En cours au Siège de l'ONU

AG/896

POUR LES DELEGATIONS, LES STRATEGIES EN MATIERE DE POPULATION ET DE DEVELOPPEMENT RELEVENT DE LA SOUVERAINETE DES ETATS

30 juin 1999


Communiqué de Presse
AG/896
POP/718


POUR LES DELEGATIONS, LES STRATEGIES EN MATIERE DE POPULATION ET DE DEVELOPPEMENT RELEVENT DE LA SOUVERAINETE DES ETATS

19990630 Le Programme d'action du Caire ne peut être renégocié mais son application doit se faire dans le respect des valeurs morales et culturelles des pays

La nécessité de trouver rapidement un équilibre entre la croissance de la population mondiale, qui passera bientôt le cap des six milliards d'habitants, et la capacité des gouvernements à satisfaire les besoins fondamentaux de chaque individu, a été mise en avant par l'ensemble des intervenants lors du débat, cet après-midi et ce soir, dans le cadre de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et l'évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD, Le Caire, 1994).

La planification familiale et le contrôle de la population ne peuvent toutefois être considérés comme une norme sociale universelle et aucun groupe de pays ne peut imposer à d'autres une ligne d'action dans ces domaines, a toutefois clairement averti le Ministre de l'étude et du développement de la construction du Soudan, M. Galuak Deing Garang, estimant, comme de nombreuses autres délégations, que les engagements pris au Caire ne peuvent être renégociés. Une solution globale aux problèmes de population doit reposer sur les valeurs humaines fondamentales communes à toutes les religions et traditions, au centre desquelles figure la famille. Citant l'une des déclarations faites au Caire, il a affirmé que "le préservatif le plus puissant du monde est la confiance des parents dans la survie de leurs enfants". Partant, le Ministre soudanais a estimé que le projet de document final donnait trop d'importance aux droits de la reproduction aux dépens des besoins urgents dans le domaine de la santé primaire, en particulier en Afrique sub-saharienne. Il a aussi déploré le fait que le projet de texte ne traite pas de la nécessité urgente de promouvoir une meilleure compréhension et une plus grande coopération internationale en vue d'aider les pays en développement à remporter des succès dans la lutte contre la pauvreté et le développement économique.

La pandémie du VIH/sida, qui frappe particulièrement durement de nombreux pays africains, a également été évoquée par plusieurs délégations qui ont demandé que les tests de dépistage et les traitements reconnus efficaces soient disponibles à des prix plus abordables.

(à suivre - 1a)

- 1a - AG/896 POP/718 30 juin 1999

L'accent a, à nouveau, été mis sur la nécessité d'informer les jeunes en matière de santé de la reproduction, tout en évitant cependant de favoriser les relations sexuelles précoces et en respectant les valeurs morales et religieuses de chaque pays. "Si la moitié des 16 000 victimes du sida (au Royaume-Uni) sont des jeunes et surtout des jeunes femmes, c'est parce que les jeunes ont été exclus des systèmes d'éducation sexuelle", a ainsi affirmé Mme Clare Short, Secrétaire d'Etat au développement international du Royaume-Uni. Le Ministre des finances, de la planification et du développement économique de l'Ouganda, M. Gerald Ssendaula, a indiqué, pour sa part, que des efforts de sensibilisation et de prévention avaient permis de faire baisser sensiblement le nombre de personnes atteintes par le VIH/sida dans son pays.

Si pour certaines délégations, la contraception d'urgence (pilule du lendemain) devrait être plus largement disponible, car elle permet de réduire le nombre d'avortements, qui est l'une des causes principales de la mortalité maternelle, d'autres en revanche, se sont fermement opposées à l'interruption volontaire de grossesse. Au Nicaragua, l'avortement constitue un acte criminel. L'Argentine, comme l'Irlande, ont réaffirmé que l'avortement ne peut en aucun cas être considéré comme une méthode de planification familiale.

Les personnalités suivantes ont fait une déclaration au cours du débat: M. Christon Tembo, Vice-président de la République de Zambie; M. Arpád Gógl, Ministre de la santé de la Hongrie; Mme Leonor Calderón, Ministre de la jeunesse, de la condition féminine, de l'enfance et de la famille du Panama; M. Germán Quintana, Ministre de la planification du Chili; Mme Clara Short, Secrétaire d'Etat au développement international du Royaume-Uni; M. Max Padilla, Ministre de la famille du Nicaragua; Mme Georgina Te Heuheu, Ministre de la condition féminine et Ministre associé de la santé de Nouvelle-Zélande; Mme Mervat Tallawy, Ministre des affaires sociales de l'Egypte; M. José Serra, Ministre de la santé du Brésil; Mme Noëline Jaotody, Ministre de la population, de la condition de la femme et de l'enfance de Madagascar; M. Francisco López Beltrán, Ministre de la santé d'El Salvador; M. Misa Talefoni, Ministre de la santé du Samoa, M. Olexander Chalyi, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine; Mme Magreth Mensah, Vice-Présidente du Conseil national de la Namibie; M. César Hermida Bustos, Sous-secrétaire à la santé de l'Equateur; M. Mohammad Farhadi, Ministre de la santé et de l'enseignement médical de la République islamique d'Iran; Mme Hilde F. Johnson, Ministre de la coopération pour le développement et des droits de l'homme de la Norvège; M. Brian Cowen, Ministre de la santé et de l'enfance de l'Irlande; M. Galuak Deing Garang, Ministre de l'étude et du développement de la construction du Soudan; M. Gerald Ssendaula, Ministre des finances et de la planification de l'économie de l'Ouganda; M. Salah Uddin Yusuf, Ministre de la santé et de la famille du Bangladesh; Cheik Humaid Bin Ahmed Al-Mualla, Ministre de la planification des Emirats arabes unis; M. Mekonnen Manyazewal, Vice-Ministre au ministère du développement et de la coopération économiques de l'Ethiopie; M. Ygal Ben-Shalom, Directeur général au ministère du travail et des affaires sociales d'Israël; M. Aldo Omar Carreras, Vice-Ministre de la population de l'Argentine: et M. José-Angel Pescador, Vice-Ministre de la population et des services de migration du Mexique.

(à suivre - 1b)

- 1b - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Swaziland, Tunisie, Canada, Lettonie, Bahreïn, et Chypre.

L'Assemblée générale, réunie en session extraordinaire, poursuivra ses travaux jeudi 1er juillet à 10 heures.

Examen et évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement

Suite du débat

M. CHRISTON S. TEMBO, Vice-Président de la Zambie : depuis la Conférence du Caire, la Zambie a fait des progrès dans la mise en oeuvre du Programme d'action sur la population et le développement. Le taux élevé de croissance démographique et le déclin de la production et de la croissance économique représentent des obstacles aux efforts de développement de nombreux pays, dont le nôtre. La population de notre pays croît en ce moment à un taux de 3,1% par an, tandis que la croissance de l'économie elle, stagne. Le service de la dette s'accentue, entraînant un insoutenable déséquilibre de notre dette extérieure. Ceci entraîne un déclin économique généralisé et une insuffisance notoire des ressources qui devraient être consacrées à l'investissement et au développement des ressources humaines. Notre pays étant d'autre part un havre de paix dans notre sous-région, il est devenu un sanctuaire pour les réfugiés en provenance des pays voisins en conflit civil. Ceci a drainé encore plus nos ressources déjà maigres.

Malgré tout ceci, la Zambie est très attachée à la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire et à cette fin, nous avons mis en place plusieurs programmes destinés à améliorer le bien-être de nos populations. De tels programmes et projets sont destinés à accroître les opportunités économiques, à engendrer la création de nouveaux emplois et à générer de nouvelles sources de revenus. Nous y avons mis des filets de sécurité sociaux destinés à soulager la condition des personnes les plus pauvres en zones urbaines et rurales. Notre pays est en faveur d'une stratégie visant à soulager les pays pauvres endettés du poids de la dette extérieure. Nous demandons son annulation, et je lance à cet égard un appel pressant aux pays donateurs, aux institutions multilatérales et au secteur privé pour qu'ils soutiennent la Zambie et les autres pays en développement dans leurs efforts de lutte contre la pauvreté. L'annulation de la dette et la mise en place de programmes d'ajustement structurel à visage humain et sensibles aux besoins sociaux de nos pays sont indispensables.

M. ARPAD GOGL, Ministre de la santé de la Hongrie : la délégation hongroise souscrit au discours de l'Union européenne. Si l'on peut être fier des résultats accomplis à la Conférence du Caire sur certains aspects de questions complexes, des actions coordonnées sont encore nécessaires. La croissance démographique, sa structure et sa distribution, son impact sur la vie quotidienne des gens, y compris sur le plan de l'éducation, des soins de santé et des systèmes de sécurité sociale, requièrent des efforts supplémentaires aux niveaux national, régional et international. En Hongrie, depuis plus d'une décennie, une faible fertilité et une mortalité élevée et constante ont entraîné une baisse de la population, ce qui a des conséquences socioéconomiques sérieuses. Notre but est de limiter et éventuellement d'arrêter la baisse de la population et de renverser cette tendance à plus long terme.

( suivre)

- 3 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Le Gouvernement hongrois soutient fermement les mesures de promotion de la cohésion familiale ainsi que la capacité des familles à élever des enfants. Des mesures importantes visant à améliorer la situation des familles avec enfants ont été prises, avec des mesures fiscales allégées et un meilleur système de sécurité sociale. D'autres mesures sont nécessaires pour améliorer les soins prénataux, les soins aux nouveaux-nés et aux mères. Nous devons mettre en place un ensemble de mesures pour réduire le taux trop élevé d'avortements. L'utilisation plus large de contraceptifs et des mesures de planification familiale sont nécessaires. Les taux de mortalité et de morbidité requièrent une attention particulière. La dignité humaine appartient à toutes les générations. Elle ne peut être garantie que dans un système de soins de santé bien défini. Cela suppose que les familles, la communauté et le Gouvernement unissent leurs efforts. Ces tâches nécessitent une coopération régionale et internationale efficace. L'ONU, ses programmes et ses institutions spécialisées doivent jouer un rôle important. La Hongrie est disposée et désireuse d'être partie intégrante de ces efforts.

Mme LEONOR CALDERON, Ministre de la jeunesse, de la femme, de l'enfance et de la famille du Panama : aujourd'hui, deux mois avant qu'un nouveau Gouvernement prenne la direction du pays, nous pouvons affirmer avec satisfaction que des mesures découlant des recommandations du Programme d'action du Caire ont été appliquées à tous les niveaux, ce qui a permis d'améliorer sensiblement la qualité de vie de la population. Le Programme du Gouvernement dénommé "Politiques publiques pour le développement global, le développement social et l'efficacité économique" s'est attaché à régler les principaux problèmes du pays, tels que la pauvreté, la répartition des revenus, le chômage structurel, les insuffisances en matière d'éducation et de santé et l'inefficacité des dépenses sociales. D'un point de vue politique, une Commission de la population, de l'environnement et du développement a été créée au sein de l'Assemblée législative et elle se charge d'examiner et d'évaluer les projets à mettre en oeuvre. Ainsi en 5 années, les dépenses sociales ont augmenté de manière soutenue.

Dans le but d'accorder une attention spécifique aux secteurs particulièrement vulnérables, le Ministère de la santé, de la femme, de l'enfance et de la famille a été créé en 1997. Il s'est penché tout particulièrement sur les questions de santé reproductive car si le taux de fécondité est relativement bas, avec environ 2 enfants par femme, on note néanmoins d'importantes disparités selon les régions du pays. En outre, près de 20% des mères ont moins de 20 ans. C'est pourquoi une Commission nationale de la santé en matière de sexualité et de reproduction a été mise en place. Les institutions gouvernementales, les ONG, les groupes autochtones, ainsi que tous les représentants de la société civile, chefs de famille, adolescents, les personnes âgées et représentants de groupes religieux y compris, y participent. C'est sur le même principe de la consultation que le Plan national de santé en matière de sexualité et de reproduction, posant 13 domaines prioritaires, a été établi pour promouvoir notamment la fourniture de services intégrés de qualité et une meilleure couverture sociale de toute la population, quel que soit son lieu de résidence.

( suivre)

- 4 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Panama est également l'un des pays de l'Amérique latine qui consacre la plus grande partie de ses ressources à l'éducation, considérée comme un investissement social. C'est ainsi que le système éducatif a été largement modernisé, en particulier en faveur des populations autochtones. Le Gouvernement a élaboré un nouveau Plan stratégique de lutte contre la pauvreté pour la période 1998-2003. De cette manière, Panama réaffirme son engagement au Programme d'action du Caire et réitère son soutien à tous les efforts entrepris actuellement pour adopter des mesures permettant d'atteindre les objectifs fixés.

M. GERMAN QUINTANA, Ministre de la planification du Chili : le Chili a enregistré d'importants progrès dans la mise en place de politiques de planification familiale depuis l'adoption du Plan d'action du Caire. Nous sommes passés d'une moyenne de 5 enfants par femme dans les années 60 à environ 4 aujourd'hui et si cette tendance devait se poursuivre, nous aurions un problème de renouvellement de population dans 20 ans. Notre Gouvernement a pour ambition de faire diminuer la pauvreté et d'améliorer l'égalité entre les sexes et, à cet effet, nous avons créé le Service national de la femme. Aussi avons-nous été amenés à adopter des politiques sexospécifiques en vue d'assurer une parité hommes-femmes dans tous les domaines de la vie sociale et économique.

Des réformes juridiques sont d'autre part en cours dans notre pays, qui portent sur les pratiques patrimoniales et d'héritage, sur les politiques de filiation, ainsi que sur le harcèlement sexuel sur les lieux de travail. La situation des femmes chefs de foyers est aussi à l'examen dans le cadre de cette réforme juridique. Nous tenons aussi, d'autre part, à prévenir les violences contre les femmes au sein des familles, et un corps spécialisé de fonctionnaires a déjà été créé à cet égard, de même qu'une politique d'éducation visant à promouvoir l'égalité entre les sexes. Des comités régionaux ont été mis en place pour veiller à la promotion de l'égalité des chances et à l'égalité salariale en faveur des femmes dans le monde du travail. Beaucoup a déjà été fait comme vous pouvez le constater, mais nous continuons nos efforts en vue d'améliorer le sort de la femme au Chili.

Mme CLARE SHORT, Secrétaire d'Etat au développement international du Royaume-Uni : Le Royaume-Uni estime qu'il faut surtout tenir compte des progrès réalisés dans les divers domaines du Programme d'Action du Caire. Il faut aller de l'avant et s'engager dès aujourd'hui à faire mieux que nous ne l'avons fait dans les cinq dernières années. Cette réunion ne doit pas être simplement une autre réunion dont les documents à l'étude deviennent des querelles. En ce qui concerne le VIH/sida, cette maladie a ôté vingt ans d'existence aux populations de certaines parties de l'Afrique et menace la survie d'un grand nombre d'enfants. Et pourtant nous savons comment prévenir le VIH/SIDA. Le Royaume-Uni préconise une coopération internationale plus étroite qui pourrait déboucher sur la découverte d'un vaccin.

( suivre)

- 5 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Si la moitié des 16 000 victimes du sida sont des jeunes et surtout des jeunes femmes, c'est parce que les jeunes ont été exclus des systèmes d'éducation sexuelle. Nous devons informer les jeunes sans pour autant favoriser des relations sexuelles précoces. Les préservatifs doivent être largement disponibles pour éviter la propagation des maladies sexuellement transmissibles, y compris le sida.

Ceux qui souhaitent interdire aux femmes certains de leurs droits ne peuvent se cacher derrière la tradition, la religion ou la culture. Le droit à la santé est un droit de l'homme fondamental. Le droit à la santé génésique est un élément essentiel de la santé. Il est essentiel que les femmes disposent de ces services. La santé maternelle est une priorité pour les femmes. Au Caire, nous avions promis de réduire la mortalité liée aux grossesses. Si nous ne tenons pas nos promesses, 8 millions de femmes mourront des suites d'une grossesse avant 2015. Il faut renforcer les systèmes de santé qui pourront atteindre toutes les régions des pays les plus pauvres. Il nous faut établir des normes de soins pour les femmes. Ce sont des domaines où l'OMS peut prendre l'initiative.

On ne peut parler de santé maternelle sans évoquer l'avortement. J'ai du mal personnellement à pardonner ceux qui refusent aux femmes tout accès à la contraception, les poussent à avorter clandestinement et ensuite dénoncent ces avortements. Il y a quelque chose qui ne va pas quand certains pays ne dépensent que 5 dollars ou moins par an pour répondre à tous les besoins de santé et ont des salles remplies de femmes qui souffrent des conséquences d'un avortement dangereux. Certes, l'avortement ne doit jamais être considéré comme un moyen de planification familiale. Mais il faut aussi réduire le nombre des grossesses non souhaitées. C'est pourquoi il faut trouver de nouveaux moyens pour amener les hommes à se comporter de façon responsable. Le FNUAP pourrait prendre l'initiative d'aider les pays à mettre en place des moyens contraceptifs sûrs. D'autre part la contraception d'urgence devrait être plus largement disponible, car elle permet de réduire le nombre d'avortements. Elle fait en sorte qu'il y ait moins d'avortement.

Nous savons qu'un investissement dans le domaine de la santé favorise un développement à long terme. Cela signifie des enfants mieux nourris et en meilleure santé, des femmes en meilleure santé qui contrôlent leur vie, des économies nationales qui investissent dans l'éducation, un monde qui peut nourrir et prendre soin correctement de tous ses enfants. Le Royaume-Uni souhaite travailler en coopération avec ceux qui partagent notre vision en matière de réduction de la pauvreté et de plus de justice sociale. Cela inclus un respect suffisant pour les pauvres, dont la plupart sont des femmes.

M. MAX PADILLA, Ministre de la famille du Nicaragua : la priorité du Nicaragua est l'amélioration des conditions de vie de la population grâce au développement économique et social. Nous savons que notre tâche est difficile, surtout lorsqu'on sait que le Nicaragua vient de faire face à une guerre civile longue d'une décennie, des dégâts causés par le cyclone Mitch.

( suivre)

- 6 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Alors que la plupart de notre population vit dans la pauvreté, nous soutenons le Programme d'action du Caire qui veut placer la personne au premier plan. La meilleure ressource pour réaliser le développement est l'être humain et c'est pourquoi nous nous réjouissons des objectifs envisagés en matière d'éducation, de santé primaire et de services sociaux, à ce stade d'examen à mi-parcours du Programme d'action. A la suite de la Conférence du Caire, le Gouvernement a mis en place le quatrième Plan national sur la population qui s'inscrit dans une stratégie plus large en faveur du développement économique et social. Ainsi l'éducation et les soins de santé primaires sont désormais plus accessibles aux personnes les plus pauvres.

Ce Plan national s'attache à placer la famille au centre des programmes de population, quels que soient les groupes ethniques, sociaux ou les catégories d'âge et s'efforce de faire participer l'ensemble de la population. C'est ainsi que les programmes intégrés d'éducation sexuelle qui sont mis en place visent à préparer les jeunes à être, le moment venu, des parents responsables. L'éducation sexuelle est promue dans le cadre de notre culture, de nos valeurs morales et selon les principes du contrôle de soi, de l'estime de soi, de la fidélité et de la responsabilité. L'avortement est, quant à lui, considéré comme un acte criminel et il est interdit par la loi, car nous considérons que la vie est sacrée dès la conception. Si le Nicaragua a choisi de soutenir la famille, c'est parce que nous estimons que la famille ne peut pas être séparée de toutes les questions de population. Pour toutes ces raisons, nous regrettons qu'une place plus importante n'ait pas été donnée à ce sujet dans l'examen et l'évaluation du Programme d'action qui ont lieu depuis mars dernier. L'intégrité de la famille, le droit de tout nouvel être humain à réaliser son potentiel, la formation morale, le développement des femmes et des petites filles ainsi que la responsabilisation des hommes sont autant d'éléments qui continueront de guider le Nicaragua dans sa mise en oeuvre du Programme d'action du Caire.

Mme GEORGINA TE HEUHEU, Ministre de la condition féminine et Ministre associé de la santé de la Nouvelle-Zélande : la Nouvelle-Zélande a une population de 3,5 millions de personnes dont plus de la moitié est composée de femmes. Le recensement de 1996 a montré que 83% des femmes néo-zélandaises sont d'origine européenne, 15% d'origine maori, 6% du Pacifique et 5% d'Asie. Les femmes maori représentent 15% de la population féminine et 7% de la population totale. En 2046, elles représenteront 21% de la population des femmes et 11% de la population totale. Leur rôle dans l'avenir de la nation est donc perçu comme important par l'ensemble de la population néo-zélandaise. Le nombre de personnes âgées continue d'augmenter et aujourd'hui les femmes représentent une partie importante de la population âgée de plus 65 ans. En Nouvelle-Zélande, il est reconnu que la participation des femmes aux activités économiques, politiques et culturelles de la vie doit être renforcée si l'on veut assurer une répartition équitable des avantages et bénéfices économiques et sociaux. L'objectif prioritaire est d'améliorer la santé des femmes.

( suivre)

- 7 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Au cours des cinq dernières années, les initiatives importantes ont porté sur l'amélioration de l'accès aux méthodes contraceptives; la mise en oeuvre de programmes nationaux de dépistage du cancer des seins; l'intégration de l'éducation sexuelle dans le parcours scolaire; et la mise en place de programmes pilotes pour améliorer la fourniture des services de santé en matière de sexualité aux peuple de l'île du Pacifique vivant en Nouvelle- Zélande.

Le renforcement de la famille est une autre priorité qui occupe les efforts des départements de la santé, de l'éducation et de la sécurité sociale du Gouvernement. Le programme mis en place représente une des nombreuses opportunités de partenariat entre le Gouvernement et les communautés. En ce qui concerne les Maori, les efforts du Gouvernement visent à satisfaire les individus comme partie de groupes ou de collectivités. La recherche de solutions aux problèmes des populations autochtones constitue un autre défi pour le Gouvernement; le souhait de ces groupes étant en effet de se développer conformément à leurs valeurs et à leurs structures tribales. A l'échelle internationale, la Nouvelle-Zélande est déterminée à appliquer le Programme d'action du Caire dans ses programmes d'aide publique au développement. Elle a notamment augmenté, de manière substantielle, ses contributions au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Au niveau régional, la Nouvelle-Zélande appuie des projets dans le domaine de la santé en matière de sexualité et de reproduction ainsi que dans les domaines lié à la sexospécificité et au développement. En partenariat avec les pays de la région, le pays vient de lancer une initiative régionale sur la santé qui inclut de nombreux programmes de santé en matière de sexualité et de reproduction. La Nouvelle-Zélande tient à souligner que la violence contre les femmes constitue une des violations les plus flagrantes des droits de l'homme et des libertés des femmes. Elle a donc adopté une législation en la matière et continue d'appuyer des programmes pour lutter contre la violence domestique dans d'autres pays.

Mme MERWAT TALLAWY, Ministre des affaires sociales de l'Egypte : L'Egypte remercie le système des Nations Unies et en particulier le FNUAP, pour lui avoir permis d'organiser en 1994 le Sommet du Caire, qui a marqué un jalon important dans la compréhension des questions liées au développement et à la population. Sur le plan international, la communauté internationale doit renforcer les efforts déployés par les différents pays en matière de population. Il y a malheureusement un fossé énorme entre ce qui a été promis en terme de moyens par les pays donateurs et ce qui a effectivement été fait. La Banque mondiale, pour sa part, ne devrait pas seulement s'appuyer sur des indicateurs de développement pour décider des interventions qu'elle fait dans les pays dans le besoin. Les encouragements de la communauté internationale à la coopération Sud-Sud sont importants et indispensables et le rôle des ONG doit être mieux reconnu et renforcé. L'attention ne doit pas être, d'autre part, détournée des questions démographiques vers des considérations plus politiques en ce qui concerne les zones en conflit civil.

( suivre)

- 8 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

L'Egypte déploie de nombreux efforts, en ce qui la concerne, pour améliorer le mieux-être social de ses populations et nous préparons une conférence nationale dans ce domaine, visant à renouveler les termes du contrat social passé entre l'Etat et ses citoyens. Nous menons une politique démographique efficace qui a promu l'utilisation des méthodes de planning familial, entraînant une chute des naissances, situées aujourd'hui à 27 pour mille habitants. La mortalité infantile quant à elle, a fortement diminué, et nous investissons énormément dans la lutte contre l'analphabétisme des femmes en vue de réduire les mariages précoces et les problèmes de santé prématurés. Nous visons à réaliser un programme de développement intégré pour réduire le taux et l'impact de l'exode rural qui crée de nombreux foyers uniparentaux dans les campagnes. Notre Gouvernement vise d'autre part à créer de meilleures conditions de vie pour les jeunes et à leur donner plus de perspectives d'emplois dans une économie moderne et de plus en plus libéralisée. Les pays en développement ont fait beaucoup d'efforts pour remplir leurs engagements en ce qui concerne les programmes de population et de développement et je lance un appel aux pays développés pour qu'ils tiennent parole en ce qui concerne la question des ressources à allouer à ces programmes.

M. JOSE SERRA, Ministre d'Etat de la santé du Brésil : le Brésil a anticipé de plus de 10 ans les recommandations du Caire en ce qui concerne les politiques et les droits de santé génétique ; c'est ainsi que la Constitution brésilienne de 1988 donne corps à la plupart des dispositions du Caire. Pour mettre en oeuvre le Programme d'action, le Brésil a déployé un large effort de coordination de ses politiques publiques et a adopté une stratégie de développement qui se concentre sur la promotion de l'égalité des chances, de la participation sociale, de l'élimination de la discrimination sexuelle ou raciale, de la distribution des revenus et de la décentralisation. C'est ainsi que le système national de santé, pour lequel le Ministère de la santé joue un rôle de régulateur, a été renforcé pour permettre notamment un accès universel aux soins de santé. Même s'il s'agit d'une question très controversée dans de nombreux pays, les droits sexuels et génétiques sont pleinement reconnus en tant que droits fondamentaux de l'homme au Brésil. Aussi des initiatives en faveur de la maternité sans risque, de la prévention des cancers du sein et du col de l'utérus, de l'accès libre aux modes de contraception, et de l'aide à l'avortement au sein du système de santé public ont été prises. En 1989, le Programme pour la santé des adolescents a été lancé dans le but de lutter contre les grossesses précoces, la transmission du VIH/sida, la violence et les abus sexuels ainsi que la consommation de substances psychotropes. Ce programme est assorti d'une vaste campagne dans les médias et fait appel largement aux ONG. Le Brésil a défini sa politique de lutte contre le VIH/sida autour de 3 axes principaux, à savoir la prévention, l'aide et la surveillance épidémiologique avec la question des droits de l'homme en toile de fond. Des préservatifs ainsi que les médicaux reconnus efficaces sont distribués gratuitement, ce qui a permis de réduire de 50% la mortalité liée au sida entre 1994 et 1999.

( suivre)

- 9 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Malgré tous ces progrès, il reste au Brésil comme dans de nombreux autres pays encore beaucoup à faire. Malheureusement beaucoup de femmes ne peuvent toujours pas exercer l'ensemble de leurs droits en raison de la persistance de certaines dispositions législatives. Il faut notamment les protéger contre de nombreuses pratiques et coutumes traditionnelles qui les maintiennent en servitude. La communauté internationale doit aussi adopter une approche humaniste pour régler la question de la pandémie du sida. Les tests de dépistage et le traitement du VIH/sida devraient en premier lieu être rendus plus abordables. Avant de conclure, je souhaite en appeler à la communauté internationale pour qu'elle promeuve un environnement économique international permettant aux pays en développement de parvenir au développement durable, d'éliminer la pauvreté et de réaliser l'autonomie des femmes. Pour ce faire les ressources d'aide au développement appropriées sont nécessaires et un volume de fonds satisfaisant doit être assuré par tous les mécanismes financiers, qu'ils soient multilatéraux, régionaux, sous-régionaux, bilatéraux ou privés.

Mme NOELLE JAOTODY, Ministre de la population, de la condition féminine et de l'enfance de Madagascar : En 1998, Madagascar a mis en place l'Office national de la population chargé de coordonner, superviser et évaluer toutes les activités menées pour la réalisation du Programme national de population. Cet Office est appuyé par une Commission nationale de population qui propose les priorités nationales en matière de population et de développement, après avis, des commissions inter-régionales de population et des cellules techniques spécialisés pour la population. En ce qui concerne la promotion de la femme, le Gouvernement a instauré une complémentarité des recommandations des différentes conférences internationales. Ainsi afin de lutter contre la pauvreté, le Gouvernement a mis en place, avec les partenaires financiers et techniques, un fonds social servant à financer la création de micro- entreprises. Pour que cette démarche soit positive, une formation est donnée en éducation à la vie familiale dans le but de maîtriser la fécondité et planifier les naissances. Le résultat recherché est l'obtention d'un meilleur équilibre entre "les bouches et les grains de riz". Les différentes stratégies d'intervention sont donc l'alphabétisation fonctionnelle; la méthode d'analyse socio-économique selon le genre; la création de groupements d'intérêts économiques; et l'application de l'initiative 20-20.

La session extraordinaire offre l'occasion de rappeler que le développement durable, conditionné par la stabilisation rapide de la population mondiale, nécessite la mobilisation de ressources suffisantes par la communauté internationale et surtout les pays donateurs. Il faut une action résolue des Gouvernements afin de renforcer les volontés politiques quant aux établissements de partenariats tant sur le plan national avec la société civile que sur le plan bilatéral.

( suivre)

- 10 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

La session extraordinaire est aussi l'occasion d'insister sur l'augmentation de l'aide internationale pour réduire les taux de mortalité résultant de la pandémie du SIDA et des maladies infectieuses parasitaires, et pour répondre aux besoins des jeunes en ce qui concerne la santé en matière de sexualité et de reproduction. Pour Madagascar, la session extraordinaire est, par ailleurs, l'occasion de souligner les problèmes des migrations internationales et de demander la convocation d'une conférence internationale sur la question.

M. FRANCISCO LOPEZ BELTRAN, Ministre de la santé d'El Salvador : El Salvador a fait d'importants progrès pour accomplir les objectifs fixés dans le Programme d'action du Caire, notamment dans l'adaptation et la mise en oeuvre de politiques publiques pour les enfants, les adolescents, les femmes et les personnes plus âgées. Un institut pour la femme a été créé, un programme de prévention de la violence dans la famille a été mis en oeuvre, ainsi qu'un programme de prévention des maladies sexuellement transmissibles et du sida. Des normes nouvelles en matière de santé des adolescents et une réforme éducative profonde ont été formulées. Une consultation très large a été entamée, qui a servi de base à un plan baptisé "La Nouvelle Alliance" pour la période 1999-2004. Ce plan visera à encourager les conditions nécessaires à la paix et au développement durable.

El Salvador propose, de concert avec les secteurs concernés de la société civile, de réexaminer les politiques en matière de population pour inclure des points stratégiques, notamment la création de possibilités de progresser grâce à l'amélioration de l'éducation de la population, en particulier dans le domaine de la santé en matière de sexualité et de reproduction, la garantie de la mise en place de conditions d'égalité entre les hommes et les femmes, la promotion et le suivi du plan national sur la santé en matière de reproduction afin que nos concitoyens puissent décider librement du nombre et de la fréquence des naissances dans la famille mais aussi afin de prévenir les grossesses non désirées et l'avortement. Il faut prévenir les maladies sexuellement transmissibles et le sida. Il faut prévenir les grossesses chez les adolescentes. Le Gouvernement s'efforce de trouver des solutions aux problèmes de population, ayant comme principes de base la liberté, le droit à la vie dès la conception et les besoins des individus et de la société. La coopération internationale revêt une importance cruciale pour les pays en développement qui devraient comme il se doit, s'efforcer d'atteindre les objectifs fixés en matière de population et de développement.

M. MISA TELEFONI RETZLAFF, Ministre de la santé du Samoa : à l'instar de la Conférence du Caire, Samao part du postulat que ce n'est pas le nombre de personnes dans un pays qui constitue l'élément essentiel en matière de politiques démographiques mais le niveau de vie de ces personnes. L'accent ne doit donc pas être mis sur le taux de population dans un pays donné mais sur le caractère équitable de la distribution des ressources.

( suivre)

- 11 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Pour Samoa, la croissance économique durable ne doit pas seulement se définir à partir de sa vitesse mais en fonction de son ouverture au segment le plus pauvre de la société. La planète étant limitée et les ressources, quantifiées, la priorité doit être d'instaurer une gestion saine de la coexistence "importante et nécessaire" de la population, des ressources, de l'environnement et du développement. Pour Samoa, la promotion de la femme représente l'élément essentiel de toute initiative liée aux recommandations de la Conférence du Caire. Doté d'une population féminine éduquée, sûre d'elle et active en politique, Samoa est sur la voie d'enregistrer des progrès dans la réalisation des objectifs fixés au Caire. Le pays présente aujourd'hui un taux d'accès de 100% aux soins de santé; la santé génétique et la planification familiale sont les éléments clés du système de soins de santé primaire. L'immunisation a atteint un taux de 99%, l'un des taux les plus élevés du monde. La prévention est percue comme la solution à long terme de la question des coûts de santé; la santé préventive fait partie intégrante du Plan de santé national. Ainsi la guerre a été déclarée à la consommation de tabac et aux maladies non transmissibles comme le diabète ou l'hypertension.

Les personnes âgés de moins de 15 ans représentant 42% de la population, Samoa a adopté une politique nationale pour la jeunesse qui fixe comme priorité l'éducation. Un travail se fait, en collaboration étroite avec les ONG, Samoa travaille pour le lancement de stratégies de partenariat visant à promouvoir la bonne santé pour tous. En matière de SIDA, le Conseil de Samoa a réussi jusqu'ici à le maintenir dans la catégorie des maladies marginales. Néanmoins pour consolider cette situation, une campagne d'information agressive continue d'être menée. Un partenariat a été établi avec l'Eglise sur la planification familiale et les stratégies en matière de SIDA. La politique du Gouvernement se fonde sur les préceptes de l'Eglise qui s'opposent aux relations sexuelles en dehors du mariage. Au cas où cet objectif spirituel se révèlerait irréalisable, le Gouvernement a lancé une campagne de promotion de la prudence en matière de sexualité par l'usage des préservatifs. Le Gouvernement a réalisé depuis longtemps que l'opposition aux principes moraux de l'Eglise ne peut qu'avoir un impact négatif sur les campagnes de promotion d'une plus grande prudence en matière de sexualité. Il a compris que la santé en matière de sexualité et les politiques de planification familiale nécessitent la coopération de l'Eglise si l'on veut qu'elle soient universellement acceptables et réussies.

M. OLEXANDER CHALYI, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine : la crise financière mondiale qui affecte de nombreux pays, dont l'Ukraine, a mis en évidence la nécessité de formuler des stratégies intégrées visant la prospérité de toutes les nations et un développement durable. Nous pensons fermement que les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans la résolution de cette question. De notre point de vue, l'ONU est bien placée pour trouver, en collaboration avec les institutions compétentes de son système, le mécanisme international qui permettrait de prévenir l'affaiblissement du potentiel humain dans les pays traversant une période de difficultés économiques.

( suivre)

- 12 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Parlant de l'Ukraine, il faut que je dise que nous avons hérité de l'ancienne Union soviétique non seulement de ses problèmes économiques que tout le monde connaît, mais aussi d'une structure de population déséquilibrée, d'une situation sanitaire désastreuse et des conditions environnementales catastrophiques, en particulier les conséquences démographiques de l'accident de Tchernobyl. Ces données conjuguées ont entraîné un déclin naturel de la population de notre pays qui a enregistré une baisse de deux millions d'habitants au cours des cinq dernières années.

En vous faisant partager nos problèmes internes, je ne veux pas vous donner à croire que l'Ukraine a besoin davantage d'aide que les autres pays, mais je veux plutôt vous faire comprendre combien le Programme d'action du Caire est important pour nous. Partant de ce Programme, notre Gouvernement a pris des mesures décisives pour que ses différents aspects soient appliqués dans sa stratégie nationale de population, c'est-à-dire pour que le Programme du Caire devienne partie intégrante de notre politique économique et sociale. Les efforts visant à améliorer les services de santé, l'assistance économique et sociale aux familles, ainsi que l'assistance publique aux groupes les plus vulnérables de la population, sont devenus des priorités dans notre pays, comme l'exige notre Constitution. Notre Gouvernement a mis en exécution un Plan spécial d'action visant à améliorer nos conditions d'existence sur le plan socioéconomique. Ce plan d'action comprend un nombre de programmes nationaux spécifiques, entre autres, un programme à long terme visant la promotion des femmes et de la famille, et pour la protection de la famille. Ce plan comprend aussi un programme national de planification familiale et un programme national en faveur des enfants ukrainiens.

Mme MAGRETH MENSAH, Vice-Présidente du Conseil national de la Namibie : à l'époque de la Conférence du Caire, soit quatre ans après son indépendance, la Namibie n'avait encore pas de politique démographique d'ensemble. Depuis, le Gouvernement namibien a pris des mesures et a mis en place des programmes et des projets dans ce domaine qui ont abouti à la mise en place d'une politique démographique nationale. Le succès de cette politique est dû en grande partie à de larges consultations avec les différents groupes sur la nature et la direction de cette politique démographique, ainsi qu'à son acceptation par la population dans son ensemble. Le Gouvernement a mis en place un certain nombre de politiques et de lois visant la population namibienne, et notamment les femmes, les jeunes, les enfants ainsi que les personnes handicapées et autres groupes défavorisés. Toutefois, le manque de ressources constitue un véritable défi à la mise en place effective de ces politiques et programmes. Les partenaires au développement de la Namibie ont joué un rôle important. Notre gratitude va également au FNUAP, ainsi qu'à d'autres fonds, programmes et institutions spécialisées du système onusien, qui n'ont pas seulement contribué à compléter les ressources gouvernementales, mais ont aussi soutenu les secteurs prioritaires définis par le Gouvernement namibien.

( suivre)

- 13 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

L'un des objectifs de la politique nationale de la population est d'améliorer la santé et le bien-être des Namibiens. Malgré des progrès certains, les taux de mortalité sont encore élevés: la mortalité maternelle est de 225 pour 100 000, le virus VIH/sida est la première cause de mortalité en Namibie suivi par le paludisme. Selon des statistiques récentes, la Namibie est au troisième rang mondial pour son taux de virus VIH/sida. Le nombre de femmes en âge d'enfanter infectées par le virus VIH augmente et le taux de transmission du virus aux nouveaux-nés est important. Le sida des enfants est devenu un problème grave. Comme dans d'autres pays, un des problèmes importants est la santé génésique des adolescents. La Namibie connaît un taux élevé de grossesses chez les adolescentes. Lorsqu'elles sont importantes les activités sexuelles chez les adolescents favorisent la transmission de maladies sexuelles, dont le sida. La Namibie continuera d'appuyer les efforts régionaux et internationaux en matière de population et de développement. La solidarité croissante de la communauté internationale et l'allocation de ressources financières est indispensable à la mise en oeuvre complète de l'engagement pris par nos responsables lors de la Conférence du Caire.

M. CESAR HARMIDA BUSTOS, Sous-Secrétaire à la santé de l'Equateur : La population et le développement sont des priorités de la politique générale de l'Equateur et tout particulièrement de sa politique de santé, car les fortes migrations internes et externes, le taux élevé de mortalité maternelle, les droits sexuels et reproductifs et les droits des femmes exigent des actions concrètes. C'est pourquoi, l'Etat équatorien a inclus dans ses réformes constitutionnelles, en vigueur depuis août 1998, la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs. Un effort particulier a été placé dans l'établissement d'un système national de santé décentralisé assurant une couverture universelle, fondée sur les principes d'égalité, d'universalité, de solidarité, de qualité et d'efficacité. Le Gouvernement applique actuellement un Programme national en faveur de la maternité sans risque, qui prévoit notamment des soins pré et postnataux gratuits, ainsi que des services gratuits pour les enfants jusqu'à 5 ans. Les adolescents sont l'objet d'une attention particulière grâce à la loi sur l'éducation sexuelle et l'amour, qui est conduite par le Ministère de l'éducation. Le Ministère de la santé a quant à lui publié un Manuel sur les normes, les procédures et la base conceptuelle visant à adopter une approche intégrée quant à la santé des adolescents, principalement leur santé reproductive.

Le Gouvernement a aussi fait de la violence contre les femmes un problème de santé publique et lutte en conséquence contre ce phénomène au moyen de la loi contre la violence à l'égard des femmes et de la famille, qui se traduit par des plans et des programmes d'action multisectoriels appliqués au niveau national, régional et local.

( suivre)

- 14 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

En matière de santé sexuelle, la participation des organisations sociales, parmi lesquelles des organisations autochtones, de femmes, et de jeunes, permet de mieux cibler les besoins et les différents facteurs permettant de les satisfaire. L'Equateur met ainsi en oeuvre une série d'actions concrètes qui visent à améliorer la qualité de vie de tous et sont relayées par un travail interinstitutionnel dans lequel la coopération externe multilatérale et bilatérale joue un rôle transcendant.

M. MOSES M. DLAMINI (Swaziland) : le Swaziland considère que, le présent examen de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire arrive à point nommé, car malgré les engagements, les efforts et les programmes mis en place tant au niveau national qu'international, nos pays continuent d'être confrontés à des difficultés très sérieuses. Il faut notamment toujours parvenir à un équilibre entre la croissance de la population et la capacité de nos pays à satisfaire au moins les besoins fondamentaux de nos peuples pour espérer atteindre notre objectif ultime qu'est le développement durable. Le taux de croissance de la population de 2,8% constitue l'une des menaces les plus pesantes pour le futur du Swaziland et cette situation ne saurait se poursuivre si l'on entend parvenir au développement durable. C'est pourquoi, le Swaziland est en train d'élaborer, avec la participation des représentants religieux, des chefs traditionnels, des ONG, des universitaires et jeunes et d'autres groupes spécifiques, une Politique nationale sur la population ainsi qu'un Programme complet de santé reproductive. Cette initiative fait suite à l'établissement, en 1998, du Conseil national de la population. Nous estimons que l'intégration des questions de population aux politiques de développement, d'environnement et de réduction de la pauvreté ainsi que l'allocation des ressources appropriées permettront de promouvoir la justice sociale et d'éliminer la pauvreté. C'est pourquoi il est regrettable que les progrès des pays en développement dans ce domaine demeurent modestes, en raison de leurs limitations financières et d'un manque de volonté politique. Cette situation met encore plus en évidence l'importance de la coopération internationale et de l'assistance au développement pour ces pays, notamment ceux de l'Afrique.

L'objectif du Programme d'action de garantir dans tous les pays l'accès aux services de santé reproductive par le biais d'un système de santé primaire d'ici 2015 est tout à fait réaliste et les gouvernement devraient l'atteindre en faisant en sorte que les structures de planification familiale existent et que les moyens de contraception soient fournis. Pour sa part, le Swaziland a revu son Programme de santé reproductive et des droits y afférents pour offrir des services complets et intégrés. Ce programme cherche également à relever les nouveaux défis posés notamment par les maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH/sida. Ce faisant le Roi du Swaziland a décrété le VIH/sida "catastrophe nationale", garantissant ainsi l'allocation de ressources supplémentaires pour lutter contre ce fléau. Malheureusement en raison de limitations financières, notre réponse est encore trop lente et nous continuons à en appeler à la coopération internationale. Malgré les circonstances difficiles, le Swaziland s'est attaché également à combattre la marginalisation dont les femmes sont de plus en plus victimes.

( suivre)

- 15 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Ainsi les questions de sexospécificités sont désormais intégrées à la planification du développement. La formulation de la Politique nationale sur la population d'ici mai 2000 va permettre de donner une nouvelle dimension dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire, et d'autres programmes importants, telle la stratégie d'élimination de la pauvreté et la lutte contre le VIH/sida. Ces questions majeures exigent un soutien financier urgent.

M. ALI HACHANI (Tunisie) : le travail accompli par l'ONU et le FNUAP pour la tenue de cette session mérite félicitation. Notre pays accorde beaucoup d'importance au Plan d'action du Caire et nous sommes en faveur du soutien apporté par la communauté internationale à sa mise en oeuvre depuis 5 ans. La situation de certains pays du monde, notamment en développement, qui font face à la pandémie du sida nous inquiète beaucoup, de même que la montée de la pauvreté qui entraîne une insuffisance de services sociaux et de santé. La Tunisie tient à souligner que l'intensification de la coopération internationale et plus de soutien à la coopération Sud-Sud dans le domaine des questions de population sont cruciaux. Notre pays a intégré les recommandations du Caire dans son plan de développement à moyen terme et le Président de la Tunisie accorde une importance particulière à l'amélioration des conditions de vie de notre population. Les conditions de vie de notre population ont changé de façon positive, et l'attitude parentale vis-à-vis des politiques de planification familiale est devenue plus favorable. Nous avons, à cet égard, reçu une médaille décernée par l'OMS aux pays obtenant de bons résultats dans ce domaine. Notre pays a vu une baisse sensible de son taux de mortalité infantile.

Des services de base pour les couples stériles et des centres d'information pour les jeunes ont été mis en place et l'Etat tunisien a créé des structures de santé pour intervenir dans les zones rurales, notamment en matière de dépistage des cancers. Notre pays accorde beaucoup d'importance à l'éducation et à l'enseignement, particulièrement à l'égard des filles. Notre PNB est en hausse et notre pays a mis en place un fonds national de solidarité en vue de venir en aide aux segments les plus défavorisés de notre société. Nous tenons à réitérer ici notre appui au Plan d'action de la conférence du Caire et à sa mise en application.

Mme LOIS WILSON (Canada) : près de cinq ans après Le Caire, les problèmes auxquels nous devons faire face sont plus importants aujourd'hui qu'à l'époque. Nous devons comprendre le lien entre population et développement et agir en conséquence. La vision du Canada d'un système de soin et de santé durable correspond au Programme d'action du Caire. Le Canada a adopté une politique générale en vue d'améliorer l'état de santé de la population. Le Canada a adopté des politiques efficaces adaptées aux besoins de la population. Le Canada aide les pays en développement en matière de soins de santé. Nous accordons une attention particulière à la santé des femmes et à leur accès aux services de santé.

( suivre)

- 16 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Nous devons renforcer le lien pertinent mais difficile entre la migration nationale et internationale. Nous travaillons avec la société civile et les partenaires des Nations Unies en matière de population et de développement. Le Canada doit relever un certain nombre de défis, notamment le déclin de notre Aide publique au développement. Toutefois, ce budget sera légèrement augmenté. Le Canada est déterminé à continuer à collaborer avec la communauté internationale pour aboutir à des buts concrets conformes au Programme d'action du Caire.

M. JANIS PRIEDKALNS, Représentant permanent de la Lettonie auprès des Nations Unies : la Lettonie a pris une part active à la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire. En décembre 1998, une conférence de suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire s'est tenue en Lettonie. Les conclusions de la conférence ont contribué à l'élaboration d'un rapport qui a donné une bonne vue d'ensemble des initiatives et des actions entreprises par la Lettonie. En 1998, un programme national intitulé "La population de la Lettonie" a donné une approche stratégique de la question. Le programme analyse les activités menées dans ce domaine et défini les problèmes que l'on doit encore résoudre. La Lettonie manque toutefois des ressources pour mettre en oeuvre les activités qu'elle a prévues. La mise en place du Centre de promotion national pour la santé a été particulièrement importante, notamment en ce qui concerne les soins de santé génésique. De nombreuses organisations non gouvernementales collaborent avec les autorités locales pour promouvoir une vie saine. Le Bureau national pour les droits de l'homme de la Lettonie essaie de répondre aux besoins des groupes vulnérables comme les enfants, les personnes âgées et handicapées. Les médias ont joué un rôle important pour sensibiliser la population aux questions de santé sexuelle et génésique. Plusieurs réunions ont été organisées au cours des dernières années pour sensibiliser le public aux questions de sexospécificité. Des mesures sont prises au niveau gouvernemental pour promouvoir l'égalité des sexes. A la veille du nouveau millénaire, la Lettonie voudrait souligner à nouveau l'importance de la promotion des valeurs liées à la famille qui est un facteur important du développement d'une société saine.

( suivre)

- 17 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

M. MOHAMMAD FARHADI, Ministre de la santé et de l'enseignement médical de la République islamique d'Iran : la question de la population n'est pas un jeu de chiffres. Elle concerne plutôt des êtres humains et traite de notions importantes et sensibles telles que la famille, le mariage, la reproduction et la sexualité qui jouent un rôle central dans la vie de toutes les sociétés. Au niveau conceptuel, parce que ces notions impliquent des principes éthiques fondamentaux universels établis depuis longtemps, leur traitement exige nécessairement un examen approfondi et ne peut être soumis à une approche de "laissez faire, laisser passer". A un niveau plus pratique, les politiques et programmes démographiques constituent un élément essentiel dans l'élaboration de stratégies globales en matière de développement. Dans ce contexte, la pauvreté doit être considérée comme le pire ennemi des politiques de développement humain en général, et des politiques démographiques en particulier. L'éradication de la pauvreté contribuerait à créer le climat économique et social nécessaire à l'accès aux services de base, notamment les services de santé et la planification familiale. La formulation et la mise en oeuvre de politiques démographiques nationales sont indispensables pour réaliser des progrès notables. La communauté internationale peut en effet faire une contribution sensible dans ce domaine en fournissant les ressources financières et techniques nécessaires, et par le biais d'efforts plus concertés dans le domaine du renforcement des capacités nationales dans les pays en développement. La croissance rapide et continue du nombre des jeunes à l'échelle mondiale, en particulier dans les pays en développement, constitue un des défis majeurs auxquels on est confronté et auxquels il faudrait répondre en priorité.

Fondés sur trois piliers - Islam, nationalité et république -, la Constitution de la République islamique d'Iran, tout en respectant les droits et la dignité de l'individu, considère la famille comme la base de la société et de la vie sociale, au sein de laquelle les droits, les fonctions et les rôles respectifs des parents et des enfants sont définis. La stratégie nationale en matière de planification familiale, avec l'objectif de contrôle des naissances, est fondée sur la promulgation simultanée d'une législation appropriée, la promotion de la sensibilisation du public et la fourniture des services nécessaires, en particulier à l'intention des jeunes couples. Ces politiques et mesures renforcées par un engagement politique élevé du Gouvernement, ont permis la réduction sensible du taux de natalité. De 1984 à 1997, le taux naturel annuel de la croissance démographique est passé de 3,2 à 1,4%. Des progrès considérables ont été accomplis pour réduire le taux de mortalité postnatale et infantile. L'autonomisation des femmes peut être considérée comme un autre aspect important de la politique générale adoptée par le Gouvernement iranien. La création de 240 commissions chargées de la promotion des femmes sur l'ensemble du territoire, en particulier dans les zones rurales, ont contribué à renforcer la participation des femmes dans tous les domaines de la vie sociale.

( suivre)

- 18 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

La participation des femmes dans la section de la santé, y compris dans les activités liées à la santé génésique, représente un aspect important de leur rôle actif de plus en plus croissant au niveau national. L'élaboration, l'adoption et la mise en oeuvre de politiques nationales relatives aux questions de la famille et de la population dont le succès a été reconnu sur le plan international et récompensées par le prix décerné par le Comité de la remise des prix du FNUAP, réaffirme la compatibilité entre la religion et les politiques démographiques et de planification familiale.

Mme HILDE JOHNSON, Ministre de la coopération pour le développement et des droits de l'homme de la Norvège : le Programme d'action du Caire a permis que les questions relatives à la santé génésique soient fondées sur les droits de l'individu. Il est essentiel de placer la personne humaine d'abord, de respecter la dignité humaine et la valeur de chaque individu. Il faut davantage investir dans le secteur social afin de résoudre les problèmes de population. Cela implique d'investir dans le capital humain. Le soutien donné à l'initiative 20/20 est un pas dans la bonne direction. Aucun investissement n'est plus important que les soins de santé de base et l'éducation. Les études montrent que l'éducation des petites filles est un des investissements les plus profitables. Investir dans l'éducation des petites filles signifie en effet réduire la mortalité infantile et maternelle, et contrôler la fertilité. Eduquer les petites filles et les femmes permet d'éduquer toute la famille. On devrait donner aux femmes davantage de choix. Des changements positifs ont eu lieu dans ce domaine et la législation est de plus en plus favorable aux femmes dans de nombreux pays. Les services des santé ont été développés afin de pouvoir mieux répondre aux besoins de tous dans le domaine de la santé sexuelle et génésique. Des programmes de sensibilisation de la population à ces questions sont mis en oeuvre. La société civile joue à ce sujet un rôle particulièrement important, notamment pour promouvoir le changement et trouver des solutions. Le taux d'avortement diminue dans les endroits où des conseils de planification familiale sont offerts. Malgré ces changements positifs, de nombreux problèmes restent à être résolus.

Le taux de mortalité maternelle reste trop élevé, la violence sexuelle est trop présente, et l'information distribuée à la jeunesse, notamment en ce qui concerne le virus VIH/sida, n'est pas suffisante. Il faut une action renouvelée et des efforts mieux coordonnés. La violence sexuelle devient une arme dans les conflits armés. Les femmes réfugiées sont dans une situation particulièrement vulnérable. La mortalité féminine est très élevée chez les femmes réfugiées. Ceci est inacceptable et il faut se pencher sur cette question de façon prioritaire afin d'y remédier. Le Gouvernement norvégien a récemment présenté un nouveau plan d'action pour la réduction des avortements, notamment chez les adolescentes. La divulgation d'informations et le développement de services de conseil sont nécessaires si l'on veut sensibiliser les jeunes aux problèmes liés à l'avortement.

( suivre)

- 19 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

L'épidémie du virus VIH/sida qui a un impact dévastateur à la fois sur la démographie et sur le développement socioéconomique de nombreux pays. Là encore les petites filles et les femmes sont les plus vulnérables. Un véritable engagement politique de chaque gouvernement au plus haut niveau et une coordination des efforts entrepris sur le plan international sont essentiels pour lutter contre l'épidémie. L'insuffisance des ressources financières continue d'être un obstacle important pour la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Les pays donateurs et les pays en développement ont une responsabilité partagée pour remplir l'engagement qu'ils ont pris, non seulement au Caire mais dans toutes les conférences des Nations Unies.

M. BRIAN COWEN, Ministre de la santé et de l'enfance de l'Irlande : de grands changements se sont produits en Irlande ces dernières années, à commencer par la chute du taux de natalité, preuve que les couples contrôlent beaucoup mieux leur fécondité. Le taux de natalité est ainsi passé de 21,8 naissances pour 1000 en 1980 à 13,5 en 1998. Depuis 1991, le taux de fécondité irlandais est au-dessous du niveau de renouvellement des générations fixé à 2,1. Depuis la conférence du Caire, des services de planning familial ont été mis en place; leur accès est gratuit pour les personnes les plus défavorisées. Les organisations non gouvernementales jouent un rôle important dans les services de santé génésique et coopèrent étroitement avec les autorités. Un plan sur la santé des femmes est en cours d'élaboration. Le problème de l'épidémie VIH/sida est toujours une priorité pour le Gouvernement, dont la stratégie tient en quatre points : prévention, soins aux personnes infectées par le virus, surveillance de l'épidémie et lutte contre la discrimination.

Le Programme d'action du Caire et le processus de révision ont mis l'accent sur la réduction du recours à l'avortement dans le monde. L'amélioration de l'éducation en matière de santé, l'accès aux services de planning familial et la contraception sont indispensables pour y parvenir. L'Irlande fait sien le principe selon lequel l'avortement ne peut être considéré comme une méthode de planification familial. Il est donc important pour l'Irlande, mais aussi pour les autres pays, que le document reconnaisse que la politique et la législation concernant les circonstances dans lesquelles une interruption volontaire de grossesse peut être envisagée relèvent du choix de chaque pays. L'accès équitable à des services de soins de base, y compris en matière de santé génésique, est indispensable au développement social. De nombreux défis restent à relever : de multiples maladies infectieuses, en particulier le VIH/sida, continuent de se développer, et le taux de mortalité maternelle reste à un niveau inacceptable dans de nombreux pays.

( suivre)

- 20 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

M. GALUAK DEING GARANG, Ministre de l'étude et du développement de la construction du Soudan : il faut rappeler que le succès de la Conférence du Caire a été rendu possible par le haut degré de tolérance et le respect de la culture, des croyances, des valeurs sociales et éthiques de l'autre, qui ont prévalu. Le processus actuel de suivi et d'évaluation de la mise en oeuvre du Programme d'action doit être guidé par les mêmes principes. Ce qui a été dit par certaines délégations il y a cinq ans est encore plus valable aujourd'hui dans la plupart de nos sociétés. L'une de ces déclarations était qu'en Afrique "le préservatif le plus puissant du monde est la confiance des parents que leurs enfants survivront". Comment pourrait-on contester la validité d'une telle conviction logique face au processus croissant de marginalisation des économies pauvres du monde ? Le Soudan est d'avis que les sociétés n'auraient aucune difficulté à réguler les populations pour autant que cela se fasse dans le respect de leurs valeurs et principes moraux. Une solution globale aux problèmes de population doit être profondément enracinée dans la foi et l'engagement dans les valeurs humaines de base que l'on trouve dans toutes les religions et traditions. A l'avant scène de ces valeurs, on trouve le rôle de la famille en tant qu'unité de base et fondement de la société. Cette notion ne peut souffrir aucun compromis. Il est tout autant important de ne pas considérer la planification des familles et le contrôle de la population comme une norme sociale universelle visant à imposer une approche des questions de la puberté, de l'avortement, de l'éducation sexuelle aux individus et aux sociétés qui ont leurs propres valeurs religieuses, leurs croyances, leurs valeurs et leurs traditions distinctes. Les gouvernements, la société civile et les ONG n'ont pas à spécifier un comportement social particulier pour que les jeunes générations deviennent des citoyens responsables. Ce sont les parents, en particulier les mères et les grands- mères, qui sont les premiers agents de socialisation des sociétés.

Le Soudan estime que, dans le processus d'évaluation de l'application du Programme d'action du Caire, les accords conclus lors de la CIPD ne peuvent être renégociés. La crédibilité de tout ce processus serait mise en danger si toute tentative en ce sens était introduite. La pratique du consensus implique qu'aucun groupe de pays ne peut imposer une certaine ligne d'action à d'autres groupes et ne peut, non plus, empêcher d'autres groupes de suivre la ligne d'action choisie pour autant qu'elle soit compatible avec les principes internationaux acceptés. Les politiques nationales dans le domaine de la population doivent demeurer du ressort de décisions nationales souveraines.

En ce qui concerne la question de la pauvreté, du développement économique et de l'environnement, le Soudan déplore le fait que le projet de document final ne traite pas de la nécessité cruciale et urgente de promouvoir une meilleure compréhension et un plus grande coopération internationale qui permettraient aux pays en développement et aux pays les moins développés, en particulier, de remporter des succès dans ces domaines. L'engagement international en ce qui concerne le problème de l'éducation doit être réaffirmé.

( suivre)

- 21 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Le Soudan est aussi préoccupé par l'accent important qui est mis dans le projet de document final sur les droits de la reproduction au dépens de l'attention adéquate qui doit être portée aux besoins urgents dans le domaine de la santé primaire, en particulier en Afrique sub-saharienne. Tout en reconnaissant l'importance des programmes de santé génésique, le Soudan estime que leur mise en oeuvre requiert une assistance financière et technique énorme pour compléter les efforts des pays en développement et des pays les moins avancés.

Au niveau national, le Gouvernement soudanais a fait de la mise en place de programmes en matière de population et de développement l'une de ses priorités en vue d'améliorer la qualité de vie de la population. Le Soudan reconnaît l'importance de l'habilitation des femmes. Dans ce cadre, un plan national d'action a été adopté en vue de traiter de la question de l'égalité entre les sexes et de la promotion des femmes par l'accès à l'éducation, le développement de leurs capacités et l'élimination des obstacles à leur participation aux processus de décision à tous les niveaux. Le Plan d'action attache une grande importance à la santé des femmes, leur santé génésique et leurs besoins en matière de planification familiale, ainsi qu'en ce qui concerne la réduction de la pauvreté qui fait obstacle au développement des femmes soudanaises. Les objectifs fixés au Caire ne peuvent toutefois être réalisés que dans un contexte de paix globale dans le pays. C'est dans cet esprit que le Gouvernement a signé l'Accord de paix de Khartoum en 1997 avec les sept principales factions en conflit, et qu'il s'attache à prendre des initiatives en faveur de la paix afin de favoriser la réconciliation nationale.

M. GERALD SSENDAULA, Ministre des finances, de la planification et du développement économique de l'Ouganda : dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire, son pays a adopté en 1995 une politique démographique nationale en faveur du développement durable. Cette politique détermine clairement les priorités et sert de directive dans l'accomplissement des efforts nationaux et dans ceux des partenaires en faveur du développement, y compris la société civile et les organisations non gouvernementales, dans l'élaboration des programmes en matière de population et de développement. L'Ouganda a renforcé sa lutte contre la pandémie du VIH/sida par le biais d'une approche multisectorielle. Le Président de l'Ouganda s'est exprimé ouvertement sur la pandémie du VIH/sida et a alarmé la population sur la nécessité de combattre de manière radicale cette épidémie. Au cours des deux dernières années, on note un déclin sensible de la pandémie VIH/sida. Par ailleurs, l'Ouganda, qui compte une forte population de jeunes, leur accorde une attention particulière. Des programmes visant notamment à assurer une éducation de base et le développement des enfants, en particulier des fillettes, ainsi que le recours à des données en vue d'améliore les programmes en faveur des jeunes, ont été mis en oeuvre.

( suivre)

- 22 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

S'agissant des questions de l'équité et de l'égalité des sexes, le Gouvernement ougandais a également identifié les femmes comme constituant un groupe qui avait été marginalisé et qui avait besoin d'être intégré dans le processus national de développement. En vue d'assurer l'autonomisation des femmes, l'Ouganda a bénéficié des recommandations formulées par les Conférences du Caire et de Beijing. Le Gouvernement a mis en place un processus permettant d'émanciper les femmes en créant des sièges électifs spécialement réservés aux femmes au sein de toutes les institutions municipales et nationales. Ainsi, on compte un nombre important de femmes parlementaires. D'autres ont été promues à des postes élevés dans les administrations judiciaires, pénitentiaires et de police. Le Gouvernement continue d'appuyer les mesures en faveur des femmes et d'assurer une éducation aux fillettes en tant que partie intégrante du programme universel pour l'éducation primaire. En ce qui concerne les pratiques traditionnelles préjudiciables qui compromettent la santé génésique et les droits génésiques des femmes, le Gouvernement ougandais s'est attaqué au problème de la mutilation génitale des femmes en adoptant une approche culturellement sensible. En deux ans, ces mesures ont permis de marquer des progrès importants et en reconnaissance de ce succès, la population de Kapchorva - région où ces pratiques prévalent - a reçu en 1998 le prix des Nations Unies pour la population. En décembre 1998, le Président ougandais a appelé la population de cette région à renoncer à ces pratiques. Pour renforcer la promotion de la santé génésique, l'Ouganda a établi une coopération étroite avec des parlementaires par le biais du Forum parlementaire sur la population et le développement et la sécurité alimentaire. Les différentes autorités religieuses du pays ont donné main forte au Gouvernement pour mettre en oeuvre les programmes en la matière.

M. SALAH UDDIN YUSUF, Ministre de la santé et de la famille au Bangladesh : la Conférence du Caire a permis au Bangladesh de concevoir une nouvelle approche des questions de population. Un comité national pour la mise en oeuvre du Programme d'action a d'ailleurs été constitué peu après. Ces dernières années, sous la direction éclairée du Premier Ministre Sheikh Hasina, plusieurs éléments ont permis de faire des progrès à cet égard, parmi lesquels : un engagement déterminé de la part du Gouvernement; la santé des mères et des enfants fondée sur la planification familiale; la coopération entre les ONG et les organisations gouvernementales avec le soutien accru de la société civile; le rôle favorable des moyens d'information; l'amélioration de l'accès à l'éducation en particulier pour les petites filles; l'émancipation des femmes, notamment à travers des programmes de microcrédit.

Le niveau de l'aide internationale s'est amélioré juste après la Conférence du Caire - tout en restant en deçà des objectifs. Après avoir stagné pendant deux ans, il est en baisse depuis 1998. Or, la communauté des pays bailleurs de fonds a un rôle très important à jouer dans le financement des programmes de population. Sans ressources suffisantes, la mise en oeuvre de la plate-forme d'action n'est pas possible. Elle dépend aussi de la coopération active entre les institutions financières internationales et régionales avec les institutions des Nations Unies.

( suivre)

- 23 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

CHEIK HUMAID BIN AHMED AL-MUALLA, Ministre de la planification des Emirats arabes unis : son pays accorde une place particulière à toutes les couches de la population, y compris les femmes. Les questions de population doivent être fondées sur toutes les croyances religieuses, culturelles, sociales et économiques de chaque pays. C'est pourquoi, les Emirats arabes unis insistent sur la nécessité de respecter ces différences dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Il faudrait accorder une importance particulière aux questions de la paix et du développement dans l'élaboration, l'adoption et la mise en oeuvre des engagements pris au Caire.

M. MEKONNEN MANYAZEWAL, Vice-Ministre au Ministère du développement et de la coopération économiques de l'Ethiopie : depuis 1991, l'Ethiopie a entrepris des changements structurels qui peuvent se résumer en trois points : création d'une économie de marché; création d'un système politique démocratique; et décentralisation et transfert du pouvoir et des fonctions administratifs pour assurer l'autonomie des régions. Dans ce cadre, une politique nationale en matière de population a été adoptée ainsi qu'une politique nationale sur les femmes, une politique de santé, une politique d'éducation et de formation, une stratégie de sécurité alimentaire et une politique de l'environnement. Le transfert du pouvoir administratif aux régions a été un élément essentiel à la mise en place de la politique en matière de population. Au début de sa mise en oeuvre, la santé de la mère et de l'enfant, et les services de planification familiale se sont révélés inadéquats - seuls 50% de la population ont accès aux soins de santé- en raison du taux d'augmentation de la demande due à la croissance rapide de la population. En conséquence, la santé génétique continue d'être l'élément central du programme national en matière de population. Ainsi, l'éducation en matière de population et de la famille a été introduite dans les collèges et les lycées ainsi que dans la formation des futurs professeurs.

En Ethiopie, la mise en oeuvre des programmes liés à la population n'est pas le seul fait du Gouvernement. Un certain nombre d'ONG et d'acteurs du secteur privé sont impliqués. En ce qui concerne la mise en oeuvre régionale des recommandations de la Conférence du Caire, des évaluations récentes effectuées en Afrique ont identifiés des problèmes institutionnels, administratifs, techniques et financiers. Il est important de prendre note, dans ce contexte, de l'équilibre délicat qu'il faut établir entre l'établissement des priorités et l'allocation des ressources pour ce qui est de la santé génétique et d'autres composantes du secteur de la santé telles que le contrôle des maladies comme la malaria, les maladies infectieuses et d'autres qui suscitent aussi des problèmes de santé critiques dans la plupart des pays en développement. Pour l'Ethiopie, l'égalité entre les sexes et l'équité resteront lettre morte et rhétorique si l'on ne s'engage pas à changer les conditions matérielles et économiques des femmes dans les pays en développement.

( suivre)

- 24 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

L'Ethiopie estime que pour parvenir à une mise en oeuvre intégrale du Programme d'action du Caire, il faut accorder l'attention requise aux problèmes découlant de la mondialisation, à la question de la dette extérieure, aux difficultés rencontrées dans le renforcement des capacités nationales, et à la consolidation du lien entre le Programme d'action du Caire et les Programmes d'action de Copenhague, sur le développement social, de Beijing, sur les femmes et de Rome, sur l'alimentation.

M. YIGAL BEN-SHALOM, Directeur général du Ministère du travail et des affaires sociales d'Israël : Israël est l'un des rares pays fondé sur un seul thème. Ses fondateurs étaient des réfugiés et voulaient créer un Etat dont la raison d'être serait d'accueillir des gens des coins les plus reculés du globe qui construiraient une société ensemble transcendant leurs origines différentes. Au cours de la dernière décennie, Israël a ainsi accueilli un grand nombre d'immigrés. L'arrivée de plus d'un million de personnes, d'origines et de cultures diverses, pose au pays un défi unique et une opportunité existante. Malgré ces défis, Israël a réussi avec succès à absorber les nouveaux immigrants et à les intégrer dans la société israélienne, en particulier dans la main-d'oeuvre. Grâce aux programmes de formation professionnelle et de recyclage spécialement destinés aux immigrants, le chômage dans cette catégorie de la population se situe juste légèrement au-dessus de la moyenne nationale. Israël a également ouvert ses portes à des populations fuyant la violence. Ainsi, en 1977, par exemple, Israël a accueilli des groupes de "boat people" vietnamiens. En 1995, un groupe de musulmans bosniaques fuyant le conflit dans l'ex-Yougoslavie est arrivé dans le pays. Tout récemment, Israël a accueilli deux groupes de réfugiés musulmans fuyant le Kosovo. Ces immigrants bénéficient d'aides destinées à les aider à reconstruire leur vie en Israël.

Israël a aussi déployé des efforts en vue de réduire les inégalités entre les sexes, en adoptant notamment plusieurs lois spécifiques visant à éliminer toute discrimination. Le Gouvernement a également introduit une nouvelle législation qui prévoit des congés de maternité d'une durée de 12 mois pendant lesquels les femmes reçoivent 100 % de leur salaire et ne peuvent être licenciées. Un accent particulier a également été mis sur la lutte contre la violence familiale. Des progrès significatifs ont été réalisés au cours des dernières années grâce à l'adoption de lois protégeant les femmes des abus. De vastes campagnes d'éducation de l'opinion publique ont également été lancées en vue de prévenir la violence familiale. Le Gouvernement a aussi lancé un projet national, visant à protéger les droits des enfants qui est axé sur la prévention et les soins thérapeutiques d'urgence aux enfants en danger d'abus. Israël intensifie, par ailleurs, ses efforts en vue de réduire le chômage, en combattant ce fléau à sa base, c'est-à-dire par l'éducation.

( suivre)

- 25 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

M. ALDO OMAR CARRERAS, Vice-Ministre de la population de l'Argentine : la politique du Gouvernement argentin en matière de population et de développement repose sur un certain nombre de principes. Tout d'abord, les questions de population et de développement sont du ressort de chaque pays souverain, en accord avec l'orientation de ses politiques nationales, et conformément au respect de la dignité humaine et du libre choix de chacun. Selon le Programme d'action du Caire, la priorité doit être donnée à la protection et à la promotion de la famille, cellule de base de la société. Il faut préserver le droit prioritaire des parents dans l'éducation de leurs enfants, comme le garantit la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il existe d'ailleurs un lien très étroit entre développement et éducation, avec une incidence directe sur la santé. Il a ainsi été démontré que l'amélioration du niveau d'éducation des femmes va de pair avec un recul de la mortalité infantile et des problèmes de santé.

Les politiques visant à augmenter l'espérance de vie et à améliorer la santé doivent être encouragées. La planification familiale n'a de valeur que si elle améliore la qualité de vie des familles, dont les droits doivent être reconnus et protégés par l'Etat. Dans ce contexte, la vie humaine doit être respectée depuis le moment de la conception jusqu'à la mort. Ce principe ne peut pas être altéré par des lois ou des politiques démographiques. Par conséquent, la République argentine n'accepte pas que la notion de "santé reproductive" inclue l'avortement, ni comme service, ni comme méthode de régulation. La promotion de la femme dans des activités sociale, économique, politique et culturelle est essentielle pour renforcer l'équité entre les sexes. Il est aussi important d'élaborer des politiques à l'intention des personnes âgées en matière de santé comme en matière affective. La République argentine réaffirme son engagement à la recherche de l'équité et de la justice sociale, objectif indissociable de toute politique de population et de développement.

M. JOSE-ANGEL PESCADOR, Vice-Ministre pour la population et les services de migration du Mexique : le Plan national de développement pour la période 1995-2000 reconnaît que les progrès sociaux dépendent d'une croissance économique vigoureuse et durable, mais il montre que les progrès et le bien- être ne peuvent reposer sur des bases solides si la croissance démographique absorbe les avantages du développement. Le Mexique a réalisé dans le secteur de la santé des réformes institutionnelles importantes. Les services établis sont répartis dans quatre domaines essentiels, à savoir la planification familiale, la santé prénatale, la santé sexuelle et génésique des adolescentes et des femmes. L'adoption et la mise en oeuvre du concept holistique de la santé génésique a impliqué des réformes institutionnelles, législatives et administratives profondes dans le secteur de la santé et une forte mobilisation des ressources pour créer les normes de prestation de services, encourager la sensibilisation à la santé génésique du personnel de santé et promouvoir la participation sociale.

( suivre)

- 26 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du VIH/sida, le Mexique a renforcé les mesures visant à répondre aux demandes et besoins des adolescents en matière de santé sexuelle et de santé génésique en privilégiant les actions préventives. Le Mexique s'est engagé à renforcer l'institutionnalisation de l'éducation sexuelle dans les établissements scolaires et extra-scolaires. Le gouvernement mexicain réaffirme son engagement en faveur de l'équité et de l'égalité des sexes. Son engagement se reflète dans la création en mars 1996 d'une instance nationale et d'un programme national chargée d'éliminer les inégalités subies par les filles et les femmes mexicaines. Les mesures en matière de développement adoptées ces dernières années ont intégré l'approche de l'égalité des sexes dans les phases de planification, d'exécution et d'évaluation des politiques publiques. L'expansion sans précédent des opportunités en matière d'éducation permet aujourd'hui à 92% des filles âgées entre 6 et 14 ans de recevoir un enseignement primaire et secondaire. La distribution de 22 millions d'exemplaires d'un manuel national sur la santé des femmes, la réorientation des programmes de prévention et de contrôle du cancer de l'utérus et du sein, la multiplication des mesures pour le renforcement de l'emploi des femmes qui bénéficient à 1,5 million de femmes vivant dans les zones rurales ou dans les banlieues, figurent parmi les mesures importantes prises par le Mexique en faveur des femmes.

M. AGIS LOIZOU (Chypre) : Chypre soutient la position par l'Union européenne. Le Programme d'action du Caire est un outil de travail qui aide les responsables de la planification à formuler et à mettre en oeuvre les politiques et les programmes relatifs à la population. Les politiques de contrôle de la population prennent de plus en plus compte des questions relevant des droits de l'homme comme les droits génésiques, l'égalité des sexes et la promotion du rôle des femmes. Le Gouvernement chypriote est préoccupé par les problèmes socioéconomiques liés au vieillissement de sa population. Chypre a formulé des programmes de développement socioéconomiques bien longtemps avant la Conférence du Caire. Du fait de l'étroitesse de son territoire et de son manque de ressources de base, le développement économique de Chypre repose sur l'exploitation de ses ressources humaines. De ce fait, l'amélioration du niveau social, du bien être de la population et particulièrement des femmes est un objectif qui fait partie intégrante du plan de développement. Le Gouvernement a développé des services de garde d'enfants et mis en place des programmes de formation afin d'aider les femmes, notamment des milieux ruraux, à trouver du travail rémunéré à plein temps. Les questions relatives à l'égalité des sexes et à la promotion des femmes sont prioritaires à Chypre. Des mesures ont été prises par le Gouvernement pour éliminer la violence et la discrimination à l'égard des femmes. Chypre a ratifié la Convention des Nations Unies pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Il existe maintenant une législation qui demande un salaire égal pour un travail égal, des congés de maternité, et interdit le licenciement de femmes pour cause de grossesse. La législation protège les femmes contre la violence et défend leur droit à la propriété.

( suivre)

- 27 - AG/896 POP/718 30 juin 1999

Dans le domaine de l'éducation, qui est gratuite pour tous, les petites filles jouissent des mêmes droits que les garçons. Les soins génésiques sont fournis gratuitement par le secteur public et à des prix abordables par le secteur privé. Toutes les femmes ont accès aux services publics médicaux prénataux. Des informations sur les droits sexuels et reproductifs, les lois de la famille, l'éducation sexuelle, les choix de reproduction sont distribuées dans les services de planification familiale.

La question de réfugiés ou de personnes déplacées est particulièrement importante pour Chypre. Chypre est un pays dont le tiers de sa population a été déplacée de maisons ancestrales du fait de l'invasion étrangère de 1974. Chypre estime que le droit des réfugiés de retourner chez eux en toute sécurité et dignité est un droit inaliénable basé sur le droit international. Le retour des expatriés chypriotes est activement encouragé par le Gouvernement. Durant les deux dernières décennies, il y a eu un transit à Chypre d'immigrants du fait de la guerre du Liban et, plus récemment, de la guerre du Golfe en 1991. Chypre, du fait de l'étroitesse de son territoire, n'a pas la capacité d'absorption suffisante et ne peut permettre la mise en place d'un système d'immigration permanente. De ce fait, les immigrants illégaux sont soit rapatriés ou envoyés vers un autre territoire de leur choix. On reconnaît à certains le statut de réfugiés et l'asile politique leur est donné. Chypre estime qu'il faut de façon urgente établir, au niveau international, un nouveau code de conduite pour gérer l'immigration qui prend en compte la protection du droit des migrants, la prévention du trafic des migrants et l'exploitation des femmes et des enfants.

M. JASSIM MOHAMMAD BUALLAY (Bahreïn) : la politique démographique joue un rôle important au Bahreïn, qui s'emploie notamment à réduire les taux de mortalité et à faire face aux problèmes de l'augmentation du nombre d'expatriés. Les plans élaborés par le Gouvernement prennent toujours en compte la dimension "population". Dans un pays où le développement socioéconomique et culturel a été important ces dernières années, le principal objectif des autorités est d'améliorer le niveau de vie et de faire en sorte de répondre aux besoins de chaque famille. Pour la troisième année consécutive, le Bahreïn est le premier Etat arabe en matière de développement humain, grâce notamment à des services d'éducation et de santé de qualité. En matière d'emploi, les autorités veulent donner aux habitants la possibilité de travailler dans des organisations gouvernementales et limiter le recours à la main-d'oeuvre expatriée pour qu'elle ne soit pas en concurrence avec les citoyens du Bahreïn.

Le Programme d'action du Caire fait partie des priorités de l'Etat. Le niveau d'éducation très élevé de la population, et des femmes en particulier, a permis de le mettre en oeuvre très rapidement. C'est pourquoi, le Bahreïn ne voit pas aujourd'hui la nécessité de renégocier ce qui l'a déjà été. Les politiques en matière de population relèvent des choix de chaque pays, dans le respect des valeurs morales et culturelles des populations.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.