L'ASSEMBLEE GENERALE TIENT UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA POPULATION ET LE DEVELOPPEMENT, DU 30 JUIN AU 2 JUILLET
Communiqué de Presse
AG/894
POP/716
L'ASSEMBLEE GENERALE TIENT UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA POPULATION ET LE DEVELOPPEMENT, DU 30 JUIN AU 2 JUILLET
19990629 COMMUNIQUE DE BASE AG/894 Elle examinera l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement tenue au Caire en 1994Conformément à la résolution 52/188 du 18 décembre 1997, l'Assemblée générale tiendra du 30 juin au 2 juillet 1999, au Siège des Nations Unies à New York, sa vingt-et-unième session extraordinaire consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD, le Caire 1994).
Aux termes d'une décision adoptée par le Comité préparatoire, la session extraordinaire devrait être présidée par le Président de la 53ème session ordinaire de l'Assemblée générale, M. Didier Opertti Badan. Les Vice- Présidents devraient être aussi ceux de la dernière session ordinaire de l'Assemblée. L'Assemblée devrait d'autre part créer une Comité ad hoc plénier composé d'un président et de neuf vice-présidents. Il est demandé aux Etats Membres de participer à la session au plus haut niveau politique possible.
La Commission de la population et du développement s'est réunie du 22 au 24 mars dernier, à New York, en tant qu'organe préparatoire de la session extraordinaire. Les travaux se sont déroulés sous le thème : "Accroissement, structure et répartition de la population, avec un accent particulier sur la croissance économique soutenue et le développement durable, y compris l'éducation".
A l'issue de ses travaux, la Commission a adopté sans vote, une série de mesures pour la poursuite de l'application du Programme d'action du Caire (1994). Ces mesures seront soumises pour examen et adoption à l'Assemblée générale durant les travaux de sa session extraordinaire.
Entre autres mesures, le Comité préparatoire a recommandé que les pays fassent preuve d'une plus grande volonté politique et que des ressources plus importantes soient mobilisées si l'on veut atteindre les objectifs de la Conférence du Caire. La communauté internationale et les pays développés doivent s'efforcer, comme ils s'y sont engagés, de consacrer 0,7% de leur produit national brut (PNB) à l'Aide publique au développement (APD), dont 5% au moins en faveur d'activités en matière de population et de santé de la reproduction.
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Le Comité préparatoire a insisté d'autre part, pour que les gouvernements, avec l'assistance du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), élaborent des politiques nationales et des plans d'action pour la prévention et le traitement du VIH/sida et des autres maladies sexuellement transmissibles. Dans ce cadre, les pouvoirs publics et les donateurs devraient faire en sorte que d'ici à 2005, 15% des jeunes âgés de 15 à 24 ans aient accès à l'information et à l'éducation voulues pour se protéger contre l'infection par le VIH/sida. Le respect des droits de la femme étant essentiel à la mise en exécution effective du Programme d'action de la CIPD, le Comité préparatoire a recommandé que les gouvernements élaborent des politiques et des législations sexospécifiques et les fassent appliquer, les droits en matière de reproduction devant toujours être incorporés dans les politiques relatives à la population et au développement, conformément aux dispositions du Programme d'action. Le Comité a recommandé aussi qu'une attention particulière soit accordée à la sécurité économique des personnes âgées, dont la dignité et le rôle productif doivent être reconnus; et qu'un dialogue entre générations soit promu par le renforcement de la communication et du soutien mutuel en vue de maintenir et d'améliorer la cohésion sociale.
Concernant les organisations non gouvernementales, dont la participation avait soulevé des questions de la part des délégations de certains Etats Membres lors des travaux du Comité préparatoire, un projet de décision recommande qu'en fonction du temps disponible, un nombre limité d'ONG puissent faire des déclarations en séance plénière, sous réserve de l'approbation des Etats Membres de l'Assemblée générale.
Ont par conséquent été invitées les ONG dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) et les ONG déjà accréditées auprès de la Conférence internationale sur la population et le développement ou auprès du Comité préparatoire. Les demandes d'accréditation d'autres ONG intéressées, et notamment de celles ayant postulé à l'octroi du statut consultatif auprès de l'ECOSOC ont été examinées le 14 mai 1999 par un Comité composé du Bureau du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale. Aux termes de la décision 1999/PC/3 adoptée par le comité préparatoire, 24 de ces ONG ont reçu leur accréditation le 25 juin pendant sa reprise de session.
Déroulement des travaux de la Commission et du Comité préparatoire
Les divergences de vues qui sont apparues au cours des travaux du Comité préparatoire, du 24 au 31 mars, ont montré la fragilité du consensus auquel les Etats étaient parvenus lors de la Conférence internationale sur la population et le développement (le Caire, 1994). Les appels en faveur d'une approche des politiques et programmes de population et de développement davantage fondée sur le droit à la santé génésique se sont heurtés aux objections de plusieurs pays, majoritairement islamiques et catholiques, s'appuyant sur leurs caractéristiques religieuses, éthiques et culturelles.
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Pour la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Nafis Sadik, qui a plaidé, devant le Comité, en faveur de la promotion de la santé génésique, en particulier celle des adolescents, de l'inclusion de la contraception d'urgence ("pilule du lendemain") dans les services de santé génésique, et du libre choix, la maternité sans danger doit être un objectif prioritaire de tous les pays. Un des facteurs clés pour réduire la mortalité maternelle est la réduction du nombre d'avortements et donc de grossesses non désirées, a-t-elle expliqué, affirmant que la seule façon de réduire les avortements est d'assurer que des moyens de contraception modernes, sûrs et appropriés soient disponibles et accessibles à toutes les femmes qui le souhaitent. Rejetant une conception individualiste de la sexualité, laquelle ne peut s'exprimer qu'à l'intérieur de la famille, plusieurs pays ont, à l'instar du Saint-Siège, réaffirmé leur position selon laquelle l'avortement est une atteinte au droit à la vie et ne peut donc faire partie des services de santé génésique. Pour eux, la "pilule du lendemain" est une méthode abortive et non un moyen contraceptif.
Les réflexions des délégations se sont aussi concentrées sur certains problèmes devenus centraux depuis la Conférence du Caire. Ainsi, l'augmentation alarmante de la mortalité provoquée par le VIH/sida pèse lourdement sur les ressources des pays les plus affectés. La crise financière qui touche de plus en plus de pays érode les progrès réalisés dans le domaine de la santé. Des politiques et programmes spécifiques doivent être élaborés en faveur des personnes âgées et des jeunes, les deux groupes qui connaissent la croissance la plus rapide dans la société. La mise en oeuvre du Programme d'action du Caire exige aussi de véritables avancées en ce qui concerne l'habilitation des femmes et le respect de leurs droits humains. Enfin, pour de nombreux pays en développement et en transition dont les capacités financières sont limitées, une mobilisation des ressources à hauteur des engagements et des besoins est indispensable pour maintenir les progrès déjà enregistrés et réaliser les objectifs fixés.
La Commission avait consacré les journées des 22 et 23 mars aux travaux de sa trente-deuxième session qui avait pour thème : "Accroissement, structure et répartition de la population, avec un accent particulier sur la croissance économique soutenue et le développement durable, y compris l'éducation". L'examen de cette question a été l'occasion pour les délégations d'attirer l'attention sur les conséquences socioéconomiques et les défis posés par les tendances démographiques mondiales. Elles ont réaffirmé que l'homme devait être au centre de toutes les politiques en matière de population et de développement. La validité du lien entre la baisse du taux de fécondité et le développement économique a toutefois été contestée par de nombreuses délégations, estimant que l'incidence de l'accroissement de la population sur le rythme de développement économique est relativement faible par rapport à d'autres facteurs.
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Un autre thème central des débats a été l'impact des migrations internes et internationales sur la situation des pays de destination, d'origine et de transit. Différents aspects de ce phénomène ont été mis en lumière. La fuite de cerveaux et le départ d'une main-d'oeuvre dans la force de sa productivité affectent négativement le développement économique des pays d'origine qui ne bénéficient pas toujours des transferts financiers attendus des migrants installés à l'étranger. En termes sociaux, ces mouvements de population provoquent l'éclatement des familles et la rupture de la cohésion sociale. Un aspect nouveau des migrations est l'augmentation du nombre de femmes migrantes. Particulièrement vulnérables aux abus, ces femmes doivent avoir accès à des structures capables de répondre à leurs besoins spécifiques. De manière générale, les pays d'accueil ont été invités à veiller au respect des droits des migrants, y compris leurs droits religieux et culturels, et à favoriser leur pleine participation à la société, en reconnaissant les contributions importantes qu'ils apportent. Plusieurs délégations ont souligné le fait que les pays d'accueil comme les pays d'origine bénéficieraient largement d'une meilleure compréhension des migrations et d'un partenariat accru entre leurs gouvernements respectifs.
La Commission a recommandé que la Division de la population poursuive ses recherches, en accordant l'attention voulue aux questions touchant, entre autres, à la jeunesse, au vieillissement, aux migrations et à la collecte de données.
Lors de sa trente-troisième session en l'an 2000, la Commission examinera le thème suivant : "Condition des femmes, population et développement". Le thème retenu pour 2001 est "Population, environnement et développement".
Composition du Bureau du Comité préparatoire
Le Comité préparatoire était présidé par M. Anwarul Karim Chowdhury (Bangladesh). Les postes de Vice-Présidents étaient occupés par Elza Berquo (Brésil); Ross Hynes (Canada); Armi Heinonen (Finlande); Jack Wilmot (Ghana); Patricia Durrant (Jamaïque); Ryu Yamazaki (Japon); Alexandru Niculescu (Roumanie); Matia Mulumba Semakula Kiwanuka (Ouganda); et Gabriella Vukovich (Hongrie) qui était également Rapporteur.
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