BANGLADESH, MALI, JAMAIQUE, TUNISIE ET UKRAINE ELUS POUR DEUX ANS MEMBRES NON PERMANENTS DU CONSEIL DE SECURITE A COMPTER DU 1ER JANVIER 2000
Communiqué de Presse
AG/944
BANGLADESH, MALI, JAMAIQUE, TUNISIE ET UKRAINE ELUS POUR DEUX ANS MEMBRES NON PERMANENTS DU CONSEIL DE SECURITE A COMPTER DU 1ER JANVIER 2000
19991014Hommage à l'Assemblée à la mémoire de l'ancien Président tanzanien Nyerere et des membres du personnel humanitaire tués au Kosovo et au Burundi
Le Bangladesh, le Mali, la Tunisie, la Jamaïque et l'Ukraine ont été élus, ce matin, membres non permanents du Conseil de sécurité, pour une période de deux ans à partir du 1er janvier 2000. Ils succèderont au Gabon, à la Gambie, au Bahreïn, à la Slovénie et au Brésil dont les mandats expirent le 31 décembre 1999.
L'Assemblée a élu dès le premier tour le Bangladesh, le Mali et la Tunisie qui, appuyés par les Etats d'Afrique et d'Asie, ont recueilli respectivement 172, 171 et 172 voix, sur 172 Membres votants. De même, la Jamaïque a été élue par 171 voix, sur 171 Membres votants, au siège revenant aux Etats d'Amérique latine et des Caraïbes. L'Ukraine a été élue par 158 voix au siège revenant aux Etats d'Europe orientale, à l'issue de quatre tours de scrutin et à la suite du retrait de la candidature de la Slovaquie. Au premier tour de scrutin, l'Ukraine a recueilli 92 voix, la Slovaquie, 79, sur 171 Membres votants. Aucun des deux candidats n'ayant obtenu la majorité des deux tiers requise, l'Assemblée a alors procédé à un deuxième tour de scrutin, l'Ukraine recueillant 98 voix et la Slovaquie, 72, sur 170 Membres votants. Au troisième tour de scrutin, l'Ukraine a recueilli 113 voix et la Slovaquie 57, sur 170 votants. Après l'annonce du retrait de la candidature de la Slovaquie, l'Ukraine a été élue, lors d'un quatrième tour de scrutin, par 158 voix, la Slovaquie recueillant 3 voix, sur 161 Membres votants. Six Etats Membres se sont abstenus lors ce dernier tour de scrutin.
A partir du 1er janvier 2000, le Conseil de sécurité sera donc composé des quinze membres suivants : Argentine, Bangladesh, Canada, Chine, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Jamaïque, Malaisie, Mali, Namibie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Slovaquie, Ukraine, et Tunisie.
Les membres non permanents du Conseil de sécurité sont élus par l'Assemblée générale à bulletin secret et la majorité des deux tiers des votants est requise. Comme le prévoit la Charte, en son Article 23, l'Assemblée générale tient spécialement compte, en premier lieu, de la contribution des Membres de l'Organisation au maintien de la paix et de la
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sécurité internationales et aux autres fins de l'Organisation, et aussi d'une répartition géographique équitable. Conformément à la résolution 1991 A (XVIII) du 17 décembre 1963, les critères sont les suivants : cinq membres parmi les Etats d'Afrique et d'Asie, un membre parmi les Etats d'Europe orientale, deux membres parmi les Etats d'Amérique latine, et deux membres parmi les Etats d'Europe occidentale et autres Etats. Chaque année, l'Assemblée élit cinq nouveaux membres non permanents pour remplacer les cinq membres sortants qui ne sont pas immédiatement rééligibles. Cette année, les cinq membres non permanents devaient être élus selon la distribution géographique suivante : trois Etats d'Afrique et d'Asie, un Etat d'Amérique latine et des Caraïbes, et un Etat d'Europe orientale. Conformément à la pratique établie, il était entendu que des trois Etats qui devaient être élus parmi les Etats d'Afrique et d'Asie, deux Etats devaient être d'Afrique et l'autre d'Asie.
En début de réunion, le Président de l'Assemblée générale, M. Théo-Ben Gurirab, et la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Louise Fréchette, ont rendu hommage à la mémoire de l'ancien Président tanzanien, Julius Nyerere, décédé ce matin à Londres, et des membres du personnel humanitaire de l'ONU, tués lundi dernier au Kosovo et au Burundi. L'Assemblée générale a observé une minute de silence en leur mémoire.
Le Président de l'Assemblée a annoncé que la Gambie avait fait les paiements nécessaires pour réduire ses arriérés de contribution au-dessous du montant spécifié à l'Article 19 de la Charte qui stipule qu'un Membre en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées. L'Assemblée peut néanmoins autoriser ce Membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté.
Au cours de sa prochaine séance, prévue pour le mercredi 20 octobre, l'Assemblée se propose d'examiner le rapport du Conseil de sécurité.
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Hommages à la mémoire de l'ancien Président tanzanien Julius Nyerere et des membres du personnel humanitaire tués au Kosovo et au Burundi
M. THEO-BEN GURIRAB, Président de la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale, a rendu hommage à la mémoire de l'ancien Président tanzanien, Julius Nyerere, l'un des dirigeants les plus charismatiques et respectés de l'Afrique, décédé à Londres ce matin à l'âge de 77 ans des suites d'une leucémie. Sa vie a été légendaire, a-t-il fait observer. Entré dans la vie politique en faisant campagne contre l'empire colonial, il est devenu ministre en 1960 sous l'empire britannique et ensuite Premier Ministre lorsque la Tanzanie a accédé à l'indépendance. En 1972, il est devenu Président de la République unie de Tanzanie. Julius Nyerere a été le pilier de la politique de son pays. Il a démissionné volontairement en 1985, l'un des rares dirigeants africains de sa génération à l'avoir fait. M. Gurirab a indiqué qu'il avait pu, lui aussi, tirer les enseignements de l'expérience de "Mwalimu", ayant été accueilli en Tanzanie en 1962 après avoir fui la politique brutale d'apartheid en Namibie. L'ensemble du continent africain est en deuil car il vient de perdre un homme de principes, un défenseur de l'autodétermination et de l'indépendance de l'Afrique. Son soutien sans faille aux luttes de libération, notamment en Afrique du Sud, restera dans toutes les mémoires. Sans son appui, la lutte d'indépendance aurait été encore plus difficile. "Mwalimu" a contribué à de nombreux autres forums dans le monde. Il a été le plus grand stratège et mentor intellectuel de son pays. Sa vie politique ne s'est pas achevée lorsqu'il a démissionné de la présidence de son pays. Au moment de son décès. il était le négociateur en chef dans les pourparlers visant à trouver une solution à la crise au Burundi. Au nom de l'Assemblée générale et en son nom propre, M. Gurirab a exprimé ses plus vives condoléances à la famille de Julius Nyerere et à son peuple en deuil.
Rendant ensuite hommage aux trois membres du personnel de l'ONU tués au Kosovo et au Burundi, M. Gurirab a indiqué que la disparition, en l'espace de 24 heures, de Valentin Krumov au Kosovo et de Luis Zuniga et Saska von Meijenfeldt au Burundi portait à 13 le nombre de membres du personnel civil tués depuis le début de l'année dans des opérations sur le terrain. L'augmentation du nombre d'attaques contre le personnel de l'ONU exige que les gouvernements et les parties aux conflits prennent des mesures pour assurer la sécurité du personnel de l'ONU et des autres travailleurs humanitaires. Le Président de l'Assemblée a condamné ces actes de brutalités et a appelé la communauté internationale à aider l'ONU à éduquer davantage le public en vue de mettre un terme à ces pertes de vies humaines innocentes. La justice exige que les auteurs de ces crimes détestables soient appréhendés et châtiés. De telles crimes sont le faits de hors- la-loi échappant au contrôle des gouvernements. Mais les Etats Membres peuvent et doivent jouer un rôle décisif en assurant l'application scrupuleuse du droit humanitaire, y compris la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. M. Gurirab a rendu hommage au courage et au dévouement de ceux qui ont mis leur vie au service des Nations Unies et de l'humanité. Nous devons garantir la sécurité de ceux qui portent le drapeau des Nations Unies dans le monde. Au nom de l'Assemblée générale, il a présenté ses plus sincères
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condoléances aux familles et amis de ceux qui ont perdu la vie pour la cause de la paix. Engageons-nous aujourd'hui, individuellement et collectivement, à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire cesser la vague de violence qui détruit l'espoir et fait obstacle à l'établissement et au maintien de la paix dans le monde.
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétraire générale des Nations Unies, a rendu hommage à la mémoire de Julius Nyerere, fondateur et premier Président de la République-Unie de Tanzanie et architecte de l'Organisation de l'Unité africaine, qui est décédé ce matin à Londres. Il a été l'un des géants du mouvement de libération de l'Afrique au XXème siècle, a-t-elle rappelé. La Vice-secrétaire générale a aussi déploré le meurtre de Valentin Krumov (Bulgarie) au Kosovo et ceux de Luis Zuniga (Chili) et Saskia von Meijenfeldt (Pays-Bas) au Burundi. De tels tragédies sont devenues trop fréquentes dans les zones de conflits à travers le monde. Ce ne sont pas les erreurs commises par le personnel des Nations Unies qui en font la cible vivante de ces attaques, mais bel et bien sa volonté de défendre les normes humanitaires internationales, a-t-elle regretté. Bien trop souvent ces attaques délibérées sont dirigées non seulement contre le personnel de l'ONU, mais aussi contre celui des ONG et du Comité international de la Croix-Rouge.
Si certains facteurs échappent au contrôle de l'Organisation, il reste beaucoup à faire et c'est aux Etats Membres que revient la responsabilité d'assurer la sécurité du personnel de l'ONU. Ces derniers doivent mener des enquêtes minutieuses pour chacun de ces crimes, afin de poursuivre en justice les responsables. L'impunité ne peut être tolérée, a-t- elle déclaré avant d'inviter les Etats Membres à signer et ratifier la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, que seuls 29 Etats ont fait jusqu'ici. Elle les a aussi invités à signer le Statut de la Cour pénale internationale adopté à Rome, qui fera de toute attaque contre le personnel humanitaire un crime de guerre. La Vice-Secrétaire générale a prié les Etats Membres de fournir les fonds nécessaires et essentiels en vue d'améliorer la sécurité du personnel, accroître les effectifs des forces de sécurité et leur formation. Elle a appelé les Etats Membres à user de leur influence sur les Etats et les factions qui contrôlent les territoires où se déroulent ces atrocités, afin qu'ils fassent preuve de plus de maîtrise et de discipline. Bien qu'elle reconnaisse le risque inhérent au travail du personnel des Nations Unies dans certaines régions il n'en reste pas moins qu'il n'est pas normal que les Etats Membres soient aujourd'hui prêts à envoyer des civils non armés aux endroits où ils n'oseraient pas envoyer leurs soldats d'élite. La Vice- Secrétaire générale a mis en garde les Etats Membres que s'ils n'agissaient pas, plus de parents et d'amis porteront encore le deuil demain et à l'avenir.
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