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CS/1085

LE CONSEIL PROROGE JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 1999 LE MANDAT DE LA MINUTO POUR ASSURER UNE TRANSITION PACIFIQUE APRES LE SCRUTIN DU 30 AOUT

27 août 1999


Communiqué de Presse
CS/1085


LE CONSEIL PROROGE JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 1999 LE MANDAT DE LA MINUTO POUR ASSURER UNE TRANSITION PACIFIQUE APRES LE SCRUTIN DU 30 AOUT

19990827

Réuni sous la présidence de M. Martin Andjaba (Namibie) pour examiner la situation au Timor oriental, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité la résolution 1262 (1999) portant prorogation de la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) jusqu'au 30 novembre 1999, soit trois mois après la tenue du scrutin qui doit se tenir lundi 30 août. Dans le préambule du texte, le Conseil de sécurité note, en effet, que l'ONU devra poursuivre ses efforts au Timor oriental après le scrutin afin de créer un climat de confiance, de renforcer la stabilité et de convaincre tous les groupes, en particulier ceux qui seront minoritaires à l'issue du scrutin, qu'ils auront un rôle à jouer dans la vie politique du territoire. Eu égard à cette phase de transition, le Conseil de sécurité appuie la proposition du Secrétaire général tendant à ce que la MINUTO comporte une unité électorale chargée de planifier et de préparer soit la surveillance du Conseil régional prévue dans le plan d'autonomie, soit les élections qui auront lieu si l'autonomie est rejetée. La MINUTO comportera aussi une composante police civile de 460 membres au plus; une composante liaison militaire de 300 personnes au plus; une composante affaires civiles, et une composante information.

Après l'adoption de la résolution, le Président du Conseil de sécurité, M. Martin Andjaba a lu, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante: A la veille du scrutin, les membres du Conseil de sécurité souhaitent que j'affirme l'opinion, énoncée dans le document S/PRST/1999/20, selon laquelle la consultation populaire de la population du Timor oriental du 30 août représente une occasion historique de résoudre pacifiquement la question du Timor oriental. La population du Timor oriental a l'occasion unique de décider de son propre avenir. Quelle que soit l'issue de la consultation, les membres du Conseil de sécurité espèrent vivement que la population du Timor oriental respectera cette décision et oeuvrera de concert à l'édification d'un avenir de paix et de prospérité. En adoptant la résolution qui prolonge la présence des Nations Unies jusqu'au 30 novembre 1999, le Conseil fait la preuve de sa détermination de continuer à apporter son soutien à la population du Timor oriental après qu'elle aura pris sa décision.

Les intervenants suivants ont pris la parole : Portugal, Indonésie, Australie, Finlande, au nom de l'Union européenne, Nouvelle-Zélande et République de Corée. Ils ont aussi exprimé leur préoccupation devant les actes de violence et d'intimidation perpétrés contre les partisans du mouvement pro-indépendance. Ils ont rappelé à l'Indonésie son obligation de maintenir la sécurité et l'ordre au Timor oriental, en vertu des Accords du 5 mai.

Les efforts que les Gouvernements de l'Indonésie et du Portugal ont déployé depuis 1983 pour trouver une issue pacifique à la question du Timor oriental, ont abouti cette année, à la signature des Accords du 5 mai, grâce aux bons offices du Secrétaire général. L'Accord prévoit la tenue, le 30 août, d'une consultation populaire sur l'autonomie spéciale proposée par l'Indonésie. En cas de victoire de la proposition indonésienne, l'Indonésie devra prendre les mesures constitutionnelles nécessaires et le Portugal aura lui à faire rayer le Timor oriental de la liste des territoires non autonomes des Nations Unies. En cas de rejet de la proposition indonésienne, l'Indonésie devra rompre ses liens avec le Timor oriental, rétablissant ainsi le statut du Timor avant le 17 juillet 1976. L'Indonésie, le Portugal et le Secrétaire général assureront alors le transfert à l'ONU de l'autorité au Timor. Il reviendra ainsi à l'ONU de mettre en route le processus de l'indépendance.

Projet de résolution (S/1999/904

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions antérieures sur la situation au Timor oriental, en particulier ses résolutions 1246 (1999) du 11 juin 1999 et 1257 (1999) du 3 août 1999,

Rappelant l'Accord entre l'Indonésie et le Portugal sur la question du Timor oriental en date du 5 mai 1999 et les accords de même date entre l'Organisation des Nations Unies et les Gouvernements indonésien et portugais concernant les modalités de consultation populaire des Timorais au scrutin direct et la sécurité (S/1999/513, annexe I à III),

Accueillant avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 9 août 1999 (S/1999/862),

Notant que l'Organisation des Nations Unies devra poursuivre ses efforts au Timor oriental après le scrutin afin de créer un climat de confiance, de renforcer la stabilité et de convaincre tous les groupes, en particulier ceux qui seront minoritaires à l'issue du scrutin, qu'ils auront un rôle à jouer dans la vie politique au Timor oriental,

Accueillant favorablement la proposition du Secrétaire général tendant à ce que la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) poursuive ses opérations pendant la phase de transition entre l'achèvement de la consultation populaire et la mise en application de ses résultats et à ce que les tâches et la structure de la Mission soient adaptées en conséquence,

Rendant hommage à la MINUTO pour l'impartialité et l'efficacité avec lesquelles elle remplit son mandat et se félicitant que le Secrétaire général confirme dans son rapport que la Mission continuera à tout mettre en oeuvre pour s'acquitter de la même manière de ses responsabilités,

Se félicitant de la coopération fructueuse du Gouvernement indonésien avec l'Organisation des Nations Unies au Timor oriental,

1. Décide de proroger le mandat de la MINUTO jusqu'au 30 novembre 1999 et appuie la proposition du Secrétaire général tendant à ce que la MINUTO comporte les composantes ci-après pendant la phase de transition :

a) Une unité électorale chargée, comme prévu dans le rapport du Secrétaire général, de planifier et de préparer soit la surveillance de l'élection du Conseil régional prévue dans le plan d'autonomie, soit les élections qui auront lieu si l'autonomie est rejetée;

b) Une composante police civile comptant un maximum de 460 membres, chargée de continuer à conseiller la police indonésienne et de préparer le recrutement et la formation de la nouvelle force de police timoraise;

c) Une composante liaison militaire d'un effectif maximum de 300 personnes, comme prévu dans le rapport du Secrétaire général, qui assurerait la liaison militaire requise, continuerait de participer à l'action des organes timorais créés pour promouvoir la paix, la stabilité et la réconciliation, et conseillerait le Représentant spécial pour la consultation populaire au Timor oriental, selon qu'il conviendrait, sur les questions de sécurité, conformément aux dispositions de l'Accord du 5 mai 1999;

d) Une composante affaires civiles qui serait chargée de conseiller le Représentant spécial pour la consultation populaire au Timor oriental touchant le contrôle de l'application de l'Accord du 5 mai 1999, comme prévu dans le rapport du Secrétaire général;

e) Une composante information chargée de faire connaître la suite donnée aux résultats de la consultation et de diffuser un message encourageant la réconciliation, la confiance, la paix et la stabilité;

2. Demande à toutes les parties de collaborer avec la MINUTO à l'exécution de son mandat et d'assurer la sécurité et la libre circulation de son personnel dans l'exécution de ses tâches dans toutes les régions du Timor oriental;

3. Rappelle que c'est à l'Indonésie que la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité au Timor oriental continue d'incomber pendant la phase de transition;

4. Décide de demeurer saisi de la question.

Rapport du Secrétaire général sur la question du Timor oriental (S/1999/862)

La résolution 1246 (1999) du 11 juin 1999 du Conseil de sécurité a établi la Mission des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) qui est chargée d'organiser et de mener à bien une consultation populaire. L'ONU est autorisée à opérer au Timor oriental tout au long du processus de consultation, qui devra prendre fin avec l'annonce des résultats. Selon l'Accord sur la question du Timor oriental signé le 5 mai 1999 par l'Indonésie et le Portugal, l'ONU sera toutefois appelée à jouer un rôle important au Timor oriental après le scrutin.

Si la population timoraise se prononce en faveur de l'autonomie, le cadre constitutionnel prévu pour une autonomie spéciale donne au Secrétaire général la responsabilité et le pouvoir de surveiller et de vérifier l'application de l'autonomie sur le territoire et d'établir les bureaux qu'il jugera nécessaires à cette fin dans la Région autonome spéciale du Timor oriental. Dans le cadre de l'autonomie, le Secrétaire général est en outre tenu de nommer un conseil de transition largement représentatif, qui resterait en place jusqu'à l'élection du Conseil régional des représentants du peuple de la Région autonome spéciale, que le Secrétaire général est prié de surveiller et de vérifier. En revanche, si la population timoraise rejette l'autonomie, l'Accord du 5 mai dispose que l'Indonésie, le Portugal et le Secrétaire général arrêteront des dispositions pour le transfert pacifique et sans heurt de l'autorité au Timor oriental à l'ONU. En vertu du mandat que lui auront confié les organes compétents, le Secrétaire général lancera alors la procédure qui lui permettra au territoire d'engager un processus de transition vers l'indépendance.

Pendant la phase intérimaire, la situation au Timor oriental sera plutôt délicate car le territoire se préparera à appliquer le résultat de la consultation population, quel qu'il soit. L'ONU devra donc redoubler d'efforts après le scrutin afin de créer un climat de confiance, de renforcer la stabilité sur le territoire et de convaincre tous les groupes, en particulier ceux qui seront minoritaires à l'issue du scrutin, qu'ils auront un rôle à jouer dans la vie politique au Timor oriental. Pour ce faire, l'Organisation devrait être étroitement liée aux travaux des organes du Timor oriental. L'établissement d'un conseil représentatif intérimaire, puis d'un conseil représentatif élu, prévu par la proposition relative à l'autonomie spéciale, serait des plus souhaitable si l'autonomie était rejetée. L'Organisation assurera la liaison avec les autorités indonésiennes, qu'elle conseillera, et restera en contact étroit avec les groupes favorables à l'intégration et l'indépendance, quelle que soit l'issue du scrutin. L'ONU devra en outre se préparer à l'application du résultat de la consultation populaire et aux ajustements qu'elle devra effectuer en fonction de la formule retenue.

Le Secrétaire général propose donc au Conseil que la présence de la MINUTO soit maintenue après le scrutin, jusqu'à la phase d'application du résultat, et que les tâches et la structure de la Mission soient adaptées, notamment en vue de maintenir une présence des Nations Unies dans les 13 districts du Timor oriental.

Concernant la composante électorale, le Secrétaire général indique que la majorité des Volontaires des Nations Unies remplissant les fonctions d'observateurs électoraux de district seront retirés lorsqu'ils se seront acquittés de leur tâche lors du déroulement du scrutin. Un certain nombre d'entre eux sera peut-être retenu pour que la Mission puisse continuer de mettre à profit les connaissances et l'expérience qu'ils auront acquises au Timor oriental. La composante électorale proprement dite serait temporairement réduite à une unité chargée de planifier et de préparer soit la surveillance de l'élection du Conseil régional si la population se prononce en faveur de l'autonomie, soit les élections qui auront lieu si l'autonomie est rejetée. L'unité participera également à l'établissement du cadre juridique approprié, des institutions et des moyens techniques nécessaires aux élections, quels qu'en soient les résultats du scrutin. La composante de police civile quant à elle serait renforcée - soit 410 membres et 50 formateurs - pour pouvoir opérer dans les 13 districts et continuerait à conseiller la police indonésienne. Elle serait assistée d'une équipe chargée de préparer le recrutement et la formation d'une nouvelle force de police timoraise. La composante militaire sera composée de 300 officiers de liaison afin de renforcer la capacité de couvrir toutes les régions et restera présente dans les 13 districts. Les officiers de liaison de l'ONU seront en contact avec les forces armées indonésiennes, les milices pro- intégrationnistes et les Forces armées de libération nationale du Timor oriental (FALINTIL).

Pour continuer à conseiller le Représentant spécial du Secrétaire général pour la consultation populaire au Timor oriental et à aider à contrôler l'application de l'Accord conclu le 5 mai, à promouvoir la réconciliation entre les Timorais et à rester en contact avec les autorités indonésiennes et les autres acteurs sur le terrain, la composante affaires civiles continuera à suivre l'évolution de la situation politique et les autres événements au Timor oriental et leurs conséquences pour le maintien de l'équilibre politique. La composante affaires civiles assistera le Représentant spécial pour la consultation populaire au Timor oriental à constituer et à mettre en place un conseil consultatif et participera à l'action en faveur du respect du droit et des droits de l'homme. A cet égard, elle coopérera avec le Gouvernement, les institutions nationales concernées, les ONG et autres partenaires internationaux et locaux. Le personnel humanitaire devra être renforcé pour coordonner l'aide, en particulier l'aide humanitaire aux personnes déplacées à l'intérieur du territoire, et l'établissement de plans d'urgence en cas de besoin.

Le Secrétaire général fait observer qu'au cours de la période qui suivra la consultation, il sera spécialement important de tenir les habitants du Timor oriental et la communauté internationale informés de la suite donnée aux résultats et de diffuser un message encourageant la réconciliation, la confiance, la paix et la stabilité. Pendant la période intérimaire, les autorités indonésiennes resteront pleinement responsables du maintien de l'ordre public, plus précisément de la police, comme le prévoit l'Accord du 5 mai. Le Secrétaire général se dit convaincu que l'Indonésie prendra toutes les mesures nécessaires pour s'acquitter dûment de ses responsabilités dans cette phase particulièrement délicate.

Concernant les aspects financiers, le Secrétaire général rappelle que l'Assemblée générale, dans sa résolution 53/240 en date du 29 juin 1999, a affecté des crédits de 52 531 100 dollars à la MINUTO pour la période allant du 5 mai au 31 août 1999. L'estimation des coûts correspondant à la prorogation du mandat de la Mission pour la période de trois mois et aux ajustements proposés sera soumise très prochainement à l'Assemblée générale.

Faisant remarquer que l'Accord du 5 mai offre au peuple timorais une occasion unique de déterminer l'avenir du territoire, le Secrétaire général souligne qu'il incombera également aux parties à l'Accord, à l'ONU, à la communauté internationale et au peuple timorais de mettre cette occasion à profit et de trouver une solution heureuse à la question qui se pose de longue date au Timor oriental. Les parties à l'Accord du 5 mai devront prendre les mesures voulues, juridiques et autres, pour remplir leurs engagements de mettre en oeuvre sans heurt les résultats de la consultations. La période de transition a été au centre des débats de la réunion des hauts responsables d'Indonésie, du Portugal et de l'ONU, tenue à la mi-juillet, et les deux gouvernements ont été informés de la teneur des propositions du Secrétaire général. Etant donné les délais nécessaires pour procéder aux ajustements proposés, le Secrétaire général recommande que le Conseil de sécurité examine dans une optique favorable et dès que possible les recommandations concernant la composition de la MINUTO et qu'il approuve leur mise en oeuvre pour une période initiale de trois mois à compter de la date de la consultation populaire, prévue pour le 30 août 1999.

Déclarations

M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal) a estimé que la question du Timor oriental a connu une évolution impressionnante au cours des dernières années. Au coeur même de la solution à la questions figure aujourd'hui les Accords conclus le 5 mai 1999 entre le Portugal et l'Indonésie, grâce aux bons offices du Secrétaire général. Ces Accords portant sur l'organisation d'un scrutin d'autodétermination, le Timor oriental pourrait devenir un succès des Nations Unies si tous les acteurs respectent les termes des textes. En conséquence, le représentant a déploré le climat d'intimidation et de violence qui prévaut aujourd'hui au Timor oriental et qui entrave la réalisation des Accords du 5 mai. Passant sur la liste des incidents intervenus depuis leur, il a souligné que les activités des nombreuses milices armées n'ont toujours pas fait l'objet d'enquêtes dignes de ce nom. Le Timor oriental, a insisté le représentant, vit dans un climat de peur croissante où de nombreuses personnes, favorables à l'indépendance, sont sujettes à la violence physique et à l'intimidation. Même le personnel de la Mission des Nations Unies n'a pas été épargné, a-t-il souligné avant de lancer un appel à l'Indonésie pour qu'elle prenne les mesures visant à assurer le bon déroulement du scrutin. Le représentant a rappelé, à cet égard, qu'en vertu des Accords du 5 mai, c'est à l'Indonésie qu'incombe la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité au Timor oriental.

Les mesures prises jusqu'ici sont insuffisantes et inappropriées, a estimé le représentant. Il est inadmissible qu'à la veille du scrutin, la communauté internationale soit encore le témoin de tels événements. Il a donc appelé le Secrétaire général à faire pression sur l'Indonésie pour qu'elle mette un terme à ce climat. Pour sa part, a dit le représentant, le Portugal a constamment informé la MINUTO des incidents intervenus sur le terrain. L'excellente coopération entre l'Indonésie, le Portugal et les Nations Unies, qui a toujours prévalu au cours des divers contacts n'a pas toujours été traduite sur le terrain, a regretté M. Monteiro avant d'exprimer son appui à la résolution soumise aujourd'hui par le Conseil de sécurité qui permettra à l'ONU de maintenir une présence au Timor oriental après le scrutin. Dans le même temps, a expliqué le représentant, le dialogue entre les Nations Unies, l'Indonésie et le Portugal s'est poursuivi pour garantir une transition pacifique quels que soit les résultats du scrutin. Les autorités indonésiennes y ont réitéré leur engagement au processus de transition. A cet égard, M. Monteiro s'est félicité de l'accord conclu entre les dirigeants timorais pour nommer leur représentants à la future Commission consultative du Timor oriental et pour y inviter le chef du mouvements pro-intégration et le chef de mouvement indépendantiste. Leur pleine participation à une telle réunion historique à Dili, le lendemain du scrutin serait un signal important de confiance pour l'avenir du Timor, a estimé le représentant. Il a donc plaidé pour la libération de Xanana Gusmao, chef du mouvement indépendantiste, et des autres prisonniers politiques et le retour des autres membres du mouvement indépendantiste qui résident à l'étranger.

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a déclaré que son gouvernement est déterminé et engagé à s'acquitter de ses obligations conformément aux Accords du 5 mai 1999. Il a déployé des efforts importants pour assurer que la situation en matière de sécurité soit propice à la tenue de consultations libres, justes et populaires. Il est pertinent de noter que la première phase opérationnelle des consultations populaires s'est déroulée de manière régulière, comme l'a constaté la Mission d'observation des Nations Unies au Timor oriental, qui a enregistré plus de 451 792 Timorais dans 200 centres de vote. Pour participer à ce processus historique, la délégation indonésienne informe que les électeurs éligibles ont été nombreux à se présenter au bureau de vote le plus proche pour procéder à leur inscription. Comme on approche de l'échéance du 30 août 1999, la situation sur le terrain a été marquée par des progrès remarquables. Soucieux de renforcer l'application du droit et l'ordre public, le gouvernement indonésien a déployé plus de 8 000 policiers pour assurer la sécurité à la fois avant et après le scrutin. Ce taux élevé de la présence de la police atteste de la sincérité des autorités indonésiennes de garantir un climat de sécurité. Concernant l'incident du 26 août 1999, à Dili, la délégation indonésienne regrette la mort de quatre personnes, deux sympathisants du groupe d'intégration et deux autres, du groupe en faveur de l'indépendance. La police procède actuellement à une enquête sur les causes de cet incident. C'est pourquoi, l'impartialité de la police dans les enquêtes sur toutes les affaires rapportées à la MINUTO, qu'ils soient commis par les groupes en faveur de l'indépendance ou par les opposants, ne peut qu'inspirer confiance.

L'adoption par la MINUTO et les responsables timorais d'un code de conduite pour la campagne électorale, constitue également un signe encourageant. De même, des mesures visant la mise en oeuvre du code de conduite sur la sécurité établi par la Commission pour la paix et la stabilité afin d'assurer le désarmement des factions sont encourageantes. En outre, le Gouvernement indonésien se félicite particulièrement de la convocation par les Nations Unies d'une réunion des dirigeants des groupes timorais à Jakarta, le 22 août dernier.

M. Wibisono a souligné qu'il est impératif que les perceptions reflètent correctement la situation et qu'on évite de la dramatiser pour garantir le succès du scrutin. La campagne électorale a été essentielle pour le peuple timorais car elle lui offrait des choix politiques historiques tout en donnant l'occasion à ses dirigeants de faire preuve de sagacité et de sagesse. Elle offre une occasion unique de mettre fin aux divergences entre les groupes pro- indépendance et les groupes d'intégration. Il est important que le peuple timorais axe ses efforts sur les questions importantes qui pourraient affecter leur avenir, non seulement politiquement mais également sur les plans économique, social et culturel. L'Indonésie espère vivement que la période des 28-29 août 1999 aura un impact salutaire pour établir une atmosphère de tranquillité qui est une condition essentielle à la tenue de consultations populaires, le 30 août prochain. C'est un moment critique pour toutes les personnes concernées de faire preuve d'impartialité en vue de gagner la confiance des Timorais au cours du scrutin et de garantir la transparence au cours de ce processus tout entier.

L'adoption du présent projet de résolution aura un impact considérable sur la phase transitoire des consultations populaires. A cet égard, la délégation indonésienne se félicite des recommandations du Secrétaire général. Etant donné sa coopération et son pragmatisme pendant tout l'ensemble du processus qui a commencé, à son initiative, avec les Accords du 5 mai 1999, l'Indonésie a approuvé l'élargissement des différentes composantes de la MINUTO fondé sur le principe de la répartition géographique équitable en vue de maintenir le caractère impartial et international de la Mission. La délégation indonésienne espère que l'adoption de la résolution contribuera au succès des élections.

Mme PENNY WENSLEY (Australie) a estimé que l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution sur le Timor oriental constitue une étape supplémentaire permettant la réalisation des Accords historiques du 5 mai. En tant que pays voisin du Timor oriental, lié par des liens historiques, l'Australie s'est félicitée des Accords du 5 mai tout en soulignant que c'était là le début d'un processus difficile, a rappelé la représentante pour se féliciter par la suite de l'esprit de compromis du Portugal, de l'Indonésie, et du Secrétaire général qui a permis depuis d'aborder de nombreux problèmes délicats et difficiles. La représentante a donc appuyé toutes les étapes préconisées dans la résolution présentée aujourd'hui. Après le scrutin, l'importance sera d'établir la confiance et de rassurer tous les groupes, y compris ceux qui seront déçus par les résultats. L'appui de l'Australie à la Mission se poursuivra donc. La représentante a terminé sa déclaration en invoquant le climat de violence et d'intimidation qui demeure au Timor oriental. Pour elle, la création d'un environnement sûr est la condition préalable à la tenue d'un scrutin régulier le 30 août. Au cours des derniers jours, l'Australie n'a cessé de rappeler à l'Indonésie sa responsabilité en ce qui concerne le maintien de l'ordre et de la sécurité. Elle se félicite donc des assurances fournies au plus haut niveau par l'Indonésie. Plaidant une dernière fois pour la réconciliation entre les factions "pour que le processus engagé le 5 mai conduise à une résolution pacifique et durable de la question du Timor oriental", la représentant s'est déclarée encouragée par les mesures prises pour créer une Commission consultative prévoyant la participation des deux dirigeants pro-intégration et pro- indépendance. Elle a également accueilli avec satisfaction la décision de l'Indonésie de libéré le chef du mouvement indépendantiste, M. Xanana Gusmao.

MME MARJATTA RASI (Finlande), au nom de l'Union européenne, a rappelé que l'Union s'était vivement félicité de la signature des Accords du 5 mai 1999 sur le Timor oriental. Ces Accords constituent une percée importante dans la recherche d'un règlement pour le Timor oriental. Depuis le 5 mai 1999, des travaux substantiels ont été accomplis pour leur mise en oeuvre. Aujourd'hui, le Conseil de sécurité décide de l'extension jusqu'au 30 novembre 1999 du mandat de la Mission d'observation des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) pour organiser et mener une consultation populaire jusqu'au 30 novembre 1999 et pour adapter le mandat et la structure de la Mission aux besoins de la phase transitoire entre la conclusion de la consultation populaire et le début de la mise en oeuvre de ses résultats. L'Union européenne réitère son ferme appui au processus de consultation qui permettra au peuple timorais d'exprimer ses vues concernant l'avenir du territoire. A cet égard, Mme Rasi a indiqué que l'Union européenne envoie un nombre d'observateurs à la consultation et que sa Présidence a désigné comme son représentant spécial le Ministre finlandais des affaires étrangères. L'Union européenne réaffirme son plein appui au rôle du Secrétaire général et de son Représentant personnel ainsi que de la MINUTO.

Toutefois, l'Union européenne se déclare profondément préoccupée par la situation au Timor oriental, en particulier les intimidations des milices favorables à l'intégration. C'est pourquoi, elle appelle les autorités indonésiennes à s'acquitter de leurs obligations en vertu des accords tripartite de New York et de garantir un climat de sécurité avant et après le scrutin. En outre, elle estime que la libération de tous les prisonniers politiques timorais est un facteur essentiel au succès de la consultation populaire. L'Union européenne se félicite par ailleurs de l'initiative du Secrétaire général visant à créer une Commission consultative pour le Timor oriental et souhaite que toutes les parties soient en mesure de prendre part à ses travaux.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a estimé juste que le Conseil de sécurité se penche aujourd'hui sur les prochaines étapes du processus important d'autodétermination au Timor oriental. Il s'est donc félicité de la présentation d'une résolution prolongeant la présence des Nations Unies sur le terrain, présence qui donnera aux Timorais, l'assurance de l'engagement des Nations Unies. Etant donné qu'au cours de la phase intérimaire, la Mission des Nations Unies aura à faire face à des tâches difficiles, le représentant a salué la nouvelle composition de la Mission telle que décrite dans la résolution. La Nouvelle-Zélande entend d'ailleurs accroître les contributions qu'elle a données jusqu'ici pour assurer la réussite de la deuxième phase de la Mission. Elle doublera donc le nombre des officiers de liaison et le nombre des policiers. Il est important aujourd'hui, a poursuivi le représentant, de recevoir un engagement clair des dirigeants des deux côtés de respecter les résultats du scrutin, quel qu'il soit. La Nouvelle-Zélande est confiante que l'Indonésie peut garantir la tenue du scrutin dans un climat pacifique. Toutefois, au fur et à mesure que le scrutin approche, le climat se détériore. Le représentant a donc exhorté l'Indonésie et les autorités de ce pays à redoubler d'efforts pour assurer la sécurité avant et après le scrutin.

M. LEE SEE-YOUNG (République de Corée) s'est déclaré fermement convaincu qu'une plus grande transparence des travaux du Conseil rendrait le processus concernant les opérations de maintien de la paix plus légitime et plus démocratique. Son pays verse une contribution financière au Fonds d'affectation spéciale pour le Timor oriental et met à la disposition de la MINUTO des observateurs. Le représentant a émis l'espoir que le processus de consultation populaire se déroulera jusqu'à sa conclusion dans un climat de sécurité. Il s'est félicité du succès de l'inscription des électeurs. La délégation de la République de Corée salue les efforts inlassables du Secrétaire général et de son Représentant spécial pour le Timor oriental. La République de Corée demeure optimiste en ce qui concerne l'avenir du Timor oriental.

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