SG/SM/6891

LE DEVELOPPEMENT DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE EST LA PIERRE ANGULAIRE DU PROGRES ECONOMIQUE EN AFRIQUE, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

3 mars 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/6891
SAG/21


LE DEVELOPPEMENT DE LA SCIENCE ET DE LA TECHNOLOGIE EST LA PIERRE ANGULAIRE DU PROGRES ECONOMIQUE EN AFRIQUE, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

19990303 On trouvera ci-après le texte du message de Kofi Annan à l'occasion de la réunion de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sur le développement de la science et de la technologie en Afrique, dont le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Nitin Desai, a donné lecture au Siège de l'Organisation le 9 février 1999:

Je suis heureux d'ouvrir cette réunion consacrée à une question cruciale pour le développement de l'Afrique. Le progrès économique de l'Afrique doit s'appuyer sur le développement de la science et de la technologie si l'on veut que le continent occupe la place qui lui revient au XXIe siècle. L'UNESCO a déjà fait des efforts considérables en ce sens, et je saisis l'occasion qui m'est offerte ici de la féliciter pour le rôle de premier plan qu'elle joue dans cette initiative des Nations Unies.

Comme vous le savez, j'accorde un rang de priorité élevé à la paix et à la prospérité du continent, ce dont témoignent aussi bien mon rapport sur l'Afrique que les nombreux projets de l'ONU visant à aider les pays de la région à s'assurer des lendemains meilleurs. Mon rapport avait pour principal objectif de mettre fin aux conflits entre les Etats africains de façon que ceux-ci puissent enfin créer un climat propice à la coopération. Car toute action à l'appui de la lutte contre la pauvreté et de l'instauration d'une prospérité plus grande sera stérile sans paix et stabilité.

Cela étant, je mettrais également l'accent dans mon rapport sur les conditions d'un développement durable : bonne gouvernance, respect des droits de l'homme et de la légalité, transparence et responsabilité dans l'administration publique. Toutes ces conditions doivent être réunies pour que l'Afrique, où hésitent aujourd'hui les investisseurs, se transforme en une région qui les attire. Seuls les Africains eux-mêmes pourront créer le climat porteur que requièrent l'investissement et la croissance économique. On ne peut attendre de quiconque, au demeurant, que ce soit parmi les Africains eux- mêmes ou les investisseurs étrangers, qu'il investisse dans des contrées instables ou peu sûres.

SG/SM/6891 - 2 - DEV/2200 SAG/21 3 mars 1999

Plus le monde avance dans l'ère de l'information, plus la science et la technologie importeront pour le développement et la prospérité de chaque pays. Du secteur des communications à celui de la biotechnologie, l'innovation scientifique est le moteur de la croissance et du développement. Et l'Afrique ne sera partie au progrès que moyennant une réorientation complète des priorités et des politiques.

Le constat est clair : 80 % de la recherche scientifique se fait dans un petit nombre de pays industrialisés; la part de l'Afrique dans la production scientifique est tombée de 0,5 % à 0,3 % entre le milieu des années 80 et celui des années 90. Le continent africain tout entier ne compte que 20 000 scientifiques, soit 0,36 % du total mondial; on y note par ailleurs un ralentissement continu de la recherche et du développement, qui laissaient déjà à désirer alors que l'exode des cerveaux vers les pays industrialisés s'est accentué. L'Afrique ne pourra du reste combler son déficit en ressources humaines et rattraper son retard dans le domaine scientifique que si elle commence par assurer la complète égalité d'accès des jeunes filles et des femmes à l'enseignement.

L'ère de la mondialisation qui est la nôtre, offre une occasion particulièrement propice pour inverser cette tendance. Comme vous le savez, la mondialisation se trouve au centre de l'actualité et de la recherche aujourd'hui, mais on tend à en privilégier l'aspect économique.

La mondialisation est omniprésente dans notre vie, sous ses aspects tant politique que social et culturel. On serait tenté de croire que seul le domaine du savoir échappe au phénomène. À une époque où l'acquisition et le progrès des connaissances comptent davantage dans l'arsenal d'une nation que ses missiles ou ses mines, la différence des niveaux de connaissance entre le Nord et le Sud ne cesse de s'agrandir. Malheureusement, l'éducation semble dans bien des cas être la priorité la plus basse, ce qui explique qu'un trop grand nombre d'étudiants du tiers monde gagnent l'Occident en quête de compétences et de formation.

Nous sommes tous consommateurs des produits de la science et de la technologie modernes, à la découverte, à l'invention et à la fabrication desquels une grande partie du monde ne prend pourtant aucune part. Faute d'une mondialisation rapide de la production et de l'accès au savoir, la disparité des niveaux de développement ne fera que s'accentuer.

Le continent africain est doté d'immenses ressources minières et d'un énorme potentiel agricole ainsi que d'une faune et d'une végétation extrêmement variées. La valeur marchande de ces atouts allant en diminuant, le besoin de produire une valeur ajoutée grâce au progrès scientifique et technologique se fera cependant sentir avec une acuité sans cesse croissante. En aidant l'Afrique à acquérir les connaissances et les compétences techniques nécessaires nous lui permettrons en fait de mettre en valeur à son propre avantage les vastes richesses qu'elle recèle.

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