ENV/DEV/439

COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE : IL FAUT DEVELOPPER LES PROGRAMMES VISANT A SENSIBILISER LES TOURISTES ET LES COMMUNAUTES LOCALES AUX QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES

20 avril 1999


Communiqué de Presse
ENV/DEV/439


COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE : IL FAUT DEVELOPPER LES PROGRAMMES VISANT A SENSIBILISER LES TOURISTES ET LES COMMUNAUTES LOCALES AUX QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES

19990420 La Commission du développement durable (CDD) qui a poursuivi ce matin son débat consacré au tourisme durable a entendu des exposés suivi d'un échange de vues sur les modes de consommation et sur le tourisme. Des délégations d'Etats Membres, des milieux d'affaires, du tourisme, des représentants de syndicats et de quelques organisations non gouvernementales ont participé à ces échanges. La Commission a ainsi entendu M. Ken Hine, Président de l'Association des hôtels et des restaurants internationaux, représentant les milieux d'affaires, qui a souligné l'importance de la sensibilisation des employés du secteur touristique et des voyageurs aux questions environnementales. Mme Estafania Blount, au nom des syndicats, a quant à elle mis en avant la responsabilité et le rôle des travailleurs de l'industrie du tourisme pour changer le comportement des consommateurs. Mme Sharon James des Services volontaires à l'étranger, représentant les Organisations non gouvernementales (ONG), a indiqué que les programmes de sensibilisation du public constituent un élément clé pour promouvoir un tourisme durable. Elle a estimé que l'industrie du tourisme devait développer des plans de tourisme durable, qui tiennent compte de l'impact culturel, économique et social de ses activités. Mme Margarita Najera Aranzabal, Maire de Calvia (Espagne), représentant les autorités locales, a quant à elle, demandé à ce que l'on mette en place une culture du tourisme responsable. Elle a regretté que les entreprises locales, en recherchant une croissance plus grande, ne prennent pas en considération les limites des ressources naturelles du territoire des pays d'accueil. Il est nécessaire d'avoir un modèle durable plutôt qu'un modèle quantitatif, a-t-elle ajouté.

La Commission a entendu en outre le représentant de l'Egypte qui a fait part de l'expérience de son pays en matière de formation du consommateur. Pour promouvoir un tourisme durable, l'Egypte a notamment mis en place dans les zones touristiques des activités et des campagnes de sensibilisation à la protection du patrimoine historique et de l'environnement, destinées à la fois aux touristes et à la population locale. Le représentant de l'Irlande a évoqué les stratégies mises en oeuvre dans son pays pour modifier le comportement des consommateurs, notamment celles qui soulignent la protection des ressources naturelles et l'identité culturelle de l'Irlande.

(à suivre - 1a)

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Au cours du dialogue à participation multiple, les représentants des grands groupes, qu'il s'agisse de l'industrie, des syndicats, des autorités locales ou des ONG, ont notamment insisté sur l'importance de la sensibilisation des consommateurs aux problèmes environnementaux dans le but de changer leurs comportements et de promouvoir un tourisme écologiquement viable. La distribution de brochures éducatives et la projection de vidéos sont un moyen efficace d'éduquer les voyageurs. Les centres d'information touristiques ont un rôle clé à jouer pour transmettre aux touristes des informations essentielles sur les activités et les produits locaux. Plusieurs intervenants ont demandé à ce que l'on développe à l'avenir les activités de ces centres. L'importance des médias et du secteur de la publicité dans la promotion d'un tourisme écologiquement viable a été également mise en avant. Plusieurs intervenants ont demandé à ce que l'on prenne davantage en compte les jeunes, qui forment un groupe de consommateurs particulièrement sensibles aux questions environnementales, dans les stratégies mises en place pour promouvoir un tourisme durable.

La Commission poursuivra son débat sur le tourisme cet après-midi à 15 heures et se penchera plus particulièrement sur la façon dont le tourisme peut promouvoir le développement durable.

Secteur économique/grand groupe : Tourisme (Point 5)

Exposés sur le thème "Changer le comportement du consommateur"

M. KEN HINE, Président de l'Association des hôtels et des restaurants internationaux, représentant les milieux d'affaires, a indiqué que le tourisme et le voyage sont liés à la communication, et qu'ils doivent donc fournir les efforts nécessaires afin de mieux faire comprendre les problèmes liés à la protection de l'environnement. Il a rappelé que les voyages dans le cadre national représente 80% des activités du tourisme. En conséquence, il a estimé qu'il faut considérer avant tout les consommateurs proches de leur environnement. Pour ce faire, il faut mettre en place une formation appropriée des employés et un enseignement écologique général, par le biais, en particulier, de la publication de manuels. M. Hine a évoqué à titre d'exemple les activités menées par son association en collaboration avec les programmes et les organismes des Nations Unies. Il a noté que les voyageurs comprennent trop peu la fragilité des zones qu'ils visitent. Il faut leur fournir des explications sur le besoin de respecter et de protéger l'environnement. L'éducation du consommateur est en outre une occasion pour les professionnels du tourisme de protéger la durabilité. En conséquence M. Hine a estimé qu'il faut s'unir pour créer un effort axé sur l'éducation du consommateur, et demander pour cela les engagements des gouvernements, des syndicats, des employés et des ONG. Le système des écoles doit aussi être pénétré pour atteindre les dirigeants du futur. Au titre des points positifs, M. Hine a indiqué que nous commençons à intégrer une nouvelle catégorie de voyageurs sensibles aux questions de protection de l'environnement. Il a souhaité que les acteurs de l'industrie du tourisme s'adaptent à leurs attentes.

Mme ESTAFANIA BLOUNT, représentant les syndicats, a souligné l'importance du rôle des travailleurs dans les efforts visant à encourager un tourisme durable et à changer le comportement des consommateurs. Les syndicats sont responsables de la formation des adultes dans les différents pays d'accueil, notamment en ce qui concerne les conséquences écologiques de l'emploi de substances toxiques et les eaux usées. Les travailleurs peuvent proposer aux employeurs des améliorations. Mme Blount a toutefois souligné les limites de ces efforts lorsqu'il n'y a pas une participation des entreprises. Il faut que les syndicats soient consultés de façon régulière. Les changements nécessaires pour que l'industrie touristique soit durable doivent porter sur les différents aspects du tourisme. Il faut mettre en place des codes de conduite pour que le touriste apprenne à respecter l'environnement et la culture locale de l'endroit où il se rend. Une nouvelle culture du tourisme doit être créée. La représentante a évoqué un centre d'écotourisme. Les installations dans ce centre utilisent l'énergie éolienne et solaire. Le rôle des syndicats a été capital dans le cas de ce centre. Les travailleurs du secteur touristique ont une grande responsabilité et un grand rôle à jouer pour influencer le comportement des touristes en lançant des initiatives écologiques. La signification du tourisme vert doit être mieux définie.

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Il ne s'agit pas uniquement de protéger l'environnement, notamment en recyclant, mais également de limiter l'exploitation des travailleurs. Il faut arriver à un accord afin que tous les agents concernés par l'industrie touristique puissent permettre d'atteindre l'objectif d'un tourisme durable. Mme Blount a souligné le rôle des administrations locales pour faire démarrer le processus d'un tourisme écologiquement viable et le potentiel des syndicats pour influencer ce processus.

Mme SHARON JAMES, représentante de l'ONG des Services volontaires à l'étranger, a indiqué que les programmes de sensibilisation du public constitue l'élément clé des pratiques à mettre en place. Dans ce cadre, les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités pour promouvoir un comportement touristique approprié. Il est également essentiel de mettre en place des réseaux d'échange d'informations . Mme James a estimé qu'il faut lancer un examen du cadre mondial éthique actuellement mis au point par l'Organisation mondiale du tourisme. Il est nécessaire d'examiner l'ensemble des activités en cours pour influencer le comportement des consommateurs de manière globale. Dans ce cadre, il serait intéressant d'évaluer l'influence des mécanismes de prix sur ce comportement. La représentante a noté que les travaux de renforcement de capacité avec les autorités locales peuvent jouer un rôle essentiel. Il faut également lancer des programmes de sensibilisation qui puissent permettre aux touristes de se faire une meilleure idée sur les lieux qu'ils visitent. L'industrie du tourisme doit être invitée à lancer des programmes de sensibilisation à la santé en relation avec le tourisme, et à développer des plans qui devraient inclure les aspects culturels économiques et sociaux des conséquences de leur activité.

Mme MARGARITA NAJERA ARANZABAL, Maire de Calvia (Espagne), représentant les autorités locales, a évoqué les activités dans le cadre de la gestion de sa municipalité qui accueille chaque année de nombreux touristes. De nombreuses régions du monde sont touchées par la question du tourisme. Elle a évoqué les incidences sociales du tourisme. Il faut surmonter le modèle touristique actuel qui se fonde sur une croissance illimitée sans considération de la protection de l'environnement. Il faut encourager le développement du tourisme vers d'autres destinations du monde. Le consommateur doit être mieux formé. Les touristes et les résidents locaux doivent obliger les entreprises et les autorités locales à aller vers un tourisme durable. Il faut mettre en place une culture du tourisme responsable. Les transports doivent être associés aux mesures prises pour atteindre un tourisme durable. Le séjour dans le territoire choisi par le touriste doit être bien planifié. Il est regrettable que les entreprises locales, en recherchant une croissance plus grande, ne prennent pas en considération les limites des ressources du territoire, comme les ressources en eau. Il est nécessaire d'avoir un modèle durable plutôt qu'un modèle quantitatif. Il faut créer un système d'auto-évaluation qui permette d'analyser la façon dont chaque année on réussit à modifier les tendances du tourisme.

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M. ADEL RADY (Egypte) a partagé quelques idées en matière de formation du consommateur fondées sur l'expérience égyptienne. Il a évoqué la mise en place d'activités de sensibilisation, telle l'observation des oiseaux. Dans le domaine de la formation, des séminaires sont organisés sur de nouveaux domaines relatifs aux activités touristiques qui permettent la diffusion de manuels contenant des meilleures pratiques en matière d'écotourisme. De plus, des campagnes de sensibilisation sont lancées pour la sauvegarde de la vie marine dans la zone de la mer Rouge par exemple. Le représentant a expliqué que cela provoque une grande attention des médias, et la formation de professeurs spécialisés. L'attention est portée sur l'appauvrissement des ressources, parmi lesquelles l'eau, dont la consommation doit faire l'objet de nouvelles pratiques. Dans ce domaine, a-t-il indiqué, on essaie d'introduire de nouveaux modèles de consommation.

En ce qui concerne l'information, le représentant a noté que la banque de données et les systèmes d'information doivent être utilisés pour changer le comportement des consommateurs. Dans ce cadre, nous avons établi des centres pour les visiteurs dans les zones touristiques pour développer une sensibilisation à la protection du patrimoine historique et de l'environnement. Le septième point abordé concerne la remise en état des zones touristiques. De plus, un système de gestion des zones touristiques fonctionne en Egypte en coopération avec les ONG et les organisateurs de voyages. M. Rady a insisté sur la philosophie reflétée par le slogan "un produit de qualité pour un marché de qualité". Dans ce contexte, il ne faut pas penser qu'à la quantité mais aussi à la qualité. Le représentant a admis qu'on ne peut pas s'attendre à un changement rapide des pratiques de consommation dans le secteur du tourisme. Il faut progresser par étape, et considérer qu'aucun résultat n'est jamais définitif en la matière.

M. DONAL GUILFOYLE (Irlande) a évoqué l'expérience de son pays dans le domaine du tourisme durable. Au cours des années 90, la croissance touristique en Irlande a été particulièrement importante par rapport au reste des autres pays d'Europe. L'impact de l'arrivée de 5,5 millions de touristes sur une petite île comme l'Irlande a conduit à la mise en place d'un programme important de tourisme durable, le "Plan de développement durable 1994-1999". La mondialisation a des conséquences toujours plus grandes sur la culture des pays d'accueil. Le défi pour le tourisme de l'Irlande est de maintenir son identité culturelle. La population est de plus en plus sensibilisée aux questions du développement durable. Les stratégies mises en oeuvre pour modifier le comportement des consommateurs mettent l'accent sur la protection des ressources naturelles du pays. La plupart des indicateurs socioéconomiques suggèrent que la qualité de vie des Irlandais s'est sensiblement améliorée, notamment à cause des activités liées au tourisme. Certains projets pilotes relatifs au tourisme et à l'environnement sont mis en place par le Ministère du tourisme, du sport et des loisirs afin de permettre que les activités liées au tourisme reposent sur des critères de durabilité.

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Suite du dialogue à participation multiple sur le tourisme : changer le comportement du consommateur

Le Président de la Commission a émis l'espoir que le dialogue sera bénéfique, puisqu'il a porté notamment sur les efforts nécessaires pour éduquer le consommateur dans le voyage et proposer des activités dans ce sens. Il a demandé aux délégations de penser à améliorer les programmes existants. Il faut que les grands groupes oeuvrent ensemble dans ce but.

Un représentant des autorités locales a estimé qu'il faille donner aux populations autochtones les moyens d'avoir une interaction avec les industries du tourisme. Il a indiqué que les autorités locales sont également producteur du tourisme dans la mesure où elles gèrent les destinations, elles ont donc un travail à effectuer en matière de formation du consommateur. Il faut mettre en place des mécanismes institutionnels. Dans ce cadre, il a souligné l'importance du Programme d'Action 21 au niveau local. Le représentant de l'Allemagne a estimé qu'il faut se tourner davantage vers les jeunes et encourager leur participation à nos débats. Les jeunes Européens et ceux d'autres continents doivent se sentir concernés par les efforts en matière de tourisme durable. Une représentante des ONG a souhaité souligner l'écart culturel entre les populations des nouvelles destinations et les consommateurs qui les visitent. Il faudrait une approche plus souple pour ces destinations, afin de s'adapter à ces différences.

Une représentante des syndicats a admis le rôle important de l'éducation, mais elle s'est interrogée sur la manière de donner une éducation efficace à des gens si différents. Elle a suggéré d'utiliser les syndicats existants pour l'éducation, et d'utiliser également des programmes axés sur l'action destinés aux travailleurs dans l'industrie du tourisme. Un représentant du milieu des affaires a remarqué que pour ce qui est du principe, il appuie la démarche consistant à engager des discussions avec les syndicats pour répondre aux préoccupations en matière d'éducation. Il s'est déclaré intéressé par la création d'un groupe consultatif dans ce domaine. Il a souligné l'importance de se conformer aux normes nationales en matière de produits touristiques lorsqu'elles existent. Une représentante de l'industrie a estimé que des programmes d'éducation doivent être mis en place sur les lieux même du travail, en collaboration avec les syndicats.

Une représentante des ONG a précisé qu'il fallait qu'il y ait un suivi des messages publicitaires afin que ceux-ci soient cohérents. Un autre représentant des ONG a souligné l'importance de la communication avec le voyageur qui fait partie de l'aspect éducatif du tourisme. Des brochures éducatives doivent être remises aux voyageurs qui font des réservations.

Un représentant des autorités locales a souligné l'importance de l'éducation des consommateurs et des entreprises. Il a regretté que certaines entreprises utilisent des moyens de publicité peu moraux. Les campagnes publicitaires sont en effet parfois trop agressives.

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Une autre représentante des autorités locales a souligné l'importance de la gestion des ressources naturelles, et notamment de l'eau. Les transports sont également une question importante. Il faut que les gens soient mieux formés en ce qui concerne les activités locales et les produits locaux.

Un représentant des syndicats a déclaré que la situation du tourisme à New York montre les effets positifs et négatifs de l'industrie touristique. Les employés doivent travailler dans des conditions de travail raisonnables et participer à la prise de décision en ce qui concerne l'industrie touristique. Les travailleurs ne doivent pas être soumis à une quelconque pression de la part de leurs employeurs lorsqu'ils veulent faire partie d'un syndicat. Les travailleurs des restaurants à New York sont parfois renvoyés lorsqu'ils veulent défendre leurs droits. Les droits des travailleurs ne sont pas non plus respectés dans le secteur de l'hôtellerie. Un code de conduite doit être mis en place. Un autre représentant des syndicats a évoqué l'influence des centres d'information touristiques sur le comportement des consommateurs. Il ne faut pas supprimer ces centres mais au contraire élargir leurs services. Une représentante des ONG a également souligné l'importance des programmes d'information pour avoir un tourisme durable.

Un représentant de l'industrie du tourisme a précisé qu'il fallait qu'il y ait une cohérence dans les efforts entrepris par les différents agents concernés pour promouvoir un tourisme durable.

Un autre représentant de l'industrie a rappelé que le client doit toujours avoir raison dans le cadre du commerce. En conséquence, il a estimé que la formation du consommateur doit prendre en compte ce fait. Il a souligné que les consommateurs peuvent être des agents du changement. Les jeunes, par exemple, demandent à l'industrie de porter davantage attention à l'écosystème.

Une représentante des ONG a évoqué les conséquences néfastes des comportements des consommateurs sur les zones de destination, et a estimé qu'il faut examiner la façon dont les taxes pourraient modifier le comportement du consommateur. Un représentant des autorités locales a indiqué que l'impôt sur le tourisme est un instrument difficile à manier dans la pratique. Il a proposé que les pays de destination publient des vidéos à projeter aux touristes durant leur voyage afin de fournir une information culturelle et historique et éveiller leur sensibilité. Une représentante des syndicats a appuyé cette idée, et a ajouté des idées pour faire des économies en matière de restauration dans les avions. Elle a indiqué que les industries doivent éduquer leurs consommateurs à avoir besoin de moins d'emballages, et moins de superflu. Un représentant des ONG a évoqué l'expérience en Gambie de la mise au point d'une vidéo à diffuser dans les avions, mais il a regretté que la coopération des compagnies qui ont des vols sur la Gambie n'ait pas encore été obtenue. Un autre représentant a indiqué que plusieurs contacts ont été pris avec des lignes aériennes sur divers sujets, avec parfois des réactions positives. Un représentant du milieu des affaires a souligné que le secteur privé est actif, en collaboration avec les ONG locales, pour communiquer des informations aux consommateurs.

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Mais il a remarqué que souvent les règlements ne sont pas appliqués, et il n'existe pas véritablement de pénalités. L'éducation du consommateur doit donc être soutenue par les autorités locales qui doivent proposer des sanctions, a-t-il estimé. Un représentant des autorités locales a évoqué le cas d'un mammifère en danger en Floride du Sud, dont la protection devrait être rappelée aux touristes. Il a ajouté qu'il est difficile de faire respecter les règlements car souvent le personnel disponible est insuffisant.

Une représentante des syndicats a décrit des initiatives internes des syndicats pour éduquer leurs membres, initiatives qui constituent un moyen très efficace de participation à l'éducation des consommateurs. Un autre représentant des syndicats est intervenu pour noter que les syndicats reconnaissent la nécessité d'une approche intersectorielle pour mettre en oeuvre des programmes communautaires visant à la mise en place d'Action 21. Les syndicats organisent des séminaires tout au long de l'année pour participer à la formation du consommateur. Une synergie est donc créée entre les travailleurs, les employeurs et les syndicats.

Le représentant de l'Argentine a rappelé que l'Organisation mondiale du tourisme a une résolution (la résolution 338 de la 11ème assemblée) concernant le tourisme sexuel qui contient des mesures très précises pour lutter contre ce problème. En ce qui concerne les activités volontaires, il a constaté qu'il y a prolifération de normes qui ne sont pas appliquées, ce qui apporte le discrédit. Il faut donc une normalisation au niveau mondial. Un représentant des ONG a abordé la question du code d'éthique. Il a estimé qu'il est important qu'il soit promu car il comporte un sens de pluralité autour duquel un agenda commun pourrait être édifié. Cela devrait faire partie des engagements que nous prenons ici, a-t-il estimé. Un représentant de l'industrie a indiqué qu'il est favorable à la distribution du projet de code d'éthique.

Sur le thème des médias, une représentante des ONG a exprimé sa préoccupation en matière d'éducation du consommateur qui est très peu couverte. Elle a, à ce titre, évoqué un projet mis en place pour créer un partenariat en Amérique du Nord visant à transmettre des messages importants aux médias. Le représentant du Botswana a estimé qu'il est important que les médias ne fassent pas de campagnes négatives sur certaines destinations. Pour ce faire, ils doivent être convaincus de publier des déclarations équilibrées sur les destinations incriminées.

Un représentant des syndicats a souligné l'importance du rôle des médias. L'influence de la publicité a été évoquée par une représentante des ONG. Celle-ci a estimé que l'éducation du consommateur devait renforcer sa capacité de transformer l'industrie du tourisme. Un représentant des ONG a estimé que l'expression "changer le comportement du consommateur" n'était peut-être pas appropriée. Le consommateur a des droits. Il ne faut pas priver le consommateur du droit de choisir.

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Un représentant de l'industrie a évoqué la question de l'écotourisme. Le programme "Globe vert" est un programme international. Il faudrait établir des normes minimales en matière d'homologation au niveau international. Le représentant des Pays-Bas a rappelé que le plan "Globe vert" donne des orientations et qu'il ne s'agit pas d'obligations. Une représentante des ONG a estimé que la question des orientations données au niveau international, notamment par le plan "Globe Vert" est une bonne chose. Pourtant, il ne faudrait pas qu'une seule industrie dirige le processus d'homologation. Ce processus doit se faire sur un plan international.

Une représentante des ONG a évoqué le lien qui existe entre le tourisme et la santé, qu'il s'agisse de la santé des populations autochtones ou des touristes. Ainsi, le tourisme peut jouer un rôle important pour promouvoir le traitement de certaines maladies, comme le paludisme.

Le représentant des Etats-Unis a évoqué le code de conduite mondial et a souhaité la promotion de la participation de toutes les parties prenantes à l'application et au suivi des directives. Il a exprimé son accord avec l'ensemble des idées proposées au cours de ce dialogue. En ce qui concerne la santé, il a estimé que le paludisme devra être traité séparément en raison de son particularisme.

Un représentant du milieu des affaires a souhaité l'élargissement du service d'information en matière de santé. Il a demandé l'adoption de programmes pour l'enseignement de la responsabilité écologique dans les écoles spécialisées telles que les écoles hôtelières. Un représentant des ONG a, pour sa part, insisté sur la participation des parties prenantes. Il a espéré que la Commission donnera le coup d'envoi à cette coopération vitale, avec l'industrie notamment. Il faut mettre au point des directives claires de suivi en matière d'éducation. Il a estimé que la tenue de forum tel que celui tenu aujourd'hui doit être poursuivie. Un représentant des autorités locales a souhaité que des instruments locaux soient adoptés et financés pour encourager l'éducation en matière de tourisme durable. Il a estimé que l'idée de l'utilisation des vidéos doit être soutenue et mise en oeuvre sur une large échelle. Un représentant des syndicats a rappelé que dans le domaines des initiatives volontaires, il ne faut pas oublier que les chefs d'industrie et les syndicats se sont rencontrés ce matin et continueront de le faire. Pour ce qui est de la formation du voyageur, il faut l'influencer à un moment où il est réceptif, entre son arrivée et son départ. Dans ce cadre, les travailleurs du secteur touristique ont un rôle essentiel à jouer.

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