LE PNUE ENCOURAGE LES SYSTEMES ECONOMIQUES FONDES SUR LA GESTION DU "CYCLE DE VIE" DES PRODUITS
Communiqué de Presse
PNUE/25
LE PNUE ENCOURAGE LES SYSTEMES ECONOMIQUES FONDES SUR LA GESTION DU "CYCLE DE VIE" DES PRODUITS
19990824Nairobi, le 20 août 1999 (PNUE) -- Le PNUE s'efforce de promouvoir l'adoption de systèmes économiques reposant sur la prise en compte du "cycle de vie" des produits, c'est-à-dire le devenir d'un produit depuis sa production jusqu'à son élimination, en passant par toutes les étapes intermédiaires (extraction et traitement; fabrication; transport et distribution; utilisation, réutilisation et entretien; recyclage; élimination).
"La prise en compte de la totalité du cycle de vie d'un produit suppose que tous ceux qui sont impliqués dans la destinée de ce produit, du début à la fin, sont responsables et ont un rôle à jouer, en tenant compte de tous les effets de ce produit sur le milieu ambiant", déclare M. Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement.
M. Töpfer se félicite, à cet égard, que l'Union européenne ait décidée d'interdire, les batteries au cadmium d'ici l'an 2008 et de rendre les producteurs de matériel électrique et électronique responsables de la collecte et du recyclage des déchets de ces produits, mesures qui, selon lui, marquent le franchissement d'une étape cruciale.
Renoncer au gaspillage
Nous devons nous acheminer vers une société dans laquelle les fabricants comme les consommateurs assumeront la responsabilité de leurs propres actes et décisions. La responsabilité des fabricants, en particulier, devrait être élargie. On devrait notamment envisager que ce soient les fabricants, puisque ce sont eux qui sont les plus à même d'influer sur les caractéristiques du produit qu'ils fabriquent, qui prennent en charge le coût de la gestion et de l'élimination des déchets, qui ne devraient plus incomber aux collectivités locales. Ceci encouragerait les fabricants à concevoir, mettre au point et commercialiser des produits et procédés ne posant pas de problèmes après consommation. "Il est manifeste que, de nos jours, le consommateur s'intéresse de plus près à ce qui se passe en amont et en aval de l'achat d'un produit", déclare M. Töpfer. "Outre le prix et la qualité du produit acheté, le consommateur veut savoir où, comment, et par qui le produit a été fabriqué. Cette prise de conscience de la dimension écologique et sociale des produits est de bon augure. Les pouvoirs publics comme les industries doivent en tenir compte".
- 2 - PNUE/25 24 août 1999
L'évaluation du "cycle de vie" d'un produit : un outil quantitatif
Comme le déclare M. Töpfer, l'évaluation du cycle de vie des produits est un outil quantitatif utile, permettant de mieux comprendre et d'améliorer la performance de l'environnement. Cette évaluation permet de quantifier les apports et les dépenses d'énergie et de ressources à tous les stades du cycle de vie du produit, puis d'en déterminer et pondérer les impacts, de manière à procéder ensuite à des améliorations.
L'évaluation du cycle de vie des produits doit devenir un outil d'usage courant
M. Töpfer annonce que l'objectif du PNUE sera de familiariser ceux qui ne connaissent pas bien le concept d'évaluation du cycle de vie des produits pour qu'ils apprennent à en connaître l'utilité. Cet effort se fera en direction des petites et moyennes entreprises, des pouvoirs publics et des milieux d'affaires, en particulier dans les pays en développeement. Un rapport sur le résultat de ces efforts, visant à faire accepter et adopter ce nouvel outil d'évaluation, sera publié cette année.
Les liens entre le commerce et l'environnement : un débat crucial
Les liens entre le commerce et l'environnement sont un aspect crucial de la mise en place de modèles économiques reposant sur la prise en compte du cycle de vie des produits. Si des politiques environnementales efficaces sont appliquées, la libéralisation des échanges commerciaux peut alors avoir un impact favorable sur l'environnement en améliorant l'allocation des ressources, des tranferts de technologie et la création de richesses. En 1992, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement a demandé aux pays d'adopter des politiques commerciales et environnementales qui se soutiendraient mutuellement et de définir des politiques qui permettraient de tirer au maximum parti des bienfaits de la libéralisation des échanges commerciaux, en vue d'accélérer l'avènement d'un développement durable.
Pour que la libéralisation des échanges commerciaux permette effectivement de promouvoir un développement durable dans le monde entier, il faut encourager la prise en compte des coûts écologiques, et l'adoption de techniques écologiquement rationnelles et de modes de production plus propres.
"L'impact du produit doit être pris en compte à tous les stades de son cycle de vie pour pouvoir prendre, en connaissance de cause, à toute décision, concernant les modes de production et de consommation, les politiques économiques et les stratégies de gestion", ajoute M. Töpfer. "Il est vital que cette éthique soit encouragée dans tous les secteurs de la société et au sein de toutes les organisations", conclut-il.
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