LE COMITE POUR L'EXERCICE DES DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ADOPTE UN PROJET DE RESOLUTION SUR BETHLEEM 2000
Communiqué de Presse
AG/PAL/793
LE COMITE POUR L'EXERCICE DES DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ADOPTE UN PROJET DE RESOLUTION SUR BETHLEEM 2000
19991027L'Observateur permanent de la Palestine a pris la parole
Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a adopté, sans vote, un projet de résolution intitulé Bethléem 2000. Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale se réjouierait de l'imminence de cette manifestation mondiale et historique qui marquera à la fois la commémoration et la naissance de Jésus-Christ à Bethléem et le début du troisième millénaire, symbole de l'aspiration à la paix commune à tous les peuples du monde. Elle manifesterait son appui au projet Bethléem 2000 et saluerait les efforts entrepris à cet égard par l'Autorité palestinienne. En outre, elle prendrait note avec gratitude de l'aide apportée de par le monde au projet et demanderait à l'ensemble de la communauté internationale, y compris au secteur privé, d'accélérer son appui et son engagement en faveur du projet. L'Assemblée prierait le Secrétaire général de continuer à mobiliser les organisations et institutions compétentes des Nations Unies pour qu'elles redoublent d'efforts afin d'assurer le succès du projet.
Dans le cadre de l'examen de la question de l'évolution du processus de paix au Moyen-Orient et de la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, le Comité a entendu une intervention de M. Nasser Al-Kidwa, Observateur permanent de la Palestine. Il a notamment fait remarquer que, en dépit de quelques signes positifs dans l'application du Mémorandum de Sharm-el-Sheikh, Israël poursuit des activités illégales dans le territoire palestinien occupé. Il a appelé à la cessation de la multiplication des colonies de peuplement, qui sont la négation même du droit du peuple palestinien. Par ailleurs, il a réaffirmé la validité et la pertinence de toutes les résolutions sur la question de Palestine, et cela aussi longtemps que l'occupation israélienne se poursuit et que les droits inaliénables du peuple palestinien sont bafoués. Il a déploré le refus du nouveau Gouvernement israélien d'accepter que le principe de la terre contre la paix soit mentionné dans le texte révisé de la résolution sur le processus de paix au Moyen- Orient.
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Le Président a également rappelé que la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien sera célébrée le lundi 29 novembre 1999 au siège des Nations Unies.
Le Comité se réunira à nouveau le vendredi 12 novembre à 10h30. Il examinera le rapport que le Comité doit présenter à l'Assemblée générale ainsi que quatre projets de résolution sur la question de Palestine.
Déclaration liminaire
M. IBRA DEGUENE KA, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a fait part aux Etats Membres de sa participation, au nom du Comité, à une réunion organisée, le 25 octobre, par le Saint-Siège en l'honneur du jubilé de la Mission pontificale pour la Palestine. A cette occasion il a félicité la Mission de ses 50 ans d'action humanitaire au service des réfugiés et d'autres victimes des hostilités au Moyen-Orient. Il a rappelé que le Comité est en train de préparer son programme de réunion pour l'an 2000. Dans ce contexte, il a fait part de la décision du Gouvernement vietnamien, à la demande du Comité, d'accueillir la réunion asiatique sur la question de Palestine au début de mars 2000.
Enfin il a recommandé au Comité d'approuver le projet de résolution Bethléem 2000 et a exprimé l'espoir du Comité que cette résolution recevra une fois de plus un appui massif de l'Assemblée générale et sera adoptée sans être mise aux voix. En présentant le projet de résolution M. Ka a souligné que le texte a été mis à jour. Un nouvel alinéa a été ajouté au préambule 6, dans lequel l'Assemblée se félicite de la Conférence internationale "Bethléem 2000", qui a eu lieu à Rome les 18 et 19 février 1999. Le dernier alinéa du préambule comporte un ajout indiquant une échéance, à savoir septembre 2000, pour un règlement définitif entre les parties.
Evolution du processus de paix au Moyen-Orient et la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem
M. NASSER AL-KIDWA (Observateur permanent de la Palestine) a exprimé son espoir que le projet de résolution de Bethléem 2000 soit adoptée par consensus par l'Assemblée générale, et qu'il en soit de même pour les projets de résolution sur la question de Palestine. Il a fait part au Comité des derniers développements intervenus concernant le processus de paix au Moyen-Orient et la situation du territoire palestinien occupé. Il a cité comme principaux événements positifs la libération de 350 prisonniers palestiniens et l'ouverture d'un des deux passages sûrs il y a à peine deux jours, avec moins de retard que prévu par rapport au Mémorandum de Sharm el-Sheik. Mais ces événements restent limités. Il reste 2000 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Le deuxième passage sûr reste à délimiter. Le représentant a en outre souligné que les
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négociations sur le règlement définitif de la question palestinienne doivent se poursuivre, Israël n'ayant toujours pas désigné le chef de sa délégation. Il a fait part de ses inquiétudes relatives au cadre qu'il conviendra d'adopter pour le règlement définitif jusqu'à février prochain, faisant observer que la partie palestinienne n'acceptera pas de remplacer le cadre de la légitimité et du droit international par un cadre de négociation différent.
Evoquant la situation sur le terrain, il a fait observer qu'elle était toujours insatisfaisante. Il a notamment évoqué l'implantation des colonies dites des collines avec la complicité des autorités de la puissance occupante. Tout en supprimant certaines de ces colonies, le Gouvernement israélien a entrepris d'implanter 32 nouvelles colonies sur le territoire palestinien. M. Al-Kidwa a également évoqué les confiscations de superficies considérables de terres par l'armée israélienne à des fins dites d'"entraînement" et en vue de construire une nouvelle route dite de contournement à l'usage des colons juifs. Un mémoire relatant ces nouveaux faits a été envoyé au Conseil de sécurité et au Secrétaire général le 21 octobre 1999 pour attirer leur attention sur la gravité de la situation, et demander leur soutien pour que ces manoeuvres soient interrompues, a ajouté le représentant.
Malgré quelques signes positifs dans l'application du Mémorandum de Sharm el-Sheikh nous continuons à voir se développer des mesures illégales, a-t-il ajouté. Il a appelé à la cessation de la multiplications des colonies, qui sont la négation même des droits du peuple palestinien.
Evoquant l'appel de certaines délégations pour ne pas reconduire les résolutions traditionnelles relatives à la question de Palestine à l'Assemblée générale, M. Al-Kidwa a affirmé que tant que l'occupation israélienne continuera et que les droits inaliénables des Palestiniens ne seront pas respectés, toutes ces résolutions restent indispensables. Les coauteurs de la résolution sur le processus de paix au Moyen-Orient, à savoir les Etats-Unis, la Fédération de Russie et la Norvège, ont émis l'idée de réviser ce texte à l'aune du nouveau Gouvernement en Israël. Tout en se disant a priori favorable à une telle évolution, le représentant s'est dit étonné que le principe de "terre contre la paix" ne soit pas accepté par le nouveau gouvernement, et ne puisse figurer dans le nouveau texte du projet de résolution. Pour la partie palestinienne, il est impossible de se rallier à ce projet aussi longtemps que ce principe n'est pas accepté par la partie israélienne.
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Evoquant les pressions internationales renouvelées qui visent à faire accepter Israël dans le Groupe des pays d'Europe occidentale, sous prétexte qu'Israël ne fait partie d'aucun groupement régional à ce jour, le représentant a rappelé que l'Estonie se trouve dans la même situation. Il a fait valoir que, logiquement, Israël devrait faire partie du Groupe des pays de l'Asie. Il a souligné que les oppositions politiques à une telle intégration devraient cesser avec la cessation des implantations de colonies de peuplement dans le territoire palestinien occupé. Tout échéancier d'inclusion d'Israël dans un groupement régional est prématuré, d'autant qu'il s'agirait d'un fait irrémédiable. Il a appelé à étudier cette question avec recul, en tenant compte de la situation sur le terrain et de l'évolution du processus de paix.
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