CONSTAT A L'ASSEMBLEE GENERALE DE LA NECESSITE D'ADAPTER LES POLITIQUES SOCIALES AUX DEFIS DU VIEILLISSEMENT
Communiqué de Presse
AG/932
CONSTAT A L'ASSEMBLEE GENERALE DE LA NECESSITE D'ADAPTER LES POLITIQUES SOCIALES AUX DEFIS DU VIEILLISSEMENT
19991004L'Espagne propose d'accueillir une conférence mondiale pour examiner les résultats de l'Assemblée mondiale sur le vieillissement de 1982
La nécessité d'adapter les politiques sociales aux défis posés par le vieillissement de la population mondiale et de réunir les conditions qui peuvent faire du vieillissement une période active et harmonieuse de la vie, a été largement soulignée ce matin, au cours de la première des quatre séances plénières que l'Assemblée générale compte consacrer ces lundi et mardi 4 et 5 octobre à l'Année internationale des personnes âgées (1999) et à son suivi. D'ici à 2030, une personne sur trois aura plus de 60 ans dans une majorité de pays industrialisés et, 120 ans plus tard, le phénomène devrait s'étendre à l'ensemble du monde. Ce vieillissement sans précédant dans l'histoire humaine reconfigurera l'espace familial, communautaire et national.
Pour la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Louise Fréchette, les politiques en matière de vieillissement devront être taillées sur mesure. Les pays développés devront surtout faire face aux besoins particuliers des personnes très âgées, de plus en plus nombreuses au sein de leurs populations, et voir dans quelle mesure les politiques et pratiques actuelles en matière de retraite, les dispositifs prévus pour assurer la sécurité financière des personnes âgées et les régimes de pensions sont appropriés. Les pays en développement, pour leur part, devront se concentrer davantage sur le lien entre vieillissement et développement, l'élimination de la pauvreté dans les populations âgées, le soutien aux familles, les soins de santé et les capacités humaines et institutionnelles nécessaires pour répondre aux besoins des personnes âgées. Le vieillissement peut ouvrir des horizons nouveaux, a estimé Mme Fréchette. Cela ne sera toutefois possible que si les générations plus âgées prennent pleinement part à la vie de leur communauté et de leur pays. Il faut donc leur en donner les moyens. Dorénavant, c'est en ayant à l'esprit l'intérêt des sociétés vieillissantes, que nous devons formuler toutes nos politiques, y compris celles qui concernent les autres groupes d'âge, a affirmé la Vice-Secrétaire générale.
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Le Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab, s'est, pour sa part, déclaré convaincu qu'au cours des prochaines années, de nouvelles idées et initiatives émergeront dans le cadre du suivi de l'Année. "Vers une société pour tous les âges" est une exhortation solennelle à ouvrir un débat axé sur des objectifs à propos des défis et opportunités que présente le vieillissement.
Au cours du débat qui a suivi, les représentants ont largement évoqué les mesures et stratégies mises en place au niveau national dans le cadre du suivi de l'Année internationale. Un accent particulier a été mis sur la nécessité d'assurer la sécurité financière des personnes âgées et de prévoir à leur intention des soins de santé et des services adaptés. Mais d'autres questions, comme l'éducation et la formation continue, la promotion de modes de vie sains, la solidarité entre les générations, les politiques du travail, la situation des femmes âgées, et le lien entre vieillissement et développement socioéconomique, requièrent aussi une réflexion approfondie, de l'avis des délégations. Dans cet esprit, nombre de délégation ont appuyé la convocation en 2002 d'une conférence mondiale pour évaluer les résultats de la mise en oeuvre des décisions prises lors de l'Assemblée mondiale sur le vieillissement de 1982 et actualiser le Plan d'action adopté à cette occasion. Le représentant de l'Espagne a indiqué que son pays était disposé à accueillir cette conférence s'il y avait consensus pour la convoquer.
L'Assemblée générale a décidé de célébrer en 1999 l'Année internationale des personnes âgées lorsqu'elle a adopté en 1992 la Proclamation sur le vieillissement, par laquelle elle a engagé la communauté internationale à faciliter la collaboration par-delà les limites sectorielles et nationales, et à encourager les entités de développement, les médias, le secteur privé et les jeunes générations à participer à l'édification d'une société pour tous les âges. En 1992, l'Assemblée générale a approuvé le Plan d'action international sur le vieillissement, adopté par l'Assemblée mondiale sur le vieillissement à Vienne (26 juillet-6 août 1982). Elle a ensuite adopté en 1991 les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées. C'est à partir de ces documents que le Secrétaire général a défini une action théorique et pratique pour l'après 1999.
La notion de société pour tous les âges, thème de l'Année internationale, s'enracine dans celle de société pour tous. C'est-à-dire d'une société qui adapte ses structures et son fonctionnement, ses politiques et ses plans, aux besoins et aux capacités de tous, permettant ainsi l'épanouissement de chacun dans l'intérêt de tous. Par extension, une société pour tous les âges, c'est une société qui prend en compte les besoins et les capacités de chaque groupe d'âge de la population et qui renforce la solidarité entre les générations. Une société qui prend en compte aussi les divers stades de la vie humaine et qui se montre sensible aux différences de capacités propres à chaque tranche d'âge, reconnaissant que ces capacités
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peuvent varier dans le temps, à cause des événements, ou selon les possibilités ouvertes à l'individu. Notion en évolution, la société pour tous les âges repose sur deux grands principes: la perception du vieillissement comme un processus continu et comme un processus affectant l'ensemble de la société. La notion de processus implique que, pendant toute sa vie, l'individu doit préserver sa santé physique et mentale, maintenir ses biens familiaux et sociaux, prendre soin d'épargner et actualiser ses compétences professionnelles si nécessaire, afin d'assurer son bien-être jusqu'à la vieillesse, évitant ainsi de se retrouver dans des situations de dépendance et d'exclusion.
Ont participé au débat: Mme Maija Perho, Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés); Mme Christine Bergmann, Ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse de l'Allemagne; Mme Evelyn Honigsperger, Directrice de la population et des questions du vieillissement au Ministère de l'environnement, de la jeunesse et des affaires familiales de l'Autriche; M. Hector Maravall, Directeur de l'Institut sur la migration et les services sociaux au Ministère du travail et des affaires sociales de l'Espagne; et M. Peter Pennekamp, Directeur général de la santé publique, du bien-être et des sports des Pays-Bas. Les représentants des pays suivants ont également fait une déclaration: Italie, République dominicaine, Guyana (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Indonésie, Cuba, Chili, République populaire démocratique lao, Japon, Tunisie et Canada.
Pour l'examen de cette question, l'Assemblée était saisie d'un projet de résolution (A/54/L.6) et d'un rapport du Secrétaire général (A/54/268) qui sera examiné ultérieurement par la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission).
L'Assemblée générale poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures.
DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE: SUITE DONNEE A L'ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES
Projet de résolution
Pour l'examen de ce point, l'Assemblée générale était saisie d'un projet de résolution (A/54/L.6). Aux termes de cette résolution intitulée "Suite donnée à l'Année internationale des personnes âgées: une société pour tous les âges", l'Assemblée générale demanderait que soient recueillies des données et des statistiques démographiques ventilées par sexe et par âge sur tous les aspects du vieillissement de la population. Elle demanderait au Conseil économique et social et à tous ses organes subsidiaires compétents, en particulier à la Commission du développement social, ainsi qu'au Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement et aux organes directeurs des institutions spécialisées et des organisations intergouvernementales intéressées d'étudier de façon approfondie la question du vieillissement. Elle déciderait de confier à la Commission du développement social le projet d'une révision du Plan d'action international sur le vieillissement et de la charger d'élaborer une stratégie à long terme sur le vieillissement s'inspirant des faits nouveaux intervenus depuis 1982 et des enseignements de l'Année internationale des personnes âgées, 1999, en vue de l'adoption en 2002 d'un plan d'action révisé et d'une stratégie à long terme sur le vieillissement. Elle prierait le Secrétaire général d'élaborer un projet de plan d'action révisé devant être présenté à la Commission du développement social en 2001 et elle prierait en outre la Commission de développement social d'adopter, à sa trente-huitième session, une recommandation sur l'opportunité et la possibilité pratique d'organiser en 2002 une deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement chargée d'examiner le résultats de la première Assemblée mondiale et d'envisager une stratégie à long terme sur le vieillissement dans le contexte d'une société de tous les âges.
Déclarations liminaires
M. THEO-BEN GURIRAB, Ministre des affaires étrangères de la Namibie et Président de la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale, a rappelé que le thème de l'Année, "Vers une société pour tous les âges", est fondé sur l'idée de l'intégration qui est à la base des relations humaines, de la cohésion familiale et du développement social. Ce thème nous renvoie à la période où l'interdépendance caractérisait la société et la communauté, où les personnes âgées étaient vénérées pour leur sagesse et en tant que dépositaires des traditions, des coutumes et des hauts faits du passé. La présence dans cette salle d'un grand nombre de hauts représentants des gouvernements et de personnes âgées montre l'importance qu'attachent les Etats Membres à la question du vieillissement, s'est réjoui le Président de l'Assemblée.
La question du vieillissement figure à l'ordre du jour de l'ONU depuis 1948, a-t-il rappelé. Les idéaux de la Déclaration universelle des droits de l'homme nous incitent à nous efforcer de créer des sociétés humaines fondées sur les valeurs de la famille que sont l'amour et le souci de tous ses membres. Il a toutefois fallu attendre l'adoption du Plan international sur le vieillissement, adopté à Vienne en 1982, pour que les gouvernements adoptent des mesures concrètes pour faire face aux problèmes posés par le vieillissement. Depuis, l'assemblée générale a pris des mesures importantes, dont la désignation de la Journée internationale des personnes âgées le 1er octobre, l'adoption, en 1991, des Principes des Nations Unies pour les personnes âgées, et en 1992, l'Accord sur les objectifs mondiaux pour l'an 2001.
La proclamation en 1999 de l'Année internationale des personnes âgées visait à encourager la communauté internationale à appuyer des initiatives nationales sur le vieillissement compatibles avec les conditions culturelles et sociales des pays, a rappelé M. Gurirab. Il est encourageant de voir que des comités ont été créés dans plus de 100 pays. De plus en plus, on est sensible à la rapidité de la progression du nombre de personnes âgées et on reconnaît que cette situation a des conséquences majeures en ce qui concerne les politiques à adopter au cours des prochaines années. Le thème central de l'Année s'inspire du Sommet mondial pour le développement social qui s'est tenu à Copenhague en 1995. Depuis sa présentation par le Secrétaire général en 1995, les idées sous-jacentes à ce thème ont été développées au point qu'il est aujourd'hui possible de suggérer un modèle pour l'élaboration d'un cadre politique sur le vieillissement. Ce modèle vise à présenter une nouvelle méthode, plus globale, d'évaluation du vieillissement des individus et des populations. Le Président de l'Assemblée générale s'est déclaré convaincu qu'au cours des prochaines années, de nouvelles idées et initiatives verront le jour dans le cadre du suivi de l'Année. "Vers une société pour tous les âges" est une exhortation solennelle à ouvrir un débat orienté vers des objectifs, sur les défis et opportunités que présente le vieillissement.
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a indiqué que tout au long de l'Année, 99 comités nationaux et d'innombrables autres acteurs d'horizons très divers - gouvernements, organisations non gouvernementales, universités et secteur privé, sans parler du système des Nations Unies - avaient convoqué des conférences, mis sur pied des campagnes, fait des recherches, organisé des manifestations culturelles et créé des pages Internet dans le but de mettre l'accent sur le vieillissement et de mieux faire comprendre les conséquences de la révolution démographique pour les individus et les sociétés du monde entier. Les statistiques prouvent que les familles, les communautés et les sociétés seront radicalement différentes dans 100 ans, a rappelé Mme Fréchette, soulignant qu'il serait insensé de ne pas se préparer à cette transformation inévitable. Pour la Vice-Secrétaire générale, les politiques en matière de vieillissement doivent être taillées sur mesure.
Les pays développés devront, en effet, surtout faire face aux besoins particuliers des personnes très âgées, de plus en plus nombreuses au sein de leurs populations, et voir dans quelle mesure les politiques et pratiques actuelles en matière de retraite, les dispositifs prévus pour assurer la sécurité financière des personnes âgées et les régimes de pensions sont appropriés. Les pays en développement, pour leur part, devront se concentrer davantage sur le lien entre vieillissement et développement, l'élimination de la pauvreté dans les populations âgées, le soutien aux familles, les soins de santé et les capacités humaines et institutionnelles nécessaires pour répondre aux besoins des personnes âgées.
L'Année internationale avait aussi permis d'éclairer la révolution d'un jour plus positif, a estimé Mme Fréchette. De tout temps, l'homme a voulu prolonger sa vie. Nous y sommes parvenus, et c'est là un des plus grands succès de notre siècle, a-t-elle souligné. Cette victoire rend le vieillissement des sociétés inéluctable et cela pose des difficultés, mais le vieillissement pourrait aussi ouvrir des horizons nouveaux. Cela ne sera toutefois possible que si les générations plus âgées prennent pleinement part à la vie de leur communauté et de leur pays. Il faut leur en donner les moyens. Une multitude de mesures peuvent et doivent être prévues pour que le vieillissement devienne une force dynamique. L'Année internationale nous a aidé à prendre conscience du fait que tout au long du XXe siècle, les politiques concernant les personnes âgées ont été élaborées dans le contexte de sociétés jeunes. Dorénavant, c'est avec des sociétés vieillissantes à l'esprit que nous devons formuler toutes nos politiques, y compris celles qui concernent les autres groupes d'âge, a affirmé la Vice-Secrétaire générale.
Au niveau des politiques, des infrastructures, de la répartition des ressources, les gouvernements vont devoir trouver les moyens de répondre à des aspirations et à des besoins différents. La sécurité financière et la santé des personnes âgées demeurent bien entendu des préoccupations de premier plan. Mais la réflexion doit aller beaucoup plus loin et porter notamment sur des questions comme la formation continue, la promotion de modes de vie sains dès le plus jeune âge, les réseaux familiaux, les relations entre les générations, la situation particulière des femmes, les politiques du travail, et le lien entre vieillissement et développement socio-économique. Dans tous ces domaines, les investissements consentis aujourd'hui éviteront bien des déséquilibres et des dépendances plus tard, et permettront même de transformer ce qui pourrait être un fardeau en une précieuse source de capital humain, social et économique. Des investissement réfléchis supposent une action concertée et planifiée plutôt que des interventions ponctuelles. La question du vieillissement doit être examinée dans le contexte le plus large possible. Le seul moyen d'y faire face sérieusement est d'en faire une partie intégrante de tous les programmes de développement économique et social. L'ONU est, pour sa part, déterminée à jouer son rôle pour que l'Année internationale continue de porter ses fruits. Des initiatives ont été lancées à long terme comme
le Programme de recherche sur le vieillissement pour le XXIe siècle et une banque de données sur les politiques et programmes nationaux, accessible sur Internet. Mme Fréchette a invité tous les Etats Membres à soutenir activement ces projets et à en tirer profit. L'Année internationale des personnes âgées n'était pas une fin en soi, mais un tremplin qui peut transformer une impulsion déterminée en un grand bond en avant. Il peut nous donner l'élan nécessaire pour créer, au siècle prochain, une société plus mûre et plus riche qui compte sur la participation de chacun et répond aux besoins de tous ses membres, quel que soit leur âge. Ne laissons pas passer l'occasion, a conclu la Vice-Secrétaire générale.
Débat général
Mme MAIJA PERHO, Ministre des affaires sociales et de la santé (Finlande), prenant la parole au nom de l'Union européenne et des pays associés, a rappelé le lancement par l'Union européenne d'une communication nommée "Vers une Europe de tous les âges - promotion de la prospérité et d'une solidarité intergénérationnelle". Elle a aussi expliqué que dans les sociétés vieillissantes comme celle de l'Europe, l'une des préoccupations est de savoir si chaque économie nationale sera en mesure de supporter le coût de plus en pus élevé des retraites. Dans ce contexte, il faut développer de nouvelles formes d'activités conformes aux besoins des travailleurs plus âgés et des postes à mi-temps comme des plans de retraite à mi-temps, a-t-il recommandé. Mme Perho a précisé que les problèmes tels que la nécessité pour les personnes âgées de mener une vie indépendante et d'avoir facilement accès aux services de santé et aux services sociaux avaient déjà été soulevés en 1982, à Vienne, dans le Plan international d'action sur le vieillissement.
Mme Perho a expliqué que la politique de son pays en matière de vieillissement qui est principalement gouvernementale et municipale met l'accent sur les domaines de la santé et des aides sociales. Le but étant de faciliter l'activité des personnes âgées en leur permettant d'apprendre et de participer, a-t-elle ajouté. En ce qui concerne le cas des femmes âgées, Mme Perho a précisé que selon un récent rapport, le vieillissement de l'Europe était principalement le vieillissement des femmes. Pour les questions de vieillissement, les Etats Membres présentent des rapports aux Nations Unies tous les quatre ans. Cependant, nous avons rencontré certains problèmes tels l'absence de réaction de la part des gouvernements. L'une des raisons de ces difficultés réside dans le fait que les problèmes de vieillissement et des personnes âgées sont différents d'une région à l'autre. Etant donné que les méthodes de travail sont spécifiques à la situation nationale ou locale, il a été très difficile de mettre au point une méthodologie uniforme. Mme Perho a donc salué la création par les Nations Unies d'une base de données sur le vieillissement disponible sur Internet qui permettra de comprendre plus globalement la situation. Elle a également préconisé qu'au niveau national
ou international soit réalisé un travail stratégique à long terme et que les questions de vieillissement, en raison de leur impact sur le développement social, soient incorporées dans les politiques économiques et sociales à tous les niveaux, y compris aux Nations Unies. Mme Perho a estimé que tout en demeurant très utile, le Plan international d'action sur le vieillissement devait être revu en fonction de l'expérience acquise depuis son établissement afin d'être adapté aux besoins actuels. L'Union européenne estime que la tenue d'une réunion mondiale en 2002 pour la révision des résultats de l'Assemblée mondiale sur le vieillissement, orientée en particulier sur la relation entre vieillissement et développement, permettrait la mise au point de nouvelles stratégies tout en maintenant l'élan créé au cours de l'Année internationale des personnes âgées.
M. PIER BENEDETTO FRANCESE (Italie) s'est félicité de ce que les Nations Unies aient choisi cette année internationale des personnes âgées comme signe de solidarité pour clore le millénaire. L'italie est particulièrement concernée par ce problème - en 2040, le nombre de personnes de plus de 60 ans y aura augmenté de plus de 39%, celui des plus de 80 ans, de plus de 9,3%. Le représentant a relevé que l'Italie avait oeuvré à différents niveaux en faveur des personnes âgées: elle a fait inclure une proposition lors des travaux du Comité préparatoire pour la mise en place des statuts d'une Cour pénale internationale concernant la défense des droits des personnes âgées; toute l'année, les membres du Comité national pour la célébration de l'année internationale italien, a mobilisé la population italienne sur ce sujet; les médias ont diffusé des spots publicitaires pour que soit tenu compte de leurs intérêts; une pétition a été mise en circulation pour amender la constitution italienne afin de rendre illégale toute forme de discrimination fondée sur l'âge, ainsi que nombres d'autres initiatives à travers l'ensemble du pays. A l'occasion de la Conférence tenue à Rome en mai dernier, le représentant a rappelé que le Premier Ministre italien, M. Massimo D'Alema, avait présenté un projet de loi pour l'organisation d'un service civil volontaire des personnes âgés, ainsi que d'autres mesures visant à une plus grande solidarité avec elles, l'accroissement de leur bien-être et à une meilleure prise en compte de leur importante expérience. La meilleure intégration du troisième âge prévue dans ce projet de loi nécessite également l'élargissement des services sociaux aux services à domiciles pour les personnes âgées non autonomes, avec un accent particulier sur les 500 000 personnes en Italie atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Le représentant de l'Italie a également expliqué que le Comité a adopté la Déclaration de l'UNESCO de 1997 concernant la responsabilité des générations présentes vis-à-vis des générations futures. Il terminera ses travaux de l'année par une grande manifestation de présentation des "bonnes pratiques" réunissant 8000 municipalités italiennes.
Dr. CHRISTINE BERGMANN, Ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse (Allemagne), a expliqué que pour l'Année internationale des personnes âgées, l'Allemagne s'était fixé des objectifs proches de la vie quotidienne: renforcement de l'engagement social des citoyens, du bénévolat des personnes âgées, de la solidarité entre les générations. Selon Mme Bergmann, les conférences nationales et internationales qui ont déjà eu lieu depuis la Conférence internationale des personnes âgées à Vienne en 1982 ont permis d'attirer l'attention du public sur ce problème de plus en plus important du fait du vieillissement des populations. En République fédérale d'Allemagne par exemple, dans 30 ans, la proportion de personnes de plus de 60 ans sera deux fois plus élevée que celle de moins de 15 ans, a rappelé la Ministre. Elle a souligné l'intérêt d'inclure, avec l'aide des gouvernements et des ONG, les personnes âgées dans le processus de croissance économique national. Pour cela, Mme Bergmann a appelé l'Assemblée générale des Nations Unies à prendre des mesures concrètes pour permettre que la Commission du développement social puisse adapter le Plan d'action de la Conférence de Vienne aux réalités du monde actuel. Des séminaires d'experts pourraient permettre de présenter un texte actualisé à la Commission en l'an 2001. Un second plan international d'action en faveur des personnes âgées pourrait alors être adopté en 2002. La RFA est prête à soutenir financièrement ces travaux préparatoires, a ajouté Mme Bergmann.
Rappelant que les caractéristiques des personnes âgées diffèrent selon les régions, elle a suggéré que soient également envisagées des actions au niveau régional. La RFA, a-t-elle annoncé, était prête à accueillir une conférence ministérielle des pays de l'Union européenne à Berlin à ce sujet.
Mme JULIA ALVAREZ (République dominicaine), considérant que les réalisations des Nations Unies n'ont pas toujours été à la hauteur des proclamations sur le vieillissement, a exhorté la communauté internationale à poursuivre ses efforts et à ne pas se désintéresser de cette question essentielle dans nos sociétés vieillissantes, une fois l'Année internationale écoulée. Elle a également présenté les mesures prises par son pays en la matière. Ainsi le Congrès dominicain a-t-il ratifié une Convention sur les droits des personnes âgées, dont l'application sera supervisée par une commission. La République dominicaine a aussi établi une coopération avec des pays développés pour effectuer des études sur la longévité, et a élaboré des programmes de santé pour les personnes âgées. L'année internationale a été célébrée en République dominicaine par des expositions et des publications d'oeuvres réalisées par des personnes du troisième age.
Mme Alvarez a déclaré que les personnes âgées devaient être encouragées à se percevoir comme actives et non comme des êtres passifs dans le besoin, car c'est par la capacité, bien plus que par l'age, que l'on mesure les possibilités d'un individu à contribuer à la société. Elle a enfin souligné l'importance fondamentale à ses yeux de la proposition de l'Espagne d'accueillir la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement en 2002.
M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a attiré l'attention sur l'héritage que les personnes âgées laissent aux jeunes générations pour affronter les défis du futur. Rappelant le soutien significatif accordé par les pays en développement au Plan d'action sur le vieillissement adopté en 1982 et la résolution y afférent, ainsi qu'aux Principes des Nations Unies pour les personnes âgées et le Programme d'action défini par le Secrétaire Général, le représentant a renouvelé l'attachement du Groupe des 77 à cette approche complète et coopérative.
Soulignant que d'ici à l'année 2005, plus de 70% des personnes âgées de 60 ans et plus vivront dans les pays en développement, il a souligné la difficulté pour ces gouvernements dont la majorité fait face au lourd fardeau de la dette et à de sévères programmes d'ajustement structurel, de supporter les coûts de la mise en place d'un système social adéquat. A cet égard, il a exprimé l'espoir que le Sommet mondial pour le développement social et la 4ème Conférence mondiale sur les femmes offrent des opportunités supplémentaires de coopération internationale visant à satisfaire les besoins des personnes âgées.
Dans la prise en compte du cycle de vie dans le développement, une attention particulière doit être accordée aux femmes, spécialement désavantagées en terme d'accès à l'éducation, à l'hébergement, à la santé et à l'emploi. Dans un contexte où la famille est miné par les migrations, les épidémies telles que le Sida, les drogues et d'autres changements socio- économiques, les gouvernements doivent s'atteler à la mise en place de politiques visant à protéger la famille et les personnes âgées dont le succès appelle la coopération de toutes les couches de la société, notamment un rôle actif des médias.
Le Groupe des 77 et la Chine appellent à une plus grande activité des Nations Unies ainsi qu'à la mise à disposition des ressources nécessaires afin que les objectifs en matière de vieillissement soient atteints d'ici l'an 2001. Le représentant du Guyana a exhorté la communauté internationale à traiter de manière globale et concertée les questions de développement. Elle devrait mettre en oeuvre une stratégie de coopération visant à créer de meilleures conditions de vie pour tous les peuples de la planète, ce qui suppose une augmentation de l'aide au développement, la réduction de la dette et la création de meilleures conditions offrant plus d'opportunités d'investissement, d'emploi, d'accès à la santé, à l'éducation et aux autres bénéfices sociaux en faveur des populations des pays en développement.
M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a rappelé que, comme stipulé par le Plan international d'action sur le vieillissement, le vieillissement progressif des sociétés mondiales n'est ni un événement inattendu ni imprévisible mais plutôt un résultat du développement socio-économique mondial. Il faut nous préparer aux changements qui affecteront le marché de l'emploi, la sécurité des revenus
et les soins de santé ainsi qu'atteindre les buts établis par les 18 Principes des Nations Unies pour les personnes âgées. Le représentant a salué les initiatives des Nations Unies pour explorer la notion de "sagesse" dans un monde orienté vers la technologie ainsi que les "avantages concurrentiels" des personnes âgées dans une société de services. Cette approche a permis de définir le rôle et l'apport des personnes âgées dans la société, a-t-il expliqué. Il a ajouté que son pays est encouragé par le processus en cours pour mettre en place un cadre d'action visant à instaurer une société pour tous les âges, en particulier dans le contexte des contributions que ces personnes peuvent apporter au développement national. En effet, bien que dotée d'une population jeune, l'Indonésie a conscience des conséquences à long terme du vieillissement sur les politiques sociales et économiques.
Le représentant a annoncé que malgré les conséquences de la crise économique asiatique, l'Indonésie est décidée à poursuivre des politiques et programmes efficaces et cohérents pour les personnes âgées. Ayant toujours respecté les personnes âgées, l'Indonésie doit cependant s'assurer que cette attitude n'est pas menacée par les fluctuations économiques ou les incertitudes inhérentes à la mondialisation. Le représentant a présenté les activités menées par l'Indonésie en faveur des personnes âgées notamment la célébration d'une Journée nationale des personnes âgées ainsi que le développement du concept de "trois générations sous le même toit", ou plus simplement l'extension de la cellule familiale. Récemment, un groupe de discussion a été réuni à l'occasion de la commémoration de l'Année internationale des personnes âgées afin d'examiner la question de l'intégration d'un programme national sur les personnes âgées dans les directives de la politique nationale qui doivent être adoptées lors de la prochaine session du Parlement. Ces directives fourniront un cadre aux activités gouvernementales au cours de la période 2000-2004.
M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a rappelé que tous les pays ne sont pas affectés de la même manière par le vieillissement de leur société. Ainsi, en Afrique, l'espérance de vie est de 49 ans pour les hommes et de 51 ans pour les femmes, alors qu'elle est respectivement de 69 ans pour les hommes et de 77 ans pour les femmes en Europe. Evoquant encore les taux de mortalité infantile et l'impact du sida, le représentant a invité à réfléchir sur la réalité reflétée par les statistiques relatives au vieillissement en ce qui concerne les pays du tiers monde. Les inégalités honteuses entre les pays développés et les pays du tiers monde expliquent pourquoi seuls 8,5% de la population des pays en développement atteindra l'âge de 60 ans ou plus en 2000, alors que ce chiffre est de 19,5% dans les pays développés. Dans la majorité des pays en développement, le souci principal n'est pas de faire face au boum du troisième âge mais de faire en sorte qu'un petit pourcentage de la population puisse atteindre cet âge. Quelque 15% de la population des Etats-Unis et d'Europe fait partie de ce que l'on appelle les poches isolées
de pauvreté du monde développé où les taux d'espérance de vie sont comparables à ceux de la majorité des pays du tiers monde, a poursuivi le représentant. Cette réalité choquante ne signifie pas que nous minimisions la nécessité d'oeuvrer à l'amélioration de la qualité de la vie des personnes âgées. Mais, la demande provient essentiellement d'une partie du monde. Cuba est fermement convaincu qu'il faut avant tout garantir une espérance de vie de 60 ans ou plus dans tous les pays. Il est, en outre, essentiel de redéfinir les différentes formes de vieillissement dans l'optique du concept de la qualité de la vie. A cet égard, le représentant a mis l'accent sur la nécessité d'encourager la solidarité.
Le vieillissement de la population est devenu un grand défi pour Cuba où 13,6% de la population a 60 ans ou plus. En 2025, un Cubain sur quatre aura plus de 60 ans. Cette situation est le résultat de la politique sociale menée par le Gouvernement cubain qui garantit à toutes les personnes de cette tranche d'âge une couverture universelle et gratuite pour les soins médicaux et hospitaliers. Outre des soins médicaux spécifiques, Cuba s'efforce aussi de parfaire l'éducation des adultes et de créer une université du troisième âge. Il y a cependant de nombreux obstacles sur la voie du développement social à Cuba. La guerre économique menée par les Etats-Unis qui s'est renforcée au cours des dernières années continue d'avoir un impact sérieux sur les personnes âgées, en raison, entre autres, de l'absence de médicaments dont ils ont besoin.
Mme EVELYN HONIGSPERGER, Directrice de la population et des questions du vieillissement au Ministère de l'environnement, de la jeunesse et des affaires familiales de l'Autriche, a expliqué que dès 1998, l'Autriche avait établi un "Comité national autrichien pour préparer et mettre en oeuvre l'Année internationale des personnes âgées", dirigé par son ministère et comprenant toutes les institutions gouvernementales et non gouvernementales actives dans ce domaine. Soulignant l'intérêt que l'Autriche apporte à cette problématique, la Ministre a rappelé que plus de mille événements et initiatives avaient eu lieu à ce sujet à travers le pays au cours de cette année, dont pas moins de 300 le premier octobre 1998, jour inaugural de l'année internationale en Autriche intitulé "Dialogue entre les générations - journée d'action pour une meilleure compréhension entre les générations". Mme Hönigsperger a évoqué le prix national destiné à récompenser la mise en oeuvre de ce dialogue par des projets et des initiatives au niveau local; le prix autrichien du journalisme en faveur des familles; le prix décerné en avril 1999 par son propre ministère concernant les projets à long terme d'étudiants, d'organisations de jeunesse et de personnes âgées en faveur du dialogue intergénérationnel. Elle a également cité un groupe de travail comprenant plus de 500 responsables pour préparer une politique efficace en ce domaine, et l'élaboration de la première étude scientifique en Autriche sur la situation de l'habitat, sur les mode de vie, les relations familiales, la santé et la participation des personnes âgées à la société, étude jugée indispensable pour guider les actions futures, et qui sera soumise pour discussion au Parlement autrichien à la fin de l'année.
Soulignant son importance, Mme Hönigsperger a présenté le projet-modèle de centre de travail bénévole en Autriche, destiné à encourager ce genre d'activités très demandées par les personnes âgées, mais aussi par les jeunes. Au niveau local, ce sont les maires, qui en accord avec leur citoyens âgés, tentent d'élaborer de nouvelles possibilités pour les représenter. Enfin, le Ministère de l'environnement, de la jeunesse et des affaires familiales a nommé un intermédiaire fédéral agissant comme chargé de liaison pour toutes les préoccupations juridiques des personnes âgées, en particulier celles vivant en maison de retraites. La Ministre a conclu que grâce aux Principes sur le vieillissement des Nations Unies, nombres de politiques sociales ont pu être réorientées et élargies avec succès, et que ces mesures ont reçu une très grande attention de la part de la population autrichienne.
M. JUAN LARRAIN (Chili) a rendu compte des divers programmes mis en oeuvre au Chili depuis 1990, notamment les programmes spécifiques en faveur des femmes et ceux visant à augmenter et à améliorer les services destinés aux personnes âgées vivant dans la pauvreté. Ces programmes ont permis de réduire le taux de personnes de plus de 60 ans vivant dans la pauvreté de 20,4% à 10%. Parmi ces divers programmes, il faut signaler cinq programmes permanents dans le domaine de la santé et qui couvrent les problèmes de nutrition et d'éducation en matière de soins personnels et d'hygiène de vie. En ce qui concerne le développement social, treize programmes sont destinés à l'amélioration des conditions de vie des personnes âgées. Ils visent d'une part à favoriser l'accès des personnes de plus de 65 ans aux services sociaux existants et, d'autre part, à mettre à leur disposition des ressources pour faciliter la mise en oeuvre de leurs initiatives.
M. Larrain a indiqué qu'au Chili le 1er octobre a été désigné comme la Journée des personnes âgées et le mois d'octobre comme celui des personnes âgées. Il a précisé que la politique nationale en faveur des personnes âgées s'inscrit dans une politique plus large de lutte contre toutes les formes de discrimination. Le Gouvernement chilien estime qu'il est fondamental de poursuivre le travail de l'Organisation sur le thème du vieillissement. A l'occasion du vingtième anniversaire du Plan d'action international sur le vieillissement qui sera célébré en 2002, la communauté internationale devrait se réunir pour analyser les avantages et définir les stratégies d'action pour les années à venir puisque les statistiques confirment le vieillissement continu de la population.
M. HECTOR MARAVALL, Directeur de l'Institut sur la migration et les services sociaux au Ministère du travail et des affaires sociales de l'Espagne, a indiqué que l'Année internationale des personnes âgées a permis, en Espagne, une consolidation du mouvement en faveur des personnes âgées et, en particulier, un renforcement du Conseil d'Etat des personnes âgées. Il a également expliqué que le Comité national de coordination pour l'Année internationale des personnes âgées a développé, pour cette année, un programme
d'activités qui comprend plus de mille célébrations et activités à tous les niveaux, aussi bien national que dans les communautés autonomes. Outre une campagne de publicité sur l'Année internationale, l'Espagne a encouragé les démarches visant à promouvoir les activités bénévoles des personnes âgées comme une réévaluation du plan de gérontologie approuvé en 1991. M. Maravall a également souligné les progrès réalisés au cours de cette année dans le domaine des retraites, des programmes de prévention en matière de santé publique, des programmes pour l'amélioration de la qualité de vie, des programmes universitaires pour les personnes âgées, le travail sur le changement de l'image des personnes âgées. Il a ajouté que demeurent toutefois certaines carences pour les personnes dépendantes ou malades, les familles ayant la charge d'une personne, et au niveau des programmes d'attention sociaux sanitaires. Le représentant a noté la nécessité d'un assouplissement des systèmes de sécurité sociale pour qu'ils soient plus adaptés aux nouvelles réalités qu'affrontent les personnes âgées. L'attitude envers le vieillissement a beaucoup évolué en Espagne, a-t-il déclaré. Il y a seulement une quinzaine de jours un Accord a été signé entre le Gouvernement espagnol et les syndicats en vue de l'amélioration des pensions. M. Maravall s'est réjoui de la dimension nouvelle donnée aux possibilités des personnes âgées dans notre société par l'Année internationale.
Il a rappelé que la Commission du développement social a demandé au Secrétaire Général de rassembler les opinions des Etats Membres, des organisations non gouvernementales et du secteur privé en ce qui concerne l'actualisation du Plan international d'action sur le vieillissement ainsi que les bénéfices de la convocation, en 2002, d'une Assemblée mondiale sur le vieillissement, traitant notamment de la relation entre vieillissement et développement. A cet égard, l'Espagne réitère son engagement en faveur d'une réunion mondiale qui examinerait les résultats de la première Assemblée mondiale sur le vieillissement tenue à Vienne en 1982. Une telle réunion devrait permettre de formuler une stratégie à long terme qui tienne compte des évolutions actuelles du phénomène de vieillissement. A cet égard, il a transmis le souhait de l'Espagne d'offrir, au cas où il y aurait consensus sur la convocation d'une réunion en 2002, d'accueillir l'événement. Enfin, l'Espagne estime que l'Assemblée doit porter une attention particulière aux problèmes de vieillissement dans les pays en développement et que les grandes instances internationales doivent s'intéresser à la question du vieillissement.
M. KHENTHONG NIANTASING (République démocratique populaire lao) a brièvement évoqué les enjeux internationaux que comporte le vieillissement et a fait observer qu'en 2050 la population mondiale âgée de plus de soixante- cinq ans atteindra 1,9 milliard d'individus. Il a ensuite exposé les mesures prises par son pays pour faire face au vieillissement.
Selon la culture laotienne la famille doit assumer la responsabilité de la prise en charge des personnes âgées. Cela ne veut évidement pas dire que le gouvernement n'ait pas le devoir d'aider les familles dans la prise en charge des personnes du troisième age. Ainsi le Gouvernement laotien a-t-il construit des centres de retraite et accorde-t-il une pension nationale aux personnes âgées ainsi que des soins gratuits, ou à prix réduits, dans les hôpitaux publics. Un comité national a été mis en place et de nombreux séminaires ont été organisés. Des cours de formation sur la prise en charge des personnes âgées et une campagne de visite médicale ont débuté dans les principales villes du pays. Enfin diverses manifestations sociales telles qu'une marche pour la paix, des concerts, des manifestations sportives et des expositions d'art traditionnel laotien ont été organisés. Toutes ces actions étaient destinées à éveiller l'opinion publique au problème du vieillissement.
M. YUKIO SATOH (Japon), après avoir rappelé les enjeux associés avec le vieillissement, a exposé la situation de son pays et les mesures mises en place par son gouvernement. Selon lui nous devons donner aux personnes âgées les moyens de rester actives. Ceci contribuerait à leur bien-être et bénéficierait à la société, créant ainsi une véritable "société pour tous les âges". Les gouvernements doivent certes jouer un rôle directeur dans ces efforts mais l'action des sociétés civiles, des volontaires et des médias est également essentielle.
M. Satoh a signalé l'importance du vieillissement au Japon, pays où ce phénomène est le plus marqué si on le compare aux autres Etats du monde, et où un tiers de la population sera âgée de plus de soixante-cinq ans en 2050. De plus M. Satoh a évoqué l'évolution des structures familiales au Japon où, de plus en plus, les jeunes couples vivent séparément de leurs parents. Afin de remédier à ces changements, le Parlement japonais a promulgué en 1995 la Loi fondamentale relative au vieillissement de la société qui prévoit les mesures devant être prises pour promouvoir l'indépendance des personnes âgées et la solidarité. Cette Loi s'inspire des principes pertinents des Nations Unies. Le Gouvernement japonais travaille à présent à établir des partenariats avec les organisations non gouvernementales et les autorités locales, notamment pour faire face aux conséquences, en matière de santé, de la crise asiatique. M. Satoh a également annoncé la création d'un nouveau système de sécurité sociale au Japon, et a mentionné l'aide à la formation apporté par son pays aux responsables de nations en développement pour la mise en place de systèmes de sécurité sociale.
M. MOKHTAR CHAOUACHI (Tunisie) a souligné le lien entre le vieillissement et le développement, estimant qu'il serait difficile d'assurer aux personnes âgées une vieillesse paisible dans les sociétés qui souffrent de la pauvreté et qui de surcroît endurent les affres des conflits armés et des catastrophes naturelles. A cet égard, la Tunisie appelle à la solidarité internationale pour mettre fin aux disparités existantes entre pays riches
et pays pauvres. C'est dans le but de renforcer ces liens de solidarité que le Président de la république tunisienne, M. Zine el Abidine Ben Ali, a proposé à la communauté internationale la création d'un "Fond mondial de solidarité" qui sera appelé à récolter les dons volontaires en vue de les engager dans des projets de développement dans les régions les plus démunies. Rappelant la promulgation en Tunisie de la loi 94-114 du 31 octobre 1994 relative à la protection des personnes âgées, laquelle constitue un code de droit pour ces personnes, le représentant a mis en avant les principaux axes de la stratégie développée par son pays pour la protection des personnes âgées. Ceux-ci consistent notamment à assurer la couverture sociale par les caisses de sécurité sociale, créer des équipes mobiles et multidisciplinaires pour assurer les prestations médicales au profit des personnes âgées à domicile, assurer la gratuité des soins et d'hospitalisation dans les établissements sanitaires publics pour toutes les personnes âgées nécessiteuses et instituer un certificat de gériatrie à la faculté de médecine de Sfax. La Tunisie a également prévu dans le cadre de son IXème plan (1997-2001) une stratégie pour la protection des personnes âgées qui comprend notamment l'octroi à 3100 personnes âgées vulnérables d'une aide permanente dans le cadre d'un programme national de protection des personnes âgées, a conclu M. Chaouachi.
Après avoir pleinement soutenu la déclaration de la présidence de l'Union européenne, M. PETER PENNEKAMP, Directeur général de la santé publique, du bien-être et des sports des Pays-Bas), a fait part de sa préoccupation concernant le bien-être des personnes âgées qui seront de plus en plus nombreuses dans les différentes sociétés du monde. Un monde compétitif n'est pas forcément un monde d'inégalités croissantes, d'instabilité sociale et de chômage, a affirmé le représentant. Les Pays-Bas ont démontré la coexistence possible entre une économie de marché et des politiques de bien-être social efficaces. Selon M. Pennekamp, il s'agit en fait des deux faces d'une même médaille, mais elle nécessite un système de retraite, de logement, de sécurité sociale et de santé qui puisse être financé par la communauté.
Pour éviter les inégalités sociales, la politique néerlandaise se préoccupe particulièrement des plus faibles, en particulier le groupe de moins de 8% de personnes de plus de 65 ans vivant dans des maisons de retraites ou de soin. Soulignant que si heureusement, la majorité des personnes âgées vivent sous leur propre toit, le représentant néerlandais a rappelé l'importance de pouvoir les aider au niveau régional et local grâce à des services sociaux bien coordonnés. Le Gouvernement néerlandais soutient également activement l'action du Bureau national contre la discrimination fondée sur l'âge.
Pour permettre la participation de tous à la société du futur, fondée sur les technologies, l'éducation et la formation permanente deviennent des notions cruciales, a ajouté M. Pennekamp, d'où l'intérêt de la Journée des générations, qui s'est tenue aux Pays-Bas le premier jour de l'été, et qui a permis le dialogue intergénérationnel.
Enfin, pour faire face au défi que posera l'accroissement du nombre de personnes âgées dans les pays pauvres, M. Pennekamp a expliqué que le Ministère de la santé, de l'aide sociale et du sport a présenté avec le Ministère des affaires étrangères un Mémorandum conjoint au Parlement néerlandais intitulé "Vieillissement et développement", insistant notamment sur la participation et l'intégration de personnes âgées dans la société, afin que cette dernière puisse profiter de leur expérience et de leur contribution à la collectivité. Pour permettre un échange utile des savoirs internationaux, le Gouvernement des Pays-Bas finance une base de données des Nations Unies, accessible sur Internet, contenant des informations et des réponses publiques sur les questions de population et de politiques de vieillissement dans différents domaines.
Mme LOIS WILSON (Canada) a indiqué que les personnes âgées représentaient 12% de la population de son pays, un chiffre qui s'élèvera à 25% en 2041. Les initiatives prises par le Canada durant l'Année internationale s'inscrivent dans un vaste programme d'action continu et tourné vers l'avenir, qui a été mis en place depuis plusieurs années. Ce programme prend appui sur le solide réseau canadien de programmes sociaux, lequel comprend un système de revenu de retraite à plusieurs volets et un régime d'assurance-maladie qui protège tous les citoyens tout au long de leur vie. Il y a deux ans, le Canada a réformé le régime de retraites de façon à ce qu'il soit équitable pour toutes les générations et financièrement viable sans vraiment toucher aux prestations. En février 1999, de nouvelles ressources ont été dégagées pour le secteur de la santé. Des initiatives ont été prises pour renforcer les services et adapter le système à une population vieillissante. D'importants investissements ont été faits pour améliorer la qualité et l'accessibilité des services, pour encourager le développement et l'application de nouvelles technologies et pour stimuler la recherche dans certains domaines clefs. Un Cadre national sur le vieillissement a été adopté pour guider les administrations et les secteurs dans l'élaboration des politiques, des programmes et des services destinés aux aînés. Dans le cadre de ces travaux, les ministres ont approuvé un ensemble de principes clefs, inspirés des Principes des Nations Unies pour les personnes âgées et approuvés par les aînés eux-mêmes lors de consultations pancanadiennes. Ces principes sont les suivants : dignité, autonomie, participation, équité et sécurité.
Un Comité canadien de coordination de l'Année internationale a été créé pour surveiller la planification et la mise en oeuvre des initiatives relatives à l'Année dans l'ensemble du pays. Ses membres proviennent de toutes les provinces et territoires et représentent tous les groupes de la société canadienne, y compris les autochtones et les personnes handicapées. Parmi les nombreux projets nationaux, le Canada a accueilli la quatrième Conférence mondiale sur le vieillissement à Montréal le mois dernier, à laquelle ont participé 60 pays. Cette Conférence a débouché sur la Déclaration de Montréal qui fait un survol de la situation des aînés dans le monde et réaffirme les principes énoncés en 1991 par l'ONU. On y demande, en outre, aux Nations Unies de maintenir l'élan donné par l'Année internationale. Tout au long de 1999, les jeunes et les aînés du Canada ont travaillé ensemble à des activités et des projets qui aident à établir un climat de compréhension entre les générations. Certains se poursuivront, comme le Programme ConnectAction des générations qui vise à tisser des liens entre jeunes et aînés en utilisant les technologies de l'information et des communications. Ainsi, les jeunes interviewent les aînés sur leurs souvenirs, qui sont ensuite diffusés sur l'Internet. La politique adoptée par le Canada face au vieillissement de la société a pour but d'assurer la viabilité et l'équité des programmes sociaux canadiens et de promouvoir la santé tout au long de la vie. Le défi que nous nous posons pour la fin de 1999 et au-delà est de profiter de l'élan acquis durant les neuf derniers mois pour faire en sorte que l'héritage de l'Année internationale soit solide et durable, a conclu la représentante.
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