En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/407

LES COOPERATIVES ONT ETE RECEMMENT NEGLIGEES MAIS PEUVENT ETRE UN OUTIL IMPORTANT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

8 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/SHC/407


LES COOPERATIVES ONT ETE RECEMMENT NEGLIGEES MAIS PEUVENT ETRE UN OUTIL IMPORTANT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

19991008

La Troisième Commission a poursuivi, ce matin, ses débats sur le développement social. Dans ce cadre, deux délégations ont estimé que l'importance des coopératives en tant qu'outil du développement social avait été masquée par la mondialisation. Pour sa part, la représentante de la Mongolie a rappelé que les coopératives qui regroupent aujourd'hui près de 800 millions d'individus sont des fournisseurs de denrées alimentaires, de services financiers, et de soins aux enfants et aux personnes âgées ou handicapées. Estimant que les coopératives réunissent les éléments nécessaires pour fournir les services sociaux de base et permettre à leurs membres, individuellement et collectivement, de réaliser leurs objectifs, le représentant de l'Inde s'est déclaré favorable à des directives des Nations Unies afin de créer un environnement favorable au mouvement coopératif.

M. Gareth Howell de l'Organisation internationale du Travail (OIT), a présenté les diverses actions de l'OIT en faveur du développement social, notamment par la mise en place de programmes prioritaires pour remplir les objectifs principaux de l'OIT qui sont notamment de promouvoir les droits au travail, d'accroître les chances des femmes et des hommes d'avoir un emploi et un revenu décent, et d'augmenter la protection sociale.

L'ensemble des participants a rappelé, aujourd'hui encore, l'importance de la famille comme cellule de base de la société déplorant sa désintégration dans les sociétés modernes qui affecte à la fois les jeunes et les personnes âgées. Tous ont insisté sur la nécessité d'associer le développement économique au développement humain.

En fin de séance, la représentante du Portugal a présenté oralement une révision au projet de résolution intitulé "Politiques et Programmes mobilisant les jeunes", recommandé pour adoption à l'Assemblée générale par le Conseil économique et social.

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- 1a - AG/SHC/407 8 octobre 1999

Dans le cadre du débat, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Australie (prenant la parole au nom de la jeunesse australienne), Mongolie, Bahreïn, République populaire de Chine, Inde, Iles Marshall, Irlande, Fidji, Arabie saoudite, El Salvador, Jamahiriya arabe libyenne, Philippines, Indonésie, République islamique d'Iran, Colombie, Singapour, Rwanda.

La Commission reprendra, cet après-midi, à 15 heures ses débats sur le développement social.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Suite du débat général

M. GARETH HOWELL, Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que l'engagement de l'OIT en faveur du développement social se reflète dans deux opérations récentes, premièrement la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail et deuxièmement la définition de quatre objectifs stratégiques clairs. La Déclaration adoptée lors de la Conférence internationale du travail l'année dernière représente un engagement des Etats membres à respecter, promouvoir et à réaliser la liberté d'association, la reconnaissance du droit à la négociation collective, l'élimination du travail forcé, l'abolition du travail des enfants et l'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession. En outre des programmes prioritaires ont été lancés pour remplir les quatre objectifs principaux de OIT qui sont de promouvoir les droits au travail, d'accroître les chances des femmes et des hommes d'avoir un emploi et un revenu décent, d'augmenter la protection sociale et de renforcer le dialogue et le tripartisme.

M. Howell s'est ensuite penché sur trois domaines d'activités de l'OIT. Premièrement, il a rappelé que le taux de chômage des jeunes dans les pays développés est deux fois plus élevé que celui des adultes et que celui des jeunes femmes, des handicapés et des jeunes appartenant aux minorités ethniques était encore plus élevé. Ensuite, il a mentionné le problème posé par les ouvriers âgés et a indiqué que l'OIT encourage des politiques gouvernementales visant, notamment, à promouvoir la formation continue tout au long de la vie, des mesures en faveur de la flexibilité du travail et des politiques innovatives de sécurité sociale et de retraites. Troisièmement, concernant les personnes handicapées, l'OIT s'attache à promouvoir l'égalité des chances d'emploi pour tous. Ainsi, en fournissant des conseils aux Etats membres sur le développement d'un cadre institutionnel favorable, a-t-il ajouté, l'OIT soutien la mise en place d'un environnement favorable à l'intégration sociale.

M. ANDREW HUDSON, Représentant de la jeunesse de l'Australie, a d'abord affirmé qu'il était le premier représentant des jeunes à faire partie de la délégation australienne à l'Assemblée générale. Il a indiqué la création d'une table ronde nationale de la jeunesse qui témoigne de l'engagement du Gouvernement australien en faveur de la participation des jeunes. Lors de la réunion annuelle de la table ronde, des délégués de la jeunesse viennent du pays tout entier pour rencontrer et discuter avec les membres du Parlement. Le représentant a donné diverses raisons pour justifier l'importance de la participation des jeunes dans les processus de prises de décisions.

Les jeunes constituent le plus grand groupe de l'humanité; ils peuvent présenter leurs intérêts mieux que quiconque; comme cela est reconnu dans la Déclaration de Lisbonne et le Plan d'Action de Braga, ils sont les agents du changement. M. Hudson s'est ensuite attaché à envisager comment cette participation peut être mise en oeuvre. Il a insisté sur le fait que les jeunes souhaitent être pris au sérieux et considérés comme des partenaires à part égale, pas seulement dans les politiques concernant la jeunesse.

M. Hudson a déclaré que l'Australie continue d'accorder une grande priorité à la contribution des jeunes par la mise en oeuvre d'un programme complet, intitulé "Voix des jeunes" qui permet de faire entendre la voix des jeunes au gouvernement. En outre un Prix Media des jeunes a pour objectif de promouvoir auprès de la population une meilleure image de la jeunesse. Le représentant a ajouté que, pour la première fois en l'an 2000, une semaine nationale de la jeunesse permettra aux jeunes australiens de célébrer et de promouvoir leur contribution à la nation. En conclusion, le représentant a estimé que la participation d'un représentant de la jeunesse à la délégation australienne est une initiative importante.

Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a déclaré que les coopératives qui regroupent aujourd'hui près de 800 millions d'individus contribuent au développement social. Dans de nombreux pays, elles fournissent notamment des denrées alimentaires et des services financiers à leurs clients. De plus en plus, des coopératives prestataires de soins pour les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées ou prestataires d'autres services sociaux sont créées en réponse aux problèmes que connaissent les sociétés contemporaines. La représentante a encouragé les gouvernements à réviser leurs politiques concernant les coopératives. Il s'est félicité du projet de directives visant à créer un environnement propice au développement des coopératives.

La Mongolie compte sept unions de coopératives qui regroupent 2000 coopératives, a indiqué la représentante. Le Gouvernement mongol a adopté en 1998 un Programme national de développement des coopératives pour la période 1998-2005. Un Conseil national présidé par le Ministre de l'agriculture et de l'industrie est chargé d'observer la mise en oeuvre de ce programme en vue de faire participer les coopératives à la promotion des objectifs nationaux en matière de développement social, et particulièrement la création d'emplois, l'éradication de la pauvreté et la création de services sociaux de base fiables à la population. En outre, la Mongolie a révisé la législation nationale sur les coopératives afin d'y intégrer les principales dispositions de la "Déclaration sur l'identité des coopératives" adoptée lors du centenaire de l'Union internationale des coopératives.

La représentante de la Mongolie a également indiqué que son Gouvernement attache une grande importance à la réalisation des objectifs de l'éducation pour tous et a appelé les Nations Unies à lancer une décennie internationale pour l'alphabétisation et un plan d'action allant de 2001 à 2010.

M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a insisté sur le fait que le développement social demande le développement des compétences et l'épanouissement des individus. A cet égard, le Gouvernement du Bahreïn s'attache à développer les capacités de ses citoyens pour les préparer à l'avenir. Au Bahreïn, une grande partie des ressources est consacrée au développement social pour que les bénéfices du développement économique soit partagés entre tous.

En outre, le représentant a rappelé l'importance de la famille pour la société du Bahreïn où un Programme en faveur de la famille existe depuis 1975. La politique de la famille menée au Bahreïn est la marque de l'héritage du Bahreïn où il est important de prendre soin de ses parents et des personnes âgées. Toutefois l'Etat fournit une assistance aux personnes âgées, ainsi qu'aux personnes handicapées. Le Bahreïn a créé une Société d'aide aux handicapés qui propose des mesures législatives en leur faveur.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a déclaré qu'en ce qui concerne le développement social, le Gouvernement chinois est d'avis qu'il faut d'abord établir un environnement international stable et pacifique afin de sauvegarder les acquis. Le représentant a également estimé que la croissance continue de l'économie mondiale joue un rôle important dans le développement social international. Il a rappelé que la crise que connaissaient certains pays s'est propagée à l'échelle internationale et a encouragé la communauté internationale à unir ses efforts afin de parvenir à une prospérité partagée par tous.

L'éradication de la pauvreté est une tâche essentielle pour permettre le développement social dans le monde, a souligné le représentant chinois, en regrettant que plus d'un milliard de personnes vivent encore dans des conditions d'extrême pauvreté dans le monde. Il a ajouté que le renforcement de la coopération internationale et la promotion d'un développement partagé est nécessaire pour mener à bien les objectifs du développement social. Le représentant a ensuite suggéré que la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question qui se tiendra l'année prochaine, tienne un débat spécial sur le développement dans les zones rurales et exhorte les pays développés à honorer leur engagement de verser 0,7% de leur PNB au titre de l'aide publique au développement.

M. ESWARY BALANDAN (Inde) a déclaré que les différents aspects du développement social sont tous interdépendants. Les aspirations des jeunes, notamment développer leur potentiel et faire entendre leur voix, et celles des personnes âgées, notamment faire partager leur expérience et continuer à participer à la société, ne sont pas en conflit, mais sont complémentaires. Les jeunes constituent une force majeure dans le changement social, particulièrement en cet âge de révolution, de l'information et de mondialisation. Il est donc nécessaire d'accorder une place importante

à la question des jeunes dans les travaux de suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action de Copenhague. Le représentant a insisté sur la chronologie, selon laquelle l'enfant d'aujourd'hui est le jeune de demain qui est lui-même l'adulte puis la personne âgée d'après-demain. Cette chronologie témoigne de l'importance capitale de la famille comme institution de base de la société. Il a signalé les problèmes contemporains qui frappent les familles, notamment du fait du dénuement, des migrations, de la marginalisation et de la dégradation de l'environnement. Une réévaluation de la famille en tant qu'élément de la stabilité sociale est donc plus que nécessaire, a-t-il ajouté.

Le représentant a estimé que la visibilité des coopératives, a diminué du fait de la mondialisation et qu'elles ont été négligées en tant qu'outil du développement social. Pourtant, les coopératives réunissent les éléments nécessaires pour fournir les services sociaux de base et pour permettre à leurs membres, individuellement et collectivement de réaliser, par leurs propres moyens, leur objectifs. Elles pourraient également fournir des emplois aux jeunes et aux personnes âgées. Il s'est déclaré favorable à la rédaction de directives des Nations Unies et indiqué que l'Inde était coauteur du projet de résolution qui sera présenté à la Commission.

Mme CATHY OLIVERIO-RELANG (Iles Marshall) a déclaré que son Gouvernement a pleinement appliqué l'"initiative 20/20" et consacre plus de 20% de son budget aux dépenses sociales. Il a mis en place des politiques en faveur de la population, des femmes et de la jeunesse afin de surmonter les influences négatives qui se font sentir sur son territoire. Dans un environnement où les communautés sont dispersées et les services concentrés dans deux centres urbains, le Gouvernement a estimé nécessaire de créer une équipe mobile chargée de renforcer les liens entre elles. Cette équipe mobile a la tâche d'informer les communautés en matière d'alimentation et sur les questions de population. Le Ministère de l'éducation a aussi lancé des initiatives de ce type.

Le Gouvernement des Iles Marshall, où 50% de la population est âgée de moins de 15 ans, a lancé une politique nationale en faveur des jeunes afin de répondre à leurs besoins croissants en matière de services sociaux tels que l'éducation et les services sanitaires. La représentante a également décrit les activités de Youth to Youth in Health - de Jeune à Jeune dans la Santé - une association à but non lucratif créée il y quelques années afin d'encourager les jeunes à entreprendre des initiatives et à en assumer la direction. Elle a appelé la communauté internationale à aider cette association à construire un centre médical.

M. RICHARD RYAN (Irlande) a rappelé les conclusions de l'Atelier des Nations Unies sur l'impact des technologies et sur la famille qui s'est tenu à Dublin du 6 au 10 octobre 1998. Le travail de l'atelier a révélé que la technologie n'est pas neutre mais qu'elle est ancrée dans la société et la culture dans laquelle elle se développe. La question s'est posée de savoir comment la technologie affectait les différents membres de la famille. Il s'est dégagé de cet atelier qu'il était nécessaire d'entreprendre des recherches sur l'impact de la révolution technologique sur les familles, notamment en ce qui concerne l'utilisation de l'ordinateur au sein de la cellule familiale. En outre, le représentant a signalé que l'atelier avait été organisé en association avec une organisation non gouvernementale basée en Irlande, Quest Campus, et qu'il s'est penché sur l'impact de l'Internet sur les enfants et sur les jeunes, ainsi que sur le rôle que peuvent jouer les ONG pour aider les familles dans ce domaine.

M. SAKIUSA RABUKA (Fidji) a déclaré que l'allongement de l'espérance de vie est l'un des progrès de notre époque mais que cette évolution démographique aura d'importantes conséquences sur le développement économique, social et sanitaire de Fidji. Le représentant a indiqué que 48 000 des habitants de Fidji avaient plus de 60 ans en 1995 et que ce chiffre devrait passer à 160 000 d'ici à l'année 2025, augmentant ainsi de 233%. Afin de venir en aide aux personnes âgées, le Gouvernement fidjien exonère de taxes les denrées alimentaires et les médicaments qu'ils acquièrent. Dans le cadre d'un vieillissement accru de la population, le représentant fidjien a souligné que le manque d'infrastructures sanitaires et sociales pose un problème particulièrement aigu. En ce qui concerne les personnes handicapées, le Gouvernement de Fidji a promulgué en 1994 une loi créant un Conseil national pour les personnes handicapées qui est chargé de surveiller l'application des dispositions nationales et internationales les concernant. De plus, le Gouvernement fidjien encourage les personnes handicapées à s'organiser afin de faire valoir leurs droits et d'améliorer leur participation à la société. Le Gouvernement s'efforce aussi de promouvoir l'autosuffisance de la cellule familiale, car une structure familiale solide socialise efficacement les enfants et, partant, réduit les éventuelles dépenses sociales les concernant. La famille transmet également aux enfants des valeurs qui en font des citoyens capables de contribuer à l'amélioration de leur société. A cet égard, le représentant a regretté que la mutation de notre environnement ait conduit à une dissolution des liens familiaux et que les parents de familles monoparentales subissent une pression accrue du fait de devoir jouer un double rôle.

M. Rabuka a reconnu que les jeunes doivent participer au processus de développement et a indiqué que son Gouvernement a mis en place des programmes de formation, notamment aux techniques agricoles, pour 3000 jeunes par an. En plus des initiatives d'intégration sociale, le Gouvernement a également mis en place une nouvelle division chargée de la collecte des données en vue

de contribuer à l'élaboration de politiques pour les jeunes, à la mise en oeuvre des programmes et pour contribuer aux campagnes d'information destinées à la jeunesse. En ce qui concerne l'éradication de la pauvreté, le représentant a notamment apprécié que la Banque mondiale ait adopté une nouvelle stratégie renforcée contre la pauvreté à laquelle participera le FMI. Il a estimé que les efforts nationaux de croissance économique ne pourront être efficaces que si l'environnement commercial international devient plus souple et sensible aux principes de justice sociale et économique.

M. NAIF BIN BANDAR AL-SUDAIRY (Arabie saoudite) a rappelé que les principes de l'Islam s'attachent à promouvoir la participation des citoyens et à les protéger contre la délinquance et les problèmes qui affectent la bonne marche de la société. Il a mentionné les diverses institutions sociales qui protègent les familles au moyen de subventions et de pensions, ainsi que l'existence de 142 sociétés de bienfaisance qui obtiennent des subventions du gouvernement pour fournir des services sociaux aux citoyens.

Le représentant a indiqué que les soins médicaux sont un indicateur fiable du développement social et qu'ils figurent à ce titre parmi les priorités des deux derniers plans quinquennaux de l'Arabie saoudite. Ainsi le pays comptait 14 717 médecins en 1997, c'est à dire un médecin pour 588 personnes. Le nombre d'hôpitaux est passé de 47 en 1970 à 80 en 1997, le nombre de lits de 7000 à 27 000 pour la même période. Le nombre des dispensaires a aussi augmenté. Par ailleurs, la couverture vaccinale a été étendue à tout le territoire, notamment contre la tuberculose, la rougeole, les oreillons, et a permis de réduire les décès parmi les nourrissons, plaçant l'Arabie saoudite parmi les pays avancés en ce domaine. Deux thèmes, l'authenticité et la modernisation sous-tendent la politique de l'Arabie saoudite et permettent à la fois le maintien des principes islamiques et la poursuite d'un développement global.

M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador) a annoncé que le Gouvernement salvadorien a créé un Conseil national chargé des personnes handicapées afin de répondre à la demande des très nombreux Salvadoriens qui souffrent d'invalidités dues aux conflit qu'à connus le Salvador. Les travaux du Conseil sont notamment intégrés à ceux du Secrétariat national à la famille, la Présidence de la république et les Ministères de la santé, de l'éducation et du travail. Le représentant a également indiqué que ce Conseil a contribué à l'élaboration d'une loi établissant le régime juridique des personnes handicapées physiques ou mentales. Il a déclaré que ces efforts ont été diffusés au niveau national par l'intermédiaire d'une campagne d'information. Le représentant a appelé la communauté internationale à poursuivre ses efforts en faveur des personnes handicapées.

M. SERGIWA (Jamahiriya arabe libyenne) s'est alarmé de l'évolution de la situation mondiale qui continuera à s'aggraver en l'absence d'une volonté politique pour changer son cours. En ce qui concerne les personnes handicapées, il a attiré l'attention internationale sur les souffrances particulières des nombreux Libyens qui sont encore aujourd'hui handicapés par les mines implantées sur le territoire libyen pendant la deuxième guerre mondiale. Il a appelé à la mobilisation pour que ces mines qui continuent à faire des victimes en Libye soient toutes retirées.

En ce qui concerne la famille, le représentant a insisté sur le fait que la désintégration moderne de la famille se répercute particulièrement durement sur les personnes âgées. De même, le représentant a souligné l'importance de la jeunesse et de sa participation dans la société. Il a espéré que le Plan d'action de Braga permettra la mise en place de politiques intégrées. Il a indiqué que son gouvernement a institué l'éducation primaire gratuite pour tous, s'emploie à promouvoir l'égalité entre les sexes et assure des pensions aux veuves. En outre, la législation libyenne encourage la participation des jeunes. Toutes ces initiatives ont été lancées, autant que faire se peut, en dépit des sanctions qui sont imposées à la Libye depuis 1990 et qui affectent tous les services sociaux, a-t-il ajouté.

Mme MARIA LOURDES V. RAMIRO LOPEZ (Philippines) a déclaré que le Gouvernement philippin reconnaît pleinement ses responsabilités en ce qui concerne la création d'un environnement économique et social sûr pour sa population. La représentante a souligné l'adoption par son Gouvernement d'une politique de croissance axée sur la création d'emplois qui a permis une expansion économique à l'origine d'une croissance moyenne du PNB de 3,9% en 1998. Le Gouvernement philippin a également élaboré et appliqué des lois interdisant le travail des enfants, améliorant le statut des femmes dans le monde du travail et protégeant les travailleurs et les travailleuses expatriés. Pour ce qui est de la politique des Philippines concernant les personnes handicapées, la représentante a indiqué que son Gouvernement a intégré les droits de l'homme des personnes handicapées dans sa politique et renforcé leur accès à la justice.

En ce qui concerne les jeunes, qui représentent presque le tiers de la population des Philippines, la représentante a annoncé qu'un programme à moyen terme en faveur de la jeunesse a été mis en place pour la période 1992-2004. Le Gouvernement poursuit ses initiatives visant à former de jeunes dirigeants. Les Philippines ont mis en place un programme pour la famille notamment dans les domaines de la criminalité et de la violence domestiques.

M. SUTJIPTOHARDJO DONOKUSUMO (Indonésie) a rappelé que la mondialisation a pris la forme d'un chômage et d'une pauvreté accrus et que la situation sociale mondiale est particulièrement sombre, notamment pour les jeunes. Il a, à cet égard, déploré la baisse constante de l'aide publique au développement. Il a mentionné l'appui au Programme d'action mondial pour

la jeunesse dont l'Indonésie a intégré des dispositions dans son plan quinquennal. Le représentant a appuyé les recommandations contenues dans le rapport, notamment la demande adressée aux gouvernements de s'employer davantage à former et préparer les jeunes à participer à l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de la jeunesse. Il a rappelé que l'éducation pour tous doit demeurer un objectif concret de la décennie à venir.

En ce qui concerne les handicapés, le représentant a indiqué qu'un environnement libre de barrières ne peut exister sans une bonne compréhension des problèmes des handicapés et nécessite leur participation. L'Indonésie a toujours fourni des services sociaux pour les handicapés aux niveaux local, régional et national. Dans ce domaine, le représentant a mentionné le Programme en faveur des handicapés réalisé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il a souligné que le succès de ce plan sur l'intégration et l'emploi des handicapés révélait à quel point les pays en développement avaient besoin de l'aide internationale dans le domaine du développement social.

M. MOHAMMAD HASSAN FADAIFARD (République islamique d'Iran), estimant que les économies nationale et internationale sont interdépendantes, a déclaré que les barrières non tarifaires et les mesures coercitives unilatérales doivent être levées car elles sont contraires au droit international. Le représentant a déclaré que les politiques du système financier international ont également entravé les efforts entrepris par les pays en développement afin de mettre en oeuvre les dispositions du Sommet de Copenhague.

Le représentant a déclaré que son pays a encore beaucoup à accomplir en matière d'emploi mais que cet effort nécessite un appui de la communauté internationale. Le Gouvernement iranien a par ailleurs créé un Centre national de la jeunesse en mars 1999 et une base de données sur les jeunes.

M. FABIO OCAZIONEZ (Colombie) a indiqué que dans les pays moins développés la violence et de les catastrophes naturelles aggravent les problèmes posés par le nombre croissant de personnes handicapées. Le Gouvernement colombien vient de lancer un Plan national pour les handicapés pour la période 1999-2002. En l'absence de statistiques précises on peut toutefois estimer qu'il existe en Colombie 4,5 millions de personnes handicapées. Le Plan national est la réponse du Gouvernement colombien à ce problème. Il prévoit une large participation des collectivités locales. Il faut d'abord réduire la fréquence des accidents, renforcer les services sociaux existants et soutenir l'intégration familiale, éducative, professionnelle et sociale des handicapés. Le plan est réalisé en collaboration avec les organisations non gouvernementales afin d'assurer sa réalisation. L'évaluation de ce plan se fera grâce aux indicateurs épidémiologiques, sociologiques et de gestion, afin d'identifier l'évolution du handicap et d'améliorer la qualité de la vie. Un Comité consultatif, présidé par le Ministère de la santé et coordonné par la Présidence de la République, sera responsable de la bonne marche du Plan.

M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour), s'exprimant au sujet de la famille dans la société d'aujourd'hui, a estimé que cette institution est en voie de disparition. Critiquant la conception occidentale de la société et estimant qu'elle n'est pas la meilleure, le représentant a estimé que la société ne possède pas que deux dimensions, économique et politique, mais a aussi une dimension sociale. Le représentant a regretté que les pays développés exportent leurs valeurs sociales et personnelles alors qu'elles ne fonctionnent même pas dans leurs propres sociétés. Critiquant les images de drogue, de familles monoparentales ou homosexuelles qui sont notamment véhiculées par les télévisions d'Hollywood, le représentant singapourien a estimé qu'il incombe à chaque société de trouver les moyens pour éduquer sa population quant aux dangers de certains modes de vie. Il a regretté que l'Union européenne fasse pression sur les pays en développement pour qu'ils adoptent leurs valeurs, et notamment en ce qui concerne la peine de mort. Il a craint que des pressions pour l'abolition de la peine de mort ne s'étendent ensuite à la dépénalisation des drogues ou la légalisation de la prostitution. Le représentant a déclaré que les citoyens de son pays sont désormais en mesure de voir, à la télévision, de quelle manière vivent les riches citoyens des pays occidentaux et de se forger eux-mêmes une opinion sur leurs valeurs et leur mode de vie. Il a insisté sur le fait que Singapour choisira ses propres valeurs et non pas avec un couteau sur la gorge, car il en va de la survie de l'institution de la famille à Singapour.

M. JOSEPH W. MUTABOBA (Rwanda) a d'abord indiqué qu'il existe dans son pays un Ministère de la jeunesse. Il a ensuite rappelé les événements tragiques qui ont frappé le Rwanda en 1994. La majorité des forces génocidaires au Rwanda était composée de jeunes formés dans des milices. La réhabilitation de ces jeunes qui avaient été transformés en tueurs et en violeurs par le gouvernement génocidaire reste une préoccupation majeure. A cet égard, le Gouvernement rwandais a institué des camps de solidarité où les jeunes peuvent se rencontrer et engager un dialogue politique ouvert. Là, ils peuvent prendre la ferme résolution de ne plus se laisser aveugler par des politiciens individualistes. Afin de combattre la pauvreté qui conduit également les jeunes vers des activités répréhensibles, le Gouvernement et la société civile collaborent pour mettre en place un programme de microcrédit afin que les jeunes puissent former des partenariats et créer ensuite des emplois qui leur permettront d'améliorer leur condition de vie. Le représentant a mentionné l'aide que le Rwanda a reçue afin de mettre en place des institutions techniques de formation, notamment l'Institut de Kigali fondé avec l'aide du PNUD et d'USAID, et l'école professionnelle de Gitarama.

Projet de résolution sur les Politiques et programmes mobilisant les jeunes (A/C.3/54/L.2)

Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale encouragerait les commission régionales à assurer le suivi de la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse dans leurs régions respectives, en coordination avec les réunions régionales des ministres responsables de la jeunesse et des organisations non gouvernementales régionales de jeunes, et à fournir des services consultatifs afin d'appuyer les politiques et programmes nationaux en faveur de la jeunesse dans chaque région.

Elle approuverait la recommandation de la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse tendant à faire du 12 août la Journée internationale de la jeunesse et recommanderait que la deuxième Conférence des ministres de la jeunesse soit organisée sous l'égide des Nations Unies. Elle prendrait note avec intérêt de l'offre du Gouvernement turc tendant à organiser en Turquie la deuxième Conférence mondiale des ministres de la jeunesse, ainsi que la cinquième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies et le Festival mondial de la jeunesse. Elle se féliciterait de ce que le Gouvernement sénégalais ait offert d'accueillir en l'an 2000 la quatrième session du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies. Elle engagerait les Etats Membres, tous les organismes des Nations Unies et les ONG à faciliter, conformément aux résolutions adoptées par l'Assemblée générale, les activités des mécanismes de jeunes créés par les jeunes et les organisations de jeunes; elle inviterait tous les gouvernements, ainsi que les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à contribuer au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse.

Mme MARIA AMELIA PAIVA (Portugal) a présenté une révision de ce projet qui comprendrait un nouveau paragraphe, 15bis, qui rappellerait l'appel lancé dans le Programme d'action aux Etats Membres pour qu'ils acceptent d'inclure des représentants de la jeunesse dans leurs délégations. La représentante a ensuite exprimé le souhait que ce projet de résolution soit adopté par consensus.

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