AG/DSI/233

UN TEXTE EN FAVEUR D'UN REEXAMEN DES DOCTRINES NUCLEAIRES EST PRESENTE A LA PREMIERE COMMISSION

27 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/DSI/233


UN TEXTE EN FAVEUR D'UN REEXAMEN DES DOCTRINES NUCLEAIRES EST PRESENTE A LA PREMIERE COMMISSION

19991027

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a été saisie cet après-midi de douze projets de résolution ainsi que d'un projet de décision. Aux termes du projet de résolution relatif à la réduction du danger nucléaire, présenté par l'Inde, l'Assemblée générale demanderait que les doctrines nucléaires soient réexaminées et que, dans ce contexte, des mesures soient prises immédiatement pour réduire les risques d'emploi involontaire ou accidentel des armes nucléaires.

Par le projet de résolution sur la transparence dans le domaine des armements, présenté par l'Egypte, l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général d'établir un rapport sur les questions relatives à l'élargissement du Registre aux arsenaux militaires, à l'approvisionnement auprès des producteurs nationaux, aux systèmes vecteurs et aux transferts de technologie de l'armement et à l'élaboration de moyens concrets en vue d'accroître la transparence en ce qui concerne les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, et les transferts de matériel et de technologies directement associés à la mise au point et à la fabrication de telles armes.

Par le projet de résolution portant sur la relation entre le désarmement et le développement, présenté par l'Afrique du Sud, l'Assemblée générale inviterait instamment la communauté internationale à consacrer au développement économique et social une partie des ressources obtenues grâce à la mise en oeuvre d'accords de désarmement et de limitation des armements.

Aux termes d'un projet intitulé "Maintien de la sécurité internationale - stabilité et développement de l'Europe du Sud- Est", présenté par l'ex-République yougoslave de Macédoine, l'Assemblée générale demanderait à tous les participants au Pacte de stabilité et à toutes les organisations compétentes de soutenir les efforts faits par les Etats de l'Europe du Sud-Est pour atténuer les répercussions de la crise au Kosovo et de les aider à réaliser un développement durable et à intégrer leur économie à celle de l'Europe et à celle du monde.

(à suivre - 1a)

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L'Assemblée générale déciderait, aux termes d'un projet de résolution présenté par l'Afrique du Sud, de convoquer sa quatrième session extraordinaire consacrée au désarmement, sous réserve de la réalisation d'un consensus sur ses objectifs et son ordre du jour.

La Commission a été également saisie de projets de résolution sur la consolidation de la paix grâce à des mesures concrètes de désarmement, présenté par l'Allemagne; sur l'interdiction de mettre au point et de fabriquer de nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive, présenté par le Bélarus; sur la transparence dans le domaine des armements, présenté par les Pays-Bas; et sur le Rapport de la Conférence du désarmement, présenté par l'Australie. Le représentant de l'Afrique du Sud, au nom des Non alignés, a présenté les projets suivants et un projet de décision: application de la Déclaration faisant de l'océan Indien une zone de paix; respect des normes relatives à l'environnement dans l'élaboration et l'application des accords de désarmement et de maîtrise des armements; Centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement; examen de l'application de la Déclaration sur le renforcement de la sécurité internationale.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Chili, Mexique, au nom du Groupe de Rio, Népal et Portugal.

La Commission continuera la présentation et l'examen de projets demain, jeudi 28 octobre, à 10 heures.

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Débat thématique sur les sujets spécifiques; présentation et examen de tous les projets de résolution soumis au titre des points 64, 65 et 67 à 85

Présentation de projets de résolution

Aux termes du projet de résolution relatif à la consolidation de la paix grâce à des mesures concrètes de désarmement (A/C.1/54/L.20), l'Assemblée générale se féliciterait de l'adoption par consensus, lors de la session de fond de 1999 de la Commission du désarmement, des "Directives sur la maîtrise et la limitation des armes classiques et le désarmement, l'accent étant mis sur la consolidation de la paix conformément à la résolution 51/45N de l'Assemblée générale". Elle encouragerait le groupe des Etats intéressés créé à New York en mars 1998, à continuer d'analyser des enseignements tirés de projets antérieurs en matière de désarmement et de consolidation de la paix et à promouvoir de nouvelles mesures concrètes de désarmement en vue de consolider la paix.

Aux termes du projet de résolution intitulé "Application de la Déclaration faisant de l'océan Indien une zone de paix" (A/C.1/54/L.45), l'Assemblée générale se déclarerait de nouveau convaincue que la participation de tous les membres permanents du Conseil de sécurité et des principaux usagers maritimes de l'océan Indien aux travaux du Comité spécial est importante et faciliterait grandement un dialogue bénéfique à tous, sur la voix de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région de l'océan Indien. L'Assemblée prierait le Président du Comité spécial de poursuivre le dialogue qu'il a engagé sur les travaux du Comité spécial avec tous ses membres, et de lui faire rapport, par l'intermédiaire du Comité spécial, à sa cinquante-sixième session. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à fournir toute l'assistance nécessaire au Comité spécial, y compris pour l'établissement de comptes rendus analytiques.

Aux termes du projet sur le respect des normes relatives à l'environnement dans l'élaboration et l'application des accords de désarmement et de maîtrise des armements (A/C.1/54/L.46), l'Assemblée générale demanderait aux Etats d'adopter des mesures unilatérales, bilatérales, régionales et multilatérales qui puissent contribuer à assurer l'application des progrès scientifiques et techniques dans le cadre de la sécurité internationale, du désarmement et autres domaines connexes, sans porter atteinte à l'environnement ou à son apport efficace à la réalisation du développement durable. L'Assemblée générale inviterait tous les Etats Membres à communiquer au Secrétaire général des informations sur les mesures qu'ils ont adoptées pour promouvoir les objectifs envisagés dans la présente résolution, et demanderait au Secrétaire général de lui soumettre un rapport contenant ces informations à sa cinquante-cinquième session.

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Aux termes du projet de résolution relatif à la relation entre le désarmement et le développement (A/C.1/54/L.47), l'Assemblée générale inviterait instamment la communauté internationale à consacrer au développement économique et social une partie des ressources obtenues grâce à la mise en oeuvre d'accords de désarmement et de limitation des armements afin de réduire l'écart toujours croissant entre pays développés et pays en développement. L'Assemblée inviterait tous les Etats Membres à communiquer au Secrétaire général, d'ici au 15 avril 2000, leurs vues et propositions concernant l'application du programme d'action adopté par la Conférence internationale sur la relation entre le désarmement et le développement ainsi que toutes autres vues et propositions concernant la réalisation des objectifs du programme d'action, dans le contexte des relations internationales contemporaines. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à prendre, par l'intermédiaire des organes compétents et dans les limites des ressources disponibles, des mesures en vue de l'application du programme d'action adopté par la Conférence internationale.

Aux termes du projet de résolution sur la convocation de la quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement (A/C.1/54/L.48), l'Assemblée générale déciderait de convoquer sa quatrième session extraordinaire consacrée au désarmement, sous réserve de la réalisation d'un consensus sur ses objectifs et son ordre du jour. Elle prierait le Secrétaire général de solliciter les vues des Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies sur les objectifs, l'ordre du jour et le calendrier de la session extraordinaire, et de lui faire rapport à sa cinquante-cinquième session.

Aux termes du projet de résolution relatif aux Centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement (A/C.1/54/L.49), l'Assemblée générale engagerait les Etats Membres de chaque région et ceux qui sont en mesure de le faire, ainsi que les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales et les fondations, à apporter des contributions volontaires aux centres régionaux situés dans leur région afin de renforcer et d'exécuter leurs programmes d'activités. L'Assemblée prierait le Secrétaire général de fournir, dans la limite des ressources existantes, tout l'appui nécessaire aux centres régionaux pour leur permettre d'exécuter leurs programmes d'activités.

Aux termes du projet de décision intitulé "Examen de l'application de la Déclaration sur le renforcement de la sécurité internationale" (A/C.1/54/L.50), l'Assemblée générale déciderait d'inscrire cette question à l'ordre du jour provisoire de sa cinquante-sixième session.

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Aux termes du projet de résolution sur l'interdiction de mettre au point et de fabriquer de nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (A/C.1/54/L.26), l'Assemblée générale prierait la Conférence du désarmement, sans préjudice de l'examen ultérieur de son ordre du jour, de maintenir la question à l'étude, selon que de besoin, afin de formuler quand il le faudra, des recommandations concernant les négociations précises à entreprendre sur des types déterminés d'armes de ce genre. Elle engagerait tous les Etats à envisager de donner une suite favorable aux recommandations de la Conférence du désarmement dès que celles-ci les aura formulées.

Aux termes du projet de résolution relatif à la transparence dans le domaine des armements (A/C.1/54/L.39), l'Assemblée générale inviterait les Etats Membres, en vue de parvenir à une participation universelle, à fournir chaque année au Secrétaire général, avant le 31 mai, les données et informations demandées pour le Registre des armes classiques de l'Organisation des Nations Unies. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de veiller à ce que des ressources suffisantes soient mises à la disposition du Secrétariat pour la tenue du Registre. Elle inviterait la Conférence du désarmement à envisager de poursuivre ses travaux sur la transparence dans le domaine des armements. L'Assemblée générale demanderait de nouveau à tous les Etats Membres de coopérer, aux niveaux régional et sous- régional, en tenant pleinement compte de la situation particulière qui règne dans la région ou la sous-région considérée, en vue de renforcer et de coordonner les efforts faits par la communauté internationale pour accroître la franchise et la transparence dans le domaine des armements.

Aux termes du projet de résolution relatif au rapport de la Conférence du désarmement (A/C.1/54/L.16), l'Assemblée générale réaffirmerait le rôle de la Conférence en tant qu'instance unique de la communauté internationale pour les négociations sur le désarmement. Elle engagerait la Conférence à remplir ce rôle en tenant compte de l'évolution de la situation internationale afin de progresser rapidement dans l'examen de fond des questions prioritaires inscrites à son ordre du jour. Elle engagerait la Conférence à poursuivre l'examen de son ordre du jour et de ses méthodes de travail.

Aux termes du projet de résolution relatif à la réduction du danger nucléaire (A/C.1/54/L.31), l'Assemblée générale demanderait que les doctrines nucléaires soient réexaminées et, dans ce contexte, que des mesures urgentes soient prises immédiatement pour réduire les risques d'emploi involontaire ou accidentel des armes nucléaires. L'Assemblée générale prierait les cinq Etats dotés d'armes nucléaires de prendre des mesures pour donner suite au paragraphe 1 de la présente résolution. Elle demanderait aux Etats Membres de prendre les mesures propres à empêcher la prolifération des armes nucléaires sous tous ses aspects et à favoriser le désarmement nucléaire, l'objectif ultime étant l'élimination des armes nucléaires. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général d'établir pour sa cinquante-cinquième session,

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dans les limites des ressources existantes et en s'appuyant notamment sur la contribution du Conseil consultatif pour les questions de désarmement, un rapport indiquant quelles mesures particulières réduisent sensiblement le risque de guerre nucléaire.

Aux termes du projet de résolution sur la transparence dans le domaine des armements (A/C.1/54/L.21), l'Assemblée générale prierait le Secrétaire général d'établir, avec l'aide du Groupe d'experts gouvernementaux qui se réunira en 2000 et en tenant compte des vues exprimées par les Etats Membres, un rapport destiné à sa cinquante-cinquième session sur les questions suivantes: élargissement du Registre aux arsenaux militaires, à l'approvisionnement auprès des producteurs nationaux, aux systèmes vecteurs et aux transferts de technologie de l'armement; élaboration de moyens concrets permettant d'améliorer encore le Registre en vue d'accroître la transparence en ce qui concerne les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, et les transferts de matériel et de technologies directement associés à la mise au point et à la fabrication de telles armes.

Aux termes du projet de résolution intitulé "Maintien de la sécurité internationale - stabilité et développement de l'Europe du Sud-Est" (A/C.1/54/L.40), l'Assemblée générale demanderait à tous les participants au Pacte de stabilité et à toutes les organisations compétentes de soutenir les efforts faits par les Etats de l'Europe du Sud-Est pour atténuer les répercussions de la crise au Kosovo et de les aider à réaliser un développement durable et à intégrer leur économie à celle de l'Europe et à celle du monde. L'Assemblée générale demanderait instamment que les relations entre les Etats de l'Europe du Sud-Est soient normalisées et que la coopération mutuelle de ces Etats soit renforcée sur la base du respect du droit international et des accords internationaux, compte tenu des principes du bon voisinage et du respect mutuel. L'Assemblée générale demanderait à tous les Etats de régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, conformément à la Charte des Nations Unies. L'Assemblée générale soulignerait aussi qu'une participation plus étroite des Etats de l'Europe du Sud-Est au renforcement de la coopération sur le continent européen aura une influence favorable sur la situation de sécurité et la situation politique et économique dans la région, ainsi que sur les relations de bon voisinage entre les Etats des Balkans.

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Déclarations

M. GUNTHER SEIBERT (Allemagne), présentant le projet de résolution L.20 relatif à la consolidation de la paix grâce à des mesures concrètes de désarmement, a évoqué le fait que cette année, les coauteurs rejoignent les lignes de séparation des groupes régionaux habituels pour représenter toutes les régions du monde. Ce texte a été présenté la première fois en 1996. Il rappelle combien il est important de centrer les travaux de la Première Commission sur la pertinence de mesures de désarmement pratiques dans les régions touchées par les conflits. Le déminage, la démobilisation et la réinsertion des anciens combattants sont des préalables au retour de la paix, de la sécurité et à la reconstruction économique des pays. L'importance des mesures concrètes de désarmement a été reconnue comme telle par la communauté internationale comme en témoignent les nombreuses réunions du Conseil de sécurité consacrées à cette question au cours des douze derniers mois. Le rapport du groupe d'experts gouvernementaux sur les armes légères insiste tout particulièrement sur la consolidation de la paix après les conflits. Le représentant a évoqué la multiplication des activités du Groupe des Etats intéressés, créé en mars 1998, qui s'est réuni à huit reprises depuis sa création. Le Groupe a tenté de renforcer la coopération internationale dans le domaine de la reconstruction et de la paix. Il est devenu un point focal au sein des Nations Unies où les délégations peuvent échanger leurs expériences et se rencontrer. Le Groupe appuie les initiatives régionales dans ces domaines. Ce projet de résolution invite le Groupe à poursuivre ses activités et rappelle l'importante contribution du rapport du Secrétaire général sur la consolidation de la paix.

M. GEORGE NENE (Afrique du Sud, au nom des pays du Mouvement des pays non alignés) a présenté cinq projets de résolution et un projet de décision. Au sujet du premier projet, le L.45, le représentant a déclaré que les Chefs d'Etat et de Gouvernement des pays du Mouvement des pays non alignés réaffirment la validité des objectifs de la Déclaration faisant de l'océan Indien une zone de paix. Ils lancent un appel pour que davantage d'efforts soient réalisés afin de faciliter les discussions sur les mesures concrètes permettant d'assurer la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Le projet préconise la poursuite des consultations entreprises par le Président du Comité spécial sur l'océan Indien au sujet du travail futur de cet organe. S'agissant du L.46 relatif au respect des normes relatives à l'environnement dans l'élaboration et l'application des accords de désarmement et de maîtrise des armements, le représentant a souligné que son objectif consiste à garantir le respect des normes environnementales lors de la négociation et de l'application des traités relatifs au désarmement. Le démantèlement de certaines catégories d'armes nécessite des techniques risquant de nuire à l'environnement. Ce projet fait appel aux progrès réalisés dans le domaine scientifique et technique. Présentant le projet L.47 sur la relation entre le

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désarmement et le développement, le représentant a indiqué que, de l'avis des pays du Mouvement des pays non alignés, cette relation a pris de l'ampleur, ces dernières années, et il a fait remarquer avec inquiétude le contraste important entre les sommes importantes dépensées pour les armements et la paucité de l'aide pour le progrès socio-économique.

Malgré le fait que la Commission du désarmement ne soit pas parvenue à se mettre d'accord sur un ordre du jour concernant une quatrième session de l'Assemblée générale consacrée au désarmement, le représentant, sur le projet L.48, a déclaré que les pays du Mouvement des pays non alignés continuent à oeuvrer pour parvenir à la convocation de cette quatrième session. Cette session devra offrir la possibilité de mobiliser l'opinion publique mondiale afin d'éliminer les armes nucléaires et les autres armes de destruction massive. S'agissant du projet L.49 sur les centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement, le représentant a souligné qu'il convient non seulement de maintenir mais aussi de revitaliser les trois centres régionaux au Népal, au Pérou et au Togo. Ces centres servent de forum de premier choix pour l'examen des questions les plus importantes et de nouvelles approches dans le domaine de la limitation des armements. Le représentant a lancé un appel pour que le projet de décision L.50 relatif à l'examen de l'application de la Déclaration sur le renforcement de la sécurité internationale soit inclus dans l'ordre du jour provisoire de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale.

M. WALDEMAR COUTTS (Chili) faisant une déclaration d'ordre général, a dit sa conviction de convoquer une 4ème session extraordinaire consacrée au désarmement. Les nouveaux concepts de sécurité, l'apparition de nouvelles doctrines militaires et le double usage des technologies sont de plus en plus destructeurs et justifient la convocation d'une telle session. Il est urgent de revoir cette situation regrettable et d'examiner la relation entre développement et désarmement et de procéder à un examen global du commerce des armes fait par les grandes puissances. Ce n'est que par le renforcement du régime juridique international que tous les peuples du monde seront en mesure d'accéder à la paix et à la justice. Dans ce contexte, la quatrième session prend alors tout son sens.

M. A. VASILYEV (Bélarus), présentant le projet de résolution L.26, a expliqué que ce texte propose que la Conférence du désarmement soit transformé en un mécanisme susceptible d'être enclenché lorsque les circonstances l'exigent. Ce projet n'a pas d'incidences financières. La détermination des Etats Membres d'empêcher l'apparition de nouvelles armes de destruction massive est soulignée dans ce projet de texte. Un appel est lancé aux Etats pour donner une suite favorable aux recommandations de la Conférence du désarmement. Ce texte est un exemple unique de diplomatie préventive offrant les voies et moyens de réagir aux changements qui pourraient se produire dans ce domaine.

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M. CH. SANDERS (Pays-Bas), en présentant le projet L.39 sur la transparence dans le domaine des armements, a indiqué que le Registre des armes classiques de l'Organisation des Nations Unies permet à la communauté internationale de mieux être informée dans le domaine des armements et d'éviter les distorsions. Des instruments importants sont mis au point actuellement concernant les armes nucléaires qui constituent une contribution importante dans la transparence dans les armements. Sur les armes classiques, cependant, il n'y a que quelques instruments à ce jour qui traitent de la transparence. La Convention d'Ottawa en est un exemple. Il existe aussi des arrangements régionaux tels que la Convention interaméricaine sur la transparence dans le domaine des armes classiques qui a été signée le 26 mai de cette année et auquel nous donnons notre plein soutien. Le représentant a fait remarquer qu'il n'existe pas d'arrangements mondiaux sur la transparence, à deux exceptions près, à savoir le rapport sur les dépenses militaires conformément au projet L.29 que nous appuyons et le Registre des armes classiques. Il convient à présent de développer la portée du Registre des armes classiques. A ce jour, 144 Etats ont participé au moins une fois au Registre et cette participation continue de s'intensifier, le Bangladesh étant le dernier pays à l'avoir rejoint. Le Registre est bien établi et fournit un volume considérable d'informations sur la transparence dans les armements. Il faudrait à présent élargir la participation au Registre à certains pays clés et se pencher sur le rôle du Registre dans le suivi des transferts des armes légères et de petit calibre. Le représentant espère que la Commission appuiera ce projet.

Mme SOCORRO RUBIROSA (Mexique, au nom du Groupe de Rio) a fait une déclaration d'ordre général sur la transparence en matière d'armement. Elle a fait part du soutien du Groupe de Rio aux initiatives régionales en gardant à l'esprit le droit des Etats à la légitime défense. Pour faciliter l'application des mesures de désarmement, il convient d'encourager les mesures de promotion de la confiance entre Etats. La transparence des acquisitions militaires est un des éléments permettant l'instauration de cette confiance. Nous saluons l'adoption de la Convention interaméricaine sur la transparence des acquisitions d'armes classiques. Les Etats Membres de l'Organisation des Etats américains s'engagent à s'informer mutuellement de leurs exportations et importations de leurs armes classiques selon les six catégories définies par le Registre des armes classiques des Nations Unies. La Convention permet à un Etat non Membre de communiquer des informations aux Etats Membres. Cet engagement pris au niveau régional devrait trouver son importance au niveau multilatéral.

M. HIRA B. THAPA (Népal) a fait part de sa préoccupation quant au trafic des armes légères. Le rôle des Nations Unies dans la mobilisation de l'opinion publique face à ce fléau est louable. Bien que ces armes ne provoquent pas les conflits, elles peuvent les prolonger et les exacerber. Il existe un lien étroit entre la prolifération de ces armes et l'insécurité. Des centaines de milliers d'enfants de moins de 16 ans participent à des

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conflits armés dans lesquels des armes de petit calibre sont employées. Des contrôles renforcés sur les munitions et sur les composantes explosives peuvent jouer un rôle crucial dans l'élimination de leur prolifération. Le champ d'application du Registre des Nations Unies doit être élargi aux armes de petit calibre.

M. LES LUCK (Australie) a présenté le projet L.16 relatif au rapport de la Conférence du désarmement. Le projet fait référence à la Conférence en tant qu'unique instance multilatérale sur le désarmement et l'engage à remplir ce rôle dans l'examen de fond de ses questions. Le projet formule également l'espoir que des consultations seront engagées afin de lancer des discussions de fond lors de la session de l'année prochaine.

M. FELIPE ALBUQUERQUE (Portugal) a fait des commentaires sur le projet L.16. Il a indiqué que le projet reconnaît que la Conférence de désarmement a un rôle fondamental dans les négociations dans le domaine du désarmement. Se référant à l'article 2 de la Conférence relatif à la composition de cet organe, le représentant a souligné que cet article met en évidence une tension entre la participation limitée de la Conférence et l'universalité des tâches qui lui incombent. Nos quatre Gouvernements ont ainsi appuyé la décision d'augmenter de cinq nouveaux membres la composition de la Conférence. Il est également nécessaire de désigner un Coordonnateur spécial chargé de l'examen de la composition de la Conférence au début de l'année prochaine.

Mme SAVITRI KUNADI (Inde) a présenté le projet L.31 sur la réduction du danger nucléaire en soulignant qu'avec la fin de la guerre froide, il n'est plus nécessaire de maintenir les milliers d'armes nucléaires qui existent actuellement. L'Inde a donc pris l'initiative de présenter à nouveau cette année un projet sur la réduction du danger nucléaire. Certaines délégations avaient objecté que le projet comportait un certain nombre de problèmes techniques. Mais l'Inde est d'avis que ces difficultés peuvent être surmontées avec la volonté politique nécessaire. Si nous voulons être prêts à entrer dans le nouveau millénaire en toute sécurité, la communauté internationale doit prendre des mesures concrètes afin de réduire le risque de guerre nucléaire. Il faut également réduire le risque non intentionnel ou accidentel de l'usage des armes nucléaires. Les organisations non gouvernementales ainsi que des physiciens spécialisés dans les armes de guerre ont demandé que l'on supprime l'état d'alerte ainsi que les situations de tension. Nous proposons donc ce projet en espérant que la communauté internationale pourra ainsi réduire le risque que représente l'état d'alerte avancée.

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M. ISMAIL KHAIRAT (Egypte), présentant le projet de résolution L.21, a expliqué que depuis l'adoption de la résolution portant création du Registre des armes classiques des Nations Unies, l'Egypte a toujours appuyé les mesures de transparence qui constituent des mécanismes de renforcement de la confiance. La transparence dans le domaine des armements devra permettre des progrès en matière de désarmement et assurer un plus haut niveau de sécurité entre les Etats. Le Registre des Nations Unies est de portée mondiale et a une incidence importance aux niveaux international et régional. Néanmoins, la nature évolutive de ce mécanisme nous est apparue clairement lors de l'adoption de la résolution 46/36L. Celle-ci en effet impose une limite dans le temps à ce processus évolutif. L'Egypte est déçu par les résultats obtenus par le Groupe d'experts nommé en 1994 et par ceux de celui nommé en 1997 qui ne sont pas parvenus à un accord sur des questions connexes liées au Registre. L'Egypte est persuadé que le principe de la transparence devra s'appliquer à tout type d'armes, y compris les armes nucléaires, les autres armes de destruction massive et aux technologies de pointe ayant des applications militaires. La transparence ne peut pas être réalisée sur une base sélective. Il est alors devenu impératif de présenter une nouvelle résolution qui traite de questions qui n'avaient pas été abordées précédemment. L'idée d'élargir le Registre des armes afin d'accroître la transparence dans le domaines des armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, a également été avancée par d'autres Etats. Le projet de texte que nous présentons cette année demande au Secrétaire général, avec l'aide du Groupe d'experts gouvernementaux qui doit être nommé en l'an 2000, de présenter un rapport à la cinquante-cinquième session de l'Assemblée générale sur l'élargissement du Registre aux arsenaux militaires, à l'approvisionnement auprès des producteurs nationaux, aux systèmes vecteurs et aux transferts de technologies de l'armement.

M. NASTE CALOVSKI (ex-République yougoslave de Macédoine), présentant le projet de résolution L.40, a rappelé que depuis 1993, le Conseil de sécurité adopte des résolutions sur la situation dans les Balkans afin d'encourager les mesures de désarmement et de confiance dans la région et améliorer l'intégration de cette région aux structures européennes. Cette année, le projet tient compte des événements au Kosovo, de la résolution 1244 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies et du Pacte de stabilité d'Europe du Sud-Est adopté cette année. Il insiste sur le développement de relations de bon voisinage et le règlement des différends par des voies pacifiques. Il affirme qu'il est urgent de consolider l'Europe du Sud-Est dans les domaines des droits de l'homme et du développement économique et social. La réalisation de ces objectifs est possible et mérite le soutien de l'Assemblée générale. Ce texte n'entraîne aucune incidence financière.

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