En cours au Siège de l'ONU

AG/917

LA SURVIE DE L'ONU ET SA CAPACITE DE RELEVER LES DEFIS DU XXIE SIECLE MOBILISENT LA REFLEXION DES DELEGATIONS A L'ASSEMBLEE GENERALE

24 septembre 1999


Communiqué de Presse
AG/917


LA SURVIE DE L'ONU ET SA CAPACITE DE RELEVER LES DEFIS DU XXIE SIECLE MOBILISENT LA REFLEXION DES DELEGATIONS A L'ASSEMBLEE GENERALE

19990924

Le rôle de l'ONU à l'orée du nouveau millénaire et sa capacité de répondre aux nouveaux défis du monde contemporain a continué de susciter interrogations et craintes, ce matin, lors de la poursuite du débat général de l'Assemblée générale. Regrettant que l'ONU soit restée en marge des grands développements du XXe siècle et estimant que l'Organisation n'a pas su s'adapter aux pressions causées par la fin de la guerre froide, par l'intégration des économies mondiales, par la naissance de nouvelles modalités de partenariats à l'échelle internationale et par la redéfinition du concept de "nation" et d"intérêt national", le Ministre des affaires étrangères de Singapour s'est inquiété de la capacité de l'Organisation de survivre au cours du XXIe siècle. Il a demandé l'instauration d'un processus de réflexion sur la transformation nécessaire de l'Organisation. Pour le Ministre des affaires étrangères de l'Iran, M. Kamal Kharrazi, la réflexion doit porter sur l'élaboration d'un nouveau paradigme du multilatéralisme pour succéder à l'actuel fondé sur la théorie de l'exclusion. Théorie discutable, selon lui, qui a fini par réduire les relations internationales à des liens de loyauté ou d'appartenance à telle ou telle coalition d'Etats Membres. Le Ministre iranien a plaidé pour un nouveau paradigme d'inclusion et de dialogue qui implique participation, tolérance, compréhension et coopération. Ce rééquilibrage des forces et l'égalité de traitement au sein des Nations Unies a également été prôné par l'ensemble des intervenants, et en particulier par les Ministres des affaires étrangères de Cuba, de l'Iraq et du Kazakhstan pour lesquels le processus de transformation auquel doit se soumettre les Nations Unies passe au préalable par l'égalité de ses membres, en particulier au Conseil de sécurité.

C'est dans le domaine de l'élimination de la pauvreté que devra alors s'illustrer une organisation des Nations Unies rénovée, a estimé pour sa part le Président de la République dominicaine. En effet, jamais l'Aide publique au développement n'a été aussi faible. Jamais la dette des pays en développement n'a été aussi élevée. Jamais le fossé entre pays riches et pays pauvres n'a été aussi important et jamais le monde n'a accumulé autant de richesses, a-t-il souligné. La Présidente du Panama, première femme à accéder à la magistrature suprême de son pays, a, elle aussi, appelé au renforcement des Nations Unies qui constitue à ses yeux le "tribunal des faibles et le défenseur de nos droits". Le nouveau climat international permettrait

(à suivre - 1a) - 1a - AG/917 24 septembre 1999

de trouver une solution à la crise de la dette africaine évaluée à 350 milliards de dollars en 1998, a estimé quant à lui le Ministre des affaires étrangères du Sénégal. La nécessité pour la communauté internationale de trouver une solution plus globale, plus judicieuse au problème de la dette, ne diminue en rien la nécessité pour les pays africains de mieux gérer leur dette.

L'Assemblée générale poursuivra son débat général à 15 heures.

Allocution de Mme Mireya Moscoso, Présidente de la République du Panama

Mme MIREYA MOSCOSO, Présidente du Panama : le Panama, qui n'a jamais cessé sa lutte pour retrouver son pouvoir sur l'ensemble de son territoire, se félicite aujourd'hui de la remise du Canal de Panama aux Panaméens. Depuis son ouverture en 1914, le Canal a toujours été, pour les Panaméens, un symbole vivant de la nation et de son développement. Aujourd'hui avec la restitution du Canal, les Panaméens peuvent enfin prétendre à la prospérité qu'ils méritent. La gestion du Canal se fera en effet dans l'intérêt de la promotion du développement humain durable. Cette gestion constitue donc une tâche nationale que tous les Panaméens doivent mener avec responsabilité et probité. Depuis la restitution du Canal, le Panama a lancé un programme d'investissements visant à moderniser et améliorer cette voie navigable; l'objectif étant d'accroître la capacité du Canal de 20%. A partir du 21 décembre 1999, les autorités de gestion du Canal auront pour tâche d'accorder une attention particulière à la préservation des ressources naturelles de cette vaste région. Il s'agira aussi de régler avec les Etats-Unis, les questions en suspens telles que la décontamination de certaines zones utilisées par l'armée américaine. La remise de la juridiction du Canal de Panama aux Panaméens constitue un événement majeur qui doit être célébré non seulement par le Panama mais aussi par la communauté internationale. A cet égard, le Panama espère que ses relations avec les Etats-Unis continueront de se fonder sur le respect mutuel et l'équité dans les échanges commerciaux. Les bénéfices qu'apporte le Canal exigent du Panama qu'il établisse de nouvelles relations avec tous pour assurer le développement humain durable auquel le peuple aspire.

Trop longtemps, le pays a souffert de l'orthodoxie des secteurs économiques internationaux. Cette réalité a forcé le Gouvernement a révisé l'orientation de sa politique économique. Cette politique a fixé comme priorité le développement des communautés rurales. La préoccupation principale est donc ainsi liée à l'amélioration de la qualité de vie de ceux qui souffrent le plus, par l'ouverture de nouveaux marchés et une meilleure coopération avec les pays en développement. Je suis fière d'être la première femme à accéder à la magistrature suprême de mon pays et je prends cet honneur comme un défi de réussir le développement humain durable des Panaméens. Je demeure consciente de la grande responsabilité qui consiste à suivre la voie de mes prédécesseurs comme Golda Meir, Indira Ghandi et Corazon Aquino, pour ne citer que quelques unes. Leur contribution aux affaires du monde a fait que la société a fini par reconnaître la compétence et le mérite d'une femme à la direction d'une nation. Je me suis donc fixé comme objectif personnel d'assurer l'égalité politique des femmes du Panama. Aujourd'hui encore, de nombreuses femmes sont frappées par une misère et une pauvreté dont la mondialisation ne tient pas compte. Le développement humain durable, objectif ultime de la politique économique du Panama, exige, en conséquence, l'élimination de la pauvreté qui touche le cinquième de la population du pays.

L'élimination de la corruption est également un objectif important dans la mesure où elle constitue un véritable obstacle au développement. Il faut tout mettre en oeuvre pour éliminer des fléaux tels que le trafic de drogues ainsi que le blanchiment de l'argent provenant de ce trafic. Chaque Etat Membre doit faire son credo de la lutte contre la pauvreté et la corruption. Le Panama a confiance sans réserve dans l'Organisation des Nations Unies, dont les piliers sont la lutte pour l'égalité entre les peuples et le maintien de la paix entre les nations. Il faut donc renforcer l'Organisation, tribunal des faibles et défenseur des nos droits.

Allocution de M. Leonel Fernandez Reyna, Président de la République dominicaine

M. LEONEL FERNANDEZ REYNA, Président de la République dominicaine : dans un monde chaque fois plus complexe, marqué par la fin de la confrontation entre deux modèles de civilisation et par la naissance de la révolution technologique, l'opinion souhaite un nouveau "leadership" de la part de l'Organisation des Nations Unies. Il ne s'agit plus seulement d'éviter des guerres et de prévenir les conflits, ce qui sera toujours une tâche propre à l'ONU, mais de tout mettre en oeuvre pour que tous les peuples puissent avoir une vie digne et pleine d'espoirs. Jamais le monde n'avait accumulé tant de richesses mais jamais le monde n'avait autant souffert de tant de pauvreté. Le contraste si aigu et si effrayant entre richesse et pauvreté, est le grand défi auquel doivent répondre toutes les nations du monde et le système des Nations Unies à l'aube du XXIe siècle. La solution n'est pas magique et passe par le concours des efforts de toutes les nations, pauvres et riches, travaillant dans une même direction, avec un esprit de solidarité.

Malgré l'engagement public pris par les membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de financer, grâce à 0,7% de leur PIB, un programme de réduction de la pauvreté d'ici 2015, la coopération pour le développement s'est vue réduite à 0,22% du produit combiné des pays donateurs pour l'année 1997, chiffre le plus bas depuis les années 50. Par ailleurs, la dette extérieure des pays en développement est passée de 1,6 trillions de dollars en 1993 à 2,5 trillions en 1998. L'initiative pour alléger la dette extérieure des pays pauvres les plus endettés est bonne mais insuffisante, du moment où elle exclut un certain nombre de pays parmi lesquels la République dominicaine qui, malgré leurs efforts, sont obligés de s'épuiser en essayant de sortir du retard économique. La remise de la dette extérieure ou l'élimination des intérêts serait un vrai geste de solidarité de la part de la communauté internationale. La libération des ressources qui s'en suivrait serait également très profitable aux pays créditeurs et aux banques internationales en ce que de telles mesures faciliteraient l'augmentation du pouvoir d'achat des pays pauvres créant ainsi un nouveau dynamisme au sein de l'économie mondiale.

Face à la crise asiatique, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont prôné la création d'une nouvelle architecture financière internationale qui reposerait sur la stabilité des marchés. Une telle approche est sensée. Cependant, une telle architecture financière doit intégrer les concepts de solidarité et de coopération internationale en vue d'éliminer la pauvreté. Il est inadmissible que chaque jour, plus d'un milliard de dollars circule dans le cadre des opérations financières internationales sans qu'un seul centime ne soit destiné aux pauvres du monde. L'élimination de la pauvreté est le grand défi qui attend l'Organisation des Nations Unies pour le XXe siècle. Pour cela, l'ONU doit passer par un processus de changement et de transformations en commençant par garantir l'égalité de tous ses Etats Membres, sans établir de différence entre les puissants qui disposent du droit de veto et les non-nantis. Nous nous trouvons face à une occasion unique de procéder à la réforme du Conseil de sécurité qui doit tenir compte des principes de répartition géographique équitable et de l'égalité des Etats. Dans cet esprit, la République dominicaine aspire à occuper prochainement un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité.

Suite du débat général

M. JACQUES BAUDIN, Ministre des affaires étrangères du Sénégal et des Sénégalais de l'extérieur : à l'aube du troisième millénaire, nous devons nous interroger et réfléchir ensemble, comme dans le cadre de notre Organisation, sur quelle paix, quel développement et quelle solidarité nous voulons bâtir le prochain siècle. En effet, il est constant que les mutations actuelles de portée imprévisible dans les domaines politique, économique et social appellent inévitablement une profonde réforme de l'Organisation des Nations Unies et sa nécessaire adaptation aux exigences du moment.

La réforme du Conseil de sécurité constitue à cet égard un test majeur de notre volonté de moderniser cet important organe auquel nous devons conférer plus de transparence, plus de démocratie, plus d'autorité, plus de crédibilité pour tout dire. Dans cette optique, les Etats d'Afrique ont, de manière unanime, rappelé dans la Déclaration d'Alger les revendications légitimes contenues dans la Déclaration de Hararé adoptée par la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA.

Le Sénégal appuie fortement les Gouvernements de la Sierra Leone et de la Guinée Bissau pour les efforts qu'ils déploient afin de consolider la paix et aller résolument vers une réconciliation nationale pour la mise en oeuvre d'une politique de redressement économique et social de leur pays. Dans le même esprit, la signature à Lusaka le 12 juillet dernier de l'accord de cessez-le-feu entre les principales parties en conflit en République démocratique du Congo nous fournit un motif de satisfaction et d'espoir.

Enfin, et ce n'est pas le moins, mon pays exprime le souhait le plus ardent de voir le processus référendaire en cours au Sahara occidental aboutir dans les meilleurs délais, conformément à la lettre et à l'esprit du Plan de règlement des Nations Unies adopté en 1991 ainsi que les Accords de Houston dans le respect total des droits inaliénables de tous les originaires du Sahara à participer au référendum. Mon pays réaffirme son soutien et sa solidarité au peuple frère de Palestine, à l'Autorité palestinienne et à son chef, le Président Yasser Arafat qui luttent depuis plus d'un demi-siècle pour la création d'un Etat palestinien indépendant et souverain. Nous réaffirmons notre soutien au projet Bethléem 2000 visant à célébrer en terre palestinienne de Bethléem, le deuxième millénaire de la naissance du Christ.

Faute d'une croissance économique suffisante, les tensions commerciales menacent de s'accroître entre les économies sous développées et autour d'elles, aussi, les retards de développement ne pourront-ils que se creuser en accentuant le risque d'une immigration incontrôlé. Durant les quatres dernières années, le PNB africain a crû au rythme annuel moyen de 4,5%. Toutefois, malgré ces performances macro-économiques, la plupart des pays africains ne disposent pas des éléments fondamentaux d'une future croissance durable susceptibles de permettre d'atteindre les objectifs à moyen terme du Sommet mondial sur le développement social de Copenhague; car les taux de croissance requis devraient se situer dans l'ordre de 8%. Or, les pays en développement n'échapperont pas à la mondialisation et ne pourront pas s'y soustraire, aussi voudrions-nous insister ici davantage auprès des partenaires de l'Afrique à travers les différentes initiatives que sont la Tokyo International Conférence for Africa (la TICAD II), le Forum Etats Unis-Afrique et les négociations Union européenne-Afrique, Caraïbes et Pacifique, sur la nécessité d'encourager les efforts entrepris, grâce notamment à l'élimination des rigidités et les déséquilibres qui subsistent encore dans l'économie mondiale. A ce propos, il serait peut-être utile de réaffirmer l'engagement qui lie les pays en développement et les pays développés au sein de l'Organisation mondiale du Commerce et consistant pour ceux-ci à reconnaître la nécessité de faire des efforts significatifs. Les crêtes tarifaires, la progressivité des droits, les mesures anti dumping et les mesures sanitaires et phytosanitaires sont autant d'actes et d'attitudes préjudiciables aux échanges et qui affectent nos exportations, et par delà, nos excédents commerciaux.

Nous profitons de l'occasion qui nous est offerte pour nous féliciter du nouveau climat international permettrait de trouver une solution à la crise de la dette africaine surtout si l'on sait que le montant de cette dette, évalué à 350 milliards de dollars en 1998, représente 300% des recettes d'exportation du continent. A cet égard les propositions formulées par un certain nombre de pays membre du G8, la CNUCED et des organismes des Nations Unies ainsi que les récentes études des institutions de Bretton Woods dénotent que la plus grande partie de la dette ne pourra être payée, que la dette constitue un obstacle

très important à la croissance harmonieuse des pays africains et que les mécanismes actuels de règlement de la dette, en particulier l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) sont trop lents, trop sélectifs dans leur couverture et assortis d'un trop grand nombre de conditions. La nécessité pour la communauté internationale de trouver une solution plus globale, plus judicieuse au problème de la dette, ne diminue en rien la nécessité pour les pays africains de mieux gérer leur dette.

Aussi l'Afrique a-t-elle accepté pour sa part, pour une meilleur interaction, de promouvoir l'intégration économique et la dépasser par la création de l'Union des Etats africains; tel est le sens qu'il convient de donner à la Déclaration de Syrte (Libye) adoptée à l'occasion du quatrième Sommet extraordinaire des chefs d'Etat de l'OUA.

M. KAMAL KHARRAZI, Ministre des affaires étrangères de l'Iran : ce XXe siècle finissant a été marqué par le rejet de la dictature et du despotisme au profit de la participation qui a conduit à l'émergence d'institutions démocratiques sur l'ensemble de la planète. Le siècle a également été marqué par des progrès stupéfiants dans les sciences et les techniques conduisant à un bien-être sans précédent pour l'humanité. Toutefois, ce siècle est aussi celui de la pauvreté, de l'écart grandissant entre riches et pauvres, des conflits, des bains de sang, des rivalités ethniques et raciales tragiques, et du terrorisme qui a continué à défier l'humanité avec sa réapparition dans différentes parties du monde. Durant ce siècle, l'Iran a connu des changements fondamentaux dans la poursuite de l'indépendance, de la liberté, de la justice, de la participation et de la bonne gouvernance. Berceau de l'innovation, l'Iran a embrassé la modernité et les nouvelles idées sans pour autant renoncer à son héritage national et religieux. Aujourd'hui le processus de démocratisation est en marche et se fonde sur les principes démocratiques de l'Islam. Il ne fait aucun doute que les sociétés démocratiques et ouvertes connaissent par définition des dissensions, voire des rivalités. La démarche du Président Khatami, dans la maîtrise de ces défis sociaux et politiques, a été de promouvoir et de protéger les valeurs démocratiques, d'assurer la règle du droit et de maintenir la sécurité et la stabilité.

Durant ce siècle, l'exclusion est souvent apparue comme paradigme de l'interaction mondiale. Le monde a été vu en terme de loyauté ou d'appartenance à une coalition. Aujourd'hui, la pertinence de ce concept est remis en question en même temps que la validité de certaines hypothèses fondamentales. Si la guerre froide a été le dernier épisode de l'exclusion, elle a marqué de manière permanente, la mentalité des acteurs mondiaux et la théorie des relations internationales. Une des manifestations les plus horribles de l'exclusion a été la course aux armements qui a servi à marginaliser les autres. La persistance de ce paradigme est largement responsable de la plus grave menace dans la région du Moyen-Orient.

Israël continue, en toute impunité, à fouler aux pieds les droits des Palestiniens et à occuper illégalement des territoires en Syrie et au Liban allant même jusqu'à refuser de remplir partiellement ses obligations. Le même régime représente une grave menace à la paix et la sécurité par l'acquisition d'armes nucléaires, d'armes de destruction massive et le rejet des régimes universels de non-prolifération. Cette culture de violence a alimenté des menaces mondiales de répression ethnique et de terrorisme comme le montre la situation de l'Afghanistan, devenu bastion des drogues, de l'instabilité régionale et du terrorisme. La menace du terrorisme, qui cherche à cultiver une philosophie de la violence, a conduit l'Iran à institutionnaliser la primauté du droit et de la participation. Une telle politique a eu pour conséquence l'intensification des campagnes terroristes contre l'Iran. Il faut regretter, à cet égard, que les terroristes soient toujours en mesure de trouver des parrains et des sanctuaires. Le terrorisme ne peut être déjoué que par des efforts conjoints, une détermination commune et l'abandon de la politique de deux poids et deux mesures.

L'heure est venu d'oeuvrer collectivement à l'élaboration d'un nouveau paradigme d'inclusion et de dialogue fondé sur la participation, la tolérance, la compréhension et la coopération. L'acceptation et la désignation par les Nations Unies de l'an 2001 comme Année du dialogue entre les civilisations témoignent d'une volonté commune d'adopter une démarche différente dans l'interaction des relations internationales au siècle prochain. Le dialogue est le fruit de l'acceptation des points communs et de la diversité. En matière de paix et de sécurité, il faut d'abord reconnaître sincèrement que la sécurité est une revendication partagée par la race humaine. Il faut donc écarter le système bipolaire et remplacer les parapluies de sécurité par le concept novateur de "Réseau mondial de sécurité", système d'inclusion et de participation qui se sert des mécanismes existants de manière complémentaire et non concurrentielle. Cet objectif exige de la communauté internationale qu'elle donne plus de pouvoir à la société civile et lui permette de participer au désarmement mondial et aux travaux des instances de désarmement et de sécurité. En attendant, il faut prendre des mesures à court et à moyen terme et parfaire les mesures de confiance aux niveaux régional et mondial; augmenter la transparence dans le domaine des armements; réduire les dépenses militaires; éliminer toutes les armes de destruction massive; et mettre fin à la prolifération de ces armes.

Les Nations Unies ont un rôle indispensable dans la création d'un nouveau monde du prochain millénaire. Il faut donc restaurer les buts et principes fondamentaux de l'Organisation et procéder à une réévaluation des institutions existantes. L'Assemblée, seul organe démocratique, universel et transparent doit devenir, par exemple, le forum d'analyse des implications du débat naissant sur l'action collective face aux catastrophes humanitaires. Le Sommet du millénaire doit contribuer à l'adoption d'une démarche novatrice pour conduire les Nations Unies vers un nouveau modèle des relations internationales.

M. FELIPE PEREZ ROQUE, Ministre des relations extérieures de Cuba : on trouve aujourd'hui dans cette salle des représentants de pays riches, mais aussi des représentants - les plus nombreux- de pays pauvres. On trouve dans cette salle des représentants de pays dont le gros de la population, qui augmente à peine, est assuré d'un niveau de vie décent et dont une partie vit même dans l'opulence, ceux qui dépensent tous les ans douze milliards de dollars en parfum et dix-sept milliards en aliments pour animaux domestiques. Mais la majorité représentée ici ne peut se sentir aussi optimiste car on y compte 900 millions d'affamés et 1,3 milliard de pauvres. Mes collègues qui représentent six milliards d'habitants de la planète, pensent-ils qu'une pareille situation peut se perpétuer au siècle prochain ? Comment pourrons-nous éviter que le nombre de personnes qui émigrent tous les ans des pays pauvres vers les pays riches continue de croître, alors que l'ordre économique en place dans le monde ne leur permet pas de trouver chez eux les conditions d'une vie décente ?

Peu de mes collègues dans cette salle représentent des pays qui n'ont à craindre aucune menace militaire au siècle prochain et dont certains font partie d'alliances puissantes ou rééquipent chaque année leurs armées. Ce sont ceux qui considèrent tous les autres comme une simple périphérie euro- atlantique de l'OTAN. Mais l'immense majorité des pays représentés ici ne saurait afficher une aussi belle sécurité et nous constatons avec préoccupation, en un monde dominé par une seule puissance militaire et technologique, que nous sommes aujourd'hui bien moins sûrs que dans les années difficiles de la guerre froide. Pourquoi ne parle-t-on pas dans cette salle du désarmement général et complet, y compris le désarmement nucléaire ? Qu'est-ce qui empêche la communauté internationale de tenter de destiner une grande partie des 780 milliards de dollars alloués aujourd'hui aux budgets militaires au développement des pays du tiers monde ? Voilà pourquoi nous défendons avec tant de passion le respect des principes du droit international, tels que la souveraineté et l'autodétermination, l'égalité souveraine des Etats et la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Les tentatives d'imposer des notions telles que la limitation de la souveraineté ou de l'ingérence humaine ne favorisent pas la sécurité internationale dans un monde unipolaire mais menace les pays du tiers monde, dépourvus d'armées puissantes.

Nous croyons par ailleurs qu'il faut défendre plus que jamais les Nations Unies dont nous estimons l'existence tout aussi nécessaire que la démocratisation. Le défi à relever est de réformer l'Organisation pour qu'elle soit au service, sur un pied d'égalité, des intérêts de tous les pays. L'existence du Conseil de sécurité est aussi importante que la nécessité de l'élargir et de le démocratiser. En revanche, nous ne défendons pas le droit de veto. S'il est impossible de l'éliminer, tentons au moins de mieux distribuer cette prérogative. Il faut freiner aux Nations Unies la tentative de nous imposer une pensée unique et s'opposer à ce qu'on nous traite comme une simple périphérie euro-atlantique.

Pour ce qui est du système économique international nous estimons qu'il est profondément injuste et absolument insoutenable pour la bonne raison qu'il détruit l'environnement et qu'il est fondé sur des modèles de consommation irrationnels dans les pays riches. Comment expliquer que les membres de l'OCDE aient réduit leur aide publique au développement à moins du tiers de l'objectif minimal fixé en 1970, soit 0,7% de leur PIB ? Je sais que beaucoup dans cette salle se demandent si l'on saura préserver l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de devenir un fief des Etats-Unis et de leurs alliés, comme le sont aujourd'hui le FMI et la Banque mondiale. S'il existe un exemple de ce qui ne devrait pas arriver dans les relations entre puissants et petits, c'est bel et bien celui de Cuba et notamment le blocus économique féroce qui couvre tous les aspects des relations commerciales et financières extérieures de notre pays. Cet embargo des Etats-Unis contre Cuba revient à bloquer sciemment l'accès de la population cubaine aux aliments et aux médicaments, et ce en temps de paix, ce qui constitue un crime international de génocide. L'Assemblée générale des Nations Unies a, sept années d'affilée, voté une résolution relative à la nécessité de lever le blocus économique imposé au peuple cubain par les Etats-Unis. C'est compte tenu du mépris absolu que les Etats-Unis affichent vis-à-vis des résolutions de l'Assemblée générale que le peuple cubain a décidé de recourir aux procédures légales auxquelles il a droit pour exiger que des sanctions correspondantes soient infligées aux responsables de ces actes génocides.

M. KASSYMZHOMART TOKAEV, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan : à la veille du nouveau millénaire la communauté internationale est confrontée d'une part à la mondialisation de l'économie qui a profondément transformé nos sociétés, et d'autre part à des conflits dont la cause principale est l'intolérance qu'elle soit d'origine ethnique, nationale ou religieuse. Il est inacceptable que ce dernier fléau se propage rapidement dans la plupart des régions du monde. Le Kazakhstan partage l'opinion selon laquelle le monde de demain doit être multipolaire et dépourvu de centres de pouvoir et de lignes de division. La coopération et la compréhension mutuelle, la démocratie et le développement durable doivent déterminer l'ordre mondial futur. Le Kazakhstan estime que les Nations Unies sont une institution internationale unique pour influencer l'évolution positive des relations internationales, et par conséquent, est en faveur du renforcement de l'Organisation. Dans ce contexte, afin de permettre à l'Organisation de faire face aux nouvelles réalités politiques, la composition du Conseil de sécurité devrait être élargie en admettant deux nouveaux membres permanents, à savoir l'Allemagne et le Japon, et des membres non permanents représentant les différentes régions du monde.

En matière de promotion de la stabilité et de la sécurité internationales, le Kazakhstan a pour priorité les mesures visant à consolider le régime de non-prolifération des armes de destruction massive, ce qui se traduit notamment par son admission à la Conférence du désarmement.

Notre pays n'a cessé de lancer des appels pour structurer le continent asiatique. Dans ce cadre, le Président du Kazakhstan, M. Nursultan Nazarbaev, avait proposé, lors de la 47ème Assemblée générale, une initiative pour tenir une Conférence sur l'interaction et la construction de la confiance mutuelle en Asie (CICA). Après sept années de négociations, Almaty a accueilli, le 14 septembre 1999, une réunion des ministres des affaires étrangères des Etats Membres asiatiques de la Conférence qui a permis, pour la première fois, de jeter les bases juridiques d'un système de sécurité asiatique. Le Kazakhstan tient à remercier les pays qui ont soutenu cette initiative ainsi que M. Kofi Annan, le Secrétaire général des Nations Unies, pour l'intérêt et le soutien qu'il a manifesté à cette initiative. Les récents développements politiques, et notamment les incursions et actes terroristes au Kirghizistan et au Caucase, sont la preuve du besoin urgent d'un système de sécurité asiatique. Le Kazakhstan est également pour une paix durable en Afghanistan et considère que le processus de paix doit impliquer tous les états concernés. C'est pourquoi le Kazakhstan soutient la proposition de tenir une conférence internationale à Bishkek portant sur le règlement du conflit afghan.

Le Kazakhstan apprécie les efforts de promotion des Nations Unies pour l'intégration des économies en transition dans l'économie mondiale et compte sur une coopération continue avec l'Organisation en matière de services consultatifs et d'assistance technique. Pour ce qui est de la coopération économique régionale, le Kazakhstan recourt activement au système des Nations Unies, et en particulier à la Commission économique pour l'Europe (CEE) et à la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP). Nous sommes en faveur de la relance de la Route de la soie, compte tenu du fait que géographiquement le Kazakhstan et d'autres pays asiatiques jouent un rôle de pont entre les deux continents. Cette relance pourra se fonder sur trois piliers à savoir l'énergie, le transport intercontinental et les télécommunications.

Les questions du développement durable, de la protection de l'environnement et la réhabilitation de zones sinistrées par des catastrophes naturelles sont de plus en plus importantes à la veille du XXIe siècle. Le Kazakhstan accorde un intérêt particulier aux efforts déployés par la communauté internationale pour trouver des solutions aux problèmes environnementaux auxquels il doit lui-même faire face, notamment dans la région de l'ex-Semipaltinsk. Sur le plan politique et social, le Kazakhstan est en train de prendre des mesures concrètes visant à renforcer le processus de démocratisation et de réformes en cours. Parallèlement à cela, des dispositions importantes sont également prises pour protéger les intérêts à long-terme des investisseurs étrangers. Notre objectif est de permettre l'intégration réelle du Kazakhstan dans l'économie mondiale en créant un environnement attirant pour les investissements étrangers.

M. SHUNMUGAM JAYAKUMAR, Ministre des affaires étrangères de la République de Singapour : j'aimerais ici poser la question suivante : les Nations Unies survivront-elles au XXIe siècle ? Certes les efforts de réforme occupent les Nations Unies depuis un certain nombre d'années mais le problème aujourd'hui n'est pas seulement de savoir comment l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Secrétariat ou tout autre organe peut efficacement fonctionner, mais comment réussir si nous négligeons le contexte général.

La simple mais incontournable leçon tirée des événements de ce siècle est que les Nations Unies doivent travailler dans le cadre du système étatique. En effet, les Nations Unies ne peuvent rien accomplir sans l'accord explicite de ses membres. La Charte des Nations Unies établit clairement que l'Organisation se fonde sur le principe d'une souveraineté égale pour tous les Etats Membres et sur la non ingérence dans leurs affaires internes. Comme le XXe siècle tire à sa fin, le système des Etats est proche de subir d'importantes transformations qui affecteront profondément tous les membres des Nations Unies ainsi que l'Organisation en elle-même. Par conséquent, les Nations Unies doivent à présent oeuvrer au sein d'un cadre en train de se transformer et là réside toute la subtilité et la difficulté de ce nouveau défi.

Les enjeux d'une économie mondiale véritablement intégrée comme la fin de la guerre froide provoquent ce changement. Le nombre et l'étendue des problèmes transnationaux qui requièrent une action internationale concertée se sont accrus. Toutefois la mondialisation ne doit pas seulement être un renforcement de l'interdépendance. Même si les effets de cette mondialisation apparaissent plus clairement au niveau financier et économique, ils affectent tout autant la notion d'état et de gouvernement tels que ces concepts ont été compris jusqu'à présent. Ainsi la carte du monde financier et économique ne coïncide plus avec la carte du monde politique. Les gouvernements n'ont plus le monopole du pouvoir légitime à l'intérieur de leurs frontières.

Ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est une coopération internationale inédite et qualitativement nouvelle, soutenue par l'expérience pratique et allant de pair avec une redéfinition de ce qui compose à la fois une "nation" et ses "intérêts". La fin de la guerre froide qui semblait receler la capacité d'apporter un peu plus de vie aux Nations Unies a peut-être en réalité rendu la coopération internationale plus difficile. Cette guerre froide imposa en son temps une identité qui transcendait le nationalisme. C'est pourquoi la fin des conflits idéologiques et l'influence croissante des principes de marché posent comme principe essentiel d'évaluation de l'action politique, l'efficacité économique. La réaction face à ce décalage entre la géographie économique et la géographie politique a souvent été défensive ou d'un triomphalisme stérile engendrant de nouvelles formes de protectionisme, la xénophobie ou le nationalisme, les réminiscences du XIXe siècle. En outre les Etats forts tentent d'étendre leurs lois nationales au-delà de leurs frontières.

Les réponses concrètes et pratiques ont été données au niveau régional et non universel provoquant dans ce contexte de mondialisation une instabilité latente. La définition de l'intérêt public légitime au sein d'un Etat ou d'une nation est le produit d'un long processus historique, culturel et économique. Dans ce contexte, un consensus n'est pas facile à obtenir et il l'est d'autant moins dans un système international qui est à la fois unifié et divisé par la mondialisation et la fin de la guerre froide.

Il y a de nombreux pays qui maltraitent leurs citoyens et qui ne reçoivent pour sanctions que la seule désapprobation morale. L'attention portée au respect des Droits de l'homme a toujours été sélective. Nous allons de crise en crise sans savoir vers quoi nous diriger. Pourquoi le Kosovo ou le Timor oriental et non pas l'Afrique ? Les Droits de l'homme ne sont-ils pas partout les mêmes ? Comment choisir devant la multitude des conflits ?

En ce sens, je partage l'opinion du Secrétaire général sur le fait que des règles et des critères objectifs qui gouverneront ces interventions doivent être établis de toute urgence. Faute de quoi demeureront l'incertitude et l'instabilité. L'enjeu sera important si la communauté internationale veut faire des Nations Unies une Organisation qui demeure compétente au prochain siècle. Il nous faut reproduire à une échelle mondiale les conditions qui font que les sociétés pluralistes aux économies avancées demeurent capables d'actions collectives.

Les Nations Unies qui ont connu des succès mitigés ces dix dernières années sont en passe d'être complètement déconnectées de la réalité internationale. Elles ne peuvent demeurer l'outil de quelques uns, le dépositaire des questions qu'aucun pays ne souhaite ou ne sait aborder, un bouc émissaire facile. Les Nations Unies ne peuvent demeurer intactes en s'accrochant aux structures de 1945. C'est en tandem avec le monde que l'Organisation doit évoluer malgré les doutes sur la direction à adopter, malgré le temps qui nous est imparti.

M. MOHAMMED SAID AL-SAHAF, Ministre des affaires étrangères de l'Iraq : il est clair que l'aggravation de la situation internationale résulte de l'imposition arbitraire de régimes de sanctions et d'embargos. La doctrine du droit d'ingérence humanitaire, qui n'est contenue dans aucun texte juridique international, implique une attaque organisée contre les principes fondamentaux de souveraineté, d'indépendance politique, d'intégrité territoriale et de non ingérence. Personne ne doit se bercer d'illusion quant à cette doctrine qui constitue le cadre de la colonisation moderne. Nous devons réaliser qu'il n'existe pas de situation, où s'exerce cette doctrine, qui soit exempte de toute influence politique. Il faut également réaliser que les principes et objectifs de la Charte des Nations Unies ainsi que les mécanismes de l'Organisation contiennent des dispositions adaptées aux situations qui justifient une telle doctrine. Le problème ne réside pas dans le principe, les règles et les procédures, mais dans des politiques égoïstes.

Nous estimons que le rôle des Nations Unies a été marginalisé après la mainmise sur l'Organisation par les puissances qui dominent les relations internationales et qui utilisent les interventions humanitaires comme un outil de destruction.

Au cours des neuf dernières années, non seulement le Conseil de sécurité n'a pas pris la décision de lever l'embargo, il n'a pas non plus décidé de l'alléger malgré le fait que tous les pays, y compris nos ennemis, ont reconnu que l'Iraq n'avait pas manqué à ses obligations les plus importantes. Nous demandons la levée sans équivoque des sanctions à l'égard de l'Iraq. A cet égard, toute proposition, résolution ou conséquences, doivent reposer sur le droit international et le principe de non-sélectivité. Il est clair que l'ancienne Commission spéciale a été l'instrument des Etats Unis et du Royaume-Uni. Pour atteindre son but, la Commission a conduit des activités d'espionnage et a recommandé le maintien de l'embargo en faisant croire au Conseil de sécurité qu'elle n'avait pas achevé son mandat. Au cours de sa présence en Iraq, la Commission a eu recours à des méthodes de travail honteuses. Les tentatives américaines visant à pervertir les relations entre le Conseil de sécurité et l'Iraq se sont manifestées également au cours de manoeuvres visant à faire obstacle à l'allégement des sanctions.

Les problèmes rencontrés lors de la mise en oeuvre du Mémorandum d'accord "Pétrole contre nourriture" mettent en évidence la volonté de l'administration américaine de nuire au peuple iraquien. Le Mémorandum d'accord n'a pas atteint ses objectifs humanitaires. La valeur des fournitures reçues par l'Iraq totalise un montant de 4 948 300 000 dollars alors que le montant qui en est déduit pour le fonctionnement de la Commission spéciale est de 4 410 184 000 dollars. Il est clair que l'objectif des Etats-Unis et du Royaume-Uni est de financer les activités de la Commission spéciale grâce à la passation de contrats et de vider le programme "pétrole contre nourriture" de son contenu. L'imposition de zones d'exclusion aérienne constitue une violation de la Charte des Nations Unies et du droit international. L'Iraq néanmoins ne cédera pas au chantage américain et compte s'opposer à l'agression américano-britannique par tous les moyens. Par ailleurs, les Etats-Unis ont contribué à encourager la Turquie à mener des opérations militaires de grande ampleur en Iraq sous prétexte de chasser des éléments du PKK. Les Nations Unies n'ont pris aucune mesure pour mettre un terme à ces opérations. L'hégémonie américaine dans les affaires internationales place les Nations Unies devant l'un des défis les plus importants. Les Nations Unies doivent montrer leur capacité de restaurer l'équilibre des forces dans le monde en vue de réaliser la paix et la sécurité, la promotion de relations amicales et la coopération économique.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.