DES MECANISMES DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT DOIVENT ETRE ELABORES ET MIS EN OEUVRE, AU NIVEAU LOCAL, PAR TOUS LES ACTEURS CONCERNES PAR LE TOURISME
Communiqué de Presse
ENV/DEV/440
DES MECANISMES DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT DOIVENT ETRE ELABORES ET MIS EN OEUVRE, AU NIVEAU LOCAL, PAR TOUS LES ACTEURS CONCERNES PAR LE TOURISME
19990420 La Commission du développement durable (CDD) a poursuivi cet après-midi son débat consacré au tourisme durable. La question du rôle du tourisme comme outil de promotion du développement durable a été au centre du dialogue interactif auquel ont participé les représentants des Etats Membres, les partenaires des grands groupes (milieux d'affaires et industries, travailleurs et syndicats, autorités locales et organisations non gouvernementales) et les organisations internationales.La Commission a entendu, parmi les six intervenants s'exprimant au nom de chacun des quatre grands groupes, des pays en développement et des pays développés, Mme Karen Ford-Warner, Vice-Secrétaire général de l'Organisation du tourisme des Caraïbes, représentant les milieux d'affaires, qui a estimé que le tourisme - un des secteurs économiques les plus importants pour les pays des Caraïbes - peut permettre de protéger les cultures et l'environnement de la région lorsqu'il respecte les critères de durabilité. Mme Indira Saxena, s'exprimant au nom des syndicats, a quant à elle évoqué la nécessité d'avoir des programmes de promotion du développement durable sur le lieu du travail.
Représentant les autorités locales, M. Stephen Bewayo Nsubuga, Maire de Jinja (Ouganda), a estimé qu'un partenariat entre les différents acteurs concernés par le tourisme, un partage des responsabilités et des profits, la connaissance des limites écologiques des pays d'accueil et la formation en matière de protection de l'environnement, sont les principes de base d'un développement touristique durable. Prenant à son tour la parole, M. Wilfredo Alamgui de la Fondation Tebtebba du Réseau du tiers monde, représentant les organisations non gouvernementales (ONG), a évoqué les effets néfastes du tourisme sur l'environnement et les populations locales. Il a regretté que le tourisme, qui ne respecte pas toujours les droits collectifs et individuels de ces populations, contribue à les appauvrir et à exacerber les inégalités.
(à suivre - 1a)
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Le représentant de la Grèce, s'exprimant en tant que pays développé, a évoqué un projet pilote d'organisation touristique, engageant les autorités étatiques, les autorités locales et le secteur privé, qui a été mis en place dans son pays pour créer une infrastructure touristique respectueuse de l'environnement. La représentante du Panama souligné la nécessité pour les pays d'accueil de défendre leur héritage culturel et environnemental. Toutes les communautés concernées par les activités touristiques, et en particulier les communautés autochtones, doivent pouvoir bénéficier des recettes que le tourisme génère, a-t-elle ajouté.
Au cours d'un dialogue interactif, les représentants des Etats Membres et des grands groupes (industrie, syndicats, autorités locales ou ONG) ont souligné l'impact de la mondialisation sur le tourisme durable. Plusieurs intervenants ont demandé à ce qu'un nouveau modèle de tourisme soit défini. La croissance du tourisme doit être limitée lorsqu'elle risque de menacer l'environnement ainsi que les droits et la culture des communautés locales. Le besoin de mettre en place, au niveau local, des mécanismes de protection de l'environnement - comme des codes éthiques ou un système d'éco-impôt visant à réparer les dommages causés par les touristes - a été reconnu. Les intervenants ont pour la plupart indiqué qu'il fallait continuer d'accorder une place prioritaire à la sensibilisation des voyageurs, des communautés locales et des travailleurs de l'industrie du tourisme, à la notion de durabilité.
La Commission achèvera demain matin le dialogue à participation multiple sur le tourisme. Elle se penchera plus particulièrement sur l'impact du tourisme sur les zones côtières. La première des cinq séances de la réunion de haut niveau à participation ministérielle, qui commencera à partir de 14 heures, sera consacrée à la question du tourisme.
Secteur économique/grand groupe : Tourisme (Point 5)
Exposés sur le thème "Un développement durable par le biais du tourisme"
Mme KAREN FORD-WARNER, Vice-Secrétaire générale de l'Organisation du tourisme des Caraïbes, représentant l'industrie du tourisme, a souligné que le tourisme est le seul secteur économique qui crée des emplois générateurs de revenus dans les Caraïbes. L'Organisation comporte 32 membres des secteurs public et privé, et reflète la diversité linguistique de la région. Elle a rappelé qu'un plan de gestion du tourisme doit être élaboré et un financement adéquat doit y être consacré. Les obstacles actuels sont l'absence de sensibilisation sur l'équilibre socioéconomique, le manque d'engagement de la part des organisateurs de voyage dans la diffusion de l'information pour un tourisme respectueux de l'environnement, un faible cadre institutionnel, une forme persistante de tourisme non juste où les collectivités locales ne jouissent pas des revenus provenant du tourisme. Les solutions résident dans un partenariat effectif à tous les niveaux. Mme Ford-Warner a donné à ce titre un certain nombre d'exemples d'actions menées dans sa région. Elle a évoqué, entre autres, la création de la zone touristique durable approuvée par les chefs d'Etat des pays des Caraïbes qui demandent aux pays membres d'inclure les collectivités locales dans toutes les activités de la mise en place d'un tourisme durable. Elle a indiqué que l'Institut des ressources naturelles des Caraïbes, en collaboration avec le PNUE, a publié une brochure sur le développement durable agricole par le biais du tourisme dans les Caraïbes. De même, un plan pour le tourisme durable a été adopté à la Jamaïque qui incorpore comme élément essentiel un processus de consultation nationale à toutes les étapes de la mise en place. La représentante a estimé que les projets exécutés dans les Caraïbes montrent que le tourisme durable permet véritablement de protéger nos cultures et notre environnement.
Mme INDIRA SAXENA, représentant les syndicats, a déclaré que les syndicats sont engagés à participer au processus visant à promouvoir un tourisme écologiquement viable. Les travailleurs du tourisme ont un rôle important à jouer. Le volume de travail des agents de l'industrie touristique augmente. Il faut qu'il y ait des programmes de promotion du tourisme durable sur le lieu du travail, a-t-elle insisté en ajoutant que les touristes doivent, eux aussi, être informés de l'impact du tourisme sur l'environnement. Il faudrait examiner la question des moyens de transport et de la protection des ressources naturelles, comme l'eau, qui sont vitales pour les populations locales et les touristes. L'accent doit être mis sur la formation. Nombre de syndicats en Asie du Sud-Est sont engagés dans des activités de formation portant sur la santé, la sécurité et l'environnement. Les conditions de travail des employés sont souvent mauvaises, ce qui a des effets déplorables sur leur santé. Il faudrait assurer un financement adéquat des activités de promotion du développement durable afin que les efforts des travailleurs ne soient pas faits en vain.
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M. STEPHEN BEWAYO NSUBUGA, Maire de Jinja (Ouganda), représentant les autorités locales, a remarqué que la préservation écologique n'est pas la préoccupation principale de l'industrie du tourisme dont le seul objectif est d'exploiter uniquement nos richesses naturelles qu'elles utilisent gratuitement et détruisent impunément. Il a observé que les marchés considèrent comme acquis la sûreté publique, la propreté et s'attendent à ce que d'autres se chargent de ces aspects. En tant que Maire, il a mis en exergue le rôle essentiel de la collectivité. Il a indiqué que le rôle du programme d'Action 21 au niveau local a été de réunir les parties prenantes pour qu'elles conjuguent leurs efforts en vue de préserver l'environnement de la région de Jinja. La gestion des déchets, par exemple, a fait l'objet de travaux importants dans le cadre du programme d'Action 21 local. Le représentant a estimé que le partenariat pour le partage des responsabilités et des profits en matière de tourisme, la connaissance des limites écologiques et une préoccupation pour l'avenir qui exige une formation et une éducation sont les principes de base d'un développement touristique durable.
M. WILFREDO ALAMGUI, Fondation Tebtebba du Réseau du tiers monde, représentant les organisations non gouvernementales, a évoqué les effets néfastes du tourisme sur les populations autochtones et sur l'environnement. Le tourisme viole souvent les droits collectifs et individuels des populations autochtones, a-t-il fait remarquer en ajoutant que ces populations ont droit à la terre et aux ressources naturelles. Il faut respecter tous les droits de ces populations. En prenant conscience des formes nocives du tourisme, on pourra prendre des décisions éclairées. Le contrôle du tourisme au niveau local doit être renforcé. Des informations transparentes doivent être communiquées, notamment par le biais des médias, à toutes les personnes concernées par les effets du tourisme. Le tourisme est souvent perçu comme un secteur de l'économie permettant de créer des emplois. M. Alamgui a estimé que le tourisme a contribué à appauvrir les populations locales, notamment les populations autochtones, et à exacerber les inégalités. Pour maximiser les avantages du tourisme pour les communautés locales, il faut adopter des stratégies encourageant des programmes de production locale. Il faut assurer que les recettes du tourisme puissent bénéficier à ces communautés. La sauvegarde des cultures locales et indigènes doit être assurée. La priorité doit être donnée aux entrepreneurs locaux. Il faut garantir aux populations autochtones l'accès aux ressources naturelles, comme l'eau. Il faudra assurer la participation des communautés locales à la gestion des ressources naturelles.
M. ALEXIS HATZIDAKIS (Grèce), représentant du Groupe des pays développés, a évoqué l'impact du tourisme sur les cultures locales, en s'appuyant sur l'expérience de son pays. Un projet pilote d'organisation touristique, engageant les autorités étatiques, les autorités locales et le secteur privé, a été mis en place pour créer une infrastructure touristique respectueuse de l'environnement. Les zones de préservation sont vulnérables, il faut donc tenir compte de la capacité de chaque région. Rappelant que les communautés locales ont leur propre manière d'envisager le contact avec leur environnement, il a estimé que leur participation est essentielle à tout travail de mise en place d'un tourisme durable.
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Le gouvernement national a un rôle à jouer en ce qu'il peut dresser un cadre juridique pour assurer la durabilité du tourisme, la préservation des sites, l'information dans les sites touristiques, et la préservation de l'héritage culturel. Le représentant a évoqué la participation des organisateurs de voyage pour encourager la diffusion de l'information en matière de protection de l'environnement. Il a estimé que ce type de partenariat est essentiel à l'application fructueuse des principes du tourisme durable. Il a rappelé que le tourisme culturel est une force qui encourage la paix.
Mme CECILIA PEREZ BALLADARES (Panama) a déclaré que son pays, en choisissant son héritage comme plan d'action pour un tourisme de qualité, devient un pionnier dans l'industrie du tourisme. Le Panama estime qu'il faut renforcer la protection du patrimoine culturel et naturel des pays d'accueil. Pour parvenir à un tourisme durable, un partenariat entre le tourisme, la conservation et la recherche et entre les secteurs privé et public est essentiel. Le Panama a des récifs de coraux spectaculaires et un patrimoine culturel diversifié. Le pays a plusieurs communautés indigènes. Il est nécessaire d'accroître la participation de toutes les personnes concernées par les activités touristiques pour assurer que toutes les communautés locales puissent en bénéficier. Les priorités en matière de conservation et de recherche doivent être associées aux intérêts des milieux d'affaires. Il faudra tout mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés par Action 21 et encourager un tourisme écologiquement viable.
Suite du dialogue à participation multiple sur le thème "Un développement durable par le biais du tourisme"
La représentante de la Turquie a fait part d'une partie des expériences de son pays en matière de tourisme durable. Elle a indiqué notamment que la Turquie a élaboré un projet qui a pour but de compenser les lacunes en équipements pour l'eau potable et le traitement des eaux. La réalisation de ce projet a déjà commencé dans les zones prioritaires, et représente un effort important pour le Gouvernement turc en faveur du tourisme durable. Abordant la question des limites du contrôle local, un représentant des syndicats a indiqué que le contexte de la mondialisation oblige à reconnaître que les rythmes actuels de changements économiques sont trop rapides pour garder le même comportement de condamnation des débordements dans le domaine du tourisme. La CDD devrait mettre en place et appliquer les normes en la matière qui n'ont pas été adoptées de manière égale l'année dernière.
En ce qui concerne le besoin de mécanismes locaux pour assurer le tourisme durable, un représentant des autorités locales a indiqué que la croissance rapide du tourisme, en corrélation avec la croissance de l'industrie du bâtiment, nous place dans une logique de croissance exclusive. Or il faudrait passer à un modèle stable et adopter une approche complètement différente pour réaliser un tourisme durable dans la réalité. Il a suggéré de limiter le nombre d'hôtels, par exemple. Un tourisme non durable crée des problèmes pour les populations et peut engendrer un processus de déception dont les conséquences retombent sur les pouvoirs locaux.
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Il faudra financer des structures touristiques adaptées au milieu naturel, et des projets de réaménagement des paysages. En ce qui concerne les infrastructures locales adéquates pour le tourisme, un représentant des syndicats a estimé que la communauté locale doit limiter la croissance du tourisme pour favoriser la durabilité. La gestion des déchets constitue dans ce cadre une préoccupation. Des normes de recyclage des déchets doivent être définies, et la participation des gouvernements est cruciale dans ce domaine. Au Canada, par exemple, le système actuel est trop décentralisé pour être efficace.
Les organisations syndicales appuient la position des autorités locales qui demandent qu'un système d'éco-impôts soit instauré pour réparer les dommages causés par les touristes. Le problème du tourisme a été incorporé aux politiques des syndicats dans plusieurs pays. Des mesures ont été également prises par les syndicats pour éviter le travail des enfants. L'UNICEF et le BIT disposent de statistiques inquiétantes sur l'exploitation des enfants. Les syndicats n'ont malheureusement pas toujours la possibilité d'être représentés sur le lieu du travail et au niveau gouvernemental.
La représentante d'une ONG a appuyé l'intervention d'un représentant de l'industrie qui avait estimé que le degré de développement devait être décidé au niveau local. Il serait bénéfique pour les communautés locales de recevoir une formation leur permettant de comprendre l'impact négatif et positif du développement, a-t-elle ajouté. Un représentant de l'industrie a précisé qu'il fallait examiner, de façon approfondie, la notion de développement durable au niveau local. La durabilité peut en effet varier suivant les localités. Selon une représentante des autorités locales, il faut freiner la croissance dans les zones touristiques qui risquent d'être menacées.
Concernant le thème du tourisme culturel, un représentant des autorités locales a insisté sur le rôle essentiel des pouvoirs locaux dans la préservation de la culture locale. Etant donné la base multiculturelle du tourisme, une éducation multiculturelle comme forme de développement durable doit être mise en place. Il faut trouver le moyen d'offrir aux touristes des ateliers dans les hôtels mêmes sur la culture de la communauté locale. Ce serait une façon de faire intervenir les travailleurs et de créer des emplois localement. Souvent le développement du tourisme attire une immigration de gens extérieurs à la communauté qui viennent travailler dans ce secteur. Pour éviter cela, il faudrait se concentrer sur la formation de la main-d'oeuvre locale. Un représentant de syndicats a attiré l'attention de la Commission sur l'importance de la musique dans les cultures locales. La musique peut constituer une arme pour le programme d'Action 21. En matière de patrimoine culturel, en liaison avec le tourisme, des représentants des ONG ont regretté que les pouvoirs locaux n'utilisent pas suffisamment les ressources à leur disposition telle les populations locales pour diffuser la culture locale. La durabilité ne peut être envisagée en dehors de la connaissance approfondie et le respect des diverses cultures, ont-ils souligné. L'exploitation des cultures par le tourisme est actuellement souvent inappropriée.
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En conséquence, la création de micro-entreprises pour la diffusion des cultures locales est de loin préférable à l'installation de grandes chaînes hôtelières. Un représentant de l'industrie a souligné que les travaux menés par l'initiative des chaînes d'hôtels visant à définir des critères pour les hôtels, prend en compte l'aspect culturel du développement. En Amérique latine, le développement du tourisme s'est fait en parallèle avec un commerce illégal de biens culturels. Il faudrait donc établir une réglementation en la matière.
Dans les pays à économie en transition, les dommages causés sur l'environnement lors de la période d'économie planifiée sont plus importants qu'on ne le croyait. Cependant, les barrières en matière de développement du secteur touristique pourraient être surmontées grâce au concours de la communauté internationale. Le représentant de la Chine a exprimé sa préoccupation face aux conséquences écologiques des bombardements en Yougoslavie.
Sur le thème de l'éducation en matière de tourisme durable, une représentante des ONG a indiqué que les répercussions positives et négatives du tourisme doivent être examinées notamment grâce à une information suffisante au niveau local. Elle a estimé qu'une approche du bas vers le haut serait plus appropriée pour le développement durable par le biais du tourisme.
Répondant aux commentaires sur l'éducation, une représentante de l'industrie a souligné l'importance du rôle de l'éducation des populations locales, notamment afin de prévenir l'exploitation sexuelle découlant du tourisme.
Une représentante des syndicats a demandé à ce que l'on crée des emplois durables, moins précaires, et des conditions de travail plus décentes. Le tourisme est une industrie humaine. Il faut investir dans les travailleurs. Qui va payer pour la formation évoquée par les différents intervenants et qui est si importante pour la promotion d'un tourisme durable ? La représentante d'une ONG a demandé que l'on crée un fond permettant de renforcer la capacité des femmes en milieu rural. Un représentant des syndicats a demandé à ce que l'on trouve un mécanisme équitable de répartition des coûts. Les travailleurs doivent avoir accès à des formations de recyclage. Une représentante des autorités locales a précisé que les pouvoirs locaux doivent mettre en place de nouveaux instruments d'intégration culturelle et sociale. Des codes éthiques locaux doivent être élaborés.
Sur le thème du rôle des femmes dans le tourisme, l'industrie du tourisme, en particulier l'industrie des souvenirs, fait de plus en plus appel à des ateliers qui emploient des femmes à peu de frais. Il faut pouvoir suivre le respect du code de conduite, et les gouvernements doivent s'engager dans cet effort. Un représentant des syndicats a évoqué le problème de la santé des travailleurs du secteur hôtelier. Il a remarqué que les dommages à l'environnement sont souvent liés aux dommages sur la santé des travailleurs dans ce secteur, par l'utilisation de planticide, d'insecticides et de toutes sortes de produits chimiques. Il faudrait conclure avec l'industrie des accords sur la toxicité.
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Evoquant la Déclaration de Berlin sur le tourisme durable, une représentante d'une ONG a noté que la définition de la durabilité culturelle doit être mise au point de manière commune. Les gouvernements doivent s'adresser aux populations et les autorités locales pour protéger la durabilité culturelle du tourisme. Dans toutes les expériences réussies évoquées lors de cette session, un facteur revient constamment: il s'agit des communautés locales. En conséquence, ces dernières doivent être prises en compte à tous les niveaux du processus de planification du tourisme durable. Il faut se demander si leur participation a été assurée partout.
Un représentant de l'industrie a relevé six éléments comme résultats souhaitables. Il faut tracer un cadre politique d'un commun accord, pour tenir compte d'Action 21 pour le tourisme. Il faut établir des indicateurs de durabilité et des échanges entre les parties prenantes. Il s'est déclaré favorable à des programmes d'information des employés et des consommateurs. Des programmes d'autorisation doivent également être mis en place. Un rapport annuel sur tous ces aspects devrait être établi. Pour sa part, le représentant des syndicats a appuyé ces idées mais a demandé la participation active des syndicats au niveau du personnel, dans leurs communautés et sur leurs lieux de travail, mais aussi en tant qu'institutions. Une priorité doit de plus être accordée aux efforts des syndicats dans l'application des objectifs du programme d'Action 21. Pour le représentant des pouvoirs locaux, l'encouragement des responsabilités des pouvoirs locaux en matière d'investissement touristique est essentiel. La protection des richesses locales doit être une autre priorité. L'industrie du tourisme doit accorder la priorité à la formation des travailleurs locaux. Enfin, un nouveau modèle économique doit être mis en place, qui devrait limiter la croissance du tourisme. Des impôts locaux imposés au tourisme devraient être envisagés pour fournir des revenus aux pouvoirs locaux en vue de réhabiliter et protéger l'environnement. La représentante des ONG a insisté sur le cadre international pour le commerce et les investissements, qui doit être modifié pour tenir compte des besoins des communautés locales. Concernant la terre et les ressources naturelles, elle a estimé que les droits des populations indigènes qui s'y rapportent sont à protéger en priorité.
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