En cours au Siège de l'ONU

AG/943

L'ASSEMBLEE GENERALE INSCRIT TROIS QUESTIONS ADDITIONNELLES A SON ORDRE DU JOUR

11 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/943


L'ASSEMBLEE GENERALE INSCRIT TROIS QUESTIONS ADDITIONNELLES A SON ORDRE DU JOUR

19991011

Elle termine son débat sur le rapport du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation

L'Assemblée générale a décidé, cet après-midi sur recommandation de son Bureau, d'inscrire trois questions additionnelles à son ordre du jour. A la demande des représentants de l'Angola, du Brésil, du Cap-Vert, de la Guinée- Bissau, du Mozambique, du Portugal et de Sao Tomé-et-Principe, elle examinera en plénière la question intitulée "Octroi à la Communauté des pays de langue portugaise du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale". Sera également examiné directement en plénière, sur proposition du Président de la Deuxième Commission (questions économiques et financières), le sujet intitulé "Suivi du Sommet mondial pour les enfants", au titre du point 101 de l'ordre du jour, "Activités opérationnelles de développement", que l'Assemblée générale a renvoyé à la Deuxième Commission. L'Assemblée a aussi décidé d'ajouter une question subsidiaire additionnelle au titre du point 151 de l'ordre du jour, "Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies". Cette question qui a été renvoyée à la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), porte sur le reclassement de l'Afrique du Sud dans le plan prévu pour la répartition des dépenses de maintien de la paix.

L'Assemblée a décidé, par ailleurs, que la commémoration du dixième anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant se déroulerait le jeudi 11 novembre dans la matinée et non, le lundi 15 novembre comme convenu initialement.

(à suivre 1a)

- 1a - AG/943 11 octobre 1999

L'Assemblée a ensuite terminé son débat sur le rapport annuel du Secrétaire général sur l'activité de l'Organisation dont elle a pris note. Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Cameroun, Tunisie, Uruguay, Yémen, Indonésie, Nigéria, Haïti, Chypre et Bolivie.

La prochaine réunion de l'Assemblée générale sera annoncée dans le Journal.

Documentation

Le deuxième rapport du Bureau sur l'organisation de la cinquante-quatrième session ordinaire de l'Assemblée générale, adoption de l'ordre du jour et répartition des questions inscrites à l'ordre du jour, a été publié sous la cote A/54/250/Add.1

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L'ACTIVITE DE L'ORGANISATION (A/54/1)

Suite et fin du débat

M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a déclaré que la principale source d'inquiétude est incontestablement la multiplication des conflits armés dont la nature même a subi une évolution. En effet, plus de 90% d'entre eux opposent, non pas des Etats, mais des groupes armés, voire des ethnies à l'intérieur des pays. En outre, le pourcentage des populations civiles victimes des conflits armés est passé de 5% au cours de la Première Guerre mondiale à 90% aujourd'hui. Le représentant a répété que la communauté internationale doit réagir à temps et ne pas attendre que les choses dégénèrent.

Les problèmes récurrents de sécurité en l'Afrique centrale constituent une source de vive préoccupation pour le Cameroun. Il nous faut à tout prix en finir avec les guerres en Afrique et plus particulièrement en Afrique centrale, a déclaré le représentant. Ainsi, le Cameroun participe activement à la mise en oeuvre des objectifs que se sont assignés les Etats Membres de la sous-région, dans le cadre du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale. Le représentant a notamment annoncé une conférence sous régionale sur la prolifération et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre qui se tiendra à Njamena du 25 au 27 octobre 1999 et a lancé un appel à l'ONU et à la communauté internationale pour qu'elles renforcent leur assistance dans ce domaine. Etant donné la part de plus en plus importante que les organisations régionales prennent aux efforts de paix, le représentant a demandé que leurs actions se déroulent dans le respect strict de la légalité internationale et en particulier des principes contenus dans la Charte des Nations Unies, qui doit, en toute circonstance, régir les actions nécessaires. En effet, seule la Charte de l'ONU permet aussi de concilier d'un côté l'exigence de respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans le affaires intérieures et de l'autre, celle de construire collectivement un monde meilleur fait de paix, de justice et de liberté pour tous. C'est pourquoi les Etats sont appelés à définir des lignes de conduite appropriées et des paramètres pour refléter l'équilibre nécessaire entre les spécificités des crises et l'impératif d'action. Le représentant a demandé qu'on tienne compte des souffrances inutiles infligées aux populations civiles lorsqu'est prise la décision d'instaurer des embargos. Les réactions d'indifférence relative et les réticences de la communauté internationale à se mobiliser pour faire face à des catastrophes humanitaires ou à des conflits survenant en Afrique sont difficiles à comprendre à l'heure où le village planétaire devient de plus en plus une réalité. Enfin le représentant a attiré l'attention sur la nécessité de considérer avec plus d'équité la situation particulière des pays à revenu intermédiaire dont les efforts méritent d'être encouragés afin de favoriser leur émergence et de renforcer leur compétitivité.

M. MOKHTAR CHAOUACHI (Tunisie) a déclaré que la Tunisie partage entièrement les vues du Secrétaire général sur la nécessité de substituer une culture de la prévention à celle de la réaction. Les instruments de la diplomatie préventive, de la consolidation de la paix après les conflits et du déploiement préventif sont autant d'instruments à la disposition de la communauté internationale pour faire face aux situations de conflit ou de pré-conflit, a-t-il indiqué. Le représentant a constaté que les défis humanitaires prennent des dimensions graves et constituent des défis majeurs qu'il faut relever. C'est pourquoi, il soutient l'appel du Secrétaire général en vue de la mise en place par la communauté internationale de stratégies de préventions mieux perçues.

M. Chaouachi a estimé que ces stratégies devraient être guidées par certaines préoccupations centrales, notamment celle de s'attaquer aux racines profondes des causes essentielles du déclenchement de la violence. Cela implique également la promotion et l'accélération du développement économique et social. Or l'aide publique au développement n'a cessé de diminuer durant la décennie écoulée et l'objectif des 0,7% du PNB des pays développés n'a pas été atteint. Il faut donc relancer les efforts dans le cadre de la coopération économique internationale pour accélérer le rythme de développement des pays du Sud.

Concernant le concept de "l'ingérence humanitaire", le représentant a repris les observations faites par son Ministre des affaires étrangères au cours du débat général. Il a qualifié cette question de délicate, dans la mesure où il faille tenir compte de deux aspects essentiels, à savoir : le respect de la souveraineté des Etats comme un droit naturel consacré par la Charte des Nations Unies et la nécessité d'apporter secours aux populations civiles durant les conflits armés, en application du principe de la solidarité internationale. Reprenant toujours les propos de son Ministre, M. Chaouachi a invité les Etats Membres à procéder à un examen de cette question, au cours d'un débat serein et réfléchi, en vue de parvenir à un consensus. Pour la Tunisie, ce débat doit se dérouler aussi bien au sein du Conseil de sécurité que de l'Assemblée générale.

M. Chaouachi a évoqué la question des sanctions. Il a souligné à cet égard l'intérêt qui devrait être accordé à l'amélioration et à l'affinement constants de leur utilisation comme outils au service de la paix et de la sécurité internationales. Il a indiqué qu'il faudrait les réserver comme ultime recours, limiter leur durée et alléger leur impact sur les populations civiles et les pays limitrophes concernés.

M. JULIO BENITEZ SAENZ (Uruguay) a évoqué la question des interventions militaires à des fins humanitaires qui dépassent le cadre de la Charte, et leurs conséquences pour la souveraineté des Etats. De la solution apportée à ce sujet et du respect du droit international, dépend notre avenir, a-t-il déclaré. La tâche à accomplir relève de la compétence de tous les Etats Membres de l'ONU. En effet, c'est par une analyse au sein des groupes de travail existants, où dans de nouveaux à créer à cet effet, que cette question doit être résolue dans la transparence, l'universalité, et le respect des dispositions de la Charte. La communauté internationale ne dispose pas à l'heure actuelle de base juridique universellement acceptée pour faire face aux actes de violence inqualifiables, a-t-il précisé. C'est aux sein de l'ONU que nous devons transcender les clivages politiques afin de pouvoir agir et il faut que les organisations régionales puissent compter sur un mandat en bonne et due forme du Conseil de sécurité.

Le représentant de l'Uruguay a poursuivi son intervention en indiquant qu'aucune solution pratique, équitable et raisonnable n'avait été trouvée aux problèmes des Etats tiers affectés par les sanctions économiques du Conseil de sécurité. Il existe des Etats subissant d'indéniables préjudices et devant être indemnisés, a-t-il souligné et, a cet égard, il a encouragé la poursuite du programme d'assistance électoral qu'il considère comme une contribution internationale à l'établissement et à la consolidation des démocraties.

M. OMER ABDULLA IBRAHIM (Yémen) a appuyé le rapport du Secrétaire général estimant qu'il contient de nombreuses propositions qui doivent être étudiées attentivement. Dans son rapport, le Secrétaire général évoque à la fois les succès et les échecs de l'ONU et montre que l'ONU peut continuer, en jouant son rôle, à renforcer le bien-être de l'humanité. Si toutes les nations et les peuples de la terre accordent de l'importance à ce que l'ONU poursuive son rôle avec davantage d'efficacité, il convient que l'ONU se réforme pour répondre à ces attentes. Comme l'a dit le Ministre des affaires étrangères du Yémen lors du débat général, le Yémen soutient les mesures proposées par le Secrétaire général dans le cadre de la réforme. S'agissant de la question controversée de l'ingérence humanitaire, le Yémen est convaincu de l'importance de protéger les droits de l'homme et la démocratie. Il estime qu'il faut mettre fin aux violations flagrantes des droits de l'homme et aux crimes contre l'humanité. La communauté internationale ne peut assister sans intervenir aux violations des droits de l'homme. Toutefois la décision d'intervenir ne doit se faire qu'après épuisement de tous les moyens pacifiques, a estimé le représentant qui a souligné à cet égard l'importance de la diplomatie préventive. Toute intervention doit se faire dans le respect de la Charte et de ses principes, et en particulier celui de la souveraineté nationale, a-t-il insisté. Le Yémen soutient la proposition de l'Egypte d'étudier cette question dans le cadre de l'Assemblée générale.

S'agissant de la mondialisation, le Yémen estime qu'il faut définir une nouvelle optique collective. Dans ce contexte, les pays en développement doivent prendre des mesures de réforme économique et financière. La responsabilité des pays développés étant d'accorder leur soutien à ces réformes. Il importe, a conclu le représentant, de veiller à assurer une mondialisation à visage humain.

M. HAZAIRIN POHAN (Indonésie) a souligné le paradoxe selon lequel le Conseil de sécurité étend ses actions dans des domaines en principe dévolu à d'autres organes et organisations des Nations Unies, alors que dans le domaine qui dépend sa responsabilité principale, celui du maintien de la paix et de la sécurité, les décisions sont trop souvent paralysées par les divergences entre ses membres. Les interventions d'organisations régionales non autorisées par le Conseil de sécurité minent également son autorité. Le délégué considère cette évolution comme dangereuse et inacceptable, si elle devait aboutir à des interventions qui n'ont pas obtenu l'accord de l'Etat concerné. De telles interventions mettraient fin à la neutralité de l'ONU, d'autant que le caractère non-démocratique et non représentatif du Conseil de sécurité n'inspire pas confiance en son impartialité et son objectivité, a-t-il ajouté. le délégué a appelé à ne pas affaiblir trop rapidement le sacro-saint principe de la souveraineté des Etats, qui garantit la protection des petits Etats contre les grands au sein des Nations Unies, et demeure ainsi une des pierres angulaires de l'idéal démocratique. Concernant les opérations de maintien de la paix, le délégué a également insisté sur l'indispensable impartialité des forces qui les composent, et la limitation de leur utilisation de la force à l'autodéfense, sous peine d'être considérés comme belligérants par le pays d'accueil. Il a invité à analyser et tirer les conclusions des récentes opérations des Nations Unies dans ce domaine.

Le représentant a en outre souligné l'importance du désarmement nucléaire et de l'humanisation du régime des sanctions. Il a enfin souligné l'importance pour le système des Nations Unies de coordonner les divers aspects des opérations de maintien de la paix dans des zones de crise, et appelé à encore d'avantage de consultations, de coopération et d'accords soigneusement délimités avec des organisations régionales actives en ce domaine.

M. OLUSEGUN AKINSANYA (Nigéria) a plaidé en faveur d'un examen attentif du concept d'intervention humanitaire. Les Etats ne peuvent plus cacher les violations des droits de l'homme sous le manteau de la souveraineté, a-t-il affirmé. Il semble qu'un certain consensus est en train d'émerger sur la nécessité d'agir au niveau international dans les cas de violations massives des droits de l'homme. Pour le Nigéria, toute intervention doit être menée dans un cadre clairement défini et acceptable. S'agissant de la mondialisation, le Nigéria estime que l'on ne peut faire face aux conséquences de ce processus de manière efficace qu'en menant des actions concertées au niveau international. Pour être couronnés de succès, les efforts de développement économique et d'élimination de la pauvreté doivent être menés dans un environnement international favorable. Aussi, les questions de la dette extérieure, des flux de capitaux nets dans le cadre des investissements étrangers directs et de l'aide publique au développement, et de l'accès des produits des pays en développement aux marchés mondiaux demeurent fondamentales, spécialement dans le contexte de la mondialisation.

Le Nigéria estime que les Etats Membres doivent faire preuve d'une volonté politique ferme et d'un engagement plus grand, en vue de fournir les ressources financières et matérielles nécessaires pour réaliser les objectifs de la diplomatie préventive. Dans la sous-région, a expliqué le représentant, nous commençons par le biais de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) à explorer les moyens de renforcer la diplomatie préventive, comme en témoigne la rapidité avec laquelle nous avons agi pour résoudre certaines difficultés dans les relations entre certains Etats Membres de notre organisation sous-régionale. Nous n'avons d'autre option que de continuer à intensifier nos actions dans le domaine important de la prévention des conflits et de l'imposition et du maintien de la paix. En outre, la consolidation de la paix et les mesures de reconstruction après un conflit doivent être renforcées pour réaliser une paix durable. A cet égard, il faut se pencher d'urgence sur le fardeau que représentent les réfugiés et des personnes déplacées, en particulier en Afrique. Les efforts réalisés sur le continent pour faire face aux crises ne seront couronnés de succès que s'ils sont appuyés par la communauté internationale. Or, cet appui n'est pas toujours venu et, lorsqu'il est apporté, il ne répond pas aux attentes par rapport à d'autres situations similaires dans d'autres régions du monde, a fait remarquer le représentant, en appelant à l'émergence d'un véritable esprit de partenariat. Le Nigéria se joint aux appels en faveur d'un contrôle plus stricte des mouvements illicites d'armes légères qui ont fortement contribué aux conflits en Afrique. Le Nigéria estime que la réforme des Nations Unies ne peut plus être remise à demain, et que les structures et méthodes de travail de l'ONU doivent être démocratisées. L'Afrique doit se voir accorder une représentation adéquate, en particulier au Conseil de sécurité parmi les membres permanents. A cet égard, le Nigéria appelle l'Assemblée à conclure ses délibérations sur les modalités de la réforme et de l'élargissement, au cours de cette session, pour adoption lors de l'Assemblée du millénaire, l'an prochain. Le Nigéria estime également fondamental que les Etats Membres versent leurs contributions à temps et entièrement.

M. AZAD BELFORT (Haïti) a évoqué les tâches auxquelles l'ONU doit aujourd'hui s'atteler et a cité comme exemple notamment le défi humanitaire, en matière de sécurité internationale, de la mise en place des dispositifs pour éliminer la pauvreté, des incidences négatives de la mondialisation sur l'environnement, ou de la structure sociale et économique des petits Etats ou des pays en développement. Il a ajouté que l'aide humanitaire et une certaine gestion de la politique internationale mettaient souvent en porte à faux la souveraineté des Etats. Si la question est d'importance, elle ne devrait cependant en aucune façon, servir de prétexte pour opposer le concept de souveraineté à celui des droits de l'homme.

Il a salué la revitalisation du Conseil économique et social. Son importance a trop longtemps été minimisée, et il aidera à mettre en place et à impulser une culture de la prévention pour faire face avec succès aux défis humanitaires à venir, a-t-il déclaré.

Il importe donc de procéder aux indispensables réformes de l'Organisation que ce soit au niveau d'une représentation équitable au Conseil de sécurité ou bien à celui du renforcement de l'efficience administrative de l'Organisation en vue d'arriver à un consensus conceptuel et opérationnel qui sera déterminant lorsqu'il s'agira pour notre Organisation de relever l'un des défis mondial du 21ème siècle que sera le défi humanitaire, a-t- il conclu.

M. CONSTANTINE MOUSHOUTAS (Chypre) a qualifié le rapport du Secrétaire général de lucide et a rappelé la primauté de la Charte des Nations Unies en matière de maintien de la paix et la sécurité internationales et du Conseil de sécurité pour le recours légitime à la force, à l'exception bien sûr des cas de légitime défense. Il a estimé que contrairement à l'avis de certains, la Charte n'a pas besoin d'être changée pour faire face aux nouveaux défis de sécurité collective, mais qu'il convient de l'appliquer pleinement. Il a donc plaidé pour la construction d'un système permanent de sécurité collective tel qu'il est préconisé dans la Charte mais, jamais appliqué.

Le délégué a estimé que lors de violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme dans un Etat, la communauté internationale ne peut rester impassible, mais son action doit endosser le caractère légal fixé par un mandat des Nations Unies sous peine d'ouvrir la boite de Pandore des fausses interventions humanitaires et de vraies agressions expansionnistes. Il a rappelé qu'en cas de non-intervention du Conseil de sécurité, le problème peut également être porté devant l'Assemblée générale pour examen. Parmi les différentes causes de conflits, il a particulièrement dénoncé le séparatisme militant et soutenu le dialogue entre les civilisations et la diplomatie préventive pour y remédier. Le délégué a appuyé la proposition de l'Egypte de poursuivre le débat sur les interventions humanitaires dans le cadre du Groupe de travail de l'Agenda pour la paix.

M. ROBERTO JORDAN-PANDO (Bolivie) a cité l'intervention du représentant de l'Espagne qui avait relevé le dilemme entre le principe du respect de la souveraineté et un principe prétendu, n'ayant pas de reconnaissance universelle et n'étant pas réglementé, d'intervention humanitaire. Ces carences concernant l'ONU soulèvent une série de questions, a-t-il indiqué. La légitimité internationale du droit d'ingérence relève-t-elle exclusivement du Conseil de sécurité? La communauté internationale restera-t-elle passive devant un veto? L'indignation collective restera-t-elle étouffée par le respect absolu de la souveraineté ? Un processus doit être engagé et il faudra du temps pour aboutir a un consensus a-t-il affirmé. Selon M. Jordan-Pando, la logique voudrait que les problèmes posés soient abordés à l'Assemblée générale, permettant ainsi à tous les Etats Membres d'en débattre pour trouver des débuts de réponses, notamment à la question de l'élimination de la pauvreté avec l'aide d'organisations et de forums régionaux.

Il s'est ensuite alarmé de la réduction du financement pour le développement en comparaison aux dépenses de maintien de la paix. Nous rentrons dans un cercle vicieux où nous dépensons plus à maintenir la paix qu'à coopérer au développement a-t-il déclaré. Il a estimé qu'avec l'élimination de la pauvreté, le thème de la révolution des connaissances doit être un sujet de préoccupation, de façon à rendre l'éducation et la connaissance universelles. Les pays n'intégrant pas cette révolution n'intégreront pas le 21ème siècle, a-t-il précisé. A ce sujet, le Conseil économique et social pourrait être aussi devenir un conseil scientifique et technique, a-t-il conclu.

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