FEM/1065

LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME INSISTE POUR QUE LA LUTTE CONTRE LE VIH ET LE SIDA SOIENT AU RANG DES PRIORITES DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

12 mars 1999


Communiqué de Presse
FEM/1065


LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME INSISTE POUR QUE LA LUTTE CONTRE LE VIH ET LE SIDA SOIENT AU RANG DES PRIORITES DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT

19990312 Elle prie le Secrétaire général d'utiliser tous les moyens

pour faciliter la libération des femmes et enfants pris dans les conflits

Inquiète de la proportion croissante de femmes qui deviennent séropositives dans toutes les régions, la Commission de la condition de la femme a adopté pour la première fois sans vote une résolution sur les femmes et les fillettes face aux virus de l'immunodéficience humaine et au sida. La Commission insiste pour que les gouvernements, les institutions, fonds et programmes des Nations Unies, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales ne négligent rien pour faire de la lutte contre le VIH et le sida une des priorités des programmes de développement.

Par un autre texte adopté sans vote, la Commission a prié le Secrétaire général et les organisations internationales compétentes d'utiliser tous leurs moyens et de n'épargner aucun effort pour faciliter la libération des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé, y compris ceux qui ont été emprisonnés ultérieurement.

Elle a également adopté par 34 voix pour, une voix contre (Etats-Unis) et quatre abstentions (Norvège, Ouganda, Bolivie et Côte d'Ivoire) un projet de texte relatif aux femmes palestiniennes. Les représentants des pays suivants ont expliqué leur vote : Israël, Etats-Unis, Liban, République arabe syrienne, République islamique d'Iran, Norvège, Fédération de Russie et Yémen.

Elle a adopté sans vote le Plan à moyen terme à l'échelle du système pour la promotion de la femme pour la période 2002-2005 et une décision sur la capacité de la Commission de mener à bien son mandat.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu à 15 heures. Elle se prononcera sur le projet de protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, les projets de conclusions concertées sur les femmes et la santé et les mécanismes institutionnels, ainsi que sur les projets de texte sur la situation des femmes en Afghanistan et les femmes et la santé mentale.

SUIVI DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES

Adoption de projets de textes

Aux termes de la résolution sur la libération des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé, y compris ceux qui ont été emprisonnés ultérieurement (E/CN.6/1999/L.5), adoptée sans vote, la Commission de la condition de la femme engage vivement toutes les parties aux conflits armés à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les femmes et les enfants, les faire libérer sans délai et leur permettre d'avoir un accès sans entrave à l'assistance humanitaire spécialisée. Elle prie le Secrétaire général et toutes les organisations internationales compétentes de n'épargner aucun effort pour faciliter leur libération.

Aux termes de la résolution sur les femmes et les fillettes face au virus de l'immunodéficience humaine et au sida (E/CN.6/1999/L.6), adoptée sans vote telle que révisée oralement, la Commission de la condition de la femme insiste pour que les gouvernements, les institutions, fonds et programmes compétents des Nations Unies, les organisations intergouvernementales ne négligent rien pour faire de la lutte contre le VIH et le sida une des priorités des programmes de développement. Elle engage en outre les gouvernements à adopter des directives intégrées à long terme de prévention du sida cohérente. La Commission incite à accélérer la recherche sur la mise au point d'un vaccin et à intensifier les nouvelles recherches sur notamment la promotion du préservatif féminin. Elle demande aux gouvernements de faire en sorte que les préservatifs et les soins pour les maladies sexuellement transmissibles soient offerts dans des lieux accessibles aux femmes, à des prix abordables, et dans des conditions de confidentialité.

Aux termes du projet de résolution sur les femmes palestiniennes (E/CN.6/1999/L.9), adopté par 34 voix pour, une contre (Etats-Unis) et quatre abstentions (Norvège, Ouganda, Bolivie et Côte d'Ivoire), le Conseil économique et social exigerait qu'Israël, puissance occupante, respecte pleinement les dispositions et principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Règlements annexés à la Convention de La Haye de 1907 et la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du 12 août 1949, afin de protéger les droits des Palestiniennes et de leur famille. Il demanderait à Israël de prendre des mesures pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leurs foyers et recouvrer leurs biens dans le territoire palestinien occupé, conformément aux résolutions de l'ONU sur la question. L'ECOSOC prierait instamment les Etats membres, les institutions financières du système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et autres organismes intéressés d'intensifier leurs efforts pour apporter aux Palestiniennes une aide financière et technique qui leur permette de mettre en oeuvre des projets adaptés à leurs besoins, notamment pendant la période de transition.

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Explications de vote

Le représentant d'Israël a rappelé les termes du Mémorandum de Wye River, qui interdit l'utilisation de forums tels que la Commission pour discuter des questions concernant les négociations directes bilatérales entre les parties concernées. Il a fait observer que 97% des Palestiniens vivent actuellement sous administration palestinienne. Des organisations de femmes israéliennes et palestiniennes se rencontrent régulièrement, a-t-il ajouté. Le projet risque d'entraver cet effort de coopération. En conséquence, le projet de résolution porte atteinte à la fois à la neutralité et à la crédibilité de la Commission de la condition de la femme, et à la cause palestinienne. Le représentant a encouragé les membres de la Commission à voter contre ce projet.

La représentante des Etats-Unis a estimé que certaines parties de cette résolution sont inacceptables en ce qu'elles abordent des questions à l'ordre du jour des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens dans le cadre du processus de paix. Les termes en sont partisans, et cette résolution ne permettra pas de promouvoir le bien-être des femmes palestiniennes. En conséquence, la représentante a indiqué que les Etats-Unis voteront contre ce texte.

Le représentant du Liban a affirmé le soutien ferme de son pays à la lutte de la femme palestinienne et à l'accomplissement de ses droits légitimes face à l'occupation israélienne. Il a réaffirmé la pertinence des résolutions 242 et 348 des Nations Unies et le principe de la terre contre la paix et a invité la communauté internationale à mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien.

Le représentant de la République arabe syrienne a réitéré son appui total à la lutte du peuple palestinien pour que celui-ci puisse réaliser le processus d'autodétermination sur son territoire. L'adoption de ce projet à une forte majorité est la preuve du soutien de la communauté internationale aux droits du peuple palestinien en général et de la femme palestinienne en particulier. Nous aurions souhaité néanmoins que ce texte mentionne les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité qui sont la référence établie par la communauté internationale pour l'instauration de la paix au Moyen-Orient.

La représentante de la République islamique d'Iran a souligné que son vote positif ne doit pas être interprété comme une reconnaissance d'Israël.

La représentante de la Norvège a dit partager les préoccupations quant au sort des femmes palestiniennes. La Norvège continue de leur dispenser une aide, ceci depuis les Accords d'Oslo. Nous sommes prêts à poursuivre cette aide au cours des cinq prochaines années. Toutefois nous estimons que

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le processus de paix devrait se tenir dans le cadre des négociations directes entre les parties, la Commission de la condition de la femme n'est pas l'organe approprié pour traiter de cette question. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes abstenus.

Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que l'amélioration de la situation de la femme palestinienne facilitera la progression du processus de paix.

La représentante du Yémen a dit appuyer la lutte de la femme palestinienne.

Aux termes du projet de résolution sur le Plan à moyen terme du système pour la promotion de la femme 2002-2005 (E/CN.6/1999/L.10), adopté sans vote, le Conseil économique et social inviterait le Secrétaire général, agissant en sa qualité de Président du Comité administratif de coordination (CAC), à formuler le plan portant sur la période 2002-2005 en deux phases, la première phase étant consacrée à une évaluation des activités entreprises par les organismes des Nations Unies, les obstacles rencontrés et les enseignements tirés à l'occasion de l'application du plan actuel et dans le cadre du processus d'application à l'échelle du système, et la seconde phase portant sur la formulation d'un nouveau plan qui tienne compte de la place croissante accordée aux mesures à prendre et à l'exécution. L'ECOSOC déciderait que l'évaluation devrait lui être présentée par l'intermédiaire de la Commission de la condition de la femme en l'an 2000 et que le nouveau plan portant sur la période 2002-2005 devrait lui être présenté en 2001.

Aux termes du projet de décision relatif à la capacité de la Commission de la condition de la femme de mener à bien son mandat (E/CN.6/1999/L.11), adopté sans vote, le Conseil économique déciderait que la Commission doit continuer à se réunir annuellement après l'an 2000 pendant une période de 10 jours ouvrables.

Incidences budgétaires

La représentante du Secrétariat a indiqué que cette décision n'aurait pas d'incidence budgétaire.

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