En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/438

COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE : IL FAUDRA TENIR COMPTE DE LA PARTICIPATION LOCALE AUX ACTIVITES ET AUX DECISIONS SUR LE TOURISME

19 avril 1999


Communiqué de Presse
ENV/DEV/438


COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE : IL FAUDRA TENIR COMPTE DE LA PARTICIPATION LOCALE AUX ACTIVITES ET AUX DECISIONS SUR LE TOURISME

19990419 La Commission du développement durable (CDD) a entamé cet après-midi son débat consacré au tourisme durable par un dialogue interactif auquel ont participé les délégations, les partenaires des grands groupes (milieux d'affaires et industries, travailleurs et syndicats, autorités locales et organisations non gouvernementales) et les organisations internationales. Elle a entendu, parmi les six intervenants s'exprimant au nom de chacun des quatre grands groupes, des pays en développement et des pays développés, M. Geoffrey Lipman, Président du Conseil du voyage et du tourisme mondial, représentant les milieux d'affaires. Celui-ci a estimé que le voyage et le tourisme peuvent constituer des facteurs de changement positif dans le développement durable pour le prochain millénaire. M. Leroy Trotman, représentant les syndicats a, quant à lui, souligné la nécessité d'insuffler une nouvelle culture du tourisme. Représentant les autorités locales, Mme Beate Weber, Maire de la ville de Heidelberg (Allemagne), a noté que dans la mesure où les activités touristiques doivent être profitables à tous, les pouvoirs publics locaux ont des responsabilités cruciales dans la protection du patrimoine historique et de l'environnement. Au nom des organisations non gouvernementales (ONG), Mme Velda Dhanoolal du Réseau des organisations non gouvernementales de Trinité-et-Tobago et du Mouvement panafricain, a souligné la nécessité d'associer les collectivités locales à l'industrie du tourisme.

La Commission a entendu en outre le représentant des Etats-Unis, au nom des pays développés, qui a évoqué les principes de l'écotourisme. Les aspects sociaux liés à la croissance de l'activité du tourisme, parfois en conflit avec les équilibres locaux, constituent un défi qu'il faut relever, a-t-il souligné. Il a en outre demandé à ce que les débats de cette session débouchent sur des conclusions pratiques, modestes et réalisables. Prenant la parole au nom des pays en développement, le représentant des Philippines a, quant à lui, estimé que des directives précises devaient être formulées par la communauté internationale, dans un esprit de solidarité et de partenariat, afin de préserver le patrimoine écologique et culturel des pays d'accueil. Au cours du dialogue à participation multiple, la plupart des représentants des grands groupes, qu'il s'agisse de l'industrie, des syndicats, des autorités locales ou des ONG, ont souligné la nécessité de disposer d'une réglementation couvrant les différents aspects du tourisme.

(à suivre - 1a)

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Plusieurs intervenants ont demandé à ce que les décisions relatives au secteur touristique soient prises dans un contexte local et non pas seulement national et international. Certains intervenants, représentant les ONG et les autorités locales, ont demandé à ce que l'on tienne compte des incidences du tourisme sur les cultures locales. Les représentants des syndicats ont, quant à eux, estimé que les droits des travailleurs locaux devaient être défendus afin qu'ils puissent, eux aussi, bénéficier de l'industrie touristique. Plusieurs intervenants ont demandé à ce que la Commission se penche davantage sur la question du tourisme sexuel qui reste préoccupante.

La Commission poursuivra son débat sur le tourisme demain matin, mardi 20 avril, à 10 heures. Elle examinera plus particulièrement la question du changement des comportements des consommateurs.

Secteur économique/grand groupe : Tourisme (Point 5)

Déclarations

M. GEOFFREY LIPMAN, Président du Conseil mondial du tourisme et du voyage, représentant des milieux d'affaires, a indiqué que sa délégation représente des groupements qui sont de différentes origines et regroupent plusieurs philosophies qui ont pour point commun de croire que le voyage et le tourisme peuvent constituer des facteurs de changements positifs dans le développement durable pour le prochain millénaire. Il a estimé que la démarche coopérative proposée dans le document préparatoire de la Commission va dans la bonne direction. Dans ce cadre, il a exprimé son soutien à la recommandation 6 qui met voyage et tourisme au coeur des conclusions de la Commission. Il a estimé qu'au point de vue économique, le tourisme peut faire une différence car son chiffre d'affaires évolue plus vite que les PIB. Du point de vue social, il fournit des emplois dans toutes les économies. Il permet en outre la création rapide d'emplois de jeunes, de femmes et de minorités. Du point de vue écologique, le tourisme est le défenseur de la conservation de l'environnement et du patrimoine culturel. Il est composé en majorité d'industries qui ne contribuent pas à la pollution. Le représentant a indiqué que le voyage est partie intégrante de toutes les économies mondiales. Il doit donc pouvoir se développer grâce à une infrastructure élargie, des impôts justes et non discriminatoires. Il a expliqué que ce domaine d'affaires relève le défi de la révolution nécessaire pour assurer la durabilité du développement. Un engagement actif a fait place à l'acceptation passive, a-t-il souligné. Dans ce cadre, il a estimé qu'Action 21 est un véhicule universel de progrès. Il a indiqué la nécessité d'une plus grande coopération avec les organisations non gouvernementales, et a annoncé la signature ce matin d'un nouvel accord entre WTTC et ICLEI visant à relier l'Agenda 21 pour le voyage et le tourisme avec des initiatives locales.

M. LEROY TROTMAN, Représentant les syndicats, a informé la Commission qu'un document portant sur le rôle des syndicats dans l'industrie du tourisme est disponible. M. Trotman a espéré que des efforts seront faits pour mettre en application les objectifs fixés. Il a évoqué la réunion de 1997 de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui a porté sur des questions importantes. Il faut que les normes de travail soient respectées. Les enfants doivent être protégés. Les syndicats ont besoin du soutien de la Commission en ce qui concerne le rapport entre les travailleurs et l'industrie du tourisme. Les travailleurs dans le tourisme peuvent jouer un rôle important pour forger la perception des visiteurs avec lesquels ils ont des interactions. Des orientations précises doivent être données aux travailleurs du tourisme. Il est nécessaire d'insuffler une nouvelle culture du tourisme. Les objectifs devraient rester simples.

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Des changements doivent être faits, notamment dans le domaine de la consommation de l'eau et de l'énergie, de l'élimination des produits toxiques et de l'amélioration de la santé et de la sécurité. Les syndicats peuvent aider les entreprises à mettre en oeuvre ces objectifs. Il faudrait créer une nouvelle idéologie du lieu de travail. Des millions de travailleurs deviennent des touristes un jour ou l'autre. Ces travailleurs, s'ils sont bien formés, pourront être des voyageurs exemplaires.

Mme BEATE WEBER, Maire de Heidelberg (Allemagne), représentant les autorités locales, a souligné que le tourisme représente un secteur essentiel pour atteindre les objectifs du développement durable. Les activités touristiques ne doivent pas polluer ni endommager l'environnement car elles en sont tributaires, a-t-elle expliqué. Dans ce but, des dispositions sont prises pour mettre en place un écotourisme. Ainsi, les activités touristiques doivent être profitables à tous, elles ne doivent pas surcharger ni la population, ni les systèmes socioculturels. En conséquence, la régénération doit rester possible pour les personnes comme pour l'environnement. Le tourisme doit pouvoir faire face aux fluctuations temporaires et dans ce contexte, s'interroger sur les bénéficiaires et sur la protection des bâtiments. Elle a estimé que les pouvoirs publics locaux doivent avoir des responsabilités cruciales dans la protection du patrimoine historique et de l'environnement. Elle a évoqué, par exemple, les principes de la ville de Heidelberg, élaborés en 1993, intégrés dans les objectifs généraux du développement de la ville dans son ensemble. Nous espérons rester une ville agréable pour ses habitants comme pour ses visiteurs, a-t-elle indiqué. Pour ce faire, une surveillance doit être mise en place, et la transparence doit être assurée pour la poursuite d'objectifs communs. A cet égard, elle a souligné l'importance de la participation des particuliers. De plus, l'échange de bonnes pratiques se révèle être un instrument très efficace. Heidelberg propose des visites dites techniques concernant les sources d'énergie, les concepts écologiques des hôtels, restaurants et hôpitaux par exemple. Ainsi, un des objectifs les plus importants est la formation et l'éducation. La population, les clients et le personnel doivent informés et éduqués. Dans ce domaine, les clients doivent exercer une pression sur les services pour qu'ils soient viables, et remettre en question leur propre comportement en tant que consommateurs. Mme Weber a indiqué que les offices de tourisme locaux peuvent jouer un rôle au niveau local. Elle a rappelé que le tourisme viable n'est possible que si tous les acteurs sociaux s'engagent dans une lutte commune. Elle a estimé qu'il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs communs. Elle a regretté dans ce cadre que le tourisme dur persiste dans de nombreux pays. Le problème doit donc être reconnu et on doit y répondre progressivement.

Mme VELDA DHANOOLAL, du Réseau des Organisations non gouvernementales de Trinité-et-Tobago et du Mouvement Panafricain, représentant les organisations non gouvernementales (ONG), a déclaré que des liens doivent être établis entre le tourisme et les communautés locales car pour faire bénéficier les populations concernées par les activités touristiques, il faudrait les associer étroitement à ces activités. Ce qui veut dire que les accords internationaux sur le tourisme doivent comprendre des dispositions pour réinvestir et renforcer la capacité locale.

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Il faut créer des emplois et garantir la formation des communautés locales. Il est nécessaire de développer des accords entre collectivités locales et les investisseurs de l'industrie du tourisme. Les cadres réglementaires ne doivent pas exclure les communautés locales. Celles-ci doivent avoir accès aux ressources dont elles ont besoin pour leur bien-être. Des conseils nationaux devraient oeuvrer pour l'adoption de plans nationaux de tourisme écologiquement viable. Il faut avoir une stratégie de planification des ressources. Des systèmes de zones protégées doivent permettre de défendre les systèmes et les cultures qui sont en danger. Des codes d'éthique devrait être développés. Il faut empêcher le tourisme sexuel. Il est souhaitable d'améliorer les éléments socioculturels du tourisme. Des indicateurs de tourisme viable devraient être disponibles. La CDD devrait stimuler des initiatives publiques et privées afin de poursuivre un processus de tourisme durable. L'industrie touristique doit prendre des initiatives à l'instar de celle qui définit la notion de pollueur-payeur. Des cadres réglementaires doivent être établis au niveau gouvernemental afin de protéger les ressources vitales.

M. MARK HAMBLY (Etats-Unis), représentant les pays développés, a évoqué les principes de l'écotourisme pour faire observer qu'il serait préférable de passer en revue les principes existants au cours de cette session , plutôt que de décider de nouveaux principes internationaux. Il a souligné l'importance de la question des incitations positives. En ce qui concerne les meilleures pratiques, il a rappelé qu'elles prennent souvent la forme de directives formulées par l'industrie. Il a exprimé son soutien aux activités de recherche dans le domaine du tourisme viable menées dans plusieurs pays. La croissance de l'activité du tourisme, parfois en conflit avec les équilibres locaux, constitue un défi essentiel à relever, a-t-il jugé. Dans ce cadre, il faut examiner les aspects sociaux du tourisme viable. Ainsi, la question des touristes du troisième âge est une question qu'il faut approfondir. En ce qui concerne le tourisme sexuel, le représentant a indiqué que deux lois ont été adoptées cette année aux Etats-Unis pour lutter contre ce problème. Les débats lors de cette session de la Commission du développement durable déboucheront sur des conclusions pratiques, modestes et réalisables, a-t-il souhaité.

M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines), représentant les pays en développement, a souligné l'importance de la dimension socioculturelle du tourisme dans le pays d'accueil. La question du tourisme doit être abordée par la communauté internationale dans un esprit de solidarité et de partenariat. Il faut tenir compte de la capacité de l'environnement. Des directives précises doivent être formulées. Il faut concrétiser certains éléments, notamment une plus grande participation des collectivités locales. Une prise de conscience des collectivités locales aux questions liées au tourisme est essentielle. Les pays en développement sont principalement les pays d'accueil. Il faudrait améliorer les conditions de vie des populations qui accueillent les touristes. Il faut répandre les bénéfices du tourisme. La planification du développement touristique doit permettre de préserver le patrimoine écologique et culturel des pays.

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Certains sites doivent être de temps en temps fermés pour assurer leur protection. La main-d'oeuvre locale doit être formée. La participation des femmes et des jeunes est une question importante. Le Plan directeur du tourisme des Philippines a permis de promouvoir un type de tourisme améliorant la qualité de vie de la population et des visiteurs.

Dialogue sur les initiatives de l'industrie pour un tourisme durable

Le Président de la Commission, M. SIMON UPTON (Nouvelle-Zélande), a évoqué certaines initiatives qui existent déjà. Elles consistent en des efforts d'autoréglementation volontaires aux niveaux national et international comme la certification et les codes de conduite; la prise en compte des normes "Globe vert" garantissant la participation au sein d'un groupe conseil de toutes les parties concernées et la poursuite de la mise en oeuvre des accords de 1997 de l'Organisation internationale du travail (OIT).

Une représentante de l'industrie hôtelière a indiqué que l'initiative "Globe vert" est déjà en place et que cette certification décernée à certains hôtels par une autorité indépendante, récompense déjà certains établissements de tourisme. Un représentant des milieux d'affaires, a donné des explications sur "Globe vert". Ce n'est pas le seul système existant. Dans ce système, les communautés locales accueillent les évaluations des groupes d'évaluation qui représentent tous les groupes d'intérêts. Il a posé la question du financement du système de vérification et de suivi, et de la réaction du marché. Le mécanisme en place peut être amélioré, mais il ne faut pas un système multilatéral qui ne fonctionne pas sur le marché, a-t-il souligné.

La représentante de l'organisation non gouvernementale Société d'écotourisme a estimé que cette initiative constitue un bon début, mais la CDD devrait inviter toutes les instances de certification à se prononcer. Elle a indiqué que d'autres initiatives existent, qui ne sont malheureusement pas discutées au sein de la Commission. Elle a estimé que l'initiative "Globe vert" ne s'intéresse qu'à un seul niveau de l'écotourisme. Un représentant des organisations non gouvernementales a repris la question de la certification. Dans ce cadre, il a estimé que le secteur touristique doit rester ouvert à des audits indépendants. Un autre représentant d'ONG a estimé que la question de crédibilité est au coeur du problème. La notion de réexamen des initiatives volontaires doit être prise en compte. Il a indiqué que c'est aux gouvernements de déterminer un équilibre en matière d'initiatives volontaires. Il a observé que la Commission doit s'intéresser aux tendances actuelles de mondialisation de l'investissement dans le domaine du tourisme.

Un représentant des autorités locales a estimé que les initiatives volontaires doivent être encouragées mais qu'il faudrait un contrôle au niveau local. Le Maire de Heidelberg a pour sa part estimé que les accords volontaires ne sont valables que s'ils donnent véritablement des résultats positifs. Un suivi doit être mis en place par les autorités locales.

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Un représentant des syndicats a noté son accord avec la déclaration des Etat-Unis concernant l'efficacité douteuse des accords volontaires. Il a rappelé que les mécanismes d'autoréglementation sont fondamentaux à une forme de procédure réglementaire. Mais un cadre réglementaire et des accords d'autoréglementation doivent fonctionner en même temps. Il a exprimé son accord avec le Maire d'Honolulu, étant favorable à la participation de tous les acteurs dès le départ, à une évaluation et à une vérification. Il a ajouté que la CDD devrait être au fait des travaux en cours au sein de l'OCDE et chercher à les compléter. Un autre représentant des syndicats a estimé que deux mondes cohabitent, celui des initiatives volontaires et celui des réglementations. Ces deux mondes doivent communiquer et être connectés.

Le représentant de la Chine a estimé que les conditions spécifiques qui prévalent dans les différents pays du monde doivent être prises en compte. En ce qui concerne les directives et certifications, il a estimé que là encore la diversité doit être prise en compte. D'ici 2002, il faut prendre le temps de consulter tous les grands groupes concernés. Il a estimé que les mécanismes du marché ne sont pas une fin en soi. L'objectif du tourisme durable devrait être d'abord d'encourager le développement durable, la protection de l'environnement et du patrimoine. Il appartient donc aux gouvernements de s'occuper de ces problèmes.

Un représentant du secteur agricole du Ghana a déclaré que le tourisme n'est pas un luxe. Pour les petits exploitants agricoles et les artisans, le tourisme est essentiel. Il faut défendre les droits des travailleurs. Ceux- ci doivent eux aussi pouvoir prendre des congés et des vacances. La réduction du chômage est une question capitale.

Une représentante des syndicats a souligné la nécessité de faire des efforts sérieux pour protéger l'environnement. Les ingénieurs de l'industrie aérienne n'ont pas pris connaissance des initiatives prises par des gouvernements pour remplacer les carburants. La pollution des avions est une question préoccupante. Des systèmes de réduction de bruit ont été installés sur certains avions. La représentante a fait remarquer qu'il était plus facile et surtout moins coûteux de remplacer les moteurs d'avions par des moteurs moins bruyants que d'installer des systèmes de réduction de bruit. Prenant à son tour la parole, un autre représentant des syndicats de l'Espagne a déclaré que le tourisme doit comprendre des paramètres de développement durable et de justice sociale. Les questions des bas salaires et des journées de travail prolongées doivent être prises en compte. Il est crucial que les autorités publiques veillent au respect des normes sociales. Un autre représentant des syndicats a évoqué la nécessité d'établir des données de référence régionales. Il a rejeté la notion de citoyens de première classe et de deuxième classe.

Le représentant de Samoa a déclaré que la définition de normes internationales doit permettre de protéger l'environnement. Ces normes nécessitent une certaine surveillance. Certains des aspects de ces normes doivent être mis en oeuvre aux niveaux régional ou sous-régional. S'agissant de l'industrie, le représentant a fait part du problème de l'élimination des déchets, notamment des emballages, pour les petites îles.

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Un représentant des milieux d'affaires a rappelé qu'en 1992, l'examen de l'Agenda 21 a débouché sur l'établissement de principes pour les niveaux nationaux et locaux. Si on met en place une structure qui donne de bons principes, permettant à l'industrie de trouver des formules qui lui permettent d'utiliser ses ressources, alors des réponses peuvent apparaître, a-t-il estimé. Cependant, un système qui permet d'être présent en plusieurs lieux à la fois est impossible à trouver. Dans ce cadre, le Président de la Commission a indiqué que les différences sont prises en compte dans les débats, mais que les normes sont les mêmes pour tous.

Un représentant des autorités locales locaux a souligné que les meilleures interventions se font au niveau local. Les valeurs au point de vue quantitatif et qualitatif ne peuvent être établies qu'au niveau des collectivités locales. De même, une représentante des organisations non gouvernementales a indiqué que l'industrie doit prendre des initiatives dans le contexte de priorités identifiées. Dans ce cadre, les autorités locales doivent veiller à l'application des mesures décidées. Un autre représentant des ONG a insisté sur l'importance de la prise en compte de la population locale. Les critères socio-culturels doivent être pris en compte en premier. Il a soulevé la question de l'échelle du tourisme, et a souligné la nécessité de promouvoir un processus international pour parachever des critères internationaux.

Le représentant des Etats-Unis a insisté sur le fait que le gouvernement est responsable de la création de critères pour ce qui concerne les activités récréationnelles. Des indicateurs pour l'industrie ont été établis aux Etats- Unis, a-t-il indiqué. Un programme sera développé au cours de l'année prochaine, sur lequel il a proposé de fournir des renseignements dès que possible.

Le représentant du Botswana a estimé que les gouvernements devraient élaborer des directives qui devraient être appliquées dans tous les pays, notamment dans le domaine de la chasse.

Le représentant du Venezuela a quant à lui fait part de sa préoccupation en ce qui concerne la façon dont sont choisies les destinations par les agences de voyages, notamment par les agences européennes.

Une représentante de l'industrie du tourisme a évoqué les efforts entrepris pour éliminer les déchets. Des programmes de recyclage pour les compagnies aériennes ont été lancés. Les économies dégagées par le recyclage de certains produits ont été consacrées à des activités caritatives. Les activités de recyclage ont été engagées à la suite d'initiatives du secteur touristique. La représentante a estimé qu'il fallait encourager les partenariats entre les différents secteurs d'activité et les gouvernements.

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Evoquant la question de l'exploitation sexuelle des enfants, une représentante des syndicats a souligné la nécessité pour la CDD de se pencher sur cette question. Le tourisme sexuel ne peut être éliminé que si l'on offre aux femmes un emploi de remplacement a déclaré un autre représentant des organisations non gouvernementales. L'industrie du tourisme doit créer des emplois. Il faut que les représentants de l'industrie du tourisme cessent de réduire la culture locale au niveau d'un bien commercialisable a-t-il ajouté.

Un représentant de l'industrie a indiqué que des résultats positifs commencent à apparaître en matière de lutte contre le tourisme sexuel. A ce titre, il a évoqué l'initiative du Pan Pacific Bangkok grâce auquel dix jeunes filles ont reçu une enseignement hôtelier. Cette initiative a permis d'éviter que ces jeunes filles tombent dans la prostitution.

Répondant au représentant du Rwanda qui a demandé si les liens entre l'industrie du tourisme et la façon dont les gouvernements peuvent coopérer en matière de terrorisme international ont été étudiés auparavant, le Président de la Commission a répondu par la négative.

Le représentant d'une organisation non gouvernementale est revenu sur le rôle des pouvoirs publics locaux pour le développement de stratégies de tourisme viable. Un autre représentant des pouvoirs locaux a estimé qu'un consensus existe sur la nécessité de la collaboration entre tous les intervenants, et en particulier avec les pouvoirs publics locaux en tant que représentants de la population locale. Dans ce cadre, l'Action 21 local est un mécanisme éprouvé de collaboration, il constitue un effort majeur dans ce domaine.

Le Président de la Commission a demandé que les trois grands groupes donnent leur avis sur la manière de centrer l'attention de la Commission au cours de débats à venir. Il faudra dégager des avis sur les initiatives de l'industrie, a-t-il estimé. Que devrait-elle faire d'autre ? Que devraient faire les autorités locales devraient pour que cela vaille la peine ? Il a noté qu'il faudra dégager ce qui est attendu des ministres de manière claire.

En réponse à la demande de conclusions du Président de la Commission, un représentant des organisations non gouvernementales a réaffirmé que les initiatives industrielles doivent être inscrites dans un contexte plus large. Il a estimé que tous les groupes soutiennent l'excellent travail déjà engagé sur Action 21 qui, s'il n'est pas parfait, constitue déjà un bon effort de collaboration. Intervenant à son tour, un représentant des pouvoirs publics locaux a conclu qu'il est important de parvenir à un certain niveau de réglementation. Les décisions doivent être prises dans le contexte des collectivités locales et en prenant en compte les spécificités locales. Les valeurs et incidences écologiques au niveau local doivent être prises en compte dans tout processus de prise de décision en matière de tourisme, a-t-il insisté. Un représentant des syndicats a pour sa part rappelé que la situation concrète n'est pas aussi simple que les débats pourraient le faire croire.

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Il a ajouté que les solutions au niveau local ne sont pas faciles à mettre en place dans la réalité. L'industrie du tourisme reste une industrie qui refuse souvent à ses employés l'accès au développement durable, a-t-il regretté. Il a rappelé que les travailleurs sont à la base des changements, il faut donc les prendre en compte de manière plus large. Un représentant du milieu d'affaires a indiqué quant à lui qu'il attend une résolution ferme d'appui de la part de la CDD à son groupe, et que les gouvernements présents mettent en oeuvre toutes les décisions prises au cours de la Commission, dans le cadre d'une coopération étroite avec le secteur privé.

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