LES QUESTIONS RELATIVES AUX JEUNES ET AUX PERSONNES AGEES DOIVENT ETRE LIEES SI L'ON VEUT CONSTRUIRE UNE SOCIETE POUR TOUS LES AGES
Communiqué de Presse
AG/SHC/408
LES QUESTIONS RELATIVES AUX JEUNES ET AUX PERSONNES AGEES DOIVENT ETRE LIEES SI L'ON VEUT CONSTRUIRE UNE SOCIETE POUR TOUS LES AGES
19991008A l'occasion de la dernière séance du débat de la Troisième Commission sur le développement social, les représentants du Maroc et du Nigéria ont attiré l'attention sur les effets négatifs de l'environnement économique et de la pandémie de sida sur le développement social du continent africain. Soulignant le rôle important que jouent les personnes âgées dans les pays africains, en particulier dans la transmission du savoir aux jeunes générations, le représentant nigérian a estimé qu'elles doivent prioritairement être prises en charge au sein de la cellule familiale. A cet égard, le représentant de l'Erythrée a fait valoir le principe selon lequel les enfants doivent s'occuper de leurs parents, qui est inscrit dans la Constitution de son pays. La gravité de la pandémie de sida en Afrique représente cependant une difficulté pour les anciens qui se voient privés du soutien des jeunes générations victimes de ce virus.
En fin de séance, le Directeur adjoint de la Division des politiques sociales et du développement, M. Andzrej Krassowski, a noté que la mise en oeuvre des principes du Sommet de Copenhague pour le développement social requiert la prise en considération des points de vue des différents pays. A cet égard, il a reconnu qu'il est difficile de déterminer ce que l'on entend par une bonne société ou une société pour tous et de parvenir à la même définition dans tous les pays.
Les délégations des pays suivants ont pris la parole: Nigéria, Venezuela, Maroc et Erythrée.
La Commission entamera son débat sur les questions relatives à la promotion de la femme lundi 11 octobre, à 15 heures.
DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE
Fin du débat général
M. OLUSEGUN AKINSANYA (Nigéria) a souligné qu'au Nigéria, pays multiethnique, de nombreuses cultures et religions, les personnes âgées jouissent d'un grand respect. C'est pourquoi le Nigéria s'inquiète de la négligence croissante à l'égard de ces personnes, en particulier dans les pays en développement où la détérioration des conditions économiques ont eu des répercussions négatives sur leur situation.
La délégation du Nigéria, comme celles des autres pays africains, est d'avis que les soins des personnes âgées doivent être dispensés au sein de la famille directe ou élargie, conformément aux traditions du pays qui considèrent que les anciens sont détenteurs d'une sagesse et de valeurs qui sont plus favorablement transmises aux jeunes par le biais de la famille. Le représentant a rappelé que le Programme d'action de Vienne de 1982 préconise une approche similaire. Dans cet objectif, le Gouvernement nigérian accorde des exonérations fiscales afin que les salariés soient en mesure de prendre soin de leurs parents âgés. Le gouvernement a également révisé son système de pensions afin d'atténuer les ravages de l'inflation sur les retraités.
Rappelant que les enfants d'aujourd'hui sont les jeunes de demain, le représentant a suggéré de lier entre elles les questions relatives aux enfants, aux jeunes et aux personnes âgées afin de parvenir à une société pour tous les âges. Rappelant également que la majorité des personnes âgées sont des femmes, la délégation nigériane a appelé les Membres de l'Organisation à prendre en compte leurs besoins dans les activités qu'ils entreprennent dans le cadre de l'Année internationale pour les personnes âgées.
Le représentant nigérian a estimé que la communauté internationale peut surmonter les problèmes suscités par les pressions que subit l'institution de la famille si elle fait preuve de détermination. L'un de ces facteurs négatifs est la pandémie de sida, qui est particulièrement grave en Afrique et dont la jeune génération est la première victime. Les personnes âgées en souffrent également car elles doivent prendre en charge ceux qui auraient dû les soutenir.
Mme MARIA INEZ FONSECA (Venezuela) a déclaré que pour l'application des programmes d'action en faveur des groupes les plus vulnérables, il faut prendre en compte à la fois les besoins spécifiques de chaque groupe et considérer l'ensemble de la situation du développement, notamment dans le contexte de la mondialisation. Conscient du rôle important que peuvent jouer
les coopératives dans le développement, le Gouvernement a mis en place un Fonds social unique chargé de mobiliser des ressources en vue de la meilleure administration possible des politiques et des programmes sociaux de santé, d'éducation et de promotion, et du développement de microentreprises.
En ce qui concerne les handicapés, le Venezuela a mis en place un Conseil national pour l'intégration des handicapés qui coordonne les politiques en leur faveur. Sur le plan international, la représentante a signalé l'initiative régionale qui a donné lieu à la rédaction de la Convention interaméricaine pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des personnes handicapées. Dans le cadre des initiatives en faveur des jeunes, la représentante a mentionné l'établissement d'un Groupement d'institutions communautaires, d'entrepises privées et d'institutions gouvernementales pour protéger les victimes des situations sociales à risque, consolider le système d'insertion sociale, les intégrer au marché du travail et lutter contre la drogue.
Mme AICHA AFIFI (Maroc) a déclaré que la mise en oeuvre du Programme d'action du Sommet de 1995 pour le développement social a été entravé par un certain nombre de contraintes, et notamment les effets de la grave crise financière qui a frappé l'Amérique latine, la détérioration de l'environnement et les politiques d'ajustement structurel. La baisse de l'aide publique au développement est également un facteur qui a contribué à l'aggravation des inégalités entre pays riches et pays pauvres. La représentante a souligné que les ravages de la pandémie de sida en Afrique fait également obstacle au développement social de ce continent.
La situation sociale du Maroc n'a pas échappé à ces problèmes mais grâce à une volonté politique très forte, le Maroc a pu intégrer les politiques économiques et sociales. Le Gouvernement marocain a notamment entrepris la réforme de ses systèmes de protection sociale et des systèmes de subventions de denrées alimentaires de base aux populations les plus démunies. La création d'un Secrétariat d'Etat aux personnes handicapées a donné une nouvelle impulsion à leur intégration économique et sociale.
La représentante a indiqué que les personnes âgées occupent une place prépondérante au sein de la famille marocaine, conformément à la religion et aux traditions.
M. AMARE TEKLE (Erythrée) a rappelé que la guerre d'indépendance ayant duré trente ans, plusieurs générations y ont participé, enfants, parents et grands-parents et tous ont été touchés. Il apparaît ainsi clairement qu'une génération éduque l'autre. Le représentant a signalé qu'en Erythrée l'idée selon laquelle les enfants doivent s'occuper de leurs parents et des personnes âgées apparaît expressément dans le texte même de la constitution. La famille, qui est également défendue par la Constitution, continue a jouer le rôle unificateur qu'elle avait lors de la guerre d'indépendance.
La famille érythréenne demeure la source et le catalyseur de l'unité, de la coopération et du développement. En Erythrée, les personnes âgées ont aussi largement contribué à la reconstruction du pays. A cet égard, le représentant a cité l'exemple des septuagénaires et des octogénaires qui ont participé à la reconstruction du réseau ferré détruit par la guerre.
En ce qui concerne les handicapés, le représentant a indiqué que le Gouvernement a mis en place un Programme de réhabilitation basé sur les communautés afin d'autonomiser les handicapés et les aider à réintégrer le monde du travail. Ce programme permet de toucher directement les populations locales par la formation de comités de réhabilitation de villages. Son application a été possible grâce à la participation active des communautés et son action sera renforcée par l'adoption d'une politique nationale concernant les handicapés. Il est prévu que le Gouvernement élabore de nouveaux mécanismes générateurs de revenus et soutienne aussi bien les handicapés anciens combattants que les autres par la création d'associations pour la défense de leurs droits.
M. ANDRZEJ KRASSOWSKI, Directeur adjoint de la division des politiques sociales et du développement social au Département des affaires économiques et sociales, a assuré les délégations que la Division a dûment pris note des initiatives qui ont été prises dans les différents pays et des obstacles rencontrés dans leur mise en oeuvre. Il a salué la présence de représentants de la jeunesse. En ce qui concerne la mise en oeuvre des principes du Sommet de Copenhague, entre autres, M. Krassowski a reconnu que certaines questions pratiques liées à la prise en compte des points de vue divergents des différents pays doivent être résolues. Par exemple, qu'entend-on par une bonne société ou une société pour tous ? Il est difficile pour les différents Etats Membres de parvenir à une même interprétation de ces notions.
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