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AG/899

LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR L'ABANDON D'UNE VISION NORD/SUD DU MONDE AFIN DE PARVENIR A REDUIRE LE FOSSE ENTRE PAYS RICHES ET PAYS PAUVRES

2 juillet 1999


Communiqué de Presse
AG/899
POP/721


LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR L'ABANDON D'UNE VISION NORD/SUD DU MONDE AFIN DE PARVENIR A REDUIRE LE FOSSE ENTRE PAYS RICHES ET PAYS PAUVRES

19990702 Le fardeau des réfugiés et des migrants doit être reconnu par la communauté internationale et intégré aux politiques de population

"L'élimination du sous-développement, de la pauvreté et de l'ignorance sont la pire des guerres que l'Humanité ait jamais eu à livrer" a affirmé, ce matin, devant l'Assemblée générale réunie en session extraordinaire pour examiner et évaluer l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire, 1994), le représentant permanent de l'Algérie, M. Baali, avant de faire remarquer que l'on meurt aujourd'hui, plus de la famine, des épidémies et de la malnutrition que des conflits armés. Lui faisant écho et estimant que le monde ne peut plus se permettre d'accepter le fossé grandissant entre les pays riches et les pays pauvres, M. Kouchner, Secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale de la France, a indiqué qu'en sa qualité de promoteur de l'allégement de la dette, la France prendra toute sa part dans le nouvel effort annoncé par le récent sommet du G7 tenu à Cologne (Allemagne). Cette politique devrait permettre aux pays en développement de financer des programmes servant à la fois à moderniser leur économie, à soutenir leur croissance et à préserver ou rétablir les grands équilibres, au premier chef l'équilibre démographique. "On ne pourra non plus supporter longtemps que les malades du sida soient au Sud et que les traitements soient au Nord" a également mis en garde le Secrétaire d'Etat français. C'est le sens de l'initiative que la France a proposée à la communauté internationale avec le Fonds de solidarité thérapeutique, donnant la priorité à des programmes cohérents de prévention et de prise en charge pour les femmes et les enfants, dont le premier a débuté en Côte d'Ivoire il y a quelques semaines.

Au-delà de la pandémie du VIH/sida, de nombreux pays ont exprimé leur forte préoccupation devant la recrudescence générale des maladies sexuellement transmissibles. Le Ministre du développement national et de la planification des Iles Salomon, M. Fono, rejoint par le Ministre de la santé et de la protection sociale de la Mongolie, M. Sonin, a par exemple indiqué que si son pays était encore relativement épargné par le VIH/sida, les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont en revanche en augmentation. Les

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intervenants ont expliqué que pour lutter contre ce phénomène, ils mettent en place des stratégies multisectorielles de prévention du VIH/sida et des MST, ayant les jeunes et les adolescents pour cible principale.

La question des réfugiés, des personnes déplacées et des migrants qui viennent peser lourdement sur la situation économique et sanitaire déjà précaires des pays, a également été au centre des interventions de ce matin. Ainsi, le Ministre de la santé de la Croatie, M. Reiner, a fait observer que la situation démographique de son pays a été largement affectée par la guerre et les migrations qui en résultent. Le représentant de la Thaïlande, M. Wirasamban, a, quant à lui indiqué que les flux de migrations transfrontières illégales avaient eu pour conséquence la résurgence de nombreuses maladies, qui étaient jusqu'alors éliminées ou contrôlées. Soulignant que la situation des 3,5 millions de réfugiés Palestiniens s'était détériorée ces dernières années, le Président du Bureau central des statistiques de la Palestine, M. Liddeh, a réaffirmé que tous les réfugiés ont le droit naturel de retourner dans leur foyer et il a demandé à la communauté internationale de réitérer l'appel lancé au Caire pour que les pays s'attaquent aux causes des migrations et des déplacements et créent des mécanismes de protection et d'assistance aux personnes déplacées.

De nombreux intervenants ont en outre fait part des difficultés que leur pays rencontre en matière de collecte de données et de statistiques permettant d'élaborer les politiques de population appropriées. Ainsi le Ministre délégué, chargé de la promotion de la femme, du bien-être familial et des affaires sociales de Djibouti, Mme Youssof, a reconnu que dans son pays le bilan des premières années d'application du Programme d'action fait apparaître l'existence d'un certain nombre de blocages dûs essentiellement au manque de données démographiques de base. Elle a indiqué que pour pallier ces lacunes, son Gouvernement a notamment prévu de réaliser un recensement de la population, ainsi que l'élaboration d'un programme national d'information, d'éducation et de communication en matière de population.

En début de séance, l'Assemblée générale a adopté le rapport de la Commission de vérification des pouvoirs. Conformément au Règlement intérieur de l'Assemblée générale, la Commission, présidée par M. Michael Powles (Nouvelle-Zélande) - et composée de la Chine, des Etats-Unis, de la Fédération de Russie, de Fidji, de la Jamaïque, du Mali, du Venezuela et du Zimbabwe -, a vérifié les pouvoirs en bonne et due forme des représentants des Etats Membres à la vingt et unième session extraordinaire.

Dans le cadre du débat, les personnalités suivantes sont également intervenues : M. Ida Bagus Oka, Ministre de la population et Président du planning familial national de l'Indonésie; M. Peter Magvasi, Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille de la Slovaquie; M. Hong Sun Huot, Ministre d'Etat et Ministre de la santé du Cambodge; M. Tone Rop, Ministre du travail, de la famille et des affaires sociales de la Slovénie;

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M. Abdul Rahim Al-Sbei'i, Ministre d'Etat des affaires de la planification de la République arabe syrienne; M. Earl Martin, Ministre de la santé et de la condition de la femme de Saint-Kitts-et-Nevis; Mme Sarah Flood-Beaubrun, Ministre de la santé, de la famille, des services humanitaires et des affaires des sexospécificités de Sainte-Lucie; M. Jiri Rusnok, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales de la République tchèque; M. Luis Felipe Marques Amado, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal; et M. Frank Loy, Sous-Secrétaire aux affaires globales des Etats-Unis.

Les représentants des pays suivants ont aussi pris la parole : Turkménistan, Jamahiriya arabe libyenne et Malawi.

L'Assemblée générale, réunie en session extraordinaire, poursuivra son débat cet après-midi à 15 heures.

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Examen et évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement

Suite du débat

M. IDA BAGUS OKA, Ministre de la population et Président du planning familial national de l'Indonésie : la pleine intégration des préoccupations liées à la population, aux stratégies de développement, à la planification, à la prise de décision et aux affectations des ressources, à tous les niveaux et dans toutes les régions du monde, constitue une question clé pour la réorientation des politiques et stratégies démographiques. A cet égard, plusieurs pays en développement ont réalisé des progrès, même s'ils n'ont pas encore atteint cet objectif. L'Indonésie cherche à favoriser une participation plus active des femmes, des organisations non gouvernementales et des fondations privées qui devraient contribuer à la promotion de l'objectif de pleine intégration des problèmes liés à la population dans le processus de développement national. L'Indonésie estime également qu'au lieu de se concentrer essentiellement sur les objectifs démographiques, il faudrait plutôt mettre l'accent sur l'importance du développement humain et familial et sur la nécessité de modifier les comportements à l'égard des services de planification familiale et de l'information sur la santé génésique. Il est essentiel d'accorder une importance particulière aux besoins de santé génésique des adolescents. Le succès de la mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre du Programme d'action du Caire a été altéré par la crise financière en Asie du Sud-Est. L'Indonésie a la ferme conviction qu'il faut trouver une solution globale et durable aux problèmes de la dette extérieure des pays les plus affectés par la crise. Le gouvernement indonésien est prêt à remplir ses engagements. L'allégement de la pauvreté est étroitement lié au succès de la stabilisation démographique et du bien-être social. Il faudrait renforcer les capacités des pays en développement pour assurer la mise en oeuvre de leurs programmes de développement et de population. A cet égard, l'Indonésie procède à l'échange de son expérience dans le cadre de la coopération Sud-Sud par le biais de son programme international de formation en matière de population et de santé génésique.

M. PETER MAGVASI, Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille de la Slovaquie : durant la seconde moitié des années 90, la Slovaquie a connu une stabilisation importante des tendances démographiques. Le taux de fécondité est en baisse et s'établit aujourd'hui à 1.38 enfant par femme. Les problèmes économiques (logement, chômage), mais aussi l'allongement de la durée des études ou encore les nouvelles opportunités dans le monde du travail conduisent les jeunes couples à repousser le moment d'avoir des enfants. Les femmes ont en moyenne 23,3 ans quand elles donnent naissance à leur premier enfant, et 85% des enfants ont une mère âgée de moins de 30 ans. Le point le plus positif, ces dernières années, reste la baisse significative du nombre d'avortements, très élevé par le passé. Le taux d'avortement est aujourd'hui de 4,9, le chiffre le plus bas depuis des années. Ce recul a été possible

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grâce à la généralisation des moyens de contraception, l'éducation sexuelle obligatoire à l'école et dans le contexte d'un climat fortement opposé à l'avortement.

La Stratégie de l'Etat en matière de politique familiale, lancée en 1996, définit un certain nombre de principes. Ainsi, le choix du nombre d'enfants et l'espacement entre les naissances sont-ils considérés comme un droit réservé aux parents, qui ont en outre la responsabilité du développement physique et spirituel de leurs enfants. Cette Stratégie consiste également à surveiller les comportements démographiques des citoyens slovaques et à adopter des mesures en conformité avec la politique familiale de l'Etat. Les objectifs de cette politique se basent sur des données scientifiques, le but étant de préserver l'équilibre de la pyramide des âges et la croissance de la population. En matière d'éducation, l'Etat est responsable des programmes visant à préparer les jeunes au mariage et à la paternité. Les autorités s'efforcent également de diffuser des informations sur les méthodes naturelles de contrôle des naissances et les moyens de contraception.

M. FRED FONO, Ministre de la planification nationale et du développement des Iles Salomon : reconnaissant l'interdépendance entre la population et le développement socioéconomique, les Iles Salomon accordent une priorité nationale aux questions de population, qui sont devenues un élément à part entière de la politique du Département pour la planification nationale et le développement. En conséquence, les budgets alloués à l'éducation et à la santé ont augmenté respectivement de 15 et 12%. Des services de santé génésique et de planification familiale intégrés au système de santé primaire sont désormais fournis à la population et la lutte contre les causes de mortalité infantile et maternelle s'est intensifiée. Parallèlement, les autorités ont renforcé leur partenariat avec le secteur privé et les ONG, en vue principalement d'améliorer l'éducation élémentaire des enfants et de les informer sur les problèmes de santé les plus aigus. Depuis la Conférence du Caire, les Iles Salomon ont ainsi adopté des politiques nationales sur la population, les femmes, la nutrition ainsi que sur les jeunes.

Comptant parmi les pays les moins développés, les Iles Salomon ont une population jeune et à croissance rapide, et il est particulièrement important et urgent, pour elles, de régler les problèmes tels que la mortalité maternelle et infantile et le fort taux d'analphabétisme au sein de la population féminine. Les éléments sur la santé génésique contenus dans le Programme d'action du Caire ont été intégrés dans le système de santé. Bien que pour l'heure, les Iles Salomon n'aient pas encore enregistré de cas de VIH/sida, les maladies sexuellement transmissibles demeurent une préoccupation grandissante, notamment pour les jeunes. Sur ce point, notre stratégie principale est l'éducation et la participation de la société civile, y compris les représentants religieux considérés comme un atout majeur. Il est en effet essentiel pour améliorer la santé reproductive que les chefs traditionnels des zones rurales comprennent les problèmes qui y sont liés. Conscientes de leur

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vulnérabilité au problème de la pédophilie, les Iles Salomon sont également en train de prendre des mesures législatives sur ce point. Pour nous, l'enseignement à tirer de l'application du Programme d'action du Caire est que l'engagement sans équivoque de la nation, les partenariats et la collaboration efficace avec le secteur privé, ainsi que la participation active de la société civile sont autant d'éléments indispensables pour surmonter les défis qui se posent. Il est également fondamental que la communauté des donateurs honore ses engagements et poursuive son assistance aux petits Etats insulaires.

M. HONG SUN HUOT, Ministre d'Etat et Ministre de la santé du Cambodge : En 1994, le Cambodge a donné son plein appui au Programme d'action du Caire. Le Programme d'action reconnaît que chaque nation doit décider des actions qu'il lui faut entreprendre dans le cadre des normes internationales et d'une solidarité entre les nations. L'objectif central est de placer la personne humaine au centre du développement durable. Le Programme d'action représente une "vision" du développement mondial et confirme le principe qui reconnaît que les nations sont le moteur du progrès dans un voyage qui commence dans l'esprit de chaque homme et de chaque femme. Le Cambodge a fait d'importants efforts pour définir et mettre en oeuvre sa "vision" du développement. Un programme national de santé relative à la reproduction a été mis en place. En 1999, l'Autorité nationale pour le sida a été créée dans le but de lutter plus efficacement contre le virus. Le Gouvernement s'efforce de promouvoir le rôle des femmes et une importance de plus en plus grande est accordée aux questions de sexospécificité. Un plan quinquennal pour le renforcement du rôle des femmes a été mis en place avec pour objectif d'influencer les politiques nationales et de mobiliser la population pour assurer l'égalité des sexes. Depuis la conférence du Caire, le Cambodge a fait tous ses efforts pour éliminer la pauvreté et pour permettre à sa population d'avoir un niveau de vie décent. Le Gouvernement attache une grande importance à la question du bien-être de sa population et des activités, aux plans national et international, sont entreprises pour encourager une croissance économique qui respecterait pleinement les principes de développement durable et de justice sociale. Le Gouvernement a renforcé sa contribution dans le secteur social. Le Cambodge s'attache à combattre l'épidémie du VIH/sida, à réduire la mortalité maternelle, la violence domestique et le trafic des femmes et des enfants. Malgré les efforts entrepris, il reste encore beaucoup à faire. Il faudrait que la communauté internationale renforce son engagement à atteindre les objectifs du Programme d'action du Caire.

M. SODOV SONIN, Ministre de la santé et de la protection sociale de la Mongolie : la Mongolie doit faire face simultanément à une transition démocratique et au passage à l'économie de marché, et les réformes structurelles et budgétaires entreprises durant cette période de transition ont affecté la fourniture des services sociaux fondamentaux, en particulier pour les populations rurales. Ayant une population jeune (57% des citoyens ont moins de 25 ans), le Gouvernement se trouve dans l'obligation de mettre en

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place des politiques appropriées en matière d'éducation et de services de santé, en particulier les services de santé génésique ainsi que des programmes encourageant la création d'emplois. Malgré les difficultés liées à la transition, le Gouvernement de la Mongolie s'est montré déterminé à atteindre les objectifs de la CIPD et des progrès substantiels ont été enregistrés, permettant notamment une réduction de la mortalité infantile et maternelle, l'amélioration de l'accès aux services de santé reproductive pour les populations semi-nomades, une meilleure information sanitaire des jeunes et la promotion de l'égalité entre les sexes. Tous ces efforts entrent dans le cadre du Programme national de santé génésique.

La Mongolie doit cependant faire face à un certain nombre de défis, notamment avec l'émergence de la violence domestique et de l'alcoolisme, phénomènes sociaux qui exigent une réponse immédiate. L'accès aux services de santé reproductive doit être également amélioré, particulièrement en ce qui concerne les personnes les plus démunies et celles vivant dans les zones isolées. L'épidémie du VIH/sida ne touche que faiblement la Mongolie, mais en revanche les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont en augmentation. C'est pourquoi une stratégie multisectorielle de prévention du VIH/sida et des MST a été mise en place, avec pour cible principale les jeunes et les adolescents. Le Gouvernement de la Mongolie est convaincu qu'il est vital pour le développement durable d'assurer les liens entre la croissance économique, le développement du secteur social, la protection de l'environnement et la bonne gouvernance. Il attache une grande importance à l'élimination de la pauvreté, à la réduction du chômage et à la protection des plus pauvres et des plus vulnérables. La Mongolie est d'avis qu'une collaboration active et réciproque avec l'ensemble des partenaires sociaux est un élément essentiel du développement et c'est pourquoi dans sa nouvelle loi sur la famille, la notion de participation active de la société civile a été incluse.

M. ANTON ROP Ministre du travail, de la famille et des affaires sociales de la Slovénie : le pays est convaincu que le Programme d'action du Caire constitue un cadre bien structuré d'objectifs. Il souligne toutefois l'importance qu'il y à tenir compte de la diversité des systèmes, de l'héritage culturel et des normes et valeurs acceptées dans chaque pays, qui constitue sans aucun doute un obstacle de plus à la réalisation des objectifs fixés. La Slovénie appelle à un renforcement plus avant de la coopération et de la collaboration entre les institutions spécialisées des Nations Unies et les pays, dans leur quête de solutions communes. Les défis démographiques, auxquels le monde est confronté à la fin de ce siècle, exigent au-delà des discours, des actions concrètes pour en minimiser les conséquences négatives. Depuis la Conférence du Caire, la Slovénie s'est employée à accélérer la recherche de solutions aux questions de population. Cet engagement s'illustre notamment par la décision du gouvernement d'accroître la part des dépenses publiques aux fins du développement des ressources humaines. Pour la Slovénie, l'examen quinquennal de la mise en oeuvre des recommandations du

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Caire doit porter sur des questions qui avaient été négligées alors comme la question du vieillissement de la population. Cette question est d'autant plus importante qu'elle influencera les systèmes de protection sociale et exigera une nouvelle approche sociale et personnelle vis-à-vis des personnes âgées. Pour la Slovénie, une attention particulière doit également être accordée à l'accès de la population à l'éducation et aux services de santé; à la prévention de la pauvreté; et la réduction du niveau de mortalité. Attachant une importance particulière aux problèmes de pauvreté et d'exclusion sociale, le Gouvernement a formulé un Programme national en reconnaissant l'importance des organisations non gouvernementales et des partenaires sociaux.

M. ABDUL RAHIM AL-SBEI'I, Ministre d'Etat des affaires de la planification de la République arabe syrienne : la Syrie développe actuellement une stratégie globale et équilibrée de développement économique et social, et dans le cadre de cette stratégie, elle accorde une priorité particulière à l'éducation. Celle-ci est libre à tous les niveaux et universelle sans distinction de sexes. Elle est même obligatoire au niveau élémentaire. Dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence du Caire, l'enseignement sur la population est intégré dans les programmes d'éducation. L'Etat assure gratuitement des services variés en matière de santé génésique, y compris la planification familiale et l'information sur les maladies sexuellement transmissibles, à la fois dans les zones rurales et dans les zones urbaines. Le Gouvernement et les organisations non gouvernementales accordent une grande importance à la question de l'équité et de l'égalité des sexes et à celle de l'autonomisation des femmes. Le Bureau central des statistiques coopère actuellement avec les organisations intergouvernementales, les ONG et la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie de l'Ouest (ESCWA) pour assurer la mise en oeuvre d'un vaste projet sur l'établissement de statistiques relatives à l'égalité des sexes. La représentation des femmes au Parlement est de 11%. En outre, les femmes occupent des postes de direction et assument des fonctions judiciaires. Dans les universités, 40% des effectifs sont des femmes.

Concernant la question des réfugiés et des personnes déplacées, la Syrie estime qu'il incombe à la présente session extraordinaire d'appeler, de nouveau, à la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies visant à mettre fin à l'occupation israélienne dans les territoires occupés et à l'application du droit des réfugiés et des personnes déplacées de regagner leur foyer, tout en soulignant que l'occupation est en contradiction totale avec le développement, la stabilité et la sécurité.

M. EARL MARTIN, Ministre de la santé et de la condition de la femme de Saint-Kitts-et-Nevis : les petits Etats insulaires, à la merci des influences extérieures, telles les crises financières internationales ou les catastrophes naturelles, qui retardent périodiquement leur croissance économique, éprouvent de sérieuses difficultés pour assurer leur développement. Il faudra donc

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s'entendre au niveau international sur la mise au point d'un index de vulnérabilité à appliquer dans les pays soumis à de tels bouleversements. A Saint-Kitts-et-Nevis, où 52% de la population a moins de 25 ans (et 34,3% moins de 15 ans), le problème des grossesses précoces est assez répandu. Le Gouvernement a pris des mesures pour permettre aux très jeunes mères de poursuivre leurs études. En vue de favoriser l'égalité entre hommes et femmes, le Gouvernement a créé un Ministère de la condition de la femme, qui traite des questions telles que la violence domestique, l'exercice des droits reproductifs et sexuels et la fourniture de services de santé appropriés. Alors que plus 80% de la population mondiale vit dans des pays en développement, la sécurité alimentaire et le manque d'eau potable sont des problèmes croissants. De nombreux pays constatent une forte baisse de leurs réserves en eau, tandis que d'autres connaissent des problèmes liés à la pollution de l'eau par des pesticides et des composants chimiques.

Contrairement à la plupart des autres pays, Saint-Kitts-et-Nevis a enregistré un important déclin démographique, notamment dû à une forte émigration. De nombreux habitants, parmi les plus éduqués et les mieux formés, quittent l'île pour aller s'installer dans des pays développés. Ceci nous force à dépenser des ressources considérables pour former et reformer nos concitoyens. Il s'agit en fait d'un transfert de technologie à l'envers. Depuis la Conférence du Caire, le nombre d'écoles secondaires a augmenté de 40% et les écoles ont été dotées de matériel informatique. Environ 800 logements ont également été construits à l'intention des familles les plus défavorisées. Un programme gouvernemental a permis à plus de 2000 jeunes d'accéder à une formation professionnelle.

M. ZELJKO REINER, Ministre de la santé de la Croatie : pays en transition, la Croatie est confrontée à toutes les questions visées par le Programme d'action adopté par la Conférence du Caire. En application du Programme d'action, le Gouvernement croate a créé une Commission nationale pour l'égalité. La politique nationale pour l'égalité, adoptée en 1997, prévoit des mesures spécifiques pour réaliser des objectifs particuliers dans les domaines de la prise de décision, de la position économique des femmes, de la santé, de l'éducation, des droits des femmes et de la violence à l'encontre des femmes en période de guerre et de paix. La Croatie appartient au groupe de pays qui s'inquiètent du faible taux de croissance démographique et de ses conséquences sur le développement humain et socioéconomique à long terme. La situation démographique actuelle résulte d'un déclin brutal du taux de fertilité, du déséquilibre causé par les migrations, des conséquences des deux guerres mondiales et, en particulier de la récente guerre d'agression imposée à la Croatie dans les années 90. La concentration urbaine constitue un autre problème important pour le pays. Les îles croates sont confrontées à des indicateurs démographiques négatifs. Pour renverser ces tendances négatives, le Gouvernement de Croatie a adopté en 1996 le Programme national pour le développement démographique qui prévoit une série de mesures pour restaurer l'équilibre du taux de fertilité et une assistance sociale, conformément à

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l'esprit de la Conférence du Caire. La réforme du système de santé en cours vise à restructurer les services assurés, avec la participation de la Banque mondiale. Les services de santé génésique sont accessibles par le biais du système de santé primaire. En dépit des difficultés auxquelles la Croatie est confrontée, les indicateurs de santé demeurent favorables. Dans le cadre du Plan d'action national, différentes activités sont menées en vue d'améliorer la santé générale de la population. Etant donné la complexité des facteurs qui affectent les tendances et schémas de fertilité, de la mortalité et des migrations, la Croatie a présenté un rapport national sur ces questions à la conférence régionale sur la population tenue en décembre 1998 à Budapest.

M. BERNARD KOUCHNER, Secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale de la France : cette intervention se place sous le signe de l'espoir mais également de la lucidité. Cet espoir est suscité par la récente reprise des flux d'aide publique au développement qui, après des années sombres, semblent connaître de nouveau une progression. La France demeure un des principaux contributeurs à cette aide publique au développement. Cet espoir est renforcé par les récentes mesures d'allégement de la dette. A cet égard, la France tient à rappeler son soutien aux appels du Secrétaire général en faveur de l'allégement de la dette des pays pauvres les plus endettés. Un des promoteurs de cet allégement, la France prendra toute sa part dans le nouvel effort annoncé par le récent sommet du G7 tenu à Cologne (Allemagne). Cette politique devrait permettre aux pays en développement de financer des programmes servant à la fois à moderniser leur économie, à soutenir leur croissance et préserver ou rétablir les grands équilibres, et au premier chef l'équilibre démographique. Deux milliards d'êtres humains dans les années 30, six milliards aujourd'hui. Combien demain? Comment mieux vivre ensemble aussi nombreux? Pour réaliser les espoirs exprimés au Caire, il faudrait affronter collectivement des défis majeurs. Celui de l'alimentation tout d'abord. Il est indispensable de garantir la sécurité alimentaire, mais également veiller à la réduction des risques liés à l'alimentation. Par ailleurs, la France souligne que les respect des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales doit présider à toute politique de population. Au titre de ces droits, elle fait une place particulière à l'égalité entre les hommes et les femmes. La maîtrise de la fécondité et de la reproduction reste impossible sans la reconnaissance et le respect de l'égalité des droits des femmes et des hommes.

En matière d'éducation, la France souhaite que l'on poursuive un effort important afin de permettre aux jeunes filles d'accéder au système éducatif dans les mêmes conditions que les garçons. En termes de santé, la France est prête à participer à des actions afin d'aider les gouvernements à mettre fin aux intolérables mutilations sexuelles dont sont victimes les femmes, les jeunes filles et les fillettes. On ne peut toutefois parler de développement de population sans parler du sida. Il est crucial de redoubler d'efforts de prévention, y compris par le biais de l'éducation sexuelle des jeunes gens et des jeunes filles. La prévention ne suffit pas. Pour espérer être efficace

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durablement, la prévention doit être articulée avec une proposition de prise en charge et de soins. C'est à la fois un impératif éthique et un gage d'efficacité. C'est le sens de l'initiative que la France a proposée à la communauté internationale avec le Fonds de solidarité thérapeutique, donnant la priorité à des programmes cohérents de prévention et de prise en charge pour les femmes et les enfants, dont le premier a débuté en Côte d'Ivoire il y a quelques semaines. On ne pourra supporter longtemps que les malades soient au Sud et les traitements au Nord.

Mme SARAH FLOOD-BEAUBRUN, Ministre de la santé, de la famille, des services humanitaires et des affaires de sexospécificité de Sainte-Lucie : la grossesse des adolescentes est un problème préoccupant à Sainte-Lucie. Une étude de 1996 montre que le nombre de ces grossesses est deux fois plus important qu'à la Barbade ou encore aux Etats-Unis, qui possède le taux le plus important des pays développés. La Conférence du Caire nous a donné l'impulsion nécessaire pour chercher des solutions à ce problème. Les mesures prises comportent l'incorporation de cours sur la santé de la famille dans les programmes d'études primaires; le développement des services de santé, notamment reproductive; la responsabilisation des parents; la prévention des maladies sexuellement transmissibles telles que le VIH/sida et la distribution de préservatifs; l'accès à l'éducation pour les jeunes mères. Ces mesures ont permis de faire baisser sensiblement le nombre de grossesses précoces, qui reste toutefois encore trop élevé, d'autant que la plupart des jeunes filles arrêtent leurs études quand elles tombent enceintes. Beaucoup connaissent ensuite le chômage ou des emplois sous-payés. Un quart de la population de Sainte-Lucie vit au-dessous du seuil de pauvreté.

Pour la première fois, le chef d'Etat est une femme et deux femmes ont été élues au Parlement, ce qui prouve les progrès accomplis en matière d'accès des femmes à la vie publique. Les moyens manquent toutefois à Sainte-Lucie pour faire face à des problèmes tels que l'épidémie VIH/sida, la dégradation de l'environnement due aux catastrophes naturelles et à l'action humaine, la désintégration de la famille, le développement, la fécondité chez les adolescentes, ou encore la vulnérabilité des économies. La baisse des dons des donateurs traditionnels et la concurrence croissante due à la mondialisation met en péril l'économie et les programmes en cours de petits pays comme Sainte-Lucie.

Mme HAWA AHMED YOUSSOUF, Ministre déléguée, chargée de la promotion de la femme, du bien-être familial et des affaires sociales de Djibouti : le Gouvernement de Djibouti a défini en 1995 une politique nationale d'équilibre familial dont le but est de rendre accessibles et disponibles des services de qualité pour l'amélioration de la santé de la famille. Ce programme, qui n'a été que partiellement exécuté, a cependant permis de mettre en place un réseau assez important de centres de santé et de planification familiale. De nombreuses campagnes de vaccination en faveur des groupes défavorisés ont été réalisées, parallèlement à un programme de lutte contre le sida et les

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maladies sexuellement transmissibles. Toutes ces actions démontrent une prise de conscience des problèmes de population dans notre pays et ont eu comme conséquence une baisse considérable de la mortalité infantile, juvénile et maternelle, ainsi qu'une meilleure connaissance de l'ampleur du sida dans le pays. Toutefois, en raison des conflits incessants dans notre sous-région, la présence de réfugiés, qui représentent 20% de la population, a pesé lourdement sur notre situation économique et sanitaire, déjà précaire. Le Ministère dont j'ai la charge va prochainement élaborer une stratégie nationale d'intégration de la femme dans le processus de développement ainsi qu'un plan d'action de mise en oeuvre de cette stratégie. Le nouveau code pénal a, quant à lui, d'ores et déjà intégré les dispositions relatives à la violence conjugale, les mutilations génitales, sexuelles, et le viol, qui est désormais classé comme crime. Le Gouvernement de Djibouti accorde une attention particulière au rôle de la société civile et, notamment, des ONG.

Toutefois, le bilan de ces premières années d'application du programme d'action fait apparaître l'existence d'un certain nombre de blocages dus essentiellement au manque de données démographiques de base, à un environnement socioculturel défavorable car les populations sont encore réticentes aux pratiques nouvelles et à l'insuffisance des ressources. Pour faire face à ces problèmes, le Gouvernement a, notamment, prévu de réaliser un recensement de la population, ainsi que l'élaboration d'un programme national d'information, d'éducation et de communication en matière de population. Mais tous ces programmes nécessitent des moyens importants, souvent hors de notre portée, c'est pourquoi nous demandons au système des Nations Unies, aux institutions de Bretton Woods et aux autres partenaires du développement d'accompagner notre effort par un soutien accru et adapté aux particularités et aux besoins de chaque pays.

M. JIRI RUSNOK, Vice-Ministre du travail et des affaires sociales de la République tchèque : depuis 1990, la République tchèque traverse une série de changements structurels, liés à la transformation du système politique et à l'introduction d'une économie de marché. En dépit des difficultés accompagnant cette transition, elle a réussi à augmenter ses dépenses en matière de protection sociale, y compris la santé et l'éducation. Ces dépenses représentent désormais 30% du Produit national brut. En République tchèque, l'égalité entre les sexes est considérée comme un principe naturel et fondamental et l'égalité des droits entre les hommes et les femmes est garantie par la Constitution. Il en résulte par exemple que le niveau d'éducation des femmes est supérieur à celui des hommes. La République tchéque a également une longue tradition d'assistance aux familles et aux enfants, reflétée dans la législation sur le travail, la famille et dans la législation sociale.

Depuis les années 90, la démographie du pays a connu des changements importants. En raison du vieillissement de sa population et de nouveaux comportements reproductifs, le pays voit désormais sa population diminuée.

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Parallèlement, l'espérance de vie continue d'augmenter et il est plus que probable que le phénomène actuel de dépopulation se poursuive. C'est pourquoi l'une des premières priorités de notre Programme national de santé, lancé en 1992, est la santé des femmes, et notamment leur santé reproductive. Des projets promouvant l'éducation médicale, les services de consultation, l'éducation à la paternité et à la planification familiale, la bonne alimentation durant la grossesse, ainsi que la prévention des cancers du sein et des maladies sexuellement transmissibles ont été mis au point, avec l'implication croissante des médias et des ONG. Pour l'heure, le taux de mortalité liée au VIH/sida est relativement faible, mais les autorités ont quand même adopté un Plan de prévention à moyen terme, qui a notamment permis la création de centres de dépistage gratuit et anonyme. Destination d'accueil pour de plus en plus de migrants et de réfugiés, la République tchèque s'attache en ce moment à développer ses capacités d'accueil pour garantir les droits de ces personnes prévus dans les accords et les normes internationaux pertinents.

M. LUIS FILIPE MARQUES AMADO, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et à la coopération pour le développement du Portugal : le Portugal attache une grande importance au Programme d'action du Caire qui vise à promouvoir le développement durable en prenant en compte les liens existant entre la population, la protection de l'environnement et le développement économique et social. Le Portugal se félicite du fait que le Programme d'action du Caire a donné une place centrale aux droits de l'homme. La question du vieillissement de la population, à laquelle est confrontée le Portugal, est importante. Le Portugal a établi une Commission nationale afin de célébrer l'année internationale des personnes âgées. Le programme de la Commission inclus la redéfinition des objectifs nationaux en ce qui concerne les personnes âgées, l'inclusion des personnes âgées dans les programmes de développement nationaux et le renforcement des capacités institutionnelles afin de répondre aux besoins de celles-ci. Il faudra reconnaître la dignité des personnes âgées ainsi que leur rôle dans la société. En ce qui concerne la question de l'immigration, le Portugal s'est engagé à pleinement intégrer les immigrants légaux dans la société portugaise. Le Portugal est déterminé à développer une coopération avec les pays d'origine de ces immigrants afin de combattre le trafic des immigrants illégaux. La protection des droits de l'homme et des droits des immigrants est cruciale.

Le Portugal attache une grande importance à la protection des droits des femmes et à la promotion du rôle des femmes qui sont vitales non seulement pour les femmes mais pour l'ensemble de la société. La Constitution portugaise établi que la participation directe des femmes et des hommes dans la vie politique est fondamentale pour le renforcement de la démocratie. Elle reconnait l'égalité des hommes et des femmes dans l'exercice de leurs droits civiques et politiques. Le Portugal accorde une importance particulière à la protection des droits en matière de reproduction. Toute personne doit pouvoir faire un choix libre en étant pleinement informée des possibilités offertes.

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Le Plan pour une stratégie nationale en matière de santé pour les années 1998- 2002, fait partie de l'effort entrepris par le Gouvernement pour répondre aux questions se rapportant à la santé dans le domaine de la reproduction. Il est essentiel que chaque pays développe son propre programme en matière de population afin que celui-ci soit adapté aux besoins spécifiques de sa population.

M. FRANK LOY, Sous-Secrétaire aux affaires globales des Etats-Unis : cinq ans après le Caire, les progrès enregistrés sont évidents. Aux Etats-Unis par exemple ont a ainsi constaté une baisse de 12% du taux de grossesses des adolescentes et une réduction identique du monde d'avortements. Les Etats-Unis ont apporté un soutien considérable à certaines organisations et la récente réduction de la dette des pays les plus pauvres va permettre à ceux-ci de se concentrer sur leurs problèmes de population. L'une des priorités consiste à combler le fossé existant entre garçons et filles en matière d'éducation, dans la mesure où les deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes. Il faudrait aussi favoriser davantage la participation des femmes à la vie publique, lutter contre la violence dans les foyers ou encore contre les mutilations génitales dont certaines femmes sont victimes. Il faudrait aussi donner un vaste choix de moyens de contraception. Les avortements, quand il sont autorisés par la loi, doivent être sans danger et accessibles. Il faut aussi lutter contre les interruptions volontaires de grossesses effectuées dans de mauvaises conditions, qui provoquent le décès de nombreuses femmes chaque année.

Les Etats-Unis restent le principal donateur en matière d'aide à la santé reproductive. L'Administration américaine annonce en outre qu'elle a procédé à une contribution de 25 millions de dollars en faveur du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Les Etats-Unis estiment que pour continuer au succès du Plan d'action du Caire, il faudrait promouvoir les partenariats entre tous les acteurs de la société : les membres de la famille, hommes et femmes, les jeunes, les secteurs public et privé, ainsi que la communauté, nationale et internationale.

M. AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) : les décisions prises pendant la Conférence du Caire constituent le fondement du Programme national du Turkménistan qui englobe tous les aspects du développement de la population. Pratiquement, le Programme vise la réalisation de la croissance durable de l'économie, le renforcement du système de santé, l'augmentation du niveau de vie, et l'amélioration des normes éducatives et culturelles et de protection de l'environnement. Les données tirées des activités du Bureau des statistiques et du recensement de 1995 ont permis au Gouvernement d'élaborer un Programme pertinent sur la population et l'emploi pour la période 1998- 2002. Le Gouvernement accorde également une importance particulière à l'égalité entre les hommes et les femmes, qui forment 54% de la population totale. En 1995, les données chiffraient à 27,6% la présence des femmes dans les petites entreprises. En 1997, ce taux est passé à 32,6% et de 18,3% à

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21,6% pour les moyennes entreprises. Afin de renforcer le rôle des femmes dans toutes les sphères de la vie publique, le Gouvernement a créé un Bureau pour les femmes, avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). En matière d'éducation, la loi garantit l'éducation pour tous sans distinction d'ethnie, d'origine sociale, de statut économique ou de sexe. L'éducation est gratuite à tous les niveaux et le taux d'alphabétisation des femmes est presque égal à celui des hommes.

Le renforcement du système de santé fait partie des priorités fixées dans le Programme national pour le développement socioéconomique du pays, adopté en 1995. Depuis, le taux de fécondité a diminué de 4,3% à 3,4%. Les indicateurs de mortalité infantile ont continué leur déclin aux cours des dix dernières années et la même tendance apparaît pour ce qui est de la mortalité maternelle. Le problème majeur du Turkménistan en matière de population se caractérise par le peu d'espacement entre les grossesses - 1,4 an en moyenne - et leur nombre élevé. En conséquence, un Service de protection de la santé de reproduction a été créé pour réduire le taux de morbidité maternelle et ceux de la mortalité maternelle et infantile. Cette organisation fournit aussi des services pour prévenir les grossesses non désirées, allonger l'espacement entre les grossesses, conseiller sur le moment d'avoir un enfant en se basant sur l'âge des parents. Grâce à l'appui du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), 12 centres de santé de reproduction ont été ouverts dans différentes régions du pays et 49 unités dans les divers districts. A ce jour, le pays doit encore établir un organe de coordination pour les questions de population, améliorer ses statistiques démographiques, acquérir du matériel informatique adéquat et renforcer la formation des ressources humaines.

M. ABDUSSALAM IBRAHIM (Jamahiriya arabe libyenne) : la population constitue une des forces principales qui président à la formulation et à la mise en oeuvre des programmes de développement. Le contrôle des naissances est un des résultats des mesures prises dans ce cadre. L'Etat veille à la production et à la distribution équitable des avantages sociaux et économiques réalisés par le pays, en tenant compte des préceptes de l'Islam. Les taux de mortalité infantile et maternelle sont en déclin. Des progrès considérables ont été accomplis dans les domaines de la vaccination et de la lutte contre la malnutrition. En ce qui concerne l'éducation, le taux de scolarité primaire et secondaire a sensiblement augmenté. En dépit des obstacles causés par l'impostion de sanctions, la Libye a réalisé des progrès importants dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Le contrôle du nombre des grossesses appartient exclusivement aux couples. Les mesures prises par la Libye en matière de population le sont dans le respect des droits de l'homme et de l'Islam.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) : le sous-développement, la pauvreté et l'ignorance sont la pire des guerres que l'Humanité ait jamais eu à livrer. Ne meurt-on pas, aujourd'hui, plus de famine, d'épidémies et de malnutrition que de conflits armés ? C'est en soutenant les efforts des pays en

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développement pour atteindre les objectifs du développement économique et social, notamment dans les secteurs clés de l'éducation, de la santé, de la sécurité alimentaire et du logement, que l'on arrivera à faire baisser les taux de croissance démographique. En dépit de son ralentissement, celle-ci pèsera lourdement, dans les années à venir, sur la stabilité économique, sociale, voire politique de nombreux pays en développement et appelle de ce fait, une réponse qui ne peut être que collective. De la même manière, les mouvements migratoires de masses générés par les conflits armés, les conflits sociaux et les contraintes exercées par l'environnement, requièrent un traitement global.

En Algérie, les efforts de l'Etat en matière de santé et de développement ont permis d'infléchir le taux de fécondité, qui est passé de 5 enfants par femme au début des années 80 à 3 enfants aujourd'hui. La santé de la mère et de l'enfant est érigée au rang de priorité, et trouve son application à travers l'extension des programmes de prévention, la promotion de la maternité sans risques, et le renforcement de la planification familiale, basée sur l'adhésion volontaire et le choix éclairé. Les jeunes générations représentent la moitié de la population algérienne, et le taux de scolarisation des enfants de 6 à 15 ans est de 83%.

Les leçons à tirer depuis le sommet du Caire montrent que les pays en développement ont besoin de services de planification familiale modernes, la garantie d'un accès à moindre prix à ces services et aux produits qui les accompagnent et, à cet égard, les pays pauvres, notamment en Afrique, méritent un traitement prioritaire. C'est en effet sur le continent africain que les taux de croissance démographique sont les plus élevés. La résurgence de certaines maladies et la rapide propagation du sida ces dix dernières années - l'un des défis majeurs de ce siècle finissant - sont une source d'inquiétude croissante.

M. DAVID RUBADIRI (Malawi) : le Malawi a adopté une politique nationale globale sur la population en mars 1994. Bien que la mise en place de ce plan national ait précédé la Conférence du Caire, il n'en demeure pas moins que le Malawi en respecte le Programme d'action. Nous avons fait tous les efforts possibles pour introduire tous les changements recommandés par le Programme d'action du Caire en ce qui concerne la mise en place d'une capacité nationale de formulation de programmes de population et de planification et de mise en oeuvre qui puisse continuer à fournir un cadre favorable à la mise en place des recommandations du Caire. Nos plans et politiques nationaux visent à promouvoir un cadre intégré de santé génésique, à mettre l'accent sur l'égalité des sexes dans le développement et à accentuer les efforts de persuasion en vue d'assurer le soutien le plus large à la mise en exécution de notre plan national de population. La mise en application de cette politique est cependant handicapée par le manque de personnels bien formés, par un faible cadre institutionnel et par le manque de moyens financiers. Cependant, notre pays organisera bientôt des élections locales au niveau des Assemblées

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de districts, et nous espérons que les résultats de ce scrutin permettront de trouver le leadership local pouvant participer à la mise en oeuvre multisectorielle du plan national de la population.

Dans le domaine concernant le VIH/sida, les campagnes de prévention et d'information que nous avons menées semblent atteindre le but désiré. L'usage des contraceptifs est désormais estimé à presque 20%, alors que ce taux était de moins de 7% il y a une décennie. Il est regrettable que notre pays soit l'une des nations affectées par la pandémie du sida, mais nous avons fait de la lutte contre ce fléau une de nos tâches majeures, et notre Gouvernement étant résolu à garder la situation sous contrôle, il va intensifier les programmes d'information de la jeunesse. Le Malawi reconnaît l'importance de la participation des ONG et du secteur privé dans la formulation et l'application des politiques et des programmes de population. Les ONG ont été parties à la formulation de notre plan national, et elles sont aussi engagées dans la mise en oeuvre de nos programmes dans les domaines de la planification familiale, des services de santé génésique pour les jeunes, et dans celui de la formation.

M. VORAVEE WIRASAMBAN (Thaïlande) : la Constitution thaïlandaise entrée en vigueur l'année dernière, vise à promouvoir et à protéger davantage la population. Pour la première fois, la Constitution offre plus d'opportunités au peuple thaïlandais en matière d'éducation, un accès plus étendu à l'information et aux services, ainsi que l'équité et l'égalité des sexes. Sans distinction de leur origine ethnique, les Thaïlandais bénéficieront des fruits de cette constitution. L'actuel plan quinquennal pour la période 1997- 2000 met également l'accent sur les questions liées à l'environnement, à la population et au développement en plaçant les ressources humaines au centre de toutes les activités de développement. Le Plan national de développement est compatible avec le Programme d'action de la Conférence du Caire. Il profitera énormément aux institutions chargées de mettre en oeuvre les objectifs de la CIPD. De nombreuses initiatives prises dans le cadre du programme sur la santé génésique ont été lancées à la base, couvrants autant d'aspects que possible. Le processus tout entier a évolué progressivement, passant de la sensibilisation à la formulation d'une politique nationale sur la santé génésique. L'éducation sexuelle et la santé génésique des adolescents figurent parmi les domaines prioritaires qui sont considérés comme des facteurs clés pour régler les problèmes posés par la santé génésique des générations présente et futures.

En dépit de ces efforts, la Thaïlande demeure confrontée à de nombreux défis. Les flux de migrations transfrontières illégales posent un grave problème pour le pays. De nombreuses maladies, qui étaient éradiquées ou contrôlées, réapparaissent à la suite de ces flux de migrants. Cette situation crée un fardeau supplémentaire aux maigres ressources consacrées aux services de santé établis dans les provinces frontalières. Toutefois, le Gouvernement thaïlandais assure des services de santé nécessaires et

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appropriés même à la population immigrante se trouvant illégalement sur son territoire. Les problèmes posés par la santé génésique de cette population sont très préoccupants. C'est pourquoi, la Thaïlande appelle la communauté internationale pour l'assister à faire face à cette difficulté. La Thaïlande, qui attache donc une importance particulière à la question des migrations, notamment illégales, a organisé en début d'année à Bangkok un Colloque sur les migrations.

M. HASSAN ABU LIDDEH, Président du Bureau central des statistiques de la Palestine : nous souhaitons attirer l'attention sur la grave situation des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem. Israël, puissance occupante, y poursuit en effet ses politiques illégales et l'installation de colonies de peuplement, en violation du droit international, de la Quatrième Convention de Genève et des résolutions des Nations Unies. La construction illégale de ces colonies entraîne une situation grave qui exige toute l'attention de la communauté internationale, afin notamment de mettre un terme à la confiscation des terres et à l'exploitation des ressources naturelles, y compris l'eau. Au cours des dernières années, la situation des 3,5 millions de réfugiés Palestiniens s'est détériorée. Ces réfugiés continuent de rencontrer de sérieuses difficultés socioéconomiques, liées en particulier à un très fort taux de chômage, à la diminution des revenus domestiques, à l'insuffisance des infrastructures et aux conditions de vie déplorables. C'est pourquoi, aujourd'hui devant ce forum international, nous tenons à réaffirmer que les réfugiés palestiniens, comme tous les réfugiés du monde, ont le droit naturel de retourner dans leur foyer, sur leurs terres ou de recevoir des compensations s'ils ne désirent pas partir. La communauté internationale doit donc continuer de les aider jusqu'à ce qu'une solution définitive soit trouvée à leur problème. Elle devrait également réaffirmer fermement l'appel du Programme d'action du Caire en faveur de politiques de répartition des populations conformes aux instruments internationaux, telle que la Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils en temps de guerre. La communauté internationale devrait surtout réaffirmer l'appel lancé au Caire pour que les pays s'attaquent aux causes des migrations et des déplacements et créent des mécanismes de protection et d'assistance aux personnes déplacées.

La Palestine a néanmoins pris un certain nombre de mesures visant à améliorer les activités menées en matière de population et à contrôler les changements démographiques qui se produisent. L'Autorité palestinienne a accordé une attention particulière à la santé, principalement la santé reproductive. Bien que notre politique de population n'ait pas encore été formulée, un Plan de santé a été mis en place pour promouvoir la santé génésique. Ses objectifs sont notamment de réduire de 50% le taux de mortalité maternelle et les risques liés à la grossesse; d'intégrer des services de planification familiale au système de santé primaire et secondaire; d'accroître de 25% l'utilisation des contraceptifs; d'augmenter la

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proportion de femmes recevant des soins postnataux et de provoquer une prise de conscience au sein de la population sur les questions de santé avec l'aide des médias. Nous souhaitons également remercier chaleureusement le Fonds des Nations Unies pour la population pour l'aide qu'il nous apporte et nous sommes convaincus que l'établissement d'un partenariat fructueux entre l'Autorité palestinienne, le système des Nations Unies et les ONG permettra d'obtenir des résultats concrets, améliorant la situation du peuple palestinien.

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