TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE QUE LE SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU, M. KOFI ANNAN, A DONNEE AU SIEGE LE 30 JUIN 1999
Communiqué de Presse
SG/SM/7055
TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE QUE LE SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU, M. KOFI ANNAN, A DONNEE AU SIEGE LE 30 JUIN 1999
19990706- 2 - SG/SM/7055 6 juillet 1999
LE SECRETAIRE GENERAL : Bonjour, et merci d'être venus. Je dois reconnaître que nous avons plutôt bien travaillé. Nous devions en avoir terminé vers midi, et nous avons presque tenu notre promesse.
Nous avons procédé à des échanges très, très utiles ce matin. Je crois pouvoir dire que nous quittons la réunion avec une certaine unité de vues, après nous être mis d'accord sur plusieurs points. Notre objectif commun est un Kosovo multiethnique, dont la population les populations indépendamment de l'appartenance ethnique, pourront vivre dans la paix et l'espoir. Nous avons également jugé que la KFOR s'était bien acquittée de sa tâche, ainsi que les organismes à vocation humanitaire, les ONG et les principales composantes de l'administration civile déployée sur le terrain.
Comme vous le savez, en vertu de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité, la KFOR a pour mission d'assurer la sécurité publique jusqu'à ce que la MINUK puisse assumer entièrement les fonctions de maintien de l'ordre, et le groupe n'a pas perdu cela de vue. À ce propos, nous sommes probablement unanimes à souhaiter que la MINUK puisse prendre le relais le plus tôt possible. Mais permettez-moi de faire observer que, de toute évidence, c'est aux Etats Membres qu'il incombe entièrement de fixer le déroulement de ces opérations, ceux qui ont participé à la réunion comme ceux qui n'y ont pas assisté, étant donné que, comme vous le savez, le Secrétariat de l'ONU ne possède pas de forces de police, et ne peut donc pas en déployer. Ce dont nous disposons maintenant, en revanche, c'est d'une série d'engagements et d'offres dont je vous parlerai plus tard. Plus encore que les engagements, d'ailleurs, ce qui compte, c'est l'envoi et le déploiement rapide des policiers pour que les travaux puissent commencer.
Nous avons été unanimes, je pense, à reconnaître la complexité et la difficulté des tâches qui nous attendent après quoi plusieurs Etats Membres qui étaient à la réunion se sont engagés à envoyer des effectifs de police et à allouer des ressources au fonds d'affectation spéciale. J'y reviendrai un peu plus tard.
Des débats très fructueux ont été menés, en particulier, sur la reconstruction au Kosovo, ainsi que dans la région, et nous avons tous convenu, je crois, qu'il fallait envisager le problème de la reconstruction dans un contexte plus large. Pour que le Kosovo soit une réussite, il faut que la région tout entière se relève.
Nous avons examiné tous les aspects de l'aide et de l'action humanitaires, et notamment essayé de définir ce que recouvrait l'action humanitaire. Plusieurs Etats Membres ont approuvé une proposition visant à classer l'adduction d'eau et l'approvisionnement électrique, par exemple, dans le domaine de l'action humanitaire parce qu'ils répondent à des besoins fondamentaux, nécessaires à la vie, et du fait en particulier que l'hiver sera vite là.
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Enfin, toujours dans cet ordre d'idées, on a estimé qu'il faudrait en priorité rétablir les conditions autorisant l'utilisation du Danube du fait de l'importance que ce fleuve possède pour la région.
Bien sûr, les Etats Membres se sont félicités des activités que l'ONU et ses partenaires sont en train d'entreprendre, dont l'OSCE et l'UE, organismes chefs de file responsables de la mise en place des deux autres grands volets de notre mission et, bien sûr, j'ai été très, très satisfait par la collaboration exemplaire que tous ces organismes nous ont offerte. Je pense que cela augure bien de nos activités futures.
Je vous ai promis des chiffres concernant les effectifs de police, les voici : aujourd'hui, deux pays ont annoncé de nouveaux engagements. Les Etats-Unis ont offert 450 policiers, plus 100 instructeurs, et l'Allemagne a offert 200 policiers. L'Italie, la Turquie et le Canada ont également annoncé un accroissement de la contribution qu'ils avaient déjà promise. À ce jour, donc, sur un effectif nécessaire de 1 800 agents de la police civile, nous disposons de 1 423 hommes.
Pour l'unité de police spéciale, nous avons besoin de 1 125 hommes, et 440 nous ont été offerts.
Pour la police des frontières, on nous a promis 75 hommes sur 205.
Cela nous amène à un total de 1 938 hommes sur 3 110.
Il ne s'agit encore que d'engagements, et comme je l'ai déjà dit, nous ne pouvons pas déployer et distribuer des forces dont nous ne disposons pas. J'ai demandé instamment aux Etats Membres de collaborer avec nous et d'envoyer les policiers promis sur le théâtre aussi vite que possible.
QUESTION : Au vu de ces engagements et après avoir entendu tout ce que vous venez de dire, je voudrais vous demander, premièrement, si ceux qui jugent trop lente la mise en place de l'administration civile au Kosovo vont voir grossir leurs rangs? Et pourquoi avez-vous besoin de quelques jours de plus pour annoncer la nomination de votre représentant spécial?
LE SECRETAIRE GENERAL : D'abord, je tiens à préciser que nous avons réagi très rapidement en déployant des hommes et des femmes sur le terrain pour assumer le volet civil. Une certaine confusion règne, et je ne cesse d'entendre que la police est lente, que l'administration civile est lente. C'était prévisible. L'expérience de la Bosnie et d'autres régions nous a montré qu'il est toujours beaucoup plus difficile et plus lent de déployer des policiers que des militaires. La police, contrairement à l'armée, ne reste pas dans ses quartiers à attendre qu'on l'appelle, prête à être déployée en masse là où la situation l'exige dès lors que les Etats concernés acceptent de participer à une opération. Les gouvernements ne consentent à prêter leurs policiers que petit à petit.
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Chaque Etat, ville, municipalité vous dira qu'il a besoin de sa police, de sorte qu'obtenir d'eux des effectifs, c'est comme leur arracher une dent. C'est pourquoi la résolution dit très clairement que tant que nous n'aurons pas la capacité d'assumer le maintien de la sécurité et de l'ordre publics, la KFOR et le personnel militaire devront s'en charger. À ce propos, nous avons été informés aujourd'hui que 24 000 hommes étaient déjà sur place, soit moins de 50 % des effectifs nécessaires, et que des efforts sont en cours pour accélérer le déploiement des effectifs militaires qui devront assurer l'ordre public sur tout le territoire jusqu'à ce que la police civile et les autres composantes prennent le relais.
Pour ce qui a trait à mon envoyé spécial, je ne sais pas ce que vous voulez dire lorsque vous me demandez pourquoi j'ai différé sa nomination. Je ne me suis pas fixé de date précise à cet égard, donc je ne crois pas que l'on puisse vraiment parler de retard. Je sais que beaucoup s'attendaient à ce que j'annonce le nom de la personne de mon choix à la réunion d'aujourd'hui, mais j'ai aussi voulu profiter de cette conférence pour consulter plus avant les Etats avant de prendre ma décision définitive, qui interviendra dans les jours qui viennent, avant la fin de la semaine.
QUESTION : S'est-on accordé sur le principe d'une police armée? Je crois comprendre que les pays nordiques ne veulent pas envoyer de policiers s'ils doivent être armés.
LE SECRETAIRE-GENERAL : C'est un problème en effet, mais nous ne l'avons pas abordé spécifiquement à la réunion d'aujourd'hui. Vous avez raison : plusieurs Etats ont indiqué qu'ils voyaient un inconvénient à déployer des agents de police si ces derniers devaient être armés. Cela dit, il faudra examiner à fond si oui ou non le personnel doit être armé, car ce sera la première fois que la police civile de l'ONU se rend sur le terrain non seulement pour contrôler la situation mais pour assurer des fonctions exécutives et maintenir l'ordre public en attendant qu'une police locale puisse être mise en place. Étant donné le cadre dans lequel ces effectifs vont devoir opérer, il faut s'attendre à ce qu'ils aient besoin d'une protection.
QUESTION : En ce qui concerne le développement économique, Madeleine Albright a redit aujourd'hui que le Gouvernement serbe ne mériterait pas d'aide économique tant que ses dirigeants actuels resteraient au pouvoir. Compte tenu de la taille de l'économie serbe et de son importance pour la région, pensez-vous qu'il est possible d'entreprendre la reconstruction économique du Kosovo, ou de la région tout entière, sans inclure Belgrade?
LE SECRETAIRE GENERAL : Cela va être un gros problème. Il me semble que presque tous nos interlocuteurs estiment que l'on devrait reconstruire et essayer d'aider le Sud-Est de l'Europe et l'ensemble des Balkans. D'ailleurs, comme plusieurs ministres l'ont précisé aujourd'hui, lorsque l'on parle de reconstruction, on ne parle pas seulement de brique et de ciment, mais aussi de reconstruire la démocratie et les institutions, d'encourager l'état de droit et de faire respecter les droits de l'homme.
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Mais vous avez soulevé un problème intéressant. Si les gouvernements persistent à refuser une assistance économique à Belgrade tant que le Président Milosevic est en poste, et si cette situation perdure, il va être vraiment difficile de reconstruire l'économie de l'Europe du Sud-Est, avec, pour la Serbie, un gros trou au milieu.
QUESTION : Je reviens aux questions d'armement. Si, comme vous l'avez dit, près de la moitié des forces de police sont en route, en termes d'engagements du moins, comment pourront-elles se déployer sans décision claire sur la question de savoir si elles seront armées. Est-il envisagé d'armer certains membres de la police ou de les autoriser à utiliser les armes en cas d'attaque?
Deuxièmement, un chiffre a-t-il été annoncé en ce qui concerne le montant dont vous aurez besoin pour le fond d'affectation spéciale?
LE SECRETAIRE GENERAL : En ce qui concerne votre première question, comme je l'ai dit en réponse à une question précédente, je pense que les forces de police qui vont... Pour commencer, nous déplaçons des membres de notre police depuis la Bosnie vers la région. Pour ce qui est de la protection, comme je l'ai indiqué plus tôt, la KFOR est chargée de créer les conditions de sécurité qui permettront aux réfugiés de revenir chez eux et à l'administration civile de continuer à faire son travail. Dans toutes ces situations, les militaires ont toujours épaulé la police, et pour ce qui est de la question de savoir si les forces de police doivent être armées ou non, nous sommes sur le point de prendre cette décision mais je ne voulais rien dire avant de l'avoir annoncé aux Etats Membres. Le genre de problème ou de confusion que vous redoutez ne se posera donc pas. Les décisions auront été prises lorsque les forces de police se mettront réellement en mouvement.
Le SOUS-SECRETAIRE GENERAL : En ce qui concerne le fonds d'affectation spéciale, nous n'avons pas encore émis de chiffre. À notre avis, il doit financer trois types d'interventions.
En premier lieu, le fonds d'affectation spéciale doit financer les salaires locaux. Si nous voulons que les institutions, les infrastructures et les services locaux se remettent à fonctionner, il faudra verser des salaires locaux et, peut-être, fournir des équipements de base. Nous n'avons pas encore terminé d'évaluer les besoins à cet égard. Nous pourrons chiffrer les besoins en dollars lorsque nous aurons fini d'évaluer ce qui reste de l'administration locale et l'aide à apporter d'urgence. Lorsque je parle de salaires et d'équipements locaux, je pense que nous parlons d'un financement transitoire, d'une "passerelle", en attendant que l'économie redémarre et que des revenus puissent être dégagés pour payer ces services.
En dernier lieu, je compte également mettre ce fonds à la disposition du Représentant spécial pour qu'il ait un capital de départ pour des projets à exécuter rapidement. Il me semble que dans d'autres missions de maintien de la paix, nous en sommes venus à estimer qu'il est important de pouvoir utiliser des fonds avec souplesse nous parlons ici de petits projets et d'argent à pouvoir débourser rapidement.
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Nous n'avons donc pas encore de chiffre pour le fonds d'affectation spéciale. Nous serons en mesure de donner des indications plus précises aux Etats Membres lorsque nous aurons terminé notre évaluation.
QUESTION : La police pourra-t-elle compter des membres de l'armée de libération du Kosovo dans ses rangs, puisqu'ils sont bien informés et sont dans le pays depuis des années?
LE SECRETAIRE GENERAL : Nous établirons des critères de recrutement, nous établirons des normes de recrutement et nous aurons également une école de police où les recrues seront formées. Les membres de l'ALK qui ont un bon dossier et non un passé criminel doivent être pris en compte et le seront.
QUESTION (en français) : Quel est le profil idéal de "Monsieur Kosovo"? Pouvez-vous me décrire le genre d'homme que vous recherchez?
LE SECRETAIRE GENERAL (en français) : Mme Fréchette me dit que ce pourrait être une femme, "Madame Kosovo".
De toute évidence, ce serait quelqu'un qui aurait une expérience politique, un bon chef, une personnalité qui aurait le sens de l'initiative. Peut-être quelqu'un qui aurait l'expérience du terrain de façon à ce qu'il puisse être immédiatement très efficace et très actif.
QUESTION : [inaudible]
LE SECRETAIRE GENERAL (en français) : Vous pourriez poser cette question pour toutes les nominations : pourquoi un Belge, pourquoi un Russe, pourquoi un Américain? Tout le monde est impliqué.
QUESTION : Pour en revenir au principe selon lequel "M. Milosevic n'aura pas un sou", Belgrade n'aura pas d'aide financière tant qu'il restera au pouvoir, vous avez parlé du pari impérieux de reconstruire l'Europe avec un grand trou, la Serbie, au milieu : pensez-vous que cette politique pourrait engendrer une nouvelle catastrophe et davantage de souffrances humaines?
LE SECRETAIRE GENERAL : Certains d'entre vous ont dû lire les observations que j'ai faites à Londres; je disais en substance que nous devrions, en ce qui me concerne, nous efforcer de définir les besoins humanitaires de la manière la plus large possible en y incluant les réparations d'installations électriques et les systèmes d'approvisionnement en eau car, en toute franchise, je pense que ces éléments ont un caractère humanitaire et qu'il est inutile de fournir des quantités et des quantités de médicaments si les gens vont boire de l'eau sale et tomber malades. Je pense que c'est une question sur laquelle les Etats Membres devront se pencher et je suis sûr que des discussions ont lieu à cet égard. Certains ont déjà adopté des positions. Après tout, il s'agit de leur argent et la décision leur revient; j'espère toutefois qu'ils fonderont leur décision sur une vue plus large.
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En effet, je crains que si nous n'abordons pas certaines de ces questions, et ce le plus tôt possible, et si nous n'avons pas une vue élargie et à long terme, nous ne créions des problèmes à nous-mêmes en fin de compte car si ces systèmes ne sont pas réparés, j'ai peur que pendant l'hiver, les Serbes ne soient ceux qui se déplacent, tout simplement pour se réchauffer ou pour chercher un emploi. J'espère que nous aurons une vue élargie et à long terme concernant ces questions.
QUESTION : Le Kosovo est-il devenu un protectorat des Nations Unies? Que réserve l'avenir? Pendant combien de temps durera cette situation?
LE SECRETAIRE GENERAL : Une administration provisoire des Nations Unies a été mise en place. Pendant combien de temps durera-t-elle? Je ne peux vraiment répondre à cette question. Nous sommes allés en Slavonie orientale et en sommes repartis en moins de deux ans. Je pense qu'ici il faudra un peu plus de temps, et je crois que la reconstruction totale de la région et tout le reste dont nous parlons à mon avis, il faudrait avoir une vue à long terme, cela prendra peut-être une dizaine d'années. Je n'insinue pas en disant cela que nous serons sur le terrain au Kosovo pendant 10 ans ou que la reconstruction durera 10 ans. Tout dépendra surtout de l'évolution de la situation à partir de maintenant. J'hésite à vous donner un calendrier, mais nous sommes déterminés à y aller et à faire de notre mieux quel que soit le temps qu'il faudra y passer. Bien entendu, nous aurons également recours aux compétences locales. Les populations locales doivent participer et, comme vous le savez, Sergio a déjà mis en place un conseil consultatif regroupant des gens de tous les secteurs de la société.
QUESTION : Craignez-vous que M. Milosevic fasse encore des siennes au Monténégro, et avez-vous examiné aujourd'hui des moyens d'empêcher que cela se reproduise?
Mon autre question est la suivante : craignez-vous que l'opération au Kosovo fasse une telle ponction sur les ressources que vous pourriez ne pas en avoir suffisamment pour d'autres théâtres d'opérations? Je pense en particulier au Timor oriental, où on dit que vous pourriez avoir besoin d'une police civile aux effectifs plus étoffés parce que la situation en matière de sécurité dans le territoire n'est pas encore maîtrisée.
LE SECRETAIRE GENERAL : Ce matin, nous nous sommes penchés essentiellement sur le Kosovo. Le mandat des Nations Unies porte sur le Kosovo mais on ne peut parler du Kosovo sans parler de la région. Nous avons donc parlé de la région mais pas d'une manière assez détaillée pour me permettre de répondre à la question que vous avez posée concernant le Monténégro.
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S'agissant de la préoccupation que le Kosovo pourrait détourner des ressources d'autres opérations et je pense ici que les ressources sont définies d'une manière élargie (ressources matérielles, humaines et financières) nous espérons que ce ne sera pas le cas mais en même temps lorsqu'on touche à la question de la police, qu'on dispose d'effectifs limités, si deux ou trois théâtres demandent les mêmes policiers, il y a concurrence; il sera donc difficile d'essayer d'obtenir tous les policiers dont nous avons besoin pour les opérations en cours. Il est donc possible que cela ait une incidence sur d'autres opérations.
S'agissant des donations financières pour d'autres situations humanitaires, j'ai lancé un appel aux gouvernements afin qu'ils s'efforcent d'être le plus généreux possible et qu'ils fournissent de nouvelles ressources financières pour l'opération au Kosovo au lieu d'avoir à détourner des ressources des budgets établis pour d'autres opérations.
QUESTION : Des pays islamiques ont-il proposé des soldats ou des policiers pour les forces de maintien de la paix au Kosovo?
Deuxièmement, le G-8 a-t-il ou non abordé la question du Cachemire?
LE SECRETAIRE GENERAL : Je n'ai pas encore le tableau et les détails, mais je suis convaincu que de nombreux pays islamiques ont proposé du personnel et de l'aide. Je me rappelle en fait que le Roi Abdullah de Jordanie m'a appelé au tout début pour proposer des troupes, mais comme nous ne sommes pas [inaudible] l'opération, j'ai transmis son offre aux Britanniques et à ceux qui mettent la force sur pied. Je pense qu'il y en a plusieurs. Nous communiquerons la liste à la presse. Nous vous donnerons, au cours de l'après-midi, la liste des pays et de ce qu'ils proposent et nous ferons le point de la situation afin que vous disposiez de tous les détails.
S'agissant du Pakistan et du Cachemire, j'en ai discuté avec certains individuellement mais il faut comprendre qu'ils ne sont pas venus ici pour discuter du Cachemire. La question n'était pas inscrite à l'ordre du jour, mais en marge des travaux j'en ai discuté avec certains ministres.
QUESTION (a parlé en français) : Au départ, trois noms figuraient sur la liste officielle des Européens pour le poste de représentant spécial. Combien en reste-t-il?
LE SECRETAIRE GENERAL (a parlé en français) : Je vais vous faire un choc : il y en a quatre. Il y en avait trois mais maintenant il y en a quatre.
QUESTION (a parlé en français) : Officiellement?
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LE SECRETAIRE GENERAL (a parlé en français) : Officiellement. Le Chancelier allemand m'a téléphoné hier pour me dire que la liste comprenait Emma Bonino, [inaudible] des Pays-Bas, [?] Kirchner [?] et Paddy Ashdown de Grande-Bretagne. Voilà les quatre noms.
QUESTION : [Inaudible]
LE SECRETAIRE GENERAL (a parlé en français) : Probablement, oui.
QUESTION : Vous aviez dit qu'il incombait maintenant aux Etats Membres d'honorer leurs engagements concernant la police civile. Je crois comprendre que les Etats-Unis ont donné une date à laquelle ils comptaient voir au moins les 100 premiers policiers sur le terrain. Avez-vous, sur cette base, un calendrier réaliste et peut-être d'autres dates qu'auraient données d'autres pays contribuants et auxquelles il serait réaliste d'envisager la présence sur le terrain de quelques membres des premiers contingents?
LE SECRETAIRE GENERAL : Je pense tout d'abord, s'agissant des premiers contingents sur le terrain, qu'au moment où nous parlons, nous aurons probablement environ 70 ou 80 agents sur le terrain dans les prochains jours, dont quelques-uns provenant des opérations en Bosnie. Je n'ai pas suivi de près ce type d'opérations depuis quelque temps. J'hésite à vous donner un délai précis car nous devons négocier toutes ces choses avec les Etats Membres. Parfois, même lorsque nous avons mené les négociations à terme, il se produit des contretemps. Je préfère donc, à ce stade précoce, ne pas donner de dates précises. Mes collaborateurs du Département du maintien de la paix mettent au point les détails et je suis sûr que le moment venu et je ne demande pas d'attendre longtemps dans le courant de la semaine prochaine, ils pourraient vous donner assez de détails.
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