COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE : LA CREATION D'UN MECANISME DE REPARTITION DES COUTS ENTRE LES DIFFERENTS ACTEURS DE LA PROMOTION DU TOURISME EST DEMANDEE
Communiqué de Presse
ENV/DEV/441
COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE : LA CREATION D'UN MECANISME DE REPARTITION DES COUTS ENTRE LES DIFFERENTS ACTEURS DE LA PROMOTION DU TOURISME EST DEMANDEE
19990421 La Commission du développement durable (CDD) a achevé ce matin son dialogue à participation multiple consacré au tourisme durable. La question de l'impact du tourisme sur les côtes a été au centre du débat auquel ont participé les représentants des Etats Membres, les partenaires des grands groupes (milieux d'affaires et industries, travailleurs et syndicats, autorités locales et organisations non gouvernementales) et les organisations internationales. La Commission a entendu M. Terry de Lacy du Centre australien de recherches pour le tourisme durable, représentant les milieux d'affaires, qui a évoqué la nécessité de parrainer et de financer des projets pilotes visant à mettre en oeuvre les recommandations d'Action 21 se rapportant à la protection des zones côtières. Il a ajouté qu'il fallait faciliter les recherches entreprises par les gouvernements pour améliorer la gestion des ressources côtières et encourager les institutions internationales à mettre au point des indicateurs permettant d'évaluer l'impact du tourisme sur les régions côtières dans le but de réaménager les régions endommagées à la suite des activités touristiques. M. John Whitlow, représentant des syndicats, a fait part de son inquiétude en ce qui concerne les pressions démographiques que connaissent les zones côtières. Un trop grand flux de touristes peut contribuer à détruire non seulement l'environnement mais également l'habitat et les cultures des communautés locales.La Commission a en outre entendu le représentant des autorités locales, M. Jeremy Harris, Maire d'Honolulu, qui, s'appuyant sur son expérience, a recommandé que les municipalités établissent un système de contrôle des zones côtières et effectuent des études sur l'impact écologique des infrastructures touristiques avant que les permis de construire ne soient octroyés. Représentant les ONG, M. Atherton Martin de l'Association de la conservation de la Dominique a, quant à lui, estimé qu'il était impératif de mieux planifier le développement de l'industrie du tourisme et d'intensifier les efforts entrepris pour sauvegarder les ressources environnementales et culturelles des régions côtières.
(à suivre - 1a)
- 1a - ENV/DEV/441 21 avril 1999
Représentant les pays développés, M. Richard Kenchington (Australie) a évoqué l'importance particulière du tourisme pour la communauté des pêcheurs, qui connaît souvent des difficultés économiques graves. Ce qui importe, a-t- il souligné, c'est de trouver la stratégie qui permet que chaque étape du développement touristique se fasse sans présenter de danger pour l'environnement. M. Suphawit Piampongsan (Thaïlande), représentant les pays en développement, a estimé qu'il était nécessaire de limiter les activités touristiques lorsqu'elles risquent de menacer les ressources des zones côtières.
La Commission a entendu, au cours d'un dialogue interactif, les représentants des Etats Membres et des grands groupes (industrie, syndicats, autorités locales ou ONG) qui ont souligné la nécessité de prendre des mesures aux niveaux national et local pour protéger les ressources écologiques et culturelles des zones côtières. Les politiques nationales doivent établir un cadre réglementaire qui renforce la capacité des pouvoirs locaux et leur donne la possibilité de contrôler à tout moment les décisions prises. Plusieurs intervenants ont demandé à ce que des limites, définies localement, soient imposées à l'industrie touristique sur la base de la capacité d'accueil. La définition de nouveaux indicateurs d'évaluation de l'impact du développement touristique a paru nécessaire à certains intervenants pour assurer une meilleure durabilité du tourisme dans les zones côtières. Plusieurs intervenants ont évoqué la nécessité de mettre en place un mécanisme juste permettant de répartir, entre les différents partenaires, les frais d'investissement liés à la construction et à l'entretien des infrastructures touristiques.
La Commission tiendra la première des cinq séances consacrées à la réunion de haut niveau à participation ministérielle, cet après-midi à 14 heures. La réunion portera sur le tourisme.
Secteur économique/grand groupe : Tourisme (Point 5)
Exposés sur le thème "Impact du tourisme sur les côtes"
M. TERRY DELACY, du Centre australien de recherches pour le tourisme durable, représentant les milieux d'affaires, a noté l'importance des côtes, en particulier en tant qu'écosystème. Pour les zones côtières, il faut souvent choisir entre le tourisme et l'industrie, l'un excluant souvent l'autre. Or le tourisme offre plus d'emplois, et demeure un secteur moins polluant. Il a indiqué que la biodiversité a un rôle important à jouer dans l'activité touristique. Ce qui signifie que le tourisme ne peut se développer sans un environnement sain et viable. Il a estimé que les réponses à l'impact négatif du tourisme résident dans une bonne planification, une gestion solide et des cadres appropriés. M. DeLacy a fourni des exemples tels que l'initiative internationale des hôtels pour définir une planification responsable visant à réduire au minimum les dommages causés par l'activité touristique et à promouvoir un choix des sites. Il a présenté quatre conclusions éventuelles de la Commission du développement durable en matière de tourisme sur les zones côtières. Il faut parrainer et obtenir un financement pour des projets pilotes d'application du programme d'Action 21. La CDD doit faciliter le financement par les gouvernements d'une recherche pour une meilleure gestion des zones côtières. Il faut encourager les institutions internationales à mettre au point des indicateurs pour évaluer les impacts du tourisme. Il faut enfin les encourager à réhabiliter les zones endommagées par le tourisme, en collaboration avec les gouvernements nationaux et les organisations industrielles.
M. JON WHITLOW, représentant les syndicats, a souligné l'importance des zones côtières pour les populations locales. La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et le chapitre d'Action 21 relatif aux océans exigent une bonne gestion des zones côtières. Le tourisme marin représente un des secteurs en croissance rapide de l'économie mondiale. Il existe des pressions démographiques. Une destruction sociale et de l'habitat peut provenir d'un trop grand flux touristique. La construction de grands hôtels dans des ports de pêche a des conséquences sur l'approvisionnement en ressources naturelles tels que l'eau, le traitement des déchets et l'émission de substances nocives. Il faudrait que toutes les parties prenantes examinent de façon approfondie l'impact du tourisme sur l'environnement. Il convient d'appliquer des approches préventives. M. Whitlow a fait part de son inquiétude en ce qui concerne le nombre de plus en plus important de croisières. Les grandes sociétés de croisière qui sont pour la plupart originaires des pays développés arrivent à échapper aux législations de nombreux pays d'accueil. Elles offrent aux armateurs la possibilité d'avoir accès à un personnel bon marché et font concurrence aux sociétés nationales qui fonctionnent en bonne et due forme. Il convient de combler le vide juridique qui existe en ce qui concerne l'industrie des voyages touristiques en croisière. Les violations aboutissent à des pratiques criminelles.
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M. Whitlow a évoqué les catastrophes marines qui peuvent totalement détruire l'environnement marin. Bon nombre de petits Etats n'ont pas les ressources nécessaires pour construire des services de traitement des déchets. La notion de pollueur-payeur doit être examinée plus avant. Il faudrait examiner des questions aussi importantes que le contrôle des déchets, l'amélioration des transports et l'accès aux ressources naturelles. Il faut que les gouvernements, par l'entremise de la CDD, prennent des mesures assurant l'élaboration de normes applicables au niveau international.
M. JEREMY HARRIS, Maire d'Honolulu, représentant les autorités locales, a noté que les côtes constituent un ballon d'oxygène pour Hawaii. En conséquence, il a estimé qu'il faut reprendre les valeurs du peuple autochtone qui vit en harmonie avec l'environnement. Les marais et les récifs sont essentiels à l'équilibre de l'environnement et constituent des écosystèmes fragiles, a-t-il souligné. Or le tourisme a d'importants effets sur les côtes, et il entraîne souvent des problèmes d'érosion. Le représentant a recommandé une évaluation des zones côtières en fonction de leur sensibilité sociale, culturelle et écologique. Les zones déclarées sensibles devraient être protégées du développement touristique. Ce dernier doit en outre être conçu en mettant au centre la nature et en protégeant la population locale. Les promoteurs doivent être tenus responsables des conséquences du niveau de développement touristique. Les réglementations doivent être accompagnées de programmes d'éducation des touristes et des populations locales. Du point de vue culturel, la communauté locale doit participer aux activités touristiques et en profiter. Le représentant a estimé que ces solutions peuvent être réalisées avec la participation des municipalités et des promoteurs. S'appuyant sur son expérience, il a recommandé que les zones les plus sensibles soient protégées par les municipalités par le biais de contrôle et d'études d'impact écologique effectuées avant l'octroi de permis de construire d'infrastructures touristiques. Une redevance peut en outre être payée par le promoteur à la ville pour couvrir les frais d'infrastructure. La municipalité d'Honolulu a également établi un seuil pour le nombre de chambres d'hôtel disponibles. Le représentant a évoqué le premier Sommet environnemental des maires de la région Asie-Pacifique, cette année, qui a débouché sur l'adoption du programme local d'Action 21.
M. ATHERTON MARTIN, Association pour la conservation de la Dominique, représentant les organisations non gouvernementales, a déclaré que la plupart des problèmes des zones côtières sont liés aux pressions des différents utilisateurs. La pollution des ressources marines - due aux déchets, aux eaux usées, aux émissions de substances nocives - l'exclusion des communautés locales du processus de prise de décision, la perte des cultures locales et le déplacement des communautés locales sont des problèmes particulièrement inquiétants. Il est impératif que le développement du tourisme soit planifié avec grand soin. Le tourisme devra être réexaminé en tenant compte des ressources culturelles et écologiques. Le développement durable dans les petits Etats insulaires en développement dépend de leurs ressources côtières et marines. Il faut avoir une planification intégrée du développement afin que l'approche adoptée rende compte des considérations économiques, socioculturelles et écologiques.
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La mise en place de programmes de gestion des déchets est prioritaire. Il conviendrait d'identifier et de mettre en oeuvre deux projets pilotes de planification intégrée des zones côtières, l'un dans un pays du Nord et l'autre dans un pays du Sud. Cela permettrait de mieux réaliser ce qui peut être fait pour sauvegarder l'environnement. Les cultures locales doivent être protégées. Des efforts doivent être faits pour mettre en place des réseaux d'information et préparer des matériaux pour la radio, la télévision et les autres médias afin de sensibiliser les communautés locales et les visiteurs aux questions environnementales. Un meilleur financement des projets visant à protéger l'environnement et un meilleur accès aux technologies est essentiel. Il faut accélérer la capacité du Fonds de l'environnement mondial (FEM) à répondre aux projets qui lui sont soumis. Les coûts et les profits doivent être partagés par toutes les parties prenantes. M. Martin a encouragé le PNUD et les autres organisations s'occupant des questions d'environnement à surveiller l'impact du tourisme sur les zones côtières. Il faudrait avoir une meilleure coordination afin que les efforts entrepris pour protéger l'environnement puissent aboutir à des résultats concrets. M. Martin a suggéré la nécessité de mettre en place un groupe fonctionnant au niveau international qui serait chargé de conseiller les parties prenantes en ce qui concerne la planification durable du milieu côtier.
M. RICHARD KENCHINGTON (Australie), du groupe des pays développés, a noté que le tourisme constitue une grande force de développement de l'emploi, en particulier dans les zones rurales isolées. Le tourisme a une importance particulière sur les côtes où la communauté des pêcheurs connaît des difficultés économiques graves. Le représentant a estimé que la notion de capacité d'accueil en matière de développement touristique dans les zones côtières est un concept complexe, qu'il faut étudier avec précautions. Il a évoqué dans ce cadre sept phases de développement touristique en se basant sur l'expérience australienne, chaque étape correspondant à un nombre de touristes plus important. Ce qui importe, a-t-il souligné, c'est de trouver la stratégie qui permet que chaque étape se fasse sans présenter de danger pour l'environnement. De manière générale, le représentant a estimé qu'il y a beaucoup d'exemples de bonnes pratiques dans le monde entier, exemples sur lesquels il faut s'appuyer pour mettre au point des projets pilotes financés par tous les partenaires, dans un cadre clairement défini où chacun connaît sa tâche.
M. SUPHAWIT PIAMPONGSAN (Thaïlande) a évoqué les efforts entrepris par son pays pour protéger ses zones côtières. La Thaïlande a connu une grande croissance de ses stations balnéaires au cours de ces dernières années. Cela a eu un impact important sur l'environnement. La plongée sous-marine s'est beaucoup développée. La pollution des zones côtières affecte la qualité de l'eau ainsi que les récifs de coraux. Les coraux sont endommagés par les bateaux touristiques et les différentes activités touristiques. Les plages sont polluées par les déchets non traités et par les navires de croisière. Le Gouvernement de la Thaïlande a pris des mesures visant à protéger le littoral.
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Des stations de traitement des eaux ont été installées. Dans différentes zones à coraux, à la haute saison, on essaie de réduire les activités touristiques qui pourraient les endommager. Un mécanisme de contrôle a été mis en place afin de réguler la construction d'hôtels. Le représentant a souligné la nécessité d'encourager un partenariat entre toutes les parties prenantes. De nombreuses activités ont été mises en oeuvre en Thaïlande pour protéger les ressources naturelles des zones côtières.
Fin du dialogue à participation multiple sur le thème "Impact du tourisme sur les côtes"
Une représentante des ONG a souligné l'importance de la sauvegarde des ressources humaines et de l'équilibre socioculturel des populations locales. Un représentant des syndicats a abordé la question de la conservation et du respect de l'environnement, en s'inquiétant de l'utilisation des pesticides qui menacent certaines espèces de la faune locale. Il a estimé que la CDD devrait réunir les travailleurs et les parties prenantes pour réduire l'utilisation de ces pesticides, en particulier dans les pays en développement. Une représentante de l'industrie hôtelière a rappelé que l'une des plus importantes parties prenantes n'est pas présente à cette assemblée, à savoir les investisseurs qui ont un but lucratif. Il faut donc travailler en collaboration avec les groupes hôteliers pour le respect de toutes les normes du tourisme durable. Pour ce faire, elle a suggéré que la Banque mondiale convoque tous les acteurs engagés dans le développement touristique. Un représentant des ONG, en ce qui concerne les mécanismes réglementaires, a demandé un partenariat pratique entre industrie, gouvernements et collectivités pour que ces réglementations soient appliquées. Il a suggéré d'aider les travailleurs à planifier leurs vacances afin d'avoir un impact direct sur le tourisme dans les zones côtières. Il a proposé la réunion des parties avec les gouvernements pour apporter les changements nécessaires. Le représentant de l'Allemagne a évoqué l'initiative de nettoyage du Rhin qui permet d'améliorer la qualité du tourisme en Allemagne.
Un représentant de l'industrie a évoqué l'importance des petites entreprises dans la recherche d'un tourisme durable. Nombreuses sont celles qui comprennent les valeurs de durabilité. Certaines restent toutefois en marge des valeurs de durabilité. Le rôle des grandes entreprises est capital. Celles-ci peuvent influencer les petites et moyennes entreprises en appliquant des politiques qui respectent l'environnement.
Prenant à son tour la parole, un représentant des ONG a souligné la nécessité de lancer des projets de protection des régions côtières dans lesquels toutes les parties prenantes sont appelées à participer. Un représentant des autorités locales a évoqué le fait qu'il fallait tenir compte de la capacité d'accueil de la région. Il faut être réaliste et imposer des limites à l'industrie touristique sur la base de la capacité d'accueil. Un représentant des ONG a précisé, en ce qui concerne les limites à imposer à l'industrie touristique, qu'il faut avoir une approche intégrée de la planification touristique qui devra associer les populations locales.
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Ouvrant le thème sur la gestion des zones côtières, considérées comme la zone de planification la plus complexe, un représentant des syndicats a souligné qu'une politique nationale doit déterminer la gestion des ressources et leur intégration. Un cadre réglementaire qui renforce la capacité de développement et qui donne aux pouvoirs locaux la possibilité de contrôler les décisions prises doit être mis en place. Le représentant de l'Australie, s'appuyant sur l'expérience de son pays, a indiqué qu'il faudrait établir un cadre avec les pouvoirs publics. Un représentant de l'industrie a évoqué l'impact des politiques gouvernementales sur l'environnement dans les zones côtières et a demandé à ce titre que la CDD encourage les gouvernements à assurer l'accès public aux zones côtières. Sur la question d'un plan éventuel de gestion intégrée des zones côtières, une représentante des ONG a évoqué une initiative intitulée "campagne du drapeau bleu", incorporant actuellement 21 pays d'Europe. Il s'agit d'une récompense octroyée aux collectivités locales pour les mesures prises dans les domaines de la qualité des eaux pour le public, la qualité des infrastructures côtières, le niveau de sécurité sur les plages et les marinas, le niveau de l'information pour les touristes, les populations locales et les travailleurs du secteur touristique.
Sur la protection des zones côtières, un représentant de l'industrie a rapporté une expérience personnelle concernant les processus réglementaires internationaux intégrés au niveau local dans le Samoa. Il y a un processus en place qui permet de définir des indicateurs en matière de développement touristique et qu'il faut utiliser, a-t-il estimé. Le représentant de l'Uruguay a répété que les gouvernements doivent formuler des règles pour protéger les zones côtières. Il a évoqué la participation de son pays à un effort multilatéral avec le Canada en la matière. Il a soutenu l'idée d'une coopération aux niveaux national et local. Une politique de réallocation de mesures écologiques pour le développement d'un tourisme durable est indispensable, a-t-il souligné. Les organisations financières doivent être encouragées à soutenir les projets de gestion intégrée des zones côtières.
Sur la question des pavillons de complaisance, un représentant des autorités locales a demandé que la CDD exhorte les institutions pertinentes d'étudier l'impact sur les collectivités locales des zones côtières. Un représentant de l'industrie a fait une distinction entre la question du pavillon de complaisance et la question de l'application de la réglementation internationale sur la pollution marine pour éviter les conflits. Il faut également réfléchir à l'impact de l'industrie des navires de croisières sur les zones côtières. Un consensus s'est fait sur la question entre tous les représentants des grands groupes.
Sur la question des indicateurs du tourisme, un représentant des ONG a évoqué la tenue d'ateliers de par le monde afin de faire connaître à tous les acteurs concernés les indicateurs déjà établis. Il a noté l'importance de mesurer l'impact des systèmes d'énergie. Un représentant de l'industrie a remarqué que davantage d'indicateurs sont nécessaires, et que leur définition devrait se faire par le biais d'un débat à participation multiple.
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Les indicateurs habituels ne sont pas suffisants, il faut se concentrer sur ce que font les différentes parties pour mesurer les avancées vers une plus grande durabilité, a-t-il ajouté. La représentante de la France a fait part de l'élaboration de grilles de références pour procéder à des évaluations au niveau local. Elle a estimé qu'il faudrait que le développement durable s'inscrive dans une synergie globale engageant tous les acteurs concernés. Des indicateurs doivent être élaborés pour mesurer la déontologie, la protection des patrimoines et la préservation des ressources.
Le représentant du Ghana a estimé que le développement durable est sur la bonne voie. Des mesures rigoureuses de conservation écologiques sont appliquées dans son pays. D'autres mesures ont été prises pour interdire la chasse et le braconnage dans le but de protéger la flore et la faune.
Un représentant des autorités locales a observé qu'il revient aux promoteurs de développer les activités touristiques puisqu'ils en sont les principaux bénéficiaires. Il doit y avoir un mécanisme permettant de couvrir les frais de maintenance des sites touristiques. Un représentant de l'industrie a demandé qu'une fois qu'un tel mécanisme est mis en place que l'on tienne compte des intérêts des différents partenaires, qu'il s'agisse des touristes ou des communautés locales. Le secteur privé ne doit pas porter tout le fardeau financier de l'industrie touristique. Il n'y a pas de solution toute faite. Il faut tenir compte du fait que le tourisme permet de créer des emplois. Prenant la parole, un représentant des autorités locales a signalé qu'il n'incombe pas à l'industrie de décider de la contribution financière qui sera la sienne. Les sites vont se dégrader à cause du tourisme et l'industrie doit payer une partie de l'utilisation du patrimoine des pays d'accueil.
Une représentante des ONG a estimé qu'il convient de considérer les différents liens des coûts encourus pour développer l'industrie du tourisme. Il faut parler du partage de la responsabilité. Il est vrai que ce partage n'a pas été juste auparavant et qu'il est nécessaire de mieux répartir la charge financière. Un représentant des syndicats a appuyé la possibilité d'avoir recours à un mécanisme juste pour partager les coûts liés au développement des infrastructures touristiques. Il faut reconnaître le besoin des autorités locales de pouvoir imposer les taxes nécessaires afin de couvrir les frais des infrastructures. Il faudrait qu'il y ait une pleine transparence des coûts. Un représentant des ONG a estimé qu'il ne s'agit pas seulement de la planification du tourisme mais également de la propriété. Il est important de parler de la répartition des coûts.
Une représentante des syndicats de pêcheurs a rappelé que l'industrie de la pêche est importante pour les communautés rurale et côtière. On accuse les pêcheurs de trop pêcher et des quotas de pêche sont imposés. Les gouvernements doivent reconnaître le droit des pêcheurs, syndicalisés ou non, ainsi que le droit des communautés autochtones.
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Un représentant des autorités locales a évoqué l'impact des changements climatiques sur les ressources naturelles. L'élévation du niveau des mers menace les populations des régions côtières. Un représentant des syndicats a abordé la question du chômage et de la main-d'oeuvre à bon marché dans l'industrie touristique des petits Etats insulaires en développement. Les gouvernements doivent s'assurer que les parties prenantes suivent un code de conduite dans la pratique des activités touristiques, a-t-il affirmé. Il a demandé à la CDD de dénoncer les acteurs de l'industrie touristique lorsqu'ils ne respectent pas les règles de protection des travailleurs du secteur touristique.
Pour résumer, un représentant de l'industrie a estimé que le tourisme est une question essentielle pour le développement des zones côtières. Le processus de gestion devra être délégué aux pouvoirs locaux avec la participation de toutes les parties prenantes, dans le cadre d'une politique nationale. La CDD doit encourager le financement par les institutions internationales de projets pilotes d'application du programme d'Action 21 dans le domaine du tourisme durable. Un représentant des syndicats a rappelé l'accord sur l'approche à participation multiple, et sur les initiatives volontaires qui trouvent leur place dans le cadre général de gestion par les autorités locales. Il a recommandé que le processus de dialogue à participation multiple soit réutilisé à l'avenir. Le représentant des autorités locales a proposé que la CDD invite les pouvoirs locaux à classer leurs zones côtières en vue de protéger celles qui ont un caractère unique. Il a suggéré que les promoteurs du tourisme soient aidés dans leurs entreprises lorsqu'ils se conforment aux exigences du tourisme durable. Des réglementations doivent être mises en oeuvre en matière de limitation de la croissance de l'industrie touristique. Le représentant des ONG a estimé que la valeur du dialogue doit être concrétisée au niveau local. Il a estimé que l'idée des projets pilotes permettra d'appliquer dans la pratique les idées débattues au cours de cette session. Il a évoqué la notion des "coûts cachés" du tourisme, qui doit être traitée dans le cadre des financements. S'agissant de l'accord sur l'importance du cadre réglementaire local, il a déclaré qu'il constitue une reconnaissance de la valeur du travail accompli localement, a-t-il estimé.
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