LE SYSTEME DES NATIONS UNIES DOIT INTEGRER DAVANTAGE LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS SES POLITIQUES ET PROGRAMMES
Communiqué de Presse
CTPD/32
LE SYSTEME DES NATIONS UNIES DOIT INTEGRER DAVANTAGE LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT DANS SES POLITIQUES ET PROGRAMMES
19990602 Réunie sous la présidence de Mme Patricia Durrant (Jamaïque), le Comité de haut niveau pour l'examen de la coopération technique entre pays en développement a achevé ce matin son débat général, qui avait commencé le mardi 1er juin. La coopération technique entre pays en développement (CTPD) a été définie en 1978 par le Plan d'action de Buenos Aires et actualisée par le Comité de haut niveau en 1994 sous la forme de "nouvelles orientations de la CTPD".Dans ce cadre, les délégations ont insisté sur les potentialités d'action de l'ensemble des institutions du système des Nations Unies dans la promotion des activités de CTPD; ces potentialités étant fondées sur la diversité de ses antennes locales, sa capacité à identifier les problèmes et besoins spécifiques des pays en développement et à promouvoir ainsi des réponses conformes. Le représentant de la Barbade, au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement, a salué les activités du Groupe spécial de la CTPD du PNUD dans la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Il a notamment évoqué le Programme d'assistance (SIDS/TAP) et le Réseau d'information SIDSnet qui relie 42 petits Etats insulaires en développement du Pacifique, des Caraïbes, de l'Océan indien et d'Afrique. Le représentant a estimé que les priorités devaient notamment être de faciliter le transfert des technologies modernes, d'améliorer les informations ayant trait au développement durable ou encore, d'établir des liens avec les autres réseaux existants.
De nombreuses délégations ont en revanche exprimé leur volonté de voir le système des Nations Unies apporter un soutien accru à la coopération sud- sud et aux accords bilatéraux ou multilatéraux de CTPD et d'intégrer davantage la modalité CTPD à leurs politiques et programmes de développement. Le représentant du Burundi a ainsi appelé à l'accroissement du niveau de participation des experts des Nations Unies. Pour sa part, le représentant du Chili a considéré que les Nations Unies devaient faire davantage pour renforcer les points focaux de CTPD dans les pays en développement. Certaines délégations ont convenu que c'est principalement le manque de ressources qui explique l'utilisation marginale des potentialités du système des Nation Unies et ont en conséquence appelé la communauté internationale à mobiliser le financement nécessaire.
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Répondant à ces préoccupations le Directeur du Groupe spécial de la CTPD du PNUD a fait part des efforts déployés pour permettre au Groupe de définir des politiques de CTPD et d'assurer une approche systématique et coordonnée. Un des défis, a-t-il souligné, consiste à jouer un rôle de plaidoyer au sein du système des Nations Unies pour rendre systématique le recours à la CTPD.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Chine, Singapour, Pakistan, République Dominicaine, Barbade (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement), Burkina Faso, Thaïlande, Philippines, Ouganda, Tanzanie, Iran, Burundi et Chili. Les représentants des entités suivantes ont également pris la parole : Organisation de l'unité africaine (OUA), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Organisation internationale du Travail (OIT), Département des affaires économiques et sociales, Organisation mondiale de la santé (OMS), Organisation panaméricaine de la santé de l'OMS, Centre international du commerce (CIC) et Organisation des cours des comptes d'Amérique latine et des Caraïbes.
Le Comité de haut niveau reprendra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures 45. Il tiendra un débat thématique sur "le rôle de la coopération technique en développement dans l'accélération de la croissance et dans le développement équitable par un partenariat élargi". Le Comité de haut niveau entendra auparavant une déclaration sur le même thème de l'ancien Secrétaire général du Secrétariat du Commonwealth et négociateur principal en exercice du Mécanisme régional de négociations de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
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Débat
M. SHIEN GUOFANG (Chine) a estimé que la CTPD est une part indispensable de la coopération sud-sud. Au fil des années, elle est devenue un moyen efficace pour les pays en développement de réaliser une croissance économique durable et un développement équitable afin de s'intégrer dans le nouvel ordre économique mondial. Malgré les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la CTPD, il faut regretter, a dit le représentant, que le statut de cette coopération n'ait pas encore été consolidé au sein du système des Nations Unies. Dans ce cadre, le représentant a estimé que le Groupe spécial de la CTPD du PNUD doit devenir un élément important des opérations de développement du système des Nations Unies. Il a donc appelé le Comité de haut niveau à la vigilance en lançant une mise en garde contre toute tentative d'affaiblir les fonctions et les programmes du Groupe. Abordant la question des ressources, le représentant a jugé utile que le PNUD consacre une plus grande part de ses ressources de base aux programmes de CTPD, ajoutant qu'un pourcentage de 1% serait un minimum. Le représentant a également invité les parties concernées à rechercher des voies novatrices de mobilisation des ressources, en particulier en ouvrant des canaux de financement dans les pays développés et les secteurs privés.
Le représentant a poursuivi en appelant les institutions du système des Nations Unies à utiliser davantage la modalité CTPD dans leurs politiques et programmes afin d'en renforcer le statut et la légitimité. Pays pivot, la Chine a mis en place un réseau de coopération sud-sud qui comprend 15 centres de recherche et de formation couvrant une variété de secteurs de service pour les pays en développement. La Chine cherche également à incorporer la CTDC dans la coopération économique régionale entre pays en développement et envisage la possibilité de renforcer l'appui substantiel aux programmes de CTPD. Le représentant a conclu en souhaitant que la CTPD sorte de son cadre traditionnel et s'étende aux domaines économiques comme le commerce, l'investissement et les finances. Il a également appelé à une coopération accrue, dans le cadre de la CTPD, entre le monde des affaires et les entreprises des pays en développement.
M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a déclaré que son pays est engagé depuis longtemps dans la coopération sud-sud, tant en qualité de bénéficiaire que de donateur d'assistance technique. Le représentant s'est dit conscient que la CTPD et la CEPD constituent des modalités efficaces de promotion du développement. En 1992, a-t-il précisé, nous avons regroupé l'ensemble de nos programmes d'assistance technique dans un cadre général intitulé le Programme de coopération de Singapour, doté d'un budget de 10 millions de dollars. C'est aussi en 1992 que nous avons mis au point un Programme de CTPD qui permet à plus de 150 participants provenant de 40 pays en développement de se rendre à Singapour pour participer à différents séminaires.
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Le représentant a ensuite insisté sur la nécessité pour les pays en développement de trouver des financements pour le développement. A cet égard, il a indiqué que son pays fait de plus en plus appel à la coopération triangulaire comme source de financement de ses activités de développement. Finalement, le représentant a affirmé que vingt ans après le Sommet de Buenos aires, la volonté de son pays de mettre en oeuvre la CTPD reste intacte.
Mme MASUD (Pakistan) a estimé qu'en matière de CTPD, la priorité doit être le développement de points focaux dans tous les pays en développement. Elle a souhaité, dans ce cadre, une analyse des initiatives. Pour la représentante, la CTPD n'est pas pleinement exploitée. Elle a illustré son propos en évoquant la poursuite de la pratique qui consiste à envoyer, dans les pays en développement, des experts coûteux provenant des pays développés. Le partage d'expérience et le développement des capacités communes des pays en développement doit donc faire l'objet de nouveaux efforts. De nouvelles initiatives d'échanges sud-sud devraient être lancées, a poursuivi la représentante en souhaitant, par exemple, l'établissement de liens institutionnels entre les chambres de commerce et les autres organismes. Elle a souhaité aussi l'organisation de réunions d'experts des différents points focaux nationaux. Dans ce contexte, la représentante s'est félicitée de la tenue en avril de l'an 2000, du premier Sommet sur la coopération sud-sud.
Mme N. G. DE EBERLE (République dominicaine) a déclaré que la CTPD revêt une grande importance pour son pays. Ainsi elle a évoqué la signature de nombreux accords de coopération, soulignant que cela a permis une ouverture de son pays sur l'extérieur. La représentante a exprimé sa gratitude envers le Chili pour les programmes de coopération qu'il met en oeuvre depuis 6 ans en République Dominicaine, qualifiant ces accords de bons exemples de CTPD. De même, elle a évoqué des accords passés avec la République Argentine qui permettent le transfert de technologies et l'aide d'experts. La représentante a réitéré que la CTPD est un instrument très important qui représente la forme de coopération du siècle prochain. Elle a insisté sur la nécessité pour les pays en développement d'unir leurs efforts pour faire face aux défis de la mondialisation.
La représentante a ensuite souligné l'importance de l'appui que le Comité de haut niveau peut apporter aux programmes de CTPD. Elle a finalement demandé aux pays du Nord d'appuyer les accords de coopération entre pays du sud, afin de renforcer les acquis.
M. CARLSTON BOUCHER (Barbade), au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires, a déclaré qu'au cours des cinq dernières années la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade a renforcé les liens entre les petits Etats insulaires en développement et a souligné que la CTPD a joué un rôle important pour forger ce Programme. Le représentant a en effet expliqué que la capacité limitée des petits Etats insulaires a fait que la coopération intrarégionale et interrégionale s'est très vite révélée être une nécessité pour le développement durable. A cet égard, les petits Etats insulaires
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doivent beaucoup au PNUD, en particulier au Groupe spécial de la CTPD, pour la mise en oeuvre du Programme de la Barbade. Les activités du PNUD ont permis un échange d'information et de compétence entre les petits Etats insulaires, nourrissant ainsi des relations meilleures pour relever les défis communs. Ces programmes, en particulier le Programme d'assistance aux petits Etats insulaires en développement (SIDS/TAP) et le Réseau des petits Etats insulaires en développement (SIDSnet), doivent avoir l'appui de toute la communauté internationale.
Le SIDSnet, par exemple, relie 42 petits insulaires en développement du Pacifique, des Caraïbes, de l'Océan indien et de l'Afrique. Pour augmenter l'efficacité de ce réseau, les Etats concernés ont, au cours d'une récente réunion, jugé important de faciliter le transfert des technologies modernes et des systèmes de communications; de régler les limites de la connectivité au réseau; d'améliorer les informations ayant trait au développement durable; de renforcer les opportunités du secteur privé et leur implication dans la mise en oeuvre du Programme d'action; de fournir des ressources humaines et une formation; d'établir des liens entre avec les réseaux existants; de renforcer le SIDSnet comme source d'informations sur les meilleurs pratiques dans la gestion de l'environnement; et de promouvoir la coopération internationale.
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a affirmé que le Sommet de 1978 de Buenos Aires qui a constitué un important jalon du processus de CTPD, conserve aujourd'hui toute sa pertinence. Le représentant a précisé que la CTPD et CEPD sont devenues des composantes naturelles des relations entre les pays en développement qui doivent plus que jamais compter sur leurs propres forces. Il a ensuite indiqué qu'il existe des disparités dans le niveau de coopération, ainsi les activités bilatérales de coopération en Afrique sont relativement faibles a-t-il déclaré, même si ces pays sont acquis à la cause de la coopération sud-sud. Le représentant a alors appelé les Etats à redoubler d'efforts et à approfondir les échanges d'expériences. Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de traiter le cas des pays les plus pauvres et des pays enclavés, particulièrement vulnérables.
Le représentant a ensuite fait part de l'expérience de son pays en matière de CTPD : échanges avec d'autres pays africains, adoption de dispositions réglementaires sur la valorisation de l'expertise nationale, signature d'un accord tripartite avec le Maroc et la FAO. En tant que récipiendaire, le représentant a remercié ceux qui ont aidé son pays.
D'autre part, le représentant a affirmé que la coopération sud-sud ne saurait être un substitut à la coopération nord-sud. S'il est félicité du développement de la coopération triangulaire il a rappelé qu'elle ne doit pas occulter le déclin des finances consacrées au développement. Faisant parts de ses inquiétudes face au déclin des ressources financières du PNUD il a affirmé que l'ensemble du système des Nations Unies doit être encouragé pour appuyer les accords de coopération et accroître le niveau de participation des experts à l'exécution des projets.
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M. KANJANAPIRATUKUL (Thaïlande) s'est félicité qu'en dépit de leurs difficultés économiques, les pays d'Asie et du Pacifique continuent de participer aux activités bilatérales liées à la CTPD. Il faut espérer, a-t-il dit, que cette tendance continue. Le représentant a également salué les efforts des pays qui ont pris l'initiative de financer la CTPD dans le cadre de la coopération triangulaire. Il a particulièrement salué les efforts du Japon qui a contribué au Fonds de développement des ressources humaines pour la coopération sud-sud, créé par le PNUD. Pays pivot, la Thaïlande a organisé, en novembre 1997, la troisième réunion des pays membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) avec pour objet de fournir aux membres l'occasion de partager leurs expériences, de réfléchir à de nouveaux cadres de coopération pour optimiser les ressources limitées et d'établir un système de réseaux efficaces.
Mme MARIA LOURDES V. RAMIRO-LOPEZ (Philippines) a déclaré que les pays en développement ont fait de grands progrès dans l'application du Plan d'action de Buenos Aires. La représentante a appelé la communauté internationale tout entière à se joindre aux efforts déployés par les pays en développement. Les manifestations verbales de soutien ne sont pas suffisantes, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, la représentante a déclaré que le PNUD a toujours été à l'avant-garde en matière de CTPD et a félicité le Programme pour son action dans ce domaine. Toutefois, elle a insisté sur la nécessité d'un financement adéquat des activités du PNUD et demandé davantage d'informations sur les modalités de son action. La représentante a enfin suggéré à la communauté internationale de rechercher de nouvelles modalités de CTPD permettant de renouveler l'engagement des pays en développement et du système des Nations Unies.
M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) a souligné que les pays en développement disposent d'un potentiel important de production et de pouvoir d'achat qui pourrait être un moteur de la croissance mondiale. C'est donc dans l'intérêt de la communauté internationale d'appuyer le développement de ces pays. La participation des pays en développement dans l'économie mondiale nécessite un environnement économique international non discriminatoire et équitable et à cet égard, les pays développés ont une responsabilité particulière dans la mesure où ils exercent un contrôle sur les flux de ressources pour le développement. Au cours de ces dernières années, de nombreux pays en développement ont été en première ligne du processus de libéralisation qui sous-tend la mondialisation. Leur plus grand accès aux marchés, aux capitaux et à la technologie est donc nécessaire pour faciliter leur contribution, déjà significative, dans l'économie mondiale.
L'Ouganda reconnaît la pertinence de la coopération sud-sud et de la CTPD dont il bénéficie depuis 1993. Le pays remercie, à cet égard, des Etats comme la Chine, Singapour, la Turquie, la Thaïlande, le Nigéria, Cuba, l'Inde et bien d'autres avec lesquels il a travaillé dans le cadre de la CTPD.
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S'agissant du système des Nations Unies, le représentant a souhaité que la CTPD soit une partie intégrante de l'exécution et de la mise en oeuvre des modalités des programmes et projets de la communauté des donateurs. Le représentant a poursuivi en assurant de l'engagement de son pays à agir pour aider d'autres pays en développement à intégrer la coopération régionale en donnant la priorité au dialogue et à la consultation entre les membres de la région mais aussi avec la communauté des pays développés. Le représentant a conclu en appelant "les partenaires des pays développés" à porter l'Aide publique au développement à 0,7% de leur PNB en appui à la CTPD.
M. DAUDI NGELAUTWA MWAKAWAGO (Tanzanie) a affirmé que la coopération sud-sud et la CTPD constituent pour les pays en développement des moyens efficaces de relever les défis actuels. Le représentant a insisté sur le fait que ce type de coopération offre un potentiel considérable. Il a ensuite affirmé que son pays s'efforce d'identifier les priorités dans le but de maximiser les incidences de la CTPD sur le développement. A cet égard, il a suggéré le renforcement des réseaux et des flux d'information entre pays en développement, l'amélioration des points focaux nationaux, l'accroissement des ressources nationales et internationales, l'établissement de programmes nationaux, la participation accrue du secteur privé aux activités de CTPD.
Par ailleurs, soulignant le rôle du système des Nations Unies dans la mise en oeuvre de la CTPD, le représentant a regretté que le manque de ressources ne permette qu'une utilisation marginale de ses potentialités. D'autre part, il affirmé que le Comité de haut niveau doit jouer un rôle dans la définition de politiques de CTPD. Finalement, le représentant a appelé l'ensemble des bailleurs de fonds à fournir les ressources suffisantes pour que le Comité de haut niveau puisse s'acquitter correctement de son mandat.
M. HADI NEJAD HOSSEINIAN (Iran) a estimé que la CTPD, qui a jusqu'à présent été axée sur l'agriculture, l'industrie et les politiques commerciales, doit être exploitée en vue d'intensifier la coopération horizontale et verticale dans des domaines tels que les finances, la création de marchés financiers et de capitaux, l'échange d'expériences en ce qui concerne la lutte contre l'instabilité financière et les bonnes pratiques bancaires. Pour le représentant, la CTPD doit compléter la coopération nord- sud et ne saurait se substituer à celle-ci. Il a, à cet égard, salué le fait qu'un certain nombre de pays développés fournissent des ressources financières dans le cadre de la coopération triangulaire. Poursuivant sur le système des Nations Unies, le représentant a reconnu son rôle dans la promotion de la CTPD notamment du point de vue logistique. Il a dit avoir constaté avec satisfaction que la plupart des institutions spécialisées appliquent désormais les nouvelles orientations de la CTPD et de la CEPD. Le champ de la CTPD s'élargit à juste titre, a dit le représentant, à des domaines comme la population, la gestion des affaires publiques ou encore le développement culturel.
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S'agissant de l'application des nouvelles orientations de la CTPD, le représentant a estimé qu'elle ne peut qu'accroître la valeur des activités de CTPD puisqu'elle l'oriente davantage vers la satisfaction des besoins les plus urgents, le renforcement des capacités nationales pour la gestion de la CTPD, le développement du concept de pays pivots, ou encore l'intégration de la CTPD et de la CEPD. Le représentant a terminé sa déclaration en se félicitant de la tenue du Sommet de Cuba en l'an 2000 qui contribuera, a-t-il estimé, à la formulation de directives stratégiques pour la coopération sud-sud.
Mme NIZIGAMA (Burundi) a salué l'initiative CTPD comme moyen d'accroître les capacités des pays en développement. Dans le nouvel environnement économique, la CTPD doit être exploitée dans toutes les stratégies de lutte contre la pauvreté. La représentante a cité des accords de CTPD conclus par son pays signalant que c'est grâce à de tels accords que l'Université du Burundi a pu continuer de fonctionner. Elle a ensuite indiqué les conditions nécessaires au succès des activités de CTPD : élaboration d'une bonne politique nationale, mobilisation des ressources adéquates, définition de point focaux.
La représentante a indiqué qu'un service de CTPD a été mis en place au niveau ministériel, précisant que ce service se heurte à des problèmes techniques. Ainsi, le point focal ne dispose pas d'informations suffisantes pour mettre en oeuvre la CTPD de façon optimale. C'est pourquoi elle a sollicité un appui technique de la part de l'Unité spéciale CTPD, afin de surmonter les difficultés. La représentant a lancé un appel à tous les bailleurs de fonds afin qu'ils relancent leurs accords de coopération.
M. GOMEZ ECHENIQUE (Chili) a expliqué que dans son pays la CTPD prend la forme d'une coopération horizontale qui s'effectue par le biais de l'Agence de coopération régionale. Les activités de l'Agence, qui sont financées à partir du budget national, consistent surtout en l'organisation d'échanges d'expériences. Toutes les activités se fondent sur le principe des coûts partagés. Ainsi tout pays qui bénéficie d'une aide technique fournie par le Chili doit apporter une contribution financière. Les programmes de l'Agence comportent toujours deux volets, à savoir une aide technique et l'amélioration des ressources humaines. Dans ce cadre, un programme très ambitieux a été mis au point qui a permis à 200 stagiaires d'Amérique latine et des Caraïbes de bénéficier d'une bourse d'études de deux ans dans les universités chiliennes. Le volet "aide technique" consiste, lui, en la mise en place de mécanismes plus traditionnels comme l'envoi de missions d'aide technique et l'accueil d'experts d'autres pays. Dans le contexte du Chili, pays en développement intermédiaire, la coopération triangulaire a de grandes perspectives d'avenir. La priorité doit donc être de faire progresser la méthodologie servant à identifier et à mettre en oeuvre des projets de coopération triangulaire. Le représentant a conclu en insistant sur l'importance des centres de liaison de la CTPD en invitant le Groupe spécial de la CTPD du PNUD à faire des propositions pour renforcer ces points focaux.
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M. OMOTAYO R. OLANIYAN, Organisation de l'unité africaine (OUA), a affirmé que la réunion du Comité de haut niveau intervient à un moment critique du processus de développement, en particulier en Afrique. Aujourd'hui le développement a de multiples facettes, et, si des progrès notables ont été réalisés à cet égard, certains résultats ont été érodés essentiellement en raison de problèmes d'ordre financier. Partant, le représentant a exhorté la communauté internationale à trouver des réponses à ces problèmes.
Abordant la question du développement dans les pays africains, il a précisé que la réussite, qui passe notamment par l'élargissement des échanges, nécessite la mise en place de structures de base. Le représentant a précisé que l'assistance technique du PNUD a été précieuse aux efforts de développement déployés par ces pays. Il a insisté sur le rôle que doit jouer la communauté internationale pour faire face aux problèmes rencontrés dans la mise en oeuvre de la CTPD. Ainsi il a suggéré qu'une meilleure information soit fournie aux pays en développement afin qu'ils puissent être en phase avec les objectifs de la CTPD. D'autre part, il a souligné l'importance d'un financement adéquat des activités de CTPD et a appelé à la mobilisation de ressources additionnelles pour permettre à l'Unité spéciale de renforcer sa capacité d'action dans le cadre des nouvelles orientations de la CTPD. Par ailleurs, le représentant a souligné l'importance de favoriser la capacité d'absorption des nouvelles technologies dans tous les pays en développement.
M. RAMADHAR, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), établissant un lien étroit entre développement équitable et CTPD, a indiqué que la FAO a mis en place des programmes de coopération qui consistent surtout en l'envoi d'experts dans les pays en développement et dans les pays à économie en transition. Ainsi plus de 1000 experts ont travaillé sur une base régionale ou interrégionale. La CTPD est donc devenue un instrument essentiel dans les activités de la FAO. Elle a aussi permis de renforcer des liens de coopération entre les pays en transition et les pays en développement. Etant donné le succès de ces liens, pour les étendre, différentes propositions sont en négociation. L'expérience a montré qu'en outre les programmes de ce type redonnent confiance aux Etats membres. Aujourd'hui certains pays, qui font appel à la FAO, demandent exclusivement des experts de la CTPD ou de la CEPD.
M. FRANKLYN LISK, Organisation internationale du Travail, (OIT), a souligné l'importance que l'OIT attache à la CTPD comme moyen de poursuivre ses objectifs. Le représentant a précisé que depuis l'adoption du Plan Buenos Aires, le Directeur de l'Organisation internationale du travail présente chaque année un rapport sur la coopération technique. Le représentant a affirmé que la CTPD doit rester un moyen d'action important pour son Organisation. Il faut tenir compte des priorités de chaque pays qui doivent être préalablement identifiées et la coordination avec le système des Nations Unies est utile à cette fin. Le représentant a déclaré que la CTPD offerte par l'OIT vise à favoriser l'échange d'expériences et repose sur des
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programmes de formation. Le programme de coopération technique de l'OIT a été marqué par les bouleversements politiques et économiques récents a précisé le représentant. Ainsi, ce programme a dû relever les défis qui accompagnent la mondialisation croissante des échanges et la libéralisation de la finance en définissant une politique de "partenariat actif" qui permet de réagir de façon rapide aux demandes d'aide technique des Etats membres. Le représentant a ainsi indiqué que de nombreuses équipes consultatives ont été créées qui couvrent quelque 165 pays.
Le représentant a ensuite indiqué que son organisation a lancé des projets en matière de formation permanente et processionnelle, de développement de l'emploi des femmes. La CTPD a-t-il indiqué, est promue à travers le lancement de programmes mondiaux tel que celui visant l'élimination du travail des enfants par exemple, ou régionaux, tel le programme "emploi en Afrique" qui s'appuient sur tout le système des Nations Unies. La Conférence annuelle de l'OIT débutée hier à Genève entreprendra une analyse importante de la coopération technique. Ce rapport examine les tendances permettant de mieux cibler les activités de coopération technique et de mieux les intégrer dans les missions de l'OIT et dans celles du système des Nations Unies. Le représentant a finalement appelé à la mobilisation des ressources pour la mise en oeuvre des programmes de coopération technique.
Mme MARCIA BREWSTER, Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, a indiqué que le Département a intégré la CTPD dans ses activités et dans les services consultatifs et de formation qu'il offre. Trois programmes ont été approuvés qui touchent les domaines du renforcement des capacités, de réseaux d'information dans les pays en développement et de mise au point d'indicateurs. Ces programmes devraient être lancés dans les trois ans. Les progrès dans le renforcement des réseaux régionaux et sous- régionaux ont été considérables au cours des dernières années. Le Coordonnateur pour l'Afrique et les pays les moins avancés considèrent que la coopération sud-sud et l'Initiative spéciale pour l'Afrique sont les deux éléments importants des propositions de réforme du Secrétaire général. Le cadre de la coopération Afrique-Asie, appuyée par un Fonds d'affectation japonais, représente un bon exemple de la coopération triangulaire. Cette coopération émerge d'ailleurs comme une valeur ajoutée à la coopération au développement. Comme complément aux arrangements triangulaire, les projets de coopération du Département peuvent également être utilisés comme catalyseur pour mobiliser la coopération sud-sud. Dans le domaine des statistiques, des exemples de coopération peuvent être illustrés par les programmes de formation et les ateliers sur le recensement. Ainsi des méthodologies ont été développées et des échanges d'experts de pays ont eu lieu.
Une des choses les plus importantes en matière de CTPD est d'assurer une parfaite adéquation entre les ressources et les besoins. Cette adéquation doit surtout porter sur le niveau de développement économique et social et une
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compréhension commune. Outre ses activités de CTPD, le Département estime utile d'aller plus avant d'aider le dialogue sud-sud sur les questions du commerce, des financements et des investissements.
M. VILLAR (Organisation mondiale de la santé) a affirmé que l'OMS considère la CTPD comme un outil important de son action. Il a insisté sur la nécessité de mettre au point des règles sanitaires. Il faut travailler à la mise en place d'une démarche stratégique en matière de CTPD, a-t-il d'autre part déclaré. Il s'est félicité des relations de travail établies entre l'OMS et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La santé, a-t-il précisé, est un domaine intersectoriel et interdisciplinaire et l'OMS souhaite intensifier sa coopération avec les autres institutions du système des Nations Unies qui sont concernées par ce type de problèmes.
Mme LICHA-VARGAS, Organisation panaméricaine de la santé de l'OMS, a indiqué que son Organisation consacre depuis dix ans des fonds à la CTPD. Pour l'exercice 1998-1999, 1,5% des ressources budgétaires ont été allouées à des projets de CTPD. Ce type de coopération a été intégré dans nombre d'activités quotidiennes de l'Organisation. La majorité des consultants proviennent des pays d'Amérique latine. L'Organisation a encouragé la création de réseaux de laboratoires ou encore de surveillance de maladies qui peuvent être prévenues par la vaccination. L'Organisation a également apporté sa contribution aux pays touchés par l'ouragan Mitch. Depuis le début de ses activités, l'Organisation a pu constater le rôle essentiel que jouent les pays pivots. A cet égard, le Brésil et l'Argentine ne sont pas les seuls pays pivots en matière de santé, Cuba en est un autre d'un grand intérêt. La représentante a conclu en soulignant le rôle important que peuvent jouer des organismes comme la CARICOM et le MERCOSUR dans la promotion de la CTPD et en appelant à des liens plus étroits entre les organismes nationaux de coopération et les organismes internationaux sectoriels.
M. ROELOFSEN, Centre international du commerce, a affirmé que cette organisation est active dans le domaine de la promotion des échanges entre pays développement depuis 1964. Depuis 1995, nous avons accordé plus de place à la coopération sud-sud. Le représentant a fait remarquer que sous l'effet du processus de mondialisation cette forme de coopération fait l'objet d'un grand enthousiasme. Cela permet de multiplier les plans d'échanges aux niveaux régional et sous-régional. Le représentant a réaffirmé que les perspectives d'élargissement de la coopération sud-sud sont plus prometteuses que jamais. Il a cité en exemple du travail accompli par son organisme, une réunion d'une centaine d'entrepreneurs des pays arabes tenue récemment en Egypte.
Mme BURGOS, Organisation des cours des comptes d'Amérique latine et des Caraïbes, a indiqué que cette organisation rassemble 20 cours des comptes d'Amérique latine et des Caraïbes dans le but de promouvoir la coopération technique. A cet égard, l'Organisation reprend à son compte les principes et les grandes lignes de la CTPD. Elle a ainsi passé des accords bilatéraux avec
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différents pays et mis au point des projets régionaux et sous-régionaux qui permettent l'échange d'expériences et de technique dans le domaine de la gestion des affaires publiques en s'inspirant des capacités des cours des comptes des pays les plus développés. L'Organisation est très vite devenue une source de conseils et d'informations qui aident les cours des comptes dans leur travail et favorise la coopération horizontale par des conventions et des alliances. La coopération technique entre les pays concernés se voit d'ailleurs renforcée par le soutien d'organismes régionaux ou sous-régionaux qui favorisent le perfectionnement des cours des comptes grâce à des innovations scientifiques ou techniques et à la promotion de notions juridiques nouvelles. Dernièrement, l'Assemblée de l'Organisation a adopté un programme de formation d'experts afin de progresser dans la normalisation des procédures de vérification des comptes. L'Organisation envisage également de mettre en oeuvre un accord de coopération contre la corruption, accord qui octroierait aux cours des comptes une responsabilité importante dans la défense de la probité et de la bonne gestion dans les affaires publiques.
Le Directeur du Groupe spécial pour la CTPD, M. JOHN OHIORHENUAN, a répondu aux différentes questions soulevées par les délégations ce matin. Ainsi, répondant au délégué du Pakistan, il a souligné le besoin de renforcer la dimension CTPD dans l'activité des Nations Unies. C'est une activité essentielle, qui doit être intégrée dans toutes les activités du système des Nations Unies a-t-il affirmé. S'agissant des réunions régionales, la représentante de la République Dominicaine s'étant inquiétée de l'absence de réunion cette année, le Directeur a été d'avis que de tels rendez-vous, conformément à l'esprit de la CTPD, devraient être financés en priorité par des ressources nationales. Revenant sur la question des experts, il a assuré que le Groupe spécial travaille à leur mobilisation en vue de favoriser l'échange de bonnes pratiques et d'expériences entre pays en développement. En ce qui concerne les moyens d'obtenir des réponses plus nombreuses et de meilleures qualités aux questionnaires envoyés aux pays par le Groupe spécial, le Directeur a fait part de la volonté de travailler davantage avec les missions des différents pays auprès des Nations Unies. Le Directeur a précisé qu'un des défis du Groupe consiste à jouer un rôle de plaidoyer afin d'accroître le recours à la CTPD. Le Directeur a enfin affirmé qu'il est du devoir du Groupe spécial de réorienter ses activités sur la coopération sud-sud et d'établir des normes pour cette forme de coopération. Finalement il a déclaré avoir entendu les appels à la mobilisation des ressources en faveur de la CTPD.
A la suite de la déclaration du Directeur du Groupe spécial de la CTPD du PNUD, le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a donné un aperçu de ce que peut représenter la coopération technique entre pays en développement en matière de population. Dans ce contexte, elle a surtout prôné le recours à des approches et méthodes déjà éprouvées. Le représentant de la Chine a saisi l'occasion de cet échange de vues pour citer les domaines prioritaires que son pays a fixés en matière de CTPD. Il s'agit notamment de recourir davantage à la coopération triangulaire, à solliciter la
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- 13 - CTPD/32 2 juin 1999
contribution des institutions financières internationales, à faire appel aux compétences et aux technologies des pays développés ou encore à renforcer la coopération régionale. Il s'agit aussi pour la Chine d'intégrer davantage la CTPD et la CEPD. A son tour, le représentant du Japon a précisé la modalité de la coopération triangulaire de son pays. Il a cité l'exemple du rôle que son pays a joué dans l'appui de cours de formation régionaux et sous-régionaux sur le Sida organisés par les Philippines ou encore des programmes de partenariat avec la Thaïlande, Singapour, l'Egypte et la Tunisie. Il s'agissait dans ces cas d'une combinaison de cours de formation et de coopération technique. Dans le cas de le Thaïlande, le Japon appuie, par exemple, 15 cours de formation offerts par ce pays, par la fourniture d'une aide technique. Le représentant a également mis l'accent sur un autre type de coopération triangulaire qui met en jeu les pays bénéficiaires, le pays hôte et non pas un mais deux pays développés.
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