AG/939

LES TIMIDES AVANCEES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT SOCIAL ECLIPSEES PAR LES CHIFFRES ALARMANTS DE LA PAUVRETE DANS DE NOMBREUSES PARTIES DU MONDE

7 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/939


LES TIMIDES AVANCEES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT SOCIAL ECLIPSEES PAR LES CHIFFRES ALARMANTS DE LA PAUVRETE DANS DE NOMBREUSES PARTIES DU MONDE

19991007

Des mesures concrètes et efficaces devront être prises pour accélérer le développement de l'Afrique et des pays les moins avancés

Les timides avancées réalisées en matière de développement social depuis la tenue du Sommet mondial pour le développement social en 1995, sont largement éclipsées par la persistance de la pauvreté, de l'analphabétisme, d'un chômage important et de taux élevés de mortalité infantile, ainsi que par les faibles progrès enregistrés en ce qui concerne l'accès universel aux services sociaux de base. Des régressions ont même été constatées dans plusieurs régions du monde, en particulier dans les pays en développement. Tel est le constat dressé cet après-midi par plusieurs délégations, au cours du débat sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995). Rappelant que 3 millions de personnes dans le monde vivent encore avec moins de 2 dollars par jour, le représentant de l'Algérie a estimé que la lutte contre la pauvreté n'avait pas répondu aux attentes car, au lieu de s'attaquer aux causes véritables de la misère, elle ne vise qu'à en atténuer les conséquences. De plus, a-t-il dit, ce combat est mené dans un environnement international qui accorde de moins en moins de place aux plus démunis. De ce point de vue, la situation en Afrique est particulièrement alarmante et les efforts et sacrifices consentis au niveau national risquent de se révéler vains s'ils ne sont pas soutenus par un appui efficace de la communauté internationale. Outre l'octroi de ressources suffisantes, la création d'un environnement international favorable, l'allègement de la dette et un taux de croissance soutenu ont été jugés essentiels pour favoriser l'accélération du développement de l'Afrique et des pays les moins avancés. Pour le Bangladesh, l'approche la plus efficace en matière de lutte contre la pauvreté passe par l'habilitation des gens. "Il faut aider les gens à s'aider eux- mêmes" en favorisant le microcrédit et leur participation à l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes qui les concernent.

Faisant le point des préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Copenhague qui doit se tenir en juin 2000 à Genève, le représentant du Guatemala s'est déclaré déçu de l'état d'avancement des travaux qui n'ont pas encore permis de traiter des questions de fond. L'objectif n'est pas de renégocier les engagements pris à Copenhague mais d'identifier de nouveaux moyens d'accélérer leur mise en oeuvre, a-t-il souligné.

(à suivre 1a) - 1a - AG/939 7 octobre 1999

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Brésil, Jamahiriya arabe libyenne, Etats-Unis, Guatemala, République de Corée, Malaisie, Namibie, Pakistan, Algérie, Philippines, Venezuela, Bangladesh, République populaire démocratique de Corée, Swaziland, Sénégal, Egypte, Equateur et Emirats arabes unis.

L'Assemblée générale reprendra ses travaux demain vendredi à 10 heures. Elle devrait terminer son débat sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et procéder ensuite à l'élection de vingt membres du Comité du programme et de la coordination et examiner plusieurs demandes en vue de l'octroi du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale. Le Bureau de l'Assemblée se réunira demain vendredi à 9 heures 15 pour examiner des demandes d'inscription de questions additionnelles à l'ordre du jour de l'Assemblée.

SUITE DONNE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL (point 37)

Suite du débat

M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a dressé le bilan des actions entreprises au Brésil suite aux engagements de Copenhague. Il a premièrement noté que la crise financière internationale, les pratiques commerciales protectionnistes et les effets de la dette ont eu un impact négatif sur le développement.

Le Brésil considère que le développement social nécessite une croissance économique soutenue a-t-il déclaré en poursuivant sur les politiques de son Gouvernement. M. Tupy a ainsi évoqué les réformes du secteur public du système fiscal, et la réorganisation des services sociaux. Un effort particulier a aussi été consenti en matière d'éducation et de santé, la mortalité infantile a été massivement réduite. Il a indiqué un succès global des politiques brésiliennes de lutte contre la pauvreté, le nombre de personnes vivant sous le niveau de pauvreté ayant été réduit, et des actions de solidarité communautaires impliquant tous les secteurs de la société.

Toutefois, certains obstacles découlant de l'environnement international actuel persistent et nécessitent un engagement commun de toutes les nations. Ce n'est qu'en poursuivant nos efforts quotidiens que nos louables intentions deviendront réalité, a-t-il conclu.

M. ABDULSALAM SERIWA (Jamahiriya arabe libyenne) a exprimé son appui à la déclaration faite par le représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et la Chine. Les pays en développement ont reconnu leur responsabilité première en ce qui concerne la réalisation du développement social à l'échelon national et ont déployé de grands efforts dans ce domaine. Pourtant, les inégalités sociales ne cessent de s'aggraver. Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. Vu le lien étroit entre le développement économique et le développement social, l'aggravation de la situation dans les pays pauvres a pour conséquence une diminution des ressources disponibles pour le développement social et la réalisation des objectifs fixés à Copenhague. Partant, la Libye lance un appel en vue de la création d'un environnement favorable au développement social de tous les pays. Cela implique notamment une amélioration de l'accès des produits des pays en développement aux marchés mondiaux et l'octroi de prix équitables pour leurs produits de base. Cela implique aussi que ces pays en développement puissent bénéficier de prêts à long terme, assortis de garanties internationales, afin de faire face à leurs priorités. Il faut, en outre, réviser l'architecture financière internationale pour éviter la répétition de crises financières, telle la crise asiatique, dont l'impact sur les pays en développement sape les progrès réalisés dans le domaine du développement social. De l'avis de la Jamahiriya arabe libyenne, la coopération

internationale ne peut être liée à des considérations politiques, car cela va à l'encontre de la Charte et du droit international. Dans cet esprit, le représentant a plaidé pour l'annulation de toutes les mesures économiques coercitives adoptées par certains pays développés contre des pays en développement.

Malgré les efforts déployés, la situation sociale dans la majorité des pays africains reste précaire, a poursuivi le représentant. A la pauvreté s'ajoutent la pandémie du sida et d'autres maladies endémiques comme la malaria. La situation est encore aggravée par le fardeau insupportable de la dette. La Libye soutient la recommandation du Comité préparatoire de la session extraordinaire concernant l'accélération du développement en Afrique et dans les pays les moins avancés. En matière de développement social, la Libye assure, pour sa part, l'éducation gratuite au niveau primaire et fournit gratuitement les services de santé et la sécurité sociale aux veuves, aux handicapés et aux personnes âgées. La Libye a pris des mesures pour promouvoir la condition de la femme et sauvegarder la famille. Le respect des droits de l'homme est également garanti. Les services sociaux de base sont ainsi fournis à la population malgré les sanctions économiques imposées au pays. La Libye se félicite des travaux menés au sein du Comité préparatoire et appuie la proposition visant à ce que la session extraordinaire prenne des mesures pour réduire la pauvreté d'ici à 2015.

M. SIM FARAR (Etats-Unis) a souligné que l'on ne pourra pas atteindre les objectifs fixés lors du Sommet de Copenhague si l'on considère les pauvres comme de simples récipiendaires de l'aide sociale, alimentaire ou sanitaire. Il a préconisé d'adopter une approche favorisant la participation active de ces personnes à la construction de leur avenir. Nous devons élaborer de nouveaux liens avec notre population par le biais d'un gouvernement qui travaille mieux, coûte moins cher et s'efforce de parvenir aux résultats qu'il s'est fixé, a-t-il déclaré.

Le représentant a souligné que les politiques économiques doivent être considérées en fonction du contexte économique et social dans lequel elles doivent être appliquées. Les Etats-Unis sont favorables à ce qu'on prenne en compte les impacts sociaux des programmes d'ajustement structurel lors de l'élaboration et de l'application de ces programmes. Le représentant a salué la révision des politiques fiscales du FMI, ainsi que l'accent qu'il a placé sur la réduction de la pauvreté et le maintien de niveaux de dépenses sociales adéquats. Le représentant a également affirmé qu'une bonne gouvernance est indispensable pour créer un environnement favorable. Le Sommet de Copenhague a aussi démontré que les seules politiques capables d'atténuer durablement la pauvreté sont celles qui promeuvent la création d'emplois et protègent les droits fondamentaux des travailleurs.

Nous devons accorder une attention particulière aux femmes, a estimé M. Farar, en soulignant qu'elles sont chargées d'une part trop importante des tâches domestiques non salariées. Il faut s'assurer que ces tâches sont rémunérées et que les femmes bénéficient d'un accès égal aux services de base, notamment en matière d'éducation et de santé.

Dans le cadre de la mise en oeuvre des objectifs du Sommet de Copenhague, les Etats-Unis ont progressé dans la consolidation des familles en créant des programmes destinés à renforcer les liens entre les parents et les enfants, a notamment indiqué M. Farar. Nous nous efforçons de mettre en place un système social plus équitable et qui prenne en compte les préoccupations des minorités, des femmes, des jeunes, des personnes âgées et des personnes handicapées. En ce qui concerne les personnes âgées, et la croissance rapide de leur nombre, M. Farar a estimé qu'il faut intégrer les questions les concernant aux autres débats, notamment ceux sur la pauvreté et les droits de l'homme.

M. FERNANDO CARRANZA CIFUENTES (Guatemala) a rappelé que l'objectif de ce débat n'était pas d'évaluer les résultats du Sommet de Copenhague, mais de préparer la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le suivit du Sommet. Il a souligné que l'objectif ne serait pas non plus de renégocier une nouvelle série de dispositions, ou de réviser celles figurant dans la Déclaration et le Programme d'action de Copenhague mais de les réaffirmer et d'identifier les moyens pour accélérer leur mise en oeuvre. A son avis, l'éventuelle confusion de ces deux objectifs dans l'esprit de certaines délégations a pu retarder les travaux du Comité préparatoire de la session spéciale. Plusieurs délégations, y compris celle du Guatemala, se sont déclarées déçues de l'état d'avancement des travaux, qui n'ont pas encore permis de traiter des sujets de fond, a ajouté le délégué. Il a rappelé que le choix des éléments devant figurer ou non dans la Déclaration et le Programme d'action avait demandé de longues et ardues discussions.

Le représentant a suggéré que le retard pris par le Comité préparatoire était peut-être dû au problème concret d'un environnement économique mondial défavorable depuis 1997 pour nombre de pays en développement, y compris le Guatemala. Cet environnement est caractérisé notamment par une baisse de l'activité économique et des difficultés à recouvrer les impôts.

Pour accélérer les travaux de préparation de la session spéciale, le représentant a proposé que le Secrétaire général présente un cadre spécifique pour le suivi de la Déclaration et du Programme d'action, par le biais du Conseil économique et social et en particulier de la Commission du développement durable. Cette dernière a une rôle important de coordinateur à jouer, permettant de présenter et d'échanger les expériences nationales avant que ces dernières ne soient présentées au prochain Comité préparatoire en février.

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a déclaré que si le Sommet de Copenhague avait reconnu trois objectifs principaux - élimination de la pauvreté, plein emploi et intégration sociale - depuis lors, ces objectifs avaient échappé aux Etats signataires du fait des conflits de l'après-guerre froide. Il a souligné l'importance de la paix et de la coopération pour parvenir à la réalisation des objectifs de Copenhague, regrettant que du fait de la mondialisation, les crises économiques soient devenues presque impossibles à contenir, frappant sans distinction les plus faibles, notamment les femmes.

Après la grave crise de 1997 qui a effacé de nombreux acquis sociaux, la République de Corée a retrouvé le chemin de la croissance. Le taux de croissance devrait atteindre cette année environ 7%. Des réformes structurelles audacieuses visant à renforcer l'autonomie, la transparance, l'obligation de rendre compte, ont été réalisées dans les secteurs financier, des grandes sociétés, public et du travail. Au niveau régional, le Président de la République de Corée a proposé aux dirigeants de la coopération économique de la zone Asie-Pacifique (APEC) de tenir l'année prochaine à Séoul un Forum pour discuter de la lutte et de la prévention des crises économiques. Au niveau international enfin, le représentant a assuré que son pays continuerait d'augmenter sa contribution à l'aide au développement et de former, malgré ses contraintes budgétaires, dans le cadre de l'aide technique, les personnes des pays en développement. Après avoir profité de l'aide internationale, il est maintenant au tour de la Corée de tendre une main secourable, a-t-il ajouté. Il a souhaité que la session extraordinaire oeuvre de manière concrète et réaliste, sous la direction des Nations Unies et en accord avec les forces qui ont un impact mondial, comme les médias, le secteur privé, la société civile et surtout les ONG.

M. JAYA PARTIBAN (Malaisie) s'associant à la déclaration faite par le représentant du Guyana, au nom du groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que la Malaisie est pleinement engagée dans la lutte pour l'éradication de la pauvreté, pour la promotion du plein emploi et pour l'intégration sociale. De même la mise en oeuvre des dix engagements du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague est bien engagée en Malaisie. Le représentant a expliqué que son pays a pris des mesures pour garantir un environnement propice au développement social. Le septième Plan de la Malaisie pour la période 1996-2000 répond aux priorités du Sommet mondial. Grâce à sa politique sociale, la Malaisie a réduit son taux de pauvreté absolue de 60% en 1970 à 13,5 % en 1999 et s'emploie à le faire chuter à 5,5% en 2000. D'autre part, l'examen à mi-parcours du septième Plan a révélé que le revenu des ménages des Malaisiens a augmenté de 13,5%. La Malaisie jouit aujourd'hui d'une situation de plein emploi, résultant de la croissance économique et d'une stratégie de répartition équitable des ressources. Le représentant a signalé que son pays consacre 13,1% de son budget de développement à des programmes pour le développement social. Le Gouvernement malaisien a augmenté le pourcentage des ressources allouées au logement, à la

santé et aux autres services sociaux afin de maintenir la qualité de la vie et réduire l'impact de la crise économique sur les pauvres et les groupes vulnérables. Dans ce contexte, la Malaisie a développé plusieurs programmes permettant aux plus pauvres d'avoir accès à des prêts sans cosignataire ou garantie.

Le représentant a signalé que la Malaisie continuerait de partager, avec d'autres pays en développement, son expérience du développement des ressources humaines dans le contexte de la coopération Sud-Sud par le biais du Programme malaisien de coopération technique. La Malaisie prie instamment la communauté internationale de continuer de soutenir les pays en développement en leur apportant des ressources supplémentaires pour mener leurs programmes sociaux, éducatifs et sanitaires.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a affirmé que le Sommet mondial pour le développement social a apporté la preuve que des questions telles que la protection de l'environnement, les droits de l'homme ou la promotion de la femme figureront désormais en bonne place sur les ordres du jour gouvernementaux. Conformément aux engagements pris à Copenhague le développement social doit être centré sur l'homme, a-t-il ajouté, soulignant que la réduction de la pauvreté sera déterminante pour le succès de toutes les initiatives de développement.

Rappelant que près de cinq ans se sont écoulés depuis le Sommet mondial sur le développement social, le représentant a estimé que les résultats de sa mise en oeuvre dans les pays en développement ne sont pas encourageants. Se fondant sur le rapport du Secrétaire général relatif à la situation en Afrique, qui met en relief la pauvreté sur le continent et le poids important de la dette, le représentant a souligné le caractère essentiel du financement du développement de l'Afrique. Il y a un besoin immense a-t-il dit, d'améliorer l'accès de nos populations aux services sociaux, particulièrement à ceux de l'éducation et de la santé. Il a par ailleurs souligné la nécessité d'une aide financière importante pour faciliter le retour des réfugiés et personnes déplacées. Si les gouvernements sont en premier lieu responsables du développement de leur pays, ils sont, compte tenu de la pauvreté et de la fragilité de leurs économies, dépendants de ressources extérieures telles que l'aide au développement ou les investissements extérieurs. Aussi, le représentant a-t-il souhaité que l'engagement des Etats à mettre en oeuvre pleinement le Plan d'action de Copenhague soit renouvelé. Dans ce contexte, il a souhaité que la priorité soit accordée aux politiques macroéconomiques, au renforcement des procédures et institutions de dialogue social, à la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes. Il a enfin souhaité qu'une attention accrue soit portée à la lutte contre le Sida. M. AHSAN IQBAL (Pakistan) a dressé le bilan des efforts de développement effectués depuis le Sommet de Copenhague. L'optimisme n'est plus de mise, a-t-il déclaré et les objectifs restent entiers, la pauvreté s'étant même accrue dans certains pays. Il a également constaté que les disparités avaient augmenté entre les pays les plus riches et les pays en développement et que les effets négatifs de la mondialisation et les distorsions des systèmes de commerce international et financier avaient annihilé les capacités des pays en développement à générer des ressources pour leurs secteurs sociaux.

Il a ensuite exposé les efforts entrepris par le Pakistan, malgré ses sérieuses difficultés financières. La seconde phase du Plan d'action social pakistanais, dont les objectifs sont, entre autres, la lutte contre la pauvreté, la création d'emplois, l'accès à l'éducation, la promotion de la femme et l'assainissement de l'eau, vient d'être lancé a-t-il indiqué. Il a ensuite fait état des progrès de l'alphabétisme au Pakistan, le pourcentage de personnes alphabétisées étant passé de 27,4% de la population en 1981 à 47,4% aujourd'hui. Le nombre d'inscriptions dans les écoles et les universités a lui globalement doublé, voir même triplé en ce qui concerne les femmes. Le représentant a précisé que l'objectif du Pakistan était d'atteindre le taux de 70% d'alphabétisation en 2010, ainsi que d'éliminer les écarts de scolarisations entre filles et garçons. Il a conclu en citant, à titre d'exemple, de l'engagement de son Gouvernement envers l'éducation, la Journée de l'alphabétisation, événement ayant permis l'insertion de 850 000 enfants en milieu scolaire, et en précisant que le Pakistan organiserait une journée d'évaluation de sa situation sociale en janvier 2000.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que la lutte contre la pauvreté n'a pas répondu aux attentes placées en elle car, au lieu de s'attaquer aux causes véritables de la misère, elle ne vise qu'à en atténuer les conséquences. De plus, le combat contre la pauvreté est mené dans un environnement économique international qui, à la faveur d'une mondialisation débridée, accorde de moins en moins de place aux plus démunis. De ce point de vue, la situation du continent africain est particulièrement alarmante, a poursuivi le représentant, estimant que sans un environnement économique international plus favorable, sans des flux financiers significatifs, sans un allègement véritable sinon une annulation pure et simple de la dette et sans un taux de croissance soutenu et durable, les efforts et les sacrifices consentis jusqu'ici par les pays africains se révèleront insuffisants sinon sans effet au regard de l'ampleur des besoins des populations.

Les objectifs de développement social arrêtés à Copenhague constituent les piliers mêmes des politiques appliquées par l'Algérie dès le lendemain de son indépendance, a indiqué M. Baali. L'Algérie s'efforce de mettre en oeuvre les engagements de Copenhague à travers des politiques et programmes renforcés. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le représentant a signalé la substitution du soutien aux revenus des catégories les plus défavorisées et à celui des prix des produits de large consommation. Parmi les autres mesures, le représentant a cité l'allocation forfaitaire de solidarité, l'Indemnité d'activité d'intérêt général et la création de l'Agence de développement social qui a, entre autres missions, la promotion, la sélection et le financement des actions et interventions en faveur des populations les plus démunies et du développement communautaire. L'aide sociale de l'Etat s'étend aussi aux handicapés adultes et aux personnes âgées. De même, les avantages de la sécurité sociale qui couvrent 80% de la population, c'est-à-dire toutes les personnes exerçant une activité, sont également élargis aux sans revenus, étudiants, handicapés, veuves. Le Gouvernement a mis en place une agence et un fonds de soutien à l'emploi des jeunes. De nombreux dispositifs ont aussi été initiés dans le but de faire acquérir une expérience professionnelle et de développer les capacités des jeunes, de procurer des emplois ne nécessitant pas d'équipement important, d'aider à la création de micro entreprises et de développer le microcrédit. Un certain nombre des objectifs fixés pour l'an 2000 sont d'ores et déjà atteints. Il s'agit notamment de l'espérance de vie, de la baisse de la mortalité infantile, de l'accès aux soins de santé primaire qui est acquis à 98% et qui sera atteint de manière universelle si les programmes en cours sont menés à leur terme. De même, l'accès universel à l'éducation de base pour tous les enfants et l'objectif de la fréquentation du cycle primaire, y compris pour les filles, ont été atteints dès 1996.

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a estimé que les dispositions de la Déclaration et du Programme d'action de Copenhague ne doivent pas être renégociées. Il a estimé qu'il convient de remettre le débat sur la révision et l'évaluation de ces engagements jusqu'à ce que le Secrétariat ait recu l'évaluation individuelle de leur mise en oeuvre dans chaque pays et qu'il ait pu en mesurer le degré d'avancement. En ce qui concerne la mise en oeuvre des principes de Copenhague, le représentant a regretté que les indicateurs mondiaux en matière de pauvreté, de malnutrition, d'analphabétisme et de maladie donnent une image peu encourageante de la situation sociale dans le monde et reflètent peu de progrès dans le domaine du développement social.

Le représentant a appelé les pays développés à verser le montant prévu de 0,7% de leur PNB au titre de l'aide au développement. Il a également souligné la nécessité d'appliquer des taux d'intérêts préférentiels pour les programmes de développement social et de trouver une solution durable au problème de la dette extérieure. Le représentant a indiqué que son gouvernement a poursuivi une politique de croissance axée sur la création d'emplois grâce à laquelle le PNB des Philippines a connu un taux de croissance moyenne de 3,9 % en 1998. Le Gouvernement a également promulgué et appliqué des lois visant à prévenir le travail des enfants, à améliorer le statut de la femme au travail et à protéger les travailleurs migrants se trouvant à l'étranger, et particulièrement les femmes. Le Gouvernement des philipins a également créé un programme destiné à améliorer l'accès au microcrédit de deux millions de foyers défavorisés.

M. BIVERO (Venezuela) a déclaré qu'en accord avec les déclarations du Groupe des 77 et la Chine et du Groupe de Rio concernant le suivi du Sommet social de Copenhague, les efforts entrepris en faveur de la mise en oeuvre du développement humain étaient au centre des efforts déployés par son pays. Le Sommet social n'est que le point de départ d'un processus qui vise à mettre l'homme au coeur des développements. Evoquant les projets entrepris à cet effet par le Gouvernement vénézuélien ces derniers mois, il a cité notamment une réforme constitutionnelle, un programme économique de transition, des mesures anti- inflationnistes, ainsi que des programmes de réduction des inégalités et favorables à l'emploi. Un réseau social d'appui à l'échelle nationale, régionale et locale a été établi pour promouvoir l'effort social des plus vulnérables, a-t-il déclaré. Le délégué a également évoqué le Plan Bolivar 2000, visant à permettre aux forces armées nationales des actions ponctuelles d'assistance selon les besoins fondamentaux de la population et la nécessité de rétablir l'infrastructure de l'aide sociale. Le défi du Gouvernement vénézuélien est de construire une société à la fois autogestionnaire, compétitive et en même temps humaine. Le délégué a enfin ajouté que le Venezuela accueille avec satisfaction la coopération et l'aide internationale, dont l'expérience sera utile pour permettre de traduire dans les faits les points saillants du Sommet social.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) évoquant les domaines principaux auxquels, de l'avis du Bangladesh, la session extraordinaire doit accorder une attention prioritaire, a cité en premier lieu la création d'un environnement favorable, tant au niveau national qu'international. Les efforts des gouvernements des pays en développement pour surmonter les obstacles au développement social, doivent être soutenus par des mesures internationales, à savoir, une coopération et un partenariat efficaces entre tous les acteurs du développement, une meilleure coordination entre l'ONU, la Banque mondiale et l'Organisation mondiale du commerce, la réforme de l'architecture financière internationale, un meilleur accès aux marchés pour les produits des pays en développement, la réalisation des engagements en matière d'aide publique au développement, l'allègement de la dette et le transfert de technologies. Les pays les moins avancés sont ceux qui ont le plus besoin de ces mesures pour réaliser leur développement social. Cela a été reconnu à Copenhague et un suivi adéquat doit être assuré, a affirmé M. Chowdhury. Il est urgent que les ajustements structurels prennent les populations en considération en évitant de couper les budgets dans le secteur du développement social, en mettant en place des filets de sécurité sociale et en s'assurant que les femmes et les enfants ne portent pas le fardeau de ces ajustements de manière disproportionnée.

M. Chowdhury a estimé que les effets négatifs de la mondialisation devaient aussi être examinés en vue de s'assurer qu'au nom de l'ouverture économique, on n'augmente pas les disparités au sein des sociétés et entre elles, et ne mette en péril les progrès sociaux. Il faudra mettre en oeuvre les engagements pris en faveur de l'élimination de la pauvreté en accordant une attention particulière à la féminisation de la pauvreté. De l'avis du Bangladesh, l'approche la plus efficace à cet égard passe par l'habilitation des gens, ce qui implique la prestation de services sociaux de base, une meilleure distribution des revenus, la réduction de l'écart entre les riches et les pauvres, et la protection des groupes vulnérables en période d'instabilité économique. Il faut aussi aider les pauvres à s'aider eux-mêmes, par exemple, en favorisant le micro- crédit et en encourageant leur participation à l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes d'élimination de la pauvreté. Dans les zones rurales, l'élimination de la pauvreté passe par le développement des infrastructures et l'amélioration des services. Le manque de ressources constitue l'obstacle principal à la mise en oeuvre intégrale des engagements de Copenhague. Les ressources consacrées au développement social doivent être augmentées et les ressources existantes utilisées de manière novatrice et plus efficace en vue de maximiser les résultats par rapport aux coûts. Il faut, en outre, accorder des prêts pour des projets sociaux à des taux préférentiels. L'initiative 20/20 ne doit pas introduire de nouvelles conditions, mais viser à assurer une augmentation des ressources pour le développement social. De meilleurs partenariats entre les gouvernements et la société civile, ainsi qu'entre les divers acteurs de la société civile, permettront de réaliser de meilleurs résultats.

Enfin, de l'avis du Bangladesh, la coopération régionale peut et doit jouer un rôle efficace dans la promotion du développement social. Pour sa part, l'Association de l'Asie du Sud pour la coopération régionale est en train de rédiger une Charte sociale qui fournira le cadre d'une approche régionale du développement social. Les pays de la Association de l'Asie du Sud pour la coopération régionale (SAARC) ont aussi lancé un programme régional visant à mettre en oeuvre la Déclaration de Dacca de 1993 sur l'élimination de la pauvreté. La Commission régionale pour l'Asie et le Pacifique a adopté, pour sa part, un agenda régional d'action qui fournit aux pays de la région des directives pour le développement social.

M. LI HYONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que la pauvreté et le chômage sont les défis principaux de l'action en faveur du développement social. La situation doit être analysée de manière plus poussée, tant il est clair que les origines profondes de ces problèmes ne sont pas résolues. La délégation de la République populaire démocratique de Corée considère que le problème majeur est l'inégalité des relations économiques internationales et que son élimination est un prélude au développement social. Il a dénoncé que certains pays continuent de pendre des mesures économiques unilatérales, telles que le protectionnisme et les investissements à haut profit, préjudiciables aux pays en développement. Il a aussi dénoncé les pressions politiques et économiques exercées par certains pays qui en viennent même à conduire des actions militaires qu'ils justifient par leur volonté de résoudre des conflits.

La situation économique stagnante associée au problème de la dette ne laisse aux pays en développement que peu de ressources à consacrer au développement social. Dans ce contexte, les pays développés ne doivent pas poursuivre seulement leurs intérêts propres mais doivent aider les pays en développement à construire une économie indépendante et à créer les conditions d'une croissance durable en éliminant les barrières du protectionnisme et en accordant une attention particulière à la question de la dette. Pour ce qui est de l'action des institutions du système des Nations Unies, un grand soutien financier doit être apporté aux programmes de promotion du développement social. La République populaire démocratique de Corée a fait valoir l'importance, du fait des situations particulières à chaque pays en

terme de niveau de développement socioéconomique, que chacun d'entre eux soit seul responsable de l'organisation de sa politique en matière de développement social. A cet égard, il a indiqué que la République populaire démocratique de Corée a constamment mis en oeuvre des politiques visant à créer des emplois et à fournir des traitements médicaux et une formation gratuits.

M. MOSES DLAMINI (Swaziland) a constaté que les progrés réalisés par certains pays dans la mise en application des objectifs du Sommet de Copenhague, notamment dans la lutte contre le chômage et la pauvreté l'ont été essentiellement par des pays développés. Les importantes réformes effectuées par les pays en développement, y compris le Royaume du Swaziland, n'ont pas donné les résultats espérés à cause notamment de l'impact négatif pour ces pays de la mondialisation dans les domaines du commerce et de la finance, ainsi que dans les secteurs sociaux et culturels. Après avoir indiqué que son pays soutient l'idée du Secrétaire général d'évaluer l'impact de la mondialisation sur le développement social, M. Dlamini a estimé que seul le soutien de la communauté internationale de même que la capacité des Gouvernements à développer leurs services sociaux et à promouvoir la croissance peuvent contribuer à l'éradication de la pauvreté.

Le représentant s'est inquiété du fait que malgré les efforts déployés faits par les Gouvernements, les ressources nationales soient souvent insuffisantes pour parvenir au nécessaire développement, surtout lorsque ces rares ressources sont absorbées par la reformulation des stratégies et des politiques plutôt que par des programmes utiles en eux-mêmes. Il a demandé aux Nations Unies de veiller à ce que de telles ressources soient allouées à ceux qui en ont besoin, et à la communauté internationale de trouver de nouvelles approches de coopération internationale pour le développement. Il a déclaré que si la baisse de l'aide au développement se poursuit en dépit des appels de l'ONU, et si de nouvelles promesses d'aide ne sont pas faites, l'ensemble du processus de développement social sera considéré comme une moquerie, discréditant par là même les efforts des Nations Unies.

M.IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a constaté que la pertinence du diagnostic fait à Copenhague il y a quatre ans selon lequel "Nous assistons un peu partout dans le monde à l'expansion de la prospérité pour les uns, mais malheureusement aussi à l'expansion d'une pauvreté sans nom pour les autres" relève toujours, à l'évidence, de l'actualité. C'est pourquoi, il importe à présent de traduire en actes concrets les objectifs consensuels de Copenhague par l'allocation de ressources suffisantes.

Le Sénégal a mis en oeuvre un Programme national de lutte contre la pauvreté qui vise à améliorer les conditions de vie des plus démunis par l'accroissement des revenus des pauvres et l'amélioration de la couverture des besoins sociaux de base. Le Gouvernement sénégalais s'emploie à réformer son économie, à accélérer la croissance et à créer un environnement propice au développement du secteur privé en mettant un accent particulier sur la valorisation des ressources humaines, sur l'éducation de base et la décentralisation des besoins de santé. Une approche globale, intégrée et participative est privilégiée dans la mise en oeuvre de ce programme et des programmes sectoriels de lutte contre la pauvreté. Le Gouvernement sénégalais a créé un Fonds national d'action pour l'emploi, qui vise à réduire la pression du chômage et à promouvoir l'emploi local et celui des groupes défavorisés. Devant les nombreux obstacles - tels que la baisse de l'aide au développement et des investissements productifs directs, la dette et la mondialisation non encore maîtrisée - auxquels les pays en développement font face, il est urgent de mettre en oeuvre l'"Engagement 7" du Sommet de Copenhague sur l'Afrique et les pays les moins avancés. Le Sénégal se félicite de ce que le Comité préparatoire de la session extraordinaire de revue de Copenhague ait pris en considération l'ensemble de ces paramètres et de l'offre du Gouvernement suisse d'abriter la session extraordinaire sur "Copenhague+5" prévue à Genève du 26 au 30 juin 2000.

M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a expliqué que dès le début des années quatre-vingt, l'Egypte avait mis en oeuvre une stratégie intégrée de développement sous le slogan "l'Egypte de demain", lancé par le Président Moubarak. Cette stratégie visait à renforcer l'économie et à améliorer les conditions de vie des Egyptiens, elle incluait un programme d'ajustement structurel et prévoyait un système de sécurité sociale pour protéger les plus faibles. Ainsi, l'Egypte avait commencé à donner effet à la Déclaration de Copenhague avant même que ces engagements n'aient été pris en 1995. Depuis, le pays n'a fait que suivre cette voie.

Le représentant a par ailleurs appelé la communauté des donateurs à honorer ses engagements. L'élimination de la pauvreté, tout en étant une priorité nationale, nécessite un effort collectif. Le représentant a regretté que les objectifs de Copenhague n'aient pas été atteints dans les délais impartis, et que certains progrès ont été réduits à néant par la crise financière internationale. Il a craint de nouvelles tensions entre le Nord et le Sud du fait effets économiques injustes de cette crise. Il a appelé de ses voeux un mécanisme d'évaluation des succès et des échecs de la mise en oeuvre du Programme d'action, et expliqué que dans ce cadre, l'Egypte a formulé une sorte de nouveau contrat social de coopération entre l'Etat et la société civile.

M. MARIO ALEMAN (Equateur) a présenté dans son allocution le programme social de l'Equateur, son objectif principal étant la réduction de la pauvreté par une action globale ne dissociant pas le social de l'économique. Cette action consiste à relancer l'économie nationale, à favoriser l'égalité sociale et à réformer les structures étatiques. Pour l'Equateur, seul une action tenant compte de toutes les causes de la pauvreté permettra sa réduction. Dans un contexte d'austérité fiscale, le programme social de l'Equateur a privilégié la solidarité avec les pauvres, les interactions sociales, la décentralisation afin de renforcer la démocratie et la flexibilité dans l'exécution de la justice pour l'adapter aux réalités locales.

Le représentant a souligné que les fonds pour le développement social provenaient à 83% de ressources nationales, réitérant en conséquence sa préoccupation vis-à-vis de la diminution de l'aide internationale. Pour conclure il a détaillé les méthodes d'application du programme social équatorien. Celles-ci se caractérisent par un processus de consultation soutenu, par l'implication des catégories sociales concernées, telles que les femmes et les populations autochtones, des organisations communautaires, professionnelles et religieuses et des ONG. Enfin un processus de contrôle des services publics sera institué. La tâche est gigantesque, mais nous sommes convaincus que les grandes oeuvres nécessitent temps et patience, a-t- il conclu.

M. MOHAMMAD SAMHAN (Emirats arabes unis) a réaffirmé le besoin d'une volonté politique internationale pour mettre en oeuvre une stratégie mondiale commune face aux problèmes sociaux croissants. Il a regretté que malgré quelques résultats positifs, les efforts n'aient pas été à la hauteur de l'espérance de l'humanité qui attendait un saut qualitatif dans ses conditions de vie, en particulier le milliard deux cent cinquante millions de vieillards, femmes et enfants qui vivent dans des conditions de pauvreté abjecte. Face aux difficultés des pays le moins avancés (PMA) - ressources financières limitées, poids de la dette et effets pervers de la mondialisation - il s'est dit convaincu qu'il faut déployer des efforts nationaux, régionaux et internationaux pour y remédier. Moderniser le dispositif de santé et d'éducation collectif est indispensable pour parvenir à un climat juste et équitable pour la paix de tous, a-t-il dit.

Le représentant a rappelé qu'outre leur aproche du développement en harmonie avec la sharia islamique tolérante, les Emirats arabes unis avaient entrepris depuis le Sommet de Copenhague des actions pour améliorer le bien- être de sa population, notamment en valorisant les ressources humaines par le biais de l'éducation, l'insertion des personnes âgées et la création d'emplois. Il a également évoqué l'aide bilatérale, régionale et internationale de son pays qui a contribué à la construction d'hôpitaux et d'écoles.

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