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CD/169

LES PRESIDENTS DES GROUPES DE TRAVAIL FONT LE POINT SUR L'AVANCEMENT DE LEURS TRAVAUX A LA COMMISSION DU DESARMEMENT

23 avril 1999


Communiqué de Presse
CD/169


LES PRESIDENTS DES GROUPES DE TRAVAIL FONT LE POINT SUR L'AVANCEMENT DE LEURS TRAVAUX A LA COMMISSION DU DESARMEMENT

19990423 La Pologne et douze Etats associés demandent au Bélarus de retirer sa proposition de faire de l'Europe centrale et orientale une zone exempte d'armes nucléaires

Réunie ce matin sous la présidence de M. Maged Abdelaziz (Egypte), la Commission du désarmement a entendu les rapports présentés par les Présidents de ses trois Groupes de travail sur l'état d'avancement de leurs travaux.

Le Président du Groupe de travail I sur l'établissement de zones exemptes d'armes nucléaires sur la base d'accords librement consentis par les pays de la région concernée, M. Emilio Izquierdo (Equateur), a indiqué qu'après des déclarations générales sur le document du Président présenté à la fin de la session passée, les délégations sont passées à un examen paragraphe par paragraphe du texte, qui a permis de procéder à un exercice de rédaction consensuel. En résumé, des progrès considérables ont été déjà réalisés et les questions qui demeurent en suspens pourraient même être réglées dès aujourd'hui pour présentation aux délégations puis approbation la semaine prochaine.

Pour sa part, M. Arizal Effendi (Indonésie), Président du Groupe de travail II en charge de l'examen de la question de la Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement, a indiqué qu'après des discussions sur le document de travail, à cette heure, seules deux questions restent en suspens, dont l'une est d'importance mineure et devrait être résolue par consensus. Quant à la deuxième question, après consultations des délégations avec leur capitale, il ressort qu'on pourra également lui trouver une solution. Le Groupe de travail II devrait donc être en mesure, lundi prochain, de présenter un document de travail final basé sur des vues consensuelles, et dont le contenu devrait constituer une étape positive vers la convocation de la Quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement.

Le Président du Groupe de travail III relatif à la maîtrise et à la limitation des armes classiques et au désarmement, M. Michael Hoey (Irlande), a expliqué qu'il a présenté un document de travail accepté comme base de réflexion des travaux. A la suite d'un échange de vues initial, un document révisé a été rédigé permettant d'isoler les problèmes particuliers. Quatre ou cinq problèmes demeurent en suspens et des solutions de compromis seront recherchées, grâce notamment à la souplesse et à la volonté dont les délégations font preuve. Ce document est complexe et délicat et il est normal par conséquent que le Groupe de travail consacre un temps important à certains points spécifiques, a fait observer M. Hoey avant d'indiquer que le Groupe de travail, selon son Président, devrait être en mesure de l'adopter en début de semaine prochaine.

Le Président de la Commission, M. Maged Abdelaziz, a, quant à lui, indiqué que le Bureau avait décidé d'allouer plus de temps aux Groupes de travail I et III pour leur permettre de finaliser leurs tâches, le Groupe de travail II étant pour sa part, beaucoup plus avancé dans ses travaux.

La Commission a aussi entendu les représentants de l'Ukraine, de la Pologne (au nom des Etats associés d'Europe centrale et orientale) et de la Chine. Le représentant de la Pologne a lancé un appel à la délégation du Bélarus afin qu'elle ne persiste plus sur sa proposition de faire de l'Europe centrale et orientale une zone exempte d'armes nucléaires. Si l'établissement de telles zones peut s'avérer favorable, il ne faut cependant en aucun cas qu'il intervienne au détriment des accords de sécurité existants ni en négation du droit inaliénable à la légitime défense.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée ultérieurement dans le journal.

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Débat général

M. VOLODYMYR KROKHMAL (Ukraine) a dit que les séances récentes tenues par les Groupes de travail avaient permis de raviver l'intérêt éveillé par les questions de désarmement. Mais une érosion des processus de désarmement se fait jour sur la scène internationale, au moment où des conflits armés éclatent à différents points chauds de la planète. La solution des crises humanitaires qu'ils engendrent exigent des mesures appropriées. Il est important de souligner que le processus général de désarmement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales sont interdépendants, et que le rôle des Nations Unies en ce domaine reste décisif. Notre pays a volontairement renoncé à son statut de troisième puissance nucléaire mondiale en se débarrassant de l'arsenal qui était entreposé sur son territoire, et nous attachons une grande importance à la création de zones exemptes d'armes nucléaires, dont la question est actuellement traitée par le Groupe de travail I. Nous pensons à cet égard que l'initiative prise par un pays comme la Mongolie, qui a déclaré son territoire exempt d'armes nucléaires, devrait être soutenue et présentée comme un pas important vers la non-prolifération et un progrès vers l'objectif final du désarmement nucléaire total. Notre délégation tient cependant une nouvelle fois à réitérer ici que la création de zones exemptes d'armes nucléaires devrait se faire sur la base d'arrangements librement consentis par les Etats de la région concernée.

M. KAZIMIERZ TOMASZEWSKI (Pologne), prenant la parole au nom de la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie, de la Croatie, de la République tchèque, de l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie, a expliqué que bien que s'étant associé à la déclaration faite lors du débat général par l'Union européenne, il avait décidé de reprendre la parole en raison du fait que la délégation du Bélarus, malgré le peu de soutien recueilli l'an passé, a de nouveau décidé de présenter sa proposition de créer une zone exempte d'armes nucléaires en Europe centrale et orientale. La Pologne et les Etats susmentionnés soutiennent la création de telles zones. Elle estime cependant qu'elles ne doivent en aucun cas nuire aux arrangements de sécurité existants, ni se faire au détriment de la sécurité régionale et internationale. L'établissement de ces zones ne doit pas non plus avoir de conséquences négatives sur le droit inaliénable des populations et des Etats à la légitime défense, droit clairement posé dans la Charte des Nations Unies. C'est pourquoi de l'avis de la Pologne et des Etats associés d'Europe centrale et orientale, la proposition du Bélarus ne permettra pas de participer à la construction d'un nouveau modèle de sécurité satisfaisant pour la région considérée. De plus, le représentant a précisé que cette proposition avait été rendue pour la première fois publique au sein d'une instance internationale, ignorant ainsi les consultations et le dialogue bi et multilatéral indispensable et ne tenant nul compte du fait que l'établissement des zones exemptes d'armes nucléaires ne peut être envisagé que sur la base d'un accord librement consenti, ce qui n'est certainement pas le cas ici, a-t- il insisté. Les Etats d'Europe centrale et orientale demandent donc au Bélarus de ne pas insister davantage.

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M. LI CHANGHE (Chine) a remercié le Président du Groupe de travail II, chargé d'examiner la question de la quatrième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement, dont les efforts ont permis de réaliser des progrès importants. Il a fait toutefois observer que les travaux de la semaine passée ont porté essentiellement sur les préoccupations de certains pays. Il convient de garder à l'esprit qu'un certain nombre d'autres pays ont des inquiétudes différentes. Pour sa part, la Chine est particulièrement concernée par l'évolution de la situation internationale depuis la fin de la guerre froide et l'évolution récente au niveau régional et sous-régional des systèmes de sécurité, ainsi que par les répercussions de la multiplication du déploiement de systèmes antimissiles. L'objet du Groupe de travail est, selon la Chine, de parvenir à un équilibre entre les préoccupations particulières de certains pays et de préserver, d'autre part, l'équilibre atteint grâce aux travaux de la Commission lors des trois dernières années. C'est ce que la délégation chinoise tentera de rechercher lors des consultations futures, a indiqué en conclusion le représentant.

Le Président de la Commission a tenu à préciser que les résultats atteints par le Groupe de travail II sont le fruit de la participation et des efforts de tous les membres du Groupe. Il a espéré que la volonté politique continuera d'exister afin de préserver l'accord préliminaire intervenu. Il a invité les représentants à déployer des efforts suffisants auprès de leur capitale afin de conserver le consensus atteint et d'être en mesure d'adopter le texte à la fin de la session.

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