En cours au Siège de l'ONU

FEM/1064

LA COMMISSION SE PRONONCERA SUR DES MESURES POUR PROTEGER LES FEMMES ET LES FILLETTES DU SIDA AINSI QUE POUR LEUR GARANTIR DES SOINS DE SANTE MENTALE

11 mars 1999


Communiqué de Presse
FEM/1064


LA COMMISSION SE PRONONCERA SUR DES MESURES POUR PROTEGER LES FEMMES ET LES FILLETTES DU SIDA AINSI QUE POUR LEUR GARANTIR DES SOINS DE SANTE MENTALE

19990311 La Commission de la condition de la femme était saisie, cet après-midi, d'une série de projets de textes dont notamment deux projets de résolution sur respectivement les femmes et les fillettes face au virus de l'immunodéficience humaine et au sida, et sur les femmes et la santé mentale, en particulier en ce qui concerne certains groupes. Ces textes ont été présentés pour la première fois.

Aux termes du premier projet, amendé oralement, la Commission insisterait pour que les gouvernements, les institutions, fonds et programmes des Nations Unies, organisations intergouvernementales et non gouvernementales ne négligent en rien pour faire de la lutte contre le VIH et le sida une des priorités des programmes de développement.

Par le second projet de résolution, amendé oralement, la Commission demanderait aux gouvernements d'inclure dans leurs politiques nationale et leurs plans d'action en faveur des femmes, des mesures particulières pour répondre aux besoins des femmes et des filles en matières de santé mentale.

La Commission était également saisie d'un projet de résolution sur la libération des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé, y compris ceux qui ont été emprisonnés ultérieurement, par lequel elle prierait le Secrétaire général et toutes les organisations internationales compétentes d'utiliser tous leurs moyens et de n'épargner aucun effort pour faciliter la libération de ces femmes et enfants.

La Commission était saisie, par ailleurs, d'une série de recommandations sur la situation des femmes et des filles en Afghanistan, ainsi que sur les femmes palestiniennes. Deux autres textes traitent respectivement du Plan à moyen terme à l'échelle du système pour la promotion de la femme, 2002-2005 ainsi que d'un projet de décision permettant à la Commission de la condition de la femme de poursuivre l'exécution de son mandat.

(à suivre - 1a)

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La Commission a, en fin de séance, entendu les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : Transnational Radical Party, au nom du Caucus sur les femmes et la santé; OXFAM Royaume-Uni, également au nom du Caucus sur les femmes et la santé; International Right to Life Federation, au nom du Caucus sur les femmes, les enfants et la famille; Caucus Asie; National Action Committee on the Status of Women, Canada, Congress of Black Women of Canada, MATCH international et Women's Health in Women's Hands.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu vendredi 12 mars à partir de 10 heures. Elle se prononcera sur les projets de textes qui lui sont soumis par les délégations respectivement aux thèmes "les femmes et la santé"; "les mécanismes nationaux". L'après-midi sera consacrée essentiellement à l'adoption du projet de Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

SUIVI DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES

Présentation de projets de textes

Aux termes du projet de résolution sur la libération des femmes et des enfants pris en otage dans les zones de conflit armé, y compris ceux qui ont été emprisonnés ultérieurement (E/CN.6/1999/L.5), présenté par l'Azerbaïdjan, au nom des coauteurs, la Commission de la condition de la femme engagerait vivement toutes les parties aux conflits armés à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les femmes et les enfants, les faire libérer sans délai et leur permettre d'avoir un accès sans entrave à l'assistance humanitaire spécialisée. Elle prierait le Secrétaire général et toutes les organisations internationales compétentes de n'épargner aucun effort pour faciliter leur libération.

Aux termes du projet de résolution concernant la situation des femmes et des filles en Afghanistan (E/CN.6/1999/L.7), présenté par les Etats-Unis, au nom des coauteurs, le Conseil économique et social condamnerait les graves violations persistantes des droits fondamentaux des femmes et des filles, y compris toutes le formes de discrimination à leur égard, dans toutes les régions de l'Afghanistan, surtout dans les secteurs contrôlés par les Taliban.

Il prierait instamment toutes les parties afghanes, en particulier les Taliban, de prendre d'urgence des mesures pour assurer notamment, l'abrogation de toutes les mesures législatives ou autres se traduisant par une discrimination à l'égard des femmes; le respect du droit qu'ont les femmes et les filles au travail et à la réintégration dans un emploi; le respect de leur droit à l'éducation sans discrimination, la réouverture des écoles et l'admission des femmes et des filles à tous les niveaux de l'enseignement; le respect de leur droit à la sûreté de leur personne et de l'obligation de traduire en justice ceux qui sont responsables d'agressions physiques contre elles; le respect du droit des femmes et des filles à avoir accès aux soins de santé au même titre que les hommes.

Il engagerait les organismes des Nations Unies, les organisations internationales et non gouvernementales, les Etats et la communauté internationale, et le Secrétaire général, à veiller à porter une attention particulière à la défense et à la protection des droits fondamentaux des femmes en Afghanistan et à incorporer une démarche soucieuse d'équité entre les sexes dans toutes leurs politiques et actions concernant l'Afghanistan. Elle se féliciterait de la création du poste de coordonnateur des questions de parité entre les sexes et du poste de coordonnateur des droits de l'homme au Bureau pour la coordination de l'assistance humanitaire à l'Afghanistan.

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Aux termes du projet de résolution sur les femmes et la santé mentale, en particulier en ce qui concerne certains groupes (E/CN.6/1999/L.8), présenté par les Philippines au nom des coauteurs, et tel que révisé oralement, la Commission de la condition de la femme constatant avec préoccupation que, tout au long de leur vie, les femmes voient leur santé exposée à d'énormes désavantages dus à la discrimination fondée sur le sexe, connaissent toutes les formes de violence, manquent du nécessaire en matière de soins de santé physique et mentale, de nutrition et d'éducation ou ne peuvent y accéder, connaissent le stress engendré par des rôles multiples et difficilement conciliables, demanderait qu'il soit donné suite sans plus attendre aux dispositions en matière de santé énoncées dans le Programme d'action de Beijing et autres accords internationaux sur la question en y intégrant la santé mentale en tant que priorité. La Commission demanderait aux Gouvernements d'inclure dans leur politiques nationales et leur plans d'action en faveur des femmes des mesures particulières pour répondre aux besoins des femmes et des filles en matière de santé mentale. Elle déciderait d'inclure dans le cadre du processus d'examen en vue de la session extraordinaire que tiendra l'Assemblée générale pour évaluer l'état d'avancement de l'application du Programme d'action de Beijing la question nouvelle de la santé mentale des femmes et des filles.

Aux termes du projet de résolution sur les femmes palestiniennes (E/CN.6/1999/L.9), présenté par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le Conseil économique et social exigerait qu'Israël, puissance occupante, respecte pleinement les dispositions et principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les Règlements annexés à la Convention de La Haye de 1907 et la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, en date du 12 août 1949, afin de protéger les droits des Palestiniennes et de leur famille. Il demanderait à Israël de prendre des mesures pour que les femmes et les enfants palestiniens réfugiés et déplacés puissent tous regagner leurs foyers et recouvrer leurs biens dans le territoire palestinien occupé, conformément aux résolutions de l'ONU sur la question. L'ECOSOC prierait instamment les Etats membres, les institutions financières du système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et autres organismes intéressés d'intensifier leurs efforts pour apporter aux Palestiniennes une aide financière et technique qui leur permette de mettre en oeuvre des projets adaptés à leurs besoins, notamment pendant la période de transition.

Aux termes du projet de résolution sur les femmes et les fillettes face au virus de l'immunodéficience humaine et au sida (E/CN.6/1999/L.6), présenté par la Zambie au nom du Groupe des Etats d'Afrique et tel qu'amendé oralement, la Commission de la condition de la femme, notant que la proportion de femmes qui deviennent séropositives augmente dans toutes les régions, et qu'en Afrique subsaharienne il y a déjà parmi les séropositifs 6 femmes pour

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5 hommes, réaffirmerait le droit des femmes et des fillettes infectées d'être protégées contre la discrimination, la sigmatisation et l'abandon sous toutes leurs formes. Elle insisterait pour que les gouvernements, les institutions, fonds et programmes compétents des Nations Unies, les organisations intergouvernementales ne négligent rien pour faire de la lutte contre le VIH et le sida une des priorités des programmes de développement. La Commission engagerait en outre les gouvernements à adopter des directives intégrées à long terme de prévention du sida cohérente. Elle les encouragerait à faire le nécessaire pour éliminer toutes les formes de violence à l'encontre des femmes, notamment le viol et la coercition sexuelle, qui aggravent les conditions favorisant la propagation de l'épidémie. La Commission inciterait à accélérer la recherche sur la mise au point d'un vaccin et à intensifier les nouvelles recherches sur notamment la promotion du préservatif féminin. Elle demanderait aux gouvernements de faire en sorte que les préservatifs et les soins pour les maladies sexuellement transmissibles soient offerts dans des lieux accessibles aux femmes, à des prix abordables, et dans des conditions de confidentialité.

Aux termes du projet de résolution sur le Plan à moyen terme du système pour la promotion de la femme 2002-2005 (E/CN.6/1999/L.10), le Conseil économique et social inviterait le Secrétaire général, agissant en sa qualité de Président du Comité administratif de coordination (CAC), à formuler le plan portant sur la période 2002-2005 en deux phases, la première phase étant consacrée à une évaluation des activités entreprises par les organismes des Nations Unies, et les obstacles rencontrés et les enseignements tirés à l'occasion de l'application du plan actuel et dans le cadre du processus d'application à l'échelle du système, et la seconde phase portant sur la formulation d'un nouveau plan qui tienne compte de la place croissante accordée aux mesures à prendre et à l'exécution. L'ECOSOC déciderait que l'évaluation devrait lui être présentée par l'intermédiaire de la Commission de la condition de la femme en l'an 2000 et que le nouveau plan portant sur la période 2002-2005 devrait lui être présenté par l'intermédiaire de la Commission en 2001.

Aux termes du projet de décision relatif à la capacité de la Commission de la condition de la femme de mener à bien son mandat (E/CN.6/1999/L.11), Le Conseil économique déciderait que la Commission devrait continuer à se réunir annuellement après l'an 2000 pendant une période de 10 jours ouvrables.

Déclarations des Organisations non gouvernementales

La représentante du Transnational Radical Party, au nom du Caucus sur les femmes et la santé, a exprimé sa satisfaction face aux excuses formulées par les Nations Unies après qu'elle ait fait remarquer qu'elle n'avait pu prendre la parole. Ces excuses prouvent que l'Organisation a conscience de l'importance de la participation des ONG. Elle a remercié la délégation canadienne ainsi que celle des Etats-Unis pour leur intervention.

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La représentante d'OXFAM (Royaume-Uni), au nom du Caucus sur les femmes et la santé, a exhorté tous les organismes des Nations unies, les gouvernements, les institutions financières internationales, les ONG, et tous les services de santé à considérer le droit à la santé des femmes en tant que véritable droit de l'homme. La représentante a appelé l'ensemble de ces institutions : à favoriser la participation des femmes aux processus de décisions et aux programmes actuels d'éducation, à adopter des mesures pour accroître la représentation des femmes en politique, de reconnaître que les conditions d'une vie saine requièrent davantage qu'un accès aux soins. D'autre part, la représentante a demandé que soit établi un pacte social garantissant l'accès à des services de santé minimum tant de prévention que curatifs pour toutes les femmes. La représentante a souhaité que le personnel chargé d'apporter les soins de santé soit formé en matière de droits de l'homme et d'éthique. De plus, elle a demandé que les ressources affectées aux services de soins pour les femmes soient augmentées, proposant de consacrer au moins 5% des fonds consacrés actuellement aux dépenses militaires à cette fin. La représentante a suggéré que l'allégement de la dette soit consenti en fonction de résultats sur certains aspects de la santé des femmes, tels que la réduction de la mortalité maternelle par exemple. La représentante a demandé en outre l'égalité des rémunérations entre hommes et femmes pour un travail égal. Elle a également plaidé pour l'élimination de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et a appelé les médias à favoriser l'éveil des consciences à cet égard.

La représentante d'International Right to Life Federation, au nom du Caucus sur les femmes, les enfants et la famille, a demandé aux délégations de fournir plus de ressources pour améliorer les soins de santé dans les pays en voie de développement, en particulier les soins donnés aux mères. Elle a exprimé son inquiétude face aux déclarations en faveur de la légalisation de l'avortement comme moyen de réduire la mortalité maternelle dans les pays en développement. Elle a au contraire estimé que le moyen de réduire cette mortalité est l'amélioration des soins de santé accordés aux mères. Elle a jugé important de rappeler que le Programme d'action du Caire ne reconnait pas l'avortement comme droit fondamental ou comme une méthode de planning familial.

La représentante du Caucus Asie a indiqué que la mondialisation associée à la crise économique asiatique ont pour conséquence l'augmentation de la pauvreté, la privatisation des soins de santé, et l'augmentation du trafic et de la prostitution des femmes et des fillettes. Par ailleurs, la représentante a soulevé la question des femmes âgées, dont le nombre s'acrroît dans la région. Elle a également appelé les gouvernements à assurer des soins de santé adéquats et complets aux femmes, y compris en matière de santé mentale. Elle a observé qu'il est nécessaire de protéger la médecine traditionnelle et interdire l'exportation vers les pays du tiers monde de médicaments non approuvés.

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La représentante a appelé les Etats membres à dénoncer les systèmes d'apartheid appuyés sur le fondamentalisme ou tout autre système de valeurs traditionnelles qui a des conséquences néfastes sur la vie et la condition des femmes. Pour ce faire, les gouvernements doivent opter pour la transparence des politiques vis-à-vis du public et des organisations non gouvernementales, et inclure ces dernières dans leurs mécanismes nationaux.

La représentante du National Action Committee on the Status of Women, Canada, Congress of Black Women of Canada, MATCH international, Women's Health in Women's Hand's, a expliqué que le Comité représente les femmes de différents secteurs de la société. Prenant la parole sur le sujet du projet de Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, la représentante a craint que le texte perde de sa vigueur dans le souci de parvenir au consensus. Elle a souhaité la mise en place d'un système qui permette aux plus vulnérables d'avoir recours au protocole.

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