En cours au Siège de l'ONU

AG/895

L'APPLICATION DES OBJECTIFS EN MATIERE DE POPULATION ET DE DEVELOPPEMENT EXIGE DAVANTAGE DE RESSOURCES FINANCIERES, ESTIMENT LES DELEGATIONS

30 juin 1999


Communiqué de Presse
AG/895
POP/717


L'APPLICATION DES OBJECTIFS EN MATIERE DE POPULATION ET DE DEVELOPPEMENT EXIGE DAVANTAGE DE RESSOURCES FINANCIERES, ESTIMENT LES DELEGATIONS

19990630 L'importance du Programme d'action du Caire est réaffirmée à l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée générale

L'importance du Programme d'action du Caire en faveur de la population et la nécessité de prendre des mesures pour assurer la poursuite de sa mise en oeuvre et la réalisation des objectifs qui y sont fixés, a été réaffirmée ce matin, à l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée générale chargée d'examiner l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD, Le Caire, 1994). A cette fin, une majorité de délégations a toutefois demandé une réévaluation des moyens financiers consacrés aux programmes de développement, en particulier dans les pays les plus pauvres, où les problèmes de population sont les plus aigus.

"Jamais dans l'Histoire les questions de population et de développement n'ont été à ce point liées", a souligné le Président péruvien, M. Alberto Fujimori, en appelant à l'instar des intervenants qui l'ont suivi, à une plus grande mobilisation des ressources en faveur des programmes de développement. M. Fujimori a aussi prôné des politiques réalistes en matière de population, invitant à briser le cercle vicieux de la pauvreté et des grossesses non désirées pour passer au cercle vertueux des familles qui aspirent au bien- être.

Rappelant qu'au Caire, chacun était convenu de la nécessité de mobiliser de nouvelles ressources financières, au sein des pays en développement, mais également auprès de la communauté internationale, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a appelé les Etats Membres à assurer la mise en oeuvre du Programme d'action dans un esprit d'étroite coopération et de vision partagée. "Notre première préoccupation doit être le développement économique et social durable, fondé sur l'égalité entre les sexes, les droits de l'homme et la justice sociale, a dit, pour sa part, le Président de la session extraordinaire et Président actuel de l'Assemblée générale, M. Didier Opertti (Uruguay). Ce n'est que grâce à un développement soutenu et viable, et au partage des richesses que nous pourrons assurer la paix au siècle prochain. M. Opertti a rappelé que les Etats restent souverains dans l'application du Programme d'action, dans le respect de leurs valeurs religieuses, éthiques, et culturelles, et des droits de l'homme.

(à suivre - 1a)

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Outre la nécessité de renforcer les moyens financiers consacrés à la réalisation des objectifs du Caire, plusieurs délégations ont plaidé, au cours du débat, en faveur de la promotion de l'éducation et des services en matière de santé sexuelle et génésique, en vue de réduire les taux de mortalité maternelle et infantile, encore très élevés dans de nombreux pays, en particulier les pays en développement. D'autres délégations, par contre, ont rappelé le rôle central de la famille en matière d'éducation et préconisé des mesures en leur faveur. En tant que foyer de valeurs, celle-ci est mieux à même d'encourager un comportement sexuel responsable.

Parallèlement à la session extraordinaire, les négociations se poursuivent sur le document final qui devrait être adopté à l'issue du débat. Faisant rapport des travaux du Comité préparatoire de la session, son Président, M. Anwarul Karim Chowdhury (Bangladesh) a indiqué qu'un consensus avait été trouvé sur la plus grande partie du texte, mais que certaines questions restaient en suspens. Les négociations, fructueuses mais difficiles, ont non seulement permis d'évaluer les progrès réalisés dans l'application du Programme d'action, mais aussi d'élargir sensiblement la compréhension du texte et le consensus, a-t-il dit.

La Conférence internationale sur la population et le développement, organisée au Caire (Egypte) en 1994, avait axé ses travaux sur le thème de la population, la croissance économique soutenue et le développement durable. Le Programme d'action sur vingt ans fut adopté par acclamation, malgré les réserves de 23 Etats. L'un des objectifs fixés est de mettre à la disposition de tous, d'ici à 2015 ou avant, des soins de santé génésique, notamment la planification familiale. Des objectifs sont également établis en matière d'éducation, notamment pour les filles, ainsi que la réduction de la mortalité infantile, postinfantile et maternelle.

Le Programme d'action insiste sur la nécessité de répondre aux besoins des individus, femmes et hommes, plutôt qu'à des objectifs démographiques. L'un des facteurs clés de cette nouvelle approche est la femme, dont il faut renforcer les moyens d'action et élargir les choix en facilitant son accès à l'éducation, aux services de santé et aux possibilités d'emploi. Le Programme invite, pour la première fois, les gouvernements à se pencher sur les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions, qui sont la principale cause de mortalité maternelle et constituent un "problème majeur de santé publique". Il traite également des questions de migration internationale, d'environnement et de modes de consommation.

La CIPD avait pris l'engagement de mobiliser à l'échelle du monde un montant de 17 milliards de dollars par an d'ici à l'an 2000 et de plus de 21 milliards de dollars d'ici à 2015 en faveur des programmes de population et de santé en matière de reproduction. Si les moyens de financement affectés aux activités en matière de population ont augmenté depuis la CIPD, l'élan suscité par la Conférence semble s'être ralenti dès 1996.

(à suivre - 1b)

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Cette situation est aggravée par la diminution globale de l'Aide publique au développement et le fait que, dans un certain nombre de pays, une situation économique difficile et l'instabilité politique entravent les efforts visant à mobiliser les ressources intérieures requises pour mettre en oeuvre les politiques et programmes nationaux relatifs à la population.

Les personnalités suivantes ont fait une déclaration au cours du débat : M. Gustavo Bell, Vice-Président de la Colombie; Mme Valentina Matvienko, Vice- Premier Ministre de la Fédération de Russie; M. Wang Zhongyu, Conseiller d'Etat de la Chine; Kwamena Ahwoi, Ministre de l'administration locale et du développement rural du Ghana; M. Jerzy Kropiwnicki, Ministre, Membre du Conseil des Ministres de Pologne; Mme Brigitte Zypries, Vice-Ministre, Ministère fédéral de l'intérieur de l'Allemagne; M. Vilija Blinkeviciute, Vice-Ministre de la sécurité sociale et du travail de la Lituanie; et M. Martin Bartenstein, Ministre fédéral de l'environnement, de la jeunesse et de la famille de l'Autriche.

Les représentants de l'Iraq, de l'Afrique du Sud, de l'Italie, de l'Espagne, de la Côte d'Ivoire et de la Belgique sont intervenus.

Le Président de la session a indiqué que la Commission de vérification des pouvoirs est composée des pays suivants : Chine, Fidji, Jamaïque, Mali, Nouvelle-Zélande, Fédération de Russie, Etats-Unis, Venezuela et Zimbabwe. Il a indiqué, par ailleurs, que 32 Etats Membres sont en retard dans le paiement de leur contribution aux dépenses de l'Organisation, ce qui pourrait les priver de leur droit de vote à l'Assemblée.

En début de séance, les délégations ont observé une minute de silence consacrée à la prière ou à la médiation.

L'Assemblée générale reprendra son débat, cet après-midi à partir de 15 heures.

Examen et évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement

Déclarations liminaires

M. DIDIER OPERTTI (Uruguay), Président de l'Assemblée générale : Cette session extraordinaire se réunit à un double tournant de l'histoire. Nous sommes à la veille d'un nouveau siècle et d'un nouveau millénaire et sur le point d'accueillir le six milliardième citoyen du monde. Il y a toutes les raisons de penser que ce bébé aura plus de chance que ses prédécesseurs. La mortalité infantile n'a jamais été aussi faible; l'espérance de vie n'a jamais été aussi longue; il n'y a jamais eu autant de richesses dans le monde et celles-ci n'ont jamais été aussi bien harmonisées en ce qui concerne leur répartition. Jamais autant de personnes n'ont bénéficié de l'éducation et d'un logement. Mais en dépit de tous ces progrès, on se heurte à de graves problèmes d'intégration sociale et de marginalisation qui trouvent leur source dans des facteurs culturels, politiques et économiques. Les inégalités ne cessent d'augmenter, accompagnées d'une perception généralisée de privation. Nous espérons donc que ce nouveau-né pourra tirer parti de tous les progrès. Toutefois, des 2 100 bébés qui naîtront pendant le temps de mon discours ce matin, 1 995 naîtront dans les pays les plus pauvres du monde et sans doute au sein d'une famille pauvre. Pour ces enfants, pour leurs parents, les perspectives d'avenir sont sombres. Dans les pays en développement, l'espérance de vie est moins élevée, la mortalité plus élevée et les revenus plus faibles que dans les pays industrialisés. En outre, la distribution des richesses est très inégale. Pour les pays les moins avancés, les perspectives sont encore plus sombres.

Nous nous réunissons ici animés de l'objectif de travailler sans relâche à éliminer les inégalités et améliorer la situation. Notre première préoccupation est le développement économique et social, fondé sur l'égalité entre les sexes, les droits de l'homme et la justice sociale. Ce n'est que grâce à un développement soutenu et viable, et au partage des richesses que nous pourrons assurer la paix au cours du siècle prochain. Créer une société plus égalitaire ne signifie pas être tributaire d'un corps de normes universelles, mais plutôt reconnaître les différentes valeurs et croyances. La première démarche doit être culturelle. Il faut examiner le milieu culturel et social des nouveaux-nés afin de mettre en place une stratégie durable en vue de la réalisation de nos objectifs. Au cours de la décennie écoulée, l'Assemblée générale s'est lancée dans cette entreprise en organisant de grandes conférences mondiales. Depuis, les pays de la communauté internationale ont travaillé ensemble pour réaliser les objectifs convenus.

( suivre)

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La réunion d'aujourd'hui a pour objectif d'évaluer les progrès dans le domaine de la population et du développement. Le Programme d'action du Caire a jeté les grandes lignes des politiques en la matière. Le Programme, entre autres, précise que tous les Etats restent souverains dans son application, dans le respect des valeurs religieuses et éthiques et du contexte culturel des peuples, et en conformité avec les normes internationalement reconnues en matière de droits de l'homme. Les quinze principes du Programme d'action constituent clairement la base d'un consensus aussi valable aujourd'hui qu'il y a cinq ans. Le Programme d'action est le fruit de longues délibérations. C'est l'expression d'opinions soigneusement pesées par tous les Etats Membres qui ont participé à son élaboration.

Les mesures adoptées en matière de population et de développement ont permis d'améliorer les conditions de vie des populations dans le monde. Le Programme d'action fixe des objectifs à accomplir dans les domaines de la santé de la reproduction, de la mortalité infantile et maternelle, de l'espérance de vie, de l'éducation, et de la mobilisation des ressources nécessaires pour mener à bien ces objectifs. Au cours de cette session extraordinaire, l'objectif est d'avancer pas à pas sur la voie que nous nous sommes tracée au Caire. Mais il faudra encore trouver d'autres modalités d'action. Cette Assemblée apportera sans nul doute une contribution à cet égard. J'engage tous les pays à réexaminer le volume des ressources consacrées aux questions de population et de développement et les ressources qu'ils pourront mettre à la disposition de la communauté internationale pour réaliser les objectifs fixés. Le nouveau-né qui nous fera franchir le cap des six milliards d'habitants mérite le meilleur de ce que la famille humaine a à offrir.

M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies : La Conférence du Caire n'était pas un événement isolé mais faisait partie intégrante de la série des grandes conférences organisées par les Nations Unies tout au long des années 90, qui ont porté sur l'environnement, les droits de l'homme, la population, le développement, les femmes et les établissements humains. Bien que distinctes, ces questions avaient toutes un lien; le développement, celui des nations et des populations. Toutes ces conférences visaient à parvenir à l'objectif fixé grâce aux efforts concertés d'Etats souverains et de la société civile, efforts guidés par une approche commune fondée sur des valeurs et principes universels. Le Caire a donc été une Conférence sur la population et le développement démontrant une nouvelle fois, que les perspectives de développement socioéconomique sont intimement liées à la démographie. De nombreux travaux de recherche ont prouvé que la croissance économique et le développement ont des effets non négligeables sur la fécondité, la taille des familles, la pyramide des âges et la structure des mouvements migratoires. Le Caire a également été l'occasion de souligner la nécessité de stabiliser la population mondiale et c'est la dimension mondiale du problème.

( suivre)

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La dimension individuelle implique elle des droits en matière de santé sexuelle et de reproduction. Grâce à la jouissance de ces droits, en 25 ans, le nombre d'enfants par femme dans les pays en développement est passé de cinq à trois; le recours à la planification familiale est tombé de 30% à 60%; le taux de mortalité infantile a chuté de 140 pour 1000 à 80 pour 1000; et l'espérance de vie a augmenté de 59 ans à 66 ans.

Au niveau mondial, le taux d'accroissement de la population a diminué de façon spectaculaire tombant de 2 à 1,3% par an. Dans 25 ans, il devrait être de 0,8%. Chaque année, 78 millions d'individus viennent grossir la population de la planète mais ce chiffre devrait diminuer lentement, dans un premier temps, puis plus rapidement au cours de la deuxième décennie du XXIè siècle. Voilà des changements positifs auxquels toutes les nations peuvent se targuer d'avoir contribué et la plupart des pays y sont parvenus non pas en ayant recours à des moyens de coercition mais en renforçant les libertés individuelles. Le mérite n'en revient pas aux seuls Etats. Les ONG et d'autres entités de la société civile ont apporté une contribution importante. Mais il reste encore beaucoup à faire. Il faut noter notamment que bien souvent les filles n'ont toujours pas les mêmes possibilités en matière d'éducation; trop de femmes ne peuvent toujours pas choisir si et quand elles veulent être enceintes; trop d'entre elles sont victimes de violences sexuelles et de mutilations génitales; et trop de pays sont encore ravagés par le VIH/sida. Le Programme d'action du Caire doit donc être intégralement mis en oeuvre mais pour cela, il faut des fonds. Au Caire, chacun était convenu de la nécessité de mobiliser de nouvelles ressources financières, au sein des pays en développement mais également au sein de la communauté internationale. Depuis lors, les pays en développement ont montré leur détermination. Ils sont toutefois cruellement limités dans ce qu'ils peuvent faire sans aide extérieure.

Cette session extraordinaire offre une chance unique de relever ce qui est sans doute l'un des grands défis du siècle à venir. Les Etats sont réunis aujourd'hui au sein de l'instance idéale : l'ONU, seul forum à vocation véritablement mondiale. Le Secrétariat de l'ONU et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) sont là pour les aider.

M. ANWARUL KARIM CHOWHDURY (Bangladesh), Président du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale chargée d'examiner l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement : Lors de sa session préparatoire du 24 mars au 1er avril et de sa reprise de session du 24 au 29 juin, la Commission de la population et du développement, réunie en Comité préparatoire, a consacré la majorité de son temps à la négociation du document principal contenant des propositions de mesures pour la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action de la CIPD. Les délibérations ont été très fructueuses, tout en étant ardues et difficiles. Toutefois, l'engagement ferme des délégations a contribué à surmonter des difficultés qui paraissaient insurmontables.

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Il y a eu des progrès importants. On a pu parvenir à un consensus sur la plus grande partie du texte, y compris sur les questions liées à la parité, l'habilitation des femmes, la nécessité d'une perspective sexospécifique, la santé de reproduction, la mortalité maternelle, le sida et les questions macroéconomiques. Malgré des efforts intensifs, quelques paragraphes restent encore en suspens sur lesquels nous continuons de négocier. Les paragraphes 53 et 55 du document ont fait l'objet d'un accord au cours la nuit dernière.

Les discussions de fond ont été riches et complètes. On a non seulement procédé à une évaluation des progrès réalisés dans le cadre de l'application du Programme du Caire mais on a aussi sensiblement enrichi la compréhension du texte et étendu le consensus. On peut être fier des progrès réalisés dans les aspects de fond du document.

Débat général

M. ALBERTO FUJIMORI, Président de la République du Pérou : Jamais dans l'Histoire, les questions de population et de développement n'ont été à ce point liées. En dépit d'une croissance mondialisée, le fossé entre les pays riches et les pays pauvres ne cesse de se creuser. Il faut briser le cercle vicieux de la pauvreté et des grossesses non désirées par des politiques économiques réalistes en matière de population. La logique nous impose l'option consistant à augmenter les ressources pour réaliser un plus grand nombre d'objectifs sachant que, dans les pays en développement, les services fondamentaux comme la santé, l'éducation et la sécurité font trop souvent défaut. Il faut donner aux couples les moyens d'exercer leur responsabilité en ce qui concerne les enfants. Bien souvent, les enfants non désirés ne sont pas correctement nourris ou éduqués et sont les premiers à tomber dans la délinquance ou la prostitution. Depuis 1995, le Pérou a engagé un programme d'information et permis à un nombre croissant de couples d'adopter des méthodes contraceptives. En 30 ans, le taux de fécondité est passé de 6 à 3 enfants par femme, un indice intimement lié avec celui de la mortalité infantile, en nette baisse. L'objectif fondamental des autorités péruviennes dans leurs programmes est de donner les informations adéquates. Il y aurait chaque année 250 000 avortements au Pérou, où cette pratique est interdite. Comparé aux 610 000 naissances, c'est un chiffre important, d'autant que les interruptions volontaires de grossesse entraînent souvent des complications, voire le décès de la mère. En dépit de ses détracteurs, le programme visant à favoriser l'éducation sexuelle et à encourager l'utilisation de moyens contraceptifs artificiels ou naturels a permis d'obtenir des résultats positifs, en favorisant notamment une plus grande émancipation des femmes. La baisse du taux d'analphabétisme chez les femmes et la lutte contre la violence domestique figurent aussi parmi les priorités du Gouvernement péruvien.

( suivre)

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Les adolescents doivent avoir une information complète en matière d'éducation sexuelle afin de lutter contre les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles comme le sida. Chaque pays a le droit de décider de la politique qu'il veut adopter en matière de population. Il faudra faire appel à l'esprit de détermination pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et des enfants non désirés pour passer au cercle vertueux de familles qui aspirent au bien-être.

M. GUSTAVO BELL LEMUS, Vice-Président de la République de Colombie : le Gouvernement colombien s'est employé à oeuvrer pour un véritable changement social, à travers son plan "changer pour construire la paix". Depuis quelques dizaines d'années, nous avons été en mesure de réduire considérablement la croissance démographique. L'amélioration des soins de santé et une meilleure prévention des maladies ont permis d'augmenter l'espérance de vie et de réduire la mortalité infantile, nettement inférieure à la moyenne mondiale. La Colombie est aussi l'un des pays en voie de développement les plus enclins à encourager la coopération sud-sud en matière de population et de développement.

Concernant le document devant être adopté par l'Assemblée générale, la Colombie aimerait mettre l'accent sur un certain nombre de priorités. Nous pensons tout d'abord qu'il faut considérer la population comme un élément fondamental des stratégies de développement. Les actions futures doivent s'inscrire dans la perspective de la coopération internationale et du développement durable. La priorité doit être donnée aux actions destinées à compenser l'impact social de la récente crise financière internationale, en particulier en matière d'éducation, de santé et de programmes de population. Des résultats significatifs ne peuvent être obtenus sans des politiques claires et concrètes en matière de migrations internationales. Il faut aussi se débarrasser des barrières économiques et sociales qui empêchent de donner leur pleine valeur aux droits reproductifs et à la santé sexuelle. Nous devons adopter des mesures en faveur des adolescents, sur lesquels reposent notre avenir, et des personnes âgées, dont la proportion ne cesse de croître dans nos sociétés. Des actions urgentes doivent aussi être prises pour réduire la mortalité maternelle et le nombre de grossesses non désirées; un planning familial efficace est à cet égard indispensable. La coopération entre les organisations gouvernementales et non gouvernementales doit être renforcée, sachant que le rôle de ces dernières est de plus en plus important dans la mise en oeuvre des programmes d'action. Il faut, enfin, favoriser la mobilisation des ressources financières internationales indispensables pour atteindre les objectifs fixés. Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) doit absolument bénéficier de fonds supplémentaires.

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Mme VALENTINA MATVIENKO, Vice-Premier Ministre de la Fédération de Russie : la Conférence internationale pour la population et le développement du Caire a donné un élan considérable au développement et à la mise en oeuvre de politiques globales sur la population. Toutefois, il est évident que pour un certain nombre d'objectifs, le rythme des progrès réalisés est insatisfaisant. La complexité du phénomène de mondialisation et la mobilisation de ressources insuffisantes pour les activités en matière de population compromettent la réalisation des objectifs du Caire. Dans ces circonstances, il faudra accorder une attention plus soutenue aux aspects sociaux du développement économique, et placer la personne humaine, sa dignité, ses droits, son pouvoir économique et spirituel, et surtout sa vie et sa santé au centre des politiques nationales et internationales. Ces éléments essentiels devraient constituer une partie intégrante de la notion de paix au XXIème siècle que le Président Eltsine a proposée d'élaborer. La Fédération de Russie est convaincue que la préservation de la paix en faveur du développement est la condition sine qua non pour la réalisation de progrès dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Pendant plusieurs mois, le monde a assisté à une guerre qui a éclaté dans une région relativement prospère en termes économiques - à savoir les Balkans où l'infrastructure sociale vitale et le potentiel humain d'un état souverain ont été délibérément détruits . La santé de la population de Yougoslavie, et la condition de l'environnement sont menacées et la capacité de développement de ce pays a été affaibli. La crise humanitaire sans précédent exigera des ressources considérables et de nombreuses années d'efforts pour mettre fin aux souffrances de la population et pour restaurer une vie normale.

La Fédération de Russie est pleinement engagée en faveur de l'esprit et des objectifs fixés par la Conférence du Caire. Guidé par les principes du Caire, le Gouvernement a constamment développé sa politique en matière de population. Les autorités ont profondément révisé l'approche liée aux problèmes démographiques. En même temps, l'environnement dans lequel le Gouvernement oeuvre n'est pas du tout simple. La Fédération de Russie, comme un certain nombre d'autres pays en transition, est confrontée à des problèmes démographiques qui se sont accentués au cours des réformes de marché dans les années 90. Le taux de mortalité, en particulier des travailleurs, demeure élevé et s'associe à un taux de fertilité de plus en plus faible. La santé des Russes, en particulier des enfants et des jeunes, s'est détériorée, et les maladies contagieuses, notamment celle qui sont sexuellement transmises, ont pris une ampleur considérable. Le problème des migrations forcées est devenu plus aigu. Afin de surmonter ces tendances négatives, le gouvernement a, sur la base du Programme d'action, pris des mesures à court et à long termes. Sa principale priorité est de réduire la mortalité, d'améliorer les services de santé, de fournir des conditions de vie décentes et d'assurer une protection sociale. Le Gouvernement a contré ses efforts sur la protection de la santé génésique et a promu des mesures préventives globales dans ce domaine. Cela a permis de garantir une certaine stabilité du taux de mortalité infantile.

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Des plans nationaux d'action pour la promotion de la condition des enfants et des femmes sont mises en oeuvre. Les autorités russes s'efforcent d'assurer les droits et intérêts des personnes âgées qui constituent un segment croissant de la société russe et son groupe le plus vulnérable. A cette fin, le Programme fédéral en faveur des personnes âgées est en cours d'application. Des priorités à long terme ont été établies. L'absence de ressources financières publiques pour le financement des programmes socio- démographiques nécessaires constitue un obstacle considérable à la mise en oeuvre des stratégies nationales en matière de population et de développement.

M. WANG ZHONGYU, Conseiller d'Etat et Secrétaire général du Conseil d'Etat de la République populaire de Chine : Même si l'on peut se réjouir de voir que les principes et les valeurs du Programme d'action de la Conférence mondiale sur la population et le développement font désormais partie intégrante des politiques macroéconomiques de nombreux pays, le chemin est encore long pour atteindre les objectifs fixés dans le Programme d'action. Parallèlement aux crises économiques, aux catastrophes naturelles, aux guerres et aux conflits qu'ont connu bien des pays ou encore à la détérioration de l'environnement et des conditions sanitaires de certaines populations, il n'en demeure pas moins que les ressources nécessaires à la mise en oeuvre du Programme font sérieusement défaut. Les engagements en faveur de l'aide internationale sont loin d'être honorés et les projets d'aide au développement en faveur des populations sont victimes de coupes sombres alors que la crise financière sévit en Asie, que les pays d'Amérique latine plient sous le poids de la dette et que ceux d'Afrique sont de plus en plus marginalisés par la mondialisation. C'est pourquoi, il faudra réaffirmer les principes et l'esprit du Programme d'action, tirer les enseignements des expériences passées, examiner les problèmes présents et rechercher les solutions possibles.

Pour sa part, le Gouvernement chinois a, ces cinquante dernières années, concentré ses efforts sur la modernisation du pays. Une économie et un développement social solides ont permis d'améliorer sensiblement les conditions de vie de la population, faisant de la Chine le pays à forte population le plus développé. Donnant la plus haute priorité à la mise en oeuvre du Programme d'action, le Gouvernement a formulé un Programme quinquennal de planification familiale nationale (1995-2000) et posé des objectifs à long terme en matière de population et de planification familiale pour la première moitié du XXIème siècle. Cette politique met l'accent sur l'amélioration de la qualité de vie de la population, notamment en matière de santé et d'éducation, tout en s'attachant à maîtriser les aspects quantitatifs. Elle s'oppose à toute mesure coercitive et met l'accent sur l'adoption d'une approche intégrée mettant en oeuvre des campagnes d'information et d'éducation, fournissant des services de santé reproductive et de planification familiale de qualité et en donnant un rôle pivot à la société civile et aux ONG. Tous ces efforts ont permis de réduire de deux points le taux de fécondité et de faire progresser l'espérance de vie moyenne.

( suivre)

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Toutefois, avec sa population qui ne cesse de s'accroître chaque année de 12 millions de personnes et le manque de fonds nécessaires, la Chine éprouve des difficultés à répondre pleinement aux besoins de ses citoyens. C'est pourquoi nous espérons que la coopération internationale soit davantage renforcée, en prenant en compte les conditions nationales du pays concerné ainsi que son développement socioéconomique, en respectant pleinement sa souveraineté ainsi que ses différences culturelles et religieuses. La Chine estime que lorsque l'on parle des droits de l'homme, le droit de manger à sa faim et celui du développement de tous les peuples sont ceux qui emportent la priorité et que sans ces deux principes fondamentaux les droits de l'homme seront privés de tout contenu.

M. KWAMENA AHWOI, Ministre des autorités locales et du développement rural du Ghana : Même avant la Conférence du Caire en 1994, le Ghana avait révisé sa politique en matière de population et avait anticipé à bien des égards les objectifs, les principes et les stratégies recommandées à l'issue de la Conférence. Le principe d'une bonne gestion de la population est nécessaire au développement durable. Après la Conférence du Caire, le Ghana a renforcé sa politique de développement, centrée sur la personne humaine, afin qu'elle permette à tous les habitants de réaliser pleinement leur potentiel en exerçant des choix significatifs. La mise en oeuvre par le Ghana de la politique révisée sur la population et du Programme d'action du Caire a été considérablement renforcée par le projet mis en place par le Gouvernement relatif à la transformation socioéconomique intitulé " Vision 2020 : le premier pas". Dans le document figurent les objectifs à moyen et long termes et les stratégies nécessaires pour transformer économiquement le Ghana en un pays à revenu moyen d'ici 2020. Dans le contexte de Vision 2020 et en prévision de l'émergence de mégapoles au XXIème siècle, le Ghana s'occupe vigoureusement de résoudre le problème de l'expansion des villes en renforçant le développement rural. La décentralisation du pouvoir politique et de la responsabilité en matière de planification, quand il s'agit de promouvoir l'engagement de la communauté dans tous les aspects du processus de développement, est une stratégie valable tenant compte des préoccupations de la population au niveau des districts et des sous-districts.

Des lois ont été promulguées pour promouvoir l'égalité des sexes et le rôle des femmes. La mutilation génitale féminine est condamnée par la loi. D'autre part, la pratique d'enfermer les fillettes pour les punir de "crimes" commis par des membres de leurs familles est reconnue comme un acte criminel. Le Ghana déploie d'importants efforts pour mettre en oeuvre la plate-forme d'action de Beijing sur les femmes. Le Gouvernement a pris l'engagement de porter à 40% le quota de la représentation féminine. Le Ministre a ensuite indiqué que son pays continue de faire face à d'importants problèmes, comme par exemple l'accès insuffisant aux services médicaux, particulièrement dans les zones rurales, ainsi que les croyances et les pratiques socioculturelles, qui tendent à freiner les efforts entrepris pour pleinement mettre en oeuvre le Programme d'action du Caire.

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M. JERZY KROPIWNICKI, Ministre, Membre du Conseil des ministres de la Pologne : A l'aube du XXIe siècle, la Pologne, dont l'économie est toujours en transition, a défini quelques priorités en matière démographique : protéger la famille et l'emploi, améliorer la santé et assurer les liens intergénérationnels d'une société vieillissante. Un Programme national de santé a été mis en place et complété cette année par des programmes nationaux de lutte contre la toxicomanie et de prévention de l'épidémie VIH/sida. En 1998, le Gouvernement polonais a adopté un rapport sur la situation de la famille, considérée comme l'entité capable d'assurer dans des conditions optimales le renouvellement des générations et leur développement biologique, psychologique et social. Ce rapport indiquait que le renforcement de l'aide à la famille était l'un des devoirs primordiaux de l'Etat. Des mesures ont été mises en place pour notamment améliorer la protection des mères, la santé des bébés et des enfants, faire en sorte que la jeune génération respecte le droit à la vie et les droits de l'homme et promouvoir une culture de procréation responsable. Les femmes doivent aussi avoir la possibilité de concrétiser leurs aspirations sociales et de concilier harmonieusement leurs vies familiales et professionnelles.

Les personnes âgées, qui ont une place à part entière dans la société, doivent bénéficier de la solidarité entre générations, et nous espérons que le système d'assurance retraite actuellement en cours d'élaboration leur permettra de subvenir à leurs besoins matériels. L'éducation, élément primordial en matière de développement, est une priorité budgétaire en Pologne, qui espère atteindre en la matière des résultats comparables à ceux des pays de l'Union européenne. L'immigration est en hausse en Pologne, et les autorités ont aligné leur politique avec les conventions et les accords internationaux. L'adhésion de la Pologne à l'Union européenne devrait faire évoluer la législation polonaise à ce sujet.

MME BRIGITTE ZYPRIES, Vice-Ministre du Ministère fédéral de l'intérieur de l'Allemagne, au nom de l'Union européenne et des pays associés : Un des progrès réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre de la Conférence du Caire est la reconnaissance que les mesures et politiques en matière de population doivent être fondées sur le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales et guidées par le bien-être des personnes. La notion de santé génésique et de santé sexuelle est fondée sur ce consensus et sur la reconnaissance que seules des décisions libres, responsables et informées des être humains peuvent constituer la pierre angulaire et des lignes directrices pour l'action gouvernementale dans ce domaine. L'Union européenne reconnaît que des progrès ont été réalisés depuis la Conférence du Caire en acceptant pleinement les questions liées à la population comme une tâche intersectorielle pour la coopération mondiale en faveur du développement. L'Union européenne souligne à cet égard la nécessité de renforcer les efforts visant à élargir les programmes en matière de population et bien intégrés dans tous les domaines pertinents. L'Union européenne estime qu'il n'est pas nécessaire de réviser le Programme d'action.

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En revanche, il est nécessaire d'édifier sur la base du consensus du Caire et de renforcer les efforts dans les domaines où les progrès sont faibles. L'Union européenne accorde la priorité à l'appel en faveur d'une action plus dynamique dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida, aux mesures répondant aux besoins des adolescents, à une action plus vigoureuse pour réduire la mortalité maternelle et à la réalisation de l'équité et de l'égalité des sexes. Les questions des migrations et des réfugiés, ainsi que des personnes âgées et des ressources nécessaires à la mise en oeuvre du Programme d'action constituent d'autres priorités.

Concernant le VIH/sida, l'Union européenne estime que le succès de la lutte contre cette pandémie ne peut être garantie que par des comportements responsables, en insistant sur la responsabilité des hommes à l'égard de la transmission du virus et sur le droit des femmes de prendre librement les décisions liées à leur sexualité. Les adolescents sont particulièrement vulnérables au VIH et à d'autres maladies sexuellement transmissibles. Le recours à l'avortement, souvent clandestin et à risque, pourrait être limité si l'éducation sexuelle leur était assurée. Sur la base de son expérience, l'Union européenne, a constamment soutenu l'inclusion dans les programmes scolaires de l'éducation sexuelle en vue de mettre en oeuvre le Programme d'action du Caire. La communauté internationale devrait insister sur une action coordonnée pour protéger les jeunes, y compris une action des Nations Unies plus soutenue. Pour ce qui est de la mortalité maternelle, l'Union européenne estime que l'action clé appelle à la mise en place de services de santé appropriés. Il faudrait également assurer l'accès à la planification familiale et à toutes les formes de contraception. En outre, l'avortement - quand il est légal - doit être sûr et accessible et les services de santé de suivi doivent être assurés. S'agissant de l'équité et de l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes et les attitudes masculines sensibles à l'égalité des sexes demeurent une priorité dans les actions futures. A cet égard, il faudrait mettre en oeuvre dans leur totalité les droits de reproduction des femmes. La recommandation concernant la santé des femmes formulée à l'intention de gouvernements par le Comité pour l'élimination de toutes les formes de discrimination est également importante. L'Union européenne appelle à renforcer les mesures visant à garantir l'objectif de 0,7% du PNB de l'Aide publique au développement, ce qui facilitera la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Le 12 octobre prochain, la population mondiale atteindra 6 milliards de personnes. C'est pourquoi, l'Union européenne estime que la mise en oeuvre des objectifs du Caire ne peut réussir que dans un esprit de coopération.

Mme VILIJA BLINKEVICIUTE, Vice-Ministre de la sécurité sociale et du travail de la Lituanie : L'intégration des questions de population et des questions de développement social; la garantie de l'égalité des chances entre les hommes et les femmes; la mise à disposition de services de santé génésique; le renforcement du partenariat avec les ONG, sont toutes questions urgentes en Lituanie comme dans d'autres pays.

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Conformément aux recommandations de l'ONU, la Lituanie entend organiser en 2001 un recensement qui permettra de collecter les caractéristiques démographiques et socioéconomiques de la population. Dans ce pays comme dans beaucoup d'autres pays européens, la baisse continue du taux de natalité a un impact important sur le vieillissement de la population qui devient ainsi un problème urgent. Cette année, dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées, la Lituanie a adopté un Programme d'action pour résoudre les problèmes en la matière. Au cours des dernières années, la Lituanie a fait face au nouveau défi qu'est l'accroissement de l'immigration. La priorité aujourd'hui est donc de lutter contre l'immigration illégale mais aussi de fournir une base sociale et légale aux réfugiés et aux demandeurs d'asile. La Lituanie vient d'ailleurs d'adopter un Programme spécial sur le contrôle de l'immigration conforme aux normes pertinentes de l'Union européenne.

Récemment, les efforts ont porté sur le développement du modèle de budget social de l'Organisation internationale du travail (OIT) dans lequel seront incluses les dépenses liées aux problèmes des retraites, de l'emploi, de la santé ou autres. Ceci permettra de définir un niveau de sécurité sociale et d'élaborer des indicateurs sociaux. En 1998, par ailleurs, le Parlement lituanien a adopté la loi sur l'égalité des chances entre les femmes et les hommes qui a conduit à la création d'une institution de médiation. La Lituanie appuie les recommandations du Programme d'action du Caire et a mis en oeuvre avec succès un Programme portant sur la maternité et les soins de santé de l'enfant. Tout comme le Programme d'action du Caire, la Lituanie estime que l'avortement n'est pas une méthode de planification familiale. C'est la raison pour laquelle les femmes admises dans les cliniques de consultation reçoivent une éducation sur les méthodes contraceptives. Consciente du rôle des ONG dans les questions soulevées au Caire, la Lituanie a adopté une loi en 1996 qui demande à l'Etat et aux municipalités d'apporter un appui financier aux ONG. La collaboration avec les ONG est d'ailleurs reflétée dans le Programme de développement des infrastructures, initié par le Ministère de la sécurité sociale et du travail et financé par le Gouvernement.

M. MARTIN BARTENSTEIN, Ministre fédéral de l'environnement, de la jeunesse et des affaires de la famille de l'Autriche: La croissance démographique en Autriche est comparable à celle des autres Etats membres de l'Union européenne et se caractérise par l'augmentation régulière du nombre de personnes âgées. Cette tendance a eu pour conséquence un changement dans les tranches d'âge du pays et dans la proportion des personnes de plus de 60 ans par rapport aux jeunes de moins de 15 ans. Le ratio qui est aujourd'hui de 1,1 passera à 3,1 en 2030. Une politique de la famille orientée vers l'avenir doit donc être axée sur l'amélioration des conditions permettant aux familles d'avoir des enfants. Comme dans d'autres pays industrialisés, les couples autrichiens souhaitent généralement avoir deux enfants, alors que le taux de natalité s'élève actuellement à 1,34. Face à cette situation, l'Autriche a pris plusieurs mesures au cours des dernières années pour améliorer les conditions sociales et économiques des familles, en leur accordant toutes sortes d'avantages.

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Ainsi, la réforme de la taxe familiale a permis d'éliminer la discrimination à l'égard des familles avec enfants par rapport aux célibataires et aux couples sans enfant. Toute politique de la famille doit, en outre, prévoir des mesures visant à réconcilier la vie familiale et professionnelle. A cet égard, le Ministère de l'environnement, de la jeunesse et de la famille a lancé un "audit de la famille et de l'emploi" qui aide les entreprises à mettre en oeuvre des politiques favorables à la famille tout en étant efficaces d'un point de vue économique. Le système de congé parental permet aux jeunes mères et pères de rester jusqu'à deux ans à la maison en bénéficiant d'allocations financières et sans perdre leur travail.

L'Autriche est l'un des pays du monde qui connaît les taux le plus bas de mortalité infantile et maternelle. Un des instruments majeurs qui a permis ce succès est le "passeport mère-enfant", un programme de santé préventive, gratuit, qui couvre les soins au cours de la grossesse jusqu'à ce que l'enfant ait atteint l'âge de quatre ans. Au niveau mondial, la mortalité infantile et la mortalité maternelle continuent d'être élevées. Les initiatives visant à faire baisser ces taux doivent donc constituer des priorités dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. L'éducation sexuelle et en matière de santé de la reproduction, en particulier pour les filles, devrait commencer à l'école et être disponible universellement. Les soins et services de santé génésique devraient se concentrer sur l'importance de l'hygiène et les naissances assistées par des sages-femmes. L'un des résultats de la session extraordinaire devrait être de promouvoir les soins de santé liés à la contraception, la grossesses et la naissance dans le cadre de l'aide au développement.

Les approches préventives, développées en Autriche, en matière de santé sexuelle et de la reproduction ont eu des effets très positifs en ce qui concerne la prévention des grossesses précoces et du VIH/sida. Les services de conseil pour les adolescents sont d'une importance capitale à cet égard. Ces services doivent se concentrer sur l'utilisation des préservatifs et d'autres contraceptifs, et, davantage encore, sur un comportement sexuel responsable et le respect des droits et de la santé du partenaire. Au niveau mondial, l'Autriche est convaincue que toute stratégie de prévention du sida doit donner la priorité à l'éducation, en particulier celle des adolescents, et la promotion de l'utilisation des préservatifs. L'Autriche est, en outre, préoccupée par l'augmentation du trafic de migrants, en particulier des femmes et des enfants vulnérables à la violence, le travail forcé et l'exploitation sexuelle. La crise des réfugiés dans les Balkans rend ce problème d'autant plus aigu en Autriche.

Chaque année, 70 à 80 millions de femmes ont une grossesse non désirée, 600 000 meurent en couche, et 80 000 décèdent à la suite d'un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses. Ces faits montrent la nécessité d'une action au niveau mondial. L'Autriche reconnaît la nécessité de dégager des ressources pour les programmes de population et de développement.

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Pour sa part, elle réexaminera le niveau et l'utilisation des ressources destinées à la mise en oeuvre des objectifs du Programme du Caire en vue de promouvoir les projets bilatéraux dans les domaines de la santé sexuelle et de la reproduction. Des projets sont envisagés, en coopération avec des pays africains et du Pacifique, en vue d'aider les femmes enceintes lors de l'accouchement, et de promouvoir l'éducation sexuelle des adolescents à l'école et en dehors. L'Autriche est en faveur d'une augmentation des ressources pour les programmes de santé génésique en faveur des adolescents.

M. SAEED HASAN (Iraq) : Le Programme d'action de la Conférence du Caire a ouvert la voie au droit au développement pour tous. Il est nécessaire maintenant de garantir un suivi pour évaluer les progrès réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre de ce Programme d'action. Malheureusement, la réticence de certains pays développés de s'acquitter de leurs engagements dans le cadre de la coopération internationale fait obstacle à la mise en oeuvre d'un certain nombre d'objectifs fixés au Caire. Une politique d'éducation gratuite à toutes les étapes, depuis le jardin d'enfants jusqu'aux études universitaires, a été appliquée en Iraq. Les femmes ont occupé des positions importantes. L'adoption de la Déclaration pour le droit au développement dans toutes ses formes s'est heurtée à de nombreux obstacles, notamment l'obstruction des politiques de transfert de technologie et l'élimination de la dette. Les sanctions économiques globales imposées à l'Iraq ont eu des conséquences dévastatrices sur la situation économique et sociale du pays. Les enfants constituent le groupe de population le plus vulnérable. Des millions d'étudiants ont interrompu leurs études. La participation des femmes à la vie économique et sociale du pays s'est affaiblie. L'imposition de ces mesures coercitives se perpétue et paralyse de manière profonde le développement économique et social du pays.

M. DUMISANI KUMALO, (Afrique du Sud) : Lorsque le Programme d'action du Caire a été adopté, la démocratie de l'Afrique du Sud en était encore à ses débuts. Ses dirigeants, qui étaient nouveaux, avaient de nombreuses idées en ce qui concerne le type de société que le peuple de l'Afrique du Sud désirait. Le plan national de l'Afrique du Sud pour le développement social incorpore les idées du Caire. L'Afrique du Sud est convaincue qu'un document orienté vers l'action sera adopté à l'issue de la session spéciale de l'Assemblée générale. Ce document doit donner des directives sur la façon de procéder pour pleinement mettre en oeuvre le Programme d'action du Caire. Reconnaissant les inégalités dont les femmes ont souffert, la Constitution de l'Afrique du Sud promeut l'égalité des sexes et la mise en oeuvre des droits sociaux fondamentaux tels que l'accès à l'éducation et à la santé. L'Afrique du Sud soutient les objectifs du Programme d'action du Caire mais elle estime qu'il ne suffit pas de se concentrer seulement sur la santé et les droits génésiques. Il faut également créer des conditions socio-économiques favorables pour permettre aux individus d'exercer leurs droits. Les programmes de développement socioéconomiques et les politiques de croissance macroéconomique de l'Afrique du Sud visent à changer les facteurs déterminant la dynamique de la population afin qu'ils conduisent à développement durable, centré sur la personne humaine, et à l'élimination de la pauvreté.

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L'Afrique du Sud consacre deux tiers de son budget national au secteur social. Les femmes enceintes, les mères qui allaitent et les enfants jusqu'à l'âge de six ans ont accès gratuitement aux services de santé. Des actions sont menées par le Gouvernement pour promouvoir le rôle des femmes, notamment en leur donnant accès au crédit et en leur permettant de s'impliquer à part entière dans les petites et moyennes entreprises, et en éliminant les législations discriminatoires. La proportion d'adolescentes mères demeure élevée et il est urgent de trouver une solution à ce problème. L'Afrique du Sud reconnaît que l'avortement est un problème de santé majeur lorsqu'il n'est pas fait de façon sûre et de ce fait met en danger la santé des mères. Environ 44 000 femmes se rendent chaque année dans des hôpitaux du fait de complications faisant suite à ce type d'avortement. Le Gouvernement a promulgué une Loi sur le choix à l'interruption de grossesse qui donne aux femmes le droit d'avoir la liberté de choisir. A ce jour, plus de 50 000 femmes ont eu accès à des services médicaux faisant des avortements sûrs qui ne mettent pas en danger la santé des femmes. Ces services sont également chargés de donner des conseils aux femmes après les avortements et sur les formes de contraception auxquelles elles ont accès. Le problème du VIH/SIDA est particulièrement important en Afrique du Sud. Il est inquiétant de constater que ce sont les jeunes femmes et les pauvres qui sont les plus touchés. Cela prouve qu'il s'agit là d'un problèmes d'égalité des sexes et des droits. Une campagne active visant à combattre le virus est menée mais ne pourra vraiment être menée à bien tant que le coût des médicaments pour combattre le virus restent aussi onéreux. Les grandes compagnies pharmaceutiques multinationales doivent trouver le moyen de résoudre le problème du prix des médicaments. La mobilisation de ressources additionnelles pour aider les pays en développement est également nécessaire afin de permettre à ceux-ci de combattre efficacement l'épidémie.

M. PAOLO FULCI (Italie) : Le problème de la population est passé d'une simple question démographique à une question de dimension économique et sociale. Au Caire, les femmes ont été placées au centre du processus de développement et du contrôle de la croissance démographique. Le débat de haut niveau de la prochaine session de fond de l'ECOSOC à Genève sera centré sur l'autonomisation et la promotion de la femme dans le cadre du rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté. L'emploi des femmes a permis de réduire le taux de fécondité et de renverser la croissance démographique. En raison de ce déclin, la Division de la population des Nations Unies a dû réviser ses prévisions à la baisse concernant la population mondiale d'ici 2050. En effet, les prévisions établies l'année dernière n'indiquaient que 8,9 milliards de personnes, contre 9,8 milliards prévus en 1994. Les femmes et les couples italiens ont un des taux de fécondité les plus faibles du monde et dans l'histoire de l'humanité, soit 1,19 enfant par femme en 1996. La législation italienne en matière d'interruption volontaire de grossesse, en vigueur depuis 1978, ne vise pas à se substituer à une méthode contraceptive, mais répond plutôt aux besoins des femmes.

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Depuis 1975, un réseau de services de conseils couvrant tout le territoire est mis en place pour fournir des conseils et une assistance dans le domaine des droits et de la santé génésiques. En Italie, on note un taux de maternité des adolescentes particulièrement faible, ainsi que du nombre des enfants nés hors mariage. L'espérance de vie des Italiens figure parmi les plus élevées dans le monde, soit 75,1 ans pour les hommes et 81,2 pour les femmes en 1997. Le taux de mortalité infantile est de 5,5 pour mille et le taux de mortalité maternelle est presque nul, grâce aux mesures de protection concernant la maternité.

Pour répondre à ces tendances uniques, le Gouvernement italien a établi des priorités à la fois aux niveaux législatif et administratif, pour promouvoir les droits des enfants, renforcer la condition des femmes, assurer une aide sociale et de santé pour les personnes âgées, réviser les régimes de pensions et fournir une assistance médicale et psychologique pour les toxicomanes. Au niveau international, l'Italie a augmenté considérablement ses contributions au FNUAP, à l'UNIFEM, à l'OMS et au Programme ONUSIDA. L'Italie estime que la question des personnes âgées sera de plus en plus importante à l'avenir. Il est également nécessaire de répondre, dans le cadre d'instances internationales, aux questions liées aux migrations pour analyser l'impact de l'immigration à la fois sur les pays en développement et les pays développés. Les Nations Unies doivent prendre des mesures efficaces et coordonnées pour lutter contre la pandémie du Sida.

M. INOCENCIO ARIAS (Espagne) : L'Espagne a défini un certain nombre de priorités pour les cinq prochaines années. Il faudrait tout d'abord favoriser l'égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines. Autre priorité : améliorer l'accès des adolescents aux services sociaux et aux organismes chargés de les informer en matière de sexualité, en toute confidentialité et dans le respect de leurs croyances religieuses et de leurs cultures. Il faudra lutter contre la mortalité maternelle en prévenant les grossesses non désirées. Les interruptions volontaires de grossesses, là où elles sont autorisées, doivent se faire dans des conditions médicales, hygiéniques et psychologiques optimales. Des mesures préventives doivent aussi être prises pour lutter contre l'épidémie de sida et la recherche doit être aidée pour trouver un remède à cette maladie. Il faut, enfin, réagir d'urgence face aux attaques à caractère sexuel dont sont victimes les réfugiés et les populations déplacées, en Afrique comme en Europe, et donner priorité à la fourniture de services de santé génésique dans les camps de réfugiés.

L'Espagne est consciente du fait que, pour mettre en oeuvre le Programme d'action et les priorités définies dans le rapport du Secrétaire général, il faut pouvoir compter sur des ressources financières suffisantes. Nous partageons les préoccupations de Mme Sadik face à la baisse des ressources du Fonds des Nations Unies pour la population. La contribution espagnole n'a pas diminué depuis 1995 et l'Espagne considère même la possibilité d'augmenter sa contribution au Fonds dans les prochaines années.

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L'interruption volontaire de grossesse ne peut pas être considérée ni utilisée comme une méthode de planification familiale, et la législation espagnole précise les conditions dans lesquelles il est permis d'y avoir recours. Le Ministère de la santé a mis en place des programmes de vigilance épidémiologique et sociosanitaire à destination des femmes qui ont recours à l'avortement en vue de s'assurer que l'intervention se passe dans les meilleures conditions.

M. CLAUDE STANISLAS BOUAH-KAMON, (Côte d'Ivoire) : Avec un taux d'accroissement moyen de 3,8% par an, la Côte d'Ivoire figure parmi les pays dont les taux sont les plus élevés au monde qui, si la tendance se poursuit, verra sa population passer de 15,5 millions aujourd'hui à 27,5 millions en 2015. Pour cette raison et pour répondre aux engagements pris au Caire, la Côte d'Ivoire a adopté en mars 1997 une Politique nationale de population, qui bénéficie de l'appui technique et financier du Fonds des Nations pour la Population (FNUAP) notamment. Cette politique est l'une des composantes majeures du projet de société auquel le pays aspire, et vise à la fois l'amélioration de la qualité de vie, l'adéquation entre la croissance démographique et le développement socio-économique, ainsi que la préservation du cadre de vie et de l'environnement. Ses principaux objectifs sont d'ici l'an 2000 de réduire les niveaux de morbidité et de mortalité, ainsi que la prévalence des maladies sexuellement transmissibles et du VIH/sida par le renforcement des services de santé, en particulier ceux liés à la santé reproductive. Il ambitionne également de contrôler les mouvements migratoires internes et internationaux par le développement d'activités durables et rentables dans les zones de départ afin de limiter l'exode rural ainsi que les disparités régionales; de répondre à l'exigence d'équité en matière d'éducation, de santé, d'emploi et de ressources alimentaires en rendant obligatoire la scolarisation jusqu'à 15 ans; et de développer les capacités nationales en matière de mise en oeuvre et de coordination institutionnelle des politiques et programmes de population.

De façon concrète, plusieurs plans sectoriels ont été élaborés et mis en oeuvre, tels le Plan national de développement sanitaire, le Plan national d'action environnementale ou encore le Plan national d'action pour la femme. La mise en oeuvre de cette politique revêt donc une dimension multisectorielle, requérant l'engagement des institutions gouvernementales, des ONG et de la société civile. Toutes ces actions sont menées au sein d'un cadre institutionnel bien défini, composé du Conseil national de la population et du Bureau national de la population, qui doivent formuler des stratégies, élaborer des programmes d'investissement, suivre et évaluer les activités et d'une manière générale impulser la mise en oeuvre de la Politique nationale de population. Ainsi, en dépit des moyens modestes dont elle dispose, la Côte d'Ivoire s'est résolument engagée à mener des actions concrètes en vue de traduire dans les faits les recommandations du Caire.

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M. ANDRE ADAM (Belgique) : Depuis le Caire, de nombreuses actions ont été menées dans les pays membres ou à l'initiative de ceux-ci dans des zones moins favorisées. La Belgique a elle aussi voulu incorporer les résolutions de la CIPD dans sa politique intérieure et dans sa nouvelle politique de coopération internationale. Elle s'attache à établir le lien entre les actions définies dans les grandes conférences de l'ONU : le développement durable, la pauvreté et le statut des femmes. Elle est attentive au respect des droits de l'homme qui, dans le domaine de la population aussi, doit guider les choix publics. Globalement, en matière de population, des progrès certains ont été accomplis mais il reste d'énormes défis. La croissance démographique semble être ralentie, même dans les pays où jusqu'à récemment la fécondité était restée élevée. La mortalité maternelle reste trop élevée dans de nombreux pays. Le suivi médical avant, pendant et après l'accouchement doit s'accompagner d'une politique de planning familial qui permette aux couples de choisir et de réaliser de manière libre et responsable leur descendance et qui évite le recours à l'avortement clandestin. A ce propos, la Belgique soutient avec fermeté l'égalité des hommes et des femmes, notamment dans le domaine de la sexualité et de la reproduction. Soucieuse du bien-être de la femme et de l'enfant, elle insiste sur l'importance de l'éducation, particulièrement des jeunes filles et des femmes. Une société mieux formée sera plus ouverte aussi à la solidarité entre les générations et à la reconnaissance de ses composantes multi-ethniques. Ceci est indispensable dans un monde où se profilent deux évolutions démographiques majeures : le vieillissement des populations et l'amplification des migrations internationales.

Face au vieillissement des populations, il faudra avoir pris des précautions indispensables pour garantir les ressources des plus âgés et leur apporter l'assistance nécessaire, et ce particulièrement dans les pays à faible revenu. Il faudra aussi développer un système généralisé de sécurité sociale permettant l'accès des personnes âgées aux soins médicaux et non médicaux. L'importance croissante des migrations nécessite une approche internationale de la compréhension des causes de ces phénomènes, de leurs retombées sociales et économiques et de la formulation de solutions. En particulier, afin d'éviter des conflits, les projets de développement doivent être utilisés de manière préventive plutôt que comme des remèdes ex-post. Ces deux évolutions, vieillissement et migrations, vont devoir retenir toute notre attention si l'on veut garantir une qualité de vie satisfaisante à tous les habitants de la planète, d'aujourd'hui et de demain.

Depuis la Conférence du Caire, la contribution volontaire de la Belgique pour les activités du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a été constamment à la hausse. A ceci s'ajoute la part de budgets multilatéraux, bilatéraux et de nos subsides aux ONG en matière de population et de développement, et en particulier les actions en matière de santé génésique, incluant notamment le planning familial et la lutte contre le VIH/sida.

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Un autre type d'action utile est l'organisation de séminaires techniques tels ceux que la Belgique a organisés, en collaboration avec la Division de la population de l'ONU, sur la santé et la mortalité (novembre 1997) et, en collaboration avec le FNUAP, sur le vieillissement de la population (octobre 1998). Entrepris à l'initiative d'experts nationaux, ces séminaires ont bénéficié de l'assistance financière d'instances gouvernementales. Nous souhaitons poursuivre dans cette voie, notamment pour approfondir le thème du vieillissement.

Je souhaite que cette session extraordinaire de l'Assemblée générale soit l'occasion d'un nouvel élan dans le développement, la coopération internationale et le bien-être des peuples en nous invitant à toujours plus de tolérance, de liberté et de justice.

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