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ECOSOC/442

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL MET LA DERNIERE MAIN AUX PREPARATIFS DE SA SESSION DE FOND QUI SE TIENDRA A GENEVE DU 5 AU 30 JUILLET

23 juin 1999


Communiqué de Presse
ECOSOC/442


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL MET LA DERNIERE MAIN AUX PREPARATIFS DE SA SESSION DE FOND QUI SE TIENDRA A GENEVE DU 5 AU 30 JUILLET

19990623 Ouvrant ce matin sa session de fond 1999, le Conseil économique et social s'est prononcé sur une série de questions d'organisation et a fait l'état des préparatifs en vue de ses délibérations qui commenceront le 5 juillet à Genève et se poursuivront jusqu'à la fin du mois.

Le Président du Conseil, M. Paolo Fulci (Italie), a indiqué qu'en ce qui concerne le débat de haut niveau qui ouvrira la session et sera consacré cette année au rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté, la première réunion sera marquée par le lancement d'une "Déclaration de Genève sur l'élimination de la pauvreté". Cette Déclaration, a assuré M. Fulci, n'a pas pour objectif de reléguer au second plan le Communiqué ministériel qui sera publié à l'issue du débat ou d'en diminuer l'importance. M. Fulci s'est déclaré parfaitement conscient du fait que la Déclaration ne constituera pas en soi un instrument d'élimination de la pauvreté. Faire revenir l'ECOSOC au rôle envisagé pour lui par la Charte dépend aussi de notre capacité à attirer l'attention des médias et susciter l'intérêt au-delà du cercle étroit des diplomates, des experts et des bureaucrates, a-t-il dit. Plaidant en faveur d'une stratégie de communication agressive, M. Fulci a estimé qu'il fallait atteindre les gens ordinaires avec un message qui capture l'essence de l'approche consensuelle de l'ONU sur les thèmes du développement et de la réduction de la pauvreté. Ce message doit être exprimé dans un langage simple, compréhensible par tous et d'une longueur raisonnable. Il a indiqué qu'en réalisant la difficulté de parvenir à un accord sur tous les mots sans en compromettre la nature et le format, il avait accepté que la Déclaration de Genève soit considérée comme une déclaration présidentielle. M. Fulci a encore assuré qu'avec le Bureau, il s'était efforcé d'intégrer dans le texte autant de commentaires de fond que possible.

Contestant cette approche, le représentant de l'Inde a fait remarquer que le règlement intérieur du fonctionnement de l'ECOSOC avait été violé par la publication par le Bureau de textes et documents qui n'avaient pas, auparavant, été discutés et approuvés comme il se doit par l'ensemble des Etats Membres, alors que ce genre de décision doit se prendre au niveau intergouvernemental. Concernant le projet de déclaration présidentielle sur l'élimination de la pauvreté que le Président de l'ECOSOC

publierait à Genève, les pays du Groupe des 77 et de la Chine sont surpris de constater que leurs commentaires et points de vue n'ont pas été pris en compte dans l'avant-projet du document déjà en circulation. C'est là un très fâcheux précédent, a ajouté le représentant, qui a dit que personne mieux que les pays du Groupe des 77 et de la Chine, ne connaissait la pauvreté et les remèdes à apporter à ses réalités.

Le représentant de la Lettonie est également intervenu dans ce cadre.

Les Vices-Présidents du Conseil, MM. Percy Metsing Mangoaela (Lesotho), Alyaksander Sychov (Bélarus), et Makarim Wibisono (Indonésie) ont ensuite présenté les résultats des consultations qu'ils ont tenues sur les débats qu'ils présideront au cours de la session de fond et qui porteront respectivement sur les activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, les affaires humanitaires et le débat général. M. Andrès Franco (Colombie) a présenté, au nom du Vice-Président M. Alfonso Valdivieso, le résultat des consultations sur le débat consacré aux questions de coordination.

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration dans le cadre de ces présentations : Fédération de Russie, République de Corée, Australie, Etats-Unis, et Allemagne (au nom de l'Union européenne).

Le Conseil avait auparavant adopté son ordre du jour provisoire et son projet de programme de travail pour sa session de fond de 1999, tel qu'amendé oralement.

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DOCUMENTATION

L'ordre du jour provisoire annoté, le projet de programme de travail pour la session de fond de 1999, et l'état de la documentation de la session ont été publiés sous les cotes : E/1999/100 et Add.1; E/1999/L.16; et E/1999/L.17.

DEBAT DE HAUT NIVEAU

Le rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté : l'autonomisation et la promotion de la femme

M. GIOVANNI BRAUZZI, Membre du Bureau du Conseil économique et social, a dit que les négociations sur les résultats du segment de haut niveau de l'ECOSOC et le communiqué ministériel qui en sera issu, ont fait des progrès dans une atmosphère positive grâce au rapport présenté par l'OIT sur le thème des politiques nationales et de la coopération internationale pour une croissance orientée vers l'emploi. Ce thème couvre les questions de l'impact de ces politiques sur la réduction de la pauvreté et l'égalité des sexes. Les délégations ont fait preuve de souplesse et d'esprit de compromis pour discuter un texte qui fait en ce moment 19 pages, et les consultations se poursuivent pour parvenir à une accord final sur ce document. Le résultat de ce travail devrait être disponible et distribué à Genève.

M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que la déclaration ministérielle de Genève était soutenue par le Groupe. Les idées qui sous-tendent le document et mettent l'accent sur le thème de l'éradication de la pauvreté sont louables. Cependant, le Groupe des 77 et de la Chine pense qu'en ce qui concerne la déclaration présidentielle, son document doit tenir compte du communiqué ministériel et prendre en considération tous les commentaires et suggestions faits par les délégations. La date du communiqué ministériel est également un sujet de préoccupation pour le Groupe qui tient à ce qu'il soit diffusé auprès des médias le jour même de la réunion ministérielle. Nous préférons, d'autre part, que la déclaration présidentielle se fasse le même jour que l'adoption du communiqué ministériel et nous espérons que nous pourrons poursuivre dans l'harmonie et le plus large consensus le projet très louable de la lutte contre la pauvreté.

M. SATYABRATA PAL (Inde) a fait observer que la remarque de la déclaration du Président concernant les 300 millions d'Indiens qui regardent CNN et qui pourraient par ce canal être informés sur la lutte contre la pauvreté ne devrait pas vouloir dire que le Gouvernement et le peuple de ce pays ne soient conscients du phénomène. Nous ne cherchons pas les solutions de facilité, a poursuivi le représentant, et nous sommes d'avis, par exemple,

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que le Bureau ne publie pas de document ni de conclusions qui n'auraient pas été auparavant adoptées à l'unanimité. Le Président de l'ECOSOC lui-même sait qu'aucun document ne doit être publié contre les directives du règlement de l'ECOSOC. Nous espérons donc que toute déclaration présidentielle ne sera publiée qu'après approbation de l'ECOSOC. Dans le cas contraire, cela constituerait un précédent fâcheux qui, une fois établi pourrait être repris par les Présidents d'autres organes, dont celui de l'Assemblée générale. L'Inde tient à réaffirmer que toute publication ne doit se faire qu'après un examen intergouvernemental. Le Groupe des 77 sait mieux que quiconque ce que représente la lutte contre la pauvreté et si ses vues ne soient pas reflétées dans les déclarations et les publications, le travail en cours n'aboutira à rien. D'autre part, nous sommes appelés à présenter après nos travaux des résultats substantiels et nous sommes choqués qu'un document qui vient d'être distribué dans cette salle soit rédigé en des termes tellement simplistes qu'ils peuvent ridiculiser l'ECOSOC aux yeux de l'extérieur. Que M. Pavarotti soit d'autre part invité à chanter, à Genève, après la publication de la déclaration présidentielle sur la pauvreté, tant mieux, mais nous doutons que les "bel canto" de Luciano Pavarotti remplissent jamais les assiettes des pauvres.

M. JANIS PRIEDKALNS (Lettonie) a pris la parole pour dire que la déclaration de l'Inde ne faisait que souligner l'importance de la couverture médiatique qu'il faudrait assurer à la déclaration du Président à Genève. Le Conseil devrait plus que jamais appuyer son Bureau dans le cadre du sommet de Genève et éviter les polémiques.

M. PAOLO FULCI (Italie), Président du Conseil économique et social, a fait remarquer que jamais il n'avait eu l'intention de prendre des initiatives contre le cours du règlement intérieur. La question de la pauvreté est un sujet trop important pour en faire une polémique. Quand à la participation de M. Pavarotti, que je connais personnellement, a dit M. Fulci, pour assurer un impact maximum, l'Organisation a pensé depuis un certain nombre d'années qu'associer des célébrités à ses actions pouvait aider à mieux faire passer ses messages et à leur assurer plus d'impact auprès des médias. Nous avions au départ proposé de rédiger et de publier un manifeste contre la pauvreté, mais cette idée a été rejetée, ce qui nous a alors amené à adopter la solution d'une déclaration présidentielle à laquelle on donnerait le plus de visibilité possible. Aujourd'hui nous faisons face à un problème de date, le concert de Pavarotti étant déjà planifié pour le 5 juillet. Si un consensus se fait contre le projet de déclaration présidentielle, nous nous y plierons. Mais les préparatifs des événements ayant leur propre planning, nous devons prendre des décisions urgentes, aussi je propose un délai au Groupe des 77 et de la Chine : s'il est contre le principe de la déclaration présidentielle, qu'il me le fasse savoir au plus tard ce soir à 20 heures. Mais si nous n'avons aucune réaction à cette heure, nous commencerons à envoyer nos invitations pour les événements déjà planifiés à Genève.

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M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a indiqué que le Groupe des 77 et de la Chine donnerait une réponse ferme avant la fin de la journée.

M. SATYABRATA PAL (Inde) a déclaré que pour autant que les demandes émanent des membres de l'ECOSOC, celles-ci sont exercées de plein droit. Il est donc naturel que les membres du Conseil fassent part de leurs réactions. Tout en indiquant comprendre les pressions subies par le Président depuis Genève, il a estimé que l'ECOSOC ne pouvait se soumettre à des ultimatums. L'ECOSOC, en tant qu'institution, ne doit pas se placer dans une situation où ce qu'elle produit est considéré comme une fin en soi. L'intérêt majeur de l'Inde va au renforcement de l'ECOSOC en tant qu'institution et à ses objectifs en matière de lutte contre la pauvreté. Tout ce qui va dans ce sens recevra le soutien de l'Inde, a-t-il assuré.

REUNION DE HAUT NIVEAU DU DEBAT CONSACRE AUX ACTIVITES OPERATIONNELLES DU SYSTEME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT

Le Vice-Président du Conseil, M. PERCY METSING MANGOAELA (Lesotho), qui présidera le débat consacré aux activités opérationnelles, dont le thème cette année est l'élimination de la pauvreté et le renforcement des capacités, a indiqué que les consultations informelles commenceraient jeudi. C'est la première fois que des consultations ont lieu sur ce débat, dans le cadre duquel est prévue une réunion avec les chefs exécutifs des fonds et programmes. Il a souligné, à cet égard, l'inquiétude généralisée en ce qui concerne l'état du financement des fonds et programmes. Des stratégies ont été développées par les chefs exécutifs pour assurer une stabilité du financement. Cette question doit être examinée à fond en l'an 2000, mais il faut commencer à s'y préparer dès aujourd'hui en vue de faire des recommandations significatives et efficaces. Un autre aspect du débat est la question de la surveillance politique des opérations des fonds et des programmes. On est loin à cet égard de disposer d'un mécanisme bénéficiant d'une confiance suffisante. Ce problème est actuellement examiné avec les chefs exécutifs des fonds et programmes qui sont assez insatisfaits de la surveillance de l'ECOSOC et souhaitent que celle-ci soit améliorée. Des recommandations concrètes doivent également être préparées à cette fin.

DEBAT CONSACRE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES

Le Vice-Président, M. ALYAKSANDRE SYCHOV (Bélarus), qui présidera ce débat, a indiqué que les consultations officieuses du 14 juin avaient permis d'examiner le projet de rapport du secrétaire général sur la coordination de l'aide humanitaire d'urgence. Il a été convenu que deux tables rondes seraient organisées dans le cadre de ce débat. Au cours des consultations,

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certains Etats membres ont demandé que soit distribué le rapport de la Mission d'évaluation des besoins humanitaires en ex-Yougoslavie qui doit être présenté au Conseil de sécurité. Compte tenu de l'importance de la question, le Bureau demandera qu'une réunion d'information soit organisée, dans le cadre du débat, avec le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateurs des secours d'urgence, M. Sergio Vieira de Mello, et le coordonnateur-adjoint, Martin Griffith. Mme Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés sera également invitée à prendre part à cette réunion. M. Sychov a encore indiqué qu'un accord sur le projet de conclusions concertées était attendu.

Le représentant de la Fédération de Russie a remercié M. Sychov pour avoir répondu à la demande de son pays visant à ce que le rapport de la Mission d'évaluation soit présenté à l'ECOSOC. Il a souhaité que les recommandations qui y figurent soient examinées et que le document porte la cote de l'ECOSOC.

DEBAT CONSACRE AUX QUESTIONS DE COORDINATION

M. ANDRES FRANCO (Colombie), prenant la parole au nom du Vice-Président colombien, M. Alfonso Valdivieso qui présidera ce débat, a indiqué que les consultations qui ont eu lieu le 18 juin s'étaient déroulées dans un excellent esprit de travail et que les résultats étaient positifs. Le Groupe des Etats africains est en train de préparer une première proposition de conclusions qui sera soumise à l'examen de toutes les délégations. Une réunion technique a eu lieu mardi et une réunion doit avoir lieu jeudi au niveau des ambassadeurs. Le projet de conclusions concertées sera présenté dans une étape très avancée à Genève, a-t-il dit.

DEBAT GENERAL

Le Premier Vice-Président du Conseil, M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), qui présidera ce débat, a indiqué que les consultations sur les diverses questions du débat général devaient se poursuivre aujourd'hui sur les points relatifs au suivi des grandes conférences et sur l'application des résolutions 50/227 et 52/12 B. Un projet de résolution doit être proposé dans le cadre de la conférence de l'ONU sur les noms géographiques qui doit se tenir en Allemagne en 2002. Pour ce qui est du point relatif aux questions de coordination, questions relatives aux programmes et autres questions, un rapport d'étape devrait être présenté sur les travaux des groupes consultatifs. Pour les autres questions à l'ordre du jour, un rapport du Secrétariat est attendu.

Le représentant de la République de Corée a précisé qu'il y a eu lors de la dernière réunion officieuse, un accord général sur le fait que la question des noms géographiques serait discutée dans le cadre de ce débat.

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Le représentant de l'Australie a déploré le fait que les préparatifs en vue de la session avaient été très brefs et que les réunions officieuses chevauchaient d'autres réunions de l'ONU, ce qui a posé des difficultés en terme de préparation. Il a demandé que soit prise en considération la nécessité de permettre aux délégations de mieux se préparer à la session de fond.

Le représentant des Etats-Unis a jugé important que l'ECOSOC ait la possibilité d'examiner le rapport sur les travaux du Comité du programme et de la coordination (CPC) qui tient actuellement quatre réunions par jour au lieu des deux habituelles. Il a demandé au Bureau d'exercer son rôle disciplinaire pour que les travaux soient terminés à temps dans les organes subsidiaires afin de pouvoir être présentés à l'ECOSOC.

Le représentant de l'Indonésie a confirmé l'accord des délégations sur le fait de consacrer le temps disponible à des commentaires sur la question des noms géographiques.

Le représentant de l'Allemagne, prenant la parole au nom de l'Union européenne, a indiqué que celle-ci se félicite des progrès réalisés en ce qui concerne le renforcement de l'ECOSOC. Dans le cadre de la réforme de l'ONU, la session de fond a été ramenée à quatre semaines, a-t-il rappelé, en souhaitant que le Conseil ne tienne pas d'autres réunions en dehors de celle déjà annoncée. L'Union européenne regrette qu'un certain nombre de documents importants pour la session de fond, notamment le rapport du Comité des politiques du développement, ne sont pas encore disponibles.

La Secrétaire de la Commission, Mme KATE STARR NEWELL, a précisé que ce document devrait être publié le 12 juillet à Genève. S'il peut être publié avant, nous le ferons, a-t-elle assuré.

Le Président du Conseil a assuré, pour sa part, que pour ce qui est de la tenue d'autres réunions, il se soumettait à la volonté des membres de l'ECOSOC.

En fin de séance, le représentant des Etats-Unis a déclaré qu'après l'adoption du programme de travail de la session de fond de Genève, on peut affirmer que l'ECOSOC, pour l'avenir duquel on s'inquiétait encore il y a quelque temps, est en train de redevenir un des organes principaux des Nations Unies. En effet, que ce soit sur les questions informatiques, humanitaires ou sur celles des échanges économiques et financiers, le Conseil économique et social s'est avéré un outil crucial de discussion et de négociation. Le Bureau de l'ECOSOC a, de plus, beaucoup innové en ce qui concerne son mode de fonctionnement et l'organisation des réunions, et les Etats-Unis le soutiennent dans cette voie tout en lui assurant leur appui constant.

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