En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/405

LA TROISIEME COMMISSION ENTAME SES TRAVAUX EN APPELANT A LA PARTICIPATION DE TOUS LES GROUPES POUR CREER UNE SOCIETE POUR TOUS

6 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/SHC/405


LA TROISIEME COMMISSION ENTAME SES TRAVAUX EN APPELANT A LA PARTICIPATION DE TOUS LES GROUPES POUR CREER UNE SOCIETE POUR TOUS

19991006

La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), réunie sous la présidence de M. Vladimir Galuska (République tchèque), a entamé ce matin ses travaux de fond par l'examen du point intitulé "Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille".

Dans sa déclaration liminaire, M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a souligné que la question de la croissance économique doit être abordée sous l'angle du développement équitable et durable. M. Desai a mis l'accent sur les problèmes sociaux liés à l'emploi et à l'absence de protection sociale qui touchent aussi bien les jeunes, les personnes handicapées et les femmes que les personnes âgées. A cet égard, il a rappelé qu'il y aura 2 milliards de personnes âgées de plus de 60 ans en l'an 2015.

De son côté, M. John Langmore, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a attiré l'attention de la Commission sur la nécessité de mettre en oeuvre des politiques concertées pour faciliter le passage à l'âge adulte des jeunes. Rappelant le thème de l'Année internationale des personnes âgées, "une société pour tous les âges", il a insisté sur les circonstances démographiques particulières dans lesquelles, du fait de l'accélération du vieillissement de la population, ces jeunes parviendraient à l'âge mûr.

Le représentant de la Banque mondiale a, pour sa part, indiqué que la récente crise financière a montré que les femmes, les filles et les jeunes sont les plus durement frappés par les crises. Il a appelé à la formation de coalitions pour le changement car la réduction de la pauvreté est l'affaire de la communauté internationale tout entière.

Des représentants de la jeunesse de la Norvège, du Danemark et des Pays-Bas ont pris la parole. Ont également fait une déclaration les représentant des pays suivants: Botswana, au nom de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), Danemark, Bangladesh, Japon, Sénégal, Kazakhstan, Cuba, Pays-Bas et Bénin.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/SHC/405 6 octobre 1999

Les représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de la Banque mondiale, de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), ont également pris la parole. Suite à l'intervention, en cours de séance de M. Desai, le représentant de l'Afrique du Sud a demandé des précisions sur le prochain Forum mondial de la jeunesse.

La Commission reprendra ses travaux sur le développement social demain, jeudi 7 octobre, à partir de 10 heures.

DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Information de base

Le développement social est au coeur des travaux de l'Organisation qui, depuis le Sommet mondial de Copenhague de 1995, s'efforce d'encourager la création d'une société sans exclus, une série de directives et de principes visant à accroître la participation active de tous, et notamment des personnes âgées, des handicapés et des jeunes.

Ces questions seront examinées cette année dans le contexte de la mondialisation accrue et en tenant compte du fait qu'après les turbulences des marchés financiers internationaux la croissance économique globale a considérablement baissé. La grande majorité des pays en développement et en transition ont accusé un ralentissement voire, dans certains cas, un repli de leur croissance économique, qui s'accompagne d'un recul du progrès social. Reconnaissant toutefois les enjeux et les chances que représentent les marchés mondialisés, et dans l'attente d'une évolution plus favorable de la situation économique et sociale, il convient de travailler ensemble et de renforcer la collaboration en vue de mettre en place une société pour tous au XXIe siècle.

Cette année, la Commission traitera du statut et rôle des coopératives qui, grâce à leur mode de fonctionnement démocratique, leurs principes participatifs et leurs zones d'activités, sont un facteur important du développement. En outre, elles constituent un mécanisme de plus en plus efficace permettant de répondre, à un coût raisonnable, aux besoins en matière de services fondamentaux. Pour cet examen, les délégations disposent d'un rapport du Secrétaire général contenant une série de directives proposées par le Comité pour la promotion de l'aide aux coopératives en vue de créer un environnement propice à leur développement.

La suite de l'Année internationale des personnes âgées a fait l'objet de quatre séances plénières de l'Assemblée générale ces 4 et 5 octobre. La première Assemblée mondiale sur le vieillissement avait eu lieu en 1982, tandis que l'Année internationale pour les personnes âgées avait été lancée le 1er octobre 1998 au siège de l'ONU. Ce thème prend une importance de plus en plus grande pour les gouvernements du monde entier puisqu'il ressort des statistiques récentes que le vieillissement de la population mondiale est beaucoup plus rapide qu'auparavant. Pour la première fois, des données détaillées sur les caractéristiques démographiques des personnes les plus âgées montrent que le nombre des octogénaires, des nonagénaires et des centenaires augmentera dans tous les pays du monde et que plus l'âge du groupe considéré est élevé, plus ce groupe croît rapidement et plus la proportion de femmes par rapport aux hommes augmente.

La Commission étudiera aussi les progrès réalisés dans l'application des politiques en faveur des jeunes dont le nombre était déjà estimé en 1995 à plus d'un milliard. Elle fera également le bilan cinq ans après l'Année internationale de la famille et analysera les progrès réalisés en matière d'éducation pour tous.

Déclarations liminaires

M. JOHN LANGMORE, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social au Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que l'évolution rapide de nos sociétés et la complexité croissante de nos économies demandent de plus en plus de politiques pour compléter les rites de passages traditionnels dans la préparation des jeunes à une vie productive. Ces politiques doivent également permettre d'adapter les institutions aux besoins des jeunes générations. Le rapport dont la Commission est saisie aujourd'hui met donc l'accent sur les politiques globales en faveur de la jeunesse qui s'attachent à accroître la participation des jeunes dans l'élaboration de la société de demain. M. Langmore a souligné que dans le contexte de vieillissement de la population, il devient particulièrement important d'être vigilant sur la manière dont les jeunes entrent dans la vie adulte.

Dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées, on a relevé une collaboration croissante entre le privé et le public pour organiser des actions aux niveaux national, régional et international, a noté M. Langmore. Ces actions couvraient les quatre aspects de notre cadre conceptuel pour une société pour tous les âges, soit un développement individuel tout au long de la vie, les relations entre les générations, le vieillissement de la population et le développement. Les mesures prioritaires du Programme des Nations Unies sur le vieillissement en 1999 comprenaient notamment l'élaboration d'une base de données accessibles sur l'Internet des politiques et des projets novateurs. Des plans sont en cours pour les années 2000, 2001 et 2002 afin de promouvoir une meilleure prise de conscience des conséquences du vieillissement de la population et un changement de mentalité afin que les personnes âgées ne soient plus perçues négativement.

M. Langmore a ensuite attiré l'attention sur le problème particulier des handicapés et sur les activités financées par le Fonds volontaire des Nations Unies pour les handicapés qui, au cours des 20 mois précédents, a fourni près d'un million de dollars de ressources à 35 projets différents, ce qui constitue un record dans l'existence de ce fonds. Une personne sur 10 est affectée de handicap et pour chaque handicapé, des parents, des enfants, des proches souffrent aussi. Ainsi une famille sur trois ou quatre est affectée par le problème des handicapés.

En ce qui concerne la famille, M. Langmore a rappelé les efforts du Secrétariat qui ont fait passer le débat d'une préoccupation sur les termes et les jugements de valeur à la compréhension des processus qui affecte la famille en tant qu'institution. Le rapport dont la commission est saisie propose donc que les gouvernements améliorent la collecte de données à tous les niveaux, que la capacité des pays en développement et en transition soit renforcée afin qu'ils puissent former du personnel, évaluer et surveiller les programmes en faveur de la famille. Par ailleurs il n'est pas trop tôt pour commencer à réfléchir au dixième Anniversaire de l'Année internationale de la famille prévu pour 2004.

En ce qui concerne les coopératives et notamment la faisabilité de l'élaboration de directives des Nations Unies pour la création d'un environnement propice à leur développement, il apparaît que l'ensemble des gouvernements interrogés est favorable à leur élaboration et d'autre part que, parmi ceux à qui l'on a demandé de participer à leur élaboration, aucun ne s'y est opposé.

M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé que la situation de la croissance économique doit être abordée du point de vue du développement équitable et durable. A cet égard, il a regretté que le fardeau disproportionné du coût des ajustements structurels ait été supporté par les pays les plus pauvres et, en leur sein, par les populations les plus défavorisées. Ces conséquences n'avaient pas été prises en compte lors de la création du cadre de coopération multilatérale.

En matière de développement économique et social, M. Desai a souligné que le problème réel n'est pas seulement lié à la croissance économique mais doit aussi tenir compte des problèmes des pauvres et de la pauvreté. Il a souligné que les questions de l'emploi et du chômage sont à l'origine des tensions sociales que subissent les jeunes dans de nombreuses sociétés.

En ce qui concerne le vieillissement social, M. Desai a rappelé que plus de 2 milliards de personnes auront plus de 60 ans en l'an 2015, et que ces personnes devront avoir des modes de subsistance appropriés. Dans les pays en développement, à cause de l'absence de système de sécurité sociale, des personnes âgées doivent travailler pendant trop longtemps. M. Desai a donc attiré l'attention de la Commission sur les questions du droit des personnes âgées à l'emploi et à la sécurité sociale.

Pour ce qui est des personnes handicapées, M. Desai a souligné que leur situation est plus complexe et qu'elles représentent une minorité. Il a appelé la communauté internationale à élaborer des solutions équitables et démocratiques en faveur des groupes défavorisés. Il également appelé les gouvernements à ne pas traiter ces questions à part, en tant que questions liées aux groupes défavorisés, mais en les liant aux autres questions sociales

et économiques. Les personnes défavorisées doivent pouvoir avoir accès aux marchés internationaux, notamment par le biais des coopératives, à condition que les grands groupes commerciaux ne monopolisent pas les marchés. Il faut intégrer les différents domaines d'activité, a ajouté M. Desai. Il a appelé la Troisième Commission à réfléchir à sa contribution aux conférences des Nations Unies touchant au développement qui se réuniront en l'an 2000. M. Desai a également insisté sur le fait que la Troisième Commission est au coeur des travaux du Département des affaires économiques et sociales.

Répondant d'autre part à une question posée par le représentant de l'Afrique du Sud, M. Desai a souligné que les institutions qui disposent des ressources nécessaires pour intervenir au plan national, par exemple le PNUD, doivent le faire. C'est en effet les organisations qui interviennent sur le terrain qui sont à même d'en faire davantage. En ce qui concerne la Conférence qui a eu lieu au Portugal, nous en étudions très attentivement les résultats et essayons de les intégrer à nos travaux, a-t-il dit.

Débat général

M. LEGWAILA J. LEGWAILA (Botswana), au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a exprimé sa satisfaction concernant la progression satisfaisante des travaux du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra en l'an 2000 pour procéder à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial sur le développement social. Le représentant a estimé que l'on parviendra bientôt à un accord final et que des initiatives complémentaires pourraient être décidées en juin 2000. La SADC estime que cette évaluation est essentielle pour la réalisation des objectifs fixés à Copenhague en 1995.

En cette ère de mondialisation, il est d'autant plus important que nous relevions le défi du développement social de notre région, a poursuivi le représentant. En sont témoins les 1,3 milliards de personnes qui vivent actuellement dans la pauvreté absolue. Rappelant que les prévisions du taux de croissance économique moyenne des pays de la SADC devraient être de 3 à 3,5% en 1999, le représentant a regretté que ce taux soit très inférieur au taux de 6% qui est nécessaire pour réduire le taux de pauvreté. Le représentant a déclaré que les pays de la SADC doivent investir dans le secteur social car ils ne pourront pas parvenir à un développement durable tant qu'une partie de leur population vivra dans la pauvreté. Soulignant que le manque de ressources entrave le processus de développement social, il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures afin d'alléger davantage la dette extérieure des pays pauvres. La région de la SADC continue de connaître de graves problèmes de réfugiés et de personnes déplacées à cause des conflits en Angola et en République démocratique du Congo. Dans ces groupes, la situation des femmes et des enfants est particulièrement difficile.

M. Hosne Ara Wahid a rappelé que dans les pays de la SADC, les femmes âgées doivent s'occuper des enfants orphelins. Les effets socioéconomiques de la pandémie du sida sont très graves et touchent tous les secteurs de l'économie. L'impact à long terme sera dévastateur. Un "Protocole sur la santé" vient d'être signé à Maputo par les pays de la région et accorde une place prioritaire à la lutte contre le HIV/sida.

M. JOHN-RAGNAR AARSET, Représentant de la Jeunesse de la Norvège, en appelé aux Etats Membres pour que soit mis en oeuvre le Plan d'action en faveur de la jeunesse de Braga qui met l'accent sur des politiques permettant d'accroître la participation de la jeunesse au développement. Il a souligné la nécessité de fournir les ressources et le personnel nécessaire au Groupe de la jeunesse du Secrétariat des Nations Unies et a exhorté les Etats Membres à lui donner les moyens d'agir. Il faudrait également accroître la participation des jeunes dans l'élaboration des politiques qui les concernent. Par ailleurs, un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pourrait fournir des informations utiles sur la situation des jeunes dans divers pays et conseiller les Etats Membres sur les mesures à prendre dans chaque cas. Le représentant a attiré l'attention sur le problème posé par le fardeau de la dette qui grève le développement social et économique des pays endettés. Certains de ces pays dépensent plus pour le service de la dette que pour l'éducation, la santé et les services sociaux. Le représentant a exhorté les Etats concernés à faire face à leur responsabilité morale et annuler la dette des pays pauvres.

En outre, afin de donner aux jeunes la possibilité de décider de leur avenir, il est indispensable de faire des progrès dans le domaine des droits de l'homme. A cet égard, le représentant a rappelé le travail positif des organisations non gouvernementales et le travail des jeunes eux-mêmes, notamment dans la lutte contre le racisme et la xénophobie.

M. HOLGER KALLEHAUGE (Danemark) a indiqué qu'en août 2000 la deuxième période d'évaluation de la mise en oeuvre des principes des Nations Unies concernant les handicapés toucherait à sa fin et que le mandat du Rapporteur spécial sur la question, M. Bengt Lindqvist, viendrait à expiration. A cet égard il a estimé qu'entamer une troisième période d'évaluation sur le même modèle ne serait peut être pas la meilleure chose à faire. Les contributions des gouvernements ont baissé au cours de la deuxième période et la nécessité d'innover s'impose. Au vu des bons résultats obtenus par la Décennie pour les handicapés lancée en 1993 dans la région Asie-Pacifique, il conviendrait d'envisager des initiatives au niveau régional. Le représentant a signalé qu'une décennie vient également d'être lancée en Afrique pour 2000-2010. Les initiatives régionales ont l'avantage de permettre des plans d'action ciblés sur les besoins spécifiques de chaque région. Ces plans devraient être supervisés par une institution des Nations Unies et favoriser l'échange d'information et une meilleure coordination des actions régionales en faveur des handicapés.

Mme LOUISE MARIEGAARD, Représentante de la Jeunesse du Danemark, a déclaré que dans l'optique d'un développement durable il est nécessaire d'impliquer activement la jeunesse dans la prise de décision, l'élaboration et la réalisation des programmes de développement afin d'en assurer leur continuité et leur efficacité à long terme. Elle a attiré l'attention sur le potentiel des jeunes dans les situations d'après conflit du fait de leur plus grande ouverture aux nouvelles valeurs, normes et points de vue. La représentante a constaté qu'une des difficultés concernant une meilleure implication de la jeunesse au développement réside dans la disparité des situations socioéconomiques et culturelles vécues par les jeunes de 15 à 24 ans de part le monde. Constatant que les moyens d'impliquer la jeunesse dans les programmes de développement est encore limitée, elle a signalé la possibilité de contribution des organisations de jeunesse à des projets- pilotes et à d'autres activités de coopération avec les gouvernements et les organisations internationales de développement comme une des pistes à suivre en priorité. Pour que les jeunes prennent des responsabilités et contribuent au développement, leurs droits, y compris celui de choisir leur formation et leur emploi et de déterminer librement le moment d'avoir des enfants doivent être assurés. La représentante a encouragé le Programme des Nations Unies pour le développement à donner une attention particulière à cette question dans son prochain rapport sur le développement humain. La jeunesse, a-t-il poursuivi, doit être un partenaire actif du développement afin que nos efforts en faveur du développement ne soient pas seulement des efforts à destination des peuples mais soient aussi engendrés par les peuples eux-mêmes.

Mme HOSNE ARA WAHID (Bangladesh) a salué la commémoration de l'Année internationale des personnes âgées, qui a permis un changement des mentalités et des stéréotypes négatifs les concernant. Décrivant les mesures prises dans son pays en faveur des personnes âgées, la représentante a notamment indiqué que le Comité national pour les personnes âgées a déjà émis des recommandations complètes afin que les personnes âgées puissent mener une vie digne et accomplie. Le Gouvernement de Mme Sheikh Hasina a créé une allocation destinée aux personnes âgées et lancé un projet de sécurité sociale pour les personnes défavorisées et les personnes âgées.

Rappelant ensuite que plus du tiers de la population du Bangladesh est jeune, la représentante a souligné que son pays porte une attention particulière aux dispositions du Plan d'action mondial pour la jeunesse, et que son Gouvernement élabore une politique nationale pour les jeunes dont les points principaux sont la participation, le développement et l'emploi. Le Bangladesh a également adopté une politique nationale en faveur des handicapés.

M. SONOKO NISHITATENO (Japon) s'est félicité que l'Année internationale pour les personnes âgées ait abouti, notamment, à la formulation d'un réseau global d'organisations non gouvernementales et à l'importance accordée par la communauté internationale à la notion de vieillissement actif. Il a particulièrement approuvé la reconnaissance des besoins spécifiques des personnes âgées dans les pays en développement, et a insisté sur ceux des femmes. Concernant les personnes handicapées, il a fait remarquer l'importance des politiques visant l'égalisation des chances des handicapés, en particulier sur les questions d'accessibilité, les services sociaux et les filets de sécurité, et l'emploi et les moyens de subsistance durables. Il a constaté que, du fait de l'évolution des technologies, les personnes handicapées bénéficient d'un meilleur accès à l'information. Leur participation à la société en est aussi facilitée.

Le représentant a signalé que le Gouvernement japonais a établi en 1998 des directives sur l'accessibilité pour les personnes handicapées aux équipements de télécommunication afin de construire une "société de l'information sans entraves". Le Japon soutient les efforts visant à renforcer les capacités des pays en développement en matière d'égalisation des chances des personnes handicapées. Renouvelant son soutien à l'approche centrée sur l'homme développée dans la Déclaration de Copenhague, il a formulé le souhait que l'on tende à centrer le prochain millénaire sur l'homme.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a déclaré que le rôle du mouvement coopératif est reconnu dans son pays et que la loi sénégalaise garantit l'indépendance et l'autonomie des coopératives. La délégation sénégalaise encourage les Nations Unies à poursuivre la réflexion sur la nécessité d'élaborer des directives générales consensuelles visant à créer un environnement favorable au développement et à l'épanouissement du mouvement coopératif. Dans ce cadre, a-t-il indiqué, il importe surtout de promouvoir l'échange d'informations et d'expériences entre les Etats membres ainsi qu'un partenariat international entre les coopératives elles-mêmes.

Le représentant a noté que des désaccords sérieux persistent sur la terminologie et les définitions de base de la famille et a demandé un accroissement des ressources du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille. Le Sénégal, qui abritera en avril 2000 le Forum mondial sur l'éducation, a consenti des efforts exceptionnels en matière d'éducation et de formation. Les efforts ont surtout porté sur la réduction des inégalités entre zones urbaines et rurales, la maîtrise des coûts de l'enseignement et le relèvement du taux de scolarisation des filles. Ainsi, de 1988 à 1998, le taux d'analphabétisme est passé de 69% à 51,4% et le taux brut de scolarisation des filles en 1998 était de 55,5%. Le représentant a souligné à ce sujet que son pays soutient les initiatives visant à proclamer une Décennie destinée à éliminer l'analphabétisme sur le continent africain,

y compris celui des personnes âgées. Concernant le droit des jeunes à l'éducation et à la formation, à la santé et à l'emploi, à la participation à la vie sociale et politique, le représentant a déclaré que ces objectifs sont au coeur de la politique nationale de la jeunesse du Sénégal dont 58,2% de la population est âgée de moins de 20 ans. Le Gouvernement sénégalais met tout en oeuvre pour assurer un succès éclatant au quatrième Forum mondial qui sera abrité par le Sénégal en l'an 2000. A ce sujet, le représentant a lancé un appel à l'ensemble des organisations de jeunesse de tous les continents pour une participation active et de qualité au Forum. Il a plaidé en faveur du renforcement de l'Unité jeunesse du Secrétariat des Nations Unies et pour la tenue de la deuxième Conférence mondiale des Ministres responsables de la Jeunesse, sous les auspices des Nations Unies.

Mme AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a estimé que la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée générale permettra d'élaborer des initiatives concrètes pour la mise en oeuvre du Sommet mondial de Copenhague. Dans cette optique, la priorité devrait être donnée à la famille, la santé, la sécurité et l'éradication de la pauvreté. Toutefois, l'élément clé pour atteindre les objectifs fixés à Copenhague demeure l'éducation, a-t-elle ajouté. Il est donc particulièrement important d'évaluer les progrès accomplis en l'an 2000 afin de mesurer les défis qui se posent à l'éducation des jeunes enfants, l'éducation primaire et de combattre l'illettrisme. A cet égard, elle a indiqué que sa délégation accueillait favorablement l'initiative du Sénégal d'accueillir le prochain Forum mondial de l'éducation qui se tiendra en l'an 2000. A l'aube du XXIe siècle, il est nécessaire de joindre nos efforts afin d'élaborer de nouvelles directives et de renforcer la coopération entre les gouvernements et les autres acteurs sociaux. Elle a ensuite mentionné le programme présidentiel "Kazakhstan 2030" et les divers projets en faveur de l'emploi entrepris en association avec les institutions des Nations Unies.

M. LUIS ALBERTO AMOROS NUNEZ (Cuba) a déclaré que la garantie de l'équité et de la justice sociale pour tous constitue l'un des principaux acquis des 40 dernières années à Cuba. Le représentant a souligné que son gouvernement a mis l'accent dans ses politiques sur la participation des jeunes à la vie de la société. Les personnes âgées font également l'objet de nombreuses politiques et initiatives nationales puisque le vieillissement satisfaisant représente plus que l'aspiration légitime de chaque être humain et constitue également un indicateur de développement et de santé sociale. Au nombre des initiatives en faveur des personnes âgées, le représentant a notamment cité la couverture universelle et gratuite des soins médicaux et hospitaliers. En ce qui concerne les personnes handicapées, elles bénéficient à Cuba d'une attention prioritaire par le biais d'associations de handicapés et d'initiatives dans le domaine de l'éducation.

L'expérience cubaine montre que le développement social est possible avant même le développement économique, a souligné le représentant, en regrettant que les sanctions économiques dont souffre Cuba entravent son développement dans ce domaine. Il a également appelé les pays développés à tenir leurs promesses en matière d'aide au développement.

M. RINDERT DE GROOT, Représentant de la Jeunesse des Pays-Bas, a tenu à présenter deux aspects de l'Internet qui permettent d'autonomiser les jeunes. Sans vouloir ignorer la différence qui existe entre les pays pauvres pour lesquels il est difficile de se connecter et les pays riches qui sont bien connectés, le représentant a concentré son intervention sur le problème de la qualité de l'Internet. Il a attiré l'attention de la Commission sur le phénomène du "cybersprawl", un terme qui vient de l'urbanisme pour désigner les processus qui mènent à l'exclusion et à la marginalisation de ceux qui ne trouvent pas ce qu'ils cherchent. Il a mentionné les problèmes qui se posent aux jeunes lorsqu'ils se connectent sur l'Internet, notamment celui de la langue et de la trop grande quantité d'information. A cet égard, il en a appelé au système des Nations Unies, notamment au groupe de la jeunesse, à l'UNICEF et l'UNESCO afin qu'ils collaborent avec les organisations de jeunes pour que l'Internet ne soit pas la propriété exclusive des forces de marché.

Il convient de former les jeunes et de leur apprendre à traverser cette avenue particulièrement embouteillée. Il ne suffit pas de mettre un ordinateur dans les classes et de laisser les jeunes sans directives mais de leur apprendre à trier et à trouver les informations dont ils ont besoin. En outre, bien utilisé l'Internet pourrait constituer un outil permettant de faciliter la participation des jeunes au Forum mondial de la jeunesse. Il a appelé à la création de programmes de formation et au développement du Réseau d'information de la Jeunesse qui est déjà sur l'Internet et constitue un bon point de départ.

Mme NICOLE ELISHA (Bénin) a souligné que les sociétés africaines en général et la société béninoise en particulier étaient structurées de manière telle que les jeunes, les handicapés, les personnes âgées faisaient partie intégrante de la famille. Elle a regretté que l'Etat nation moderne que le Bénin s'efforce de construire n'ait de cesse d'éroder les bases économiques de la famille.

La représentante a également déclaré que la diminution de l'aide publique au développement se ressent sur la capacité de l'Etat à offrir une éducation à la jeunesse. Par ailleurs, a-t-elle déploré, le chômage et l'insuffisance des revenus ne permettent pas aux citadins de s'occuper de leurs cellules familiales immédiates et de celles qui attendent et espèrent dans les campagnes.

Mme Elisha, soulignant que le Bénin est très réceptif aux efforts de la société internationale en vue de trouver des solutions aux problèmes des couches vulnérables de la société, a indiqué que son gouvernement avait pris de nombreuses mesures dans ce domaine, et notamment créé un Ministère de la protection sociale et de la famille doté d'un service chargé de l'appui aux personnes âgées.

Dr. ALEX KALACHE, Représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que l'activité de l'OMS concernant l'Année internationale des personnes âgées s'est concentrée sur deux initiatives à forte visibilité mondiale. A l'occasion de la Journée mondiale de la santé le 7 avril, le Directeur général de l'OMS a invité tous les chefs d'Etat par l'intermédiaire de leurs Ministres de la santé à participer activement aux célébrations sur le thème "Vieillir en bonne santé fait la différence". Cet événement a permis la promotion de nouvelles initiatives et l'initiation de nombreuses politiques. Le lancement du Mouvement global sur le vieillissement actif le 2 octobre, sous la forme d'un "enlacement global" est reconnu comme la plus grande manifestation simultanée sur le thème de la santé qui ait jamais été organisée dans le monde. Dans un futur immédiat, l'OMS prévoit la mise en place d'un programme de recherche sur le vieillissement et la santé qui s'appuiera sur le programme de son bureau régional, l'Organisation pan-américaine pour la santé dont les efforts de recherches en la matière font figure de pionniers.

Le coordinateur du Programme "Vieillissement et santé" a déclaré que l'OMS est déterminée à apporter une contribution substantielle afin d'assurer ce qui est résumé dans la Déclaration de Brasilia sur le Vieillissement et la santé de 1996: " Les personnes âgées en bonne santé sont une ressource pour leurs familles, pour leurs communautés et pour les sociétés tout entières".

Mme ZOFIA OLSZOWSKA, (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture - UNESCO) a indiqué que l'examen en l'an 2000 du programme "Education pour tous" permettra à chaque pays de répertorier ses progrès et ses retards, de consulter les pays voisins et les donateurs, ainsi que de revoir ses politiques d'éducation avant le nouveau millénaire. Elle a souligné que l'accent a été mis de façon croissante sur la présentation des données désagrégées afin de faciliter la planification des politiques nationales et régionales. On a également créé un mécanisme d'application afin de permettre l'établissement de politiques futures. Des mesures facilitant la collecte et l'interprétation des données ont été prises, en veillant à ce que les données ne soient pas interprétées isolément mais en rapport les unes avec les autres.

En matière d'éducation, la représentante de l'UNESCO a estimé que les résultats obtenus sont indéniables et sont très encourageants, avec 3,3 milliards de personnes alphabétisées. De plus, une évolution à mi-parcours a montré des progrès en matière de scolarisation primaire

bien que plus de cent millions d'enfants âgés de 6 à 11 ans ne fréquentent toujours pas l'école. Un programme conjoint de l'UNICEF, de la Banque mondiale et de l'UNESCO va prochainement être mis en place dans le but de favoriser l'alphabétisation des femmes, a indiqué Mme Olszowska. L'UNESCO renforce également le rôle de l'institution de la famille en tant que premier lieu d'enseignement pour l'enfant. En ce qui concerne l'Année internationale des personnes âgées et son suivi, la représentante a indiqué que l'UNESCO s'efforce d'en refléter les objectifs généraux dans ses objectifs pratiques en matière d'éducation et de culture.

M. EDUARDO DORYAN, Représentant de la Banque mondiale, a indiqué que les récents événements montrent bien le danger de séparer le développement humain et le développement économique. Il faut donc se mettre à l'écoute des femmes et des jeunes. Les femmes et les petites filles sont particulièrement frappées par les crises car elles perdent leur emplois, leurs revenus, leurs moyens de faire vivre la famille. Il faut savoir également que les femmes sont les dernières à manger dans la famille et ne vont pas chez le médecin pour économiser. D'autre part, en temps de crise, les parents ont l'impression que leurs sacrifices ne servent à rien car leurs enfants n'ont pas d'avenir. Les gouvernements sont donc soumis à des pressions extraordinaires pour régler le double problème de la crise économique et sociale.

Le représentant a indiqué qu'il se dégage des enquêtes menées par la Banque mondiale auprès des pauvres de divers pays que ceux-ci entendent par bien-être, la possibilité de diriger sa vie, de jouir d'une certaine sécurité et d'avoir accès à une éducation. Cela pose la question de savoir comment assumer nos responsabilités humaines et morales à leur égard. Il appartient à la communauté internationale de régler par le biais de la collaboration le problème de la pauvreté. Il faudrait créer une coalition entre les Nations Unies, les Gouvernements et les organisations pour lutter contre la pauvreté. Il faut également que l'allégement de la dette soit plus rapide. Il faut également régler les aspects sociaux des crises et élaborer un programme à cet effet. La Banque consacre plus de 7 millions de dollars à ses efforts en matière d'éducation et son programme social vise le développement humain.

Documentation

Rapport sur le Statut et rôle des coopératives au regard des nouvelles tendances économiques et sociales (A/54/57)

L'Assemblée générale a encouragé les gouvernements à garder à l'étude les dispositions juridiques et administratives régissant les activités des coopératives en vue d'assurer à celles-ci un environnement favorable. Le présent rapport du Secrétaire général rassemble les initiatives prises par les pays, au cours des dix dernières années et en présente des exemples détaillés. En annexe sont présentées les directives des Nations Unies élaborées en coopération avec le Comité pour la promotion de l'aide aux coopératives. Ce Comité est un projet de partenariat constitué en 1971 entre trois organismes des Nations Unies et quatre organisations non gouvernementales internationales représentant le mouvement associatif.

En Europe de l'Ouest, en Amérique du Nord et au Japon, il ressort, au regard des mesures législatives et administratives prises au cours des dix dernières années, qu'il existe trois groupes de pays.

Le premier groupe rassemble les pays, dont les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Grèce, le Japon, qui ne signalent aucune modification de fond récente. En Europe, certaines modifications ont été apportées dans le cadre d'application de directives de l'Union européenne ou ont été rendues nécessaires par l'introduction de l'Euro le 1er janvier 1999. Le deuxième groupe de pays est constitué des pays, parmi lesquels le Portugal, l'Islande, les Pays-Bas, l'Italie, l'Espagne et le Canada, qui ont apporté des changements importants. Le troisième groupe, comprenant notamment la Finlande, l'Autriche, la Grèce, le Portugal et Chypre, est formé des pays où le réaménagement du cadre juridique et administratif national qui régit les coopératives est en cours, afin de préparer la législation aux défis de l'économie mondiale.

Dans le cadre du chapitre relatif aux mesures prises dans les pays en transition, il est rappelé que dans les anciens pays socialistes, l'adhésion aux coopératives était obligatoire et que l'administration de ces dernières était régie dans ses moindres détails par l'Etat. Les membres des coopératives ont donc subi une longue série de douloureuses reconversions. Lorsque les gouvernements ont choisi la voie la plus rapide vers l'économie de marché, les coopératives sont considérées comme des vestiges du régime socialiste. Là où les gouvernements ont opté pour une transition plus lente, le vieux système des kholkozes et autres entreprises collectives a été maintenu, grâce à des fonds et divers privilèges fournis par l'Etat. La nouvelle génération de coopératives a beaucoup de mal à survivre.

Dans les divers pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, à l'issue de la période coloniale, nombre de gouvernements ont préféré se doter de coopératives contrôlées et financées par l'Etat qui constituent un instrument ou un prolongement de l'administration publique. Au cours des dix dernières années, du fait de la mondialisation, de nombreux gouvernements ont pris les mesures suivantes: révision de leur rôle de réglementation, déréglementation et décentralisation, privatisation des entreprises d'Etat, compression des dépenses publiques et réduction de la participation de l'Etat aux affaires économiques.

Les directives visant à créer un environnement propice au développement des coopératives présentées sous forme de projet au Secrétaire général et figurant en annexe du rapport ont pour objet de conseiller les gouvernements dans le contexte actuel et en considération de l'avenir prévisible. Il s'agit de garantir effectivement aux coopératives un statut égal à celui dont bénéficient d'autres formes d'association et d'entreprise et de veiller à ce que ce statut s'applique à toutes les institutions et organisations mises en place par le mouvement coopératif. Les gouvernements devraient également s'efforcer d'établir entre eux et le mouvement coopératif un partenariat efficace.

Les gouvernements ont intérêt à reconnaître l'utilité publique des coopératives. Ils devraient adopter des dispositions juridiques, administratives et concernant les litiges. Les constitutions nationales pourraient également consacrer leur légitimité. En outre, des dispositions générales ou la section générale d'une loi-cadre sur les coopératives devraient constituer le fondement de toutes les règles juridiques et la référence de base en matière judiciaire et administrative. Des lois spéciales concernant certaines catégories de coopératives ainsi que des procédures judiciaires et administratives concernant expressément les coopératives devraient être mises en place, conformément aux dispositions générales sur les coopératives. La vérification, l'examen et la révision des législations et des procédures judiciaires et administratives devrait viser à éliminer rapidement et complètement, le cas échéant, toute ingérence des pouvoirs publics dans la gestion interne des coopératives et du mouvement coopératif.

Les directives traitent également des domaines suivants: recherche, statistiques et information, éducation, octroi de fonds publics, mécanismes institutionnels de collaboration et de partenariat.

Rapport sur la Mise en oeuvre du Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà (A/54/59)

Le Secrétaire général décrit les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au-delà, qui porte sur dix grandes questions sociales ayant une incidence sur les jeunes: éducation; emploi; faim et pauvreté; santé; environnement; abus des drogues; délinquance juvénile; loisirs; petites filles et jeunes femmes; et pleine participation des jeunes à la vie de la société et à la prise de décisions. A des fins statistiques, L'Assemblée générale a défini comme jeunes, les personnes dont l'âge est compris entre 15 et 24 ans. Le rapport porte aussi sur le suivi des recommandations relatives aux jeunes formulées dans les grandes conférences des Nations Unies et les sessions extraordinaires de l'Assemblée générale qui se son tenues depuis 1992.

Le Secrétaire général souligne que le droit des jeunes à l'éducation, à l'emploi et à la santé a été réaffirmé dans de multiples instruments et programmes d'action internationaux. A l'heure actuelle, la vraie difficulté est de traduire ces textes dans la réalité, d'assurer le suivi de leur exécution et de veiller à les inscrire dans le cadre plus vaste des efforts menés en faveur du développement économique et social. Il décrit les politiques en faveur de la jeunesse ainsi que les obstacles à leur mise en oeuvre, aux niveaux national, régional et mondial.

Au niveau national, le Secrétaire général préconise notamment que les gouvernements commencent par élaborer une politique nationale intégrée en faveur des jeunes, en se fondant sur leurs besoins et aspirations. Les jeunes devront participer à l'évaluation active de leur propre situation. Les centres d'information des Nations Unies devraient lancer, en collaboration avec les gouvernements et les organisations non gouvernementales de jeunes, des programmes d'information qui appuieraient les politiques et programmes nationaux.

Au niveau régional, les commissions régionales doivent aussi s'efforcer de créer des réseaux régionaux qui permettent d'échanger des données d'expérience et de partager des ressources, de suivre la situation des jeunes dans chaque région et de renforcer la solidarité entre les organisations qui se consacrent aux jeunes. Il faudrait aussi donner des moyens financiers, humains et techniques suffisants aux organisations non gouvernementales régionales de jeunes.

Au niveau mondial, l'Assemblée générale a notamment recommandé, lors de l'adoption du Programme d'action mondial pour la jeunesse, le renforcement de la Commission du développement social, chargée de poursuivre le débat de haut niveau sur les jeunes de façon à coordonner les politiques et faire périodiquement le point des problèmes et des tendances dans le domaine

considéré. Lors de l'exercice biennal à venir, les organismes des Nations unies pourraient, dans le cadre de la poursuite de l'application du Programme d'action, consacrer en partie leurs travaux de recherche et leurs initiatives à la prise en compte des besoins des jeunes dans les politiques économiques et sociales, aux effets de la mondialisation sur la vie des jeunes, ainsi qu'au thème "démocratie et les jeunes". Le Secrétaire général propose plusieurs mesures pouvant être envisagées dans la limite des ressources disponibles. Il propose notamment de mettre en place des équipes de stagiaires et de bénévoles des Nations unies pour la jeunesse qui seraient chargés d'appuyer de manière régulière les travaux du Groupe de la jeunesse du Secrétariat de l'Organisation. Il propose également la mise en place d'un organe consultatif de niveau approprié, qui serait chargé d'examiner l'exécution du mandat du Fonds des Nations unies pour la jeunesse et les moyens de renforcer ses capacités.

Dans une note concernant la Conférence mondiale des ministres de la jeunesse (A/54/62), le Secrétaire général indique que la Conférence, qui s’est tenue à Lisbonne du 8 au 12 août 1998, a adopté notamment la Déclaration de Lisbonne sur les politiques et programmes en faveur de la jeunesse. (Elle figure en tant qu'annexe au document A/53/378). Le rapport complet de la Conférence sera mis à la disposition de l'Assemblée au cours de cette session.

Rapport sur les Progrès accomplis vers l'éducation pour tous: examen en l’an 2000 (A/54/128)

Ce rapport d'activité qui est présenté par le Secrétaire général et le Directeur général de l'UNESCO analyse les progrès accomplis dans le cadre du programme “Education pour tous” qui fait l’objet d’une évaluation continue. Il examine aussi l’opportunité et la possibilité de proclamer une Décennie des Nation Unies pour l’élimination de l’analphabétisme. Le rapport final sera présenté à l’issue du Forum mondial sur l’éducation qui se tiendra en avril 2000.

Dans le cadre de l’examen en l'an 2000, les Etats devraient se mobiliser non seulement pour mesurer le chemin parcouru mais aussi pour fixer de nouveaux objectifs pour les dix premières années du XXIe siècle. L’accent est mis sur la ventilation des données pour faciliter les processus de planification en matière d’éducation aux niveaux national et régional.

L’examen complet dont fait l’objet le programme “Education pour tous” permettra notamment de dresser un bilan de la situation mondiale dans le domaine de l’alphabétisation. Il s’agit également de mieux comprendre les mécanismes d’alphabétisation individuelle et collective.

Le Secrétaire général de l’ONU et le Directeur général de l’UNESCO se félicitent de l’augmentation considérable du personnes ayant appris à lire et écrire, tout en rappelant qu’il y a encore 875 millions de personnes analphabètes. Ils soulignent également qu’une civilisation éclairée

ne se réduit pas à un ensemble de sociétés alphabétisées mais qu’il s’agit avant tout d’une civilisation où l’alphabétisation, bien au-delà d’un simple apprentissage, est percue comme un moyen d’accéder à une vie meilleure. Dans ce contexte, proclamer une Décennie en faveur de l’alphabétisation est nécessaire. Cependant, soulignent-t-ils, l’objectif ne sera pas d’éliminer l’analphabétisme mais plutôt de créer des conditions dans lesquelles les sociétés et les individus seront les artisans de leur propre action d’alphabétisation.

Rapport sur la Suite donnée à l'Année internationale de la famille (A/54/256)

Ce troisième rapport biennal du Secrétaire général révèle que les gouvernements restent préoccupés par les mesures de soutien à la famille en tant que cellule de base de la société. En dépit des progrès réalisés depuis 1994, des problèmes critiques persistent à tous les niveaux et il faudrait notamment s'entendre sur une interprétation commune de ces problèmes.

A cette fin, certaines recommandations pratiques sont proposées. Est notamment nécessaire un effort national, régional et international de recherche et de collecte des données dans lequel le système des Nations Unies devrait jouer un rôle de soutien. Il faudrait également renforcer, en priorité, les compétences locales dans les pays en développement et en transition et la formation du personnel chargé des politiques et programmes appropriés. Afin de satisfaire aux demandes d'assistance des gouvernements, il est indispensable d'accroître les ressources du Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille.

Le rapport présente un résumé des activités de suivi de l'Année entreprises par les gouvernements, le système des Nations Unies, les Centres de recherche, et les organisations non gouvernementales. Il passe notamment en revue: des politiques gouvernementales d'amélioration de la situation financière des familles; la mise en place d'instruments juridiques spécifiques et des mesures prises en faveur du partenariat hommes/femmes au sein de la famille; ou des enfants, qui a de plus en plus la possibilité de se faire entendre. Force est de constater que bien des obstacles freinent encore le progrès. Les cinq obstacles les plus couramment évoqués par les gouvernements sont la situation économique mondiale, les ressources financières limitées, le manque de personnel qualifié, l'insuffisance de coordination interinstitutionnelle et le manque d'informations de bases et d'études comparatives.

Le système des Nations Unies a pris diverses initiatives pour aider les pays en développement à élaborer des programmes et des politiques en vue d'atteindre les objectifs de l'Année. Plusieurs organisations ont fourni une assistance technique aux gouvernements pour les questions relatives à la famille. En outre, une activité importante portant sur la famille, ses fonctions, ses valeurs et son identité, situées dans une perspective sexospécifique, sera entreprise au cours de la période 2001-2001.

Au niveau du Secrétariat, on remarque que, faute d'un instrument fixant les normes et comprenant un programme d'action, le suivi est plus complexe dans le domaine de la famille qu'ailleurs. Dans le cadre du resserrement des liens entre l'ONU et de la société civile, la première réunion consultative des organisations non gouvernementales régionales et internationales s'occupant de la famille, organisée par le Secrétariat, a eu lieu le 9 février 1999 à New York. On remarque également qu'entre 1996 et 1999, le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille a reçu plus de 100 demandes d'aides et octroyé 251 653 dollars de subventions, alloués notamment à des initiatives visant à appuyer les politiques familiales par la recherche, des réunions et des activités communautaires.

Il est indiqué, dans un chapitre sur les activités futures du Secrétariat, que ce dernier, afin d'encourager la réflexion sur le type de stratégie à adopter pour répondre aux besoins de la famille dans le monde entier, a engagé des discussions avec l'University du Delaware (Etats-Unis) en vue d'organiser en mai 2000 une réunion d'experts. En outre, le Secrétariat a l'intention d'organiser en 2001 une réunion interrégionale d'experts chargés de définir les indicateurs de la situation des familles afin d'aider le gouvernements à collecter et analyser les données. Des recherches seront également entreprises sur l'emploi et les conditions d'emploi favorables à la famille dans différents pays (2000) et sur l'impact de l'éducation, de l'information et des communications sur les familles dans le cadre du suivi de l'Atelier des Nations Unies sur les technologies (2001).

Le Secrétariat continuera d'encourager la recherche et le débat sur différentes questions relatives à la famille en mettant l'accent sur les domaines consensuels et présentant un intérêt du point de vue des politiques. Il met actuellement en place un réseau interuniversités sur l'élaboration des politiques de la famille.

Rapport du Secrétaire général sur l'Année internationale des personnes âgées: activités et bilan (A/54/268)

Ce rapport décrit certaines activités entreprises dans le cadre de l'Année internationale, analyse les incidences de l'Année internationale sur le Programme des Nations Unies sur le vieillissement et présente, en annexe, les principales conclusions d'une consultation d'experts sur la mise au point d'un cadre politique pour une "société de tous les âges". Selon ces experts, chaque société doit, en fonction de ses priorités et de ses ressources, décider des premières mesures essentielles à prendre dès maintenant à cette fin. Il faut non plus s'employer à réagir face aux aspects négatifs du vieillissement mais considérer les apports positifs des personnes âgées et percevoir le vieillissement non plus comme un problème mais comme une possibilité de créer des richesses et de favoriser l'épanouissement de chacun.

Dans le cadre des activités organisées en 1999, le rapport note, au niveau national, que plusieurs initiatives comportent des mesures visant à promouvoir un mode de subsistance économique durable, notamment par l'accès au crédit et à la formation. Il s'avère également que la communauté internationale s'intéresse de plus en plus au problème des droits fondamentaux des personnes âgées ainsi qu'à leur participation et leur intégration dans tous les niveaux de la société.

Au niveau international, plusieurs organismes et institutions spécialisées des Nations Unies ont à leur ordre du jour la question de l'amélioration de la participation et la qualité des soins des personnes âgées. Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a établi un ensemble de recommandations visant à améliorer la qualité de vie des personnes âgées. L'Association internationale de la sécurité sociale (AISS) a examiné en collaboration avec l'Organisation internationale du Travail (OIT) les besoins croissants en matière de sécurité sociale à une époque de baisse des aides gouvernementales. Le Comité sur le vieillissement de la Conférence des organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social prépare un programme d'action sur le vieillissement qui sera inclu dans le Forum du millénaire, qui se tiendra au siège de l'ONU en mai 2000. En ce qui concerne l'interaction entre le vieillissement des populations et le développement, la Commission européenne a adopté la Communication sur le vieillissement qui présente une analyse des effets et conséquences du vieillissement de la société et propose des stratégies permettant d'y répondre par des mesures appropriées.

L'analyse de l'incidence de l'Année internationale des personnes âgées sur le Programme des Nations Unies sur le vieillissement montre que celle-ci a permis d'approfondir l'étude des rôles, des perspectives et des contributions des personnes âgées dans la société, de définir les capacités et contributions exceptionnelles des personnes âgées, ainsi que leur avantage concurrentiel dans les nouveaux secteurs économiques axés sur les services. En vue de l'établissement d'un cadre visant à instaurer une société pour tous les âges, certaines mesures de programme prioritaire sont prévues, notamment la poursuite de la mise au point du cadre d'action visant à instaurer une société pour tous les âges, celle du programme de recherche sur le vieillissement pour le XXIe siècle, et l'élaboration d'une base de données accessible par Internet présentant les méthodes d'action et les projets novateurs.

Deux réunions sont également prévues pour 2000, organisées sous l'égide du Programme des Nations Unies sur le vieillissement ou en collaboration avec celui-ci: une réunion du groupe d'experts chargés d'examiner l'interaction des technologies sociales et des rapports entre les générations; et une conférence internationale sur le vieillissement en milieu rural. En outre, la tenue de trois autres conférences est envisagée pour 2000 dont celle d'un groupe d'experts sur les ajustements auxquels il faut procéder au milieu de la vie pour jouir d'une vieillesse productive.

Présentées en annexe, les conclusions de la consultation d'experts sur l'élaboration d'un cadre d'action visant à instaurer une société pour tous les âges évoquent la possibilité de concevoir une nouvelle "architecture du vieillissement" qui allierait réflexion stratégique et mesures pragmatiques. Ce document, qui a été élaboré tout au long de l'Année et lors d'une consultation interrégionale d'experts des Nations Unies qui s'est tenue à Séoul (République de Corée) du 11 au 16 juin 1999, offre des suggestions en vue de l'élaboration d'un dispositif préventif, holistique, interactif, durable, voire générateur de richesses.

D'un point de vue stratégique, les quatre éléments fondamentaux du cadre sont les suivants: l'effort fourni par les personnes âgées elles-mêmes; les capacités ou le "capital" accumulés tout au long de leur vie; des rapports entre générations mutuellement enrichissants au sein de la famille et de la communauté; et l'adaptation des infrastructures nationales à l'évolution démographique et aux autres transformations en cours. Ces quatre éléments acquièrent un caractère dynamique lorsqu'on leur associe la notion de production de capital dans les domaines humain, socioculturel, économique et environnemental, afin d'envisager le vieillissement du point de vue actif de la création de richesses et non d'un point de vue passif du "maintien en état".

Il convient d'assortir cette approche stratégique de mesures pragmatiques visant à encourager l'éducation tout au long de la vie et l'adoption d'un mode de vie sain. Il faudrait également favoriser les initiatives de développement communautaire faisant appel aux différentes générations et les politiques flexibles en matière d'emploi permettant une retraite échelonnée et une meilleure intégration des femmes. Il faudrait, en outre, envisager des mesures destinées à assurer le maintien du revenu et permettant de générer des capitaux nationaux au moyen de système d'épargne et de retraite comme les coopératives d'épargne et les systèmes traditionnels de solidarité communautaire.

Lors de l'élaboration des mesures visant à assurer une société pour tous les âges, il serait utile de se poser certaines questions afin de déterminer si ces mesures sont durables; si elles peuvent contribuer à accroître les quatre types de capital; si elles permettent d'accumuler ce capital tout au long d'une vie; si elles favorisent les progrès de l'équité entre les hommes et les femmes; si elles contribuent à établir un environnement sans barrière et à promouvoir le choix individuel et l'autonomie de l'individu tout en renforçant la solidarité communautaire.

Rapport sur la Mise en oeuvre du Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées (A/54/388)

Le présent rapport du Secrétaire général doit être lu parallèlement au rapport intérimaire présenté à la Commission du développement social (E/CN.5/1999/5).

Le Secrétaire général présente les activités des gouvernements, du système des Nations Unies et des organisations non gouvernementales. Les réponses reçues de 24 pays indiquent que l'effort des gouvernements consiste principalement à élaborer des programmes d'action nationaux et à mettre en place ou renforcer des organes nationaux de coordination, des mesures législatives et des activités culturelles tant pour sensibiliser au problème que pour intégrer les handicapés dans la vie sociale et culturelle. Les réponses montrent aussi que les gouvernements misent principalement sur les services de réadaptation médicale, sociale et psychologique pour améliorer les conditions de vie et le bien-être des handicapés. Elles indiquent également que de nombreuses mesures novatrices ont été prises pour intégrer les handicapés dans la vie sociale et économique.

Il est par ailleurs rappelé dans un chapitre consacré aux normes et règles internationales concernant les handicapés que la troisième opération quinquennale d'examen et d'évaluation de l'application du Programme mondial concernant les personnes handicapées faisait état d'une prise de conscience de la nécessité d'envisager la promotion des droits socioéconomiques et culturels ainsi que des droits civils et politiques des handicapés dans le contexte général des droits de l'homme. Les mesures récentes prises par les gouvernements dans ce domaine sont mentionnées dans le rapport.

La Commission est également saisie des documents suivants:

Une lettre du représentant du Sénégal (A/54/66-E/1999/6) indiquant que son pays se propose d'accueillir la quatrième session du Forum de la jeunesse du système des Nations Unies.

Une lettre adressée par le Chargé d'affaires du Portugal au Secrétaire général (A/54/61) transmettant pour distribution le texte du Rapport de la troisième session du Forum de la jeunesse du système des Nations Unies organisé par l'ONU en collaboration avec le Conseil national portugais de la jeunesse, à Braga (Portugal) en août 1998.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.