En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/447

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE ENTEND LES EXPOSES NATIONAUX DE LA POLOGNE, DE L'ISLANDE ET DU KENYA

26 avril 1999


Communiqué de Presse
ENV/DEV/447


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE ENTEND LES EXPOSES NATIONAUX DE LA POLOGNE, DE L'ISLANDE ET DU KENYA

19990426 La Commission du développement durable a entendu, ce matin, les exposés nationaux de la Pologne, de l'Islande et du Kenya sur le thème sectoriel des océans et des mers et sur le secteur économique du tourisme. Les présentations étaient accompagnées de projections de diapositives et de films vidéos. Chaque exposé a été suivi de questions auxquelles les intervenants ont répondu brièvement.

M. Jan Szyszko, Ministre de l'environnement de la Pologne, a présenté la situation de la coopération pour le développement durable de la région de la mer Baltique en soulignant l'importance des différentes stratégies de coopération régionale pour la protection de l'environnement, en particulier "Baltique 21", qui ont été évoquées par M. Szyszko et par Mme Tertu Melvasalo (Finlande) et MM Aleksandras Gordevicius (Lituanie) et Savante Bodin (Suède), s'exprimant au nom des pays de la région de la mer Baltique. "Baltique 21" est un effort conjoint des pays de la mer Baltique à long terme. Il permet de prouver que le développement durable n'est pas seulement théorique mais peut être mis en oeuvre dans un cadre régional.

Dans le cadre de leurs exposés sur les pêches islandaises et sur la gestion basée sur la science et le commerce durable, MM Johann Sigurjonsson, Eidur Gudnason, Magnus Johannesson et Mme Alda Moller, intervenant au nom de l'Islande, ont indiqué que leur pays, étant le seul pays d'Europe où l'économie est toujours basée sur l'exploitation des ressources naturelles, il faudrait que la gestion durable des ressources vivantes marines y soit pratiquée. Par l'application de la technologie moderne, de la science et de la recherche, l'Islande a pu utiliser ses riches réserves de poissons de manière durable. Ce succès est dû à la qualité des ressources, à la pratique d'une gestion basée sur la science, et à un cadre de travail comprenant l'attribution de permis de pêche, une surveillance au moyen de techniques modernes, et un système de police en cas de transgression des règles.

M. Henry K. Kosgey, Ministre du tourisme du Kenya, a évoqué la politique menée dans son pays visant à établir un lien entre le tourisme et le développement durable. L'objectif de cette politique est de tirer parti au maximum des bénéfices du tourisme tout en assurant la durabilité de ce secteur important de l'économie. Des mesures ont été prises pour encourager l'écotourisme, notamment auprès des communautés locales responsables de la gestion des parcs naturels, et protéger les ressources naturelles du pays.

(à suivre - 1a)

- 1a - ENV/DEV/447 26 avril 1999

Evoquant, en début de réunion, la situation écologique délicate dans les Balkans, le représentant de la Fédération de Russie a déclaré que la CDD ne peut pas rester passive lorsqu'il se passe des événements qui mettent en cause l'idée même du développement durable. Il a fait part de l'intention de sa délégation de présenter à la Commission en fin de journée un projet de décision portant sur les moyens d'évaluer et de surmonter la situation dans les Balkans. Le représentant a précisé que ce projet de décision, qui n'est aucunement politisé et ne vise pas la confrontation, sera examiné dans le cadre des consultations officieuses de la Commission.

La prochaine réunion de la Commission se tiendra cet après-midi à 15 heures. La Commission entendra des exposés nationaux qui seront présentés par le Panama et le Mexique.

Thème sectoriel : les océans et les mers

Secteur économique / grand groupe : tourisme

Exposés nationaux

Pologne: Coopération régionale balte pour le développement durable

M. JAN SZYSKO, Ministre de l'environnement de la Pologne, a présenté la situation de la coopération pour le développement durable de la région de la mer Baltique qui comprend les pays suivants : Danemark, Estonie, Finlande, Allemagne, Lettonie, Lituanie, Pologne, Fédération de Russie, Suède, Islande et Norvège. La région est une zone d'un grand potentiel de développement économique et social. Il y a un certain nombre de zones écologiques. Une des ressources écologiques les plus importantes est bien entendu la mer Baltique qui est malheureusement polluée depuis un grand nombre d'années. Pendant des décennies, la région a été divisée entre blocs de l'Est et de l'Ouest. Malgré les différences politiques existant entre les pays de la région, il a été possible de mettre en place dans les années 70 une coopération régionale, avant même la chute du mur de Berlin. En 1973, la Convention de Gdansk sur la pêche et la conservation des ressources vivantes de la mer Baltique a été signée par le Danemark, la Finlande, la République fédérale d'Allemagne, la République démocratique allemande, la Pologne, la Russie et la Suède. Les parties à la Convention partageaient la responsabilité de protéger et d'utiliser de façon rationnelle les ressources marines vivantes de la mer Baltique. L'Union européenne a accédé à la Convention en 1984. Aujourd'hui, l'Estonie, la Communauté européenne, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Fédération de Russie sont Parties à la Convention de Gdansk. Cette Convention a permis d'établir la Commission internationale de la pêche de la mr Baltique. La mr Baltique est protégée par la Convention internationale d'Helsinki sur la protection de l'environnement marin de la région de la mr Baltique, signée en 1974 et révisée en 1992. L'objectif de la Convention est de protéger l'environnement marin de la Baltique de toutes les différentes sources de pollution. Plusieurs stratégies de coopération régionale ont été mises en place afin de protéger l'environnement. Un Groupe de travail pour les transports et l'environnement a été mis en place. L'Union des villes Baltes, créée en 91, s'est adressée à un certain nombre de questions relatives à l'environnement. La coopération des organisations non gouvernementales et le développement d'initiatives locales ont joué un rôle clé. Baltique 21 a été mis en place. Il s'agit d'un programme visant à promouvoir le développement durable dans toute la région.

Mme TERTU MELVASALO, Conseillère au Ministère de l'environnement de la Finlande, a précisé que les éléments clés de la Convention d'Helsinki de 1992 sont, notamment, l'inclusion des eaux internes, l'introduction de mesures permettant d'éliminer la pollution de la Baltique, l'interdiction du déversement et de l'incinération des déchets, la prévention de la pollution venant des bateaux, la conservation de la biodiversité, et la dissémination de l'information au public.

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En 1990, un Programme d'action conjoint de la mer Baltique a été mis en place qui s'est notamment fixé comme objectif prioritaire de lutter contre la pollution causée par les transports et les activités agricoles. Il s'agissait d'évaluer les polluants qui affectent l'environnement marin directement ou par les rivières et les fleuves. La présence de ces polluants a pu être réduite. Certaines espèces menacées ont pu être protégées. La zone de la mer Baltique a été désignée zone spéciale en ce qui concerne le déversement des déchets. La stratégie de la Baltique en ce qui concerne les déchets est importante. Il s'agit de redonner à la Baltique son équilibre naturel. Plusieurs institutions financières, comme la Banque mondiale sont membres du Programme d'action. Le Programme d'action original définissait des zones prioritaires notamment dans les pays en transition. Les ressources financières nécessaires étaient évaluées à 18 milliards d'écus. L'aide technique est assurée dans beaucoup de projets.

M. ALEKSANDRAS GORDEVICIUS (Lituanie), Président de "VASAB 2010" (Vision et stratégies autour de la mer Baltique 2010), a passé en revue le rôle de la planification de l'espace dans la région de la mer Baltique qui permet d'assurer la conservation des ressources naturelles. Plusieurs intérêts entrent en jeu sur un même territoire et il est important de pouvoir les réconcilier. Il faut fixer des objectifs de conservation du patrimoine naturel et culturel. Il est nécessaire d'établir un équilibre entre le secteur privé et public, de gérer l'utilisation des ressources non renouvelables et de mettre en place un action coordonnée. "VASAB 2010" a été lancée en 1992. En 1994 une version révisée de cette stratégie a été adoptée par les Ministres chargés de la planification et du développement de onze pays qui entourent la Baltique. Un programme de développement durable dans la région a été lancé, "Baltique 21" et de nombreux projets ont été menés dans la région. "VASAB 2010" et "Baltique 21" constituent les principaux axes de la stratégie de coopération régionale de la Baltique. La planification contribue à la transparence régionale. "VASAB 2010" a plusieurs priorités, notamment la mise en place de couloirs de transports internationaux afin de se préparer à la création de réseaux de ce type. Il faut se doter d'instruments législatifs pour permettre un développement durable de la région.

M. SVANTE BODIN (Suède), Président de "Baltique 21", a déclaré que la coopération régionale a permis de mettre en place en mai 1996 "Baltique 21", qui comprend les pays suivants : Danemark, Estonie, Finlande, Allemagne, Islande, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pologne, Fédération de Russie et Suède. Il a été décidé que le développement de la région se fonderait sur un développement durable. L'Union européenne est partie aux activités de "Baltique 21". Les ministres de l'environnement ont demandé à ce que l'on fasse preuve de transparence. L'objet de "Baltique 21" est le développement durable. L'importance de la mise en oeuvre de stratégies de développement durable dans le secteur public, privé, et dans l'éducation a été mise en avant. "Baltique 21" souligne la nécessité d'une harmonisation des législations. L'objectif global de "Baltique 21" met en lumière les 3 objectifs principaux du développement durable à savoir le développement social, économique et écologique. Il faut veiller à rétablir la diversité des écosystèmes, à lutter contre la pollution, et mieux gérer les ressources non renouvelables.

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"Baltique 21" attire l'attention sur de nouveaux problèmes. Il faut mettre au point des priorités et des stratégies communes, intégrées dans des plans d'investissement à long terme. Les actions envisagées font appel à plusieurs secteurs. L'établissement de zones et de projets pilotes, l'acquisition de nouvelles technologies, l'établissement d'indicateurs sont des éléments importants de "Baltique 21". Des programmes d'action dans le secteur agricole se fondent sur la mise en place de structures durables, en renforçant la gestion des fermes afin qu'elle soit davantage respectueuse de l'environnement. Il s'agit de lancer un ensemble cohérent de programmes. Les priorités du secteur énergétique sont notamment les suivantes : renforcement de la coopération dans le domaine de la recherche et en matière d'énergie renouvelable, et accroissement des énergies renouvelables. "Baltique 21" peut être utile à d'autres régions du monde. C'est un effort conjoint à long terme. Les pays ont des situations économiques, écologiques et sociales différentes. Il faut être constant dans l'effort de développement durable. Le développement durable n'est pas seulement théorique, il peut être mis en oeuvre. "Baltique 21" en est un exemple.

Islande : les pêches islandaises, gestion basée sur la science et commerce durable

M. JOHANN SIGURJONSSON, Directeur de l'Institut général de la recherche marine de l'Islande, a indiqué que l'Islande est le seul pays d'Europe où l'économie est toujours basée sur l'exploitation des ressources naturelles, parmi lesquelles les produits de la mer représentent près de 75% de la valeur des marchandises exportées. Dans ce cadre, il faut que la gestion durable des ressources vivantes marines soit pratiquée. Par l'application de la technologie moderne, de la science et de la connaissance, l'Islande a pu utiliser ses riches réserves de poissons de manière durable. Ce succès est dû à la qualité des ressources, à la pratique d'une gestion basée sur la science, et à un cadre de travail incluant l'attribution de permis de pêche, une surveillance au moyen de techniques modernes, et un système de police en cas de transgression des règles.

Rappelant la situation géographique de l'Islande, M. Sigurjonsson a rappelé que les eaux islandaises constituent une zone de mélange des eaux chaudes du Gulf Stream et des courants froids polaires, produisant des conditions très productives car riches en nutriments. En dépit de la pression accrue de la pêche au cours des dernières décennies, les stocks de poissons restent élevés, et les produits marins constituent l'épine dorsale de l'économie de l'Islande. L'infrastructure de la pêche est basée sur les recherches visant à une meilleure compréhension des dynamiques des stocks de poissons et à une prise de conscience de l'importance d'une stratégie de gestion de la pêche basée sur la science. Cela a conduit à une rationalisation de tous les aspects des pêcheries, et à la mise en place d'une flotte particulièrement efficace.

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La collecte d'informations quotidiennes précises sur les pêches permet de prendre une mesure claire de l'état des stocks et de prévoir, d'émettre des conseils pour la protection des jeunes poissons selon les saisons et de proposer la fermeture de certaines zones pour un temps défini. Au niveau national, cette recherche est conduite par des scientifiques de l'Institut de recherche marine, en collaboration avec les pêcheurs. Les scientifiques transmettent les informations à un collège de scientifiques expérimentés qui formule un conseil au Ministère des pêcheries. Au niveau international, les différents départements de l'Institut conduisent des projets de coopération avec d'autres pays.

Le Directeur a présenté plusieurs exemples d'application de la méthode évoquée. Dans ce cadre, il a indiqué que le stock de harengs a été reconstruit grâce à la mise en place d'une stratégie de pêche régie par les lois sur le contrôle de la pêche qui prennent en compte des évaluations basées sur la mortalité liée à la pêche. De même, la pêche de la morue a été étudiée par un groupe d'experts chargés de définir une stratégie de pêche qui en augmenterait le stock sur le long terme. Des centaines d'ordinateurs ont servi à définir des stratégies de capture qui, à hauteur de 25% des stocks pêchables, n'endommageraient pas les stocks de morue. Grâce à ce travail, les scientifiques disposent de données fiables, les politiciens peuvent s'engager sur des stratégies basées sur la science, et l'industrie reconnaît l'importance d'une pêche rationnelle pour son propre avenir. En ce qui concerne les stocks exploités par plusieurs nations, tels que les stocks de flétans du Groenland, ils sont menacés par le manque d'accords sur la gestion responsable des ressources.

Au titre des menaces au niveau international, le Directeur a estimé que l'Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons chevauchants et grands migratoires doit être plus efficacement appliqué. L'industrie de la pêche d'un pays qui ne pratique pas une pêche durable peut constituer une menace, en incitant les pays voisins à la même pratique dans le souci d'être compétitif. La pollution doit également être citée comme une menace très lourde pour la production de nourriture issue des mers. Enfin, le débat international sur l'environnement doit s'attacher à fournir des informations claires et honnêtes, et à éviter de donner une image biaisée et négative des pêcheries. Il est inutile d'inquiéter le public avec des informations déformées, il faut au contraire lui distribuer des informations concernant la situation des mers. Néanmoins, il faut résoudre au niveau international les problèmes de gestion des pêcheries en dehors des zones d'exclusivité économique qui restent en suspens, a insisté le Directeur.

Mme ALDA MOLLER, Corporation islandaise de la congélation, a indiqué que la gestion des pêcheries est une nécessité absolue pour la bonne santé de l'économie de l'Islande. Elle a noté que les pêcheries islandaises ne reçoivent pas de subventions de l'Etat, mais elles constituent au contraire l'épine dorsale de l'économie islandaise. En Islande, des quotas de pêche sont attribués sur une base annuelle, et la manière dont ils sont utilisés est une question relevant de la gestion des affaires.

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Les usines ont augmenté leur efficacité par le biais d'une spécialisation plus importante, d'une adaptation aux nouvelles solutions technologiques et d'un meilleur contrôle de la production. La pêche est organisée de manière à ce que le stock de matière brute soit plus stable qu'auparavant, ce qui permet la préservation de la qualité, et les entreprises peuvent se concentrer sur la mise au point de meilleurs produits demandant un stock stable de matière brute de très bonne qualité.

L'intervenante a noté que la question de la gestion adaptée des ressources a aussi une portée internationale. Les préoccupations relatives à l'écologie des océans et des mers sont un facteur important dans le commerce international des produits de la mer. Il est admis qu'aucune entreprise responsable ne peut passer outre l'influence grandissante des questions écologiques. Ainsi, le débat international sur la surpêche globale prend de l'ampleur. Il existe un souci largement partagé concernant la pollution des océans. La qualité des produits de la mer a souvent été mise en question, en particulier dans le domaine du stockage et de l'hygiène. Enfin, les subventions à large échelle semblent menacer la gestion correcte des ressources dans de nombreuses zones. Ces questions ne font pas bonne presse à l'industrie de la pêche, et peuvent à long terme porter préjudice à la consommation de poisson, dans le monde occidental en particulier.

L'intervenante a fait état de mesures prises par l'entreprise pour laquelle elle travaille. Ainsi, des Principes écologiques, adoptés en 1993 et développés en 1998, font partie intégrante de la réglementation globale de l'entreprise. Ces Principes définissent les intérêts, les engagements et les obligations de l'entreprise. Un manuel de 40 pages sur ces Principes a été publié à l'intention des clients de l'entreprise. De plus, l'entreprise tient compte du Code de conduite de la FAO concernant les pêcheries responsables, et des lois et règlements internationaux que le Gouvernement de l'Islande a ratifié. L'entreprise utilise les dernières informations scientifiques concernant la condition des zones de pêches islandaises, et se tient informée des travaux des spécialistes en écologie. Elle soutient tous les efforts internationaux visant à nettoyer et à réduire toute forme de pollution marine. L'intervenante a noté que le public a réagi de manière positive aux Principes écologiques, les efforts en faveur de la protection de l'environnement constituant un facteur de soutien des entreprises par ses clients. Il faut que tous les membres de l'industrie de la pêche dans le monde entier reconnaissent que l'utilisation durable et responsable des ressources est directement liée à la durabilité de l'activité de la pêche pour le futur.

M. EIDUR GUDNASON, Ambassadeur d'Islande pour les affaires concernant l'écologie et les ressources naturelles, a ajouté que pour un pays comme l'Islande, il n'y a pas de choix. Il faut assurer la survie des pêches, sans quoi le pays ne pourrait vivre dans un environnement où les ressources sont très rares. Un effort de diversification de l'économie est actuellement entrepris, mais cela prend du temps. La pêche reste donc la principale source de survie.

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Evoquant les effets du changement climatique à la suite d'une question du représentant de l'UNESCO, il a indiqué que ces changements seraient catastrophiques pour l'Islande. En réponse à l'intervention d'une représentante des ONG, il a regretté de ne pouvoir répondre à aucune question concernant les zones d'exemption nucléaire, car ce sont des questions de nature politique.

M. MAGNUS JOHANESSON, Secrétaire général du Ministère islandais de l'environnement, a souligné l'importance de la bonne santé des océans. La pollution dans les eaux islandaises reste assez faible, mais on constate que la plupart des polluants existants proviennent d'autres pays, a-t-il indiqué. Dans ce contexte, la coopération internationale en matière de pollution est fondamentale. Les produits dangereux représentant 4% des déchets produits par l'Islande, des instruments pour assurer la gestion de ces produits chimiques dangereux ont été mis en place. En réponse à une question du représentant de l'UNESCO, il a indiqué que l'Islande est partie à plusieurs instruments internationaux de surveillance de pollution des océans. L'effort de pêche actuel a beaucoup diminué par rapport à ce qu'il était dans les années avant 1990, grâce à l'adoption de règles de limitation, a-t-il indiqué, répondant à une question du représentant de la Nouvelle-Zélande.

Kenya : tourisme et développement durable

M. HENRY KOSGEY, Ministre du tourisme du Kenya, a déclaré que la question du tourisme durable est une question relativement nouvelle qui suscite un grand intérêt pour son pays où le tourisme joue un rôle particulièrement important dans l'économie. Le Gouvernement a formulé une politique visant à mettre le Kenya dans la catégorie des pays nouvellement industrialisés d'ici 2020 visant à attirer des investisseurs étrangers et locaux dans tous les secteurs de l'économie, et notamment dans le secteur du tourisme. Dès les années 30, les visiteurs étrangers sont venus au Kenya, notamment pour des expéditions de chasse de gros gibiers, des "safaris". Le tourisme au Kenya est fondé sur les attractions naturelles. Les attractions comprennent la variété abondante de la faune que l'on peut voir dans son habitat naturel, les plages et la riche diversité culturelle du pays. Le Kenya a enregistré 1 million de visiteurs en 1997. L'hôtellerie est un grand employeur. Il emploie 11% de la main-d'oeuvre du pays. L'Organisation mondiale du tourisme prévoit que le tourisme continuera à se développer. Le Kenya essaie de développer une politique touristique durable. L'objectif de cette politique est de tirer parti au maximum des bénéfices du tourisme tout en assurant la durabilité de ce secteur important de l'économie. Le Kenya a également pris des mesures pour passer d'un tourisme ayant un volume important mais peu rentable à un tourisme moins important mais plus rentable afin de respecter les objectifs d'Action 21. L'écotourisme est encouragé. Le Gouvernement du Kenya fait des efforts importants pour offrir un environnement propice au développement du tourisme. Le Ministre a souligné la nécessité d'inculquer un respect de la culture locale. Les concepts de l'utilisation de la faune de façon viable et de la planification stratégique de l'environnement sont mis en avant.

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Les communautés locales sont sensibilisées au concept de développement durable. Les politiques encourageant l'écotourisme sont coûteuses. De ce fait, le Kenya a besoin de l'appui d'institutions donatrices. La mise en place de projets communautaires est essentiel. Il existe un lien direct entre la protection des terres communautaires et le développement du tourisme. Il faut une action concertée et une harmonisation des législations et des codes de conduite en Afrique afin de respecter les principes du développement durable.

Questions

Répondant à une question du représentant de l'Allemagne sur la notion d'écotourisme, le Ministre de l'environnement du Kenya, M. KOSGEY, a précisé que le Gouvernement se limite à fournir un environnement propice au tourisme visant à établir les dispositions législatives nécessaires. Il a été difficile de sensibiliser la population à l'intérêt qu'il y a de préserver la vie sauvage. L'on a promis aux populations une aide à condition qu'elles préservent l'environnement. Les populations avaient besoin de disposer des terres pour les cultiver ou les louer. M. Kosgey a précisé que c'est avant tout le secteur privé qui investit dans l'environnement. Les investissements et l'entretien des routes dans les parcs sont assurés par le secteur privé.

A une question posée par le représentant de l'Egypte portant sur le développement de l'industrie du tourisme au Kenya, M. Kosgey a souligné l'importance du gibier pour les populations locales. Répondant à une question de la représentante du Sénégal au sujet de la responsabilisation des populations vivant dans les parcs et de leur participation à la gestion de ces parcs, M. Kosgey a précisé que les parcs appartiennent aux collectivités locales. Toutes les recettes provenant des parcs vont aux autorités locales qui peuvent les utiliser pour construire des écoles, des hôpitaux. Ces populations ont compris l'intérêt qu'il y a d'encourager le tourisme.

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