ASSEMBLEE GENERALE : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO S'ENGAGE A RETABLIR L'ETAT DE DROIT ET A AGRANDIR L'ESPACE POLITIQUE CONGOLAIS
Communiqué de Presse
AG/885
ASSEMBLEE GENERALE : LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO S'ENGAGE A RETABLIR L'ETAT DE DROIT ET A AGRANDIR L'ESPACE POLITIQUE CONGOLAIS
19990323 Les propositions visant à tenir une conférence de paix et de développement dans la région des Grands Lacs ainsi que de déployer une force d'interposition aux frontières de la République démocratique du Congo ont reçu cette après-midi un large appui, lors d'un débat à l'Assemblée générale. La conclusion d'un cessez-le-feu a néanmoins été posée comme préalable. Reconnaissant l'instabilité chronique dont souffre la région des Grands Lacs, le représentant de la République démocratique du Congo a accepté le déploiement d'une telle force aux frontières de son pays et s'est engagé à rétablir l'Etat de droit, à concrétiser "l'agrandissement de l'espace politique congolais" et à faire preuve d'ouverture. Pour sa part, le Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale de l'Ouganda a signalé que son pays avait été impliqué involontairement dans le conflit en République démocratique du Congo. Il a également appuyé le processus de Lusaka, le retrait des forces étrangères du territoire de la République démocratique du Congo sous supervision d'une force d'interposition neutre et la participation des rebelles à la conclusion d'un cessez-le-feu. Il n'existe pas d'antinomie entre les efforts de paix déployés par les Nations Unies et l'Organisation de l'unité africaine, a déclaré le représentant du Burkina Faso qui s'exprimait au nom de l'OUA. Il est même souhaitable que les Nations Unies renforcent leur présence par le biais, par exemple, d'opérations de maintien de la paix dans les zones de confrontation. L'Union européenne de son côté a demandé que soit menée une enquête indépendante sur les violations des droits de l'homme qui auraient été commises par toutes les parties en République démocratique du Congo.Auparavant, l'Assemblée générale avait décidé de reprendre l'examen du point intitulé "Questions relatives aux droits de l'homme". Le Président de l'Assemblée générale, M. Didier Opertti (Uruguay), a par ailleurs indiqué qu'un projet de résolution serait soumis à l'Assemblée générale le 26 mars aux termes duquel le débat général de la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale se tiendrait du 20 septembre au 2 octobre, la session extraordinaire sur les petits Etats insulaires aurait lieu les 27 et 28 septembre et la cinquante-troisième session s'achèverait le 13 septembre.
L'Assemblée générale a en outre invité le Conseil de coopération douanière à participer à ses sessions et à ses travaux en qualité d'observateur et a adopté, pour ce faire, une résolution, sans vote. Le représentant du Conseil de coopération douanière a pris la parole.
En début de séance, les représentants des Etats-Unis, du Bahreïn et des groupes régionaux suivants avaient rendu hommage à la mémoire de sa Majesté Shaikh Salman Al-Khalifa, Emir du Bahreïn : Groupe des Etats africains, Groupe des Etats d'Asie, groupe des Etats d'Europe orientale, Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, Groupe des Etats d'Europe occidentale et des autres Etats.
L'Assemblée générale poursuivra son débat sur le point intitulé "Agression armée contre la République démocratique du Congo", mercredi 24 mars à partir de 15 heures.
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ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ORGANISATION DES TRAVAUX: RAPPORTS DU BUREAU (point 8)
Questions relatives aux droits de l'homme (point 110)
* Lettre datée du 12 mars 1999, adressée au président de l'Assemblée générale par le Secrétaire général (A/53/862)
Par cette lettre, le Secrétaire général demande que l'Assemblée générale reprenne son examen du point 110 intitulé "Questions relatives aux droits de l'homme", pour examiner le rapport présenté par le Groupe d'experts pour le Cambodge.
Octroi au Conseil de coopération douanière du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale (point 169)
Aux termes de la résolution sur la question (A/53/L.75), adoptée sans vote, l'Assemblée générale décide d'inviter le Conseil de coopération douanière à participer à ses sessions et à ses travaux en qualité d'observateur. Elle demande au Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour donner suite à la présente résolution.
Déclaration
M. D. TWEDDLE (Conseil de coopération douanière) a exprimé sa satisfaction quant à l'octroi du statut d'observateur à son organisation par l'Assemblée générale, qui consacre les liens de coopération de cette organisation avec les Nations Unies. Il a également reconnu l'importance de cette décision. Il faut en effet consolider ces relations dans l'intérêt commun des nations. Le représentant a rappelé que le Conseil de coopération douanière est la seule organisation internationale qui traite exclusivement des questions douanières. Il a évoqué l'ensemble des travaux de l'organisation depuis sa création, et son adaptation aux modifications historiques. De nos jours, le mondialisation des marchés et l'impact dramatique des marchés électroniques obligent les douanes à s'adapter. Cependant, les trafics illicites doivent traverser les frontières. Ainsi, le trafic d'armes, d'espèces en danger, de matériel nucléaire de contrebande, et surtout de drogues relève du travail des douanes. Le représentant a observé que le crime organisé est un phénomène très important qui nécessite une coopération plus étroite pour une réponse efficace. L'organisation des douanes peut apporter une expérience et une technologie nécessaires dans la lutte contre le crime. Dans ce contexte, le représentant a estimé que la décision d'aujourd'hui est un pas en avant pour la protection du citoyen, et pour le bien-être social de tous.
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Agression armée contre la République démocratique du Congo
Débat
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso), au nom de l'Organisation de l'unité africaine, a évoqué les deux débats sur la question qui témoignent de l'urgence de la situation. L'OUA se réjouit de constater l'intérêt que manifeste la communauté internationale qui vient comme un appoint aux efforts qu'elle déploie elle même sur le continent africain. Aux termes de ses propres principes, l'OUA a pour vocation de promouvoir l'entente entre Etats africains et ceci explique la raison pour laquelle elle privilégie la médiation. Pour ce qui est plus particulièrement de la République démocratique du Congo, l'OUA, dès le début de la crise, a tenté de créer un climat propice à la paix en organisant des réunions entre le Congo, les pays voisins et la rébellion intérieure. Face à cette situation, le devoir de l'OUA est de rappeler aux uns et aux autres les principes de la Charte de l'OUA auxquels ils ont souscrits, Les frontières héritées de la colonisation sont intangibles. De ce fait les limites de l'Etat congolais sont irrévocables. Nous sommes conscients que l'espace africain est factice mais l'Afrique ne restera unie que si elle il s'en tient scrupuleusement. Il n'existe aucune antinomie entre les efforts de l'OUA et ceux des Nations Unies qui se complètent utilement. Il est même à souhaiter une plus grande intervention des Nations Unies sous la forme par exemple d'une force de maintien de la paix dans les zones de confrontation. La proposition française de réunir une conférence de paix dans la région des grands lacs est digne d'intérêt tout comme l'est la proposition de la République démocratique du Congo de mener un débat national. Ces propositions doivent passer au préalable par la signature d'un cessez-le feu.
M. ANDRE MWAMBA KAPANGA (République démocratique du Congo) a rappelé que son gouvernement a jugé opportun de saisir le Conseil de sécurité pour soutenir le processus de signature de cessez-le-feu, rechercher les véritables mobiles de l'agression et proposer des concrétisations d'une solution pacifique. Il a mis l'accent sur le besoin de paix et de sécurité intérieure du peuple congolais. Il a dit chercher à faire comprendre les nuances qui font que le processus de négociations n'a pas encore mené à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu, malgré toutes les concessions du gouvernement de la République démocratique du Congo.
Le représentant a rappelé que la République démocratique du Congo partage avec neuf pays plusieurs kilomètres de frontières communes. Il a observé que son pays a toujours soutenu un effort de pacification et de stabilisation de la région. Dans ce contexte, il a rappelé l'initiative du Président Kabila pour la tenue de la Conférence pour la paix dans la région des Grands lacs. Mais le maintien de l'instabilité actuelle est dû à l'intolérance sous toutes ses formes, au déplacement de personnes et à la précarité de la vie. Ces éléments n'augurent pas d'un rétablissement rapide de la paix dans la région. Le représentant a également dénoncé la
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falsification des réalités de la région menée par les agresseurs par le biais d'une propagande soutenue. Leur véritable but est de désintégrer et de déstabiliser le Gouvernement congolais, a-t-il dénoncé.
Il a estimé que les violations commises par les agresseurs constituent une remise en cause des principes élémentaires du droit international, du droit international humanitaire et des droits de la personne. L'invasion des troupes du Burundi, de l'Ouganda et du Rwanda constitue une agression au regard des résolutions pertinentes des Nations Unies. Bien qu'ils soient parties au Protocole de Genève, les agresseurs violent de manière répétée toutes les provisions de cet instrument. Le représentant a souligné que la guerre en République démocratique du Congo n'est pas une guerre civile, mais une agression caractérisée.
Le représentant a indiqué que de multiples contacts diplomatiques ont été pris pour trouver une solution pacifique du conflit. Les négociations se poursuivent sur le plan régional. Mais les Nations Unies doivent prendre conscience du besoin de paix et de sécurité de la population congolaise, a-t- il répété. Elles doivent s'engager sans réserve dans les efforts pour bâtir la paix régionale sur la base des intérêts réciproques. L'argument sécuritaire avancé par les agresseurs contient les germes de la déstabilisation de l'Afrique toute entière. Le représentant a estimé que les problèmes internes des agresseurs constituent les vraies motivations du conflit.
La région des Grands Lacs souffrant d'une instabilité chronique, le gouvernement de République démocratique est prêt à accepter le déploiement d'une force d'interposition le long de ses frontières communes. Il s'engage également à rétablir l'Etat de droit, concrétiser l'agrandissement de l'espace politique, et à faire preuve d'une bonne volonté d'ouverture. De plus, le représentant a souscrit à l'idée d'une conférence internationale sur la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs. Pour pouvoir assurer la paix dans cette région, a-t-il ajouté, il faut qu'elle règne à l'intérieur des pays. Il a indiqué que la communauté internationale a le devoir d'aider le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda, afin qu'ils puissent résoudre leurs problèmes internes, et qu'ils abandonnent leurs méthodes d'agression.
M. DIETER KASTRUP (Allemagne), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a fait part de la préoccupation inspirée par la crise en République démocratique du Congo qui s'est transformée en une guerre régionale. Cette crise a donné lieu à d'immenses souffrances humaines, à une augmentation du nombre de réfugiés dans la région et détruit le tissu économique de la région. Nous condamnons les actes de violence perpétrés contre la population de la région et demandons qu'une enquête indépendante soit menée sur les violations des droits de l'homme qui auraient été commises par toutes les parties en République démocratique du Congo. L'Union européenne demande aux parties au conflit de permettre au personnel humanitaire l'accès aux populations dans le besoin. Elle condamne le recrutement des enfants soldats et demande à toutes
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les parties de s'abstenir de poser des mines terrestres. Le représentant a rappelé le soutien de l'Union au principe de souveraineté territoriale de la République démocratique du Congo et regretté l'ingérence de plusieurs pays de la région qui a mené à une escalade dangereuse du conflit. Seul un règlement négocié peut mener à une solution au conflit et au retrait des troupes étrangères du pays.
Le représentant s'est félicité de ce que le Président Kabila est prêt à mener des négociations avec les parties, y compris le mouvement rebelle. Il est nécessaire, a-t-il ajouté, d'amorcer un processus politique qui doit reposer sur la mise en place d'un mécanisme qui réponde aux préoccupations en matière de sécurité des pays voisins et de créer un dialogue inclusif. La proposition de la République démocratique du Congo de mener un débat national est encourageante. Nous réitérons notre appui à la tenue d'une conférence internationale de paix et de développement dans la Région des Grands Lacs et soulignons la nécessité d'aborder également la question de la prolifération des armes et de la réintégration des anciens soldats. Le représentant s'est dit en faveur d'une participation plus active des Nations Unies et de l'OUA et a signalé que l'Union européenne serait prête à envisager un programme de relèvement pour la République démocratique du Congo dans l'éventualité de la cessation des hostilités et de progrès dans les domaines de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme. Il serait de plus en plus difficile à l'Union européenne, a-t-il précisé, de maintenir son aide actuelle aux pays qui sont parties au conflit, l'aide humanitaire mise à part, s'ils persévéraient dans la voie de l'option militaire. Nous sommes prêts à appuyer les efforts des Nations Unies pour la mise en oeuvre d'un accord de cessez-le- feu.
M. FERNANDO ENRIQUE PETRELLA (Argentine) a rappelé l'intervention de sa délégation au Conseil de sécurité sur la même question. Il a estimé que la communauté internationale doit agir rapidement, avec générosité et en commun. La première étape consiste à obtenir un cessez-le-feu. La seconde consiste à demander le déploiement d'une force d'interposition et de contrôle en République démocratique du Congo. Il faudra ensuite procéder à la consolidation de la paix. Dans le cadre de ces trois étapes névralgiques, tous les efforts régionaux doivent être appuyés, a-t-il souligné.
Le représentant a attiré l'attention sur les principes de droit international à ne pas négliger. Dans ce contexte, il a exprimé son soutien au processus de Lusaka. Il a rappelé le caractère intangible des frontières coloniales. Il a noté la nécessité d'établir un régime de garantie aux minorités. Le principe de non-intervention dans les affaires internes des Etats doit être respecté, a-t-il rappelé. Les graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaires qui ont lieu dans le cadre de la guerre en République démocratique du Congo doivent faire l'objet d'enquêtes et de sanctions.
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Le représentant a observé que les causes des conflits en Afrique exigent des solutions d'ensemble. A ce titre le développement, et les principes de bonne gouvernance doivent être pris en considération en même temps.
M. AMAMA MBABAZI, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale de l'Ouganda, a réaffirmé le respect par son pays de la Charte des Nations Unies, de celle de l'Organisation de l'Unité africaine et des autres conventions régionales et internationales. L'Ouganda n'a jamais agressé la République démocratique du Congo et n'est pas non plus responsable de la crise actuelle que connaît le pays. L'Ouganda n'entretient pas d'ambitions territoriales et économiques en dehors du cours normal des relations de coopération économiques bilatérales et régionales. Le Ministre a souligné la dimension interne et externe de la crise en République démocratique du Congo. Il a évoqué le génocide de 1994 au Rwanda et l'afflux de réfugiés, des membres de la milice Interahamwe et des membres des ex FAR au Zaïre. Aux yeux du Ministre, le régime de Mobutu a alors aidé les génocidaires à se réorganiser, à se réarmer et leur a permis d'utiliser le territoire zaïrois pour reprendre le pouvoir au Rwanda. Le Gouvernement ougandais avait alors signifié son opposition à ces développements. Le régime Mobutu avait alors forgé une alliance avec le régime de Khartoum avec l'intention de déstabiliser l'Ouganda dans le but d'empêcher d'apporter son soutien au Rwanda. Le Ministre a expliqué que pour se protéger des génocidaires, le Gouvernement de l'Ouganda avait dû reprendre les territoires occupés par ces éléments criminels armés en les poursuivant en territoire zaïrois. Le Président Kabila après sa prise de pouvoir, a ajouté le Ministre, n'a pas tenu compte de nos préoccupations en matière de sécurité. Il avait même reconnu son incapacité à rester maître de la situation et dans ce contexte, il avait invité les Forces de défense ougandaises à venir sur le territoire zaïrois et un protocole avait été signé à cet effet entre les deux pays le 27 avril 1998. Malheureusement, la situation s'est rapidement détériorée. Comme son prédécesseur, le Président Kabila s'est alors adressé au Président du Soudan pour que celui-ci mobilise et transfère des rebelles ougandais en territoire zaïrois qui font maintenant partie de l'alliance pro-kabila menée par le Zimbabwe et qui infligent nombre de malheurs au peuple ougandais.
Dans le même temps, et en raison de contradictions politiques internes, le Président Kabila a recherché une aide militaire étrangère qui lui a été accordée par la Namibie, l'Angola et le Zimbabwe et plus tard le Tchad et le Soudan. L'Ouganda a alors pénétré en République démocratique du Congo en raison des menaces de déstabilisation et des risques d'un autre génocide dans la région. Comme son prédécesseur, le Président Kabila soutient ouvertement les Interahamwe et les membres des ex FAR. Le Ministre a appelé instamment la communauté internationale à ne pas oublier la terrible expérience de 1994. L'Ouganda n'a jamais accepté que soit avancé le concept de souveraineté pour justifier de ne pas intervenir lors d'un génocide perpétré par un pays contre son propre peuple. Alors que nous reconnaissons la notion de l'inviolabilité des frontières, nous opposons à la violation de la souveraineté des peuples. L'Ouganda a été impliqué involontairement dans le conflit en République
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démocratique du Congo et est prêt à s'en retirer dès que ses craintes légitimes en matière de sécurité auront été apaisées. Abordant les causes internes du conflit en République démocratique du Congo, le Ministre a évoqué le caractère étroit de l'Alliance du Président Kabila et la composition sectaire de l'armée dirigée par ses proches.
Néanmoins, tout n'est pas perdu et des progrès notoires ont été enregistrés, a signalé le Ministre grâce notamment au efforts du Président du groupe de contact de la Communauté de développement de l'Afrique australe, du Président de la Tanzanie et du Mozambique. Il a été convenu de la nécessité d'un cessez-le-feu. Les questions de sécurité des pays voisins et de la République démocratique du Congo ont été reconnues tout comme la nécessité d'associer les rebelles au processus de paix et à la signature du cessez-le feu. Il a également été reconnu qu'une force de maintien de la paix neutre devrait être déployée, que toutes les forces étrangères devraient se retirer sous la supervision des forces d'interposition et qu'une conférence internationale devrait être organisée et associer tous les partis politiques congolais. Il reste encore à déterminer les modalités de la participation du Congolese Rally For Democracy lors des négociations sur un cessez-le-feu final. Nous estimons, a ajouté le Ministre, qu'il est souhaitable d'obtenir une participation directe des rebelles afin de s'assurer de leur réel engagement. Les parties devraient par ailleurs entreprendre le désarmement de leur forces aux termes d'un accord et dans l'intervalle, les combattants devraient être regroupés dans un camps sous contrôle d'une force d'interposition.
Mme JOSEFA COELHO DA CRUZ (Angola) a estimé que l'invasion de la République démocratique du Congo par l'Ouganda et le Rwanda constitue une menace sérieuse à l'intégrité et à la souveraineté du pays et est en mesure de s'étendre aux régions centrale et sud du continent africain. C'est pourquoi l'Angola a répondu favorablement à la demande d'une assistance militaire de la part des autorités congolaises. Elle a noté que le Gouvernement de l'Angola soutient toutes les initiatives régionales visant à trouver une solution pacifique au conflit. Dans ce cadre, elle a estimé que l'engagement actif des Nations Unies, en coordination avec l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et les organisations régionales, est crucial pour la mise en place d'un accord de cessez-le-feu et d'un processus de résolution politique du conflit. Ainsi, le rôle du Conseil de sécurité reste essentiel. La représentante a condamné les massacres de populations civiles ayant eu lieu a Kasika, Makobola et Kamituga. Elle a appelé la communauté internationale à fournir une assistance pour soulager les souffrances des civils. Elle a exprimé sa déception face à l'échec des réunions tenues à Windhoek en Janvier pour la signature d'un cessez-le-feu. Elle a estimé qu'il est temps que le Conseil de sécurité joue son rôle dans ce domaine, en vertu de ses obligations de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Elle a suggéré qu'une conférence internationale sur la sécurité et la stabilité dans la région des Grands Lacs ait lieu, sous les auspices des Nations Unies et de l'OUA, et en collaboration avec tous les gouvernements concernés.
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M. RASTAM MOHD.ISA (Malaisie) a émis l'espoir que le débat devant l'Assemblée générale permettra de préciser les vues de la communauté internationale et de favoriser une solution globale et pacifique au conflit en République démocratique du Congo. Le représentant a affirmé que des efforts devaient être accomplis pour empêcher la désintégration de trois des plus grands Etats d'Afrique, soulignant qu'un tel événement aurait de graves conséquences sur la paix, la sécurité et la stabilité dans toute la région.
Le représentant de la Malaisie s'est déclaré profondément préoccupé par la nature frontalière du conflit en République démocratique du Congo. Il a souligné que ce phénomène ajoutait à la complexité de la situation, les risques pesant tant sur la souveraineté et l'intégrité territoriale du Congo Kinchasa que sur celles des pays voisins. Il s'est dit convaincu qu'aucune solution durable au conflit ne serait trouvée aussi longtemps que ses facteurs internes et externes ne seraient pas examinés et résolus de façon satisfaisante. Le représentant a affirmé que la souveraineté nationale, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la république démocratique du Congo, ainsi que celles des autres Etats de la région devaient être préservées. Appelant les parties au cessez-le-feu, le représentant a déclaré qu'une paix durable dans la région des grands lacs passait par un règlement négocié du conflit et la prise en considération des préoccupations des Etats voisins. De plus, il a insisté sur la nécessité de désarmer complètement les forces rebelles.
Le représentant s'est félicité des efforts accomplis par les leaders africains pour rechercher un règlement pacifique et a déclaré que de telles démarches sont le meilleur moyen de résoudre le conflit. Il a affirmé que l'action de la communauté internationale en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique ne devait pas la conduire à minimiser les problèmes socio-économiques auxquels se trouve confrontée la région. Ainsi il a rappelé que le Secrétaire général lui même avait insisté sur les impératifs sociaux et économiques, garants d'une paix durable.
En conclusion, le représentant a déclaré que les Nations Unies à travers le Conseil de sécurité devaient soutenir les efforts des organes régionaux et sous-régionaux.
M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a estimé que l'invasion de la République démocratique du Congo par l'Ouganda et le Rwanda constitue une violation du droit international. Cette agression constitue notamment une violation des principes de la Charte de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). En revanche, il a indiqué que l'intervention de la Namibie se limite à la prévention de la destruction de la machine d'Etat et à la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Il a estimé nécessaire de mettre un terme à l'interruption du processus de démocratisation et de reprendre la reconstruction le plus rapidement possible en République démocratique du Congo. Le représentant a exprimé sa satisfaction face à l'engagement du Conseil de sécurité sur la
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question, et a appelé à la signature d'un accord de cessez-le-feu sans aucun délai. Il a également demandé le soutien de la communauté internationale pour le Gouvernement et le peuple de la République démocratique du Congo, en vue de la reconstruction de leur pays.
M. PIETER VERMEULEN (Afrique du Sud) a déclaré que de l'avis de son gouvernement, seules des négociations entre toutes les parties au conflit pourront permettre d'instaurer une paix durable en République démocratique du Congo. Il a exprimé une nouvelle fois l'appui de l'Afrique du Sud à l'accord- cadre établi par le Sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) qui s'est tenu à Prétoria au mois d'août 1998. Le Sommet, a rappelé le représentant, a appelé à un cessez-le-feu, à la cessation des hostilités, au retrait de toutes les troupes étrangères, et à la tenue de négociations entre tous les habitants de la République démocratique du Congo pour rétablir un gouvernement démocratique dans le pays. Le représentant a souligné que, dans ce contexte, son pays continue d'appuyer les efforts du Président de la Zambie tendant à obtenir un cessez-le-feu, conformément au mandat de la SADC. Il a ajouté que son pays a participé activement, avec toutes les parties au conflit, y compris les forces rebelles, à la recherche d'un accord sur les termes du cessez-le-feu et les modalités de sa mise en oeuvre.
Le représentant a poursuivi en reconnaissant les dimensions internes et externes du conflit en République démocratique du Congo. Du point de vue interne, il a estimé que la recherche du cessez-le-feu par toutes les parties constitue la seule manière de parvenir à la cessation des hostilités et à une stabilité durable dans la région. Il a souhaité que la signature d'un accord de cessez-le-feu par tous les belligérants soit suivi de la création d'un mécanisme de contrôle qui opérerait sous les auspices de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et de l'ONU. Ce mécanisme ne devrait pas seulement prévenir les menaces militaires sur le gouvernement actuel de la République démocratique du Congo mais garantir aussi la sécurité des pays voisins. Le représentant a conclu en exprimant la préoccupation de son pays face à la détérioration de la situation des droits de l'homme en République démocratique du Congo depuis le début des hostilités. Il a demandé, à cet égard, à tous les belligérants d'adhérer à tous les accords et conventions relatifs aux situations de conflit et d'assurer partout le respect des droits de l'homme, en particulier de ceux de la population civile.
Droit de réponse
Le représentant du Rwanda a estimé que le point à l'ordre du jour soumis à examen aujourd'hui est mal nommé. Il n'existe pas d'agression en République démocratique du Congo. Le Conseil de sécurité, lors de son dernier débat, a appuyé les efforts de la SADC, de l'OUA et des Nations Unies qui doivent être soutenus. L'initiative régionale viable de la SADC a donné des résultats positifs et il ne sert donc à rien de s'écarter d'un forum de discussion pour en saisir un autre. Le représentant a réfuté les allégations faites par
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plusieurs délégations à l'encontre de son pays qui ne reflètent pas honnêtement le contexte et les causes de la crise en République démocratique du Congo. La communauté internationale connaît bien la tragédie qu'a connu le Rwanda qui a été planifiée par les dirigeants politiques, l'armée et la milice qui se sont ensuite repliés sur le Zaïre et se sont abrités dans des camps. Les camps de réfugiés ont servi de tremplin pour des raids constants au Rwanda et l'appui de la part du régime de Mobutu constitue un crime contre le Rwanda. Aujourd'hui les dirigeants congolais ne peuvent nier qu'une assistance militaire et logistique leur a été donnée par des pays amis. En moins d'un an le Président Kabila a reproduit le style oppressif de Mobutu et a adopté la politique génocidaire d'un ancien dirigeant rwandais. Celui-ci devra répondre de ces actes devant les tribunaux. Le représentant a par ailleurs évoqué le manque d'attention accordée par les dirigeants des pays concernés aux questions de sécurité dans leurs pays respectifs. Le Président Kabila en effet aurait dû réaliser que recevoir des forces étrangères sur lesquelles il n'a pas de contrôle est une violation de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Le représentant a indiqué le soutien de son pays au processus de Lusaka.
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