs. La communauté internationale doit veiller à arrêter le trafic des armes légères et leur production illicite. M. Kamara a conclu en remerciant le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et les autres institutions du système pour leur travail en faveur des enfants touchés par la guerre.

M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) s'est félicité de l'approche basée sur les droits de l'homme adoptée par l'UNICEF. Le représentant a estimé qu'il est indispensable que l'UNICEF poursuive son travail en augmentant la visibilité et la protection des enfants. Toutefois, il a ajouté qu'il serait utile que l'UNICEF puisse déterminer à temps les régions de conflits potentiels afin d'adopter des mesures préventives et prévenir les crises qui privent les enfants et les autres groupes vulnérables de leurs droits. En outre, l'action de l'UNICEF pour enseigner aux enfants la paix et la tolérance devrait être développée et appliquée partout.

Le représentant s'est ensuite félicité de l'engagement pris par le Groupe de travail chargé d'élaborer un protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés de parvenir à un texte pour l'an 2000. Il a ensuite rappelé que le Kazakhstan, partie à la Convention relative aux droits de l'enfant, a pris nombre de mesures pour permettre son application. Le Parlement a notamment adopté des lois sur le mariage et la famille qui reflètent les dispositions de la Convention. En conclusion, il a indiqué que la coopération avec l'UNICEF et d'autres institutions des Nations Unies en vue de la réhabilitation de la région de Semipalatinsk, ainsi que le programme spécial ASPERA ont permis de venir en aide à de nombreux enfants de la région de la mer d'Aral.

M. THORSTEINN INGOLFSSON (Islande) a déclaré qu'en dépit de la ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant, un nombre croissant d'enfants est confronté à de nouveaux risques et dangers qui menacent leur droit à l'enfance et au développement ainsi que, dans de nombreux cas, leur vie. Les intérêts et les droits de l'homme des enfants doivent faire partie des politiques de planification au sein de l'organisation dans le domaine du développement et des questions qui lui sont liées telles que la lutte contre la pauvreté, la croissance démographique, la santé et l'éducation. La pauvreté est l'une des causes premières du travail des enfants, a-t-il estimé. Il a cependant souligné les différences culturelles qui peuvent intervenir dans ce domaine. Il a admis que le travail représente parfois la seule possibilité de socialisation pour les enfants et leur famille, et la seule solution rationnelle à leurs difficultés.

La pauvreté est aussi l'une des causes qui incitent à la vente des enfants et à leur prostitution, a ajouté le représentant, en notant qu'il s'agit d'un phénomène mondial qui touche à la fois les pays en développement et les pays développés. Il a appelé à une coopération internationale, non seulement entre les gouvernements mais aussi entre les acteurs privés comme les médias. Appelant la communauté à mettre fin à l'exploitation sexuelle des enfants, le représentant a estimé qu'il d'agit aussi d'une crise morale et spirituelle. A cet égard, il a déclaré que l'éducation est non seulement un droit fondamental de l'enfant mais aussi une solution fondamentale pour éliminer toutes les formes de violations des droits de l'enfant. En outre, a-t-il poursuivi, à une époque où les flux migratoires entre pays augmentent, de nombreux enfants arrivent dans un pays dont ils ne parlent pas la langue et doivent bénéficier d'une éducation qui pallie ce désavantage. Par ailleurs, le représentant a rappelé que les Ministres des affaires étrangères des cinq pays nordiques ont fait, au mois d'août de cette année, en Islande, une déclaration commune s'élevant contre l'utilisation des enfants soldats.

M. ABDUSSALAM SERGIWA (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu'il incombe à la communauté internationale de prendre des mesures et d'intensifier ses efforts pour protéger les enfants de l'exploitation économique et sexuelle. Le représentant a estimé que le premier geste à faire en faveur des enfants est de protéger la famille et les valeurs traditionnelles qui régissent la société. Malgré la ratification quasi unerverselle de la Convention relative aux droits de l'enfant, la situation des enfants dans le monde est préoccupante.

Le représentant s'est ensuite penché sur le sort des enfants en Palestine et en Libye qui souffrent de l'occupation étrangère, comme en Palestine où ils sont soumis à des tortures et à des incarcérations non justifiées. Dans de telles situations, les enfants sont également victimes des mines antipersonnel. Les pays qui sont responsables de l'installation de ces mines devraient être tenus de verser une indemnité financière à leurs victimes, a-t-il ajouté. Il convient également de s'attacher à protéger les enfants des conflits armés qui font de plus en plus de victimes civiles. A cet égard, le représentant a souhaité que le Groupe de travail chargé de l'élaboration d'un protocole sur les enfants dans les conflits armés puisse terminer ses travaux pour l'an 2000. S'il faut encourager les Etats parties à respecter les dispositions de la Convention, il convient également d'informer la société civile. En conclusion, le représentant a loué le travail de l'UNICEF en faveur des enfants handicapés partout dans le monde.

M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a exprimé la volonté du Gouvernement du Mozambique de voir les droits de l'enfant respectés par tous les citoyens. Cet engagement s'est traduit par plusieurs initiatives, et notamment la révision de la législation de protection des enfants. Cette révision fait suite à l'apparition de phénomènes négatifs liés à des années d'instabilité.

Le représentant a rappelé la tenue, en avril dernier, de la Conférence africaine sur l'utilisation des enfants soldats qui a adopté la Déclaration de Maputo demandant, notamment, l'élaboration d'une Convention internationale interdisant l'utilisation d'enfants de moins de 18 ans dans les conflits armés. A cet égard, le représentant a déclaré que son Gouvernement continue à faire face à la tâche de réintégrer dans la société les enfants qui ont été affectés par les conflits armés. La plupart de ces enfants sont orphelins et ont été traumatisés voire mutilés par la guerre. Le représentant a regretté que les difficultés financières que connaît sont pays entravent les mesures de protection de ces enfants.

A cet égard, le représentant s'est déclaré convaincu qu'un engagement de la communauté internationale en faveur de la mise en oeuvre des recommandations de l'étude de Mme Graça Machel sur l'impact de conflits armés sur les enfants, ainsi que des recommandations faites par M. Olara Otunnu dans son rapport sur le même thème aboutirait au respect des droits des enfants, même dans les situations de conflit armé. Le représentant a également déploré que les enfants de son pays soient exposés à la prostitution, et particulièrement les fillettes. La prostitution enfantine est liée à la progression du VIH/sida, a-t-il souligné. A cet égard, le Ministère de la santé du Mozambique a lancé des campagnes d'éducation sur ce sujet. Le Gouvernement du Mozambique recherche également des moyens de lutter contre la vente d'enfants.

Mme MARIA LOURDES V. RAMIRO LOPEZ (Philippines) a déclaré que son pays avait fait partie des tous premiers, en Asie, à avoir ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant. Avant même la ratification de cette Convention, les enfants philippins bénéficiaient de certains droits. La Constitution et le Code sur le bien-être de l'enfant et de l'adolescent énoncent les droits et responsabilités des enfants et de leurs parents. Conformément aux dispositions du Code, des conseils ont été mis en place dans tout le pays. Ces conseils, au nombre de 15 983, visent à promouvoir le développement et la santé de l'enfant.

Concernant la mise en application des directives de la Convention, les Philippines se sont concentrées sur cinq points: protection familiale et programmes parentaux alternatifs; soins de santé primaires, nutrition, sécurité sociale et environnement sain; éducation de base, activités culturelles et récréatives; protection des enfants dans des situations difficiles; droits civils. Concrètement, la couverture en matière de vaccination est de 90%, l'allaitemement maternel est encouragé, et le sel est désormais iodé pour lutter contre le crétinisme. Au niveau éducatif des programmes ont été mis en place pour la petite enfance.

Sur le point de la vente des enfants et autres types d'exploitation, le Gouvernement a mis en place un nouveau programme qui s'attaque autant à l'aspect social que psychologique de la question. Neuf maisons ont été ouvertes pour des filletes qui ont été victimes de sévices sexuels. Sur la question des enfants qui travaillent, Mme Ramiro Lopez a affirmé que sur 22,4 millions d'enfants philippins, 3,7 millions d'entre eux travaillaient. Les Philippines ont ratifié la Convention 138 de l'Organisation internatioanle du Travail (OIT), et compte durcir la législation existante pour que l'âge minimum pour travailler soit de 15 ans. Depuis 1992, une agence inter- gouvernementale a mené des opérations "coup de poing" pour retirer des enfants de certains emplois. Les Philippines ont pris des mesures pour ratifier la Convention sur l'élimination des pires formes de travail des enfants.

Quelque 200 000 enfants vivent dans les rues aux Philippines, le Gouvernement a mis en place des programmes pour lutter contre ce phénomène. Sur la question des enfants impliqués dans les conflits armés, des programmes de prévention et/ou de réintégration permettent de limiter la progression de ce phénomène.

M. INDER JIT (Inde) a souligné la nécessité d'examiner la situation des enfants dans le cadre du développement économique et social. Il faut se demander quelle proportion de leurs revenus les entreprises consacrent à la construction d'écoles ou à l'achat de manuels scolaires. En effet, quels droits peuvent être exercés par les familles lorsque celles-ci sont de plus en plus marginalisées par les crises économiques. Alors qu'on a atteint une ratification quasi universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant, l'UNICEF rapporte que 130 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation, 200 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition. Le représentant a insisté sur le lien qui existe entre pauvreté et exclusion.

Au regard de l'exploitation des enfants à des fins sexuelles, le représentant, à l'instar de la Rapporteur spécial sur ce sujet, a reconnu le rôle joué par les circonstances familiales. En ce qui concerne les enfants dans les conflits armés, le représentant a posé la question de savoir quels mécanismes peuvent être effectivement élaborés pour juguler l'action de groupes terroristes qui sont ceux qui entraînent le plus souvent les enfants dans les conflits. Il a en outre attiré l'attention sur le fait que des enfants qui grandissent traumatisés et sans espoir ne peuvent qu'entraîner la destruction de la société. Il a regretté que la communauté internationale se contente d'actions humanitaires d'éclat en faveur des enfants, mais n'unisse pas ses efforts pour assurer le développement et la croissance économiques qui permettraient d'éradiquer la pauvreté qui est souvent la cause de l'exclusion et des conflits.

Mme HYO-EUN KIM (République de Corée) a salué, parmi les progrès réalisés depuis le Sommet mondial pour les enfants, la diminution du taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans et l'augmentation dans toutes les régions du nombre d'enfants dans l'enseignement primaire. La représentante a cependant regretté la persistance des disparités régionales dans ces domaines. Elle a particulièrement déploré le traumatisme qu'inflige le VIH/sida au continent africain, où la mortalité des enfants est très élevée et où les enfants sont encore davantage marginalisés par la mort de leurs parents. Les disparités régionales sont également trop nombreuses dans le domaine de l'éducation puisque la plupart des enfants sans éducation de base se trouvent en Asie du Sud ou en Afrique subsaharienne, a-t-elle ajouté.

La représentante a ensuite déploré la situation des enfants dans les conflits armés. Ils sont pris comme otages par des groupes militaires sans scrupules dont le but est de briser les communautés et de les obliger à se soumettre politiquement et militairement. Les enfants sont obligés à tuer des êtres humains mais ne se rendent pas compte de la gravité de ce crime, a-t-elle déploré. La représentante a souligné, à cet égard, la profondeur des traces que laissent ces pratiques sur de jeunes esprits et la difficulté que présente ensuite leur réintégration dans la société. La représentante a donc espéré que la communauté internationale parviendrait au plus vite à un consensus au sujet de l'âge minimum pour la conscription. Evoquant le travail des enfants, la représentante a condamné le fait qu'il existe 20 millions d'enfants soumis à ce type d'exploitation dans le monde. Elle a salué l'adoption de la Convention 182 de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants. Elle a attribué le travail des enfants à la persistance de la pauvreté et appelé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour éliminer la pauvreté et garantir un accès universel à l'éducation.

Pour ce qui est de la vente et de l'exploitation sexuelle des enfants, la représentante a fait observer que leur augmentation est aussi due au développement des nouvelles technologies et l'impunité relative dont bénéficient les personnes qui les utilisent. Elle a appelé la communauté internationale à intensifier ses poursuites contre les organisateurs de l'industrie du sexe et le tourisme sexuel, ainsi que contre les clients eux-mêmes. En outre, elle a exprimé son soutien à l'inscription de la pornographie impliquant des enfants à l'ordre du jour du dixième Congrès des Nations Unies sur la prévention du crime et le traitement des délinquants, ainsi que l'a proposé le Rapporteur spécial sur la vente et la prostitution des enfants, Mme Calcetas-Santos. La représentante a par ailleurs souligné les initiatives entreprises par son Gouvernement pour s'assurer que tous les enfants coréens soient vaccinés.

Mme MARIA ANTONIETA MONROY (Mexique), s'exprimant au nom du Groupe de Rio, a estimé que les Etats qui ont émis des réserves à la Convention relative aux droits de l'enfant devraient les réviser régulièrement afin de pouvoir progressivement les retirer. Les pays du Groupe de Rio demeurent particulièrement préoccupés par la situation des enfants victimes des guerres et des conflits armés. Une action politique concertée et une pression internationale doit s'exercer à l'encontre de ceux qui violent ainsi systématiquement les droits des enfants. La représentante a indiqué que les pays du Groupe de Rio appuient les travaux de la Commission des droits de l'homme en vue de l'élaboration d'un protocole facultatif sur les enfants dans les conflits armés.

La représentante a poursuivi en insistant sur l'importance de l'éducation. Elle a déploré la vulnérabilité des enfants, garçons et filles, face au VIH/sida, notamment du fait de l'effritement de la famille et de la carence des systèmes sanitaires. En conclusion, elle a indiqué que les pays du Groupe de Rio ont réaffirmé par l'Acte de Vera Cruz du 19 mars 1999 leur engagement à garantir les droits des enfants à un environnement social, économique et spirituel qui permette leur épanouissement physique et intellectuel. Les Pays du Groupe de Rio sont convaincus que la protection des droits de l'enfant doit être une entreprises conjointe de tous les membres de la société. Seul un effort conjoint permettra de trouver des solutions aux problèmes qui affectent les enfants, notamment dans les pays les plus pauvres.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.