ECOSOC/442

LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU CENTRE DE LA REUNION DES MINISTRES, HAUTS RESPONSABLES NATIONAUX ET DIRIGEANTS DES GRANDES INSTITUTIONS FINANCIERES, EN JUILLET A GENEVE

29 juin 1999


Communiqué de Presse
ECOSOC/442


LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU CENTRE DE LA REUNION DES MINISTRES, HAUTS RESPONSABLES NATIONAUX ET DIRIGEANTS DES GRANDES INSTITUTIONS FINANCIERES, EN JUILLET A GENEVE

19990629 COMMUNIQUE DE BASE ECOSOC/442 Aide humanitaire, développement de l'Afrique et renforcement du Conseil économique et social, autres grands thèmes de la session de fond de l'ECOSOC du 5 au 30 juillet

Ministres et hauts responsables nationaux du monde entier se réuniront début juillet à Genève pour examiner, avec les dirigeants des grandes institutions financières et commerciales internationales et de hauts fonctionnaires de l'ONU, les moyens d'éliminer le fléau de la pauvreté qui touche encore 1,5 milliard de personnes dans le monde. Les participants à ce débat de haut niveau, organisé dans le cadre de la session de fond du Conseil économique et social du 5 au 30 juillet, discuteront, entre autres, des défis prioritaires à relever pour gagner cette guerre. Le thème retenu pour cette réunion de trois jours (5-7 juillet) est "Le rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté : l'autonomisation et la promotion de la femme".

Y participeront notamment, outre les nombreux ministres qui sont attendus, MM. James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale; Michel Camdessus, Directeur du Fonds monétaire international (FMI); Rubens Ricupero, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED); David Hartridge, Directeur intérimaire de l'Organisation mondiale du commerce (OMC); Juan Somavia, Directeur général de l'Organisation internationale du Travail (OIT); et Mark Malloch Brown, nouvel Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, fera une déclaration d'ouverture et assistera au débat tout au long de la matinée du 5 juillet.

L'élimination de la pauvreté sera aussi le leitmotiv des délibérations du Conseil qui abordera, au cours de cette session, un large éventail de questions, allant des relations entre l'ONU et les institutions financières et commerciales internationales aux droits de l'homme et aux nombreux problèmes sociaux et économiques dans le monde. Le thème de la pauvreté sera plus particulièrement au centre du débat consacré aux activités opérationnelles de l'ONU et de la discussion sur le développement de l'Afrique, et s'inscrit dans le cadre plus large de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997-2006).

Si le leitmotiv, cette année, est l'élimination de la pauvreté, le renforcement de l'ECOSOC au sein du système des Nations Unies, mais aussi son interaction avec le Conseil de sécurité constitueront la toile de fond politique de la session. L'urgence des questions qui seront examinées sera, en effet, l'occasion pour l'ECOSOC d'assurer son rôle de premier organe de l'ONU chargé des questions économiques et sociales mondiales, rôle que lui a conféré la Charte et qu'il s'attache à renforcer, comme l'a demandé le Secrétaire général dans son programme de réformes de l'Organisation. L'ECOSOC entend ainsi montrer que, dans la gestion et la coordination des politiques macroéconomiques, il peut jouer un rôle quelque peu équivalent à celui du Conseil de sécurité pour les questions politiques.

Plusieurs manifestations seront organisées, en marge de la session, dont la plus marquante sera, sans conteste, la cérémonie de commémoration du dixième anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant le 6 juillet, à 9 heures 30, en présence du Secrétaire général, M. Kofi Annan, de la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Mme Carol Bellamy, et du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson. Adoptée par l'Assemblée générale en 1989 et quasi universellement ratifiée, cette convention est l'instrument le plus complet sur les droits individuels des enfants et fixe des normes en vue de leur protection. Des groupes de travail de la Commission des droits de l'enfant rédigent actuellement deux protocoles de la Convention, l'un empêchant le recrutement des enfants de moins de 18 ans dans les forces armées ou leur participation aux hostilités, l'autre renforçant les interdictions internationales relatives à la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants. L'ONU s'occupe également du problème de la main-d'oeuvre enfantine, un fléau dont la source est à chercher dans la pauvreté et qui concerne, selon l'OIT, environ 250 millions d'enfants de 5 à 14 ans, dont près de la moitié travaillent à temps plein. Un grand nombre de ces enfants travaillent, en outre, dans des conditions dangereuses. Parallèlement aux efforts de l'ONU en vue de leur protection et de leur accès à un niveau minimal d'éducation, de nutrition et de services de santé, l'OIT a adopté, le 17 juin dernier, un projet de convention interdisant les pires formes de travail et d'exploitation des enfants.

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Le débat de haut niveau

La première journée du débat de haut niveau - du 5 au 7 juillet -, qui sera pour la première fois diffusé en direct sur l'Internet, sera consacrée au dialogue politique traditionnel avec les chefs de secrétariat des institutions financières et commerciales multilatérales du système des Nations Unies sur les faits nouveaux importants touchants l'économie mondiale et la coopération économique internationale. Le 6 juillet après-midi, le Directeur général de l'OIT, M. Juan Somavia, animera la dernière des cinq Tables rondes organisées par le Conseil économique et social dans le cadre du débat de haut niveau. Cette réunion-débat aura pour thème les politiques nationales et la coopération internationale pour une croissance orientée vers l'emploi.

Les trois premières Tables rondes se sont tenues à New York en mars, avril et mai derniers et ont porté sur l'égalité entre les sexes et l'élimination de la pauvreté, la sécurité alimentaire, les infrastructures de base et les ressources naturelles et l'accès aux services sociaux de base. La quatrième aura lieu au Centre international de formation de l'OIT à Turin le 4 juillet et portera sur le rôle de la formation dans la promotion de l'accès à l'emploi. Les travaux de ces Tables rondes fourniront la base du document final qui devrait être adopté le 7 juillet à l'issue du débat de haut niveau, sous la forme d'un Communiqué ministériel, et axé sur le rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté, thème de cette année.

En dépit de progrès, les chiffres de la pauvreté demeurent effrayants et la lutte contre ce fléau un défi mondial important. Plus d'un milliard et demi de personnes dans le monde vivent encore avec moins d'un dollar par jour et le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue continue d'augmenter. L'analphabétisme touche près d'un milliard d'adultes, dont la majorité sont des femmes. Sept cent cinquante millions d'habitants de la planète n'ont pas accès aux soins de santé. Plus de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de malnutrition, plusieurs millions n'ont pas accès à l'eau potable et plusieurs millions de plus ont une espérance de vie inférieure à quarante ans. C'est en Asie que l'on trouve le plus grand nombre de pauvres, mais la pauvreté est plus profonde en Afrique sub-saharienne que partout ailleurs dans le monde.

Comme l'ont montré les grandes conférences mondiales et, en particulier, le Sommet mondial sur le développement social (Copenhague, 1995), il existe un large consensus sur le rôle central de l'emploi rémunéré dans la réduction de la pauvreté. La pauvreté et le chômage affectent toutefois différemment les divers groupes de la société et, en particulier, les hommes et les femmes, lesquelles représentent la grande majorité des pauvres et sont davantage exposées en raison de la discrimination persistante à laquelle elles doivent faire face dans les domaines de l'éducation et de la formation,

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ainsi qu'en matière d'emploi et de salaire. "Toute stratégie de lutte contre la pauvreté doit donc prendre en considération les différents processus d'appauvrissement, les nouveaux types de vulnérabilité et d'insécurité et l'impact différent de ces processus sur les femmes et sur les hommes", souligne le Secrétaire général dans son rapport sur le rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté qui sera soumis au Conseil.

Parmi les recommandations qu'il formule, le Secrétaire général préconise la création de systèmes de protection sociale et de filets de sécurité équitables dont bénéficieraient les femmes et les hommes sur un pied d'égalité, et l'établissement de capacités institutionnelles permettant de fournir aux pauvres les services sociaux de base. En outre, de l'avis du Secrétaire général, le moment est venu, tant pour les organisations internationales que les donateurs bilatéraux, de repenser l'approche en ce qui concerne l'effacement de la dette, en particulier en faveur des pays les moins développés. La communauté internationale devrait aussi encourager les flux de capitaux à long terme vers les pays en développement pour soutenir les objectifs de développement en vue de l'élimination de la pauvreté absolue. Une autre nécessité sur laquelle le Secrétaire général met l'accent est le respect des normes fixées par l'Organisation internationale du Travail et des droits de l'homme. Il recommande de combiner politiques nationales et internationales en vue de promouvoir une approche de l'élimination de la pauvreté fondée sur les droits, sans que ne soient introduites de nouvelles conditions ou que ces normes soient utilisées comme prétexte à de nouveaux protectionnismes.

Selon l'Etude sur la situation économique et sociale dans le monde (1999) qui sera également soumise au Conseil, l'économie mondiale est graduellement en voie de rétablissement, après deux ans de turbulences financières et un ralentissement marqué de la croissance économique mondiale. Stimulées par la libération des politiques monétaires dans les principales économies développées depuis l'automne 1998, les perspectives économiques se sont améliorées et les marchés financiers mondiaux ont montré des signes de stabilisation. En outre, la contagion financière de la crise monétaire au Brésil début 1999 a pu être contenue et les flux de capitaux vers un certain nombre de marchés émergents ont été quelque peu restaurés. Une remontée des prix du pétrole s'est aussi opérée depuis le début de 1999.

Malgré ces améliorations à court terme, la croissance économique en 1999 demeure inadéquate et sensiblement plus basse qu'au milieu des années 1990, particulièrement dans la majorité des pays en développement et en transition, souligne l'Etude. Les perspectives pour le reste de 1999 et au-delà ne laissent entrevoir qu'une légère amélioration globale et, dans un certain nombre de cas, la situation économique continuera à se détériorer. Dans la majorité des pays, la croissance dans un avenir prévisible sera loin d'atteindre le niveau nécessaire à une amélioration substantielle des conditions de vie et à une réduction du nombre de personnes vivant dans la pauvreté.

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La croissance de la production mondiale s'est élevée à moins de 2% en 1998, c'est à dire environ la moitié de celle de 1997. Dans tous les groupes de pays, la croissance a ralenti mais le recul a été le plus important dans les pays en développement. Avec une moyenne de 1,7% seulement en 1998, la croissance de ces pays a été en dessous de celle des pays développés pour la première fois depuis les années 1980, alors qu'au début des années 1990 ces pays enregistraient une croissance moyenne de 5%.

Contrairement aux économies en développement et en transition, tous les pays développés, à l'exception du Japon et de la Nouvelle-Zélande, ont maintenu ou légèrement augmenté leur production en 1998. La croissance a dépassé les attentes aux Etats-Unis, alors que le Japon est tombé dans une période de forte récession. Ces deux situations ont eu un impact important sur l'économie mondiale dans son ensemble. Les Etats-Unis ont été le moteur principal, voire unique, de la croissance de l'économie mondiale, alors que les difficultés du Japon ont refroidi les perspectives ailleurs, particulièrement en Asie de l'Est où un stimulant économique était plus que nécessaire, souligne encore l'Etude.

Les caractéristiques de la croissance de la production mondiale ont approfondi les disparités entre les niveaux de vie et les revenus entre les pays développés et le reste du monde, selon l'Etude. Alors qu'au cours des dernières années, de nombreux pays développés ont pu tirer avantage de la mondialisation, ses effets ont été pervers pour de nombreux pays en développement et en transition. La tragédie personnelle de ceux qui ont perdu leur travail et ont été réduits à la pauvreté par les crises actuelles représente un recul sévère pour ce qui est des efforts globaux de développement en faveur d'un plus grand nombre de personnes, souligne encore l'Etude sur la situation économique et sociale dans le monde, 1999.

Les autres grands débats de la session

Du 8 au 13 juillet au matin, le Conseil discutera des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement. Ces activités sont la partie la plus visible de la politique des Nations Unies en faveur de la promotion d'un développement durable et le Conseil s'emploie, par ses travaux, à améliorer leur impact général sur le terrain. La réunion de haut niveau - le 8 juillet - sera consacrée à l'élimination de la pauvreté et le renforcement des capacités. Sont également prévus, dans le cadre de ce débat, un dialogue informel avec les chefs de secrétariat des institutions et organismes des Nations Unies, ainsi qu'un dialogue avec une équipe du Mali et une équipe d'Indonésie sur la suite donnée aux recommandations de politique générale de l'Assemblée générale. Le Conseil disposera notamment, comme base de discussion, d'un rapport du Secrétaire général faisant le point de la mise en oeuvre du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement -- mécanisme permettant de coordonner l'action des fonds et programmes sur le terrain.

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Sur recommandation du Conseil économique et social, l'Assemblée générale a adopté en décembre dernier une résolution sur l'examen triennal des activités opérationnelles de développement de l'ONU qui reflète l'unanimité apparue au cours des débats de la session de 1998 en ce qui concerne la nécessité de renforcer le rôle du système des Nations Unies dans la promotion du développement durable et la coordination des activités dans ce domaine. Les délégations avaient rappelé que les objectifs principaux du développement doivent être l'élimination de la pauvreté et l'amélioration des conditions de vie des peuples partout dans le monde. Sur cette base, l'Assemblée générale a souligné que tous les efforts de l'ONU sur le terrain doivent être menés conformément aux priorités définies par les pays bénéficiaires. L'Assemblée a aussi souligné que le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement - dans lequel toutes les activités du système des Nations Unies dans un pays sont présentées et placées sous la supervision du Coordonnateur résident du Programme des Nations Unies pour le développement - devrait favoriser une réaction cohérente de l'ensemble des organes de l'ONU. Elle a insisté sur la nécessité croissante d'intégrer les dimensions régionale et sous-régionale aux activités opérationnelles de développement et engagé les coordonnateurs résidents, en étroite consultation avec les gouvernements, à associer les commissions régionales de plus près au Plan-cadre. A ce jour, la phase pilote du Plan-cadre est en cours d'exécution dans 19 pays.

Du 13 juillet après-midi au 15 juillet, le Conseil consacrera un débat aux affaires humanitaires. Le Conseil avait, pour la première fois, inscrit un débat sur ce thème à sa session de fond de 1998. Dans ses conclusions concertées, il avait réaffirmé qu'une aide humanitaire coordonnée et des ressources financières suffisantes sont nécessaires pour assurer que l'ONU dispose en permanence de la capacité d'intervenir rapidement, efficacement et en temps voulu, tant pour la fourniture immédiate de secours que pour une transition sans heurts entre les opérations de secours, de relèvement, de reconstruction et de développement à long terme, qui ne se suivent pas forcément dans le temps, et se déroulent souvent simultanément.

Poursuivant cette année l'examen de cette question, le Conseil a décidé de retenir pour thème de son débat "La coopération internationale et la coordination des mesures à prendre dans les situations d'urgence humanitaire, en particulier lors de la transition des activités de secours aux activités de relèvement, de reconstruction et de développement". Des Tables rondes sur les catastrophes naturelles et sur les situations d'urgence complexes sont prévues, ainsi qu'une réunion d'information consacrée au projet d'étude de l'Université des Nations Unies sur les situations d'urgence de la dernière décennie, qui sera suivie d'un dialogue informel avec les chefs exécutifs du Comité permanent interorganisations, chargé de coordonner les interventions de la communauté internationale lors des urgences humanitaires. A la demande de plusieurs Etats Membres, une réunion d'information sur les besoins

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humanitaires en ex-Yougoslavie pourrait être organisée avec le Coordonnateur des secours d'urgence et Représentant spécial du Secrétaire général au Kosovo chargé, par intérim, de l'administration provisoire, M. Sergio Vieira de Mello; le Coordonnateur adjoint, M. Martin Griffith; et le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Mme Sadako Ogata.

Le débat sur les questions de coordination qui aura lieu les 16, 19 et 20 juillet, sera consacré au développement de l'Afrique. Dans son rapport sur cette question, le Secrétaire général invite notamment le système des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international) et les autres partenaires à collaborer avec le gouvernement de chaque pays afin d'assurer une véritable coordination et d'éviter les doubles-emplois. Deux Tables rondes seront organisées dans le cadre de ce débat. La première examinera la réponse donnée au rapport du Secrétaire général - sur les causes de conflit et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique - et l'harmonisation des initiatives internationales et bilatérales en cours en faveur de l'Afrique. La deuxième portera sur l'élimination de la pauvreté et le développement humain durable.

En décembre dernier, l'Assemblée a invité les pays africains et leurs partenaires, dans le cadre du débat de l'ECOSOC sur les questions de coordination, à arrêter ensemble leurs priorités, à définir leurs responsabilités respectives et à convenir d'objectifs réalistes et quantifiables.

Le débat général

Dans le cadre de son débat général, qui se déroulera du 21 au 28 juillet, le Conseil se penchera sur les activités et recommandations de ses organes subsidiaires. Il commencera par une discussion consacrée à la coopération régionale, pour laquelle il disposera des résumés des études sur la situation économique et sociale des cinq régions (Afrique, Europe, Amérique latine et Caraïbes, Asie et Pacifique, et Asie occidentale), établies par les commissions régionales. En février dernier, le Conseil a décidé de faire, au cours de ce débat, le point des problèmes économiques et sociaux découlant de la crise économique et financière en Asie. Le rapport du Secrétaire général sur la question comporte une section sur la réforme des commissions régionales. Cette dernière question sera d'ailleurs également abordée le 26 juillet après-midi dans le cadre de l'examen du point relatif à l'application des résolutions 50/227 et 52/12 B de l'Assemblée générale - relatives à la réforme de l'ONU, notamment dans les domaines économique et social.

Le Conseil sera également saisi d'un rapport sur le projet de liaison fixe Europe-Afrique à travers le détroit de Gibraltar, établi par les secrétaires exécutifs de la Commission économique pour l'Europe (CEE) et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

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Le débat général sur l'application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et sommets organisés par les Nations Unies occupera la matinée du 22 juillet. Soucieux d'aider le système et ses organes subsidiaires à formuler une nouvelle stratégie coordonnée, le Conseil a examiné cette question pour la première fois en mai 1998. Dans cette même optique, il examine les thèmes intersectoriels des conférences, tels que l'élimination de la pauvreté, la parité entre les sexes, et les droits de l'homme. Le Conseil devrait procéder en 2000, comme contribution à l'Assemblée du millénaire - dont l'ONU veut faire une occasion de renforcer son rôle face aux défis du XXIe siècle -, à un examen des progrès réalisés au sein du système des Nations Unies s'agissant de promouvoir l'application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et des sommets organisés par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes. Un rapport du Secrétaire général sur les modalités éventuelles d'un tel examen servira de base au débat.

Toujours dans le cadre du suivi des grandes conférences et sommets de l'ONU, le Conseil examinera le rapport de la Commission de la condition de la femme agissant en tant que Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale intitulée "Les femmes en l'an 2000 : égalité entre les sexes, développement et paix pour le XXIe siècle", ainsi que le rapport du Comité de la sécurité alimentaire mondiale sur les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Plan d'action adopté par le Sommet mondial pour l'alimentation qui s'est tenu à Rome en 1996. Ce Plan d'action ébauche les stratégies visant à assurer la sécurité alimentaire universelle et fixe pour objectif de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015.

Les questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions seront examinées le 22 juillet après-midi. Dans ce cadre, le Conseil évaluera les recommandations du Groupe consultatif spécial sur Haïti sur la façon de faire en sorte que l'aide que la communauté internationale apportera aux efforts destinés à aider le Gouvernement haïtien à réaliser le développement durable soit suffisante, cohérente, bien coordonnée et efficace. La création, en mai dernier, du Groupe consultatif sur Haïti - où la Mission de police civile des Nations Unies en Haïti (MIPONUH) mandatée par le Conseil de sécurité doit prendre fin le 30 novembre prochain -, témoigne de la volonté du Conseil de développer une approche globale et pragmatique à l'égard des pays en crise qui englobe à la fois la reconstruction durable, l'instauration de la paix, les droits de l'homme, la croissance économique soutenue et le développement durable, et associe, aux côtés des autorités nationales, le système des Nations Unies, les donateurs, et les organisations intergouvernementales et non-gouvernementales. Un aspect important de cette approche est le renforcement de la coopération entre l'ECOSOC et le Conseil de sécurité, prévu par la Charte, mais dont les modalités précises sont toujours en discussion.

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En vertu de la Charte, en effet, "le Conseil économique et social peut fournir des informations au Conseil de sécurité et l'assister si celui-ci le demande". Ainsi, le Conseil de sécurité a invité, en novembre dernier, les organes et institutions de l'ONU, en particulier, le Conseil économique et social, à contribuer à l'élaboration d'un programme d'aide à long terme en faveur de Haïti.

Outre les rapports des organes de coordination, le Conseil se penchera aussi sur le projet de budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001, la coopération internationale dans le domaine de l'informatique et le rapport du Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

Un large éventail de questions relatives à l'économie et à l'environnement seront examinées le vendredi 23 juillet, dont, entre autres, l'assistance aux Etats tiers touchés par l'application de sanctions; les mesures prises par les organismes de l'ONU pour accélérer la mise en oeuvre d'Action 21 (adopté lors de la Conférence de Rio, 1992); la coopération internationale pour l'atténuation des effets du phénomène El Niño; le transport des marchandises dangereuses; la participation des femmes au développement; la manière dont les organismes de l'ONU pourraient travailler à la prévention des catastrophes naturelles; la coopération internationale en matière fiscale; et l'énergie et les ressources naturelles aux fins du développement.

La matinée du 26 juillet sera consacrée à l'examen de l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l'ONU. Outre un rapport du Secrétaire général sur ce thème, le Conseil aura à sa disposition un rapport de son Président sur les consultations tenues avec le Président du Comité spécial de la décolonisation et un rapport du Secrétaire général sur l'assistance au peuple palestinien. Les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé seront évaluées, le même jour, au titre d'un autre point.

Avant d'aborder les questions sociales et les questions relatives aux droits de l'homme qui l'occuperont jusqu'à la fin de sa session, le Conseil examinera, le 26 juillet après-midi, l'application des résolutions 50/227 et 52/12 B de l'Assemblée générale - relatives à la réforme de l'ONU, notamment dans les domaines économique et social, un processus entamé en avril 1997. La résolution 50/227 propose une série de mesures visant à restructurer et revitaliser l'Organisation dans ces domaines. A cette fin, l'Assemblée invite le Conseil à renforcer son rôle de mécanisme central de coordination des activités du système des Nations Unies et des institutions spécialisées

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et de supervision des organes subsidiaires, en particulier de ses commissions techniques dans les domaines économique et social et les domaines connexes. Dans la partie consacrée aux relations entre l'ONU et les institutions financières et commerciales internationales, elle invite l'ECOSOC et ces institutions à conjuguer leurs efforts pour promouvoir et coordonner les activités de programme relevant de leur compétence et concernant les problèmes hautement prioritaires de l'actualité mondiale.

Dans ce cadre, plusieurs rencontres avec des représentants des institutions de Bretton Woods ont été organisées, tout au long de l'année, en vue d'améliorer la communication, la coopération et la coordination dans le contexte des priorités établies par leurs Etats membres respectifs. En outre, pour la deuxième année consécutive, une réunion de haut niveau entre les trois institutions a eu lieu le 29 avril dernier à New York sur la question du fonctionnement des marchés financiers internationaux et la stabilité dans le financement du développement. Cette réunion a notamment été l'occasion de faire le point de l'état d'avancement des travaux en ce qui concerne la future architecture financière mondiale. Elle a aussi permis au Président de la Banque mondiale de faire circuler une proposition sur un cadre de développement intégré fondé sur une vision globale du développement, alors qu'au sein des Nations Unies, les préparatifs en vue de la tenue, en 2001, d'une conférence mondiale sur le financement du développement sont déjà en cours.

Le lancement de plus en plus fréquent d'initiatives et d'actions conjointes dans des domaines d'intérêt commun reflète la collaboration croissante entre les trois institutions. Mais il reste des défis, souligne le Secrétaire général dans le rapport qu'il soumet au Conseil, citant en particulier la relation entre le Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement et le cadre de développement intégré de la Banque mondiale, ou encore la nécessité d'établir une plus grande réciprocité entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods pour ce qui est de leur interaction.

Les questions sociales et les questions relatives aux droits de l'homme seront examinées le 27 juillet et la matinée du 28. Sur la base des rapports de ses commissions spécialisées et de rapports thématiques, le Conseil se penchera, au titre des questions sociales, sur la situation de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) en matière de ressources financières et humaines; les moyens qui permettraient de réaliser effectivement l'objectif de l'éducation pour tous; la question de l'élimination de la violence contre les femmes dans le domaine de la prévention du crime et de la justice pénale; les préparatifs de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée; et l'application du programme d'activités de la Décennie internationale des populations autochtones.

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Comme chaque année, le Conseil examinera aussi le rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. Il entendra, en outre, un rapport oral complet sur la situation des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées en Afrique.

Outre le rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, le Conseil sera saisi, au titre des questions relatives aux droits de l'homme, des rapports de la Commission des droits de l'homme, du Comité des droits de l'homme, du Comité des droits économiques, sociaux et culturels.

Le 28 juillet après-midi, les membres du Conseil discuteront des questions relatives aux organisations non gouvernementales sur la base du rapport du Comité chargé des ONG, et se prononceront sur les recommandations qui y sont faites. A côté des efforts visant à renforcer ses relations avec les autres organes et institutions du système, le Conseil s'attache aussi à améliorer le dialogue avec la société civile, par le biais des organisations non gouvernementales qui sont près de 1 500 à jouir du statut consultatif auprès de l'ECOSOC. Parallèlement aux ONG, l'ONU s'efforce, en outre, de faire entendre la voix d'autres acteurs qui jouent également un rôle de plus en plus important dans l'élaboration des agendas nationaux et internationaux et du dialogue politique. Ce sont les autorités locales, les médias, le monde des affaires, l'industrie, les chercheurs.

Documentation

L'ordre du jour provisoire, le projet de programme de travail et l'état de la documentation pour la session de fond de 1999 figurent respectivement aux documents E/1999/100 et Add.1, E/1999/L.16 et E/1999/L.17.

Composition du Bureau

Le 20 janvier dernier, le Conseil économique et social a élu M. Francesco Paolo Fulci (Italie) à sa Présidence. MM. Makarim Wibisono (Indonésie), Percy Metsing Mangoaela (Lesotho), Alyaksandr Sychov (Bélarus) et Alfonso Valdivieso (Colombie) qui représentent respectivement le groupe des Etats d'Asie, le groupe des Etats d'Afrique, le groupe des Etats d'Europe orientale et le groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, occupent les postes de Vice-Présidents.

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Etats membres du Conseil économique et social

Les 54 Etats membres du Conseil économique et social, pour 1999, sont les suivants : Algérie, Allemagne, Arabie saoudite, Bélarus, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Canada, Cap-Vert, Chili, Chine, Colombie, Comores, Cuba, Danemark, Djibouti, El Salvador, Espagne, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Gambie, Guinée-Bissau, Honduras, Inde, Indonésie, Islande, Italie, Japon, Lesotho, Lettonie, Maroc, Maurice, Mexique, Mozambique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Oman, Pakistan, Pologne, République de Corée, République démocratique du Congo, République tchèque, Royaume-Uni, Rwanda, Sainte-Lucie, Sierra Leone, Sri Lanka, Syrie, Turquie, Venezuela, Viet Nam et Zambie.

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N.B : Cette année, pour la première fois, le débat de haut niveau de la session de fond de l'ECOSOC, qui aura lieu du 5 au 7 juillet, sera diffusé en direct sur l'Internet. Simultanément, le texte de chaque déclaration sera également affiché sur l'Internet à l'adresse suivante :

http://www.unog.ch/broadcast

Des renseignements sur "Le rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté : l'autonomisation et la promotion de la femme", thème du débat de haut niveau, et sur le thème du débat consacré aux activités opérationnelles "Elimination de la pauvreté et renforcement des capacités", sont disponibles sur le site Web du Conseil économique et social à l'adresse suivante : http://www.un.org/esa/coordination/ecosoc

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.