LA CDD DEMANDE UN RENFORCEMENT DES PROGRAMMES D'ASSISTANCE AUX PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT ET LA PRISE EN COMPTE DE LEUR VULNERABILITE
Communiqué de Presse
ENV/DEV/445
LA CDD DEMANDE UN RENFORCEMENT DES PROGRAMMES D'ASSISTANCE AUX PETITS ETATS INSULAIRES EN DEVELOPPEMENT ET LA PRISE EN COMPTE DE LEUR VULNERABILITE
19990423 La Commission du développement durable (CDD) a poursuivi ce matin son débat de haut niveau. La Commission agissait en tant qu'organe préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, adopté il y a cinq ans à la Barbade. L'Assemblée extraordinaire se réunira les 27 et 28 septembre prochain.Les intervenants ont estimé qu'il importe de renforcer et de développer les programmes d'assistance technique en faveur des petits Etats insulaires en développement pour pallier leur faiblesse en ressources financières, humaines et naturelles. Ils ont insisté sur la nécessité d'un soutien approprié de la part de la communauté internationale, tenant compte de leur vulnérabilité, pour la période de transition correspondant à l'adaptation aux exigences de la mondialisation. Ils ont en outre demandé l'élaboration de programmes régionaux et internationaux efficaces pour renforcer leur capacité à développer et à appliquer une législation environnementale appropriée. A cet égard, les questions des ressources limitées en eau douce, de la gestion des eaux usées, du traitement des déchets ont été abordées, ainsi que la mise en place de systèmes d'alerte précoce pour réduire les dommages causés par les catastrophes naturelles auxquelles sont particulièrement confrontés les petits Etats insulaires. Certains intervenants ont estimé qu'il serait opportun de définir des indicateurs permettant de mesurer de façon effective les progrès réellement accomplis dans l'application du Programme d'action de la Barbade.
Les Ministres et décideurs chargés des questions d'environnement et de développement et les représentants des pays suivants sont intervenus : Samoa (au nom des Etats de l'Alliance des petits Etats insulaires), Cuba, îles Marshall, Maldives, Haïti (au nom des pays qui ont le français en partage), Etats-Unis, Belgique (au nom de l'Union européenne), Communauté européenne, Maurice, Guyana, Sainte-Lucie, Suriname, Jamaïque, Grenade, Fidji, Nouvelle- Zélande et Barbade (au nom des pays de la CARICOM). La Commission a tenu un dialogue interactif sur un projet de texte révisé des coprésidents, la CDD, agissant en tant qu'organe préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du Programme d'action de la Barbade.
La Commission achèvera sa réunion de haut niveau cet après-midi à 15 heures. Elle se penchera sur la question des modes de consommation et de production.
Réunion de haut niveau de la Commission du développement durable agissant en tant qu'organe préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement
M. TUALA SALE TAGALOA, Ministre des terres, de l'environnement et du tourisme de Samoa, au nom des Etats de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), a observé que de sensibles progrès ont été réalisés dans les petits Etats insulaires à la suite des engagements pris à la Conférence de la Barbade. Il a, dans ce cadre, fait part de plusieurs initiatives prises par les communautés, tels que l'adoption de stratégies en relation avec l'initiative internationale pour la protection des récifs coralliens, ou le contrôle de la montée du niveau des mers dans onze pays du Pacifique Sud coordonnés par un projet régional. En ce qui concerne les 300 projets régionaux visant à l'application du Programme d'action récemment soumis à l'examen des donateurs sous l'égide des Nations Unies, le Ministre a formulé le souhait que des réponses positives et concrètes soient données dans un futur proche. Ces projets démontrent l'importance de la coopération régionale et sous-régionale pour éviter de répéter les même erreurs.
Le Ministre a renouvelé l'attachement des Etats de sa région au programme d'action de la Barbade, et a appelé à sa complète application. Si cette application dépend en large partie des Etats insulaires eux-mêmes, les défis de la mondialisation et de la libéralisation des échanges réduisent leur capacité à la compétitivité au niveau international. La menace de la marginalisation a entravé les efforts accomplis pour la réalisation d'un développement durable. Le Ministre a appelé à un soutien de la part de la communauté internationale, sous la forme d'une aide ciblée sur les questions écologiques. Il faut renforcer le partenariat à tous les niveaux, a-t-il estimé, avec la société civile, le secteur privé, et adopter des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis.
Mme ROSA ELENA SIMEON NEGRIN, Ministre de la science, de la technologie et de l'environnement de Cuba, a déclaré que depuis l'adoption du Programme d'action de la Barbade par les petits Etats insulaires en développement, il y a cinq ans, la coordination entre ces Etats et les liens aux niveaux national, régional et international ont connu de véritables avancées. Toutefois, les engagements financiers qui ont été pris à cette Conférence et le financement de son Programme d'action se font toujours attendre. La septième session de la Commission du développement durable nous invite à réfléchir sur des thèmes de la plus haute importance. Les petits Etats insulaires ont pu, avec le tourisme, trouver une source de croissance économique importante. Les Etats membres de l'association des Etats des Caraïbes ont signé un accord pour la création d'une zone de tourisme durable. La Ministre a indiqué que des actions sont entreprises aux niveaux régional et sous-régional afin de faire face aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques.
- 3 - ENV/DEV/445 23 avril 1999
Mme Simeon Negrin a déclaré que des progrès ont été réalisés en matière de gestion des ressources côtières grâce à des avancées sur les plans scientifique et technologique. Elle a précisé que les expériences dans ce domaine sont appliquées de façon conjointe par les Etats des Caraïbes.
La Ministre a fait part de son inquiétude face aux moyens matériels en ce qui concerne le soutien des pays développés, s'agissant de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Elle a affirmé que son pays, petit Etat insulaire en développement, qui souffre d'agression constante et d'un embargo, reste déterminé à rechercher les moyens d'un développement durable. Elle a assuré que les efforts nationaux accomplis en ce sens seront poursuivis.
M. JACKEO A. RELANG (Iles Marshall) s'est associé à la déclaration faite par le Président du Groupe des 77 et de la Chine, ainsi qu'à celle faite par le Président de l'Alliance des petits Etats insulaires. Il a précisé que son intervention a pour but de présenter les progrès réalisés, tant au niveau national, que régional et international, par les Iles Marshall en matière de promotion du développement durable. Il a notamment souligné qu'un groupe de travail interministériel sera mis en place pour préparer un deuxième sommet économique et social au niveau national dont l'objectif est d'aboutir à un consensus national pour le développement durable et de trouver des idées pour des projets à mettre en place dans ce cadre. Ce sommet devrait permettre en particulier de donner un nouvel élan aux travaux de la Commission nationale sur le développement durable. M. Relang a rappelé que les points compris dans le Programme d'action de la Barbade ont été repris par cette Commission et intégrés dans les programmes de travail des différents ministères. Suite au constat figurant dans le rapport du Secrétaire général relatif au fait que les Iles Marshall n'avaient pas soumis des communications nationales à la CDD, M. Relang a confirmé la volonté de son Gouvernement de le faire à l'avenir à travers la Commission nationale sur le développement durable. Il a ajouté que le sommet national devrait appuyer les politiques relatives aux trois domaines prioritaires en matière de développement durable à savoir la pêche, le tourisme et l'agriculture, ce qui s'inscrit dans le programme d'action de la Barbade. M. Relang a toutefois mis l'accent sur le fait que le succès des Iles Marshall en matière de développement durable dépend largement du soutien continu de la communauté internationale. Il a ajouté que les Iles Marshall continuent à accorder la priorité au Programme de la Barbade, mais que le Gouvernement est découragé par le déclin continu de l'aide publique au développement. En ce qui concerne la question des changements climatiques, les Iles Marshall continuent de coopérer avec l'Alliance des petits Etats insulaires, et ont proposé, dans ce contexte, la tenue d'un atelier de travail des Etats membres en juillet dans sa capitale. Pour ce qui est de la gouvernance des océans, les Iles Marshall s'associent à la déclaration faite hier par le représentant des Iles Salomon ainsi qu'à la position exprimée dans la note d'information du Pacifique Sud.
- 4 - ENV/DEV/445 23 avril 1999
M. ISMAIL SHAFEEU, Ministre de la famille, du logement et de l'environnement des Maldives, a déclaré que pour évaluer le succès et un développement réel, il faudrait utiliser des indicateurs. Toutefois, les indicateurs généralement utilisés tels que le produit national brut se sont avérés inappropriés, en particulier pour évaluer la durabilité du développement. Cette question est particulièrement importante pour estimer les progrès réalisés en matière de développement dans les petits Etats insulaires en développement. Si l'on considère le PNB des Maldives, il montre un développement positif important. Certains analystes ont même considéré le tourisme dans les Maldives comme un indicateur applicable dans d'autres environnements similaires. Alors que le tourisme contribue à plus de 60% des revenus issus des échanges internationaux et à plus de 20% du PNB, il faudrait être prudent en ce qui concerne les possibilités offertes par le tourisme. Le tourisme dépend entièrement des marchés internationaux porteurs et tout déclin dans ces marchés affecterait considérablement le PNB et l'économie des Maldives. Si l'on prend l'exemple de la pêche - un autre secteur très important de l'économie nationale - les Maldives dépendent du thon, utilisant des techniques qui n'affectent pas les dauphins. Les Maldives pêchent le thon dans leurs eaux territoriales, mais le thon est un poisson migrateur et ce secteur de leur économie est exposé à la merci des grandes flottes de pêche commerciales qui opèrent sur l'océan Indien, ainsi qu'à l'augmentation du prix du thon sur le marché international.
L'incertitude et l'absence de sécurité dans une monde en évolution rapide englobent toutes ces questions. C'est pourquoi, a fait observer le Ministre, son pays ne peut pleinement réaliser les possibilités que sa population espère à moins de pouvoir surmonter les grands défis mondiaux, et il n'existe aucun défi plus important que les changements climatiques. L'année dernière, les récifs de coraux ont été dévastés. Cela a affecté le tourisme et la pêche. Les petits Etats insulaires en développement sont considérablement vulnérables aux changements climatiques.
M. PIERRE LELONG (Haïti), au nom des pays ayant le français en partage, a rappelé que les petits Etats insulaires font face à des problèmes complexes. Ils ont des faiblesses qui découlent de leur exiguïté et de leur isolement géographique, et qui sont aggravées par le fait que la plupart d'entre eux sont constitués de petites îles, un état de choses qui influe fortement sur le développement des infrastructures nationales et sur l'efficacité et le coût des transports et des communications tant internes qu'externes. L'éventail de leurs ressources est généralement limité, ce qui les contraint à une spécialisation économique fâcheuse et entraîne une dépendance excessive à l'égard du commerce internationale, et donc un degré de vulnérabilité anormal qui, pour la plupart d'entre eux, s'est accru dans le contexte de la mondialisation et de la libéralisation des marchés. De plus, certains connaissent une forte pression démographique et un grand nombre d'entre eux possèdent des ressources renouvelables en eau douce minimales. Les petits Etats insulaires en développement sont aussi caractérisés par le très grand nombre d'espèces vivant sur leurs territoires. Ils abritent des espèces menacées d'extinction. Ceci devrait intéresser davantage la communauté internationale, étant donné son souci affiché de préserver la biodiversité.
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Les petits Etats insulaires en développement contribuent de manière significative à la durabilité mondiale dans de nombreux domaines importants. La protection effective des récifs coralliens devrait préoccuper l'ensemble de la communauté internationale, notamment en soutenant les objectifs de l'Initiative internationale pour les récifs coralliens. Le tourisme joue un rôle économique important pour les petits Etats insulaires en développement, mais sa gestion doit prendre en compte les nombreux facteurs de vulnérabilité de ces pays. Ces Etats font beaucoup d'efforts pour mettre en application le Programme d'action de la Barbade. Toutefois, ils sont limités dans leur action. Ils ne peuvent faire face seuls aux défis auxquels ils sont confrontés.
Certaines actions s'avèrent nécessaires à la réalisation du Programme d'action. D'un point de vue général, les ressources financières, humaines et naturelles des petits Etats insulaires en développement sont très limitées. Pour s'adapter à un environnement économique mondial en évolution rapide, il importe de renforcer et de développer les programmes d'assistance technique existants en faveur de ces pays. La mise en place de systèmes améliorés d'alerte précoce est également vitale pour réduire au minimum les dommages causés par les catastrophes naturelles. Il faudra améliorer les installations de traitement des eaux usées. Des mesures internationales plus rigoureuses doivent être prises contre les navires étrangers qui rejettent des déchets dans les zones côtières des petits Etats insulaires en développement. Une action au plan national uniquement ne suffira pas. L'élaboration de programmes régionaux et internationaux efficaces pour renforcer la capacité de ces petits Etats d'élaborer et d'appliquer une législation environnementale appropriée est très importante. La plupart de ces Etats ont besoin d'une coopération internationale et régionale continue pour les aider à améliorer leur efficacité énergétique, à élaborer et à mettre en oeuvre des plans intégrés de gestion des ressources d'eau douce.
M. FRANK LOY, Secrétaire d'Etat adjoint aux affaires internationales des Etats-Unis, s'est félicité que les petits Etats insulaires en développement ont fait preuve d'un attachement louable au Plan mondial d'action de Rio et au Programme d'action de la Barbade. Les Etats-Unis reconnaissent l'importance de ces pays et continue de développer des liens étroits avec ceux-ci. Les Etats-Unis appuient le renforcement des capacités de ces pays. Les Etats-Unis accordent leur soutien aux priorités figurant dans le résumé des débats établis par les coprésidents. Il est indéniable que les petits Etats insulaires en développement sont exposés à la menace des changements climatiques. Des efforts internationaux pour réduire les gaz à effets de serre sont nécessaires. La communauté internationale doit travailler en coopération avec les petits Etats insulaires en développement pour que des mesures appropriées soient prises. Les Etats-Unis s'associent à la déclaration faite par le représentant des Iles Marshall en ce qui concerne le changement climatique. Le développement des sources d'énergie renouvelables est capital. Le représentant a estimé qu'une mauvaise utilisation des carburants d'origine fossile peut gravement menacer l'environnement des petits Etats insulaires en développement. Il faut arriver à mieux utiliser les ressources naturelles qui peuvent fournir de l'énergie. La gestion durable des côtes et des ressources marines est capitale.
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La pêche est une ressource critique et qui doit également être gérée de manière durable. Les Etats-Unis encouragent les pays qui ne l'ont pas encore fait à ratifier l'Accord de la FAO, le Code de conduite de la responsabilité dans le domaine de la pêche, et l'Accord sur les stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs. Les récifs coralliens doivent être protégés. Les Etats-Unis ont été à l'origine de l'initiative internationale pour la protection de ces récifs qui font partie de la diversité biologique.
M. MARC GEOPT (Belgique), prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, et de Chypre, a invité la CDD à prier à nouveau tous les petits Etats insulaires en développement à mettre en place des stratégies de développement durable d'ici à 2002. A cette fin, il faudrait renforcer les capacités humaines et institutionnelles de ces pays, a estimé le représentant, tout en encourageant la coopération sous-régionale et régionale. De l'avis de l'Union européenne, les stratégies de développement durable doivent, dans la mesure du possible, inclure des indicateurs et des repères clairs, permettant d'évaluer l'impact des mesures et l'efficacité des stratégies nationales, et de faciliter l'établissement de priorités. Une meilleure coordination entre les donateurs est cruciale pour assurer l'utilisation plus efficace des ressources. A cet égard, l'Union européenne appuie fermement le renforcement du dialogue entre les institutions financières internationales et les agences de l'ONU, et les efforts de coordination entre les divers partenaires en vue d'améliorer la division du travail, de renforcer la complémentarité et les synergies entre les partenaires nationaux et internationaux, et développer une véritable approche de partenariat, intégrant les vues et les intérêts des acteurs non gouvernementaux et privés.
Au niveau de la Communauté européenne et de ses Etats membres, la coopération avec les petits Etats insulaires en développement repose sur les mécanismes de la Convention de Lomé. Au cours de la période 1996-2000, l'Union européenne a consacré plus d'un milliard d'Euros à l'aide au développement des Etats insulaires en développement d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, en plus des contributions bilatérales importantes des Etats membres. La Convention de Lomé étant un accord de partenariat, il appartient aux partenaires de décider de leurs priorités dans le cadre de programmes nationaux et régionaux. L'Union européenne encourage ceux-ci à utiliser les fonds qu'elle octroie pour la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. La nécessité d'accorder une attention particulière aux petits Etats insulaires en développement figure dans le mandat de négociation de la Convention qui succédera à celle de Lomé et que l'on espère conclure d'ici au mois de février 2000.
L'Union européenne déploie des efforts considérables pour faire en sorte que cette nouvelle Convention, ainsi que les négociations du millénaire sur le commerce international sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce permettront de réduire davantage les barrières commerciales subsistant et d'assurer aux petits Etats insulaires en développement un meilleur accès aux marchés d'exportation pour leurs produits.
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L'Union européenne est disposée à augmenter son appui aux processus d'intégration régionale et à la stabilisation et la réforme du commerce et des politiques d'investissement des petits Etats insulaires en développement. Une attention particulière sera accordée au renforcement de la capacité de ces pays à participer aux réunions multilatérales afin de leur permettre de tirer les plus grands bénéfices de la mondialisation. Pour l'Union européenne, il est également important d'accorder une plus grande attention au développement de partenariats avec le secteur privé afin de renforcer les flux d'investissements privés et les transferts de technologie. Toutefois, une base macroéconomique saine et un cadre politique solide sont nécessaires pour encourager des investissements productifs et respectueux de l'environnement. Dans le cas des très petites îles dont le potentiel de développement du secteur privé est limité, le rôle de la coopération au développement et, en particulier, des mesures visant à réduire la pauvreté et le chômage est particulièrement important.
M. JAMES CURRIE, Directeur général pour l'environnement, la sécurité nucléaire et la protection civile à la Commission européenne, prenant la parole au nom de la Communauté européenne, a informé la Commission que la Communauté européenne travaille actuellement, en collaboration avec le PNUE, à un Supplément spécial sur les régions insulaires, au second numéro de "Global Environmental Outlook" afin d'aider à préparer les stratégies nationales et régionales. De plus, une brochure sur la coopération de l'Union européenne avec les petits Etats insulaires en développement a été publiée détaillant le soutien fourni à 26 Etats insulaires. Le Directeur général a estimé qu'une meilleure coordination des donateurs permettrait une utilisation plus efficace des ressources. Il a souligné l'importance des échanges, de l'investissement et des finances pour le développement durable. Dans ce cadre, il a indiqué que l'Union européenne est prête à augmenter son soutien aux processus d'intégration régionaux et aux efforts de réforme et de stabilisation des échanges dans les petits Etats insulaires en développement. Il a également estimé que le partenariat avec le secteur privé doit être renforcé. Il a indiqué que la Communauté européenne est désireuse d'explorer la manière dont les projets d'application du Programme d'action de la Barbade, soumis par les petits Etats insulaires aux donateurs, peuvent être envisagés dans le cadre des Programmes nationaux et régionaux existants en accord avec la Convention de Lomé.
M. A. P. NEEWOOR (Ile Maurice) a déclaré que son pays est un petit Etat insulaire en développement dont la densité de population est une des plus importantes au monde et que sa situation géographique expose à de violents cyclones, qui ont des conséquences très graves sur son économie. Il a indiqué que l'économie de son pays continue de reposer en grande partie sur la production de sucre qui est une source d'emploi très importante. Le représentant a émis l'espoir que rien ne viendrait remettre en cause les accords existants dans l'industrie sucrière. Il s'est déclaré très préoccupé par les conséquences de la mondialisation sur le commerce extérieur de son pays. Evoquant la vulnérabilité de son pays, il a émis des doutes sur sa capacité à affronter la compétition mondiale.
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Aussi, a-t-il insisté sur la nécessité d'une prise en compte par la communauté internationale de la fragilité des petits Etats insulaires en développement. Il a suggéré que la Commission du développement durable se saisisse de la question des conséquences de la mondialisation sur la situation des petits Etats insulaires en situation.
Le représentant a affirmé que l'élaboration d'un index sur la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement devrait être considéré comme une priorité de la communauté internationale, en particulier spécialement des institutions financières internationales. Il a rappelé que les petits Etats espèrent vivement que la Commission du développement durable traitera des questions primordiales pour les petits Etats insulaires en développement : l'impact de la mondialisation, la nécessité de tenir compte de la spécificité de la situation de ces Etats, la définition d'un index de vulnérabilité et une assistance aux projets en matière de protection de l'environnement.
M. NAVIN CHANDARPAL, Conseiller à la Présidence du Guyana sur les questions relatives à la science, la technologie et l'environnement, a souligné l'importance de la coopération internationale pour fournir des moyens efficaces, notamment par un financement supplémentaire, pour faciliter le transfert de technologies écologiquement rationnelles. Des mesures doivent être prises par la communauté internationale pour aider les petits Etats insulaires en développement. Il faut qu'il y ait une assistance adéquate de la part de la communauté des donateurs. Celle-ci doit être fournie en temps opportun. La CDD devrait examiner le développement du concept définissant la région des Caraïbes comme une région spéciale de développement durable. La déclaration de la Barbade souligne l'importance du partenariat mondial. Les peuples des petits Etats insulaires en développement espèrent que cette session de la CDD et la session extraordinaire de l'Assemblée générale leur offriront une base saine pour corriger les lacunes du Programme d'action et raviver l'espoir généré à la Barbade.
Mme SANIA LEONCE CARRYL (Sainte-Lucie) a déclaré que pour parvenir à un développement durable, les petits Etats insulaires en développement doivent lutter contre des facteurs qui leurs sont propres, des facteurs tels que leur petite taille, l'exposition aux catastrophes naturelles. Il a abordé la question de la mondialisation des échanges. Nous ne voyons pas d'inconvénients a la libéralisation des échanges, a-t-elle déclaré, mais il faut tenir compte de la différence entre les acteurs. Elle a dénoncé les discriminations qui existent contre les groupes les plus vulnérables. Elle a insisté sur l'impérieuse nécessité pour la communauté internationale de tenir compte de la situation particulière des petits Etats insulaire en développement. D'autre part,la représentante a indiqué que les petits Etats insulaires en développement, ont besoin de partenariats réels, tout en continuant à assumer leur responsabilité. Nous devons pouvoir travailler et faire du commerce comme tous les autres. Des mesures spéciales doivent être prises pour aider les petits Etats insulaires à trouver le développement durable.
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M. SUBHAS CH. MUNGRA (Suriname) a réitéré l'engagement de son Gouvernement à l'application complète du Programme d'action de la Barbade. Bien que le Suriname ne soit pas une île, il connaît les mêmes caractéristiques de vulnérabilité que les petits Etat insulaires en développement. Il est affecté par l'augmentation du niveau des mers et par les changements climatiques, qui ont un impact catastrophique sur les capacités du pays à atteindre le développement durable. Le représentant a fait part des mesures déjà prises au niveau national pour le renforcement institutionnel et la conservation de la forêt tropicale, afin de faciliter l'application des engagements du Programme d'action de la Barbade. Il a exprimé son inquiétude face au manque de volonté politique à l'origine des faibles résultats actuels du programme d'action. La communauté internationale doit fournir les ressources nécessaires pour réduire les menaces auxquelles les petits Etats insulaires en développement sont exposés, afin de renforcer leur capacité d'aboutir au développement durable. Le représentant a estimé que le partenariat pour le développement durable doit être renforcé afin d'obtenir rapidement des résultats tangibles.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a souligné que le Programme d'action de la Barbade représente un engagement clair des petits Etats insulaires en développement à réaliser pleinement le développement durable. Au niveau national, la Jamaïque a, de manière systématique, procédé à la définition d'un cadre juridique et institutionnel moderne pour fournir une base au développement durable. Au cours des quatre dernières années, la Jamaïque a défini et mis en oeuvre plusieurs politiques clés qui portent notamment en l'élaboration d'un plan national de l'environnement et sur l'établissement d'un Conseil national sur les océans et la gestion des zones côtières. Les initiatives prises ont été réalisées grâce des partenariats novateurs entre le gouvernement, les communautés locales, les ONG et le secteur privé. Ces types de partenariat ont eu l'avantage d'asseoir une approche de responsabilité partagée et de gestion d'un processus de développement durable. Les activités nationales ont été appuyées et complétées par une action au niveau régional. Les initiatives régionales ont ainsi permis de drainer des ressources pour la mise en oeuvre de projets d'intérêt commun tels que le Plan caraïbe pour l'adaptation du projet sur les changements climatiques. Elles ont également facilité le partage des expériences et des compétences dans la recherche de solution aux problèmes communs. Toujours dans ce contexte, le projet régional "Capacity 21", financé par le PNUD, a conduit à la création de conseils du développement durable dans six pays des Caraïbes.
Les efforts visant à mettre en oeuvre le Programme d'action de la Barbade ont donné un élan aux principales initiatives nouvelles prises par les organisations caraïbes. La proposition de faire reconnaître la mer des Caraïbes comme une zone spéciale dans le contexte du développement durable des pays des Caraïbes exige une approche intégrée dans la gestion et la protection des ressources et des écosystèmes. En avril dernier, les Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Association des Etats des Caraïbes se sont mis d'accord pour créer une zone de tourisme durable.
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Cette décision cherche en fait à promouvoir la compétitivité de ce secteur économique vital tout en renforçant l'identité de la région, en préservant les valeurs culturelles, en assurant une participation effective des communautés, en facilitant le développement des moyens de transport aériens et maritimes et en encourageant un partenariat avec le secteur privé. Le manque de ressources financières a été identifiée comme le principal obstacle à une mise en oeuvre efficace des mesures relatives au Programme d'action de la Barbade. D'autres obstacles, tels que l'insuffisance des informations et l'inefficacité des systèmes de collectes de données ainsi que le manque d'accès à la technologie moderne et l'absence de structures de recherche scientifique et technologique conjugués à l'absence de personnel qualifié et de structures institutionnelles appropriées ont entravé les efforts faits dans la voie du développement durable. Il faut espérer que la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le suivi du Programme d'action de la Barbade permettra de renouveler, sans équivoque, l'engagement de tous les partenaires à une mise en oeuvre effective du Programme.
M. LAMUEL A. STANISLAUS (Grenade) a indiqué, en s'appuyant sur l'exemple de l'île de Montserrat, que les catastrophes naturelles rendent le développement durable très difficile à réaliser. La reconstruction nécessaire à la suite d'éruptions volcaniques, par exemple, force les petits Etats insulaires en développement à recommencer leurs efforts au point de départ. En conséquence, il a souhaité la création d'un Fonds permanent de soutien en cas de catastrophe naturelle par la communauté internationale, pour aider les petits Etats insulaires en développement à faire compenser leur vulnérabilité face à la nature.
M. SAKIUSA RABUKA (Fidji) a déclaré que son Gouvernement est conscient de sa responsabilité en ce qui concerne la formulation et l'application, au niveau national, de stratégies et de politiques de promotion du développement durable. Il a indiqué que plusieurs actions ont été entreprises, parmi lesquelles, des programmes d'éradication de la pauvreté, de réduction de la dette nationale, de privatisation des entreprises publiques. Il a rappelé l'attachement de son Gouvernement aux principes de la bonne gouvernance, de la transparence et de la responsabilité, qui font désormais l'objet d'un amendement à la Constitution, a-t-il précisé. Le représentant a déclaré que le Programme d'action de la Barbade et le Plan d'Action 21 ont souligné les contraintes spécifiques qui pèsent sur les petits Etats insulaires en développement dans leur recherche d'un développement durable. Ainsi, il a affirmé que le faible niveau de l'aide internationale a réduit les capacités de son pays à appliquer les engagements du Programme d'action de la Barbade. Il a évoqué les conséquences néfastes de la mondialisation sur la situation des petits Etats insulaires en développement. Il s'est interrogé sur la faculté des organisations internationales de prendre en considération les intérêts des petits Etats en développement. Toutefois, le représentant a estimé que le commerce international constitue un moyen pour les petits Etats insulaires en développement de progresser et de parvenir à un développement durable.
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Aussi a-t-il demandé la définition de mesures pertinentes permettant à ces Etats de se développer et de devenir compétitifs au plan international. Il a rappelé l'importance, du point de vue du Programme d'action de la Barbade, de reconnaître clairement la vulnérabilité des petits Etats insulaires et a exhorté les institutions financières internationales, les organisations régionales et bilatérales à renforcer l'efficacité de leur assistance en tenant compte de cette vulnérabilité.
S'agissant de la capacité de construction, le représentant a exhorté la communauté internationale à aider les petits Etats insulaires en développement dans leurs efforts pour mettre en oeuvre le Programme d'action de la Barbade. Le représentant a enfin indiqué que les zones économiques exclusives des petits Etats insulaires en développement, ainsi que le tourisme, peuvent leur garantir un développement durable soulignant une fois encore l'importance d'un soutien de la communauté internationale.
M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a indiqué que son pays, pays insulaire isolé, fait partie d'une région composée majoritairement de petits Etats insulaires en développement. Il a estimé qu'il est important de reconnaître le besoin d'un soutien approprié de la part de la communauté internationale pour la période de transition correspondant à l'adaptation aux exigences de la mondialisation traversée par ces petits Etats insulaires. Dans ce cadre, il faut aider à la construction de capacités grâce à l'éducation et à la formation. Il a informé la Commission de l'engagement pris par les Ministres de l'économie du Pacifique en juillet dernier d'adopter un cadre de travail réglementaire pour la promotion du développement durable du tourisme prenant en compte les exigences de l'écologie. Le représentant a indiqué que son gouvernement a intégré les préoccupations définies dans le programme d'action de la Barbade dans son programme d'assistance au développement. Il a, par exemple, lancé il y a deux ans un programme intitulé "Initiatives pour l'environnement" visant à financer les projets nationaux et régionaux existant, à hauteur de 1,5 million de dollars par an. Dans ce cadre, la coordination et l'efficacité ont été réalisées grâce à la production d'un directoire des projets écologiques en cours dans le Pacifique sud, qui a permis de garder informés les donateurs régionaux, par lesquels le PNUD et la Banque mondiale.
M. RAWLE EASTMOND, Ministre de l'environnement, de l'énergie et des ressources naturelles de la Barbade, au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s'est associé à la déclaration faite par le représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine et par le représentant de Samoa au nom de l'AOSIS. Le Programme d'action adopté à la Barbade, il y a cinq ans, a souligné les vulnérabilités économiques et écologiques des petits Etats insulaires en développement et a permis de proposer de nombreuses politiques en matière de développement durable devant être mises en oeuvre au niveau national, régional et international. Les pays du CARICOM se félicitent des progrès qui ont pu être accomplis, notamment, à la suite de l'intégration des préoccupations environnementales dans des stratégies nationales de développement, le développement de plans d'actions environnementaux nationaux, la réforme des législations et l'établissement de ministères et d'institutions se consacrant à la gestion de l'environnement.
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Le représentant a souligné l'importance des efforts entrepris pour établir un Mécanisme régional de coordination permettant de renforcer la mise en oeuvre du Programme d'action. Pourtant, les progrès accomplis par la communauté des Etats des Caraïbes ont été ralentis par un manque de ressources humaines et financières. Le déclin de l'aide publique au développement entrave la pleine mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. La mondialisation et la libéralisation de l'économie ont un impact négatif sur les petits Etats insulaires en développement du fait que ceux-ci disposent de ressources limitées et n'ont pas une économie diversifiée. La conservation des ressources marines des petits Etats insulaires en développement est une question particulièrement inquiétante. Il faudrait protéger les fragiles écosystèmes marins de ces pays. Les pêches illégales dans la mer des Caraïbes sont une source d'inquiétude ainsi que le déversement de produits polluants. Les pays du CARICOM sont encouragés par les résultats de la réunion des représentants des donateurs et des petits Etats insulaires en développement qui s'est tenue en février dernier. Cela a permis d'examiner la façon d'améliorer la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en oeuvre du Programme d'action. Les petits Etats insulaires en développement ont besoin de bénéficier d'une aide financière extérieure. Les pays du CARICOM se félicitent du développement de la coopération et du partenariat entre les Etats Membres de l'ONU, les agences spécialisées des Nations Unies et les organisations non gouvernementales, qui pourra permettre une meilleure mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade.
Dialogue interactif sur un projet de texte révisé des coprésidents de la CDD agissant en tant qu'organe préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du Programme d'action de la Barbade
Le représentant d'Antigua-et-Barbuda a demandé à ce que l'on donne des directives plus précises en ce qui concerne les paragraphes du texte négocié relatifs au commerce, au tourisme sexuel, à la mobilisation des ressources et au mouvement transfrontière des déchets dangereux.
Le Président de la Commission, M. SIMON UPTON (Nouvelle-Zélande) a déclaré que, en ce qui concerne le mouvement transfrontière des déchets dangereux, le texte négocié reprend exactement les paragraphes pertinents du Programme d'action de la Barbade. De ce fait, la Commission devrait pouvoir y adhérer.
Le représentant des Etats-Unis a, quant à lui, estimé que les paragraphes portant sur les déchets dangereux du texte négocié avaient certaines implications juridiques qu'il convenait d'éclaircir. Il a de ce fait estimé qu'il était encore précoce d'arriver à un accord à ce sujet et que davantage de temps serait nécessaire pour examiner en profondeur le texte négocié. Le représentant de l'Allemagne, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a demandé à ce qu'il y ait davantage de temps consacré aux négociations du texte. Le représentant de l'Australie a rappelé qu'il est nécessaire de s'assurer que le texte négocié soit cohérent avec le droit international. Le représentant de la Chine a souligné la nécessité d'inclure la question des déchets dangereux dans le texte négocié.
- 13 - ENV/DEV/445 23 avril 1999
Abordant la question de la vulnérabilité, la représentante des Bahamas a demandé si l'on utilisait le produit national brut (PNB) ou le produit intérieur brut (PIB) lorsqu'il est question des indicateurs de vulnérabilité. M. I. JOHNSON, Banque mondiale, a déclaré qu'il appuie l'essentiel du débat sur cette question. Le PNB est un indicateur utile mais il n'est pas suffisant car il ne montre pas les différentes formes de vulnérabilité. Les changements climatiques ont des incidences importantes et les instances financières comme la Banque mondiale doivent être présentes. Il a estimé qu'il fallait avoir une gamme plus vaste d'instruments de financement. Les investissements doivent être plus stratégiques et s'orienter vers les populations plus vulnérables.
Le représentant de la Norvège a appuyé ce qui venait d'être dit par le représentant de la Banque mondiale. Il faut développer les travaux menés pour déterminer la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement. Il est important de disposer d'un indice de vulnérabilité. Le représentant de Maurice a fait part de l'inquiétude des petits Etats insulaires en développement en ce qui concerne la questions de la vulnérabilité. Durant les négociations du GATT ces Etats n'ont pas toujours pu être présents car ils ne disposaient pas des moyens leur permettant de participer aux longues négociations. Les règles de l'OMC posent problème. Des recommandations doivent émaner de la CDD à cet égard.
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint du Département des affaires économiques et sociales, a estimé que les critères pour déterminer si un pays est éligible ou non pour obtenir une aide financières sont complexes. Il ne s'agit pas seulement du PNB ou du PIB lorsque l'on détermine les PMA. Il a estimé que les politiques de développement doivent inclure la dimension de la vulnérabilité.
Le représentant de Samoa a souscrit au fait que l'indicateur de vulnérabilité est utilisé par les Nations Unies et les banques de développement régionales. Il a toutefois signalé qu'il ne saurait s'agir d'une mesure statique. Cet indicateur ne couvre pas de manière détaillée les aspects écologiques des petits Etats insulaires en développement. La session extraordinaire de l'Assemblée générale doit porter sur les questions prioritaires pour les petits Etats insulaires. Il a demandé à ce que l'on ne surcharge pas cette question avec d'autres questions devant être débattues ailleurs.
Le représentant de l'Inde a souligné l'importance de la coopération régionale et internationale pour les petites îles et a souligné la nécessité de se pencher sur la question de la pêche afin de trouver des solutions durables. Le représentant de la Chine a estimé que l'assistance internationale est essentielle en ce qui concerne les effets liés aux changements climatiques. Il a fait remarquer que la pénurie de ressources financières a ralenti les progrès de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade. Il a regretté qu'un grand nombre de pays n'ont pas pris de mesures concrètes pour mettre en oeuvre le Programme d'action. Il faut que l'Assemblée générale trouve une solution au problème du financement des initiatives visant à mettre en oeuvre le Programme d'action.
- 14 - ENV/DEV/445 23 avril 1999
Le représentant de l'Arabie Saoudite a souligné le rôle de la communauté internationale pour aider les petits Etats insulaires en développement. Il a émis des réserves en ce qui concerne les paragraphes du texte négocié relatifs à l'utilisation de l'énergie renouvelable et concernant la notion d'autarcie.
Le représentant de l'Australie a déclaré qu'il n'était pas d'accord avec le représentant de l'Arabie Saoudite dans la mesure ou les petits Etats insulaires en développement souhaitent investir dans la préservation de l'énergie. L'Australie se félicite des initiatives de ces Etats allant dans ce sens. Le représentant a salué l'intervention de Samoa qui a mis l'accent sur la nécessité d'un partenariat avec le secteur privé. Il est important que la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement soit reconnue dès le début du texte. Le défi de la mondialisation doit être adapté aux difficultés des petits Etats insulaires. Il que ces Etats puissent tirer partie de la richesse des bienfaits qui découlent de la mondialisation.
Les représentants de la Norvège et de la Barbade ont demandé à ce que le texte du Programme d'action de la Barbade ne soit pas édulcoré. La Norvège estime que le message transmis par Samoa au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement est important. Les petits Etats insulaires en développement sont en effet des partenaires clés pour trouver une solution aux effets des changements climatiques.
Le représentant d'une ONG a fait part de sa préoccupation par rapport au fait qu'une partie des paragraphes faisant partie du Programme d'action de la Barbade est mise entre crochet par les pays développés dans le texte négocié, notamment en ce qui concerne le transbordement des produits dangereux et nucléaires. Le partenariat entre pays développés et en développement est essentiel. Le représentant de Greenpeace a évoqué avec inquiétude le transport de déchets nucléaires. La fréquence croissante de ces transports est inquiétante. Il faut que le texte négocié reconnaisse aux petits Etats insulaires en développement le droit d'interdire le passage des déchets dans les eaux de leur région.
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