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SG/SM/7090

LE SECRETAIRE GENERAL, GRAVEMENT PREOCCUPE PAR LES COMBATS QUI SE POURSUIVENT EN AFGHANISTAN, EXHORTE A METTRE FIN A CETTE "AUTODESTRUCTION INSENSEE"

6 août 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/7090
AFR/100


LE SECRETAIRE GENERAL, GRAVEMENT PREOCCUPE PAR LES COMBATS QUI SE POURSUIVENT EN AFGHANISTAN, EXHORTE A METTRE FIN A CETTE "AUTODESTRUCTION INSENSEE"

19990806 Les parties ne peuvent "cyniquement" commettre des actes criminels tout en espérant l'aide de l'ONU et de la communauté internationale, déclare-t-il

La déclaration suivante a été faite aujourd'hui par le Porte-parole pour du Secrétaire général, M. Kofi Annan :

Les combats qui se poursuivent en Afghanistan préoccupent gravement le Secrétaire général. Hier, le Conseil de sécurité a été informé des derniers événements en Afghanistan. Après la réunion, le Président, au nom du Conseil, a encore une fois demandé aux parties au conflit d'arrêter leur autodestruction insensée et de reprendre des négociations sérieuses sous l'égide des Nations Unies.

Le sort changeant des parties sur le champ de bataille illustre de façon éclatante que le conflit afghan ne sera jamais résolu par la force et que le gain ou la perte de territoire n'apportera pas la paix. Cela démontre une nouvelle fois que le conflit ne prendra fin que grâce à un dialogue pacifique, qui mènera à la réconciliation nationale et à la formation d'un gouvernement véritablement représentatif et acceptable pour tous les Afghans. Cette vérité fondamentale a été réaffirmée une fois de plus lors d'une récente réunion du groupe "6+2" à Tachkent.

Les rumeurs de déplacements forcés massifs de civils dans les régions où les combats font rage sont alarmantes. Le personnel des Nations Unies, en coopération avec ceux d'autres organisations, fait de son mieux pour vérifier les faits et identifier ceux qui pourraient être responsables de ces actes et d'autres violations graves des droits de l'homme. Le personnel des Nations Unies évalue également -- encore une fois avec le personnel d'autres organisations -- les besoins des populations touchées et fournira l'assistance disponible. Toutefois, les parties responsables de tels désastres ne peuvent, cyniquement, commettre de tels actes criminels, puis se tourner vers les Nations Unies et la communauté internationale dans son ensemble pour leur demander d'aider à sauver leur propre peuple de catastrophes provoquées par ceux qui se proclament les chefs de leur pays.

Tout aussi inquiétantes sont les informations selon lesquelles, en plus des armes, des munitions et d'autres matériels de guerre qui sont intentionnellement livrés aux factions combattantes par leurs alliés étrangers respectifs, il y aurait désormais des milliers de ressortissants non afghans prenant part aux combats. Il convient de se rappeler, dans ce contexte, la disposition suivante du paragraphe 3 de la récente déclaration adoptée par les "6+2" à Tachkent :

"Afin de faciliter la cessation des hostilités, que nous considérons comme indispensable, nous avons en outre décidé de ne fournir aucun appui militaire aux parties afghanes et d'empêcher le recours de nos territoires à de telles fins. Nous engageons la communauté internationale à prendre des mesures similaires pour prévenir la livraison d'armes à l'Afghanistan."

Il ne fait aucun doute que les pays signataires de cette déclaration entendent honorer leur signature et travailler étroitement ensemble pour empêcher le conflit en Afghanistan de se transformer, en ce que certains experts appellent déjà, "un conflit transnational". Même en tant que conflit strictement interne, la crise afghane constitue une menace claire pour la paix et la stabilité régionales. Si elle venait à prendre un caractère transnational, ainsi que cela menace de se produire, les dangers potentiels augmenteraient énormément et il serait beaucoup plus ardu d'empêcher l'expansion du conflit au-delà des frontières afghanes.

Le Secrétaire général engage vivement toutes les parties afghanes, y compris les groupes et les individus neutres, ainsi que tous les pays d'influence à travailler ensemble ainsi qu'avec les Nations Unies pour mettre un terme aux combats actuels et reprendre des négociations sérieuses sur le rétablissement de la paix en Afghanistan et de la sécurité dans la région.

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