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AG/921

LES PETITES ILES DRESSENT LE BILAN DE L'APPLICATION DU PROGRAMME D'ACTION DE LA BARBADE LORS DE L'OUVERTURE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE

27 septembre 1999


Communiqué de Presse
AG/921


LES PETITES ILES DRESSENT LE BILAN DE L'APPLICATION DU PROGRAMME D'ACTION DE LA BARBADE LORS DE L'OUVERTURE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE

19990927

Il est proposé de reconnaître la mer des Caraïbes zone spéciale dans le contexte du développement durable

Cinq ans après la Conférence mondiale de la Barbade sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, c'est un bilan mitigé qu'ont dressé, ce matin, la plupart des participants à la première Réunion de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et une évaluation d'ensemble de l'application du Programme d'action, adopté à la Barbade en 1994. Malgré des progrès réels, beaucoup reste à faire pour assurer le développement durable des petites nations insulaires. La majorité d'entre elles ont certes élaboré des plans d'action nationaux et créé des institutions adaptées à leurs besoins, la coopération s'est accrue, au niveau régional, et la communauté internationale a soutenu ces initiatives. Malheureusement, l'aide, et surtout l'aide financière, n'a pas été à la hauteur de ce qui avait été promis lors du Sommet planète Terre (Rio, 1992) et à la Barbade. "Les îles ont besoin d'aide et continueront d'en avoir besoin. Nous devons prendre des mesures immédiates, sinon elles serviront d'exemple désastreux de la complaisance et de l'inaction de la communauté internationale", a ainsi averti le Président de la Fédération des Etats de Micronésie, M. Leo Amy Falcam.

Fragiles et vulnérables, les petits Etats insulaires sont un microcosme de la planète. Chercher des solutions à leurs nombreux problèmes environnementaux et économiques pourrait aider à résoudre les problèmes mondiaux. Mais, s'ils font face à des difficultés similaires, les petits Etats insulaires ont aussi chacun leurs spécificités propres et les regrouper dans une seule catégorie générique ne reflète pas cette réalité, a-t-il été noté. L'assistance ne doit pas seulement être octroyée en fonction des statistiques du produit intérieur brut ou de la population, mais aussi au regard des spécificités naturelles qui contribuent au caractère unique de chacune de ces nations, a-t-on fait observer.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/921 27 septembre 1999

C'est d'ailleurs cette approche, qui tient compte des spécificités, qui a animé l'élaboration du projet de résolution sur la reconnaissance de la région de la mer des Caraïbes comme zone spéciale dans le contexte du développement durable. En sa qualité de coauteur, le Président du Guyana, Bharrat Jagdeo, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a jugé décevant l'accueil qui a été réservé à cette initiative. Il a plaidé pour que la communauté internationale examine ce texte sous un jour favorable. Si ce texte était adopté, la région des Caraïbes pourrait bénéficier d'une protection appropriée tenant compte des besoins de tous les utilisateurs.

Dans son allocution d'ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a appelé la communauté internationale à dégager des ressources supplémentaires pour les petites nations insulaires, mais aussi à leur assurer un meilleur accès à des technologies peu chères et éprouvées sur le plan environnemental. Ce que nous faisons pour les petites îles se fait sentir bien au-delà de leurs rivages. En oeuvrant avec elles pour remédier à leurs problèmes, nous pouvons trouver des solutions à nos problèmes à nous, a-t-il fait observer.

Le Ministre des affaires étrangères de la Namibie et Président de la 22ème session extraordinaire de l'Assemblée générale, M. Théo-Ben Gurirab a, pour sa part, invité les participants à travailler ensemble à la réussite de la session extraordinaire. Nous devons saisir cette occasion pour renforcer davantage les partenariats mondiaux avec les petits Etats insulaires afin de contribuer à la réalisation de leurs objectifs de développement durable, a-t-il dit. Les efforts des petites îles en faveur de la préservation de leur héritage naturel et culturel méritent l'appui sans réserve de la communauté internationale et de l'ONU. Elles ont besoin d'une action généreuse pour réaliser leurs programmes.

La Conférence mondiale de la Barbade sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement avait été organisée sur la recommandation du Sommet planète Terre (Rio de Janeiro, 1992). Le Programme d'action, adopté par plus d'une centaine de pays, à l'issue de la Conférence, constitue une base intégrée pour le développement durable des petites îles en cherchant à maintenir un équilibre entre la réalisation d'une croissance économique soutenue, l'amélioration du bien-être social et la préservation de l'environnement. Il prévoit des mesures aux niveaux national, régional et international dans quatorze domaines critiques, dont six ont été placés à un rang prioritaire : l'adaptation aux changements climatiques et à l'élévation du niveau de la mer; la préparation aux catastrophes naturelles et écologiques; la prévention des problèmes liés à l'alimentation en eau potable; la protection des ressources côtières et marines; le développement des ressources énergétiques; et la gestion de la croissance du tourisme.

(à suivre - 1b) - 1b - AG/921 27 septembre 1999

Le Programme envisage aussi les questions liées aux stratégies de développement durable; au renforcement des capacités nationales; à la mobilisation des ressources et du financement; à la mondialisation et la libéralisation du commerce; au transfert de technologie écologiquement saine; à l'index de vulnérabilité; à la gestion de l'information, à savoir le réseau informatique des petits Etats insulaires en développement; et à la coopération et aux partenariats internationaux.

La Commission du développement durable qui se réunit chaque année pour examiner l'application des accords du Sommet planète Terre, est chargée du suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. La décision de convoquer une session spéciale de deux jours en septembre 1999 pour évaluer les progrès accomplis et décider de nouvelles initiatives pour la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action, a été prise en 1997 lors du Sommet planète Terre + 5. La session spéciale doit déboucher sur l'adoption d'une déclaration politique et d'un texte sur l'état des progrès et des initiatives pour la poursuite de l'application du Programme d'action. Ces deux textes sont examinés par le Comité spécial plénier, créé par la session extraordinaire et présidé par M. John Ashe (Antigua-et-Barbuda), qui se réunit parallèlement aux travaux de la plénière.

Ont participé au débat les chefs d'Etat et de gouvernement des pays suivants : Guyana (au nom des Etats Membres du Groupe des 77 et de la Chine), Samoa (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires), Palau, Chypre, et Etats fédérés de Micronésie, les Ministres des affaires étrangères et des représentants de haut niveau des pays suivants : Myanmar, Mexique, Ukraine, Sainte-Lucie, Inde, Finlande (au nom de l'Union européenne), Jamaïque, Australie, Seychelles, Honduras, Grenade, Papouasie- Nouvele-Guinée et République dominicaine. Les représentants de l'Egypte, du Brésil, de la Grèce, de l'Argentine, et de la Croatie, ainsi que l'Observateur de la Palestine sont également intervenus.

En début de séance, l'Assemblée a observé une minute de silence consacrée à la prière ou à la méditation.

Le Président de l'Assemblée a attiré l'attention sur une lettre du Secrétaire général (A/S-22/7) dans laquelle celui-ci annonce qu'à l'heure actuelle, 22 Etats Membres sont en retard dans le paiement de leur contribution aux dépenses de l'Organisation, au sens de l'Article 19 de la Charte de l'ONU. L'Article 19 de la Charte stipule qu'"un Membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées. L'Assemblée générale peut néanmoins autoriser ce Membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté".

(à suivre - 1c) - 1c - AG/921 27 septembre 1999

Les Etats Membres suivants sont en retard de paiement à cette date : Bosnie-Herzégovine, Burundi, Comores, République du Congo, Gambie, Géorgie, Guinée-Bissau, Iraq, Kirghizistan, Libéria, Mauritanie, Nicaragua, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République de Moldova, Sao Tomé-et-Principé, Seychelles, Somalie, Tadjikistan, Vanuatu et République fédérale de Yougoslavie.

Conformément aux recommandations du Comité préparatoire de la session extraordinaire, l'Assemblée a décidé que la Commission de vérification des pouvoirs et le Bureau de la 22ème session extraordinaire auraient la même composition que la Commission de vérification des pouvoirs et le Bureau de la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale. Toujours sur recommandation du Comité préparatoire, l'Assemblée a adopté une série de décisions relatives à la participation des observateurs, des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales, et des représentants des programmes et autres entités du système des Nations Unies.

La session extraordinaire de l'Assemblée générale se poursuivra cet après-midi à 15 heures.

(à suivre - 1d) - 1d - AG/921 27 septembre 1999

Documentation

Rapport de la Commission du développement durable constituée en comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale (A/S-22/2 et Add.1)

Le rapport contient deux projets de texte que le Comité préparatoire a décidé de transmettre à l'Assemblée générale pour plus ample examen. Les textes sont intitulés "Projet de déclaration" et "Progrès accomplis dans l'application du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement et initiatives en la matière." Le Projet de déclaration réaffirme les principes et engagements concernant le développement durable qui figure dans la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, Action 21, la Déclaration de la Barbade et le Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires. Il comporte quatre demandes pour la mise en oeuvre du Programme; les programmes et projets de renforcement des capacités et institutions dans les petits Etats insulaires; les écotechnologies; et les arrangements institutionnels.

Le texte sur les progrès accomplis dans l'application du Programme d'action comporte deux chapitres sur les domaines sectoriels appelant la prise de mesures urgentes et les moyens d'exécution. Les domaines sectoriels cités sont le changement climatique; les catastrophes naturelles et la variabilité climatique; les ressources en eau douce; les ressources côtières et marines; l'énergie; et le tourisme. Les moyens d'exécution identifiés sont les stratégies de développement durable; le renforcement des capacités; la mobilisation de ressources; l'intégration dans le commerce mondialisé; le transfert d'écotechnologies; la définition d'un indice de vulnérabilité; la gestion de l'information; et la coopération international.

Note du Secrétaire général transmettant la Déclaration ministérielle sur l'agriculture dans les petits Etats insulaires en développement adoptée par la Conférence ministérielle spéciale de la FAO, le 12 mars 1999 et le Plan d'action sur l'agriculture dans les petits insulaires en développement adopté par la Conférence de la FAO (A/S-22/3)

La Déclaration est inspirée du Plan d'action qui propose des mesures pour répondre à la nécessité pour les petits Etats insulaires en développement de s'adapter dans l'environnement commercial mondial; de mettre en place une agriculture plus intensive, plus diversifiée et plus durable; de répondre aux besoins des pêches; d'assurer la gestion durable des ressources en terre et en eau et de protéger l'environnement; de renforcer les capacités et les institutions; et d'oeuvrer à l'application du Programme d'action de la Barbade. La plupart des petits Etats insulaires en développement sont des importateurs nets de denrées agricoles. En tant que groupe, ils sont de justesse exportateurs nets et leurs exportations agricoles ont tendance à être concentrées sur un petit nombre de marchés et de produits.

(à suivre - 1e) - 1e - AG/921 27 septembre 1999

Il faut tout de même souligné que la plupart de ces Etats bénéficient d'un accès préférentiel aux marchés des principaux pays développés pour certains produits grâce à des accords spéciaux, tels que la Convention de Lomé pour l'Afrique, les Caraïbes et le Pacifique (ACP) ou la Carribean Basin Initiative (CBI) des Etats-Unis ou grâce au Système généralisé de préférences (SGP) pour les pays en développement. Néanmoins, les exportations des petits Etats insulaires en développement devront faire face à l'érosion des préférences tarifaires et au renforcement de la concurrence dues à la libération du commerce qui résulte de l'Accord sur l'agriculture des négociations d'Uruguay.

Confrontés au défi de la concurrence mondiale, les petits Etats insulaires en développement cherchent à diversifier leur économie, notamment leur secteur agricole, et ce, en exploitant leur base de ressources de manière plus rationnelle et durable. Une approche intégrée s'impose donc qui inclurait des études interdisciplinaires sur la préservation et la gestion des écosystèmes; la mise en valeur des systèmes de production agricole, arboricole et animales mixtes; l'évaluation des connaissances locales et des systèmes de production traditionnels et la mise au point de technologies appropriées pour les zones à potentiel élevé et/ou faible incluant la transformation après récolte et la commercialisation. L'accomplissement de ces tâches exige l'existence d'une main-d'oeuvre qualifiée. Or c'est justement le manque de cette main-d'oeuvre et la faiblesse des capacités institutionnelles qui caractérisent ces Etats. Il leur faudra donc mettre en commun leurs ressources humaines grâce à la coopération et à des institutions régionales. Les institutions nationales, régionales et internationales, dont la FAO ont un rôle important à jouer dans ce domaine. La possibilité d'exploiter les connaissances autochtones et d'accéder à des technologies importées sera un atout pour ces Etats.

Rapport du Secrétaire général sur la Réunion des représentants des donateurs et des petits Etats insulaires en développement qui s'est tenue du 24 au 26 février 1999 (A/S-22/4)

Le rapport indique qu'au cours de cette réunion un consensus s'est dégagé sur des questions telles que la fragilité et la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement; les handicaps des économies des petits Etats; et la nécessité d'adopter une démarche globale en matière de planification du développement, d'instaurer des partenariats à tous les niveaux, de renforcer la coopération régionale entre petits Etats insulaires en développement et de coordonner l'action des donateurs. Si la réunion n'a débouché sur aucun engagement précis, elle a cependant permis de consolider les relations de partenariat entre donateurs et petits Etats insulaires en développement et jeté les bases d'une coopération concertée qui agréé toutes les parties et s'annonce prometteuse. Il a été convenu que les consultations informelles engagées avant la réunion entre les interlocuteurs des petits Etats insulaires en développement et des donateurs potentiels présents à New York devraient se poursuivre et traiter des questions abordées lors de la réunion.

(à suivre - 1f) - 1f - AG/921 27 septembre 1999

Le rapport du Secrétaire général comprend en annexe le résumé des principaux aspects de la réunion des Coprésidents; les mesures prises à l'échelon national en vue de promouvoir le développement durable; les caractéristiques des programmes exécutés par les donateurs dans les petits Etats insulaires en développement; et le nombre de propositions de projets par domaine du programme et par groupe de petits Etats insulaires en développement.

La Session extraordinaire de l'Assemblée générale était également saisie d'une lettre datée du 16 août 1999, adressée au Secrétaire général par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente des Iles Marshall auprès des Nations Unies, transmettant la Déclaration de Majuro sur les changements climatiques adoptée par le premier atelier, tenu du 14 au 16 juillet 1999, par l'Alliance des petits Etats insulaire (AOSIS) sur le mécanisme de développement fondé sur des techniques non polluantes du Protocole de Kyoto (A/-22/5). La Session extraordinaire était d'une autre lettre datée du 24 septembre, adressée au Président de l'Assemblée générale par le Représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies, faisant part de l'état des consultations sur un projet de résolution sur la mer des Caraïbes (A/S-22/6).

L'ordre du jour provisoire de la session figure au document A/S-22/1.

Déclaration d'ouverture du Président de l'Assemblée générale

M. THEO-BEN GURIRAB, Ministre des affaires étrangères de la Namibie et Président de la 22ème session extraordinaire de l'Assemblée générale : les petits Etats insulaires en développement, la communauté internationale dans son ensemble et les générations futures attendent de nous que cette session extraordinaire soit couronnée de succès. Travaillons ensemble, comme une équipe, pour réaliser cet objectif. Ces petites nations sont parmi les plus vulnérables d'un point de vue écologique et économique et la survie même de certaines d'entre elles est en danger. Lors de la Conférence de la Barbade, les dirigeants mondiaux étaient convenus d'oeuvrer de concert pour aider les petits Etats insulaires en développement à réaliser leur développement durable et la croissance économique, et avaient à cette fin, adopté un Programme d'action. Depuis la Conférence, les petites nations insulaires ont fait des efforts remarquables pour mettre en oeuvre les mesures et politiques prévues dans ce programme. Ils ont occupé la ligne de front dans notre lutte commune contre les changements climatiques et les catastrophes naturelles.

Au cours des deux jours de cette session extraordinaire, l'Assemblée devra faire le bilan de ces efforts, identifier les obstacles aux progrès, examiner les nouveaux problèmes auxquels font face les petites îles, et convenir de mesures pratiques nécessaires à la mise en oeuvre des stratégies de développement. Nous devons saisir cette occasion pour renforcer davantage les partenariats mondiaux avec les petits Etats insulaires afin de contribuer à la réalisation de leurs objectifs de développement durable. Depuis la Barbade, les petites îles ne se sont pas détournées de leurs engagements et de leurs responsabilités. Des changements importants pour le mieux ont également été réalisés au niveau régional. De nombreuses nations insulaires ont pris des mesures courageuses pour ratifier et mettre en oeuvre des instruments juridiques internationaux comme la Convention du droit de la mer, la Convention relative aux changements climatiques et la Convention sur la biodiversité. L'Alliance des petits Etats insulaires a fait entendre la voix de ces nations et leur appel en vue d'une action significative dans les forums intergouvernementaux, y compris au sein des Nations Unies. De nombreux Etats insulaires ont pris des mesures en dépit des nombreux obstacles auxquels ils doivent faire face, tels les catastrophes naturelles, la détérioration continue de l'environnement marin, la surpêche, le transport de substances nucléaires et dangereuses dans leurs eaux territoriales, sans parler des ouragans, tornades et cyclones dévastateurs qui les frappent régulièrement. Le problème de leurs réserves en eau douce devient de plus en plus important, aggravé notamment par l'augmentation du tourisme. Un problème commun aux petites nations insulaires est l'insuffisance des fonds face à l'ampleur des défis. L'aide extérieure ne s'est pas révélée à hauteur des promesses faites à Rio et à la Barbade.

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Ayant des économies très ouvertes, ces pays sont affectés négativement par l'évolution de l'économie et du commerce international. Au cours de cette session, il faudra impérativement s'attaquer aux problèmes économiques pressants des petites îles en développement qui affectent leur capacité à résister aux chocs externes. Dans un certain nombre de petits Etats insulaires, l'effet combiné d'une situation financière de plus en plus difficile et de la nécessité de réaliser des réformes politiques et économiques a pour conséquence que l'accent qui était mis sur les programmes de développement durable est déplacé en faveur de programmes visant à améliorer les conditions économiques à court terme.

Les efforts de ces pays en faveur de la préservation de leur héritage naturel et culturel méritent l'appui sans réserve de la communauté internationale. L'ONU doit être leur alliée sans réserve sur cette voie. Les petits Etats insulaires ont besoin d'une action généreuse pour réaliser leurs programmes. Si nous réussissons cet effort, nous pouvons leur donner de nouvelles perspectives en matière de développement, de progrès et de prospérité.

Déclaration du Secrétaire général

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies : il y a cinq ans, à la Barbade, on disait de la situation dans laquelle se trouvaient les petits Etats insulaires que "le paradis était en difficulté". Des difficultés, ils en ont toujours eu. Le slogan de la Conférence, "petites îles, grands enjeux", décrit parfaitement la situation. Les petits Etats insulaires en développement sont des zones de première ligne où se posent, en concentré, la plupart des grands problèmes d'environnement et de développement. En tant que telles, ils nous servent de pierre de touche pour éprouver la solidité des engagements que nous avons pris en 1992, au Sommet Planète-Terre. Les petits Etats insulaires en développement sont fragiles et vulnérables, sur le plan écologique aussi bien qu'économique. Leurs ressources foncières, humaines et financières sont limitées. Nombre d'entre eux se trouvent sur la trajectoire des ouragans et des cyclones. Ils font aussi face à de graves problèmes écologiques : changements climatiques, rareté des ressources en eau douce, gestion déficiente des déchets, surpêche, pollution marine et menace d'accidents résultant du transport de substances dangereuses. D'autres défis sont liés à la mondialisation. Ainsi, le tourisme est à la fois une bénédiction et un fléau; il est créateur d'emplois mais il coûte cher en eau et il fragilise les écosystèmes déjà délicats. Le commerce amène aux populations les marchandises dont elles ont grand besoin, mais la libéralisation des échanges et la fin du régime préférentiel feront que certains produits des petites îles se heurteront à une concurrence plus rude sur les marchés mondiaux.

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Le Programme d'action de la Barbade constitue une réponse à des défis. Les petites îles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour gérer leurs propres problèmes. La communauté internationale leur apporterait des fonds, des techniques et d'autres moyens d'assistance. Les progrès accomplis par les petites îles sont réels. Beaucoup ont élaboré des plans nationaux d'action, créé des institutions appropriées, réformé leur législation et réexaminé leurs cadres de réglementation. La plupart des petits Etats insulaires en développement sont aujourd'hui parties à la Convention sur le droit de la mer et aux conventions juridiquement contraignantes sur les changements climatiques et la biodiversité. La voix de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement a pris de l'importance et c'est là, pour les petites îles, une façon de peser davantage sur l'échiquier international. La communauté internationale a soutenu cette évolution. Le Fonds pour l'environnement mondial a procuré aux petites îles des millions de dollars sous forme de dons. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement, le Département des affaires économiques et sociales, et d'autres entités des Nations Unies leur ont fourni une assistance technique et des conseils en matière de politique générale. Le Programme des Nations Unies pour le développement a financé le SIDSNET, réseau Internet des petites îles. Les compétences techniques du secteur privé ont été mises à contribution. Les organisations non gouvernementales sont, comme toujours, très actives au niveau local dans leurs efforts d'apporter des changements à partir de la base.

Et pourtant, les nations insulaires attendent de la communauté internationale des partenariats encore plus fermes et même une aide plus accrue. Outre l'apport de ressources nouvelles et supplémentaires, il faut en outre que les petites îles aient davantage accès à des technologies peu chères et éprouvées sur le plan environnemental. Ce que nous faisons pour les petites îles se fait sentir bien au-delà de leurs rivages. En nous penchant sur leurs problèmes et en oeuvrant avec elles pour les circonscrire, nous pouvons trouver des solutions à nos problèmes à nous. Je demande instamment à la communauté internationale de réaffirmer sa détermination d'aider les petites nations insulaires en développement.

EXAMEN ET EVALUATION D'ENSEMBLE DE L'APPLICATION DU PROGRAMME D'ACTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE DES PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT

Débat

M. BHARRAT JAGDEO, Président de la République du Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine : les petits Etats insulaires et les pays en développement de faible élévation sont vulnérables aux catastrophes naturelles mais également aux pressions résultant du phénomène de mondialisation qui creuse le fossé entre pays en développement et pays développés. La mondialisation et la libéralisation des économies ont contribué à accroître la volatilité des revenus de ces pays.

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Il est indispensable que la communauté internationale traite de la question des limites et de la vulnérabilité dont souffrent ces Etats et facilitent leur intégration à l'économie mondiale. Ces Etats devraient recevoir une aide leur permettant d'accroître leur compétitivité et leur accès aux marchés, de diversifier leurs économies et leur capacités endogènes afin de devenir des partenaires dans les échanges commerciaux internationaux.

Les petits Etats insulaires ont tenté autant que faire se peut d'assumer leurs responsabilités. D'importants progrès ont été accomplis dans les domaines des changements climatiques, des essais nucléaires, du tourisme et des zones protégées. Le rôle des organisations non gouvernementales et des organisations régionales doit également être reconnu, notamment dans le domaine de la mobilisation des ressources, du transfert de technologies et de l'édification des capacités locales. Le Groupe des 77 et la Chine attachent une importance considérable au concept faisant de la Mer des Caraïbes une zone spéciale du développement durable. En demandant à la communauté internationale de reconnaître la validité de ce concept, les pays en développement ont assumé à nouveau un rôle de chef de file dans la définition d'un programme de développement durable. Même si les réponses négatives que nous avons reçues à cette proposition sont décevantes, nous demeurons fermement convaincus qu'un échange plus approfondi débouchera sur un large soutien à ce concept. Les petites îles en développement ont reconnu leur responsabilité propre pour ce qui est de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Il appartient à présent à la communauté internationale d'assumer sa part de responsabilité en établissant un environnement sûr et stable. Jusqu'à présent, les efforts des petits Etats n'ont pas été récompensés par le même niveau d'engagement de la part des pays industrialisés. A moins de tenter de trouver des réponses aux questions intersectorielles telles que la finance et le commerce et les transferts de technologies, le Programme d'action ne pourra pas être traduit dans la réalité.

TUILA'EPA SAILELE MALIELEGAOI, Premier Ministre de l'Etat indépendant du Samoa, au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires : j'ai l'honneur d'intervenir au nom des 43 Etats Membres de l'Alliance des petits Etats insulaires. Il y a cinq ans à peine, nous avons adopté un Programme d'action ambitieux pour le développement durable des petits Etats insulaires, et nous avons fait de notre mieux pour le mettre en application. Toutefois les négociations n'ont pas été simples et il faut se demander pourquoi. Les petits Etats insulaires en développement sont vulnérables à la fois sur les plans écologique et économique, ce qui justifie leur statut particulier admis par tous à la Conférence de la Barbade en 1994. Dans le cadre du Programme d'action de la Barbade, beaucoup d'efforts ont été déployés pour identifier les problèmes spécifiques et les priorités pour le développement durable de nos îles.

- 6 - AG/921 27 septembre 1999

Ce Programme mérite une réponse adéquate. Les Etats insulaires sont conscients du fait que les solutions ne vont pas apparaître par miracle mais s'attendent toutefois au soutien de la communauté internationale afin de leur permettre de procéder aux transformations indispensables de leurs économies et de leur environnement. Je tiens à réaffirmer ici que tous les Etats insulaires souscrivent au Plan d'action de la Barbade et reconnaissent leur responsabilité première dans leur propre développement durable. Il ne reste pas moins que ces Etats sont vulnérables par leur taille, aussi, les problèmes de développement et environnementaux auxquels ils ont à faire face sont des problèmes globaux.

Dans le cadre de l'évaluation du Plan d'action, les progrès réalisés en matière de développement durable sont significatifs sur le plan national. En effet, des partenariats solides entre les pays de notre région se sont mis en place au cours des cinq dernières années. A ce stade, les nations insulaires souhaitent que leur programme de développement soit reconnu par la communauté internationale comme un programme commun, ce qui se traduirait notamment par des mesures visant à éviter que les économies des petits Etats insulaires soient marginalisées sur le plan international ou encore par une gestion rationnelle des océans. En parallèle, l'action au niveau national, soutenu par des institutions régionales et sous-régionales, doit se poursuivre. Compte tenu de leur situation géographique, il est important de développer les systèmes de communication des nations insulaires.

Il faut que la communauté internationale partage l'objectif de développement durable des petits Etats insulaires en développement et soutienne leurs efforts de participation et d'intégration dans l'économie mondiale et de gestion rationnelle et durable de leur environnement.

M. TOMMY REMENGESAU, Vice-Président de la République de Palau : aujourd'hui, nous appelons dans cette auguste Assemblée les Etats Membres de l'Organisation à continuer à porter leur attention sur la question du développement durable des petits Etats insulaires en développement, à poursuivre le dialogue, les négociations et les stratégies avec les pays donateurs et les institutions financières. Nous sommes toujours un peu frustrés et déçus par le manque d'action des partenaires donateurs, qui hésitent encore à s'engager entièrement dans la voie du développement durable, en se conformant à la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement, le Programme d'action de la Barbade, la Convention sur la diversité biologique, Action 21, le Convention-Cadre des Nations Unies sur les variations climatiques et le Protocole de Kyoto. La République de Palau a été sélectionnée comme Centre international de recherche sur la barrière de corail, dans le cadre de l'Initiative internationale pour la barrière de corail de 1995. La construction d'un centre de recherche a pu être réalisée grâce à l'aide du Japon, et à l'assistance technique des Etats-Unis.

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Ce centre devrait pouvoir entrer en fonction l'an prochain. Il servira à la gestion et à la conservation des récifs coralliens de Palau et du monde. La République de Palau invite la communauté internationale à travailler avec elle à l'étude des récifs coralliens et de son écosystème fragile. Nous manquons de capacités industrielles et sommes très vulnérables aux catastrophes naturelles. C'est pour cela que nous appelons les pays donateurs à nous fournir les fonds nécessaires au développement durable, tels qu'ils ont été définis dans le Programme d'action pour un développement durable.

En ce qui concerne la question des matières et déchets nucléaires, la République de Palau est fière d'avoir interdit constitutionnellement, le stockage, l'utilisation, les mouvements transfrontières des matières et déchets nucléaires. Nous appelons la communauté internationale à respecter cette interdiction. La République de Palau souhaite s'associer au Communiqué final adopté le 25 septembre dernier à l'issue du troisième Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance des petits Etats insulaires.

M. GLAFCOS CLERIDES, Président de la République de Chypre : la tenue de cette session revêt une grande importance car elle permet aux petits Etats insulaires, dont nous faisons partie, de soulever certaines questions et d'aborder des problèmes qui concernent la communauté internationale en général, et qui sont d'une importance cruciale pour le développement économique et social futur des petits Etats insulaires en développement. La présente session nous offre également l'occasion d'examiner les progrès qui ont été effectués dans la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action de la Barbade, et d'exprimer notre déception à ce sujet.

Ce Programme appelait à l'instauration d'une étroite coopération entre la communauté internationale et les petits Etats insulaires en développement dans le domaine du développement durable des Etats insulaires. La plupart des difficultés auxquelles sont confrontés ces petits Etats découlent de changements climatiques qui sont principalement liés aux émissions de dioxyde de carbone des pays développés. De ce fait, les responsabilités sont partagées et doivent susciter des efforts et des solutions conjoints, dans l'intérêt de l'humanité tout entière. Conformément aux décisions prises lors du Sommet de Rio et aux dispositions du Programme d'action de la Barbade, Chypre a adopté un plan d'action environnemental destiné à la protection de l'environnement et un plan de développement stratégique dont l'objectif est d'évaluer et d'améliorer les politiques sociale et économique.

Il est d'une grande importance que les petits Etats insulaires coopèrent entre eux et coordonnent leur action. De plus, au vu de la gravité persistante des problèmes d'endettement qu'affrontent de nombreux pays, au nombre desquels les petits Etats insulaires, l'heure est venue pour la communauté internationale d'intensifier les efforts qu'elle déploie afin de remédier à cette situation.

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En dépit des efforts renouvelés qui ont été déployés sous les auspices des Nations unies, le règlement attendu du problème que connaît Chypre à cause de l'intransigeance turque n'a pas encore été réalisé. Une importante initiative doit prochainement être lancée par la communauté internationale et le Secrétaire général afin d'engager les deux parties à négocier. Le Gouvernement de Chypre y participera avec bonne volonté, courage et un véritable désir de parvenir à une solution durable au problème de Chypre, en conformité avec les résolutions des Nations Unies et le droit international. Nous exhortons le côté turc à renoncer à son exigence inacceptable qui porte sur la création d'une confédération et de deux Etats indépendants dans Chypre, et nous l'appelons à considérer les négociations comme une chance qui nous mènera vers un futur commun de prospérité, de dignité et de réalisation des droits de l'homme de tous les Chypriotes, sans aucune discrimination.

M. LEO A. FALCAM, Président des Etats fédérés de Micronésie : les questions que nous examinons aujourd'hui sont importantes pour toutes les nations. Mon Gouvernement est d'avis que, dans l'ensemble, la mise en oeuvre du Programme de la Barbade a été plutôt lente. Ainsi, au cours des cinq dernière années, l'aide publique au développement reçue par les petits Etats insulaires a diminué de manière significative. Mon Gouvernement a participé à la Conférence des donateurs pour les petites îles en développement, qui s'est tenue récemment, avec de grands espoirs. Nous avons présenté les mesures globales que nous avons lancées en faveur de notre développement durable et mis l'accent sur les besoins non satisfaits qui, à notre avis, sont essentiels pour renforcer nos capacités et nos institutions. Nous sommes impatients de passer à l'étape suivante et espérons que cette session extraordinaire donnera l'élan nécessaire pour passer à l'action. La modernisation nous a éloignés de nos pratiques traditionnelles durables, mais le Programme d'action de la Barbade nous permet de regarder l'avenir avec espoir et confiance.

Mon peuple et mon Gouvernement ont déjà entrepris ce nouveau voyage. Nous avons mis en oeuvre avec succès des ajustements structurels et des réformes, y compris la réduction considérable de notre fonction publique. En 1995, nous avons convoqué nos premiers sommets économiques sur le plan national et des Etats, et avons conclu le mois dernier le second Sommet de ce type qui a permis d'évaluer les progrès réalisés. L'assistance externe a également été utilisée pour la planification et la gestion économique saine. Le Programme des Nations Unies pour le développement a joué un rôle clef dans le développement de la capacité institutionnelle du secteur privé. Le succès de ces initiatives est tributaire de la volonté politique du gouvernement d'adopter des mesures difficiles, malgré les grands risques politiques, ainsi que de l'aide financière et technique continue des donateurs bilatéraux, régionaux et multilatéraux. Les îles ont besoin d'aide et continueront d'en avoir besoin. Nous devons lancer des actions positives et immédiates, sinon les petites îles serviront d'exemple désastreux de la complaisance et de l'inaction de la communauté internationale.

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Il faut reconnaître que des progrès ont été réalisés dans le cadre du Programme d'action de la Barbade. Bien que lentement, nous commençons à en voir les bénéfices, par le biais d'institutions telles que le Fonds pour l'environnement mondial et le PNUD. Les conséquences graves des changements climatiques, de la détérioration de la barrière de corail, de la gestion déficiente des pêcheries et de la rareté des réserves d'eau douce, sont des questions qui figurent aujourd'hui à l'ordre du jour de la communauté internationale. Une autre préoccupation est le fait que de nombreux donateurs semblent satisfaits de regrouper les petits Etats insulaires en une seule catégorie générique. Or, les Etats insulaires ont des caractéristiques différentes et doivent être traités de manière individuelle. L'assistance ne peut être fondée uniquement sur les statistiques du produit intérieur brut ou de la population. Elle doit aussi être octroyée en fonction des caractéristiques naturelles, terrestres et maritimes, qui contribuent au caractère unique de chaque nation insulaire. Je demande à tous les pays d'agir de toute urgence. Avec l'appui des donateurs, nos problèmes pourront être surmontés.

M. WIN AUNG, Ministre des affaires étrangères du Myanmar: le Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement de la Barbade constitue aujourd'hui le plan le plus important en la matière et nous tenons à exprimer notre soutien le plus ferme en sa faveur. La question du développement durable des petits Etats insulaires en développement est une question de survie, qui mérite l'attention de la communauté internationale. De plus, le Programme d'action de la Barbade requiert des engagements contraignants qui doivent être réalisés de manière complète. Mais la mise en application de ce programme a été gênée par des éléments échappant au contrôle des petits Etats insulaires, notamment l'insuffisance des ressources financières et humaines et l'insuffisance des capacités institutionnelles. Pour ces raisons, il est impératif que la communauté internationale aide les petits Etats insulaires à supprimer ces facteurs négatifs en leur offrant des ressources financières adéquates, prévisibles et supplémentaires.

De leur côté les Petits Etats insulaires devraient identifier leurs domaines de priorité. A un niveau régional, ils doivent renforcer leur coordination et leur coopération, établir un mécanisme régional permanent de mise en application du programme, renforcer les arrangements régionaux existants, adopter une approche largement participative pour identifier les besoins spécifiques et définir les priorités. Enfin, il est encourageant de noter que les petits Etats insulaires en développement ont fait des efforts considérables pour donner suite aux engagements pris dans le cadre du Programme d'action. Toutefois, le problème des ressources financières demeure.

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Et, pour permettre aux petits Etats insulaires en développement de mettre en place un développement durable, il est important que les institutions financières internationales, les donateurs bilatéraux et multilatéraux prennent pleinement conscience de ce problème. La volonté exprimée par les principales institutions financières de faire preuve de flexibilité en ce qui concerne les moyens d'aider les petits Etats insulaires est un pas dans la bonne direction et nous pensons vraiment que cette session historique offrira l'opportunité de forger un partenariat plus fort sur des bases plus solides et prévisibles.

Mme ROSARIO GREEN, Ministre des affaires étrangères du Mexique : nous avons proposé comme mesure d'urgence, lors du débat à l'Assemblée générale, l'élaboration d'une division du travail au niveau international afin de trouver des solutions créatives et efficaces aux catastrophes naturelles qui permettraient d'intervenir plus rapidement auprès des populations touchées. Cette redistribution des tâches établirait un système de coopération internationale qui toucherait à des mesures de prévention, d'alerte rapide et à des mesures d'intervention, sans négliger les phases de reconstruction et de réhabilitation. A cet effet, nous avions demandé au Secrétaire général de faire en sorte que l'Organisation des Nations Unies assume ses responsabilités et son rôle de chef de file.

Pour ce qui est de l'application du Programme d'action de la Barbade, nous estimons qu'il faudra disposer de mécanismes de financement nécessaires à sa pleine mise en oeuvre. Il est indispensable de définir de nouvelles stratégies de coopération avec les petits Etats insulaires en développement, de respecter les accords internationaux dans le domaine des changements climatiques, de la biodiversité et de la désertification, étant donné que la survie des petites îles dépend du traitement des questions écologiques. Le protocole à la Convention sur la sécurité biologique, qui fait l'objet de négociations, nous aidera à protéger les ressources biologiques tout en bénéficiant des avantages de la biotechnologie.

M. BORYS TARASYUK, Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine : les leçons tirées de la mise en oeuvre des décision prises à Bridgetown, il y a cinq ans, prouvent que les objectifs fixés dans la Déclaration et le Plan d'action de la Barbade forment un tout. Les petits Etats insulaires en développement font face à de nouveaux défis engendrés par les nouvelles données économiques et écologiques mondiales. En offrant aux petites nations insulaires des opportunités d'intégration dans l'économie mondiale, la mondialisation a contribué à ce que le succès de leurs politiques économiques dépende de leur commerce extérieur. Toutefois, la réalisation des objectifs économiques du Plan d'action de la Barbade a été compromise par notamment l'impact négatif des crises financières internationales récentes et par l'éloignement des îles des marchés et des centres financiers internationaux.

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Face au processus de marginalisation des économies des nations insulaires, auquel nous assistons dans la mise en place du nouvel ordre économique, la communauté internationale doit porter un intérêt particulier aux problèmes de ce groupe de pays. Pour cela, nous considérons que les facteurs clefs pour le développement durable des petits Etats insulaires sont la levée des barrières commerciales et des dispositions permettant l'accès de leurs produits au marché mondial ainsi que le transfert de technologies écologiquement saines.

L'Ukraine comprend bien les problèmes auxquels sont confrontés les nations insulaires pour avoir à faire face elle- même aux conséquences de Tchernobyl, ainsi qu'à des problèmes de pollution du littoral. Le besoin urgent de préserver la biodiversité des écosystèmes marins et côtiers nécessite des efforts concertés de la communauté internationale sur les plans mondial, régional, sous-régional et national. De part leur nature, les nations insulaires sont très exposées aux catastrophes naturelles. Nous estimons que la manière de faire face aux conséquences de ces catastrophes dépend largement des efforts communs de la communauté internationale pour partager les connaissances scientifiques afin de développer un système d'alerte rapide et d'autres mécanismes de prévention. Le développement d'un indice de vulnérabilité intégré contribuerait également à faire face à des problèmes sociaux tels que la pauvreté et le chômage qui touchent les nations insulaires. Compte tenu de son expérience et de ses méthodes de prévision météorologique et des tremblements de terre, l'Ukraine est disposée à développer davantage sa coopération avec les petits Etats insulaires dans ces domaines.

M. GEORGE ODLUM, Ministre des affaires étrangères et du commerce international de Sainte-Lucie : en 1994, la communauté internationale a reconnu que les petits Etats insulaires en développement devaient être traités comme un cas particulier en raison de leur vulnérabilité écologique et économique. Elle a adopté un Programme d'action pour répondre aux soucis des petits Etats insulaires en développement par la coopération et l'assistance en vue de les aider à atteindre un développement durable. Le bilan que nous faisons aujourd'hui de la mise en oeuvre de ce Programme montre clairement que la situation des petits Etats insulaires en développement a changé, mais pour le pire, révélant l'urgence avec laquelle la communauté internationale doit se pencher sur leur situation devenue critique. Nos pays sont vulnérables aux catastrophes naturelles qui se sont intensifiées au cours des années. L'augmentation de la température de la planète a entraîné une hausse du niveau des océans, l'érosion accentuée des côtes, la perte de terres, et la contamination des ressources aquifères, et elle menace sérieusement la biodiversité. Nous estimons que les Caraïbes à elles seules pourraient être forcées de dépenser 1,1 milliard de dollars en constructions nouvelles pour se protéger de l'augmentation du niveau de la mer.

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Les effets ravageurs des catastrophes naturelles ont été clairement démontrés à Montserrat, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Bahamas. De 1977 à 1996, 44 petits Etats insulaires ont été frappés par 153 cyclones ou ouragans. Mais la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement est aussi due à des causes qui ne sont pas naturelles, telles que la détérioration des termes de l'échange des produits de base, les fluctuations dans la demande des biens et services, et la dislocation des accords préférentiels qui existaient. Ces facteurs négatifs sont aggravés par des contraintes économiques telles que l'exiguïté des marchés domestiques, qui disposent de bases extrêmement réduites en ce qui concerne les ressources humaines et naturelles, ce qui ne permet pas des économies d'échelle, de compétitivité, de diversification, et partant, d'opportunités d'investissement.

La plus grande vulnérabilité économique des petits Etats insulaires en développement est due à des facteurs exogènes, donc, hors de leur contrôle. Mais, fait curieux, bien que les causes et conséquences en soient prévisibles, elles ne retiennent pas l'attention de la communauté internationale. Sainte-Lucie est un exemple type de petit Etat insulaire en développement vulnérable. D'une superficie de 616 kilomètres carrés, elle est peuplée de 150.000 personnes, et dans le cadre du Programme d'action de la Barbade, l'île a adhéré à plusieurs accords et conventions régionaux et internationaux. Sainte-Lucie cherche à être prise pour un cas d'étude et de démonstration en ce qui concerne les énergies renouvelables, dans le cadre de ses initiatives de développement d'un Plan d'action énergétique visant à trouver des solutions aux questions de conservation de l'énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme convenu dans le Protocole de Kyoto. Concernant les échanges commerciaux et l'activité économique, le récent édit de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) mettant fin au traitement préférentiel de notre production bananière sur le marché européen a fait chuter nos exportations de 50% en 1992 et 1997, et le nombre de planteurs de bananes a décru de 35% durant cette période. Nous prévoyons que 2200 fermiers abandonneront cette activité, ce qui affectera directement la vie de 10.000 personnes. Nous sommes menacés par la gloutonnerie des multinationales et des compagnies transnationales qui, au sein de l'économie mondialisée, se sont emparées du rôle des gouvernements en ce qui concerne les règles et les normes du commerce international. Les pays de l'OCDE, qui représentent 19% de la population mondiale se sont accaparés de 86% du produit national brut de la planète, 60% de la population mondiale représentant plus de 100 pays, dont le notre, ne disposant quant à eux, que de 13% du PNB mondial. Nous avons par conséquent besoin des Nations Unies qui cherchent à promouvoir le développement des peuples, dans le respect des principes éthiques de leur Charte et de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Pour nous, ce développement est une question de survie, car nous avons perdu les filets de sécurité les plus élémentaires que les pays développés eux, tiennent pour acquis.

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M. JASWANT SINGH, Ministre des affaires étrangères de l'Inde : au cours des cinq dernières années, l'Inde a renforcé ses liens avec les petits Etats insulaires en développement. Aujourd'hui, plus de trente petits Etats insulaires sont ainsi concernés par le Programme indien de coopération technique et économique qui prévoit notamment l'envoi d'experts, la formation de ressortissants des petits Etats insulaires dans les meilleures institutions indiennes et l'organisation de séjours d'études de cycle court pour les hauts fonctionnaires de ces Etats. L'année dernière seulement, plus 80 000 heures de cours ont été dispensées à 130 ressortissants des petits Etats insulaires dans des domaines tels que le service diplomatique, la gestion, les audits et la création des petites entreprises. L'objectif est de répondre aux besoins des petits Etats insulaires en développement en matière de renforcement des capacités nationales. L'Inde entend aller plus loin et faire bénéficier les petits Etats insulaires de son expérience en matière d'énergies nouvelles et renouvelables et d'alimentation en eau douce. Actuellement, l'Inde produit déjà plus de 900 mégawatts à partir de l'énergie éolienne, près de 141 mégawatts grâce à l'installation de petits barrages hydroélectriques, plus de 83 mégawatts à partir de la biomasse et plus de 28 mégawatts par chaque kilomètre carré doté d'un système solaire photovoltaïque. L'Inde compte aujourd'hui plus d'un million de chauffages d'eau et de cuisinières fonctionnant à l'énergie solaire. De même, compte tenu des problèmes en alimentation en eau douce, des stations de dessalement rentables et efficaces ont été mises en place.

M. SATU HASSI, Ministre de l'environnement, du développement et de la coopération de la Finlande : au nom de l'Union européenne, de la Bulgarie, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de Chypre, de Malte et du Liechtenstein, a attiré l'attention sur plusieurs problèmes spécifiques aux petits Etats insulaires, à commencer par la pauvreté. Nombre de ces pays continuent de pâtir de graves problèmes d'exclusion sociale qui méritent d'être traités en priorité. Un autre problème important est celui de la détérioration de l'environnement marin, ses effets à long terme sur la biodiversité et la santé humaine, et ses implications écologiques et économiques, qui viennent s'ajouter aux coûteuses opérations de nettoyage et aux réparations quand se produisent des accidents. Sont également cruciales, les questions de l'alimentation en eau potable et le problème de la dégradation des sols. Une attention accrue doit leur être accordée, sachant que le développement rapide de l'industrie touristique, vitale pour l'économie de bon nombre d'îles, requiert de l'eau potable en quantité suffisante. La multiplication et la gravité des catastrophes naturelles menacent aussi des secteurs vitaux des petits Etats insulaires. Certains d'entre eux sont aussi confrontés à de graves difficultés économiques, dues en partie à des facteurs externes. Cette situation pourrait dissuader certains de s'engager dans des programmes de développement durable, leur préférant des programmes à court terme.

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Enfin, l'Union européenne rappelle que la mondialisation de la production, de la distribution et de la finance s'est généralisée depuis la Conférence de la Barbade. Cela a offert de nouvelles opportunités aux pays qui ont des capacités et une flexibilité suffisantes en termes de ressources humaines et naturelles et de technologie. Bon nombre d'autres Etats en revanche, et c'est le cas des petits Etats insulaires, risquent de se retrouver en marge de la croissance économique mondiale. Pour la période 1996-2000, la Communauté européenne va consacrer un milliard d'Euros à l'assistance au développement d'Etats insulaires en développement en Afrique, dans les Caraïbes et le Pacifique. Priorité sera donnée à l'aide aux groupes les plus pauvres et aux femmes. Cette aide s'ajoute aux contributions des Etats Membres, faisant ainsi de l'Union européenne, et de loin, le premier partenaire des petits Etats insulaires en matière de développement.

M. SEYMOUR MULLINGS, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Jamaïque : l'incapacité de la communauté internationale à fournir le soutien nécessaire à la mise en oeuvre du Programme d'action, grâce en particulier à l'injection de nouvelles ressources, est une source de déception. Il faut donc redéfinir un esprit de coopération et de partenariat. Il existe un certain nombre d'initiatives qui devraient figurer en priorité dans la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Ainsi, devrions nous continuer à travailler à la mise au point d'un indice de vulnérabilité. Cette caractéristique propre aux petites îles et les contraintes auxquelles elles doivent faire face, devraient faire l'objet d'un examen particulier par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l'Organisation internationale du travail (OIT). De plus, la Jamaïque accueille favorablement les efforts déployés pour trouver des solutions aux problèmes causés par les effets du réchauffement de la planète sur les petits Etats insulaires. L'érosion des récifs de coraux est une source de préoccupation particulière pour la Jamaïque.

Un autre sujet de préoccupation touche à la gestion efficace et au développement des ressources côtières et maritimes. L'édification des capacités locales constitue un outil indispensable aux efforts de développement durable. Le renforcement des capacités institutionnelles continue de faire partie des priorités de la stratégie de développement de notre gouvernement. Les transferts de technologies adéquates permettant le développement et l'application de stratégies en matière écologique et l'accès aux ressources génétiques destinées à la recherche dans le domaine de la biotechnologie, prennent par ailleurs de plus en plus d'importance dans notre pays. Nous continuons en outre de souligner la nécessité de mettre en oeuvre des programme d'élimination de la pauvreté faisant partie intégrante d'une stratégie plus vaste de développement durable.

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La Jamaïque fait partie des pays qui ont parrainé un projet de résolution, présenté lors de cette session, aux termes duquel la mer des Caraïbes se verrait octroyer le statut de zone spéciale dans le contexte du développement durable. Nous invitons la communauté internationale à examiner cette initiative sous un jour favorable.

M. ALEXANDER DOWNER, Ministre des affaires étrangères de l'Australie : l'objectif de maintenir l'intégrité écologique des petits Etats insulaires, tout en favorisant leur développement économique et social durable, constitue l'essence même du Programme d'action de la Barbade, et tient très à coeur à l'Australie. Nous sommes fiers d'être l'un des plus grands donateurs des petits Etats insulaires en développement, en leur ayant accordé environ 470 millions de dollars australiens de subventions en 1999-2000. Depuis l'adoption du Programme d'action de la Barbade, l'aide au développement accordée par l'Australie aux petits Etats insulaires s'élève à 2 milliards de dollars australiens. Toutes les activités d'aide au développement australiennes contiennent des stratégies pour permettre le développement durable écologique et chaque stratégie est concue en collaboration étroite avec le pays destinataire. Dans le Pacifique, notre partenariat est d'autant plus soutenu que l'Australie fait partie et finance toutes les organisations régionales du Pacifique. L'aide au développement australienne cherche à permettre la réalisation d'objectifs à long terme et nos activités de soutien du Programme d'action de la Barbade s'inscrivent dans des programmes régionaux et nationaux qui ont pour but le développement durable. L'Australie alloue dores et déjà 40 millions de dollars australiens à des projets écologiques dans les petits Etats insulaires, et participe également à des projets éducatifs. En dépit du fait que l'essentiel de notre aide au développement des petites nations insulaires est consacré aux îles du Pacifique, d'autres nations insulaires, telles les Maldives, par exemple, en bénéficient également.

Il est important de renforcer la participation des petits Etats insulaires au processus de prise de décisions dans les questions qui les concernent directement. Compte tenu du processus de mondialisation de l'économie, la communauté internationale doit aider les petits Etats insulaires, ainsi que les autres pays en développement, à saisir les opportunités qu'offre le système du commerce multilatéral. Les petits Etats insulaires se caractérisent également par leur vulnérabilité économique et écologique et l'Australie se réjouit du fait que le texte de la Déclaration soumis à l'Assemblée encourage la prise en compte de cette réalité. La communauté internationale doit trouver des méthodes pour décrire, analyser et faire face aux difficultés réelles des petits Etats insulaires.

M. JEREMIE BONNELAME, Ministre des affaires étrangères des Seychelles : les Seychelles ne comptent que 80 000 habitants, et il est très difficile d'attirer des investissements. Le marché étant très étroit, la fourniture de services et l'aménagement des infrastructures représentent un défi permanent.

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Nous devons sans cesse innover dans les secteurs où nous avons les meilleures chances de nous développer, à savoir la pêche et le tourisme, tout en sachant qu'une exploitation anarchique de ces ressources conduirait à la destruction de notre base de revenus. C'est pourquoi, quelque 40% des terres des Seychelles sont protégées par une loi sur la protection de l'environnement. En dépit de ces mesures, il est des facteurs sur lesquels nous n'avons aucun contrôle, comme les changements climatiques.

Les Seychelles sont un archipel isolé et dispersé, constitué de plus d'une centaine d'îles ; notre éloignement et notre insularité ont des conséquences en termes de coût des transports et des transactions. En outre, nos capacités institutionnelles et financières sont trop limitées pour nous permettre d'être représentés de façon appropriée dans le monde diplomatique et les forums de négociations internationaux, en particulier ceux consacrés à la finance, au commerce ou à l'environnement. Nous demandons à cet égard que soit examinée la proposition "en quatre étapes" faite par la Banque mondiale et le Secrétariat du Commonwealth sur les petits Etats insulaires, en particulier en ce qui concerne le traitement spécial dont ils devraient bénéficier.

Mme MAGADALENA LIZARDO, Sous-Secrétaire d'Etat à la planification de la République dominicaine : depuis la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, la République dominicaine s'est employée à sensibiliser sa population aux problèmes de l'environnement afin de lui permettre de mieux mettre en application les principes de développement durable et de la protection de l'environnement. Nous nous sommes engagés à respecter le Programme d'action de la Barbade. L'ensemble des progrès et la mise en oeuvre du Programme d'action sont à considérer dans le cadre des mesures prises au niveau institutionnel. Un projet de loi général sur la protection de l'environnement sera présenté prochainement par le Président du pays au Congrès national. La protection de l'environnement sera liée à la planification économique. Nous avons créé un Institut national de protection de l'environnement et nous sommes en train de mettre en place un Secrétariat d'Etat de l'environnement qui sera chargé de la gestion des ressources naturelles. Nous avons des projets de reboisement et de gestion des forêts.

Malgré ces avancées, de nombreux problèmes demeurent, en particulier dans le domaine des changements climatiques et de la durabilité des ressources naturelles. Nous sommes particulièrement affectés par les ouragans, le phénomène El Nino et les sécheresses récurrentes qui ont un effet déstabilisateur sur la balance des paiements et le niveau de vie en général. Nous comptons sur la coopération technique de la communauté internationale en particulier pour ce qui est des zones côtières et nous appuyons à cet effet le projet de résolution portant création d'une zone spéciale pour la mer des Caraïbes dans le contexte du développement durable.

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Nous lançons un appel pour que la communauté internationale intensifie son aide financière et technique destinée à lutter contre les effets dévastateurs des catastrophes naturelles et pour qu'elle ratifie le Protocole de Kyoto.

M. MARK ISAAC, Ministre des affaires étrangères de la Grenade : mon Gouvernement a ses propres priorités en ce qui concerne les six zones de problèmes concernées, et cherche à les incorporer dans sa politique nationale à travers des actions, des mesures et des stratégies spécifiques. Le tourisme est notre plus importante source d'échanges avec l'étranger et contribue au développement du pays en stimulant d'autres secteurs comme l'agriculture, les arts et l'artisanat, les transports, les sports aquatiques, les infrastructures etc. Notre politique nationale a cependant pris conscience de ce que sans une gestion adéquate, la tourisme peut dégrader gravement l'environnement même dont il est si dépendant. L'écotourisme doit donc se faire en harmonie avec le fragile environnement et avec les besoins des terres arables afin de ne pas mettre en cause la chaîne alimentaire, ainsi qu'en tenant compte du retraitement des eaux et de ce que peuvent supporter les autres infrastructures. Avec ses voisins, la Grenade tente de promouvoir un tourisme culturel tout en protégeant la spécificité, le plaisir et la spontanéité inhérente à la culture des Caraïbes.

La gestion de l'eau douce est également une de nos préoccupations principales, de même qu'elle devrait l'être pour tous. Dans mon pays, nous nous concentrons sur la désalination de l'eau de mer, qui recouvre 75% de la planète. Nous demandons aux pays donateurs de nous venir en aide sous forme de capitaux et de transfert de technologie, afin que nous puissions atteindre la quantité et la qualité d'eau nécessaire.

La Grenade prend très au sérieux la protection de l'écosystème de ses côtes et de sa barrière de corail contre la pollution et la surpêche, une inquiétude politique majeure. L'établissement d'une zone économique exclusive de 200 miles a encore davantage limité l'efficacité des mesures de gestion, avec pour conséquence la surexploitation et la pollution des ressources naturelles. La pollution commence à attaquer nos récifs de corail, barrière naturelle à l'intrusion d'eau salée qui met en danger l'équilibre indispensable au développement des organismes naturels. A la dégradation de notre écosystème marin s'ajoute la surpêche par des navires battant pavillon étranger qui s'introduisent impunément dans nos eaux. Les petits Etats insulaires en développement doivent s'engager à signer et ratifier l'Accord des Nations Unies concernant la conservation et la gestion des stocks de poissons chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs.

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L'autre point actuel de préoccupation de mon pays est le besoin d'assistance pour le transfert de technologie favorable à l'environnement, qui peut être particulièrement utile pour le développement de l'énergie solaire et autres énergies renouvelables et la réduction de notre dépendance en pétrole importé.

La mondialisation et la libéralisation du commerce ont entraîné une consommation ostentatoire dans de nombreux pays en développement, mais en ce qui concerne certains petits Etats insulaires en développement des Caraïbes, en particulier ceux qui exportent des bananes, le résultat est une splendide misère. C'est la raison pour laquelle nous ne comprenons pas la récente décision de la division des contentieux de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre l'Union européenne (UE) en faveur des grandes firmes transnationales de planteurs de bananes. Depuis de nombreuses années, l'Union européenne a aidé les petites îles des Caraïbes à être compétitives avec les firmes transnationales à travers un accord de subvention permettant aux petit Etats insulaires en développement des Caraïbes de se maintenir sur ce marché hautement compétitif. En ce jour où nous examinons la mise en oeuvre du programme d'action en faveur des petits Etats insulaires en développement (PEID), nous élevons notre voix haut et fort de cette noble tribune pour que le développement durable des PEID soit renforcé grâce à une application claire, et non pas claire-obscure de la libéralisation du commerce.

M. KILROY GENIA, Ministre de la justice de Papouasie- Nouvelle-Guinée : d'un point de vue philosophique et, à certains égards, d'un point de vue politique, la reconnaissance de la particularité du groupe de petits pays insulaires en développement est positive. Mais en ce qui concerne le financement du Programme d'action de la Barbade, on ne peut déclarer que l'aide au développement étrangère s'est accrue en raison des particularités liées aux petits pays insulaires. La Papouasie-Nouvelle-Guinée reconnaît qu'à un certain degré, ses partenaires au développement exigent des conditions pour accroître l'aide publique au développement ou le financement de projets. Ces critères dépendent parfois du travail accompli pour attirer cette aide. Si c'est le cas, les petits pays insulaires ne disposent pas de ressources humaines qualifiées nécessaires pour préparer la documentation visant à répondre aux critères requis. En conséquence, la Papouasie-Nouvelle-Guinée demande que les partenaires internationaux pour le développement assurent une assistance technique dans ce domaine afin d'atténuer cet handicap. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, Etat archipélagique constitué de près de 1 000 petites îles et d'importantes eaux territoriales, dispose de vastes ressources et est riche en biodiversité. Comme les autres petits pays insulaires en développement, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est exposée à des problèmes écologiques similaires qui accentuent les pressions dans les zones urbaines, l'inexistence d'un marché national important et des dépenses onéreuses en frais de transports et de produits importés. L'éducation et la capacité nationale sont des instruments puissants et, à cet égard, les Nations Unies sont invitées à renforcer leur assistance.

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Le Gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a pris des mesures pour renforcer le contrôle de la pollution en matière de gestion écologique, en établissant notamment des critères pour la délivrance de licences et de permis destinés à l'utilisation et au développement des ressources, et il procède actuellement à l'examen des incidences des activités minières. Se félicitant des travaux accomplis par les organisations régionales et internationales - en particulier dans la région du Pacifique-Sud concernant l'index de vulnérabilité, la Papouasie-Nouvelle-Guinée rend hommage aux travaux de pionnier concernant l'index réalisés par Malte. Elle se félicite également des mesures prises par le Secrétaire général visant à renforcer les liens entre l'ONU et les organisations régionales des petits états insulaires en développement.

M. ROBERTO FLORES BERMUDEZ, Secrétaire d'Etat aux relations extérieures du Honduras : à la suite de l'adoption du Programme d'action de la Barbade, la plupart des petits Etats insulaires en développement ont défini et mis en oeuvre des plans d'actions nationaux afin de protéger le milieu naturel. De leur côté, les pays donateurs ont également déployé des efforts pour mettre en oeuvre ce programme. Cela s'est traduit par de récentes réunions entre des représentants de ces pays et ceux des petits Etats insulaires en développement où l'on a insisté sur l'importance de renforcer la coopération et la coordination à tous les niveaux. Toutefois, il est clair qu'il reste beaucoup à faire et nous regrettons le déclin de l'aide financière allouée aux petits Etats insulaires particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles et aux crises financières externes. Le développement durable est pour ces Etats un défi majeur. La communauté internationale doit accorder la priorité à cette question lors du prochain millénaire.

Les petits Etats insulaires en développement supportent les conséquences néfastes des changements climatiques, aussi, la ratification de la Convention sur les changement climatiques et le Protocole de Kyoto, est-elle très importante pour eux. Par ailleurs, le tourisme constitue un facteur important de développement pour les petits Etats insulaires. On ne peut toutefois passer sous silence les effets néfastes de l'industrie du tourisme sur l'environnement. Cette industrie doit être développée dans le respect du milieu naturel et des populations locales. L'assistance internationale doit aussi être augmentée afin de mieux protéger les ressources marines des Etats insulaires en développement. De leur côté ces Etats, en tant que pays frères, doivent unir leurs efforts.

M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) : les petits Etats insulaires en développement représentent des états à faible économie basée, pour l'ensemble, sur la production d'un petit nombre de produits. Cette situation les expose durement aux fluctuations du marché et se trouve aggravée par leur vulnérabilité sur le plan géographique.

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Les petits Etats insulaires doivent faire face à une marginalisation persistante dans le nouvel ordre économique mondial et cela en dépit du principe de la libéralisation des échanges commerciaux internationaux auxquels sont assortis des traitements préférentiels accordés aux pays en développement. A la veille des nouvelles négociations dans ce domaine, nous demandons à la communauté internationale de réitérer et de respecter ces dispositions préférentielles afin de permettre aux nations insulaires de participer à l'économie mondiale. La présente session de l'Assemblée générale doit rappeler à la communauté internationale le lien organique entre le commerce et le développement durable. L'érosion constante des préférences commerciale, l'application de mesures restrictives ainsi que la baisse de l'Aide publique au développement contribuent à compromettre le développement durable des petits Etats insulaires. Cette session spéciale prouve à la communauté internationale que la question du développement durable ne peut pas se limiter à l'élimination de la pauvreté, mais exige également de profonds changements dans les systèmes commerciaux et financiers internationaux.

M. GELSON FONSECA JR., Représentant permanent du Brésil : le Brésil, pays très préoccupé par les problèmes environnementaux qui a accueilli la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, en 1992, accorde un intérêt tout particulier à la mise en oeuvre du concept de développement durable et au Programme d'action de la Barbade. Depuis cinq ans, les petits Etats insulaires ont enregistré des progrès considérables. Les actions menées en coordination dans les régions du Pacifique, des Caraïbes et de l'océan Indien ont montré que les petits Etats insulaires peuvent et pourront, avec l'aide de la communauté internationale, parvenir à un développement durable. Ces Etats ont pris des initiatives régionales et sous-régionales, qui se sont avérées positives dans des domaines aussi variés que celui du tourisme durable, des politiques de pêche, de la législation sur les déchets et de l'adaptation aux variations climatiques.

Il reste, néanmoins, un long chemin à parcourir. Les petits Etats insulaires en développement ont besoin que leurs efforts soient mieux soutenus financièrement par la communauté internationale. De même, des échanges technologiques et scientifiques dans les domaines appropriés à leurs besoins doivent être renforcés. Mais mon gouvernement est persuadé que cette session traitera de ces questions de façon appropriée.

Tout comme les petits Etats insulaires en développement, le Brésil cherche à parvenir à un développement économique et social durable. Toutefois, de par leurs spécificités, les petits pays insulaires méritent l'attention concertée de la communauté internationale. L'Agence brésilienne de coopération (ABC), conformément à l'esprit du Programme d'action de la Barbade et de la coopération technique entre pays en développement (TCDC), a mis en place des programmes adaptés aux besoins des petits Etats insulaires en développement, en Amérique latine et dans les pays lusophones africains.

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Ces programmes englobent différents domaines et se sont notamment traduits par une assistance technique en faveur de la reconstruction du Ministère des affaires étrangères en Haïti, de la réforme administrative à Cuba, du développement urbain en République dominicaine et en Jamaïque, de la formation de professeurs de Sao Tomé-et-Principe ou de la gestion de l'eau au Cap-Vert.

Les petits Etats insulaires en développement sont, de plus, particulièrement sensibles et vulnérables aux effets néfastes des variations climatiques. C'est pourquoi, le Brésil accueille avec bienveillance les initiatives permettant à ces pays d'améliorer leur capacité d'adaptation et de réponse à de tels changements, de même que leurs recherches dans le domaine de la prévision climatique.

Le Brésil appelle tous les pays à garder à l'esprit le cas des petits Etats insulaires lors de la cinquième Conférence des Parties de la Convention-Cadre de Bonn. Enfin, le Brésil est conscient que la mise en oeuvre complète du Programme d'action de la Barbade ne pourra être achevée que par le biais d'une action forte, engagée et concertée.

M. ELIAS GOUNARIS (Grèce) : cinq années se sont écoulées depuis l'adoption de la Déclaration et du Plan d'Action de la Barbade et sept années depuis l'Action 21 de Rio. Cependant les principes de développement durable établis demeurent adéquats non seulement pour les petits Etats insulaires en développement mais aussi pour toute la communauté internationale.

Avec plus de 3000 îles, la Grèce a toujours été une nation maritime. Nous reconnaissons donc pleinement la fragilité et la vulnérabilité écologique particulières des petits Etats insulaires en développement face aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles et à la montée du niveau des océans mais aussi face à un nombre important de contraintes économiques. La communauté internationale doit redoubler d'efforts dans la gestion de ces conditions particulières notamment par des partenariats avec les gouvernements locaux, le secteur privé, l'Alliance des petits Etats insulaires mais aussi avec le CARICOM, le Forum du Pacifique Sud et la Commission de l'océan Indien. Ayant observé un déclin de l'Aide publique au développement, mon pays a décidé d'augmenter sa contribution à un taux annuel de 27% sur une période de cinq ans. Les petits Etats insulaires en développement doivent être assistés afin qu'ils puissent tirer profit de la mondialisation et de la libéralisation des échanges commerciaux et éviter d'être marginalisés. L'élaboration d'un indice de vulnérabilité en parallèle avec d'autres critères est, à cet égard, d'une indéniable nécessité et devrait être davantage développée. De même le réseau informatique des petits Etats insulaires en développement constitue une application pratique du Plan d'action.

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Tout en réaffirmant son engagement envers les objectifs du Plan d'action de la Barbade, mon pays souhaite partager avec les petits Etats insulaires en développement son expérience étendue en matière de promotion d'un tourisme durable préservant l'héritage culturel, de gestion des ressources côtières et maritimes, de protection de la fragilité des écosystèmes ainsi qu'en matière de gestion des catastrophes naturelles notamment des tremblements de terre auxquels la Grèce est particulièrement sensible.

M. JUAN CARLOS VIGNAUD (Argentine) : il faudrait arriver à un accord pour définir un calendrier durant lequel les stratégies proposées dans le cadre du Programme d'action de la Barbade et celles approuvées récemment par la FAO puissent voir le jour. Dans le cas contraire, il s'agira d'une discussion sans fin alors que la situation des petits Etats insulaires en développement exige des actions immédiates. La FAO pourrait dans ce contexte jouer un rôle de catalyseur. Il faudrait dans un premier temps analyser les priorités en s'attachant aux zones géographiques dont la situation mérite une attention particulière. Une fois une brève liste de priorités établie, il faudrait alors convoquer la communauté des donateurs. Nous nous félicitons dans ce cadre du projet de résolution visant à faire de la mer des Caraïbes une zone spéciale dans le contexte du développement durable. Il s'agit d'une initiative importante en ce qu'elle reconnaît les particularités de cette région.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) : il faut reconnaître aujourd'hui qu'une activité quelconque d'un pays, en particulier s'il est du monde industrialisé et développé, a un impact certain sur les autres pays. Pour ne citer qu'un exemple, l'émission de gaz à effet de serre par un pays contribue à la détérioration de la couche d'ozone, qui, à son tour, a un profond impact sur les petits Etats insulaires. Devant cette interdépendance accrue, il faut accorder l'attention requise aux domaines prioritaires. Il faut tout d'abord se rendre à l'évidence qu'une simple réaffirmation de la nécessité d'un financement pour la mise en oeuvre efficace du Programme d'action de la Barbade ne suffit pas. Il faut bien relever, en effet, que jusqu'ici la réaction de la communauté des donateurs n'a pas été à la hauteur des mesures qu'ont prises les petits Etats insulaires eux-mêmes pour mettre en oeuvre ce Programme - la situation actuelle n'étant que le symptôme du déclin mondial de l'Aide publique au développement. Il faut ensuite constater que le système de commerce multilatéral favorise d'abord les grands pays ou les ensembles intégrés pouvant se prévaloir de bons réseaux de communications et d'exportations diversifiées. Par la disparité de leur taille et les circonstances aggravantes découlant de la mondialisation et de la libéralisation du commerce, les petits pays et notamment les petits Etats insulaires en développement sont évidemment désavantagés. Cette situation ne s'améliorera pas tant qu'un véritable partenariat entre Etats, qui viendrait harmoniser les politiques commerciales ne sera pas réalisé.

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L'amélioration de la situation exige aussi des mesures appropriées de l'OMC et de la CNUCED. La base législative pour la création d'un indice de vulnérabilité existant depuis 1994, il faut faire en sorte que cet indice contienne des indicateurs plus appropriés pour pouvoir évaluer la véritable situation sociale et économique des petits Etats insulaires en développement. A cet égard, il est urgent que la résolution pertinente de l'Assemblée générale soit mise en oeuvre. Enfin, la promotion de la recherche et le développement d'écotechnologies doivent être encouragés par le biais de meures spécifiques tenant compte de la nécessité de contribuer au renforcement des capacités des petits Etats insulaires et de la nécessité d'encourager une plus grande participation du secteur privé et un partenariat plus fort entre secteurs public et privé.

M. FAROUK KADDOUMI (Observateur de la Palestine) : les petits Etats insulaires en développement constituent une partie importante de la communauté internationale et des Nations Unies. Ces Etats font face à des difficultés encore plus grandes que celles rencontrées par les pays en développement du fait de leur position géographique et de leurs conditions climatiques. Le peuple palestinien, un petit peuple qui lutte encore pour créer son Etat, comprend et apprécie la situation difficile des petits Etats insulaires. Le peuple palestinien est solidaire avec les revendications légitimes de ces nations insulaires demandant le soutien de la communauté internationale à leurs efforts de développement. Nous espérons que cette session permettra de donner un nouvel élan à la volonté de la communauté internationale de faire face aux problèmes spécifiques répertoriés dans le Programme d'action de la Barbade. Nous tenons à rendre hommage aux efforts sérieux déployés par les petits Etats insulaires pour réaliser leurs objectifs de développement et sommes convaincus que cette session spéciale permettra l'adoption de la déclaration politique qui lui a été soumise par la Commission spéciale du développement durable .

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