LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE L'AUSTRALIE DRESSE UN BILAN POSITIF DE L'INTERVENTION MULTINATIONALE AU TIMOR ORIENTAL
Communiqué de Presse
AG/925
LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE L'AUSTRALIE DRESSE UN BILAN POSITIF DE L'INTERVENTION MULTINATIONALE AU TIMOR ORIENTAL
19990929Israël annonce son intention de parvenir d'ici février 2000 à un règlement permanent du conflit israélo-palestinien
L'Assemblée générale a repris, ce matin, son débat général interrompu pendant deux jours par la tenue de la vingt-deuxième session extraordinaire consacrée à l'examen de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Le Ministre des affaires étrangères de l'Australie a dressé un bilan positif de l'intervention de la Force internationale au Timor oriental (INTERFET) qui a permis la restauration de la paix et de la confiance et le retour de la plupart du personnel de la Mission des Nations Unies dans le pays. Le Ministre a demandé la mise en oeuvre de la phase III du Plan des Nations Unies pour le Timor oriental qui consacre l'installation d'une administration provisoire des Nations Unies dans le pays à la suite de la validation par le Gouvernement indonésien des résultats du processus référendaire.
Des espoirs de paix ont également été évoqués par le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d'Israël qui a annoncé la détermination de son Gouvernement à parvenir d'ici février 2000 à un accord-cadre portant sur un règlement permanent du conflit israélo- palestinien, conformément au Mémorandum signé il y a trois semaines à Sharm El-Cheikh avec l'Autorité palestinienne. Assurant les délégations du désir de paix global qui anime Israël, le Ministre a lancé un appel aux dirigeants de la Syrie et du Liban en vue de l'instauration d'un dialogue. Il a néanmoins indiqué que son pays ne restera pas indéfiniment otage de ceux qui refusent tout règlement. Evoquant les impératifs de sécurité de son pays, il a en outre demandé la mise en place immédiate d'un dispositif de surveillance des programmes d'armement iraquien. Pour le Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, ces développements positifs devraient être conjugués à l'intensification des efforts portant création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient et dans la région du Golfe.
Pour sa part, le Premier Ministre de la Malaisie a regretté que la fin de la guerre froide n'ait pas coïncidé avec l'installation d'une paix durable. Au contraire les conflits se sont multipliés. Il a dénoncé la mainmise
(à suivre - 1a)
- 1a - AG/925 29 septembre 1999
des cinq membres permanents du Conseil de sécurité sur l'Organisation des Nations Unies qui se trouvent souvent dépassés par les pays puissants qui souhaitent exercer le pouvoir sans payer le prix. Nous transporterons dans le nouveau millénaire le scénario du dernier quart du XXe siècle. Tout continuera à se préparer à l'Ouest et tout ce qui provient de l'Ouest sera considéré comme universel.
Si la prolifération des armes de destruction massive est apparue comme une des menaces principales à la paix et à la sécurité internationales, le trafic illicite des armes conventionnelles a également été dénoncé, notamment par les Ministres des affaires étrangères du Tchad et du Bhoutan. Ce dernier a demandé l'élaboration de mesures de contrôle plus strictes sur les armes légères et la définition de nouvelles modalités de coopération qui reposent sur un dialogue préventif. En effet, l'efficacité des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales n'a pas toujours été optimale, a-t-il constaté. Si nous devons redéfinir les critères d'intervention des Nations Unies, nous devons garder à l'esprit les liens d'interdépendance entre paix et droits de l'homme, a souligné pour sa part le Premier Ministre de Samoa.
Les Premiers Ministres de Samoa et de la Malaisie, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d'Israël, les Ministres des affaires étrangères de l'Australie, de Bahreïn et du Bhoutan ainsi que le Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Tchad ont pris part au débat.
L'Assemblée générale poursuivra son débat général à 15 heures.
Suite du débat général
M. TUILAEPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre du Samoa: je rends hommage au Secrétaire général pour le travail qu'il a accompli dans un contexte difficile et parfois tragique tant le nombre des victimes des suites des conflits et de la persistance de la pauvreté est important. L'éventail des questions à l'ordre du jour des Nations Unies est préoccupant. Le rapport du Secrétaire général sur le travail de l'Organisation constitue un défi réel et mérite que l'on y accorde la plus grande attention. Le Secrétaire général y souligne la place de la souveraineté dans le contexte de nos intérêts communs. Il s'interroge sur les modalités permettant de définir l'intérêt commun et cette réponse définira le rôle de l'ONU dans le prochain millénaire. Nous n'avons pas encore trouvé de réponses mais il est essentiel de définir des critères clairs d'intervention au niveau international et les Nations Unies sont les plus qualifiées pour le faire. Il est indispensable d'équilibrer les droits et les valeurs et de garder à l'esprit le lien essentiel entre la paix, le développement et les droits de l'homme. Par ailleurs, le moment est venu de passer à une phase plus décisive des efforts visant à réformer le Conseil de sécurité. La structure actuelle ne reflète pas les réalités actuelles. Le Japon mérite de devenir un membre permanent du Conseil. Nous encourageons le Conseil a poursuivre sa réflexion sur la réforme de ses méthodes de travail. L'exercice du droit de veto est une question fondamentale dans le contexte des réformes actuelles. Les mesures de réforme des Nations Unies doivent en outre comprendre un examen sérieux des arrangements actuels au niveau des groupes régionaux qui ne correspondent pas aux réalités. Une anomalie veut par exemple que l'Australie et la Nouvelle Zélande soient exclues de leur zone géographique.
A l'orée du nouveau millénaire, les catastrophes naturelles constituent une priorité globale en ce qu'elles menacent les vies et les économies nationales. Le monde a connu trois fois plus de catastrophes naturelles dans les année 90 que dans les années 60. Pourtant, le Fonds d'assistance d'urgence a été réduit de 40% au cours des dernières années. Dans l'immédiat, il est nécessaire de déterminer quelles sont les mesures préventives que pourraient adopter les pays de petite taille pour se prémunir contre les catastrophes naturelles. Un système d'alerte rapide utilisant des satellites de détection serait essentiel tandis qu'il faudrait également mettre en place des instruments de gestion des crises. Nous devons également tirer les leçons de l'expérience acquise lors de la Décennie pour la réduction des catastrophes naturelles. En qualité de Président de l'Alliance des petites Etats insulaires en développement, je remercie tous ceux qui ont pris part à la vingt-deuxième session extraordinaire de l'Assemblée générale. Cet événement constitue une source de motivation supplémentaire pour mettre en oeuvre de manière durable le Programme d'action de la Barbade.
M. MOHAMAD MAHATHIR, Premier Ministre de la Malaisie: le XXe siècle touche à sa fin et avant d'entrer dans le siècle à venir, il est bon de passer en revue les événements qui ont marqué le XXe siècle. Il a été le témoin notamment des guerres les plus destructrices et de l'avènement des premières bombes nucléaires. Lorsque les guerres les plus meurtrières de ce siècle se sont terminées, l'auguste organe des Nations Unies a été créé et nous pensions alors que la paix allait s'installer durablement. Mais cela n'a pas été le cas car les vainqueurs se sont partagés en deux camps et ont commencé la guerre froide. Pour les petits pays, la déroute du bloc de l'Est représente un désastre majeur. Ces pays sont à présent exposés à des pressions qu'ils ne peuvent soutenir. Aussi pour les petits pays indépendants, l'avenir semble sombre. Mais les compétitions entre les géants et les petits peuvent-elles être justes si les mêmes règles du jeu s'appliquent dans les deux cas ? Les géants efficaces peuvent produire des marchandises de meilleure qualité et pour un prix réduit mais si un pays n'exporte pas ses propres produits afin d'acquérir des devises, il ne sera pas en mesure de payer les importations. Le monde peut en fait s'appauvrir par le libre-échange. Les pays nouvellement indépendants qui n'ont connu que le système autoritaire de gouvernement ne peuvent qu'échouer et ils n'auront pas le temps d'apprendre le système. Ils doivent changer immédiatement, le plus important étant qu'ils doivent adopter un système démocratique et libéral. On note un souci ineffable de la part de l'Ouest en faveur des droits de l'homme, mais la définition de ces droits de l'homme semble limitée au droit individuel de dissidence contre le gouvernement. Avec la fin de la confrontation Est-Ouest, les conflits se sont multipliés au lieu de diminuer. Le problème de la Palestine n'est toujours pas résolu et les sanctions et bombardements à l'encontre de l'Iraq se poursuivent. Autrefois c'était les communistes qui dirigeaient les rebellions partout, y compris en Malaisie, aujourd'hui ce sont les libéraux démocrates qui font exactement la même chose de la même manière, avec en plus l'approvisionnement en armes. Les Nations Unies semblent démunies. En effet, l'Organisation est souvent dépassée par les pays puissants qui souhaitent exercer le pouvoir sans en payer le prix. Malheureusement aucun changement n'est à attendre tant que l'Organisation des Nations Unies continuera d'appartenir aux cinq Membres permanents. La structure de l'Organisation continuera de refléter la victoire glorieuse de ces cinq nations. Malheureusement certaines personnes au sein des Nations Unies ont des pratiques plutôt inhabituelles. En principe on choisit une personne neutre afin d'étudier et de faire rapport sur un jugement. Mais les Nations Unies ont choisi une personne bien connue pour ses attaques virulentes contre le système judiciaire de la Malaisie afin qu'elle fasse rapport sur cette institution. Je n'attribue pas la faute au Secrétaire général mais il y a lieu de noter que quelque chose ne fonctionne pas ici et que les Nations Unies doivent se pencher sur ce problème.
Tel est le scénario du dernier quart du XXe siècle et nous transporterons ce bagage dans le nouveau millénaire. Tout continuera de se préparer à l'Ouest et tout ce qui provient de l'ouest sera considéré comme universel. Pour les autres valeurs et cultures elles sont désormais superflues et inutiles.
La Malaisie vient de vivre une expérience traumatisante. En seulement quelques semaines, 42 années de dur labeur pour le développement de notre pays ont été détruites, en particulier les mesures visant à réduire l'animosité entre les races en Malaisie. Nous avons mis au point notre propre voie pour parvenir au redressement. Mais nous subissons des pressions visant à imposer l'abandon du contrôle de notre monnaie. La Malaisie souhaite seulement gérer les affaires à sa manière dans l'intérêt de son peuple. Nous ne porterons atteinte à personne et nous ne tournerons pas le dos au monde. Nous continuerons à apporter notre contribution à la paix dans le monde. Même si nous ne sommes pas enchantés par les perspectives qu'offre le siècle prochain, je peux donner des assurances que la Malaisie sera une nation responsable, qui entretiendra de bonnes relations avec tous ceux qui entretiennent de bonnes relations avec elle, avec aucune mauvaise intention envers qui que se soit.
M. ALEXANDER DOWNER, Ministre des affaires étrangères de l'Australie: l'Australie souligne l'importance croissante de l'Organisation des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, notamment lorsqu'il est besoin d'interventions humanitaires. En ce qui concerne la situation au Timor oriental, l'Australie se félicite du succès du déploiement de la Force internationale au Timor oriental (INTERFET), il y a un peu plus d'une semaine, qui a entre autres pour mandat de protéger et d'aider la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO). La Force a commencé à restaurer la paix dans l'île et à créer un climat de confiance permettant que les habitants du Timor oriental puissent avoir de la nourriture, un abri et des soins médicaux. L'Australie reconnaît le rôle essentiel joué par le Président de l'Indonésie, M. Habibie dans le processus qui a conduit à cette situation, comme c'est lui qui a conduit son pays sur la voie de la démocratie après le départ de l'ex-Président Suharto. C'est en effet le Président Habibie qui a décidé d'autoriser la population du Timor oriental à pouvoir choisir entre l'autonomie à l'intérieur de l'Indonésie et l'indépendance. L'Australie reconnaît également le rôle clef joué par le Secrétaire général de l'ONU dans la préparation de l'Accord tripartite, signé le 5 mai dernier entre le Portugal, l'Indonésie et les Nations Unies. Elle se félicite du travail effectué par la MINUTO pour préparer la consultation populaire. L'élément de police civile et les officiers de liaison de la Mission ont rempli un rôle crucial pour assurer les relations entre l'UNAMET, la police civile indonésienne et les autorités militaires. Le décès de plusieurs employés locaux de la Mission est une véritable tragédie. Nous devons tous absolument faire en sorte que la sécurité du personnel de l'ONU soit assurée. Cela doit être une priorité. Menacer le personnel de l'ONU
signifie menacer l'Organisation elle-même. Le monde a été le témoin des cruautés dont a été victime la population du Timor oriental du fait que certains n'ont pas accepté les résultats de la consultation populaire. Le Président Habibie a eu le courage de demander une assistance militaire. En réponse à sa demande, le Conseil de sécurité a adopté une résolution forte et recommandé un mandat qui permettra aux forces de maintien de paix d'assurer que la volonté des habitants du Timor oriental, qui s'est exprimée par le vote du 30 août, soit respectée. La Force internationale au Timor oriental a commencé à restaurer l'ordre et la sécurité.
A l'heure actuelle, il y a environ 3 200 personnes, provenant de pays différents, déployées sur le terrain. Un grand nombre d'entre elles proviennent de la région Asie-Pacifique. L'Australie se félicite que la plupart du personnel de la MINUTO ait pu revenir au Timor oriental. Elle se félicite également des efforts entrepris par les différentes institutions de l'ONU dans le domaine humanitaire, notamment pour porter secours aux réfugiés. L'Australie s'est déjà engagée à apporter une contribution de 7 millions de dollars destinée aux secours humanitaires. La résolution 1264 du Conseil de sécurité a demandé à ce que ceux qui sont responsables des actes de violence commis au Timor oriental soient traduits en justice. L'Australie soutient les efforts entrepris par le Gouvernement indonésien et les Nations Unies dans ce sens.
Il est urgent que l'on commence dès que possible la phase III du Plan des Nations Unies pour le Timor oriental. Cela signifie que toutes les Parties, et plus particulièrement l'Indonésie et le Portugal, travaillent étroitement avec le Secrétariat. L'Australie essaiera, dans la mesure de ses capacités, d'apporter toute son aide dans ce processus qui sera la fondation de la période de transition du statut du Territoire. Il faut tout faire pour empêcher toute violation des droits de l'homme. Il est nécessaire que l'on puisse tirer des leçons de ce qui vient de se passer au Timor oriental afin que d'autres crises puissent être évitées dans le futur.
La question de la réforme de l'ONU est centrale. Il est essentiel, pour que l'ONU puisse s'acquitter de ses différents mandats plus efficacement, que l'Organisation poursuive le programme de réforme qu'elle a déjà engagé. Les Nations Unies doivent changer et s'adapter afin de mieux refléter les réalités au risque de devenir une organisation de plus en plus inadéquate. Il est également clair que l'Organisation doit disposer de ressources financières adéquates. Pour cela, tous les Etats Membres doivent s'acquitter de leurs responsabilités financières. L'ONU doit pouvoir remplir tous les mandats qui lui sont confiés et être capable d'agir suffisamment rapidement afin de pouvoir empêcher que les situations qui nécessitent son intervention ne se détériorent.
M. DAVID LEVY, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d'Israël: nous sommes actuellement plongés dans un processus politique dont l'aboutissement doit être la paix entre les Etats et la conciliation entre les peuples. Israël aspire à une paix globale avec ses voisins, une paix harmonieuse qui ne se contente pas d'être une paix politique et stratégique. De notre point de vue, en effet, la non-belligérance ne signifie pas pour autant la paix telle que nous la souhaitons. La paix implique, selon nous, un langage de paix. Elle réside dans ce que disent les dirigeants à leur peuple, les maîtres à leurs élèves, les hommes de Dieu à leurs fidèles. A une époque où les intégrismes religieux redressent la tête, il est de la plus haute importance de renforcer le dialogue interprofessionnel.
Or, dans notre quête pour établir la paix dans notre région, nous nous heurtons bien souvent à des comportements contradictoires. Ainsi parallèlement au processus de paix et aux négociations, nos interlocuteurs mènent contre Israël une lutte politique constante dans divers forums internationaux, y compris au sein de cette illustre Assemblée. Ce double comportement est incompatible avec le processus de paix et il est intolérable. Pourtant nous espérions et nous nous attendions à un climat différent prolongeant l'initiative et l'impulsion donnée par le nouveau Gouvernement d'Israël. Nous avons regretté de constater des phénomènes qui portent atteinte à l'essence même de la paix et qu'on peut difficilement qualifier autrement que de "résolutions anti-paix". Cette situation permet de s'interroger sur la conception que se font de la paix nos interlocuteurs : est-ce une paix qui implique la normalisation et des frontières ouvertes ou ne s'agit-il que d'une paix de reconnaissance mutuelle temporaire ? Il y a trois semaines, Israël et l'Autorité palestinienne ont signé le Mémorandum de Sharm El-Cheikh, qui établit pour la première fois un lien chronologique politique et conceptuel entre les accords intérimaires et le règlement permanent. Nous sommes déterminés à parvenir, d'ici février 2000, à un accord-cadre portant sur le règlement permanent, conformément aux termes du Mémorandum. Dans ce cadre, nous identifierons les thèmes à traiter et nous établirons un ordre du jour en vue du règlement permanent. A cet égard, lorsque nous parlons de séparation politique comme l'une de nos conceptions essentielles, nous disons en même temps que l'intérêt des deux parties ne réside pas nécessairement dans la rupture des relations vitales nécessaires à une coexistence dans de larges secteurs de la vie.
Du point de vue d'Israël, il n'y a pas et il n'y a jamais eu de concurrence entre les divers volets des négociations. Israël aspire à la paix également avec la Syrie. Néanmoins, il faut préciser de la manière la plus stricte qu'un Etat démocratique comme Israël ne peut pas accepter que l'on pose comme condition à l'ouverture de négociations ce qui doit en constituer la conclusion finale. Je lance un appel aux dirigeants syriens : assez tergiversé! Le moment est venu de dialoguer, il ne s'agit pas d'un sacrifice politique mais d'une nécessité! Sur la route d'une paix globale,
nous souhaiterions aussi voir le Liban se joindre au camp de ceux qui font la paix, car il faut mettre fin à l'anomalie qui s'est installée au Liban. Pour notre part, nous n'avons jamais eu le moindre conflit territorial avec le Liban et le seul intérêt qui guide notre politique est la paix et la sécurité de nos citoyens. Cela dit, je tiens à souligner que nous ne serons pas indéfiniment les otages de ceux qui refusent tout règlement. Nous conserverons notre autonomie pour adopter les décisions qui concernent la défense et la promotion de nos intérêts, tout en étudiant chaque possibilité et chaque alternative qui se présentera. La paix entre Israël et ses voisins porte en elle une chance pour tous les peuples de la région : celle de jouir des fruits de la paix. Le besoin se fait sentir d'une coopération étroite dans des projets régionaux multilatéraux. Ainsi, la pénurie d'eau est appelée à dicter un nouveau mode de vie aux habitants du Moyen-Orient. Une coopération s'avère nécessaire entre les Etats de la région, coopération qui sera profitable à toutes les parties.
Mais ne nous leurrons pas, la région où nous vivons n'est ni le Bénélux, ni l'Amérique du Nord et nous restons très conscients des menaces directes qui pèsent sur nous et qui mettent en danger la stabilité de la région tout entière. Ainsi, il faut immédiatement remettre en place le dispositif de surveillance internationale de l'Iraq. Tant que le régime iraquien poursuit ses efforts pour se procurer un armement non conventionnel, il incombe en effet à la communauté internationale de maintenir le régime de surveillance. C'est à l'ONU qu'il appartient de reprendre l'initiative et d'assumer la responsabilité de stopper le danger, à cet égard. Il existe un autre ennemi stratégique : le terrorisme, dont on ne peut tolérer l'existence. Il menace non seulement Israël mais aussi d'autres Etats de la région et du monde entier. Durant des millénaires, Jérusalem n'a jamais été la capitale d'un autre peuple sinon le peuple juif. N'est-il pas déplorable de constater qu'aujourd'hui encore, il existe des gens qui nous dénient le droit naturel de choisir notre capitale, un droit pourtant octroyé à chaque peuple. Jérusalem, unifiée sous la souveraineté israélienne, reste et restera à jamais la capitale d'Israël.
CHEIKH MOHAMED BIN MUBARAK AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn: les événements récents dans la région du Golfe ont montré que la défense de la sécurité nationale doit être fondée sur le respect des principes tels que l'inviolabilité des frontières reconnues, le respect mutuel et le bon voisinage, la non-ingérence dans les affaires d'un autre Etat, la souveraineté des Etats, et le règlement des différends par des moyens pacifiques. Dans ce contexte, Bahreïn demande à l'Iraq de mettre en oeuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier celles relatives aux prisonniers de guerre. En même temps, nous plaidons en faveur d'efforts constants en vue d'alléger les souffrances du peuple iraquien causées par l'imposition du régime de sanctions. Nous sommes également soucieux d'assurer l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Iraq et nous nous opposons à toute ingérence dans ses affaires intérieures.
Nous soutenons les efforts visant à trouver une solution par des voies pacifiques, au différend opposant les Emirats arabes unis et la République islamique d'Iran au sujet des îles Abu Moussa, de la Petite et de la Grande Tumb qui appartiennent aux Emirats. Nous formons à cet égard des voeux de succès au Comité ministériel tripartite formé par le Conseil de coopération du Golfe. Il est important de souligner les dangers inhérents aux tentatives visant à modifier les frontières traditionnellement reconnues. Nous accueillons avec satisfaction les résolutions adoptées sur cette question lors du Sommet de l'OUA au mois de juillet dernier. Au Moyen-Orient, le nouveau Gouvernement israélien a fait preuve de sa volonté de relancer le processus de paix. Nous avons accueilli favorablement le dernier Accord israélo- palestinien sur la mise en oeuvre de l'Accord de Wye River qui constitue une étape positive. De la même manière, nous soulignons l'importance qu'il y a à intensifier nos efforts en vue de faire du Moyen-Orient et de la région du Golfe, une zone exempte d'armes nucléaires. Par ailleurs, nous rendons hommage à la Jamahiriya arabe libyenne pour son respect des résolutions du Conseil de sécurité, ainsi qu'aux autres parties ayant fait preuve de coopération dans la question de Lockerbie. Nous accueillons avec satisfaction la suspension des sanctions qui en a découlé et espérons que le processus aboutira à leur levée complète.
A l'orée du millénaire et face au phénomène de mondialisation, la communauté internationale doit s'atteler à remplir des objectifs ambitieux, notamment l'élimination de la pauvreté et le développement économique et social. Le paiement de la dette ne doit pas entraver la croissance et l'intégration des économies nationales aux échanges internationaux. Il est également essentiel de créer un environnement favorable à la promotion de la coopération économique et commerciale sur la base de bénéfices mutuels et d'égalité, d'assurer la transparence des marchés, de faciliter les transferts de technologies et d'encourager les investissements étrangers. Le monde est témoin de changements majeurs causés par la révolution des technologies. Mais dans quelle mesure les pays pauvres en ont-ils profité ? Dans quelle mesure les progrès scientifiques et la mondialisation peuvent-ils trouver des solutions aux problèmes écologiques ? Dans quelle mesure la mondialisation, les flux de capitaux facilitent-ils les investissements dans les pays en développement ? Dans quelle mesure les bénéfices de la mondialisation peuvent-ils servir à l'élimination des armes de destruction massive ? Dans quelle mesure la mondialisation améliore-t-elle l'accès à l'éducation à la culture et aux échanges entre civilisations ?
M. MAHAMAT SALEH ANNADIF, Tchad: nous entrerons bientôt dans le troisième millénaire qui sera caractérisé par la mondialisation, la communication et la réduction des espaces. Il est légitime despérer que les besoins inhérents à lexistence humaine ne seront plus des idéaux; mais des réalités concrètes. En effet les objectifs de lONU de maintien de la paix et de la sécurité internationales et de réduction de la pauvreté sont loin dêtre atteints. Nest-il pas temps dimaginer des relations basées sur la solidarité et le partenariat, au delà des traditionnelles coopérations qui ont fait preuve de leur limites ?
Concernant plus spécifiquement le Tchad, notre souci majeur est de créer des conditions de paix et de sécurité par le recours à une politique participative consensuelle sans exclusive, permettant une politique de réconciliation nationale. Cette approche a permis de retrouver stabilité politique et paix civile, marquées par la mise en place dinstitutions démocratiques. Des efforts considérables ont été déployés en matière de droits de lhomme. Des institutions ont été créées pour garantir le respect de ces droits et des libertés fondamentales des populations, sans distinction. Notre pays est ainsi sorti de la période dexamen de la situation des droits de lhomme appliquée par la Commission des droits de lhomme des Nations Unies. Enfin notre Gouvernement a engagé une politique de décentralisation et de transfert de compétences.Dans le souci de consolider la paix et de renforcer la cohésion sociale, le Gouvernement tchadien sest préoccupé des questions de larmée et des mines antipersonnel. Un engagement de reconversion professionnelle a été pris pour les militaires démobilisés, et un programme de déminage devrait contribuer à sécurisé lensemble du territoire, à permettre le développement économique et social des régions concernées, et à faciliter le retour des réfugiés. Pour ce programme ambitieux nous voudrions en appeler, encore une fois, à la solidarité des Etats Membres pour nous apporter leur coopération.
A lorée du XIXe siècle, le bien-être du citoyen qui demeure la pierre angulaire de laction gouvernementale au Tchad, est basé sur des réformes visant à instaurer une économie moderne et dynamique. Avec laide internationale, des réformes hardies ont été engagées pour stabiliser les finances publiques et amorcer une croissance durable. Pour cela notre Gouvernement a adopté un programme de développement sattaquant à trois défis majeurs, à savoir le défi économique et financier, le défi social et le défi politique et institutionnel. Il sagit notamment de créer un climat de stabilité sociale, de consolider la macro-économie et de maîtriser linflation. Cette lutte contre la pauvreté est articulée autour de quatre axes stratégiques prioritaires dans les domaines de la santé, de léducation, des infrastructures et du développement rural. La quatrième Table ronde sur le Tchad à démontré le soutien de la communauté internationale où des annonces de 1,12 milliard de dollars ont été enregistrées. Nous avons déjà organisé deux réunions sectorielles consacrées à la santé et au développement et préparons celles relatives aux infrastructures et à léducation.
Il est inconcevable de parler de léconomie du Tchad sans évoquer la question de lexploitation de son pétrole, véritable enjeu politique et socio- économique. Une législation a été prise pour garantir la gestion des revenus pétrolier. Cette activité devrait contribuer à un rééquilibrage de la situation budgétaire et permettre dasseoir une politique de développement véritable.
De nombreux efforts restent à accomplir pour la mise en oeuvre des principes et buts de la Charte. Comment demeurer indifférent devant des fléaux tels que la pauvreté, lanalphabétisme, les agressions extérieures,
les conflits, les différentes pandémies dans le domaine de la santé publique et les problèmes transnationaux liés à lenvironnement et à la drogue ? Par devoir, mon pays a participé et participe à diverses opérations de maintien de la paix en Afrique, notamment en République démocratique du Congo pour laquelle il émet lespoir que lAccord davril 1999 ouvrira la voix à une paix définitive. Concernant la situation en Angola où la guerre civile a repris, nous en appelons au Conseil de sécurité pour quil aide au retour de la paix, ainsi quen Sierra Leone, en Guinée-Bissau, en Somalie, et entre lErythrée et lEthiopie. Nous nous félicitons enfin de la levée de lembargo contre la Libye qui a porté de graves préjudices aux intérêts du Tchad. De tous les continents, lAfrique apparaît donc comme celle qui souffre le plus de la crise économique, des guerres et dautres situations conflictuelles. Mais nous noublions pas les problèmes auxquels dautres peuples font face.
A propos du Moyen-Orient, pour la question de la Palestine, la solution passe par lapplication des Accords dOslo. Par ailleurs les conflits Iraq- Koweït et Iraq-Iran perdurent. Nous appelons les belligérants dhier à oeuvrer au rétablissement de la paix totale. Concernant lAfghanistan où la crise militaire sintensifie, nous préconisons le dialogue comme seule voie pouvant conduire le peuple afghan à se réconcilier. Dans les Balkans, le Tchad encourage les efforts visant à ramener la paix. Au Timor oriental, le Tchad exhorte à parachever le processus engagé.
Je voudrais à présent parler de la situation absurde et insoutenable, à laquelle il faut mettre fin, dans la détroit de Taïwan. La République de Chine à Taïwan est un pays épris de paix qui remplit les obligations énoncées dans la Charte de Nations Unies. Cest pour corriger cette injustice que le Tchad soutient ladmission de le République de Chine à Taïwan à lOrganisation des Nations Unies.
Il est connu de tous que de nombreux conflits trouvent leur origine dans la course effrénée aux armements. La circulation et la prolifération des armes en Afrique nous préoccupent. Sans solutions appropriées, la paix, la sécurité et la stabilité seront constamment menacées. Deux réunions se tiendront à NDjamena du 25 au 30 Octobre 1999 entre pays dAfrique centrale pour faire face à cette situation.
Depuis la création des Nations Unies, lenvironnement politique international a changé. Il devient donc impératif dadapter les structures de lONU aux problèmes actuels impliquant le partage équitables des responsabilités internationales. Cest en cela que la réforme du Conseil de sécurité simpose, notamment par une représentation équitable et légitime du continent africain au sein du Conseil de sécurité.
Sagissant de léconomie et du commerce international, si la mondialisation présente des avantages, le degré peu compétitif des économies des pays du Sud ne leur permet pas den tirer profit. Aussi la libéralisation des marchés, sans mesures de consolidation de certains acquis fragilise leur économie et les marginalise sur la scène internationale.
De même lendettement de ces pays constitue un lourd fardeau pour leurs maigres ressources budgétaires et annihile tous leurs efforts de développement. Les initiatives dallégement de la dette sont louables mais insuffisantes. Nous exhortons les pays nantis à déployer davantage defforts en faveur des pays pauvres pour leur permettre de faire face, enfin, au fardeau de la dette extérieure, véritable entrave à leur développement économique et social.
M. LYONPO JIGMI Y. THINLEY, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan: l'objectif premier de l'ONU est le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il est regrettable que l'efficacité de l'ONU dans ce domaine ne soit pas toujours optimale. Le Bhoutan estime que le mécanisme principal qui s'occupe de la paix et de la sécurité doit être fondé sur un dialogue préventif qui permette de trouver des solutions pacifiques aux différends. Le recours à la force doit être évalué avec soin, conformément au droit international et recevoir l'aval de toute la communauté internationale. Le Conseil de sécurité doit disposer de suffisamment de souplesse pour agir rapidement mais ne doit toutefois pas agir de façon isolée. Il faut que le Conseil réponde aux aspirations de l'ensemble de la communauté internationale. Le Bhoutan soutient la position du Mouvement des pays non alignés en ce qui concerne la nécessité de réformer les méthodes de travail et la composition du Conseil de sécurité. Il est légitime que les pays en développement soient représentés de façon permanente au sein du Conseil.
La prolifération des armes de destruction massive et des armes conventionnelles continue à menacer la paix et la sécurité internationales. Les progrès accomplis dans le domaine du désarmement nucléaire doivent s'accompagner d'un réel engagement de la communauté internationale à éliminer ce type d'arme. Il faut également que les règlements sur les armes légères soient plus stricts. Le terrorisme continue à porter atteinte aux droits de l'homme, aux libertés fondamentales et à la sécurité d'un nombre toujours croissant de pays. Il est urgent d'élaborer une Convention sur le terrorisme international. La coopération internationale dans ce domaine doit être renforcée afin que des mesures puissent être prises pour prévenir, combattre et éliminer le terrorisme. En ce qui concerne les changements provenant de la mondialisation de l'économie, il est essentiel que tous les pays, qu'ils soient ou non développés, puissent en bénéficier. Les pays en développement ne doivent pas continuer à se marginaliser. Le Bhoutan se félicite de la décision prise au Sommet de Cologne en juin 1999 par le G7 visant à réduire une partie du poids de la dette des pays les plus endettés. Cette décision devrait aider ces pays à avoir une croissance économique durable. Il est regrettable que l'aide publique au développement, telle que fixée par les Nations Unies, reste insatisfaisante. L'intégration des pays les moins avancés à l'économie mondiale doit absolument être facilitée, notamment en leur octroyant un accès préférentiel aux marchés. Le Bhoutan s'est engagé à renforcer plus avant sa coopération, que ce soit dans le domaine économique ou social, en Asie du Sud qui est une région où de grandes richesses restent encore inexploitées. Le Bhoutan soutient l'établissement de mécanismes permettant aux pays de l'Association de l'Asie du Sud pour la coopération régionale (SAARC) de passer, dans un délai raisonnable, d'un accord commercial préférentiel à un accord de libre échange.
* *** *