En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/406

LES DELEGATIONS AFFIRMENT QUE L'EDUCATION EST LA CLE DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

7 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/SHC/406


LES DELEGATIONS AFFIRMENT QUE L'EDUCATION EST LA CLE DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

19991007

Plusieurs pays et le Saint-Siège soulignent l'importance de la famille

Dans le cadre de la poursuite du débat sur le développement social, les délégations ont insisté, ce matin, sur le rôle de l'accès à une éducation de qualité pour parvenir à un monde plus sûr. Plusieurs d'entre elles, dont l'une a rappelé qu'il y a toujours 875 millions d'analphabètes dans le monde, ont souligné qu'une société informée et éduquée représente le meilleur rempart contre l'instabilité. Le représentant du Mexique, rappelant que la population mexicaine est majoritairement composée de jeunes, a souligné l'importance des politiques d'éducation et d'autonomisation des jeunes pour surmonter la pauvreté et parvenir à un développement durable. En outre, l'éducation pour tous sert de dénominateur commun entre riches et pauvres, a déclaré la Thaïlande. La Turquie, qui a la population la plus jeune d'Europe, a offert d'accueillir la deuxième Conférence mondiale des Nations Unies en 2002. Afin de favoriser la participation des jeunes à l'élaboration des politiques les concernant, l'Equateur et la Jamaïque ont choisi de donner la parole à des représentantes de la jeunesse.

De nombreux pays touchés par la crise ont en outre estimé que des liens familiaux solides avaient permis à leur société de résister aux tensions économiques et sociales. Plusieurs ont déploré que la famille traditionnelle souffre aujourd'hui des maux qui frappent les sociétés contemporaines et modernes. Plusieurs de ces pays, ainsi que le Saint-Siège, ont estimé que la famille, cellule de base de la société, doit être protégée des conséquences de la mondialisation et des politiques d'ajustement structurel.

Notant que la situation de nombreuses familles s'était détériorée en Afrique, la représentante de l'Ouganda a signalé la disparition de certains lignages. Les représentants des pays suivants sont intervenus: Mexique, au nom du Groupe de Rio, Trinité-et-Tobago (au nom de la Communauté des Caraïbes - CARICOM), Malaisie, Népal, Soudan, Ukraine, Thaïlande, Ghana, Turquie, Chypre, Fédération de Russie, Ouganda et Iraq; de même que l'Observateur du Saint-Siège. Des représentantes de la jeunesse de l'Equateur et de la Jamaïque ont également pris la parole.

La Commission reprendra son débat sur le développement social demain, vendredi 8 octobre, à 10 heures.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Suite du débat général

Mme MARIA ANTONIETA MONROY (Mexique), au nom du Groupe de Rio, a déclaré que les pays du Groupe de Rio ont lancé des programmes économiques et sociaux visant à favoriser l'intégration au processus de développement des personnes appartenant à des groupes vulnérables afin d'éliminer les déséquilibres structurels et particulièrement la pauvreté et la marginalisation. Les membres du Groupe de Rio ont mis l'accent sur l'importance des politiques d'éducation dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement humain durable. La représentante a cité au nombre des succès obtenus par ces politiques l'intégration égale, et parfois même supérieure, des fillettes à l'école primaire. A présent, les efforts se concentrent sur l'élimination de l'abandon et de l'échec scolaires, ainsi que sur l'amélioration des programmes scolaires et de la formation des enseignants.

La représentante a indiqué qu'actuellement son Gouvernement investit des sommes sans précédent dans les domaines de la santé, de l'alimentation, de l'éducation et de la formation, ainsi que dans la sécurité sociale et les services sociaux de base. Elle a en outre signalé la création d'un Conseil consultatif du citoyen pour le développement social dont le mandat est de susciter un dialogue entre la société civile et l'Etat. Par ailleurs, le Mexique a lancé un plan national de développement pour la période 1995-2000 en l'axant essentiellement sur l'intégration sociale et économique et l'autonomisation des jeunes, qui sont la principale composante démographique du Mexique.

Mme YVONNE GITTENS-JOSEPH (Trinité-et-Tobago), s'exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que les participants à la dernière réunion de la Communauté économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) ont estimé que le plus grand défi qui se pose à la communauté internationale est de donner une dimension humaine à l'économie mondiale et au processus de mondialisation en adoptant des micropolitiques en faveur des populations. La période actuelle est marquée par de profondes transformations dans les domaines économique, politique et culturel, ainsi que par des changements environnementaux qui affectent particulièrement les jeunes qui doivent s'y adapter rapidement. Les membres de la CARICOM soutiennent les propositions du Secrétaire général pour que le Fonds des Nations Unies pour la jeunesse soit renforcé et se concentre sur le développement d'actions pilotes des capacités des gouvernements et des organisations de jeunes, afin de mettre en oeuvre le Programme d'action pour la jeunesse. Il est évident, a-t-elle déclaré, qu'il faut accroître la participation des jeunes, car ils apportent des idées nouvelles. Ainsi les jeunes ont non seulement participé

aux processus préparatoire du Sommet de la Conférence des chefs de gouvernements de la CARICOM qui s'est tenu en juin 1999 à Trinité-et-Tobago, mais ils ont pu aussi présenter leurs propres conclusions. D'autre part, a remarqué la représentante, la délinquance et le crime parmi les jeunes ont conduit certains pays à lancer des études afin de les intégrer à la société.

Les jeunes d'aujourd'hui seront les personnes âgées de demain et le Programme des Nations Unies sur le vieillissement est là pour nous rappeler l'importance de préparer la population tout entière à tous les stades de sa vie. En outre, les personnes âgées doivent pouvoir partager leurs expériences et continuer à participer à la société et à l'économie. A cet égard, une charte de la CARICOM sur la santé et le vieillissement sera présentée lors de la troisième réunion du Conseil pour le développement social et humain de la CARICOM qui se tiendra à Georgetown au Guyana du 19 au 21 octobre 1999. Cette charte fournira un cadre de travail pour l'élaboration des politiques nationales en ce domaine.

La représentante a présenté les problèmes qui se posent aux familles actuelles, dans les Caraïbes et dans d'autres régions, du fait du chômage, de la pauvreté, de la consommation de drogues et d'alcool et de l'augmentation du nombre de mères adolescentes. Elle s'est déclarée particulièrement préoccupée par les abandons et la négligence des enfants. Les gouvernements et le secteur privé ont dû agir pour enrayer la montée de la violence domestique, a-t-elle ajouté, notamment par l'instauration de services spécialisés ou d'une ligne téléphonique SOS ouverte aux victimes. Elle a décrit certains des mécanismes mis en place dans les pays de la CARICOM afin de soutenir les familles et de collecter les informations sur les problèmes qu'elles rencontrent.

M. JASMI MD YUSOFF (Malaisie) a indiqué que la politique nationale intégrée pour la jeunesse formulée par le Gouvernement malaisien est fondée sur les besoins et aspirations des jeunes du pays. Le Gouvernement s'est pleinement engagé à investir de manière substantielle dans des programmes en faveur des jeunes. Leur réalisation est entièrement intégrée aux autres programmes de développement social. En 1997, les actions prioritaires ont été l'acquisition du savoir, le développement de l'entrepreneuriat, la santé au quotidien, l'interaction sociale et le développement de partenariats utiles et de réseaux internationaux.

Concernant les personnes handicapées, la prise de conscience et le succès des actions entreprises passent par une forte coordination intersectorielle dans la mise en oeuvre des programmes qui visent à assurer une participation active de ces personnes à la société. La Malaisie compte à ce jour 20 002 personnes handicapées physiques. En matière de formation et de réhabilitation notamment, des programmes spécifiques d'enseignement pour les enfants ont déjà été mis en oeuvre dans 26 écoles spécialisées.

La Malaisie accueille favorablement et encourage la contribution des Organisations non gouvernementales dans la fourniture de services sociaux, en particulier des services consultatifs et de formation. Citant les 196 programmes en matières de logement et l'équipement du logement qui sont actuellement réalisés en Malaisie, le représentant a fait valoir que le soin aux personnes handicapées passe par des schémas de réhabilitation fondés sur la communauté et la famille. La Malaisie soutien le concept d'une société dans laquelle la famille, cellule de base, est responsable du soins des personnes âgées. Afin de promouvoir ce concept, le Gouvernement malaisien a mis en place des abattements fiscaux pour prendre en compte les frais médicaux et d'aménagement du logement engagés par les familles pour le bien-être de leurs aînés. Le représentant a insisté sur le concept traditionnel de la famille et sur la nécessité de mettre en place des politiques efficaces pour faire face aux défis que la famille doit relever dans un contexte d'avancées technologiques, démographiques et socioéconomiques.

M. RISHIKESH GAUTAM (Népal) a déclaré que sa délégation considère l'élimination de la pauvreté comme le fondement du développement. Elle estime que la Session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se réunira en l'an 2000 devrait s'y consacrer en priorité. Il a ajouté que les problèmes de la pauvreté et du chômage dans les pays en développement nécessitent une attention urgente et des mesures de sécurité spéciales.

Le Népal a adopté des programmes et des politiques spécifiques en matière de protection sociale qui visent à la mobilisation des ressources locales et à la création de centres de développement social spécialement pour les victimes de la drogue et de désastres et aussi pour la protection sociale des femmes. Le développement social nécessite la participation de la société et, en conséquence, le Népal accueille favorablement et encourage l'action des organisations non gouvernementales en la matière. Le Népal reconnaît le rôle central de la jeunesse dans l'avancement de la société et a donné une grande priorité à sa mobilisation dans le développement socioéconomique de la nation. Le représentant a indiqué que le Népal a initié un programme modeste en faveur des personnes handicapées, des veuves et des personnes âgées et a pris des mesures importantes pour la protection de leurs droits.

Mme IBRAHIM JHANTER (Soudan) a affirmé que le développement social ne peut être dissocié de la paix, de la stabilité et du développement économique. A cet égard, elle a rappelé l'appel lancé par le Conseil de sécurité pour un cessez-le-feu dans le Sud du Soudan afin, notamment, de permettre l'acheminement des secours. La représentante a déclaré que le Soudan estime que les jeunes sont les initiateurs du changement et que des normes juridiques ont été fixées pour encourager leur participation et les protéger. Ainsi le Soudan s'est mobilisé en faveur de l'éducation, notamment par la création

d'une université dans chaque province. En ce qui concerne les personnes âgées, a-t-elle ajouté, le Soudan vise la totale intégration, de même pour les handicapés en faveur desquels une loi a été passée. Elle a estimé que les handicapés devaient notamment être protégés des maux inhérents aux sociétés contemporaines modernes qui touchent la famille.

Elle a remarqué que dans le contexte de la mondialisation, des problèmes chroniques barrent toujours la voie des pays en développement vers la réalisation de leurs objectifs de développement social. A cet égard elle a mentionné le fardeau de la dette et la baisse de l'aide publique au développement qui, de plus, n'est pas versée à temps. A l'occasion de l'examen à mi-parcours du Suivi du Sommet de Copenhague, il faut souligner que les pays en développement sont toujours confrontés aux problèmes des épidémies, notamment le Sida, au manque d'éducation, au manque de soins et à la fuite des cerveaux vers les pays riches. Elle a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements afin que l'on puisse créer un monde digne.

Mgr RENATO MARTINO, Observateur du Saint-Siège, a souligné l'importance de la famille, dans laquelle sont cultivées toutes les valeurs morales. L'Archevêque a souligné que l'institution de la famille s'appuie d'abord et avant tout sur le principe de l'union entre un homme et une femme et que toute vie humaine est précieuse et mérite notre considération, qu'elle appartienne à un enfant, une personne âgée ou une personne handicapée. Il a également mis l'accent sur les principes de solidarité et de complémentarité qui doivent guider le fonctionnement de la famille comme celui de l'Etat.

Evoquant la Conférence mondiale des Ministres de la jeunesse, l'Archevêque a réaffirmé la position du Saint-Siège selon laquelle il faut lier étroitement les politiques en faveur des jeunes à celles en faveur de la famille. La famille doit transmettre aux enfants les valeurs fondamentales qui en feront des hommes et des femmes vertueux et capables de construire un monde de paix et de prospérité. Les familles comprenant des personnes handicapées doivent recevoir une aide appropriée, a-t-il préconisé. L'Archevêque a également appelé à une solidarité entre les générations et à la reconnaissance de la contribution des personnes âgées à la société.

M. VOLODYMYR KROKHMAL (Ukraine) a remarqué que les problèmes sociaux et économiques tels le chômage, la pauvreté, la désintégration sociale, sont de plus en plus graves et demandent des solutions immédiates. Certains, comme la drogue et la toxicomanie, se font sentir au niveau national bien que leur origine soit souvent en-dehors des frontières. En Ukraine, un Programme social multisectoriel a été adopté pour les années 1997-2000 afin de juguler les conséquences négatives de la crise économique. Malgré le manque de ressources financières, le Gouvernement emploie tous les moyens possibles pour ne pas réduire les programmes sociaux. Le Gouvernement applique le principe

d'une assistance sociale par catégorie, les principales ressources étant allouées aux plus vulnérables, notamment les personnes âgées, les handicapés, les femmes et les jeunes. Le représentant a estimé que l'ensemble de la société avait la responsabilité de promouvoir la participation des jeunes. Toutefois, conscient que ceux-ci rencontrent des problèmes spécifiques, le Gouvernement s'attache à la mise en oeuvre du Programme d'action pour la jeunesse et s'emploie à leur fournir une protection sociale, à assurer leur droit à l'éducation et plus de 200 programmes en leur faveur ont été mis en place. En ce qui concerne les handicapés, le représentant a rappelé que la catastrophe de Tchernobyl a eu pour conséquence une augmentation de leur nombre, ce qui pose un problème spécifique à l'Ukraine. Ainsi l'Ukraine attache une grande importance à la mise en place de programmes d'Etat, notamment le Programme global pour la solution des problèmes de handicap et le Programme d'Etat pour le développement de l'industrie orthopédique.

M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) a déclaré que les questions sociales sont au centre des stratégies thaïlandaises de développement. Conformément aux dispositions de la Déclaration de Copenhague qui placent l'être humain au centre de toutes les activités de développement, le Gouvernement thaïlandais a adopté une approche axée sur les personnes en élaborant le huitième Plan national de développement économique et social. Le Gouvernement a oeuvré en collaboration avec la société civile afin de s'assurer que la croissance économique se ferait sans exclusion.

Rappelant la dure crise économique qui a frappé la Thaïlande en 1997, le représentant a souligné que les Thaïlandais ont réussi à surmonter les tensions sociales notamment liées au chômage grâce à leurs liens familiaux solides et au caractère agraire de leur société. Il a déclaré que le développement social ne serait plus relégué au second plan. La Thaïlande estime que l'éducation est au coeur du développement social, notamment parce qu'une société éduquée est la meilleure garantie de stabilité et de progrès. A cet égard, le représentant a regretté qu'il reste 875 millions d'analphabètes dans le monde. Insistant sur la nécessité de l'éducation pour tous, il a souligné que, bien que nous naissions riches ou pauvres, c'est notre éducation qui nous réunit. En outre, l'éducation et la formation fournissent aux jeunes et aux adultes les connaissances nécessaires pour améliorer leur existence et devenir des citoyens responsables.

Mme BEATRICE ROSA BROBBEY (Ghana) a estimé que bien que le développement social soit avant tout la responsabilité première des gouvernements nationaux, il ne sera pas possible d'atteindre les buts fixés à Copenhague sans un environnement international favorable. Pour un grand nombre de pays en développement, les politiques d'ajustement structurel ont contribué à accroître la pauvreté et on constate toujours que seuls les paramètres économiques sont pris en compte, alors que la priorité devrait être donnée

à la protection sociale des groupes vulnérables. La représentante a estimé que les jeunes ont un grand rôle à jouer dans la création d'une société pour tous les âges. A cet égard, il faut se réjouir, a-t-elle ajouté, de l'adoption de la Déclaration de Lisbonne et du Plan de Braga en faveur de la jeunesse et les gouvernements doivent maintenant s'engager à les mettre en oeuvre. Le Gouvernement du Ghana, pour sa part, a mis l'accent sur la qualité de l'éducation et de la formation professionnelle afin de préparer la jeunesse à participer à l'évolution du pays.

La représentante a rappelé que les valeurs de la famille revêtent une importance particulière au Ghana et que c'est dans l'optique de protéger cette institution que le Ghana a modifié ses lois sur la famille, notamment en ce qui concerne la formation et la dissolution de la famille, les droits des épouses et les règles d'héritage. Elle s'est toutefois déclarée préoccupée du déclin des ressources du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille et a rappelé que pour réaliser les objectifs fixés par l'Année internationale, les Etats membres devront augmenter leurs contributions afin que le Fonds puisse s'acquitter de son mandat.

M. LEVENT BILMAN (Turquie) a estimé insuffisants les progrès réalisés dans le domaine de l'élimination de la pauvreté et des inégalités sociales et économiques ainsi qu'en ce qui concerne l'amélioration du niveau de vie. Il a déclaré que l'importance que les questions de développement social revêtent pour de nombreux pays et pour la Communauté internationale dans son ensemble, permet de nourrir l'espoir d'une meilleure situation sociale dans le monde à l'avenir.

Il a indiqué qu'une réforme de la sécurité sociale est en cours en Turquie. Les jeunes, garants d'un avenir meilleur, doivent avoir toutes les chances en matière d'éducation et de santé afin de pouvoir développer au mieux leurs talents. La Turquie, qui a la population la plus jeune d'Europe, et qui considère cela comme un atout, est disposée à recevoir à Istanbul la deuxième Conférence mondiale des Ministres de la jeunesse ainsi que le Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies en 2002.

M. DEMETRIS HADJIARGYROU (Chypre) a présenté les politiques mises en oeuvre en faveur des personnes âgées à Chypre grâce à l'Agence de coordination pour les personnes âgées, organe qui comprend à la fois des représentants du Gouvernement et des ONG. Dans le contexte de l'Année internationale des personnes âgées, diverses manifestations ont été organisées dans les écoles et universités. En ce qui concerne les personnes handicapées, le représentant a décrit les actions engagées pour permettre leur pleine participation à la société, notamment l'accès à la formation et à un emploi stable et protégé.

Une loi a été adoptée pour faciliter leur déplacement libre sur les voies et dans les établissements publics, les hôtels, les restaurants etc... Des activités ont été entreprises pour sensibiliser le public. D'autre part, les personnes handicapées participent à l'élaboration des politiques les concernant par l'intermédiaire du Conseil de réhabilitation, au niveau national.

En ce qui concerne les jeunes, le représentant a décrit quelques politiques lancées à Chypre grâce à la Commission de la jeunesse qui regroupe 37 organisations de jeunes. Le Gouvernement se propose, en collaboration avec cette commission, d'élaborer des politiques visant notamment à garantir aux jeunes et aux enfants l'égalité des chances et de traitement. Le Gouvernement s'efforce d'aider les jeunes couples à acquérir leur maison et à créer leur propre entreprise. En outre, la Commission de la jeunesse coopère avec divers organismes des Nations Unies, du Conseil de l'Europe, de l'Union européenne et du Commonwealth.

M. ANDREI A. NIKIFOROV (Fédération de Russie) a informé la Commission que son Gouvernement a mis en oeuvre de nombreux programmes sociaux afin de venir en aide aux jeunes, aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes handicapées, dans le contexte de la crise économique que connaît la Russie.

Le représentant a espéré que la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui sera consacrée à la mise en oeuvre des décisions du Sommet pour le développement social, permettra véritablement d'améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables. Il a estimé que les Nations Unies n'ont pas encore utilisé leur plein potentiel, notamment en matière de coordination interinstitutions, pour mettre en oeuvre les dispositions du Sommet. Le représentant a souligné l'importance de la mise en oeuvre de ces objectifs dans les pays en transition.

Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a remarqué qu'une marge importante de la population mondiale ne bénéficie pas des changements économiques actuels et que le fossé se creuse entre ceux qui ont énormément et ceux qui n'ont rien. Le résultat de cette évolution est que les familles ont été affaiblies et que certaines se sont même désintégrées. Des lignages ont ainsi disparu. En outre, les jeunes d'aujourd'hui qui seront les dirigeants de demain ont de moins en moins de choix, ils ont peur de vieillir dans une abjecte pauvreté, ils sont également touchés par le virus du sida qui leur ôte tout espoir.

L'Ouganda est l'une des nations les plus pauvres du monde, mais s'est toutefois consacré à la cause de sa jeunesse en lançant le Fonds d'action contre la pauvreté grâce auquel le nombre des enfants scolarisés a doublé en Ouganda. Ainsi 90% des enfants ougandais reçoivent une éducation primaire. En ce qui concerne les handicapés, l'Ouganda leur a réservé deux sièges au Parlement afin qu'ils puissent être associés au processus de développement social.

Mmes CRISTINA MURGUEITIO et VERONICA VICUNA (Equateur), s'exprimant au nom des jeunes Equatoriens, ont mis l'accent sur l'importance de la participation des jeunes au fonctionnement économique mais aussi politique de la société. Elles ont regretté l'absence de jeunes au sein des délégations débattant des questions les concernant. Les représentantes ont appelé les jeunes des autres pays à participer aux débats afin de trouver de quelle manière les jeunes pourraient transformer la réalité qui les entoure.

M. MOHAMMED AL-HUMAIMIDI (Iraq) a rappelé le lien existant entre développement social et développement économique. Il a souligné l'importance des instruments internationaux établissant le droit au développement social qui est aujourd'hui un souci majeur des pays en développement. A cela s'ajoute, dans le contexte de la mondialisation, des défis économiques auxquels font face les pays en développement. L'Iraq, pour sa part, souffre en outre d'une agression économique par l'intermédiaire des sanctions qui lui sont imposées. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avant l'embargo 97% de la population urbaine bénéficiait des services de santé et la population rurale avait accès à un bon réseau d'ambulances. Le représentant a déclaré que l'Iraq a investi beaucoup dans l'éducation et qu'en 1989, selon l'UNESCO, le taux de scolarisation dépassait 75%.

Le représentant a souligné le fait que la situation de l'enseignement s'est considérablement dégradée après l'imposition de l'embargo: le taux de scolarisation est passé à 53% et l'analphabétisme est rampant. Les effets cumulatifs des sanctions se font également sentir sur le moral et la psychologie des Iraquiens. En outre, le coordonnateur pour les affaires humanitaires en Iraq a signalé que de nombreux Iraquiens éduqués quittent le pays pour travailler ailleurs comme chauffeurs de taxi ou gardiens. Le représentant a insisté sur le fait que l'embargo prive l'Iraq de ses droits au développement.

Mme DIERDRE BLACKWOOD, au nom des jeunes de la Jamaïque, a regretté l'existence de nombreux enfants soldats et appelé les gouvernements, la société civile, les Nations Unies et les individus à combattre ensemble le cycle de la violence afin que les jeunes du monde entier puissent se développer dans le siècle à venir. La représentante a salué les progrès réalisés grâce à la coopération internationale pour l'élimination de la pauvreté et la lutte internationale contre le trafic de drogue, auxquels les jeunes sont particulièrement exposés.

Mme Blackwood a également reconnu l'importance de l'éducation dans le processus de développement social et la lutte contre de nombreux problèmes, y compris la lutte contre la propagation des maladies sexuellement transmissibles et contre la toxicomanie. Des mesures ont été prises afin de permettre la formation continue des jeunes qui travaillent. La représentante a appelé l'Assemblée à considérer le siècle à venir dans l'optique des jeunes.

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