AG/911

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, TERRORISME INTERNATIONAL, DESARMEMENT ET TRAFIC DE DROGUES, PRINCIPAUX THEMES EVOQUES A L'ASSEMBLEE GENERALE

21 septembre 1999


Communiqué de Presse
AG/911


DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, TERRORISME INTERNATIONAL, DESARMEMENT ET TRAFIC DE DROGUES, PRINCIPAUX THEMES EVOQUES A L'ASSEMBLEE GENERALE

19990921

Les questions de développement économique et social ont dominé cet après-midi le débat général de la Cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale. Le Président du Venezuela, M. Hugo Chavez Frias, ouvrant le débat, a rappelé que malgré ses potentialités, le Venezuela compte toujours parmi sa population 40% de pauvres. Il a donc saisi l'occasion du débat pour annoncer à la communauté internationale "la naissance d'un Venezuela nouveau" fondé sur un modèle économique centré sur l'homme et le respect des droits de l'homme. En six mois à peine, a affirmé le Président vénézuélien, le pays a enregistré des résultats économiques annonciateurs d'une relance économique dont les signes évidents sont notamment la baisse de l'inflation, la stabilisation des prix du pétrole et le retour des investissements étrangers. Faisant part de ce qui, pour lui, freine la relance économique de l'Afrique, le Ministre des affaires étrangères du Mali, M. Mobido Sidibe a cité en premier lieu le problème de la dette qui ne peut être résolue que par une annulation pure et simple. Il a également appelé les pays développés à renforcer les capacités économiques de l'Afrique en matière de transformation et de commercialisation des produits de base, à rémunérer comme il convient les productions des économies africaines et à faciliter leur accès aux marchés. A cet égard, le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. Masahiko Koumura, a fait part de la contribution de son pays aux efforts de développement de l'Afrique en rappelant que depuis 1991 son pays est un des contributeurs les plus importants à l'Aide publique au développement. Le Ministre des affaires étrangères japonais a aussi rappelé les termes du plan d'action de la deuxième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique qui encouragent les pays africains à prendre leurs propres initiatives et à renforcer la coopération entre eux.

Au même titre que les questions de développement économique et social, la question de désarmement, du terrorisme international et du trafic illicite de drogues ont également été au centre des discussions. Dans ce contexte, les intervenants ont pour la plupart souhaité une réforme de l'Organisation des Nations Unies pour qu'elle soit à même de relever ces défis du XXIème siècle. En ce qui concerne la paix et la sécurité internationales, des appels ont été lancés pour une réforme du Conseil de sécurité que plusieurs ont souhaité plus démocratique et représentative des données actuelles de la scène internationale. Le Ministre des affaires étrangères du Japon, plaidant pour un siège permanent au sein du Conseil, s'est interrogé sur l'équité d'un système qui attend du Japon qu'il continue de s'acquitter d'une contribution supérieure aux contributions réunies de quatre membres permanents du Conseil de sécurité.

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Ont participé au débat, le Président du Venezuela, M. Hugo Chavez Frias; le Président de l'Argentine, M. Carlos Menem; le Premier Ministre de la République slovaque, M. Mikulas Dzurinda; le Ministre des affaires étrangères du Mali, M. Modibo Sidibe; le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. Masahiko Koumura; le Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de l'Autriche, Mme Benita Ferrero-Waldner; le Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, M. Borys Tarasyuk; le Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, M. Mohamed Benaissa; le Ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, M. Abdulaziz Kamilov; le Ministre des affaires étrangères de la Suède, Mme Anna Lindh; le Ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis, M. Rashid Abdullah Al-Noaimi; et le Ministre des affaires étrangères de l'Espagne, M. Abel Matutes.

Les représentants de l'Espagne, de l'Iran, du Royaume-Uni et des Emirats arabes unis ont exercé leur droit de réponse.

L'Assemblée générale poursuivra son débat général demain mercredi 22 septembre à 10 heures.

Allocution de M. Hugo Chávez Frias, Président de la République du Venezuela

M. HUGO CHAVEZ FRIAS, Président du Venezuela : "La paix a éclaté", expression lancée lors de l'effondrement du Mur de Berlin, reflète bien la série d'événements qu'on observe aujourd'hui sur l'ensemble de la planète. Cette multiplication de signes particuliers contribue néanmoins à rendre plus complexe la compréhension du monde. Dans le contexte de la mutation en cours, la communauté internationale doit à la fois approfondir sa capacité de réflexion et de compréhension. Les processus de scission - les conflits - et de fusion - la mondialisation - caractérisent le monde à l'aube du prochain millénaire. C'est dans ce contexte que le Venezuela a choisi de brandir le flambeau d'une démocratie véritable et authentique. Pays riche doté de ressources minières variées, de terres fertiles et de cours d'eaux abondants, le Venezuela compte pourtant 40% d'habitants pauvres. Au cours de son histoire, le pays a traversé une crise morale, économique, politique et sociale. Cette crise l'a conduit à des extrêmes dangereux et à des forces explosives qui se sont concentrés au cours des dernières décennies. Aujourd'hui, le pays, qui a opté pour une voie démocratique, a impulsé des changements fondamentaux fondés sur le respect des droits de l'homme. Le peuple vénézuélien est ressuscité. Pays de Simon Bolivar, le Venezuela a toujours porté en lui les germes de la démocratie, donnant à son peuple une capacité jamais contestée de trouver des issues pacifiques et démocratiques à ses problèmes. Au cours des derniers mois, des informations multiples et parfois déformées ont circulé sur le Venezuela. La vérité est que le Venezuela respecte et continuera de respecter la volonté démocratique de son peuple. Depuis son élection, le Gouvernement a organisé un référendum qui a permis au pays de se prononcer sur la révision de la constitution. 98% des Vénézuéliens ont répondu oui à cette proposition. Depuis une Assemblée constituante élue, représentative de l'ensemble de la société qui comprend en son sein des représentants des populations indigènes siège pour la première fois. La Constitution n'entrera pas en vigueur tant qu'elle ne sera pas soumise à un référendum qui doit être organisé au mois de novembre. Les institutions démocratiques seront ensuite mises en place et comprendront outre le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, un quatrième pouvoir, "le pouvoir moral", pour lutter contre la corruption.

Sur le front de l'économie, le pays s'est attelé au lancement d'un nouveau modèle humaniste et diversifié qui peut faciliter l'intégration dans le nouvel ordre mondial. En six mois, le pays a réalisé des changements précurseurs d'une relance économique. Il a enregistré une baisse de l'inflation, préservé ses réserves nationales, contribué à équilibrer le prix du pétrole, facilité l'arrivée des investissements étrangers. Le nouveau modèle économique, comme tout aspect de la vie publique, se fonde sur le respect des droits de l'homme. C'est au nom du respect de ces droits que le Gouvernement a fait de l'éducation et de la santé ses chevaux de bataille. Ainsi, cette année, le nombre d'enfants et de jeunes inscrits dans les écoles a augmenté de 25% cette année.

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Le processus de transition dans lequel s'est engagé le Venezuela concerne tous les domaines, y compris celui de l'éthique. Le Venezuela nouveau est en train de naître et il restera solidaire des autres peuples. La clameur actuelle au Venezuela est une clameur pour la justice, l'égalité, le développement humain et la paix. Le Venezuela offre au monde son coeur et ses bras ouverts et appelle tous les membres de la communauté internationale à donner corps à ce mot d'ordre : "tous ensemble mus par un sentiment de fraternité, luttons pour un monde meilleur". L'occasion de cette dernière Assemblée du siècle doit servir à prendre conscience des efforts de réformes nécessaires à mettre en oeuvre pour appréhender aux mieux la mutation totale dans laquelle se trouve plongé le monde. Dépassons l'expression "la paix a éclaté" pour pouvoir dire un jour "la paix a triomphé", triomphé pour le développement et la démocratie.

Allocution de M. Carlos Saúl Menem, Président de la République argentine

M. CARLOS SAUL MENEM, Président de la République de l'Argentine : Au niveau régional, l'Argentine a réglé toutes les questions de frontière et de démarcation dans la chaîne des Andes qui la sépare du Chili. Ainsi, l'Argentine a ouvert la voie à une intégration fructueuse. Elle a établi avec le Brésil et le Chili des mécanismes de consultation et de coordination sur les questions de sécurité et de défense. Le Gouvernement argentin est convaincu que la sécurité dépend encore davantage de l'amitié et de la coopération avec ses voisins que des dépenses en matière d'armement. En sa qualité de garant du Protocole de Rio de Janeiro, l'Argentine a contribué à l'Accord de paix entre le Pérou et l'Equateur. Elle oeuvre inlassablement pour la consolidation de la démocratie et du développement dans la région. Dans le domaine du désarmement et de la non- prolifération des armes de destruction massive, le Gouvernement argentin a adopté une série de mesures. Le 28 novembre 1990, il a signé l'Accord de Foz de Iguazu qui a consolidé la politique de transparence nucléaire avec le Brésil. En 1994, l'Argentine a adhéré au Traité de Tlatelolco; puis en 1995, au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, et enfin en 1998, elle a signé le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires. En 1993, l'Argentine a adhéré au Régime de contrôle technologique des missiles. Dans le domaine des activités spatiales, la Commission nationale pour les activités spatiales a oeuvré en étroite coopération avec la NASA pour établir la mission SAC-B, le placement en orbite et le fonctionnement de la mission satellite SAC-A, ainsi que pour le prochain lancement de la mission satellite SAC-C, premier satellite d'observation argentin de la Terre. Avec le Brésil, ainsi qu'avec le Canada, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, le Gouvernement argentin a entrepris des projets ambitieux dans ce domaine. Outre la ratification de la Convention sur les armes chimiques, l'Argentine procède à la mise en oeuvre d'un mécanisme de contrôle de la Convention sur les armes biologiques et le 14 septembre dernier, elle a ratifié la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel.

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Le 24 juillet 1998, lors du Sommet du MERCOSUR tenu à Ushuaia (Argentine), le Mercosur ainsi que la Bolivie et le Chili ont été déclarés zone de paix, exempte d'armes de destruction massive. Un compromis a également été conclu pour déclarer cette zone exempte de mines antipersonnel. S'agissant du différend en cours sur la souveraineté concernant les îles Malouines, Georgie du Sud et Sandwich du Sud, je rappelle que dès le début de mon mandat, je m'étais engagé à rétablir les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni. Depuis cette date, tout en réaffirmant nos droits souverains et animé d'un esprit de réconciliation, le Gouvernement argentin ne cesse de travailler en harmonie avec les Royaume-Uni dans différents domaines liés à l'Atlantique Sud, tels que le rétablissement d'un climat de confiance mutuelle, la préservation des ressources marines, l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, ainsi que le rétablissement des vols entre le continent et les îles Malouines.

Depuis le 1er janvier 1999, l'Argentine est membre non permanent du Conseil de sécurité. A cet égard, j'ai rappelé que la responsabilité du Conseil de sécurité dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité ne peut être substituée et que son autorité doit être renforcée. Pour assurer son efficacité, le Conseil de sécurité doit oeuvrer en étroite coopération avec les autres organes du système des Nations Unies et avec les organisations régionales. L'Argentine a une obligation de protéger ses ressortissants qui participent aux missions de "Casques bleus" et ceux qui participent à des actions humanitaires dans les situations de conflit. Elle appelle donc tous les pays à ratifier la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Concernant la réforme du Conseil de sécurité, l'Argentine appuie la création d'un système de rotation ouverte, sans discrimination.

Suite du débat général

M. MIKULAS DZURINDA, Premier Ministre de la République de Slovaquie : aujourd'hui, depuis la disparition de la division bipolaire du monde, nous assistons à la mise en place d'un nouveau processus politique. Un nombre toujours plus important de pays adopte des principes de gouvernement démocratiques et les mettent en oeuvre. Ceci devrait permettre à l'Organisation des Nations Unies de voir ses activités prendre une ampleur de plus en plus grande. De plus, un nombre plus important de pays sont conscients, aujourd'hui, de la responsabilité qu'ils ont de voir régner dans le monde une vie meilleure et une meilleure exploitation des ressources de notre planète.

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Un des points les plus importants de la réforme des Nations Unies, pour lui permettre de relever les défis à venir, est la réforme du Conseil de sécurité. Nous devons tirer les leçons du passé, notamment du manque de bonne volonté politique qui a souvent paralysé le Conseil de sécurité et les prendre en compte dans l'élaboration de cette réforme. Sinon, l'autorité du Conseil de sécurité en pâtira. Il faut pour cela renforcer le caractère représentatif du Conseil, le rendre plus efficace et transparent du point de vue de la prise de décisions. Il est ainsi nécessaire d'élargir le nombre de ses membres et le droit de veto.

Bien que la Slovaquie reconnaisse que les efforts accomplis par certains pays, pour assurer leurs responsabilités et obtenir une place correspondante au sein du Conseil de sécurité soient légitimes, elle tient à rappeler qu'une représentation légitime appropriée des pays en développement est une nécessité. Malheureusement, au cours de ces six dernières années, les travaux du Groupe de travail pour une représentation équitable au sein du Conseil a été bloqué par de nombreuses divergences. Pour aller de l'avant, une méthode d'avancée par étape devrait être mise en place, plutôt que de faire du "sur place". A ce stade, la Slovaquie est prête à accepter l'augmentation des membres non permanents uniquement, sans dépasser le nombre de 24 à 25.

Je rappelle a rappelé que les opérations de maintien de la paix restent les instruments majeurs à la disposition des Nations Unies pour que la paix et la sécurité règnent partout dans le monde. Les conflits actuels sont multidimensionnels et doivent être appréhendés comme tels. La Slovaquie soutient d'ailleurs les efforts qui sont faits pour améliorer les capacités de déploiement rapide des forces des Nations Unies. Depuis son entrée aux Nations Unies, la Slovaquie a été partie prenante de nombreuses missions de maintien de la paix, en Afrique, en Asie et en Europe et se classe au rang des contributeurs principaux, en termes d'effectifs fournis par habitant. Elle est déterminée à poursuivre cet effort, et voudrait ainsi prouver que de petits pays sont à même de jouer un rôle non négligeable au sein de l'Organisation et dans la résolution de conflits dans le monde. La Slovaquie a d'ailleurs présenté sa candidature pour siéger au Conseil de sécurité, à un siège non permanent pour 2000-2001.

Au sujet de la crise du Kosovo, la Slovaquie était très attachée à ce qu'une solution politique soit trouvée et a apprécié à leur juste valeur les efforts faits par les Nations Unies en ce sens. Elle s'est félicitée de la résolution 1244 de 1999. La Slovaquie attache une grande importance au rétablissement de la paix dans cette région, la preuve en est que son Ministre des affaires étrangères a été nommé au poste d'Envoyé spécial du Secrétaire général pour les Balkans. Une Conférence sur la reconstruction de cette région s'est, d'ailleurs, tenue sous les auspices de la Slovaquie à Bratislava.

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Les conclusions de cette Conférence ont clairement montré le chemin que la société yougoslave devait prendre pour devenir une partie intégrante de la communauté des nations dans les Balkans, construite sur de nouvelles fondations.

M. MOBIDO SIDIBE, Ministre des affaires étrangères du Mali et des Maliens de l'extérieur : les déséquilibres de l'économie mondiale, la répartition inégale de la richesse, la pauvreté, les atteintes graves et massives aux droits humains, les massacres et conflits en tout genre compromettent gravement la stabilité internationale. L'Organisation des Nations Unies se doit d'élaborer une approche collective par une responsabilité partagée et une solidarité plus grande, plus effective pour réaliser la convergence économique, indispensable à une paix économique durable et à la sécurité pour tous.

Le problème de la dette des pays en développement doit continuer à retenir l'attention de la communauté internationale afin de trouver une solution durable et acceptable pour tous. Certes, l'Initiative en faveur des pays pauvres lourdement endettés ainsi que celle adoptée à Cologne au Sommet du G7 en juin 1999, constituent des pas importants. Plus qu'un allégement, il s'agit de l'annulation de la dette ; c'est qu'en effet, et sans occulter aucune responsabilité, l'annulation totale de la dette est devenue nécessaire pour que les efforts et les sacrifices consentis par les pays en développement puissent produire leur plein effet au profit de leurs populations.

Mon pays, le Mali, qui a déjà entrepris de profondes réformes politiques, économiques et structurelles, souhaite qu'une attention particulière soit accordée à la situation des pays africains. Je voudrais en appeler aux pays développés pour assurer entièrement les obligations auxquelles ils ont souscrit en vue d'accroître l'aide publique au développement, de renforcer nos capacités économiques en matière de transformation et de commercialisation de nos produits de base, et de rémunérer comme il convient nos productions et faciliter leur accès aux marchés. A cet égard, la réunion de haut niveau sur le financement du développement est d'une importance fondamentale. Ma délégation est d'avis que celle-ci devrait se situer dans le double contexte du suivi des grands sommets et conférences de la Décennie et de l'Agenda pour le développement adopté par l'Assemblée générale.

Je voudrais signaler l'importance particulière que le Mali attache à la question du désarmement en général et du micro désarmement en particulier. A cet égard, je rappelle que le Mali a déjà ratifié le Traité de Pelindaba, pour marquer son adhésion l'Initiative visant à faire de l'Afrique une zone exempte d'armes nucléaires. Tout en appréciant les efforts du Groupe d'experts gouvernementaux de l'ONU, nous marquons notre totale adhésion à l'Appel à l'action lancé par la Conférence internationale sur un désarmement durable pour un développement durable, tenue à Bruxelles en octobre 1998.

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Il importe de saluer ici, la décision historique des Etats membres de la CEDEAO, à l'initiative du Mali, de déclarer un moratoire sur l'importation, l'exportation et la fabrication des armes légères à compter du 1er novembre 1998 et pour trois ans. La réunion des Ministres des affaires étrangères de la CEDEAO, tenue à Bamako les 24 et 25 mars 1999, a défini les modalités de mise en oeuvre du Programme de coordination et d'assistance pour la sécurité et le développement (PCASED) et a adopté un plan d'action en neuf domaines prioritaires, destiné à rendre le moratoire opérationnel. Ces efforts méritent d'être soutenus par la communauté internationale. Il faut travailler aussi à un dispositif normatif international, progressif et efficace pour maîtriser la circulation des armes légères. Nous soutenons vigoureusement la décision de notre Assemblée de convoquer une conférence internationale sur cette question. Après avoir ratifié très tôt la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, notre pays qui a détruit le faible stock qu'il détenait et dont il n'a jamais fait usage, est en train d'adopter la législation nationale requise par cette Convention.

Je voudrais faire remarquer que les opérations de maintien de la paix ne constituent pas en elle mêmes une solution aux conflits mais simplement des mesures spéciales visant à empêcher l'aggravation des conflits en attendant des solutions pacifiques. Nous demandons à la communauté internationale de se mobiliser vite, à temps et davantage pour assurer et soutenir la mise en oeuvre immédiate des accords de paix difficilement obtenus et toujours précaires, ainsi que les programmes de consolidation de la paix. Nous plaçons beaucoup d'espoir dans la décision de l'OUA de faire de l'an 2000, l'année de la paix et de la sécurité en Afrique et souhaitons vivement que la communauté internationale accompagne fortement notre continent dans ces efforts de prévention et de maintien de la paix.

Je voudrais réaffirmer ici le soutien sans réserve du Mali à la juste lutte du peuple palestinien ainsi qu'à un règlement global, juste et durable fondé sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et sur le principe de terre contre paix. S'agissant de la crise de Lockerbie, le Mali, se fondant sur les progrès réalisés dans le traitement de cette question, en appelle à la levée définitive et immédiate des sanctions qui frappent injustement le peuple frère de la Jamahiriya arabe libyenne, auquel il me plaît ici de renouveler le soutien et la solidarité du peuple malien.

Sur le terrorisme internationale, le Mali a signé la convention dont l'Afrique vient de se doter à Alger et soutient l'appel de l'OUA pour la conclusion rapide d'une convention internationale permettant de mieux prévenir et de lutter plus efficacement contre le terrorisme.

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Ma délégation est convaincue de la nécessité de démocratiser davantage l'Organisation, par la restructuration d'ensemble des principaux organes, notamment le Conseil de sécurité dont la composition actuelle traduit l'état du monde tel qu'il y a plus de cinquante ans et ne correspond nullement aux réalités politiques économiques et sociales du monde d'aujourd'hui. Aussi, ma délégation réaffirme les exigences de l'Afrique pour une répartition équitable dans les deux catégories de sièges. A cet égard, elle invite les Etats Membres à s'investir afin que soient consolidés le prestige, l'autorité, l'efficacité et la légitimité du Conseil.

M. MASAHIKO KOUMURA, Ministre des affaires étrangères du Japon : avant l'Assemblée du Millénaire, les Etats Membres des Nations Unies doivent identifier les questions auxquelles la communauté internationale sera confrontée au cours du XXIème siècle et trouver des réponses quant au rôle que les Nations Unies seront appelées à jouer, dans ce contexte. Pour le Japon, la question des conflits demeure l'une des questions les plus importantes sur laquelle les Nations Unies doivent continuer à se pencher. A cet égard, il est important d'adopter une démarche globale qui inclut la prévention et le règlement des conflits, le maintien de la paix et la consolidation de la paix et aussi l'élimination des causes potentielles des conflits telles que la pauvreté. Il est tout aussi important de traiter les conflits d'une manière appropriée à la situation de chaque région. Enfin, dans un contexte de consolidation de la paix, il est important que l'assistance internationale, allant de l'assistance humanitaire d'urgence à l'aide au développement, soit prévue. Le Japon contribue à l'assistance en Afrique et au Kosovo et en ce qui concerne le Timor oriental, il a déjà annoncé l'augmentation de sa contribution financière à la force multinationale. Le Japon a également annoncé une contribution de deux millions de dollars aux activités du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et du Programme alimentaire mondial (PAM) pour les réfugiés et les personnes déplacées du Timor oriental. A long terme, le Japon entend aussi fournir une assistance appropriée aux efforts de reconstruction et de développement.

Les armes alimentant les conflits, c'est dans ce domaine que des efforts doivent être déployés spécialement. Ainsi le Japon espère que l'Assemblée générale adoptera au cours de cette session une résolution sur les petites armes conforme aux recommandations du rapport du Groupe d'experts sur la question. Le Japon participera d'ailleurs activement à la Conférence internationale sur la questions des petites armes, prévue pour la fin de l'an 2000. Des efforts sont également nécessaires dans le domaine des mines antipersonnel. Jusqu'ici, le Japon a fourni une assistance financière de plus de 40 millions de dollars aux organisations internationales et non gouvernementales, et continuera son action jusqu'à la réalisation de l'objectif de "zéro victime". Pour ce qui est des armes nucléaires, le Japon espère le succès de la Conférence des Etats parties au TNP qui doit se tenir au printemps prochain.

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Une entrée en vigueur rapide du Traité est nécessaire comme sont nécessaires la reprise du Processus START ainsi que des négociations sur un traité relatif aux matières fissiles. Le Japon est impatient de travailler avec les autres Etats Membres pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport du Forum de Tokyo sur la non-prolifération des armes nucléaires et le désarmement. Dans les domaines des armes non nucléaires et des missiles, le Japon appelle à la conclusion des négociations sur le Protocole de la Convention sur les armes biologiques et se félicite des dernières discussions entre les Etats-Unis et la République démocratique populaire de Corée.

La pauvreté doit être reconnue comme la question principale du XXIème siècle qui exige une coopération entre divers acteurs tels que les Nations Unies, les autres organisations internationales, les Etats et la société civile. A cet égard, le plan d'action adopté par la deuxième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique encourage les pays africains à prendre l'initiative en même temps qu'il appelle à un renforcement de la coopération entre pays africains, pays développés et organisations internationales et prône la promotion d'une coopération entre l'Asie et l'Afrique. Depuis 1991, le Japon est le plus grand contributeur de l'Aide publique au développement et renforce ses efforts en ce sens en promouvant une plus grande coopération avec les organisations pertinentes des Nations Unies. Conscient du fardeau de la dette, le Japon a pris des mesures concrètes comme le rééchelonnement et l'allégement de la dette. Il a bien l'intention, à cet égard, de respecter l'engagement pris à Cologne par le G8.

En ce qui concerne les questions de la mondialisation, le Japon estime qu'il faut surtout en examiner les effets négatifs tels que l'instabilité croissante de la finance internationale et l'élargissement du fossé entre riches et pauvres. Le Japon a d'ailleurs pris des mesures d'assistance financières d'un montant approximatif de 80 milliards de dollars, dont l'"Initiative New Miyazawa" en faveur des pays asiatique touchés par la crise. Ce train de mesures représente de loin l'initiative la plus importante prise par un seul pays. A l'aube du nouveau millénaire, le Japon prône la philosophie de la "sécurité humaine". C'est la raison pour laquelle il a créé au sein des Nations Unies un fonds de sécurité humaine pour appuyer les activités de promotion des organisations internationales. Ainsi la contribution japonaise de 100 millions de dollars pour la reconstruction du Kosovo et le retour des réfugiés proviendra de ce fonds.

L'entrée dans le nouveau millénaire exige aussi une réforme en profondeur des Nations Unies. Dans ce contexte, il est essentiel que le Conseil de sécurité soit recréé pour refléter, par le biais d'une réforme dans la composition des membres permanents et non permanents, la situation internationale actuelle. Le Japon souhaite assumer de plus grandes responsabilités au sein du Conseil comme membre permanent. Les réformes doivent aussi viser à assurer aux Nations Unies une base financière solide.

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Il est donc important que les Etats Membres remplissent leurs obligations quant au financement de l'Organisation et que les Nations Unies contrôlent davantage leur budget. A cet égard, en l'absence d'une réforme du Conseil de sécurité et du financement de l'Organisation, le Japon s'interroge sur l'équité d'un système qui attend de lui une contribution supérieure aux contributions additionnées de quatre membres permanents du Conseil de sécurité. A l'aube du prochain millénaire, les Nations Unies doivent également renforcer leurs efforts dans les domaines économique et social, y compris le développement. Le Japon attache une grande importance au rôle que joue le Conseil économique et social dans ce domaine et est déterminé, s'il est élu au Conseil cette année, à travailler au renforcement d'activités telles la coordination entre les institutions des Nations Unies, la promotion du dialogue avec les institutions de Bretton Woods et l'élargissement de la participation de la société civile.

MME BENITA FERRERO-WALDNER, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de l'Autriche : la semaine prochaine, mon pays accueillera une conférence internationale sur la lutte contre la pornographie infantile sur Internet, organisée avec la coopération de la Commission européenne et les Etats-Unis. Participeront à cette Conférence, de hauts fonctionnaires des ministères de l'intérieur et de la justice, de la magistrature et de la police, des représentants d'organisations internationales et régionales, ainsi que des organisations non gouvernementales et du secteur de l'industrie, en particulier les services d'Internet. Le système des Nations Unies sera notamment représenté par l'UNICEF et le Centre pour la prévention internationale du crime. Les principaux objectifs de la Conférence visent à renforcer la coopération entre les services de police et les juridictions, à établir des codes de conduite entre les prestataires d'Internet et le développement ultérieur d'un réseau plus étendu entre eux. Les conclusions de cette Conférence seront présentées aux Nations Unies. En avril 2000, en tant que dernière Conférence du millénaire, le Xème Congrès sur la prévention du crime et la justice pénale aura lieu à Vienne. Les questions clefs contenues dans la Déclaration de Vienne sur le crime et la justice : "Faire face aux défis du XXème siècle", seront adoptées à cette occasion et répondront aux questions les plus brûlantes dans le domaine de la prévention internationale du crime, à savoir le trafic des personnes, le trafic des migrants et le commerce illicite des armes à feu. Dans ce contexte, des négociations intensives se déroulent dans le cadre du Comité spécial sur l'élaboration d'une convention contre le crime organisé transnational. L'Autriche espère que ces négociations seront conclues l'année prochaine et déboucheront sur l'adoption d'un protocole universel contre le trafic des personnes migrantes.

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Dans le cadre de la prévention des conflits et des souffrances humaines, l'Autriche est depuis 1960 un des contributeurs importants aux missions de maintien de la paix des Nations Unies. Actuellement, plus de 1 500 soldats, policiers, observateurs militaires et experts civils autrichiens participent aux opérations de maintien de la paix et à d'autres opérations des Nations Unies, ainsi que des organisations régionales, notamment au Kosovo, au Sahara occidental, au Timor oriental et au Tadjikistan. Dans le cadre de son rôle dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, il est crucial que les Nations Unies montrent leur capacité d'agir rapidement et de manière décisive dans les situations de conflit. L'action décisive menée pendant la guerre du Golfe en 1990-1991 a suscité des espoirs et des attentes pour l'avenir du monde. Au cours des terribles conflits en ex-Yougoslavie, en particulier en Bosnie-Herzégovine, l'ONU a mis longtemps avant de trouver une solution à la crise. Elle n'a pu le faire qu'en appliquant une "politique de sous-traitance" avec des organisations régionales. Les récentes tragédies au Kosovo et au Timor oriental ont toutes les deux amené les Nations Unies et le Conseil de sécurité à être jugés par l'opinion publique internationale comme inefficaces ou incapables d'agir. Le Conseil de sécurité qui a pour mandat de garantir la paix et la sécurité internationales, doit maintenir sa capacité d'agir. Les privilèges des membres permanents sont assortis d'une lourde obligation, à savoir agir en cas de nécessité. Si une opération de maintien de la paix doit être établie, peu importe si la situation de conflit éclate dans une région de faibles intérêts stratégiques ou si le pays en question maintient des relations peu amicales avec une autre entité. Le mandat et la taille de l'opération doivent être fondés sur les conditions qui prévalent sur le terrain. S'agissant du Timor oriental, l'Autriche se félicite de l'adoption de la résolution 1264 (1999) du Conseil de sécurité autorisant la création d'une force multinationale au Timor oriental en vertu du Chapitre VI de la Charte des Nations Unies et de l'engagement du Gouvernement indonésien de coopérer avec cette force pour lui permettre de s'acquitter de son mandat. A cet égard, l'Autriche espère que cette initiative contribuera à rétablir la réconciliation nationale, une paix durable et le respect de la volonté du peuple timorais exprimés si clairement lors de la consultation populaire du 30 août 1999. L'Autriche souligne la nécessité de fournir d'urgence une aide humanitaire et entend contribuer à ces efforts.

Concernant la situation dans les Balkans de l'ouest, l'Autriche - géographiquement si proche - continuera à placer au centre de sa politique étrangère cette question. La question la plus brûlante est actuellement la situation au Kosovo qui mérite une attention commune de la part de la communauté internationale. La tâche qui incombe à la Mission des Nations Unies au Kosovo exige une préparation rationnelle et prudente. Il ne faudrait pas essayer de précipiter les choses dans la mesure où il est clair que la stabilité et la réconciliation doivent être établies et consolidées avant de s'attaquer à la question du statut final. Il en est de même pour le Monténégro.

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Nous devons continuer à appuyer le processus de réforme au Monténégro et nous ne devons pas permettre aux forces de Belgrade d'éliminer ces améliorations pluralistes et économiques. Pour la République fédérale de Yougoslavie tout entière, il faudrait continuer à oeuvrer en faveur de la démocratisation, de la réforme politique et du respect des droits de l'homme et des minorités. Ce n'est que sur la base de ces changements que la Yougoslavie retrouvera sa place au sein de la communauté internationale.

M. BORYS TARASYUK, Ministre des affaires étrangères d'Ukraine : aujourd'hui, si l'ordre mondial n'est pas tel qu'on pouvait idéalement le souhaiter lors de la fondation de l'Organisation des Nations Unies, il n'en reste pas moins qu'il n'existe pas d'alternative à l'ordre défini par les règles et les principes de l'Organisation. Il y a deux ans, l'Ukraine a accueilli favorablement les propositions de réformes des institutions du Secrétaire général, conçues pour permettre à l'Organisation de répondre rapidement aux défis qu'elle doit relever. Pour l'instant, ce programme de réforme est resté sans lendemain et n'a pas apporté de modifications significatives. La modernisation du Conseil de sécurité n'a pas non plus progressé. Durant cette session, l'Ukraine estime qu'il faut qu'un nouvel élan soit donné au groupe de Travail sur le Conseil de sécurité afin qu'il puisse avancer.

Par ailleurs, si l'Organisation a pu réunir tous les Etats Membres autour de valeurs communes, il lui faut, aujourd'hui les moyens efficaces pour défendre ces valeurs. A présent, nous vivons à l'âge de la "coopération stable". Et c'est dans cet esprit que s'est tenu, à Yalta, en Ukraine, le Sommet sur la coopération entre les pays de la mer Noire et de la Baltique. Ce "Yalta 99" a montré comment 22 pays voisins peuvent se mobiliser pour résoudre ensemble leurs problèmes et s'entendre sur l'avenir d'une Europe unie. L'intégration au sein des institutions européennes et des structures transatlantiques reste la priorité de l'Ukraine en matière de politique étrangère.

Guidée par l'idée que l'ONU et les organisations régionales doivent jouer un rôle majeur dans la prévention des conflits, l'Ukraine a été le premier pays à présenter des propositions de paix en vue d'apaiser le conflit kosovar. Le plan de paix du président Ukrainien, M. Kuchma a d'ailleurs été partiellement repris dans la résolution 1244 du Conseil de Sécurité.

Depuis des années l'Ukraine participe également aux opérations de maintien de la paix. En juillet dernier, le Gouvernement et le Parlement ukrainien ont décidé d'envoyer 800 soldats pour participer à la mission de la Force des Nations Unies au Kosovo (KFOR). De plus, l'Ukraine en tant que coauteur de la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et des personnels associés appelle à l'élaboration de mesures pratiques pour mettre en oeuvre le contenu de cette Convention.

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De la crise du Kosovo, on peut tirer la leçon suivante : tant que les droits des minorités sont bafoués et que les règles internationales ne sont pas respectées, le spectre d'un désastre humanitaire continuera de planer sur le monde. C'est pourquoi, l'Ukraine estime qu'il est important de prêter une attention particulière aux régions et pays où existent des "conflits gelés". C'est dans cet ordre d'idée que l'Ukraine soutient avec vigueur le processus de paix en Géorgie (Abkazie) et au Nagorny Karabakh (Azerbaïdjan). Elle fait en sorte de parvenir dans ces régions à des règlements de paix définitifs.

Depuis plus de trois ans, l'Ukraine a renoncé, volontairement, à son stock d'armes nucléaires, pourtant très important. Et, nous devons aujourd'hui multiplier les efforts pour renforcer l'efficacité et l'universalité du Traité sur la non-prolifération. En février dernier, l'Ukraine est devenue membre de la Convention d'Ottawa et est désormais décidée à participer à la lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres. Ainsi, l'Ukraine est-elle complètement en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée, en ce domaine. Ceci explique que l'Ukraine présente sa candidature à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité, et cela pour la première fois en tant que pays indépendant. Les positions de l'Ukraine au Conseil seraient les suivantes : offrir une attention égale aux différents conflits dans le monde, user des moyens politiques et diplomatiques du Conseil pour éviter les violences, renforcer l'aspect humanitaire parmi les préoccupations du Conseil, renforcer le pouvoir des Etats Membres non permanents. En ce domaine, il est également nécessaire d'évaluer et analyser le mécanisme de sanctions.

En se plaçant, enfin, dans un domaine de préoccupation qui doit être international, et susciter la coopération de tous, l'Ukraine voudrait rappeler le problème de Tchernobyl, si douloureux pour ses voisins et pour elle. Ces pays ont rempli leurs obligations conformément au Mémorandum de compréhension entre les Gouvernements d'Ukraine, du G7 et de l'Union européenne. Ils ont accueilli avec satisfaction la décision prise par les pays membres du G7 à Cologne, en juin dernier, de convoquer la deuxième Conférence internationale d'appel aux contributions concernant ce problème. De cette tribune l'Ukraine appelle tous les pays ici présents à participer à cette conférence et à verser une contribution généreuse.

M. MOHAMED BENAISSA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc : la scène internationale a été marquée, durant cette fin de siècle, par des événements importants et interdépendants qui ont entraîné des changements sur l'échiquier et fait apparaître de nouveaux rapports de force sur les plans politique et économique. Nous appelons la communauté internationale à conjuguer ses efforts pour enrayer la spirale des défis lancés à la conscience humaine et le drame de l'épuration ethnique vécu par les peuples. Nous ne pouvons qu'appeler au renforcement des organes des Nations Unies à vocation économique et sociale.

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En ce qui concerne le Conseil de sécurité, la conjoncture actuelle appelle à un réexamen de ses méthodes de travail et de sa composition, afin de renforcer sa crédibilité et sa capacité de préserver la sécurité et la paix internationales tout en assurant une représentation sur la base d'une répartition géographique équitable.

Persuadé que le développement global est une nécessité, mon pays a pris plusieurs initiatives dans le but de résoudre les problèmes sociaux, principalement celui de la pauvreté. A cet effet, il a été institué, au Maroc, sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, "la fondation Mohamed V de solidarité et de lutte contre la pauvreté" qui oeuvrera à travers une mobilisation des forces vives de la société civile. Le choix par le Maroc du multipartisme et de l'alternance du modèle politique ainsi que la consécration des droits de l'homme lui ont permis d'occuper une place de choix parmi les pays ayant résolument opté pour la voie démocratique.

Convaincu de l'inéluctabilité de la coexistence avec ses voisins, de la solidarité des liens historiques qui le lient à l'Espagne et soucieux de renforcer les relations de coopération et de bon voisinage, le Maroc n'a cessé d'appeler à la mise en oeuvre de l'initiative de feu sa Majesté le Roi Hassan II qui vise à créer une cellule de réflection Maroc. Espagne dans le but d'aboutir au règlement définitif de la situation qui prévaut dans les villes de Sebta et Melillia et dans les îles avoisinantes.

Partant de ces objectifs, l'avènement de l'Union du Maghreb arabe ne peut être considérée que comme l'expression de la réalité historique millénaire de la région. Nous croyons fermement en la nécessité de donner un nouveau souffle à l'UMA.

Le Maroc ne peut exprimer que son profond regret quant aux souffrances qu'a endurées le peuple libyen depuis de longues années. Nous formulons l'espoir de voir ces sanctions levées totalement, définitivement et dans les meilleurs délais, conformément aux principes de justice et d'équité.

Le Maroc exprime sa solidarité totale avec le peuple iraquien frère et appelle à la conjugaison des efforts internationaux pour la levée de l'embargo et pour la recherche d'une solution pacifique à ce problème, dans le cadre de la légalité internationale et des résolutions du Conseil de sécurité. Le Maroc insiste par ailleurs sur la nécessité de préserver la souveraineté de l'Iraq, son unité et son intégrité territoriale. Le Maroc a constamment fait des problèmes du continent africain sa préoccupation majeure. Preuve de cette solidarité, le Maroc consacre 95 % de son programme d'aide à l'étranger à ces pays.

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La question du désarmement a toujours été parmi les priorités du Maroc, étant donné son impact direct sur la paix et la sécurité dans le monde et sur le développement économique et social. Dans ce cadre, nous souhaitons réaffirmer que l'adhésion de tous les pays du Moyen-Orient au Traité sur la non- prolifération nucléaire, la soumission de leurs installations nucléaires au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique et la dénucléarisation de la région, constitueraient une importante contribution à l'instauration de la confiance et de la paix au Moyen Orient.

Concernant l'organisation du référendum dans nos provinces du sud, le Maroc réaffirme son appui et son soutien aux efforts déployés par les Nations Unies et à leur tête le Secrétaire général de l'Organisation, en vue de mener à son terme le processus référendaire dans les plus brefs délais et dans des conditions qui lui garantiraient la transparence, l'équité et la réussite. C'est ainsi que le Maroc a exprimé au lendemain de la publication des premières listes des Sahraouis qui ont été identifiés, son inquiétude à propos de certaines pratiques qui ont entaché cette opération et qui ont conduit à l'exclusion de milliers de personnes originaires du Sahara qui répondent pourtant aux critères et aux conditions convenus. C'est pourquoi nous avons grand espoir de voir les Nations Unies nous présenter des solutions équitables qui répondent à nos préoccupations et à celles de milliers de candidats sahraouis qui auraient pu être recensés et acceptés s'ils n'avaient été contraints de quitter le territoire en raison de la lutte qu'ils menaient contre le colonialisme.

Nous croyons fermement que les véritables solutions aux problèmes de la dette exigent une solution globale. Suite à sa neuvième Réunion ministérielle, préparatoire à la dixième Conférence de la CNUCED dont j'ai eu l'honneur de présider les travaux, le Groupe des 77 et la Chine a adopté une déclaration, la Déclaration de Marrakesh, dans laquelle il estime que la mondialisation a donné des résultats contrastés, ce qui provoque des asymétries économiques à l'échelle tant mondiale que nationale et crée de nouveaux obstacles sur la voie du développement. De nombreux pays du tiers monde ont du mal à s'intégrer efficacement dans l'économie mondiale et pâtissent de la mondialisation.

M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan : La communauté internationale est obligée aujourd'hui d'admettre que le terrorisme constitue un des principaux défis du siècle prochain et une menace véritable pour la paix et la sécurité internationales. La situation en Asie centrale a montré que les terroristes se servent d'une des religions les plus pacifiques pour faire avancer leurs projets politiques.

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La situation révèle par ailleurs le caractère d'internationalisation intensif du terrorisme. Ainsi les extrémistes en Asie centrale renforcent leurs rangs par l'enrôlement de personnes provenant de différents pays du monde. La lutte contre le terrorisme exige donc des efforts concertés, au niveau international et une reconnaissance des droits légitimes des Etats de protéger leurs citoyens. A cet égard, il convient de reconnaître que les foyers des conflits armés sont les premières sources du terrorisme. En Asie centrale, ce foyer étant l'Afghanistan, l'Ouzbékistan se félicite de l'adoption de la Déclaration de Tachkent, à l'issue des discussions auxquelles ont participé les membres du Groupe "des 6 plus 2" et les deux principales parties au conflit afghan. Compte tenu de l'invasion du Kirghisistan par le terrorisme international et les forces extrémistes, l'Ouzbékistan propose à l'Assemblée générale d'adopter une résolution recommandant au Conseil de sécurité de se saisir de la question du terrorisme international puisqu'elle menace la paix et la sécurité internationales. L'Ouzbékistan recommande aussi la création au sein des Nations Unies d'un groupe informel chargé de coordonner les efforts de lutte contre le terrorisme et les crimes des extrémistes.

Pour l'Ouzbékistan, les questions du terrorisme ne sont pas les seules sources de préoccupation. La prolifération des armes nucléaires et le développement sont également importants. L'Ouzbékistan est reconnu depuis longtemps comme un fervent défenseur de la non-prolifération des armes nucléaires et espère que lors de la réunion, qui doit se tenir dans quelques jours au Japon, sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale, les experts seront en mesure d'achever leurs travaux sur un projet de traité. En ce qui concerne les questions liées au développement et en particulier à la mer d'Aral, l'Ouzbékistan estime nécessaire de développer et de mettre en oeuvre, avec le concours des institutions spécialisées des Nations Unies et des pays donateurs, une stratégie à long terme et des programmes de revitalisation qui confirmeraient ainsi les principes de développement durable. En revanche, l'Ouzbékistan estime que le programme régional proposé par le PNUD pour le développement de la vallée de Fergana ne peut avoir que des conséquences négatives. En réponse aux réticences du Gouvernement qui juge que ce projet compromet la sécurité de la région, le PNUD et l'OSCE ont, pendant trois ans, fait circuler au sein de la communauté internationale des informations erronées pour forcer le Gouvernement à approuver le projet. Le Gouvernement espère que le nouvel Administrateur du PNUD prêtera une oreille attentive aux points de vue de l'Ouzbékistan.

Par ailleurs, et étant donné que dans certains pays d'Europe, plus de 90% des drogues proviennent de l'Afghanistan, l'Ouzbékistan appelle les Etats Membres à appuyer le travail du PNUCID dans la région d'Asie centrale, considérée par les trafiquants, comme un lieu de transit important vers l'Europe et l'Amérique du nord. A cet égard, l'Ouzbékistan se félicite de l'établissement sur son territoire du bureau régional du PNUCID.

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Conscient de la menace que fait peser sur la démocratie la criminalité transnationale, l'Ouzbékistan fait état de son intention de présenter sa candidature à la Commission de la prévention du crime pour la période 2001-2004. L'Ouzbékistan espère que la Convention contre le crime organisé actuellement en préparation sera signée d'ici l'an 2000.

Pour ce qui est de la réforme des Nations Unies et, en particulier du Conseil de sécurité, l'Ouzbékistan est convaincu du droit légitime de l'Allemagne et du Japon à y siéger comme membres permanents. Le pays se prononce aussi en faveur d'une augmentation du nombre des membres non permanents.

MME ANNA LINDH, Ministre des affaires étrangères de la Suède : lorsqu'il s'agit de l'intervention en vue de garantir la paix, les organisations et mécanismes régionaux ainsi que les coalitions volontaires peuvent jouer un rôle important en coopération avec les Nations Unies, comme vient de le montrer l'exemple du Timor oriental. Mais il appartient au Conseil de sécurité de fournir une base juridique - le mandat - pour une telle action, en particulier lorsque la force doit être utilisée. Sans cette base juridique, on court le risque de créer l'anarchie dans les relations internationales et d'affaiblir les perspectives de paix et de sécurité. La responsabilité pour la paix et la sécurité internationales implique d'autre part que l'action nécessaire du Conseil de sécurité ne soit pas bloquée par un veto. Si le Conseil de sécurité dans une situation urgente est paralysée par un veto ou par la menace d'un veto, cela pourrait saper l'autorité et la pertinence des Nations Unies elles-mêmes. Lorsque la vie humaine est gravement menacée, on ne peut demeurer passif. L'intervention humanitaire doit être évaluée au cas par cas. Les conséquences pour le droit international et la sécurité internationale doivent également être pris en compte. Comme l'a souligné le Secrétaire général hier, il faudrait s'assurer que le Conseil de sécurité soit en mesure de faire face au défi. Il doit négocier au mieux avec créativité et sans la menace du veto pour définir les menaces à la paix et à la sécurité dans une phase préliminaire, et pour traiter d'une crise avant qu'une situation ne dégénère en situation d'urgence. L'action du Conseil de sécurité ne signifie pas nécessairement le recours à la force. Il y a de nombreux autres instruments disponibles. La Charte des Nations Unies en offre plusieurs variantes. L'alternative la plus évidente au recours à la force est la prévention du conflit et l'action rapide. Les Etats Membres, en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité, doivent échanger les informations sur les situations de conflit et les signes d'alerte avec le Secrétariat des Nations Unies. Le Secrétaire général devrait être invité à réagir sur ces rapports et proposer de manière plus active une action appropriée et prompte au Conseil de sécurité. Les bureaux des Nations Unies sur le terrain et\ou les missions d'établissement des faits, dépêchées dans les régions de conflit potentiel pourraient aider le Secrétaire général à formuler de telles propositions.

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Les institutions universitaires et les organisations non gouvernementales pourraient également apporter leurs contributions. Le Conseil de sécurité devrait tenir régulièrement des consultations sur différentes situations régionales. Il devrait identifier les conflits potentiels et arrêter les mesures éventuelles pouvant les empêcher de dégénérer en violences. Les bons offices ou la nomination de représentants spéciaux constituent des exemples concrets de ces mesures.

Le Gouvernement suédois a adopté un programme d'action pour faciliter les mesures susceptibles de contribuer à la prévention des conflits armés. Il espère que ce plan d'action encouragera un débat sur les moyens de passer de la gestion des crises à une action préventive rapide - en d'autres termes pour promouvoir une culture de prévention. L'action rapide signifie qu'il faudrait améliorer la capacité de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix, des Nations Unies.

Par ailleurs, la Suède estime que tout régime agissant en violation des droits de l'homme ouvre la voie à la crise et au conflit armé. La défense des droits de l'homme est une préoccupation légitime pour le Conseil de sécurité et la communauté internationale. Il est de notre devoir de réagir lorsque les droits des individus sont violés, quel qu'en soit le lieu. L'absence de respect pour la démocratie et les droits de l'homme est encore évidente dans de nombreuses régions du monde. Les événements survenus au Timor oriental montrent comment la volonté du peuple peut être totalement ignorée par les groupes armés. Au Kosovo, des civils innocents sont attaqués parce qu'ils appartiennent à une certaine minorité ethnique. La pauvreté et l'injustice sociale continuent de priver des populations de la santé et de l'éducation et, en conséquence, des moyens leur permettant d'assurer leur propre avenir. Des femmes et des fillettes continuent d'être victimes de discrimination. Les brutalités et le meurtre de femmes sont commis en toute impunité dans de nombreux pays. C'est pourquoi, le Gouvernement suédois appelle tous les pays à adhérer sans réserves à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes. La session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue en l'an 2001 nous défie de traduire les obligations des gouvernements en vertu de la Convention sur les droits de l'enfant en un nouvel agenda mondial pour les enfants. La Suède appelle donc tous les gouvernements à contribuer à la finalisation des deux protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l'enfant en vue d'interdire les abus sexuels exercés sur des enfants et le recrutement des enfants de moins de 18 ans dans les forces armées.

M. RACHID ABDULLAH AL-NOAIMI, Ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis : les deux dernières décennies, qui ont vu de nombreux conflits dans la région du Golfe, ont renforcé la conviction des membres du Conseil de coopération du Golfe concernant l'importance de promouvoir et de consolider les liens de coopération et de bon voisinage qui unissent les pays de la région et les membres de la communauté internationale.

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C'est cette conviction qui fait que les pays membres de ce Conseil ont choisi de participer à l'aide humanitaire et au développement en faveur de nombreux pays du tiers monde. Récemment, c'est une allocation de 400 millions de dollars qui a été accordée par les pays membres de ce Conseil pour aider à la reconstruction en Turquie après le tremblement de terre.

Dans un autre ordre d'idées, l'occupation continue par la République islamique d'Iran des îles des Emirats arabes unis de Grande-Tumb, Petite Tumb et Abou Moussa, depuis 39 ans, constitue avant tout une violation des valeurs prônées par les Nations Unies. De plus, cette occupation est une violation persistante de l'intégrité territoriale des Emirats arabes unis. Nous espérons aujourd'hui que la rhétorique politique dont a fait preuve l'Iran, jusqu'à présent, sera remplacée dans l'avenir par des décisions pratiques et politiques concrètes, ce qui n'a pas été possible jusqu'à présent.

Les Emirats arabes unis croient à la nécessité d'instaurer une paix juste au Moyen-Orient, fondée sur les principes de la terre contre la paix et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité relatives à cette question. De même, ils se sont félicités de l'Accord de Sharm El-sheik et des contacts préliminaires établis entre Palestiniens et Israéliens, en ce qui concerne les questions de Jérusalem, des colonies de peuplement, des réfugiés et des frontières. Nous appelons aujourd'hui le Gouvernement israélien à mettre en oeuvre de manière complète et scrupuleuse, sans délai ni obstruction, toutes les résolutions qu'il a acceptées dans le cadre de nombreux accords. Nous pensons particulièrement à ceux qui se rapportent à l'arrêt des activités de colonisation des territoires palestiniens occupés, des autres territoires arabes et de Jérusalem, au retour des réfugiés, sur les bases des résolutions internationales pertinentes et de la quatrième Conférence de Genève. Nous apportons également notre soutien appuyé au Liban et à ses positions et demandons à ce que le Gouvernement d'Israël mette en application la résolution 425 qui appelle à un retrait de ses forces.

Concernant la question du désarmement, les Emirats arabes unis, estiment que la possession d'armes de destruction massive est contraire aux objectifs et aux recommandations de la communauté internationale en 1995. Les Emirats arabes unis sont favorables à l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive, y compris d'armes nucléaires, dans la région du Moyen-Orient et du Golfe arabe. C'est pourquoi nous demandons à la communauté internationale de poursuivre ses efforts en vue de parvenir à l'adhésion d'Israël au Traité sur la non- prolifération nucléaire.

M. ABEL MATUTES, Ministre des affaires étrangères de l'Espagne : au cours de l'année passée, de graves crises ont éclaté dans diverses parties du monde, confortant l'idée, au sein de certains secteurs de l'opinion publique, que l'Organisation des Nations Unies est incapable de tenir le rôle qui lui est dévolu dans de telles situations.

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N'oublions pas cependant que l'Organisation ne possède que la marge de manoeuvre que nous, les Etats Membres, voulons bien lui accorder. Il est de notre responsabilité de rectifier l'image injuste et erronée qui est parfois donnée au public comme il est de la responsabilité de tous les Etats Membres de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour renforcer l'Organisation.

L'Espagne ne considère pas qu'une réforme de l'Organisation des Nations Unies soit un projet ayant pour seul objectif les économies de moyens mais plutôt un projet propre à permettre à l'Organisation d'affronter victorieusement les défis de ce nouveau siècle. Parmi ces réformes, la plus essentielle est celle du Conseil de sécurité allant de pair avec le rôle vital assigné à cet organe par la Charte. L'Espagne est d'avis que cette réforme devrait accroître la transparence des méthodes de travail du Conseil, son efficacité grâce à une limitation de l'utilisation du droit de veto, et enfin, sa démocratisation par l'adaptation de sa composition aux récentes évolutions de la communauté internationale. A cet égard, l'Espagne est favorable à la présence de tous les groupes régionaux au Conseil de sécurité.

En ce qui concerne la situation financière de l'Organisation, les délais de paiements des contributions de certains Etats sont impardonnables et menacent l'Organisation au moment où elle est appelée à accomplir les tâches les plus complexes. L'Espagne estime que tous les problèmes qui préoccupent les Etats Membres peuvent être discutés à fond mais ce qui n'est pas acceptable est l'assujettissement de ces paiements à des considérations unilatérales. Le débat du nouveau millénaire devrait être axé sur deux problèmes fondamentaux de notre époque : l'éradication de la pauvreté et les conséquences de la mondialisation.

Seules les Nations Unies disposent de la légitimité indispensable pour autoriser les opérations de maintien de la paix. Actuellement, des contingents espagnols sont au service de la paix au Guatemala, au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine et au Timor oriental de même qu'ils participent activement à la KFOR. L'Espagne a soutenu la MONUA avant qu'elle ne soit démantelée. L'Espagne membre de la commission des droits de l'homme pendant trois ans continuera de défendre ces droits qui constituent un des éléments clefs de sa politique extérieure. En ce qui concerne la protection du personnel d'assistance humanitaire, la résolution récente 1261 du Conseil de sécurité est un moyen efficace d'approcher le problème.

Les Nations Unies et la Conférence du désarmement préparent actuellement la Conférence sur les armes légères pour l'an 2001. Il est pour mon pays essentiel que le Traité sur les essais nucléaires entre rapidement en vigueur et que les difficultés associées à la préparation de la Conférence de révision du TNP soient surmontées.

- 21 - AG/911 21 septembre 1999

L'Espagne souhaite contribuer au débat international sur les personnes âgées et a soumis sa candidature pour la seconde Assemblée mondiale sur les personnes âgées qui se réunira en 2002.

A une époque où la Décennie de la décolonisation touche à sa fin, mon pays continue de pâtir de la présence d'une enclave coloniale sur son territoire. Les citoyens espagnols résidant à Gibraltar ont subi depuis un certain temps de sérieuses discriminations touchant à l'exercice de leurs droits. La résolution 2353 de l'Assemblée générale a soutenu le point de vue espagnol en ce qui concerne la décolonisation de ce territoire tout en reconnaissant que le problème de Gibraltar devrait être résolu non pas par l'autodétermination mais par le rétablissement de l'intégrité territoriale de l'Espagne. La proposition de l'Espagne, qui prenait en compte l'intérêt des habitants de la colonie, n'a encore à ce jour reçu aucune réponse du Royaume Uni. Mon Gouvernement continuera de coopérer avec le Comité de décolonisation afin de résoudre ce problème.

Dans le cas de la crise au Kosovo, l'objectif doit demeuré la mise en place d'un environnement propice à l'application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité, soit une autonomie substantielle du Kosovo tout en respectant la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Yougoslavie.

Au Timor oriental, l'Espagne s'est félicité de la résolution 1264 du Conseil de sécurité et est prête à contribuer à la force qui garantira la sécurité du territoire. Cette force devra agir en coopération avec le Gouvernement Indonésien qui reste le responsable du maintien de la paix et de la sécurité au cours de la période de transition vers l'indépendance du Timor oriental. A l'aube du 21ème siècle, l'Espagne réitère son ferme engagement vis à vis de l'Organisation et sa volonté de mettre ses capacités au service des buts et principes de l'Organisation.

Droits de réponse

Le représentant de l'Espagne, faisant référence à Ceuta et Melilla évoquées par le Ministre marocain des affaires étrangères, a réaffirmé qu'il s'agit de territoires placés sous l'autorité espagnole et que le parlement espagnol défend les intérêts de la population de Ceuta et de Mellila au même titre que l'ensemble de sa population.

Pour sa part, le représentant de l'Iran a déclaré que certaines revendications territoriales exprimées par la délégation des Emirats arabes unis n'étaient pas fondées. Son pays entretient de bonnes relations avec les pays du Golfe. Le représentant a donné des assurances que son Gouvernement continuera à déployer les efforts nécessaires pour préserver la paix et la sécurité internationales dans la région. Le message que sa délégation adresse est purement amical.

- 22 - AG/911 21 septembre 1999

Répondant aux remarques formulées par le Ministre espagnol des affaires étrangères, le représentant du Royaume-Uni a rappelé que la position de son gouvernement sur la question évoquée est bien connue du Gouvernement de l'Espagne. La souveraineté britannique sur Gibraltar a été clairement établie dans le Traité d'Utrecht. Ce fait juridique est irréversible. En outre, le Gouvernement britannique est tenu par l'engagement à l'égard du peuple de Gibraltar tel qu'il figure dans le préambule de la Constitution de Gibraltar de 1969, qui stipule que le Royaume-Uni ne conclura pas d'accord en vertu desquels le peuple de Gibraltar serait soumis à la souveraineté d'un autre Etat contre ses voeux librement et démocratiquement exprimés. Le Gouvernement britannique estime que les questions relatives à Gibraltar ne peuvent être réglées que par des pourparlers directs comme ceux établis en vertu de la Déclaration de Bruxelles de 1984. A cet égard, nous attachons une importance à la poursuite du dialogue avec l'Espagne comme moyen visant à surmonter nos divergences, a assuré le représentant.

Le représentant des Emirats arabes unis a fait remarquer que l'occupation des trois îles de son pays par l'Iran menace la paix et la sécurité dans la région. La déclaration que la délégation iranienne vient de faire n'a apporté aucun éclaircissement sur la question. Le Gouvernement des Emirats arabes unis souhaite régler ce différend par des moyens pacifiques.

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