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AG/922

LES PETITS ETATS INSULAIRES SOULIGNENT LEUR VULNERABILITE AUX PHENOMENES ECOLOGIQUES PROVOQUES PAR LES REJETS TOXIQUES DES PAYS LES PLUS DEVELOPPES

27 septembre 1999


Communiqué de Presse
AG/922


LES PETITS ETATS INSULAIRES SOULIGNENT LEUR VULNERABILITE AUX PHENOMENES ECOLOGIQUES PROVOQUES PAR LES REJETS TOXIQUES DES PAYS LES PLUS DEVELOPPES

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Plus que jamais, la communauté internationale doit appliquer le principe de la responsabilité partagée au développement durable de ces pays

Au cour de cette séance, les participants à la session extraordinaire de l'Assemblée générale pour l'examen et l'évaluation d'ensemble de l'application du Programme d'action sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, adopté à la Barbade en 1994, ont insisté, dans leur majorité, sur les spécificités et les réalités des Etats insulaires en développement. Ils ont jugé que la gravité des problèmes de ce groupe de quelque 40 Etats n'a pas été suffisamment prise en considération par la communauté internationale. Or, ainsi qu'a insisté la Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Barbade, ces problèmes ne sauraient être simplifiés ou tout simplement passés sous silence parce que les pays qui les rencontrent comptent parmi les plus petits et les plus marginalisés de la planète. Au nombre des obstacles rencontrés par ces pays figurent leur taille réduite, leur dispersion géographique, l'isolement de leurs marchés, la limitation de leurs ressources et leur caractère de cible privilégiée de la criminalité internationale, comme le trafic des stupéfiants ou le blanchiment d'argent. Mais c'est avant tout leur vulnérabilité aux changements climatiques se traduisant par la menace directe que constitue la montée du niveau des océans, et aux catastrophes naturelles, comme les ouragans et le phénomène El Niño, qui a été évoquée. Certains orateurs, introduisant ainsi la notion de responsabilité partagée, ont fait remarquer que les petits Etats insulaires en développement sont les premières victimes de la pollution des mers et des rivages ou encore des conséquences de l'effet de serre, alors qu'ils en sont les moins responsables; ce sont en effet les nations les plus développées qui multiplient les rejets de substances toxiques tant dans l'atmosphère que dans des eaux territoriales, qui ne sont pas les leurs.

Il a été fait observer que cette vulnérabilité à visage multiple s'est trouvée aggravée par le caractère de plus en plus imprévisible des prix des produits de base et l'apparition des nouvelles règles du commerce international, dans le contexte de la mondialisation. L'idée d'accords commerciaux préférentiels pour les petits Etats insulaires et de l'application

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d'un indice de vulnérabilité par les différentes institutions financières et de développement internationales, a été défendue par plusieurs délégations. Bien que des progrès aient été relevés dans l'ensemble, la réponse de la communauté internationale a été jugée insuffisante. Les effets néfastes de la chute continue de l'aide publique au développement ont particulièrement été mis en lumière. A cet égard, le représentant de la France, estimant que l'aide extérieure demeure une ressource indispensable pour les petits Etats insulaires en développement, a fait état de la réorganisation des structures de coopération au développement entreprise par son pays depuis 1998. Cette réforme a abouti, a-t-il expliqué, à concentrer l'aide bilatérale, qui représente la majeure partie de l'aide totale, sur une "zone de solidarité prioritaire", périodiquement mise à jour et dont font partie un grand nombre de ces petits Etats. Le Secrétaire d'Etat pour le développement international et les droits de l'homme de la Norvège a, pour sa part, annoncé que son pays s'était engagé, ce matin même, à financer pendant trois ans une unité consultative sur les petits Etats insulaires en développement au sein du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, afin de fournir des conseils.

Ont participé au débat les personnalités suivantes : le Premier-Ministre du Cap-Vert, la Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Barbade, le Ministre d'Etat au Bureau du Vice-Président de l'Ouganda, le Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, la Ministre des forêts, de l'environnement et de la conservation des Iles Salomon, la Ministre de la coopération internationale du Canada, le Ministre des affaires intérieures des Iles Marshall, le Ministre des affaires étrangères du Suriname, le Ministre de l'agriculture, des biens fonciers et de l'habitat de Saint-Kitts-et-Nevis, le Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale, le Ministre des affaires étrangères du Bahreïn, la Vice-Ministre de la coopération économique et du développement de l'Allemagne, le Secrétaire d'Etat pour le développement international et les droits de l'homme de la Norvège, la Vice-Ministre chargée des organisations internationales du Ministère des affaires étrangères de l'Equateur, le Ministre adjoint des affaires étrangères de la Chine, le Ministre de l'environnement du Nigéria, le Secrétaire aux affaires étrangères du Royaume de Tonga, et le Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique. Les chefs de délégation et représentants des pays suivants sont également intervenus : Namibie, Slovénie, Fédération de Russie, Belgique, Japon, France, Jamahiriya arabe libyenne, Soudan, Tunisie, Pérou, Qatar et Mongolie.

La session extraordinaire se poursuivra demain, mardi 28 septembre, à partir de 9 heures.

EXAMEN ET EVALUATION D'ENSEMBLE DE L'APPLICATION DU PROGRAMME D'ACTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT

Débat

M. CARLOS VEIGA, Premier Ministre du Cap-Vert : il y a deux ans, la Déclaration et le Programme d'action de la Conférence mondiale sur les petits Etats insulaires en développement tenue à la Barbade, nous ont donné une série de recommandations complètes et intégrées qui sont un plan véritable pour les efforts de nos Etats et de la communauté internationale en vue du développement des petits Etats insulaires. Nous reconnaissons que nous sommes gardiens de vastes zones océaniques mondiales qui sont importantes pour l'humanité, et nous sommes aussi détenteurs d'une part importante de la biodiversité de la planète. Mais, et il faut le souligner, les petits Etats insulaires sont aussi les pays les plus vulnérables aux menaces de changements climatiques incontrôlés qui pèsent sur la planète. Leur nombre, et nous nous en félicitons, a augmenté aux Nations Unies avec l'admission au sein de l'Organisation de Kiribati, Nauru et Tonga, ce qui est un heureux événement pour notre catégorie d'Etats. Cinq ans après la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires, cette session extraordinaire de l'Assemblée adopta deux importants documents : une déclaration et un état des progrès accomplis, et des initiatives pour la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Ces documents sont une réaffirmation de notre volonté politique, et nous pensons qu'ils aideront nos petits Etats à améliorer et augmenter l'efficacité des efforts qu'ils mènent, et que leurs partenaires internationaux seront encouragés à accorder davantage d'importance à la coopération en vue de bénéfices mutuels.

Il y a des aires critiques dans lesquelles les petits Etats insulaires font face à des contraintes majeures. L'un de ces domaines est celui des ressources en eau potable, dont le problème pour mon pays est sérieux. La sécheresse qui était un phénomène cyclique au Cap-Vert, y est devenue une condition permanente depuis une vingtaine d'années, et sa persistance a drainé de façon continuelle une portion importante des ressources déjà maigres de notre pays, en vue de financer des programmes de dessalement d'eau de mer et d'eaux souterraines, et d'assurer la maintenance d'ouvrages de génie civil dans le domaine agricole dans les zones les plus touchées par la sécheresse. L'aide au développement a baissé en raison, peut être, du niveau des indicateurs de développement que les donateurs jugent un peu élevés. Ceci est désastreux, au moment où nos pays ont entrepris des efforts en vue de renforcer leurs perspectives de développement. C'est une démonstration de l'incompréhension de nos réalités socio-économiques par la communauté internationale, dont la tendance à prendre des décisions après un simple coup d'oeil sur de simples statistiques, entraîne des résultats catastrophiques.

Aussi accueillons nous favorablement les études menées par le Comité pour la planification du développement du Conseil économique et social sur la question complexe de la vulnérabilité et de la durabilité économique et environnementale des petits Etats insulaires en développement. Nous appelons nos partenaires internationaux à canaliser leur aide vers ces petits Etats , une aide qui, même modeste, a un grand impact sur nos sociétés.

Mme BILLIE MILLER, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Barbade : comme la plupart des autres expériences, la Première Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement a suscité de nombreux espoirs au sein du groupe concerné, à savoir celui des petits Etats insulaires. Ces espoirs n'étaient cependant pas pleinement partagés par les membres plus influents de la communauté internationale en raison des différences de points de vue concernant entre autres le financement des programmes et les priorités. La Déclaration et le Programme d'action de la Barbade, bien que hardis dans leur conception, n'ont eu qu'un champ d'application relativement modeste. Aujourd'hui 5 ans après leur adoption, il est temps de recenser non seulement les véritables progrès et les domaines prioritaires, mais aussi de réfléchir aux changements dynamiques intervenus au sein des affaires économiques internationales depuis 1994 afin d'en déterminer les effets sur la capacité des petits Etats insulaires à atteindre le développement durable. Sans une telle analyse, toute stratégie de suivi du Programme de la Barbade serait mal conçue. En ma qualité de Vice-Premier Ministre de la Barbade, pays dont le nom est étroitement lié au processus de développement durable des petits Etats insulaires en développement, il est de ma responsabilité d'insister pour que le débat sur cette question repose sur les derniers courants de pensée, établis par ceux qui comprennent parfaitement les circonstances complexes des pays auxquels ils prescrivent des solutions. Certains problèmes ne sauraient en effet être simplifiés parce que les pays qui les rencontrent comptent parmi les plus petits et les plus marginalisés de la planète.

A travers les régions, l'expérience partagée de la Conférence mondiale a renforcé l'alliance des petits Etats insulaires et a créé un forum pour les questions connexes. Le pouvoir de pression d'un groupe de 40 Etats s'est traduit, pour son expression la plus visible, par une campagne internationale en faveur d'une attitude internationale responsable face aux changements climatiques. Au plan international, en revanche, la réaction internationale n'a été que peu encourageante. Ainsi la dernière conférence des donateurs, tenue en février dernier, n'a pas abouti à des résultats tangibles, sous forme de financements supplémentaires notamment. Les pays de la mer des Caraïbes, ainsi que leurs homologues continentaux répartis autour du Bassin des Caraïbes, accordent la plus haute priorité à la gestion durable de leur ressource économique commune la plus précieuse : la mer des Caraïbes. Ces pays, dont il est clair aujourd'hui qu'ils ne peuvent plus supporter l'immense demande placée sur eux sans une approche d'ensemble intégrée, proposent

à la communauté internationale de désigner la zone des Caraïbes comme "Région spéciale dans le contexte du développement durable". Ce concept nouveau, demande encore à être développé, mais nous sommes convaincus que les caractéristiques particulières des Caraïbes méritent cette approche novatrice, qui prendrait en compte toutes les préoccupations des pays de la région ainsi que de la communauté internationale. Alors que nous nous tournons vers l'avenir le moyen de renforcer la situation de ces pays doit aussi absolument tenir compte de l'aspect essentiel qu'est l'impact de la mondialisation et de la libéralisation du commerce sur les petits Etats insulaires en développement. En effet en 1994, le processus de l'OMC n'était pas achevé et les petits Etats insulaires n'avaient pas pleinement pris conscience de l'importance du processus dans lequel les principales nations commerciales de la planète sont désormais embarquées. Aujourd'hui et avec l'érosion du système des préférences commerciales, il est clair que les impératifs de développement durable de nos pays sont compromis, ainsi que la récente "guerre des bananes" l'a douloureusement révélé. Des résultats prometteurs ont d'ores et déjà été obtenus en ce qui concerne l'établissement d'un indice de vulnérabilité pour compenser les distorsions résultant d'une prise en considération excessive du revenu par habitant. Si les institutions internationales compétentes en matière de développement pouvaient être convaincues de l'utiliser, un tel indice serait un élément important de classification des pays lorsqu'un financement à des conditions de faveur est en jeu. Ces économies petites et vulnérables ont, en outre, besoin d'arrangements de transition plus longs et plus souples. Ils ont besoin des lumières de la communauté internationale pour renforcer leur capacités institutionnelles et humaines et ils ont besoins d'un appui dans leurs tentatives visant à diversifier leur économie et notamment à passer à une économie fondée sur les services. Les petits Etats insulaires ont enfin également besoin d'être mis à l'abri du crime transnational, auquel leur géographie, leur petite taille et leur simple qualité d'île les rend particulièrement vulnérables. Le développement durable des petits Etats insulaires en développement requiert donc un engagement sans ambiguïté de la communauté internationale, qui doit mettre au point des mesures spécifiques visant à favoriser la participation des ces pays au processus de mondialisation.

Mme BETTY OKWIR, Ministre au Bureau du Vice-Président de l'Ouganda : le Programme d'action de la Barbade, adopté en 1994, a permis de reconnaître la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement et de réaliser la façon dont ceux-ci peuvent être aidés afin de pouvoir se développer durablement. Le développement durable des petits Etats insulaires en développement doit bénéficier d'une attention prioritaire dans un monde où le fossé entre pays riches et pays pauvres continue de s'élargir et où les modes de consommation et de production menacent l'équilibre écologique de la planète. L'Ouganda condamne le déversement de déchets et de matériaux radioactifs dans la mer des Caraïbes ou d'autres environnements similaires.

Il soutient les priorités qui ont été identifiées dans le document devant être adopté au cours de la présente session extraordinaire en ce qui concerne les changements climatiques, les catastrophes naturelles, les ressources en eau douce, les ressources des zones côtières et marines, l'énergie et le tourisme. L'Ouganda se félicite de ce que des stratégies de mise en oeuvre du document soient proposées et que soient incluent des questions telles que la mobilisation de ressources, la mondialisation et la libéralisation du commerce, le transfert de technologie écologiquement viable, l'indice de vulnérabilité et la coopération internationale. Il est essentiel d'accorder une attention particulière aux petits Etats insulaires en développement du fait de leur vulnérabilité économique qui est liée, entre autres, à leur superficie réduite et à leur fragilité écologique. Ces Etats devraient recevoir un traitement particulier dans le cadre des accords commerciaux multilatéraux. Les Etats Membres doivent renouveler, lors de la présente session, l'engagement qu'ils ont pris lors du Sommet de la Barbade.

M. EDUARD KUKAN, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie : au nom du groupe de Visegrad composé de la République tchèque, de la Hongrie, de la Pologne et de la Slovaquie : le groupe de Visegrad soutient la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade dans ses 14 domaines de priorité. Les pays du groupe de Visegrad souhaitent faire de cette Session extraordinaire de l'Assemblée générale non pas une simple répétition des accords de la Barbade, il y a cinq ans, mais un véritable suivi qui porte sur une action anticipée.

Nous devons reconnaître la vulnérabilité particulière des PEID dans le domaine économique et environnemental. De ce fait, le groupe de Visegrad appuie une approche globale et intégrée du développement durable dans laquelle les problèmes de développement et les problèmes économiques, environnementaux et sociaux soient traités simultanément. En 1994, date de l'établissement du Programme d'action de la Barbade, le processus de mondialisation était loin de ce qu'il est aujourd'hui et nous devons reconnaître l'émergence de nouveaux problèmes liés à cette évolution et propres aux PEID. Nous sommes conscients de la nécessité de faciliter l'intégration des PEID dans la mondialisation. Nous notons à cet égard que les échanges commerciaux entre les quatre pays du Groupe de Visegrad et les PEID ont augmenté d'une manière importante au cours des dernières années. Reconnaissant les répercussions financières du tourisme, nous partageons aussi les préoccupations des PEID qui tentent de le rendre durable et écologique.

En ce qui concerne les phénomènes de changement climatique et de réchauffement, notamment la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre dont les effets affectent tout particulièrement les PEID, nous pensons que seul un effort véritable de tous les pays pourra permettre d'obtenir un résultat. En outre, nous sommes conscients que les décisions prises lors

de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ne sont pas suffisantes pour atteindre le but ultime qu'est la stabilisation complète de ces émissions. Dans ce contexte, nous considérons que si les négociations de Bonn cet automne n'aboutissent pas à des progrès significatifs, l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto sera sérieusement menacée. Considérant que les PEID possèdent une capacité limitée à lutter contre les catastrophes naturelles sévissant d'année en année, nous adhérons pleinement au renforcement des mécanismes régionaux et nationaux conçus pour endiguer leur impact et croyons qu'une attention toute particulière devrait être accordée aux mécanismes d'alertes rapides.

Nous saluons l'esprit de solidarité parmi les 42 petits Etats insulaires en développement qui, bien que situés aux quatres coins de la planète, sont parvenus à adopter un langage commun.

Mme HILDA KARI, Ministre des forêts, de l'environnement et de la conservation des Iles Salomon : comme le souligne le Programme d'Action 21, une combinaison de facteurs a conduit à l'état de vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement, notamment leur taille réduite, leur vulnérabilité écologique, isolement de leurs marchés, leur dispersion géographique et leurs ressources limitées. Si la vulnérabilité économique et écologique des petits Etats insulaires en développement est partagée également par un grand nombre de pays en développement, leurs impacts sur ces petites nations insulaires requièrent une action plus urgente. A cet égard, les efforts en vue d'établir un indice de vulnérabilité doivent être poursuivis car celui-ci permettrait de déterminer le niveau de l'aide internationale dont ont besoin les petits Etats insulaires en développement pour faire face au défi du développement durable. L'action internationale en vue de mettre en oeuvre le Programme d'action de la Barbade au cours des cinq dernières années reste cependant insatisfaisante. Si la responsabilité première de l'application du Programme d'action de la Barbade incombe aux petits Etats insulaires en développement, l'aide de la communauté internationale est essentielle. Les Iles Salomon ont pris différentes mesures comme, par exemple, la Stratégie de gestion de l'environnement national (NEMS), mise en place en 1993 et qui représente le point central pour la gestion de l'environnement aux Iles Salomon. Elle inclus divers secteurs identifiés dans le Programme d'action du développement des petits Etats insulaires en développement, tels que la biodiversité et les ressources côtières, marines et terrestres. Les Iles Salomon ont par ailleurs accédé à ou ratifié un certain nombre de traités en faveur de l'environnement, parmi lesquels la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et les conventions sur la biodiversité et la désertification. L'application du Programme d'action de la Barbade doit aller au-delà de l'adoption de politiques et de législations nationales. Cependant les ressources inadéquates et le manque de capacités restent le principal obstacle à une mise en oeuvre plus vaste de nos programmes et projets.

La mobilisation des ressources constitue par conséquent un défi majeur pour la communauté internationale. Des ressources financières adéquates, prévisibles, nouvelles et additionnelles ainsi qu'un renforcement des capacités grâce à l'éducation, la formation, les campagnes de sensibilisation et par l'accès à des écotechnologies appropriées sont essentiels afin de parvenir à la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Il convient également d'appliquer des mesures de suivi à la réunion des donateurs. A cet égard, les Iles Salomon sont disposées à procéder à de nouvelles consultations avec les donateurs intéressés. Enfin, l'Organisation des Nations Unies joue un rôle fondamental dans la mesure où on a besoin d'elle pour faire face aux problèmes que pose la mondialisation et pour en exploiter ses possibilités. Les domaines suivants continueront à être des secteurs prioritaires pour les Iles Salomon : la conservation de la biodiversité terrestre, des ressources marines, côtières, terrestres, agricoles et énergétiques. L'application du Programme d'action de la Barbade exigera dans l'avenir des engagements renouvelés et des partenariats efficaces à tous les niveaux et nous invitons les autres pays à se joindre à nos efforts collectifs en vue de faire du développement durable un objectif réalisable pour nos communautés insulaires à l'aube du nouveau millénaire.

Mme MARIA MINNA, Ministre de la coopération internationale du Canada : depuis plus de 30 ans, les petits pays insulaires en développement représentent une priorité pour l'aide publique canadienne au développement. A ce jour, le Canada a appuyé plus de 500 projets dans les Etats côtiers et les petits Etats insulaires en développement. L'action du Canada en ce domaine repose sur des assises solides. En 1997, le gouvernement canadien a renforcé son engagement en matière de gestion des ressources océaniques du Pacifique Sud en collaboration avec le Forum du Pacifique Sud. Le Programme de développement océanique Canada-Pacifique Sud, échelonné sur une période de sept années allant de 1997 à 2004, poursuit ses initiatives de gestion océanique, de création d'institutions et de protection de l'environnement marin. Plus spécifiquement, le programme porte sur la gestion et le développement des ressources côtières et marines, ainsi que sur la création d'institutions régionales, y inclus le développement des ressources humaines. Cela représente un investissement de 14 millions de dollars par le Canada. En mars dernier, le Canada a entrepris la réalisation d'un projet de capacité environnementale en collaboration avec l'Organisation des Etats des Caraïbes orientales (ENCAPD-OECO). Ce projet, également axé sur la gestion des ressources côtières et marines, le renforcement des capacités et le développement des communications dans la région, représente un investissement de 4,5 millions de dollars.

En collaboration avec des organismes régionaux et d'autres partenaires, le Canada a cherché, dans une étape préliminaire, d'autres moyens d'appuyer le Programme d'action. Les petits pays insulaires en développement doivent mettre leurs ressources individuelles en commun et défendre les intérêts

collectifs. Il faut également s'acquitter de responsabilités qui se chevauchent les unes les autres, par exemple en ce qui a trait à la protection de leur environnement marin commun et à la mise en place de structures institutionnelles régionales. Dans ce contexte, l'approche régionale est la seule qui donne de bons résultats. En tant que nations maritimes, les petits pays insulaires en développement sont tenus de faire leur part dans la recherche de solutions aux grands problèmes environnementaux actuels, notamment le réchauffement de la planète et la préservation de la biodiversité. Le partenariat est la clé de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade aussi bien que des mesures prévues dans le document à paraître à l'issue de la présente session extraordinaire. Le partenariat entre les petits pays insulaires en développement et la communauté internationale revêt une importance cruciale dans la poursuite du développement durable. Le Canada se fait fort d'encourager la création de partenariats entre les différents intervenants, et plus particulièrement entre les organisations non gouvernementales, les collectivités locales et le secteur privé. L'expérience et l'expertise opérationnelles durement acquises par le Canada et ses partenaires dans certains petits Etats insulaires en développement pourraient être mises à profit par des Etats comparables dans d'autres régions du monde.

M. HIROSHI YAMAMURA, Ministre des affaires intérieures des Iles Marshall : les Iles Marshall s'associent à la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Lors du Sommet de la Barbade, les Iles Marshall étaient très optimistes en pensant qu'un nouveau dialogue s'était engagé entre les petits Etats insulaires en développement et les autres Etats. La Déclaration et le Programme d'action de la Barbade sont de très bons documents. Ceux-ci ont toujours été pris en considération dans toutes les délibérations nationales. Les préparatifs pour l'établissement d'une Commission nationale pour le développement durable, permettant de mettre pleinement en oeuvre les objectifs fixés à la Barbade et à Rio, sont terminés. Les Iles Marshall estiment toutefois que la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade ne pourra se faire réellement que s'il y a une action concrète de l'ensemble de la communauté internationale. Le déclin de l'Aide publique au développement et de l'assistance technologique est alarmant. Les Iles Marshall, avec les autres pays membres de l'Alliance des petits Etats insulaires, ont essayé de trouver une solution au problème du manque de ressources financières. Il est regrettable que des tentatives aient été faites par certains pour se retirer des engagements financiers pris lors du Sommet de la Barbade. Les pays de l'Alliance, qu'ils appartiennent à la catégorie des Etats les moins avancés ou soient en développement, devraient recevoir une assistance appropriée. Les Iles Marshall font face au problème des changements climatiques. La situation des Iles Marshall est d'autant plus précaire que peu de progrès ont été faits pour lutter contre les gaz à effet de serre. Il faudrait qu'il y ait un effort plus concerté des pays responsables des changements climatiques - à savoir les pays riches industrialisés -. Les tragédies qui ont résulté des récentes catastrophes

dues aux ouragans sont les prémices de ce qui risque d'arriver dans le futur. Les Iles Marshall ont accueilli en juillet dernier, à Majuro, un Atelier pour les pays de l'Alliance des petits Etats insulaires. La Déclaration de Majuro sur les changements climatiques, qui a été adoptée à l'issue de l'Atelier, reconnaît que la question des changements climatiques ne concerne pas seulement les petits Etats insulaires en développement mais l'ensemble de la communauté internationale. Les Iles Marshall sont en train d'élaborer une politique de développement de l'énergie durable qui fera partie des efforts entrepris au niveau national pour assurer au pays un développement véritablement durable. Il faudrait un renforcement de la coopération internationale afin de réduire les risques liés aux changements climatiques. Les Iles Marshall se félicitent de l'aide apportée ces dernières années par le PNUD mais estiment qu'il faut un renforcement des actions menées dans ce domaine. L'annonce du renforcement de l'Unité des petits Etats insulaires en développement est un pas dans la bonne direction. Cette Unité sera utilisée au mieux au cours des prochains mois. Il faudra que les efforts de coopération internationale se poursuivent afin que les petits Etats insulaires en développement puissent se développer durablement.

M. ERROLL GLENN SNIJDERS, Ministre des affaires étrangères du Suriname : avant la Conférence de Rio et l’adoption d’Action 21, les gouvernements successifs et le peuple du Suriname, pays dont le territoire est recouvert de forêts tropicales humides à 90%, ont reconnu la nécessité d’équilibrer durablement les efforts de développement économique et de sauvegarde de l’environnement, reconnaissant ainsi leur obligation morale de préserver la forêt humide et de conserver un environnement viable pour les générations à venir. Les mesures de conservation de l’environnement ont plus tard été confirmées par la Convention sur la diversité biologique et l’utilisation viable des forêts.

Le Suriname a reconnu la nécessité de renforcer sa capacité dans le domaine de la gestion durable de ses ressources naturelles en créant, notamment, des mécanismes institutionnels appropriés et chargés de mettre en oeuvre des politiques environnementales viables, et capables de réagir à la pression et aux défis découlant de la promotion du développement économique. Un conseil national pour l’environnement a été créé par décret présidentiel afin de servir d’organe de conseil au Président du Suriname. De plus, un institut national pour l’environnement et le développement a été créé et fonctionne en tant que fondation indépendante chargée des activités opérationnelles , de la recherche et de la mise en application de politiques environnementales viables. A cet égard, mon gouvernement est reconnaissant à la Banque de développement interafricain, à l’Union européenne, à l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et au PNUD pour leur contribution au renforcement de nos capacités nationales.

L’intensification des exploitations minière et du bois au cours des dernières années nous a obligé à créer des mécanismes supplémentaires afin d’augmenter notre capacité de réconcilier les exigences économiques et la protection de l’environnement, et notamment une fondation chargée de

la gestion et de la supervision de l’exploitation forestière. Du fait du réchauffement de la planète, le Suriname, comme de nombreux petits Etats insulaires en développement, est particulièrement exposé à une éventuelle élévation du niveau de la mer car sa région côtière est à basse altitude, et 90 % de ses habitants, de ses infrastructures et de ses activités économiques y sont concentrés. Une élévation du niveau de la mer ne mettra pas uniquement en danger notre mangrove, mais aussi des zones de nidification de plusieurs espèces de tortues marines qui souffrent déjà des activités de pêche internationales.

Dans ce contexte, la mise en application du Programme d’action de la Barbade représente une urgente nécessité pour le notre pays et nous sommes prêts à assurer notre part de responsabilités. Toutefois, bien que les petits Etats insulaires en développement aient démontré leur volonté d’appliquer le Programme tel qu’il a été défini en 1994, les ressources financières nécessaires à cette mise en oeuvre n’ont pas été mobilisées par la communauté internationale, ainsi qu’elle s’y était engagée. De plus, au cours de la même période, les aides financières à des conditions de faveur aux petits Etats insulaires en développement ont été réduites, de même que l’aide publique au développement qui reste pourtant une importante source de financement pour les activités de développement de ces Etats.

Les pays des Caraïbes souhaitent que la mer des Caraïbes soit déclarée zone spéciale en matière de développement durable et eut égard aux problèmes liés aux mouvements transfrontières de déchets dangereux et radioactifs. Le passage de ces déchets par la mer des Caraïbes met en danger l’ensemble de la communauté des Caraïbes, ce qui est inacceptable.

M. TIMOTHY HARRIS, Ministre de l'agriculture, des biens fonciers et de l'habitat de Saint-Kitts-et-Nevis : la taille réduite des marchés nationaux, les possibilités limitées de réaliser des économies d'échelle, la forte dépendance vis à vis d'un nombre restreint de produits de l'agriculture et du tourisme place Saint-Kitts-et-Nevis à la merci des aléas de son marché national. Le Programme d'action de la Barbade est consacré aux problèmes de développement propres aux petits Etats insulaires en développement, notamment aux facteurs environnementaux qui influencent les avancées économiques et sociales. En participant au programme, nous avons réalisé des progrès importants dans les huit domaines suivants : les changements climatiques et l'élévation du niveau de l'océan; les catastrophes naturelles; la gestion des déchets; les ressources côtières et maritimes; les ressources en eau douce; la gestion des sols; le tourisme; et la biodiversité.

En ce qui concerne le transport de déchets dangereux, Saint-Kitts-et- Nevis appuie la résolution spéciale déclarant la mer des Caraïbes zone de développement spécial notamment en ce qui concerne les mouvements transfrontières de matières et déchets dangereux. Nous souhaitons que la communauté internationale et le Système des Nations Unies soutiennent activement une entreprise visant à éviter la menace de pollution par les déchets de la navigation et les émissions de substances dangereuses ou toxiques.

Nous souhaitons signaler que les progrès accomplis par Saint-Kitts-et- Nevis sont le résultat de plusieurs éléments, en particulier la contribution des pays nordiques. Dans le cas de notre région, les produits d'exportation traditionnels comme les bananes et le sucre connaissent une période difficile. Trop souvent les Relations internationales du commerce et de l'économie sapent les programmes et activités d'éradication de la pauvreté dans nos pays. Nous pensons que l'indice de vulnérabilité doit être mis en place rapidement et reconnu pleinement par les Nations Unies. Nous notons que le Programme d'action de la Barbade donne la priorité aux questions environnementales mais ne prévoit pas le traitement de certains problèmes sociaux comme le HIV.

En conclusion, il est nécessaire que les institutions internationales respectent les obligations acceptées avant même la Conférence de la Barbade de 1994 et qu'il soit procédé, en 2004, à un examen complet et approfondi de la suite donnée au Programme d'action.

Il existe de nombreux projets qui demandent un soutien important de la communauté des pays donateurs. Nous voulons insister sur notre engagement à l'égard des principes de la Barbade. Nous demandons aux institutions et aux pays donateurs de continuer à apporter leur aide à cette entreprise.

M. SANTIAGO NSOBEYA EFUMAN NCHAMA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale : du point de vue de mon pays, cette session extraordinaire est l'occasion d'apporter une réponse collective, réfléchie et sincère, à la question de savoir si, depuis la Conférence de Rio de Janeiro de 1992, les petits Etats insulaires en développement, dont la situation est complexe et précaire, ont reçu l'appui, la solidarité et l'assistance nécessaires de la part de la communauté internationale en vue de les soulager et de leur permettre de parvenir à un développement durable. Il faut aussi se demander si nous - Nations Unies, organisations régionales ou sous-régionales ou Etat individuel - devons succomber à la tentation d'accélérer le processus de mondialisation, avec tout les défis économiques et politiques que cela suppose pour nos pays.

En somme, nous devons prendre des mesures concrètes et efficaces pour garantir le maintien de la paix, la sécurité et la stabilité dans nos pays, comme base essentielle du développement durable. Nous ne pouvons rester indéfiniment sous la menace de la déstabilisation et du crime organisé. Nous devons éliminer la misère qui freine les efforts déployés pour consolider la démocratie, le respect des droits de l'homme et l'Etat de droit. Nous devons offrir à la population des services sociaux de base (éducation, nourriture, services de santé, communications, transports et informations) et ce, compte tenu de la position géographique de mon pays dont le territoire est formé d'îles dispersées au large des côtes atlantiques du continent africain. Il est aussi important que la communauté internationale mette en place un mécanisme visant à envoyer de l'aide aux Etats insulaires en développement, en cas de catastrophe naturelle.

SHEIK MOHAMMED BIN MUBARAK AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn : nous partageons la déclaration faite par le représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et la Chine. Les défis auxquels font face les petits Etats insulaires en développement à l'heure de la mondialisation, doivent amener la communauté internationale à les assister à la fois sur les plans matériel et technique afin de leur permettre de s'adapter à la libéralisation du commerce et aux avancées technologiques. Cette assistance leur offrira également les moyens de s'intégrer et de participer à l'économie internationale en respectant les conventions liées à l'Organisation mondiale du commerce. L'Assemblée générale a voté des résolutions qui chargent la communauté internationale de certaines responsabilités envers les Etats manquant d'un manque de ressources naturelles ou dépendant en premier de ressources épuisables, ceci en vue de leur permettre de diversifier leurs sources de revenus et de surmonter les problèmes auxquels ils font face. Nous sommes confiants que s'il était efficacement mis en oeuvre par les Etats et les organismes donateurs, le Programme de la Barbade deviendrait le reflet pratique des principes d'interdépendance, de solidarité et de coopération au sein de la communauté internationale. Il se traduirait par un soulagement des difficultés et des obstacles rencontrés par de nombreux petits Etats insulaires et leur épargnerait la charge qu'entraînent des emprunts auprès des organismes internationaux de financement.

L'Etat de Bahreïn, conscient des problèmes que rencontrent les petits Etats insulaire en développement, a conçu et mis en oeuvre des plans appropriés, en vue d'y faire face, en particulier en ce qui concerne l'épuisement des ressources naturelles et la raréfaction des ressources en eau. Ces plans comprennent un programme national d'élimination des substances nuisibles à la couche d'ozone, des projets de dessalinisation, le recyclage des eaux usées et la conservation des réserves naturelles. Ces projets de développement nous ont conduits à la diversification de notre activité économique, à une gestion appropriée de nos ressources naturelles et au développement de nos ressources humaines en élargissant notre base industrielle, et en créant un climat favorable aux investissements étrangers et aux activités bancaires par l'amélioration de la qualité de nos services publics et de nos infrastructures et par la promotion de projets économiques communs. Bahreïn a mis en avant des plans liés à deux projets dans le domaine de la biodiversité et de la gestion intégrée de l'environnement en vue d'obtenir un soutien technique et financier de la Conférence ministérielle des petits Etats insulaires de l'Atlantique, de la Méditerranée et de l'océan Pacifique, qui s'est tenue à Malte en novembre 1998. Nous espérons que ces projets bénéficieront du soutien des donateurs et des organisations internationales compétentes, notamment du Fonds mondial pour l'environnement.

Mme USCHI EID, Vice-Ministre de la coopération économique et du développement de l'Allemagne : nous estimons qu'un certain nombre d'enseignements doivent être tirés de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade, pour orienter la coopération à l'avenir. Parce que le développement durable est un problème complexe, requérant une approche intersectorielle, intégrée et planifiée, un nombre de plus en plus important de petits Etats insulaires en développement s'efforce d'élaborer des stratégies de développement durable. Cette approche devrait conduire à une utilisation nationale et régionale plus efficace de leurs ressources humaines, institutionnelles, financières et naturelles, ainsi que des programmes d'assistance des donateurs. Ceci est particulièrement vrai si l'on promeut parallèlement la participation la plus large possible de tous les groupes pertinents de la société civile. Un autre enseignement à tirer est que la coopération sous-régionale et régionale pourrait permettre de combler le fossé pour les pays qui n'ont pas les moyens au niveau national, de faire face aux problèmes émergeants. C'est pourquoi l'Allemagne continuera de soutenir la coopération régionale entre les petits Etats insulaires eux-mêmes et avec les institutions du développement appropriées.

Le processus d'examen entrepris aujourd'hui révèle l'importance du commerce international, qui apparaît être une condition sine qua non au développement durable. Pourtant, des changements dans les régimes commerciaux internationaux peuvent affaiblir les termes des échanges et provoquer une baisse des revenus nationaux. C'est pourquoi, afin d'exploiter au maximum les possibilités du commerce international, il faut améliorer la fourniture des services publics, l'ajustement des politiques domestiques et renforcer les capacités institutionnelles et humaines. A cet égard, l'Allemagne a, en 1998 et 1999, donné 1 million de Marks à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et 4 millions de Marks au Centre international du commerce pour aider les pays en développement à participer en termes équitables au prochain cycle de négociations multilatérales, les négociations du millénaire, au sein de l'OMC. Lors de ces négociations, nous aimerions tout particulièrement parvenir à une nouvelle réduction des barrières commerciales et à un accès aux marchés d'exportation mieux garanti pour les petits Etats insulaires en développement.

L'examen à moyen terme du Programme d'action de la Barbade, nous montre également que les petits Etats insulaires en développement doivent accorder une plus grande attention au développement de partenariats avec le secteur privé, afin notamment d'accroître les investissements privés et les transferts de technologie. La multitude des programmes et projets des donateurs place souvent un fardeau supplémentaire sur les capacités institutionnelles, déjà limitées, des petits Etats insulaires en développement. Parallèlement, il semble que les institutions multilatérales, comme la Banque Mondiale ou l'Union européenne, disposent d'un avantage comparatif pour aider ces Etats à s'adapter aux nouveaux défis de la mondialisation et des changements climatiques. C'est pourquoi, l'Allemagne a décidé d'axer essentiellement

sa coopération avec les petits Etats insulaires en développement sur les programmes existants de l'Union européenne ou des fonds multilatéraux auxquels elle participe. La vulnérabilité particulière de ces pays, dont l'Allemagne est pleinement consciente, requiert d'une part, des politiques nationales solides largement orientées vers le développement et d'autre part, des efforts de coordination de l'aide de la part de la communauté des donateurs ainsi que des approches novatrices au sein des institutions du développement, du commerce et de la finance.

M. LEIV LUNDE, Secrétaire d'Etat pour le développement international et les droits de l'homme de la Norvège : l'examen et l'évaluation d'ensemble de l'application du Programme d'action de la Barbade montrent clairement que beaucoup reste à faire pour promouvoir le développement durable de ces Etats. Il est évident qu'une action au niveau national de ces pays est fondamentale. Une coopération régionale et internationale est également nécessaire pour que les efforts entrepris puissent avoir des résultats positifs. Il faut créer un environnement qui permette un développement véritablement durable. Une attention particulière doit être accordée à des domaines clés tels que les catastrophes naturelles, les changements climatiques, les ressources en eau douce, la gestion des ressources côtières et marines, l'énergie et le tourisme durable. Il faut s'attacher à renforcer la capacité des petits Etats insulaires à bénéficier de la mondialisation et à réduire ses effets négatifs. Les petits Etats insulaires en développement, qui n'émettent pratiquement pas de gaz à effets de serre, sont les premiers à souffrir des changements climatiques. Leur vulnérabilité particulière à cet égard demande à ce que l'on trouve de façon urgente une solution à cet inquiétant problème. Les négociations sur les changements climatiques sont importantes. La durabilité de notre futur est une responsabilité commune et globale. Une action internationale signifie que chaque partenaire a une responsabilité à décider de son apport propre. Ce matin, la Norvège a signé un accord avec le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, sur le financement par la Norvège d'une unité consultative sur les petits Etats insulaires en développement au sein du Département des affaires économiques et sociales pour une période de trois ans. Cette initiative devra permettre que des conseils d'une importance clé pour les petits Etats insulaires en développement puissent leur être donnés. La Norvège estime que le développement de technologies de l'information peut jouer un rôle crucial pour les petits Etats insulaires en développement, notamment ceux qui ont des ressources limitées ou se trouvent dans des régions éloignées. La Norvège continuera à apporter sa contribution aux institutions multilatérales qui procurent une assistance aux petits Etats insulaires en développement.

Le renforcement des capacités nationales et la création de réseaux sont des facteurs clés pour assurer le développement durable de ces Etats. Il est important que les petits Etats insulaires en développement disposent de ressources financières adéquates. L'aide publique au développement représente toujours une source financière importante pour ces pays.

Des efforts additionnels devraient être faits pour renforcer les partenariats entre pays développés et petits Etats insulaires en développement et entre les secteurs public et privé. Les institutions multilatérales ont un rôle central à jouer. Cette session extraordinaire doit permettre d'envoyer des messages clairs aux institutions financières internationales et aux différentes agences de l'ONU afin qu'ils puissent offrir une assistance appropriée aux petits Etats insulaires en développement.

Mme PAULINA GARCIA-DONOSO DE LARREA, Vice-Ministre chargée des organisations internationales du Ministère des affaires étrangères de l'Equateur : nous intervenons aujourd'hui pour exprimer notre solidarité face aux problèmes des petits états insulaires en développement qui résultent de leur situation géographique et de leurs caractéristiques propres. Si d'un côté, ces îles retiennent l'attention du monde en raison de leurs richesses naturelles qui leurs permettent notamment d'avoir un haut niveau de développement touristique, ces pays sont vulnérables des points de vues économique et écologique particulièrement. De par leur situation géographique, ils sont fragiles aux catastrophes naturelles propres à leur région, tels les ouragans et la hausse du niveau de la mer et les phénomènes atmosphériques récurrents comme El Niño. Ces conditions propres ont conduit la communauté internationale à examiner les besoins spécifiques requis en matière de coopération pour renforcer les fondements et les structures du développement durable, et améliorer la protection et la conservation du patrimoine naturel de ces Etats, qui découle directement des océans et dont la gestion est l'un des principaux problèmes environnementaux pour l'ensemble de la planète.

L'Equateur estime que les effets de la mondialisation doivent être pris en compte lorsque l'on examine la coopération en faveur des petits Etats insulaires en développement, afin de faciliter leur adaptation aux nouvelles structures mondiales et de favoriser la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. L'Equateur voudrait en outre aborder la question de la situation des petits Etats insulaires de la mer des Caraïbes, dont la biodiversité unique montre une grande vulnérabilité aux changements climatiques et aux phénomènes naturels ainsi que des limitations en matière de développement économique et social. C'est pourquoi, nous estimons que la mer des Caraïbes et les Etats qui s'y trouvent devraient être inscrits dans des programmes spéciaux pour les petits Etats insulaires dans le domaine du développement durable. Les graves effets du phénomène du Niño frappent de manière cyclique une zone importante de la planète, et avant tout les pays du Pacifique oriental ainsi que les petits Etats insulaires en développement. En conséquence, l'Equateur a initié la création, à Guayaquil, d'un Centre international de recherche sur le phénomène El Niño afin d'approfondir la recherche scientifique sur ces modifications naturelles répétitives et d'en prévenir ou réduire les effets dévastateurs grâce à des plans nationaux appropriés. Nous espérons que cette proposition pourra se concrétiser le plus rapidement possible et constituer un appui aux politiques et programmes de développement durable des pays en développement et notamment des petits Etats insulaires en développement.

M. WANG GUANGYA, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Chine : il est satisfaisant de constater que les mécanismes de coopération régionale mis en place par les petits Etats insulaires en développement depuis cinq ans ont porté leurs fruits. Si ces mécanismes jouent un rôle positif dans la mise en oeuvre du Programme d'action en faveur du développement durable des petits Etats insulaires en développement, on constate néanmoins un écart entre les objectifs énoncés dans le Programme d'action et les progrès réalisés. L'aide technique et financière fournie par la communauté internationale à ces pays en développement est loin d'être satisfaisante et l'aide publique au développement continue de décroître. Les problèmes environnementaux des petits Etats insulaires en développement ne sont toujours pas résolus et la crise financière asiatique a eu des conséquences particulièrement négatives sur les Etats de la région Asie-Pacifique.

La prochaine étape de la mise en oeuvre du Programme d'action en faveur du développement durable des petits Etats insulaires en développement nécessite un plus grand soutien de la communauté internationale qui doit tenir ses engagements et prendre des mesures concrètes, dans les domaines techniques et financiers, en vue d'aider ces Etats à surmonter leurs difficultés. La Communauté internationale doit également encourager et aider les petits Etats insulaires à établir leur propre stratégie de développement durable, à définir leurs priorités au vu de leurs conditions nationales et de leur niveau de développement respectifs. Enfin, il convient d'aider les petits Etats insulaires en développement à faire face aux problèmes posés par la mondialisation et à définir de nouveaux moyens permettant d'attirer l'investissement étranger. La Chine est prête à encourager activement la recherche de nouveaux terrains et de nouvelles approches de coopération technique et économique avec les petits Etats insulaires sur une base d'égalité. Elle soutiendra les demandes raisonnables des petits Etats insulaires en développement et souhaite coopérer plus avant avec ceux-ci dans le cadre de la coopération Sud-Sud.

M. MARTIN ANDJABA, Namibie : la disparition des forêts, la réduction de la biodiversité, le déclin des activités halieutiques et la limitation des ressources en eau potable, conjugués à la fragilité des écosystèmes marins et côtiers, menacent les moyens d'existence des communautés humaines des petits Etats insulaires. A cause de leur taille, les ressources en eau potable y sont étroitement liées aux écosystèmes côtiers, et le déversement de déchets polluants y affecte le système marin qui, en retour, pose une menace à la biodiversité, déjà mise à mal par la croissance démographique qui constitue une pression énorme pour les approvisionnements en eau potable. Les conséquences de la crise financière qui a affecté les pays d'Asie du Sud-Est et les effets destructeurs de l'ouragan Mitch sur les Caraïbes et les Etats d'Amérique centrale sont là pour nous montrer notre vulnérabilité aux catastrophes environnementales et par conséquent, exigent plus de solidarité entre nous. Ces événements ont démontré la plus grande vulnérabilité

des petits Etats insulaires. Il est donc important que la communauté internationale accorde aide et assistance aux pays en développement, et en particulier, aux petits Etats insulaires, en adoptant des mesures financières spécifiques, de façon à leur assurer une formation et une diffusion de l'information qui sont essentielles pour que ces Etats puissent mettre en oeuvre les programmes qui leur permettront d'atteindre un développement durable.

La Namibie, qui est un des Etats les plus arides au monde, soutient les efforts déployés par le Fonds mondial pour l'environnement (GEF) dans la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Nous partageons certaines des caractéristiques des Etats insulaires, telles que la fragilité de l'écosystème, et la vulnérabilité aux changements climatiques et aux contraintes économiques. Nous accueillons favorablement les mesures prises dans les Etats du Pacifique-Sud en vue de surveiller le niveau des mers, le renforcement du système de jauge des marées dans les Caraïbes, et la ratification par presque tous les petits Etats insulaires, de la Convention- cadre sur les changements climatiques.

M. DANILO TURK, Slovénie : la Slovénie s'est fermement engagée en faveur de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme "Action 21" sur le développement durable et de l'environnement, adoptés au Sommet de la Terre de Rio en 1992. Nous sommes également parfaitement conscients des problèmes et de la diversité des tâches y afférentes. Les problèmes qui se posent aux petits Etats insulaires en développement doivent obtenir le plus haut degré de priorité. C'est pourquoi, la Conférence de la barbade était venue à point nommé et nécessaire. Bien que très lentement nous commençons à percevoir certains bénéfices de cette Conférence grâce à des institutions comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les instruments adoptés au cours de la Conférence représentent la base nécessaire à partir de laquelle les efforts doivent être menés.

Toutefois les caractéristiques particulières des petits Etats insulaires exigent davantage encore. Il faut notamment faire plus d'efforts en ce qui concerne la protection de l'environnement et le développement économique. Il est largement reconnu que les problèmes environnementaux comme le réchauffement de la planète et la montée du niveau des océans frappent particulièrement les petits Etats insulaires, alors qu'ils sont précisément les moins responsables de ces phénomènes. C'est pourquoi, l'avenir écologique de ces pays étant une responsabilité mondiale, il faut entreprendre une action efficace pour inverser ces phénomènes. La vulnérabilité des petits Etats insulaires revêt par ailleurs une dimension économique. Les variations des prix des matières premières et du niveau de la demande en général affectent particulièrement ces pays et ce par de multiples aspects, qui se traduisent notamment par la pauvreté et la désintégration sociale. Il ne suffit pas de reconnaître, ainsi que nous le faisons aujourd'hui, ces problèmes, il faut

surtout prendre des mesures efficaces pour l'avenir. L'un des domaines où il faut agir concerne la mise au point de l'indice de vulnérabilité, aidant à évaluer les effets et les besoins des petits Etats insulaires les plus désavantagés. Enfin, et c'est là un point fondamental, les petits Etats insulaires ont besoin d'une attention particulière en matière de commerce international, ainsi que dans d'autres sphères de la coopération économique internationale. En effet, en matière de libéralisation, les petits Etats insulaires ont clairement besoin de l'assistance de la communauté internationale, y compris des Nations Unies, pour leur permettre d'améliorer leur compétitivité et le cas échéant leur accorder un traitement préférentiel au sein du système du commerce international.

M. NIKOLAI V. TCHOULKOV, Fédération de Russie : les petits Etats insulaires en développement sont défavorisés du fait qu'ils ne disposent pas suffisamment de ressources naturelles nécessaires à leur développement. Leur isolement par rapport aux marchés importants, leur vulnérabilité face aux catastrophes naturelles et les différents risques économiques auxquels ils sont soumis contribuent à aggraver leurs problèmes. La diversité biologique qui les caractérise est leur plus grand potentiel. Du fait que les océans et les mers qui entourent les petits Etats insulaires en développement sont une partie importante du patrimoine de l'humanité, trouver des solutions aux problèmes que ces pays rencontrent est la responsabilité de la communauté internationale. Le Programme d'action de la Barbade est un document capital dans la mesure où il reconnaît les difficultés et les besoins particuliers des petits Etats insulaires en développement. La Fédération de Russie se félicite que des progrès aient pu être faits afin d'intégrer les dimensions environnementales dans les stratégies de développement socio-économique. Les efforts allant dans ce sens doivent être poursuivis, notamment par les organisations régionales et internationales. Des mesures additionnelles doivent être prises afin d'assurer que les activités menées pour renforcer les efforts nationaux de ces pays soient plus cohérentes, comme dans le domaine du renforcement des capacités. Le transfert des technologies écologiquement viables doit être encouragé, notamment lorsque celles-ci peuvent permettre de prévenir les effets négatifs des catastrophes naturelles et des changements climatiques et de répondre aux problèmes liés à l'eau douce, aux écosystèmes côtiers, aux sources d'énergie et au tourisme.

La Fédération de Russie se félicite des initiatives qui visent à favoriser le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Elle estime que toute solution aux problèmes que rencontrent ces Etats doit s'inscrire dans le cadre des accords déjà existants et des documents juridiques internationaux élaborés par des institutions multilatérales compétentes. Le respect strict des principes et des normes du droit international doit assurer l'efficacité de tels efforts. Bien que les problèmes auxquels sont confrontés les petits Etats insulaires en développement soient similaires, il est nécessaire de tenir compte des besoins

particuliers de chaque pays. La Fédération de Russie est prête à utiliser ses ressources scientifiques et technologiques et son expérience dans le domaine de l'étude des océans mondiaux pour apporter son assistance aux petits Etats insulaires en développement. Le système des Nations Unies doit continuer à encourager la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade, une utilisation plus efficace des ressources disponibles, et une amélioration des mécanismes de coordination afin que l'objectif du développement durable des petits Etats insulaires en développement puisse pleinement être atteint.

M. ANDRE ADAM, Belgique : pour nombre d'entre nous, le Sommet de Rio de Janeiro a marqué le premier contact avec les petits Etats insulaires et leurs spécificités. Nous avons découvert que des atolls de rêve étaient d'ores et déjà menacés par la hausse du niveau de la mer et que la survie même de communautés entières était menacée. Ainsi, les petits Etats insulaires et l'Union Européenne ont d'emblée fait cause commune lors des pourparlers qui allaient mener à l'adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ainsi que son Protocole de Kyoto en 1997. De même, la Conférence de la Barbade a conféré aux PEID une identité commune et reconnue, et a mis en place un cadre d'action visant à atténuer les contraintes auxquelles ils sont confrontés. Les préoccupations toutes spécifiques des PEID ont été reconnues comme telles par la communauté internationale et abordées comme telles collectivement par les petites îles fédérées au sein d'AOSIS.

Des progrès très concrets ont aussi été accomplis dans la ligne des orientations tracées par le Programme d'action de la Barbade, et ce,grâce, d'une part, aux efforts consentis aux niveaux national et régional et, d'autre part, à l'assistance de la communauté internationale notamment les projets novateurs financés par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le système mondial d'observation des océans, les progrès en matière de gestion des ressources côtières et halieutiques et la généralisation de l'accès à Internet et la mise en place du réseau informatique SIDSNET.

Les plus vulnérables parmi les PEID, en particulier les pays les moins avancés, demeurent dépourvus de ressources nécessaires pour mener à bien eux-mêmes une stratégie de développement durable et continuent de dépendre de l'assistance internationale pour faire face à leurs contraintes spécifiques. Dans leur cas, les défis posés par l'élimination de la pauvreté prennent un relief tout particulier puisqu'ils sont conjugués à ceux du développement durable.

De ce fait, la Délégation de la Belgique estime qu'une prise en compte prudente des vulnérabilités des PEID pourrait venir compléter utilement les critères utilisés à l'heure actuelle pour déterminer les décisions en matière de coopération. Elle considère également que l'assistance internationale

devrait rester ciblée essentiellement sur les besoins des Etats les plus vulnérables. Mises à part les contributions au FEM, au PNUD et à la Convention de Lomé notamment, le Gouvernement belge a octroyé une aide bilatérale de 7,15 millions de dollars à divers projets et initiatives dans les petits Etats insulaires en 1998.

M. YUKIO SATOH, Japon : le Japon est lui aussi un Etat insulaire et attache, en tant que tel, une grande importance à ses relations avec les petits Etats insulaires en développement. Il soutient activement le développement durable de ces Etats par le biais de forums, tel que le Forum Japon-Pacifique Sud qui s'est tenu en Octobre 1997. Rien n'est plus important pour les petits Etats insulaires que de parvenir à leur propre développement durable en faisant leurs les processus de développement afin de surmonter les conditions difficiles auxquelles il doivent faire face, telles que la fragilité de leurs écosystèmes, leur dimension réduite, leurs ressources naturelles limitées et la dispersion géographique de leurs territoires. C'est dans cette perspective que le Japon a apporté son aide à plusieurs projets relatifs aux petits Etats insulaires en développement. Le Japon soutient notamment la construction en cours du Centre international de la barrière du corail à Palau.

Pour aider les petits Etats insulaires en développement à parvenir au développement durable, notre pays a également augmenté de façon considérable son aide bilatérale en direction de ces Etats depuis la Conférence mondiale de 1994, le Japon se plaçant au deuxième rang des Etats qui contribuent le plus à l'assistance aux petites nations insulaires avec une part égale à un cinquième de l'aide totale. Bien que le Japon doive faire face lui-même à de graves difficultés financières, il a fait de l'aide publique au développement (APD) l'un des piliers de sa contribution au bien-être de la communauté internationale et il entend faire tout son possible pour renforcer davantage encore son aide aux petits Etats insulaires en développement. Les conséquences des changements climatiques rendent les petites nations insulaires particulièrement vulnérables, certaines d'entre elles risquant d'être submergées sous l'effet de l'élévation du niveau de la mer. En réponse à ces risques, le Japon a renforcé sa coopération financière avec les Maldives afin de les protéger des dégâts causés par les marées hautes. Le Japon accorde également une place prioritaire à l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto pour que les mesures prises pour prévenir le réchauffement de la planète puissent se transformer en actions concrètes. Ce but doit être poursuivi par tous les pays, tant développés qu'en développement. Le Japon étudie également la possibilité d'organiser des réunions de haut niveau avec les petits Etats insulaires en développement sur le sujet des changements climatiques. Enfin, pour réaliser un développement durable, rien n'est plus important que d'harmoniser les activités de l'homme avec la nature. Le Japon, qui, depuis les temps anciens, attache une grande importance à l'harmonie avec la nature, est déterminé à jouer un rôle positif dans le domaine du développement durable et, plus particulièrement, dans ses préparatifs de l'examen de Rio+10 en 2002.

M. ALAIN DEJAMMET, France : nous partageons la conviction des petits Etats insulaires en développement que le Programme d'action adopté à la Barbade en 1994 conserve toute sa validité et constitue toujours un cadre approprié pour leurs stratégies nationales et développement durable. Beaucoup de progrès ont été accomplis depuis 5 ans. Pour autant, la mise en oeuvre effective du Programme d'action a été freinée par les difficultés économiques auxquels nombre de ces Etats ont été confrontés ces dernières années, par leur manque de ressources humaines qualifiées et par la faiblesse de leur capacité administrative.

Dans ce contexte, l'aide extérieure demeure une ressource indispensable pour la grande majorité des petits Etats insulaires en développement (PEID), et la France qui est le troisième donateur mondial, entend continuer à les appuyer comme elle l'a fait dans le passé. En effet, la France a entrepris depuis le début de l'année 1998 une réorganisation de ses structures et a concentré l'aide bilatérale, qui représente 75% de l'aide totale, sur une "Zone de solidarité prioritaire" qui comprend les petits Etats insulaires suivants : Vanuatu, la Dominique, la Grenade, Sainte-Lucie, Saint-Christopher- et-Niévès, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Haïti, Cuba, la République Dominicaine, le Cap-Vert, les Comores, Maurice, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles. Voilà pourquoi la France est également l'un des principaux bailleurs de fonds des PEID.

La situation géographique des Départements et des Territoires français d'outremer dans les Caraïbes, dans l'Océan Indien et dans le Pacifique nous permet non seulement de comprendre les handicaps et les atouts des PEID mais aussi de nouer avec eux des coopérations de toute nature. Pour la période 1996-2000, plus d'1 milliard d'Euros devraient être affectés aux Etats insulaires de la région Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP).

La France considère que les Etats insulaires doivent élaborer des stratégies nationales et régionales de développement durable adaptées et mettre en place un environnement interne favorable à leur application. Ils doivent établir des priorités à l'intérieur des domaines du Programme d'action. De leur côté, les pays donateurs doivent inverser la tendance à la baisse de leur aide au développement et fournir aux petits Etats insulaires les ressources substantielles qui leur sont nécessaires pour renforcer leurs capacités nationales. Ils doivent également améliorer leur coopération avec les autres bailleurs de fonds afin de maximaliser l'impact de leur aide.

M. ISA AYAD BABAA, Jamahiriya arabe libyenne : les petits Etats insulaires sont confrontés à une situation particulière et de vulnérabilité notamment dans le contexte de la mondialisation. De plus, la montée du niveau des océans risque de transformer ces îles en paradis perdu. L'ensemble des 34 000 îles disséminées de par le monde se trouve dans une situation

économique et écologique précaire. Mon pays qui souffre de la désertification et du manque d'eau comprend très bien ces problèmes. Le programme de la Barbade traduit l'intérêt spécial que le monde entier souhaite porter à ces pays qui sont confrontés à de nombreux obstacles sur le chemin du développement durable.

Les petits Etats insulaires ont un caractère unique et des besoins particuliers. C'est pourquoi, il est essentiel de promouvoir un environnement favorable à la mobilisation des ressources financières nécessaires, en particulier pour mettre fin à la pauvreté et à la dégradation de l'environnement dont ces Etats souffrent. Certes, les petits Etats insulaires ont la responsabilité première de leurs efforts de développement, et l'on peut d'ailleurs se féliciter des mesures qu'ils ont déjà prises pour parvenir à l'autosuffisance. Toutefois, la communauté internationale doit elle aussi honorer ses engagements. Il lui appartient notamment d'augmenter le flux des ressources financières bilatérales et multilatérales, de garantir l'accès de ces pays aux marchés d'exportation, de faciliter leur accès à la technologie et de les aider à mettre en valeur les ressources en eau douce dont ils disposent. Un autre point essentiel est de combattre la pollution marine, qui frappe ces Etats alors qu'elle résulte du rejet des déchets toxiques de certaines grandes puissances. Tous ces efforts doivent être entrepris dans le cadre plus général de la promotion de la paix et de la sécurité internationales. Il importe en effet de mettre ces pays à l'abri des flottes étrangères menaçant leur stabilité et leur intégrité territoriale. En résumé, la communauté internationale doit faire des efforts supplémentaires pour parvenir à des solutions pratiques en faveur du développement durable.

M. HASSAN ADAMU, Ministre de l'environnement du Nigéria : le Programme d'action de la Barbade contient les espoirs et les aspirations non seulement des petits Etats insulaires en développement mais de toute la communauté internationale. Quelles que soient les difficultés ou les succès rencontrés par certains, ceux-ci ont des répercussions sur toute l'humanité. Aucun homme, aucune femme, aucun pays ne peut se permettre de s'isoler. Le Programme de la Barbade appelait une action nationale, régionale et internationale dans quatorze domaines prioritaires allant de l'eau douce, des changements climatiques, de la biodiversité aux ressources marines, au tourisme et aux ressources financières nécessaires à sa mise en oeuvre. L'engagement du Nigéria par rapport à la protection de l'environnement s'est renforcé depuis le Sommet de la Barbade, notamment avec la création du Ministère de l'environnement. Les questions relatives à l'eau douce, à la gestion des déchets, qui sont tout particulièrement importantes pour les petits Etats insulaires en développement, doivent être examinées de façon appropriée. Le Nigéria est engagé à combattre le déversement des déchets et des substances toxiques, chimiques et radioactives dans les régions côtières. Un engagement de la communauté internationale et le développement de mesures préventives sont de plus en plus pressants du fait de la totale dépendance des petits Etats insulaires en développement vis à vis de leurs ressources marines et naturelles.

Le Nigéria a été à l'origine du Programme de contrôle des déchets dans la sous-région de l'Afrique de l'ouest qui permet de surveiller le déversement illégal de déchets sur les zones côtières et dans les eaux territoriales. Des activités ont également été menées par la Banque africaine de développement pour aider six petits Etats africains insulaires en développement. D'autres activités allant dans ce sens ont été organisées par le Fonds de l'environnement mondial et le PNUD. Les petits Etats insulaires en développement ont entrepris d'importants efforts pour formuler des politiques et renforcer leurs institutions nationales dans le but de mettre en oeuvre le Programme d'action. Ces efforts sont freinés par un manque de ressources financières et humaines. Il est important de faire en sorte que les petits Etats insulaires en développement puissent profiter de la mondialisation et que celle-ci ne contribue pas à les affaiblir davantage. Pour cela, il est nécessaire que le Programme d'action puisse être mis en oeuvre et que des mesures adéquates, qui prennent en compte les besoins particuliers des petits Etats insulaire en développement, soient prises afin que ceux-ci puisse se développer durablement.

M. TU'A TAUMOEPEAU TUPOU, Secrétaire aux affaires étrangères du Royaume de Tonga : le programme d'action de la Barbade a été une réalisation cruciale pour le partenariat entre les petits Etats insulaires et la communauté internationale pour la poursuite d'un développement durable. En ce sens, nous voulons reconnaître la contribution de nos partenaires traditionnels comme l'Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l'Union Européenne et la République Populaire de Chine.

Les stratégies nationales et régionales développées comprennent la gestion de l'environnement, les nouvelles politiques de d'exploitation des ressources haliotique pêcherie, les programmes de gestion des zones côtières et la législation de l'environnement. Nous mettons actuellement en place les modalités des Conventions sur les changements climatiques et la biodiversité et, en tant que membre du Forum du Pacifique sud, nous avons adopté un cadre de travail commun pour la protection de l'environnement et le développement durable du tourisme.

Cependant, nous restons limités par l'étroitesse de nos terres, nos faibles ressources naturelles, la fragilité de notre environnement, notre vulnérabilité face aux catastrophes naturelles et la faible taille de nos marchés nationaux. En outre, ces difficultés sont accentuées par la nature de plus en plus compétitive des économies mondiales. De ce fait, notre région a développé, grâce à la Commission des géosciences appliquées du Pacifique Sud (SOPAC), un indice de vulnérabilité environnementale qui reflète de manière plus exacte la condition des petits Etats insulaires en développement. Ainsi, nous appelons la communauté internationale à agir, au plus vite, dans les domaines suivants, soit l'énergie renouvelable, le développement du tourisme durable, l'agriculture et la pêche, les ressources côtières et marines, les ressources en eau douce et les ressources pour la protection de la biodiversité.

Le développement du secteur de la pêche est pour nous de toute première importance et nous saluons les efforts de la région Pacifique pour établir une véritable organisation des pêcheries comme prévu par l'Article 64 de la Convention sur le droit de la mer. Toutefois, nous demeurons préoccupés par le fait que la communauté des donateurs a manifesté des réticences à fournir son assistance à la région dans d'autres domaines tels que l'étude pour le relevé de notre plateau continental. Malgré les opportunités apportées par les technologies de l'information et des télécommunications, le caractère éparpillé de notre géographie rend ces communications onéreuses. Nous demandons donc à la communauté internationale de nous aider à renforcer nos capacités, à nous munir d'une technologie appropriée à la gestion de l'information, à renforcer nos systèmes de santé et d'éducation et à développer de nouveaux marchés.

M. ABDELRAHIM AHMED KHALIL, Soudan : les petits Etats insulaires en développement ont une situation particulière face aux défis du développement et de la protection de l'environnement étant donné leur vulnérabilité et les difficultés spécifiques auxquelles ils s'opposent. Il est difficile pour ces Etats de tirer profit de la mondialisation et de la libéralisation de l'économie. Il est nécessaire que les ressources naturelles des petits Etats insulaires en développement, dont ceux-ci dépendent, soient préservées afin que ces pays puissent se développer durablement. Les petits Etats insulaires en développement sont confrontés à de nombreux problèmes, notamment ceux qui sont liés aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. Le Soudan estime que des mesures doivent être prises pour consolider la situation économique et écologique des petits Etats insulaires en développement. Les institutions financières internationales doivent les aider à créer un environnement favorable à l'investissement qui permette à ces Etats de se développer durablement. Il est également essentiel d'assurer que ces pays disposent de capacités et d'institutions adéquates. Le recours à un indice de vulnérabilité devrait pouvoir permettre de mieux faire comprendre quels sont les besoins spécifiques des petits Etats insulaires en développement.

M. ALI HACHANI, Tunisie : la session présente témoigne de la volonté et de la détermination de la communauté internationale à poursuivre la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. La tunisie tient à cet égard à réaffirmer sa solidarité avec les petits Etats insulaires. Elle partage leurs préoccupations et leurs aspirations légitimes au progrès et à la prospérité. La Tunisie tient à saluer à cet égard la détermination des petits Etats insulaires à relever les défis anciens et nouveaux pour atteindre les objectifs fixés par le Programme d'action visant notamment à une meilleure intégration dans l'économie mondiale.

Toutefois, les problèmes auxquels les petits Etats insulaires sont confrontés sont tels qu'il leur est impossible, aujourd'hui, de mener à bien la mise en oeuvre de stratégies de développement durable sans le concours de la communauté internationale. Aussi mon pays pense-t-il que les recommandations de la Commission du développement devraient être traduites rapidement en actions, notamment en ce qui concerne la mobilisation des ressources de financement, le transfert de technologies écologiquement rationnelles et le renforcement des capacités. Par ailleurs, l'Organisation mondiale du commerce et la Conférences des Nations Unies sur le commerce et le développement devraient accorder une attention particulière à la nécessité d'aider les petits Etats insulaires à tirer avantage de la mondialisation et de la libéralisation commerciale en facilitant l'accès de leurs produits d'exportation aux marchés mondiaux et en leur accordant un traitement tarifaire favorable.

Enfin, l'instauration d'une coopération internationale équilibrée et la réalisation du développement global exigent la consolidation des relations de partenariat entre les pays du Nord et du Sud, d'une part, et horizontalement entre les pays du Sud, d'autre part. La Tunisie estime en effet que la coopération Sud-Sud dans le domaine du développement durable devrait se consolider et se concrétiser davantage. A cet égard, mon pays réaffirme sa disponibilité à partager son expérience notamment en matière de protection de l'environnement, de tourisme et d'éradication de la pauvreté.

M. FRANCISCO TUDELA, Pérou : la session extraordinaire marque de la part de la communauté internationale un effort renouvelé pour mettre en oeuvre le Programme de la Barbade en vue, par le biais de la coopération internationale, d'assurer le développement de plus de 40 pays. Il faut que les engagements pris de part et d'autre à la Barbade se cristallisent par des progrès nouveaux à l'avenir. A la Barbade, les petits Etats insulaires se sont engagés à favoriser la coopération internationale, conformément aux accords passés lors du Sommet de la Terre à Rio. A cet égard, le Pérou reconnaît l'importance de la coordination nationale et régionale et de l'harmonisation des efforts déployés par ces Etats pour surmonter les obstacles au développement. Néanmoins, il faut souligner qu'à mesure que l'environnement et le climat économiques deviennent de plus en plus complexes, les progrès dans la réalisation des engagements internationaux se heurtent à des difficultés. En fait ce n'est que lorsque des catastrophes naturelles se produisent que l'on voit une réaction immédiate. Les effets dévastateurs d'El Niño illustrent d'ailleurs de manière dramatique la vulnérabilité dans laquelle se trouve la plupart des petits Etats insulaires en développement.

Aujourd'hui nous reconnaissons que la vulnérabilité et le spectre de la pauvreté pour les petits Etats insulaires ont été aggravés par les conséquences des changements climatiques, liés à l'effet de serre. Or, les moyens existants de prévention et de reconstruction ne seront pas suffisants

pour pallier les dégradations causées tant que nous n'aurons pas une connaissance approfondie de l'origine de ces phénomènes. A cet égard, le Pérou salue la contribution des petits Etats insulaires dans la négociation de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Il faut particulièrement souligner le rôle des Etats des Caraïbes au sein des mécanismes de consultation régionale. Il convient aussi de rappeler que tous les petits Etats insulaires ont ratifié la Convention sur la biodiversité. Ces exemples prouvent que les petits Etats insulaires en développement ont répondu de manière ferme et volontaire au défi de la Barbade et ce malgré des circonstances difficiles.

M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER, Qatar : la Déclaration et le Programme d'action de la Barbade représentent une base importante pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Il est clair que la responsabilité première incombe à ces Etats pour ce qui est de la valorisation de leurs ressources. Cependant, la communauté internationale a une responsabilité éthique et morale par rapport à ces pays du fait que ceux-ci sont les premières victimes à la fois des catastrophes naturelles et des changements climatiques. Du fait de la mondialisation, le fossé continue à s'élargir entre pays développés et pays en développement. Les petits Etats insulaires en développement subissent de plus en plus de contraintes économiques. Pour que les petits Etats insulaires en développement puissent dépasser les crises financières et écologiques auxquels ils sont confrontés, des efforts conjoints sont nécessaires. Les changements climatiques ont des conséquences importantes pour ces Etats. Des dons généreux doivent leur être accordés, faute de quoi ils ne pourront atteindre le développement.

Le rôle des institutions financières internationales est important. Les petits Etats insulaires en développement ont besoin du soutien de ces institutions. L'impact des crises financières sur ces Etats doit impérativement être réduit. Le Qatar espère que les Etats du monde développé joueront le rôle qui leur incombe afin d'appuyer les efforts des pays en développement dont l'économie est fragile et dépendante. Cette session doit permettre d'atteindre les objectifs fixés.

M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN, Mongolie : au cours des cinq dernières années, les petits Etats insulaires en développement ont entrepris de nombreuses initiatives courageuses afin de mettre en oeuvre le Programme d'action de la Barbade, malgré nombre de difficultés et d'obstacles, les changements climatiques, par exemple, échappant à leur contrôle. De plus, la tendance à la baisse de l'aide publique au développement est devenue une entrave grave à l'application du Programme d'action de la Barbade. Il est par conséquent impératif que la communauté des donateurs se mobilise et fournisse des ressources financières adéquates pour que les petits Etats insulaires puissent atteindre le développement durable.

Par ailleurs, la nouvelle série de négociations sur le commerce multilatéral sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce pourrait promouvoir davantage la réduction des barrières commerciales et permettre un plus grand accès aux marchés de l'exportation pour les produits des petites nations insulaires. La Mongolie soutient également la proposition qui consiste à compléter les indicateurs de développement existants par l'établissement d'indices de vulnérabilité. Enfin, mon pays souhaite saisir l'occasion de cette session extraordinaire pour souligner à nouveau l'importance pour tous les pays et toutes les organisations internationales, et plus particulièrement pour la communauté des donateurs, de montrer dans les faits leur volonté politique afin de coopérer de façon plus étroite avec les pays qui sont confrontés à des problèmes et besoins spécifiques.

M. LEONARDO SANTOS SIMAO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique : la protection de l'environnement est directement liée au développement. Des efforts doivent donc être consentis pour aider les pays en développement à respecter leurs engagements dans ce domaine, en gardant à l'esprit l'idée de préserver l'environnement des générations présente et futures. Le Programme d'action de la Barbade adopté il y a cinq ans est une initiative importante visant à régler les problèmes des petits Etats insulaires en matière d'environnement et de développement. Les changements climatiques, l'érosion des sols, le réchauffement de la planète, la montée du niveau des mers, les ressources marines et côtières, les catastrophes naturelles, les ressources en eau potable, le traitement des déchets sont autant de questions préoccupantes pour les pays en développement, et en particulier pour les petits Etas insulaires.

Comme il est stipulé dans le Programme d'action de la Barbade, les pays développés et en voie de développement doivent agir de concert pour partager à la fois les responsabilités et les fruits de leur coopération. Il ne s'agit pas de charité d'un groupe de pays envers un autre, mais d'un idéal commun visant à construire un environnement sain pour tous, y compris les petits Etats insulaires, extrêmement vulnérables en raison de leur situation géographique. Les tempêtes, typhons, ouragans et autres cyclones menacent la vie humaine, les infrastructures, l'économie et le réseau social de ces pays, comme nous l'avons vu récemment avec le phénomène El Niño. Compte tenu du contexte de la mondialisation, les pays développés doivent garantir le transfert des technologies et l'assistance technique ainsi qu'accroître leur aide publique au développement. Une approche holistique de tous ces problèmes est indispensable pour donner aux pays en développement la possibilité de réaliser un développement durable et d'assurer la protection de l'environnement. Le système des Nations Unies et la communauté internationale sont appelés à réfléchir sur la meilleure manière de mettre en oeuvre de façon optimale le Programme d'action de la Barbade.

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