En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/414

LA TROISIEME COMMISSION SE PRONONCE EN FAVEUR DE L'ORGANISATION DE LA DEUXIEME CONFERENCE DES MINISTRES DE LA JEUNESSE SOUS L'EGIDE DES NATIONS UNIES

14 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/SHC/414


LA TROISIEME COMMISSION SE PRONONCE EN FAVEUR DE L'ORGANISATION DE LA DEUXIEME CONFERENCE DES MINISTRES DE LA JEUNESSE SOUS L'EGIDE DES NATIONS UNIES

19991014

Le Niger est le 165ème Etat partie à la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes

La Troisième Commission s'est prononcée, cet après midi, en faveur de l'organisation de la deuxième Conférence des ministres de la jeunesse sous l'égide des Nations Unies, en adoptant sans vote et telle qu'amendée une résolution sur les politiques et programmes mobilisant les jeunes. Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale prendrait note avec intérêt de l'offre du Gouvernement turc tendant à organiser cette conférence en Turquie, ainsi que la cinquième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations unies et le Festival mondial de la jeunesse. En outre, l'Assemblée se féliciterait de ce que le Gouvernement sénégalais ait offert d'accueillir en l'an 2001 la quatrième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nation Unies.

Par cette résolution, l'Assemblée générale approuverait aussi la recommandation de la deuxième Conférence mondiale des ministres de la jeunesse tendant à faire du 12 août la Journée internationale de la jeunesse. Le Sénégal, l'Afrique du Sud, le Portugal, l'Inde, les Etats-Unis et la Turquie sont intervenus au sujet de ce texte.

La Troisième Commission avait auparavant poursuivi son débat sur la promotion de la femme et le suivi donné à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en entendant, notamment, la représentante de l'Arménie, qui a insisté sur le fait que la parité entre les sexes n'est pas seulement une affaire de chiffres et que les femmes ne devraient plus être considérées comme un groupe à part dans la société. Leurs problèmes et demandes font partie intégrante du développement économique et social, a-t-elle souligné. En effet, plusieurs délégations ont reconnu que d'importants décalages dans l'accès à l'éducation, aux ressources ou encore aux soins sanitaires des femmes et des fillettes subsistent dans leur pays, alors même que leurs lois garantissent les droits aux femmes. Les changements doivent désormais se produire dans les mentalités par le biais de campagnes de sensibilisation, ont souligné les représentants d'Haïti, de l'Ethiopie et de la Jordanie.

(à suivre - 1a)

- 1a - AG/SHC/414 14 octobre 1999

La Commission a ainsi terminé son débat sur le suivi de la Conférence de Beijing. Celui sur la promotion de la femme demeure ouvert afin de permettre aux délégations de présenter leurs remarques sur la revitalisation de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), après avoir étudié le rapport pertinent.

En fin de séance, Mme Aida Gonzalez Martinez, Présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, a rappelé que cet organe oeuvre pour la réalisation des recommandations de Beijing. Le Secrétariat de la Commission a également annoncé que le Niger a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, ce qui porte à 165 le nombre d'Etats parties à cette convention.

Les délégations des pays suivants sont intervenues dans le débat: Kazakhstan, Viet Nam, Ethiopie, Jamaïque, Malaisie, Nicaragua, Qatar, Bénin, Maldives, Emirats arabes unis, Arménie, Côte d'Ivoire, Afghanistan, Koweït, Haïti, Madagascar, Cameroun, Erythrée, El Salvador (au nom des Etats d'Amérique centrale), Jordanie, Burundi et Philippines. L'Observatrice de la Palestine a pris la parole.

La Commission entamera demain, à 10 heures, son débat sur la prévention du crime et la justice pénale et le contrôle international des drogues.

PROMOTION DE LA FEMME

SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES

Suite du débat général

M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a salué l'intention exprimée par le Bureau de la gestion des ressources humaines d'identifier les objectifs futurs de recrutement de candidats selon leur origine géographique et leur sexe. Il a estimé que le Bureau devrait prendre des mesures concrètes afin d'identifier des candidates originaires de pays non représentés ou sous- représentés et de leur fournir une occasion de déployer leurs talents au sein de l'Organisation. Le Programme présidentiel du Gouvernement du Kazakhstan proclame que l'harmonie sociale, la stabilité politique et le développement économique sont les valeurs essentielles de la société kazakhe et prend comme priorités la santé, l'éducation et le bien-être des citoyens kazakhs. Dans le cadre du plan d'action national destiné à mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing, de nombreuses manifestations ont été organisées par des organisations gouvernementales et non gouvernementales en faveur des femmes.

A l'aube du nouveau millénaire, la situation des femmes reste très difficile, a reconnu le représentant, en soulignant l'aggravation des disparités économiques et sociales provoquée par les effets de la mondialisation et la transition à l'économie de marché. Les femmes constituent un groupe vulnérable de la population et sont gravement frappées par le chômage, la pauvreté, la maladie, la malnutrition et la violence. La santé des mères s'est également dégradée, et particulièrement dans la zone de l'ancien site nucléaire de Semipalatinsk et de la mer d'Aral, a-t-il particulièrement déploré. La région de Semipalatinsk a hérité des séquelles tragiques laissées par 500 essais nucléaires, a-t-il souligné.

Mme NGUYEN THI THANH HA (Viet Nam) a déclaré que dans son pays, la pauvreté est l'obstacle le plus sérieux à la mise en oeuvre des recommandations de Beijing. Elle a souligné qu'il faut garantir l'accès des femmes au marché de l'emploi et à l'éducation. Au Viet Nam, la majorité des femmes travaillent dans le secteur agricole ou non structuré d'où l'importance du microcrédit pour faciliter les initiatives individuelles génératrices de revenus. A cette fin, le Viet Nam a institué un fonds tournant de 450 milliards de dongs (environ 30 millions de dollars américains) permettant de fournir des prêts à 11 000 projets. Ceci a permis de créer 250 000 emplois dans les zones urbaines, dont 60% sont occupés par des femmes. D'autre part, une campagne sur l'aide mutuelle entre les femmes a été lancée par l'Union des femmes vietnamiennes.

La représentante a estimé que l'éducation des femmes et des fillettes était un élément important de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, le Gouvernement vietnamien s'est attaché à éradiquer l'analphabétisme parmi les femmes travaillant dans l'agriculture âgées entre 15 et 35 ans, à améliorer la formation professionnelle des femmes. Par exemple, au Viet Nam le taux de scolarisation dans le primaire s'élève à 48% pour les femmes. Il est de 47,3% dans les collèges et de 46,5% dans le secondaire.

Mme LULIT ZEWDIE G/MARIAM (Ethiopie) a déclaré que l'Ethiopie a récemment soumis son rapport sur la mise en oeuvre des résultats de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. L'Ethiopie a mis en place un cadre institutionnel d'intégration des questions sexospécifiques dans les activités économiques et sociales. Afin de faire augmenter le nombre de femmes parlementaires, le Bureau de la question de la femme du Cabinet du Premier Ministre a fixé pour objectif de porter leur pourcentage à 15% au Conseil fédéral des représentants du peuple d'ici au mois de mai 1999. Le pourcentage actuel de femmes occupant des postes parlementaires est de 2,73%.

Dans le domaine économique, a indiqué la représentante, les femmes et les hommes ont reçu le même traitement dans l'application des programmes de redistribution des terres. Les femmes rurales bénéficient également de facilités de microcrédit. Dans le domaine social, les services de soins de santé primaires se multiplient grâce à l'ouverture de cliniques et de centres de santé, principalement dans les zones rurales. Le Gouvernement éthiopien s'est donné comme but de réduire à 450 ou 500 pour cent mille d'ici à 2002 le taux de mortalité infantile qui était de 500 à 700 pour cent mille en 1997. En Ethiopie, les pratiques coutumières ou traditionnelles, telles que le mariage précoce et les mutilations génitales sont à la source de nombreux problèmes de santé dont souffrent les femmes. De ce fait, les institutions gouvernementales mènent des campagnes d'information intensives sur les effets nocifs de ces pratiques, en collaboration avec l'UNICEF.

La représentante a indiqué que seules 18,2% des femmes sont scolarisées contre 24% des garçons. Le Gouvernement éthiopien s'est donné pour objectif d'augmenter ce pourcentage à 45% en 2001. Des lois ont été révisées ou adoptées afin de s'assurer que les droits reconnus aux femmes par la Constitution éthiopienne sont respectés. Les règlements qui régissent le travail dans l'administration ont été revus afin de doubler la durée du congé maternité accordé aux femmes. Par ailleurs, le Gouvernement éthiopien prend des mesures afin de mettre un terme à la violence à l'égard des femmes, en collaboration avec les organisations non gouvernementales. Ainsi, le Gouvernement a créé un Comité national chargé des viols et des enlèvements. Le Gouvernement éthiopien est également préoccupé par les actes de violence commis à l'encontre des travailleuses migrantes éthiopiennes à l'étranger. Un Comité national a également été chargé de cette question et va tenter de trouver des solutions à ce problème, notamment par le biais de consultations avec les pays concernés.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) s'est dite préoccupée par les conséquences de la mondialisation sur les femmes vivant en milieu rural. Du fait des politiques d'ajustement structurel, les gouvernements des pays en voie de développement opèrent des coupes dans leurs budgets sociaux. Pour les femmes en zone rurale, cela signifie souvent une diminution des prêts accordés dans le cadre du microcrédit. Une autre des préoccupations de la Jamaïque reste la pandémie de sida qui laisse de nombreux enfants orphelins. La coopération internationale est donc nécessaire. La Jamaïque se félicite de la proposition du Guyana, faite au nom du groupe des 77 et de la Chine, de relancer les activités de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme.

En ce qui concerne la situation en Jamaïque, Mme Durrant a indiqué qu'un nombre important de femmes participaient à tous les secteurs de l'économie et que la législation garantissait à ces dernières l'égalité des droits dans tous les domaines de la vie sociale ou privée. En matière éducative, une étude est actuellement en cours afin de repérer les livres scolaires qui contiennent des messages sexistes. Dans le domaine de la santé, des campagnes en collaboration avec de nombreuses institutions des Nations Unies ont permis d'attirer l'attention sur les cas de violences infligées dans un cadre familial. En conclusion, Mme Durrant a affirmé qu'un réseau informatique a été mis en place parmi les Etats membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).

M. JASMI MD YUSOFF (Malaisie) a indiqué que lors de la mise en oeuvre de la Plate-forme d'action de Beijing, la Malaisie a identifié divers problèmes auxquels il conviendrait d'accorder la priorité. Il faudrait accroître la participation des femmes dans les prises de décision et le partage du pouvoir, renforcer les mécanismes qui encouragent la promotion des femmes à tous les niveaux, promouvoir le potentiel économique des femmes, renforcer leur statut juridique et éliminer la violence à l'encontre des femmes. La Malaisie s'est attachée à améliorer la situation des femmes sur le marché du travail et leur accès aux services de santé. En outre, la Division des affaires de la femme a maintenant le statut d'un département d'Etat chargé de coordonner et de surveiller l'application des politiques et les projets d'Etat, et de veiller à ce que les intérêts des femmes soient pris en considération dans les politiques et que les programmes de développement n'aient pas d'impact négatif sur les femmes.

En outre, le représentant a indiqué que la Malaisie contribue financièrement et fournit une assistance technique aux organisations non gouvernementales qui travaillent en faveur de la promotion de la femme. Le Conseil national de l'organisation des femmes de Malaisie joue également un rôle actif dans la réalisation des objectifs de Beijing et fait des recommandations au Gouvernement, notamment dans les domaines de la santé,

de l'éducation, de l'environnement et de l'emploi. Le représentant a également mentionné l'existence d'une loi de protection des femmes et des fillettes, d'une loi sur la violence domestique, sur les héritages, et sur la garde des enfants, domaines dans lesquels la femme est particulièrement vulnérable.

M. ALFONSO ORTEGA URBINA (Nicaragua) a rappelé qu'en dépit des dispositions de la constitution du Nicaragua qui prévoient l'égalité entre les sexes, il subsiste dans la société des points de conflit avec le droit et bien des situations où les femmes et les enfants urbains et ruraux sont soumis à des violences physiques, psychologiques et sexuelles. Pour lutter contre ce phénomène, le Nicaragua a établi des commissariats de la femme et de l'enfance qui ont pour objet de prévenir, sanctionner et éradiquer la violence contre la femme et les enfants, garçons et filles. Le succès de ces commissariats a conduit les autorités à étendre ce projet à tous les départements du pays. En outre, l'Assemblée nationale a formé une Commission permanente sur la femme, la fillette, la jeunesse et la famille qui a pour mission de participer à la révision des lois dans ces domaines.

Le représentant a également signalé qu'il importe de combattre les stéréotypes préjudiciables à la femme qui tendent à glorifier sa fonction de mère ou à présenter le corps féminin comme objet sexuel, notamment dans la publicité. A cette fin, il a indiqué que diverses organisations gouvernementales et privées ont lancé des campagnes éducatives. En outre, le Ministère de l'éducation a aussi mis en oeuvre un Programme d'éducation pour éliminer les stéréotypes, avec la participation des centres éducatifs, des partis politiques, des institutions religieuses, des organisations internationales, de syndicats et des associations étudiantes.

Mme SOMAIA BARGHOUTI, Observatrice de la Palestine, a demandé que l'on accorde la même attention à tous les domaines critiques identifiés à Beijing, et particulièrement aux effets des conflits armés ou d'une autre nature sur les femmes, y compris sur les femmes qui vivent sous une occupation étrangère. Les femmes palestiniennes souffrent de l'inégalité, la discrimination, la violence et la pauvreté et continuent en outre à affronter la dure réalité de l'occupation israélienne, de ses politiques et pratiques d'oppression quotidiennes. L'implantation des colonies de peuplement illégales israéliennes, la confiscation des terres et de l'eau et la fermeture régulière des territoires occupés palestiniens, y compris de Jérusalem, ainsi que d'autres mesures continuent d'avoir des effets négatifs sur la situation générale des Palestiniennes.

Plus de la moitié de notre population est composée de réfugiés et la séparation des familles se poursuit, a déploré l'Observatrice. Elle a insisté sur le lien étroit entre l'amélioration de la situation des femmes palestiniennes et les progrès du processus de paix. L'avancement

du processus de paix et l'amélioration véritable des conditions de vie du peuple palestinien dépendent grandement du respect manifesté par le Gouvernement israélien des accords qui ont été signés et de leur application. Le Gouvernement israélien doit respecter les instruments du droit international humanitaire. Mme Barghouti a espéré que la signature du Mémorandum de Charm el-Cheikh donnera une nouvelle impulsion au processus de paix et aboutira à un progrès réel et à des changements positifs sur le terrain.

M. MOHHAMED ALMALKI (Qatar) a rappelé que la Constitution provisoire du Qatar garantit les droits de tous les citoyens sans discrimination fondée sur le sexe. En outre, le projet de constitution définitive contient un article qui prévoit que les hommes et les femmes seront représentés au Parlement. Les élections à la Chambre de commerce et d'industrie ont été ouvertes aux femmes. Le représentant a ajouté que l'éducation, du primaire à l'université, est gratuite et ouverte à tous, hommes et femmes. Il en va de même pour les services sanitaires. En outre, les étudiants des deux sexes reçoivent des aides de l'Etat, ainsi que les veuves et les orphelins. Ces diverses actions ont pour but d'assurer la stabilité des familles qui constituent la base de la société.

Dans l'attente de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra en juin 2000, le représentant a formé le voeu que les efforts entrepris permettront d'arriver à une "bonne formule" tenant compte des différences culturelles et historiques des peuples. Il ne convient pas, a-t-il ajouté, d'imposer une culture à l'autre, mais il importe de maintenir une organisation multiculturelle respectueuse de la culture de tous.

Mme NICOLE ELISHA (Bénin) a souhaité résumer d'abord une petite histoire. Le récit est celui de la femme qui faisait de l'hémorragie à son neuvième accouchement dans un district rural de Bénin. Son mari qui est allé chercher 2000 Francs (3 dollars) pour son évacuation sur l`hôpital le plus proche, n'est pas arrivé à réunir ces fonds, la femme a perdu la vie.

La représentante a ajouté que la situation accablante de la femme des zones rurales est bien connue de la communauté internationale et a lancé un appel à une mobilisation plus accrue des ressources nécessaires pour enrayer la pauvreté absolue dans ces zones. Elle a expliqué que la pauvreté absolue engendre le phénomène communément appelé au Bénin "vidomègon". En effet, les mères pauvres ont autant d'amour à donner à leur progéniture que les mères non pauvres. C'est la misère déshumanisante et démoralisante qui les oblige à se séparer délibérément de leurs filles pour leur chercher des tuteurs, avec l'espoir de les mettre à l'abri de la faim, de la soif et de la maladie. Ces "vidomègon", placés soit gratuitement pour leur propre survie, soit pour une rémunération dont les parents espèrent bénéficier, sont sujettes à toutes sortes de violence, de mauvais traitements, de trafic transnational et international et deviennent des candidates potentielles à des grossesses précoces.

Mme Elisha a indiqué qu'un projet de loi sur les placements des enfants à l'intérieur du territoire national attend d'être adopté. Si ce projet était adopté et appliqué, le problème de la maltraitance serait atténué. Mais si les mêmes conditions de vie persistaient dans les zones rurales, la dissuasion des parents à placer leurs enfants serait une tâche difficile.

M. AHMED KHALEEL (Maldives) a rappelé que la nouvelle Constitution des Maldives, qui est entrée en effet en 1998, offre un cadre juridique pour la promotion des droits des femmes et a permis aux Maldives de modifier ses réserves à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes qui sont limitées désormais à deux articles seulement. En outre, en janvier 1999, les Maldives ont soumis leur premier rapport dans le cadre de la Convention. Par ailleurs, les Maldives prennent une part active aux processus en cours pour réduire les inégalités en Asie du Sud, dans le cadre de l'Association d'Asie du Sud pour la coopération régionale. Les Maldives travaillent actuellement à l'adoption d'une convention régionale pour lutter contre le trafic des femmes et des enfants à des fins de prostitution. Il est prévu que cette convention soit adoptée lors du onzième Sommet de l'Association qui se tiendra à Katmandou, Népal, en novembre de cette année. En outre, lors de son dixième Sommet, l'Association a convenu de rédiger une charte sociale relative au développement social.

Le représentant a ajouté qu'en préparation du nouveau millénaire, les Maldives ont élaboré une "Vision 2020" qui définit les principaux objectifs et directions du pays pour les deux décennies à venir, afin d'assurer qu'au cours des vingt années à venir les Maldives demeurent un pays de bonne gouvernance, de démocratie et de bien-être social.

M. YOUNIS AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a reconnu que malgré des changements positifs et une amélioration de la participation des femmes aux activités politiques, économiques et sociales, les femmes continuent à souffrir des situations de conflit, en particulier dans les pays en développement. Elles continuent également à souffrir de la pauvreté et de l'analphabétisme. Le représentant a donc appelé la communauté internationale à oeuvrer pour améliorer la situation des femmes dans le monde. Il a souligné la nécessité de fournir une assistance au développement dans les régions les plus pauvres. Il a réitéré sa préoccupation face à la situation des femmes dans les territoires palestiniens occupés.

Le représentant a indiqué que des lois nationales ont été promulguées afin de garantir les droits des femmes dans les domaines du travail et de la sécurité sociale. Des mesures ont également été prises en faveur des femmes vivant dans les zones rurales, a-t-il ajouté.

Mme ANNA AGHADJANIAN (Arménie) a insisté sur le fait que la parité entre les sexes n'est pas seulement une affaire de chiffres. Il importe que les femmes ne soient plus considérées comme un groupe à part dans la société et que leurs préoccupations soient prises en compte dans les plans de développement économique et social. Les difficultés que l'Arménie a connues depuis son indépendance ont révélé que les femmes sont plus vulnérables aux crises économiques et aux catastrophes naturelles. Les femmes réfugiées et celles de la région du tremblement de terre ont eu à porter le fardeau de la vie quotidienne et les problèmes de la famille dans des logements de fortune, manquant souvent d'eau et de chauffage. Le Gouvernement a lancé un certain nombre de programmes d'assistance, mais les ressources disponibles ne sont pas à la hauteur des besoins et l'Arménie dépend encore de l'aide des organisations internationales et de certains Etats.

La représentante a indiqué que le droit arménien prévoit l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, le vrai défi consiste donc à changer les mentalités, à amener les hommes et les femmes à voir que le rôle de la femme dans la société dépasse celui d'épouse et de mère. Le Gouvernement a approuvé en 1998 les principes de base du Plan d'action pour l'amélioration de la situation des femmes en Arménie pour 1998-2000, qui recommande la rédaction de rapports annuels sur l'application de la Plate-forme de Beijing. Ce Plan vise également à assurer une plus grande participation des femmes à divers niveaux, la protection de victimes de la violence, le développement d'un réseau social pour les adolescentes, l'élimination du chômage chez les femmes et la création de meilleures conditions de travail. Toutefois, malgré ces mesures, les femmes sont encore sous-représentées dans les postes de haut niveau et se cantonnent dans les métiers considérés comme féminins de l'éducation, de la médecine et de la culture.

M. STANISLAS BOUAH-KAMON (Côte d'Ivoire) a déclaré qu'en Côte d'Ivoire, le taux d'analphabétisme des femmes en milieu rural est de 79,5% contre 38% des femmes en milieu urbain. Les femmes dans les campagnes ont un accès limité aux soins modernes de santé et à un cadre de vie décent. Pourtant cette catégorie de femmes joue un rôle essentiel dans l'économie nationale, en particulier dans la production agricole. Elle contrôle par exemple 100% de la production de manioc dérivé et 94% de celle du riz. Malgré cette importante contribution, leurs revenus ne représentent en moyenne que 22% de celui des hommes.

Des actions concrètes ont pu être menées ces dernières années par le Gouvernement ivoirien dans le sens des promesses tenues à Beijing, a poursuivi M. Bouah-Kamon. Il a cité notamment à titre d'exemple la mise en place d'un comité de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes et l'adoption par le Parlement le 23 décembre 1998 de trois projets de lois portant répression de certaines formes de violences (mutilations génitales féminines, harcèlement sexuel, unions précoces ou forcées) proposés par le Gouvernement;

ainsi qu'une hausse entre 1995 et 1999 du budget global du Ministère de la famille et de la promotion de la femme de 70,25%; les autorités ont élaboré un Plan national d'action de la femme qui s'intègre dans les objectifs et stratégies de développement de la Côte d'Ivoire pour la période 2000-2005. Dans la sous-région ouest-africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dans le processus d'intégration économique et sociale des 16 Etats qui la composent, a créé une institution spécialisée, l'AFAO (Association des femmes de l'Afrique de l'Ouest) dont la Côte d'Ivoire assure actuellement la présidence. Cette structure pourrait piloter dans les années à venir, si elle est dotée de moyens suffisants, des programmes culturels, sociaux et économiques et politiques sous-régionaux qui auraient des impacts majeurs sur les femmes de la sous-région.

Mme ADELA HACHEMI FARHADI (Afghanistan) a remercié Mme Angela King et salué le rapport établi par celle-ci suite à sa visite en Afghanistan en 1997. La représentante a attiré l'attention de la Commission sur la situation des femmes et des fillettes afghanes et rappelé la résolution adoptée par l'ECOSOC sur ce sujet sur recommandation de la Commission des droits de l'homme. Elle a déclaré que tout a été fait par les mercenaires taliban pour empêcher la participation économique et sociale des femmes afghanes. La représentante a regretté que les restrictions imposées aux femmes et aux fillettes, et particulièrement en matière d'éducation, se soient aggravées. Elle a évoqué les difficultés des veuves qui ne peuvent travailler pour assurer la subsistance de leur famille.

La représentante a déploré que les femmes des villes du nord de l'Afghanistan rencontrent désormais les mêmes problèmes que celles qui vivent dans les villes occupées de Kaboul et Kandahar. La représentante a rapporté que plusieurs dizaines de milliers de personnes déportées ou réfugiées disposent d'une assistance quasiment inexistante. L'approche de l'hiver rend leur situation encore plus grave, a-t-elle souligné.

M. AYADAH AL SAIDI (Koweït) a déclaré que les femmes koweïtiennes ont un accès gratuit à l'éducation et que le taux des effectifs féminins scolarisés dépasse aujourd'hui 50%. En outre, le Gouvernement garantit l'accès aux services sociaux de base et les associations féminines bénéficient du soutien du Gouvernement de façon à ce que les femmes puissent participer pleinement à la construction d'une société koweïtienne moderne. En outre, un récent décret de l'Emir du Koweït donnent aux femmes le droit de se présenter aux élections et d'occuper des fonctions publiques. Le Gouvernement travaille également à une série de lois qui permettront aux femmes de participer au processus de prise de décision à part égale.

En perspective de la session extraordinaire de l'an 2000, le représentant a exprimé le souhait que l'on puisse identifier les obstacles qui se posent à la réalisation d'une complète égalité entre les sexes. A cet égard, il a cité la Constitution koweïtienne qui garantit l'égalité de tous les citoyens sans discrimination de sexe, y compris l'égalité des droits au travail. Il a ajouté que les femmes occupent 33% des emplois et occupent des postes de haut niveau ce qui témoigne du fait que les femmes koweïtiennes participent de plein pied au développement économique. Toutefois, a-t-il ajouté, les femmes koweïtiennes souffrent encore des exactions commises lors de l'occupation iraquienne pendant laquelle elles ont perdu ou ont été séparées de frères, de maris ou de fils dont on est sans nouvelles. Il a précisé que parmi les 605 prisonniers koweïtiens en Iraq, on compte 7 femmes dans la fleur de l'âge. Le Koweït n'a pour l'instant reçu aucune information les concernant.

Mme GUERDA AMAZAN CANTAVE (Haïti) a déclaré que depuis la Déclaration de Seneca Falls, qui estimait que "L'histoire de l'humanité est une longue suite de préjudices et d'usurpations des hommes à l'égard des femmes", la situation s'est améliorée. Elle a cependant regretté que les hommes et les femmes vivent trop souvent dans des mondes différents pour ce qui est de l'accès à l'éducation, à l'emploi, à la santé, à la sécurité et aux loisirs. En Haïti, a indiqué la représentante, les femmes représentent 52,3% de la population, la main-d'oeuvre féminine dans le secteur agricole est responsable de 90% de la commercialisation des denrées de base. Elles ont entre 20 et 59 ans et sont à 70% cheffes de famille, avec des salaires inférieurs à ceux des hommes.

La représentante a estimé que la question de l'éducation soulève deux réalités, à savoir le problème de l'abandon scolaire qui est notamment dû à des grossesses précoces, et celui lié aux stéréotypes qui sont véhiculés dans les manuels scolaires au sujet des rôles respectifs de la femme et de l'homme. En dépit du fait que les femmes disposent depuis 1950 de droits politiques, et malgré la présence de femmes Présidente et Premier Ministre, la participation des femmes aux affaires de l'Etat est très minime. Bien qu'il n'existe aucune étude statistique sur la violence à l'égard des femmes en Haïti, on peut évaluer la gravité de la situation dans ce domaine, a affirmé la représentante. Au niveau juridique, le maintien dans les textes de loi du Code napoléonien restreint le statut civil des femmes. On note également des domaines où la femme est pénalisée différemment comme les lois sur l'adultère qui sont plus clémentes pour les hommes que pour les femmes. En effet, l'adultère du mari n'existe que quand celui-ci a entretenu sa concubine dans le domicile conjugal. Le Gouvernement haïtien s'engage à officialiser dans les mois qui suivent le plan national d'action et à dégager les ressources nécessaires à son application.

M. JEAN DELACROIX BAKONIARIVO (Madagascar) a déclaré que des efforts ont été faits tels que les modifications apportées dans la législation en ce qui concerne les propriétés foncières, l'accès à la formation professionnelle et l'éducation, l'apport de crédits mutualistes initiés par les ONG. Les réalisations en matière de stratégie et de plan d'action restent modestes. Cependant, un certain nombre de projets ont été initiés voire réalisés en vue d'améliorer les conditions de vie des femmes et des jeunes filles. Dans le domaine de l'éducation, un progrès remarquable a été noté dans l'amélioration du sort des filles. En effet, un plan national pour l'éducation des filles a été adopté en 1995, il prévoit notamment la sensibilisation et la conscientisation des enseignants aux problèmes spécifiques des filles. Dans le domaine de la santé, les femmes bénéficient d'une place privilégiée car la promotion et la protection de la santé ont été axés sur la santé du couple mère et enfant. Il en est de même de la lutte contre les maladies infectieuses, la prévention et la protection contre les maladies sexuellement transmissibles et notamment la sensibilisation concernant le virus VIH.

M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a fait part de son appréciation quant aux activités multiformes engagées par l'UNIFEM pour l'accroissement des revenus des femmes. Il a souhaité que l'UNIFEM renforce ses activités en Afrique centrale et a déclaré qu'à ce titre, le Cameroun serait heureux d'accueillir un conseiller régional de cette institution. Au sujet de la prochaine session extraordinaire sur l'application du Programme de Beijing, la délégation du Cameroun souscrit à l'idée de nouvelles mesures et initiatives pour l'accélération de la mise en oeuvre de la Plate-forme de Beijing. Il voudrait cependant relever la difficulté qui réside dans la conciliation des stratégies d'émancipation pour aider les victimes de la discrimination et les efforts d'intégration qui supposent un changement progressif à plus long terme qui tiennent compte du processus de la mondialisation des économies et des politiques d'ajustements structurels.

Le représentant a indiqué que son Gouvernement a adopté diverses mesures pour intégrer les problèmes de la femme et particulièrement de la femme rurale dans les politiques et programmes nationaux de développement. Dans cette perspective, le Cameroun a adopté depuis 1997, une déclaration politique et un plan multisectoriel "Femmes et Développement". Cette Déclaration est l'énoncé des orientations et objectifs que le Gouvernement se fixe de poursuivre et d'atteindre jusqu'à l'an 2002. Elle comprend notamment: la valorisation des ressources humaines féminines dans tous les secteurs de développement; la participation effective des femmes à la prise des décisions; la lutte contre les violences faites aux femmes; le renforcement des capacités individuelles des femmes par l'acquisition des outils de production et de contrôle de leur gestion; l'intégration des questions des femmes à l'intérieur des problèmes de développement, avec la participation de tous les partenaires à travers une approche sexospécifique.

Mme ELSA HAILE (Erythrée) a déclaré que son pays a pris des mesures concrètes pour renforcer la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale du pays. Des modifications ont été apportées à la législation et au Code civil, notamment pour en éliminer les pratiques discriminatoires. Aujourd'hui, la législation garantit aux femmes l'égalité des droits. Néanmoins, les autorités ont noté que la faible connaissance par les femmes de ces droits constituaient encore un obstacle. Dans cette optique, le Gouvernement a alloué les ressources adéquates afin de promouvoir la collaboration avec les membres de la société civile pour remédier à ce problème.

M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador), au nom du Groupe des Etats d'Amérique centrale, a indiqué que sa délégation respecte les principes et les propositions établies par l'Alliance d'Amérique centrale pour le développement durable de placer les hommes et les femmes dans un environnement d'équité, de solidarité et d'égalité des chances et de pleine participation à la société. L'accès de la population à des services sociaux de base de qualité est une condition essentielle à la réalisation de ces conditions, a souligné le représentant.

Le représentant a déclaré que, du fait de leur fragilité, les sociétés d'Amérique centrale aggravent les effets négatifs des catastrophes naturelles sur les populations, leurs moyens de production et l'infrastructure de la région. Les ravages historiques provoqués par les ouragans Mitch et George ont affecté les femmes encore plus que les hommes du fait de l'inégalité des sexes. Le représentant s'est déclaré convaincu de la nécessité de renforcer les efforts conjoints et l'appui de la communauté internationale en vue de surmonter ces points faibles. Il a dit accorder une grande importance à l'établissement de mécanismes régionaux chargés de faciliter la mise en oeuvre des principes de Beijing.

M. SAMER NABER (Jordanie) a indiqué que le Comité national des femmes jordaniennes était chargé d'élaborer toutes les politiques relatives aux femmes et d'identifier les domaines prioritaires. Le Comité est un partenariat entre la société civile, les organisations non gouvernementales et le Gouvernement. Il est parvenu à faire intégrer une perspective sexospécifique dans tous les programmes et politiques du Gouvernement. Les femmes ont ainsi été intégrées dans tous les secteurs du Plan de développement social et économique pour 1999-2003. Le Comité a nommé des sous-comités techniques et un plan d'action a été élaboré pour suivre l'application des mesures dans tous les secteurs, notamment la santé, l'éducation, la formation et la prise de décision.

Le représentant a ajouté que l'accès à l'éducation est une nécessité pour les femmes si celles-ci doivent devenir de véritables agents du changement. Ainsi en Jordanie, aujourd'hui, les taux de scolarisation dans le primaire et le secondaire sont légèrement meilleurs pour les femmes que pour les hommes et l'analphabétisme a été réduit chez les femmes à 18,2% en 1997. Au niveau universitaire, les femmes sont également bien représentées.

En outre, le représentant a annoncé que les dispositions de la législation jordanienne ont été modifiées ou abrogées pour les harmoniser aux dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Ainsi des amendements ont été apportés au Code du travail, à la loi sur la fonction publique, aux règlements concernant l'Etat civil et les passeports. Un projet de loi amendant le Code pénal est actuellement à l'ordre du jour du Parlement, qui, s'il est approuvé, permettra d'accomplir un grand pas dans le domaine des "crimes d'honneur". Par ailleurs, de nombreux obstacles sociaux se posent encore à l'émancipation des femmes et à leur participation politique. Afin de combattre ces stéréotypes, de nombreux ateliers, séminaires et conférences ont été organisés.

Mme JUSTINE BIHOTORI (Burundi) a déclaré que dans le domaine de la culture de la paix, le plan d'action national de son pays pour la mise en application du Programme d'action de Beijing a retenu trois objectifs, à savoir: amener la femme à renouer avec les valeurs favorables à l'émergence d'une culture de paix; élargir la participation des femmes au processus de paix en cours dans le pays; réhabiliter les femmes sinistrées dans leur dignité morale et humaine. La représentante a cité les réalisations, parmi lesquelles un festival culturel national en Janvier 1998 qui a permis à de nombreuses femmes venues de différents coins du pays de se distinguer dans des domaines comme la poésie, les chants, les danses et les sketches sur la paix. Elle a signalé que des femmes ont été admises au Conseil national des Bashingantahe (Notables) pour l'unité nationale et la réconciliation; et que des femmes se sont organisées en vue de contribuer au retour de la paix, notamment en participant au processus de paix intérieur et extérieur.

Concernant la santé, bien que plusieurs actions aient été menées pour réduire le taux de malnutrition protéino-énergétique, la situation reste inquiétante d'après les enquêtes réalisées dans les provinces. Ceci est dû notamment à la crise que connaît le pays depuis plus de six ans. Ces difficultés ont aussi freiné les efforts de sensibilisation pour la planification familiale. Mais, selon le représentant, le nombre croissant des femmes accueillies pour le choix d'un moyen contraceptif est encourageant.

Il a rappelé que des femmes participent aux négociations inter- burundaises de paix à ARUSHA en Tanzanie. Au niveau du Parlement, le nombre des femmes a été relevé et celles-là sont suffisamment sensibilisées pour toucher les différentes commissions de l'Assemblée nationale sur toutes les questions intéressant la femme.

Mme VIOLETA DAVID (Philippines) a déclaré que l'éducation reste le domaine où les femmes jouissent presque d'une égalité totale avec les hommes. L'un des programmes du Gouvernement traite spécifiquement du problème de l'alphabétisation des femmes et des jeunes filles dans les communautés autochtones.

La délégation des Philippines est particulièrement intéressée par le sort des femmes migrantes. Elle est d'avis que la communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour une meilleure protection de cette catégorie de femmes, qui sont souvent maltraitées, si ce n'est exploitées. Les Philippines appellent les Etats à signer la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Dans cette optique, les Philippines souhaitent proposer une résolution sur les violences infligées aux femmes migrantes. Cette résolution permettrait de réitérer les mesures que doivent prendre les pays d'origine, ainsi que les pays d'accueil, afin de mieux appréhender la situation de vulnérabilité des femmes migrantes.

Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ, Présidente du Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, a exprimé sa profonde reconnaissance à toutes les délégations qui ont eu l'amabilité de faire référence à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et d'encourager les travaux du Comité. Elle a rappelé que, dès le début de ses travaux, le Comité s'est fixé comme but essentiel d'appuyer toutes les mesures favorisant la réalisation des droits de la femme. Dans le cadre du Plan d'action de Beijing, on demande l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, qu'elles soient ouvertes ou non, a-t-elle également rappelé.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Adoption d'un projet de résolution

Aux termes d'un projet de résolution intitulé "Politiques et programmes mobilisant les jeunes" (A/C.3/54/L.2), adopté sans vote tel qu'amendé oralement par le Portugal le 8 octobre et aujourd'hui par le Sénégal, l'Assemblée générale recommanderait que la deuxième Conférence des ministres de la jeunesse soit organisée sous l'égide des Nations Unies et prendrait note avec intérêt de l'offre du Gouvernement turc tendant à organiser cette conférence en Turquie, ainsi que la cinquième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations unies et le Festival mondial de la jeunesse. En outre, l'Assemblée se féliciterait de ce que le Gouvernement sénégalais ait offert d'accueillir en l'an 2001 la quatrième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies.

Par cette résolution, l'Assemblée générale approuverait aussi la recommandation de la deuxième Conférence mondiale des ministres de la jeunesse tendant à faire du 12 août la Journée internationale de la jeunesse. Elle inviterait tous les Etats, tous les organismes des Nations Unies, les institutions spécialisées, les commissions régionales et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales concernées, en particulier les organisations de jeunes, à ne ménager aucun effort pour mettre en oeuvre le Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000. L'Assemblée générale inviterait tous les gouvernements, ainsi que les organisations gouvernementales et non gouvernementales à contribuer au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse.

Aux termes de l'amendement présenté par le Portugal, un nouveau paragraphe a été ajouté après le paragraphe 15 réitérant notamment l'appel pour que les Etats Membres envisagent d'inclure des représentants de la jeunesse dans leurs délégations à l'Assemblée générale.

Amendement proposé par le Sénégal

Le représentant du Sénégal a rappelé l'offre de son pays d'accueillir le Forum de la jeunesse de l'an 2000, qui a été favorablement accueillie. Il a rappelé qu'une mission des Nations Unies s'est rendue au Sénégal pour évaluer les préparatifs et que, les conclusions de cette mission ayant été favorables, les dates retenues avaient été du 26 novembre au 1er décembre 2000. Toutefois, certaines organisations de jeunesse ont souhaité que le Forum soit organisé en 2001, car du fait de la proximité avec le dernier Forum de Braga au Portugal, elles craignaient de ne pas avoir le temps suffisant pour se préparer. Compte tenu de ces diverses démarches, le Gouvernement sénégalais propose que le quatrième Forum de la jeunesse se tienne en 2001 plutôt que 2000. Ainsi, il faudra remplacer 2000 par 2001 dans le paragraphe 10 du dispositif.

Les représentants de l'Afrique du Sud, du Portugal et de l'Inde ont appuyé cet amendement.

Explications de position

La représentante des Etats-Unis a tenu à préciser que les Etats-Unis se sont associés au consensus sur cette résolution étant entendu que cette conférence ne sera pas financée à partir du budget ordinaire des Nations Unies et que les dépenses seront prises en charge par la Turquie.

Le représentant de la Turquie a rappelé que son Gouvernement a offert d'organiser la deuxième Conférence mondiale des ministres de la jeunesse ainsi que le troisième Forum en 2002 à Istanbul, mais que rien n'a encore été décidé quant aux modalités. Il a exprimé son regret au vu de la déclaration faite par les Etats-Unis.

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